Marianne Duruel
Coordination et Photographie
30 août
8 septembre 2014
À bord du Zambezi Queen, septembre 2014
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Tous les chemins mènent au Zambèze… Venus de destinations variées, nous avons tous convergé vers Johannesbourg puis Victoria Falls. Là, on se sent tout de suite en Afrique, Zimbabwe, terre de sourires.
Accueil au A Zambezi river Lodge, si africain, en liaison directe avec le fleuve, le ton est donné… Quelques jeunes phacochères se pressent vers quelques lieux de nourriture facile… Le gazon du lodge semble avoir les faveurs de beaucoup de monde…
Puis, c’est l’embarquement sur le Zambezi Queen, notre bateau privé pour le coucher du soleil et surtout un paisible dépaysement, sorte de sas hors du temps. Très vite, les premiers oiseaux captent notre attention : un bec ouvert est en pleine pêche. Sur une plage proche, un couple d’ombrette s’affaire. Une superbe petite hirondelle à longs brins posée sur le bateau se prête tranquillement aux objectifs des photographes. Sur les rives et îlots, les découvertes se multiplient : ouettes d’Égypte, ibis Hagedash, becs en ciseau, pygargue vocifère… Et crocodiles, hippopotames, un beau guib harnaché mâle en plein repas, un éléphant, lui aussi en plein festin.
Le soleil descend de plus en plus, le Zambèze rougeoie, des groupes d’aigrettes, de cormorans, de becs ouverts filent vers les dortoirs au ras de l’eau… Un beau moment de plénitude !
Aujourd’hui, nous rentrons dans le vif du sujet. Après un trajet au long duquel nous évoquons le Zimbabwe d’hier et d’aujourd’hui, nous arrivons au Hwange Safari Lodge. Le déjeuner pris à l’extérieur à proximité d’un point d’eau nous permet tout de suite de faire de belles observations. Tandis que impalas, phacochères et marabouts vont et viennent autour du site, des femelles koudous et leurs jeunes arrivent boire. Puis un troupeau d’hippotragues noires leur succède pour étancher leur soif.
Tout ce petit monde est très vigilant et nerveux. Il faut dire que ce matin, les lions étaient là…
Notre safari en 4X4 nous entraîne en plein coeur d’une famille de babouins, proches comme à l’accoutumée, d’impalas. Un moment paisible où l’épouillage resserre les liens familiaux. Une grande femelle girafe, en attente évidente d’un heureux événement, s’est retirée de son groupe de femelles pour donner la vie. Un peu inquiète, elle va boire puis repart presque… sur la pointe des pieds… Nous roulons dans le bush caractéristique de cette extrémité du Kalahari. Zèbres, hippotragues, impalas, de multiples volatiles font des apparitions plus ou moins fugaces pour des photographes plus ou moins chanceux. C’est le premier safari, ça n’est que le début… Le coucher du soleil embrase soudain la savane et très vite la nuit descend. Il est temps de rentrer… Et c’est sous un ciel étoilé de toute beauté que se termine cette première journée entièrement africaine.
Ce matin, départ aux aurores, c’est toujours l’occasion de profiter de Dame Nature sous son plus beau jour et la lumière de ce matin ne déroge pas à la règle… Une famille de girafes avec une charmante petite femelle de 2 ans est notre premier arrêt. À peu de distance d’un point d’eau, nous rencontrons tout un rassemblement: gnous, cobes à croissant avec des petits, impalas, zèbres, phacochères. La sécurité leur est ainsi assurée en maximisant la surveillance et les facultés de chacun en matière olfactive, auditive, visuelle… Il faut dire que le secteur est fréquenté aussi bien par des lions que des lycaons… D’ailleurs, 2 beaux lions à la crinière opulente nous ont fort bien observé dans l’après-midi, mais bon, nous aussi… Le milieu offre par sa variété la table ouverte à tous. Les gnous vont se nourrir des herbes hautes et sèches.
Les zèbres sont amateurs de graminées de meilleure qualité nutritive. Les délicates impalas dégustent plutôt les jeunes pousses herbacées ou des buissons. Les phacochères fourragent avec enthousiasme en quête de tubercules et autres délices… Et puis, et puis… des éléphants, des koudous, des hippopotames, des crocodiles… Le parc de Hwange permet de multiplier les rencontres. Un des véhicules a même croisé un athlétique lycaon, rapide et concentré, manifestement en recherche du repas du soir pour sa meute. La veille, notre chauffeur avait croisé une meute de 11 individus avec 5 petits… Peut-être pour demain pour nous ou bien quelques autres découvertes dont Dame Nature a le secret…
Aujourd’hui, nous partons pour une journée complète de safari dans le parc. Le début de notre parcours est très calme, trop calme, la faune semble s’être volatilisée… Mais le paysage est varié, car la piste nous fait passer de la savane boisée à la savane arborée, de la savane arbustive à la savane herbeuse dans des envolées de tourterelles et de calaos… Un chacal à chabraque, quelques girafes…
Et puis, et puis, le spectacle commence, d’abord, avec un grand troupeau de buffles partis ruminer tranquillement sous les arbres et bientôt rejoint par quelques zèbres en quête de « protection rapprochée »… Les buffles sont réputés pour leur vigilance et leur combativité en cas d’agression. Nous sommes scrutés, étudiés, évalués par une multitude de paires d’yeux… Les mâles présentent de solides cornes renforcées au milieu pour les combats, mais celles des femelles, bien que moins puissantes, ne donnent pas du tout envie de les contrarier. Nous les laissons ruminer entre eux…
Nous reprenons notre chemin et les éléphants commencent à apparaître. Des familles rangées en files indiennes convergent vers les points d’eau, les plus jeunes marchent bien sagement au milieu. Bientôt, on ne sait plus où donner de la tête : des outardes Kori, une autruche, des gnous, des zèbres, des girafes, les éléphants qui boivent… Nous restons un moment à regarder et écouter une grande femelle qui boit, avec adresse, directement à l’arrivée de la pompe qui alimente le point d’eau… Elle apprécie manifestement l’eau fraîche et pure… Notre pique-nique, seuls, en plein milieu de cette belle nature est un moment magique ! Le retour est l’occasion d’un véritable festival d’éléphants.
De belles observations sont à la clé mais, malheureusement, force est de constater à quel point ces familles sont stressées. Il faut dire que Hwange est régulièrement soumis au braconnage et personne n’a oublié le terrible empoisonnement de certains points d’eau qui a beaucoup tué ici l’année dernière. Ils sont maintenant 500 rangers à veiller. Espérons qu’une surveillance accrue et un tourisme de nature bien mené va ramener la paix dans ce superbe parc et plus de sérénité à ses habitants…
Ce matin, nous quittons Hwange pour suivre la route qui mène du Zimbabwe au Botswana. Le trajet est plaisant : ponctué par des baobabs et des petits villages N’débélés. Au bord de la route, des marchands vendent du bois pour faire la cuisine pour l’embarquement (un vrai fléau pour la déforestation…) et des fruits de baobabs. À l’intérieur, les graines recouvertes de velours blanc sont acidulées et désaltérantes.
Après les formalités de passage des frontières, nous arrivons à Kasane où les avions nous attendent. À bord de ces petits avions, nous survolons toute une partie de l’Okavango pour atterrir sur la piste privée de notre lodge au coeur du célèbre delta. Le survol est une vraie démonstration du miracle de l’eau. La savane arborée laisse d’abord voir le sol dénudé, souvent rouge, sous les arbres qui semblent morts. En fait, ils ne sont qu’en attente de la pluie pour développer leur cycle végétatif rapide : feuilles, fleurs, fruits…
Après avoir passé les serpentins de la rivière Savuti, plus nous approchons et plus le paysage change. Les plaques vertes deviennent de plus en plus nombreuses et c’est une véritable mosaïque qui se met en place. Plus nous descendons et mieux nous discernons les îles, rivières, zones de marais, plaques blanches des remontées de sel… Les silhouettes des arbres deviennent identifiables : marulas, palmiers, acacias… Et, très vite : éléphants, hippopotames, troupeaux de cobes lechwes… Bienvenue dans l’Okavango !
C’est en deux groupes, les uns en bateau à moteur et les autres en mokoros (les petites pirogues traditionnelles des habitants du delta) que s’effectue notre première immersion dans ce milieu si particulier. Finalement, cette belle journée se termine sous une voûte étoilée de toute beauté…
Ce matin, c’est à pied que nous partons explorer Buffalo Island (l’île aux buffles). Par petits groupes de 6, nous progressons silencieusement dans la savane arborée. Très rapidement, nos guides repèrent 2 hippopotames restés à l’extérieur de leur milieu naturel diurne : l’eau. Il s’agit de 2 mâles dont le plus âgé, d’une taille plus que respectable, est blessé. Très territoriaux, ces mastodontes sont coutumiers de combats entre mâles qui peuvent être forts violents et fatals à l’un des belligérants. Dans le cas présent, le vaincu est accompagné d’un jeune mâle paisible tant que son ainé est debout. Mais quand le blessé épuisé se couche, il s’inquiète manifestement. Finalement, après s’être agité et avoir étudié les alentours, il va le pousser un peu et le mordiller. Le lourd individu se lève péniblement et tous deux se dirigent vers l’eau. Il vient très certainement de lui sauver la vie car, sous le soleil chauffant de plus en plus, il aurait pu mourir de déshydratation. Nous continuons notre chemin : phacochères, babouins, impalas, cobes lechwes… et une multitude de volatiles. Un babouin mâle dans la force de l’âge nous accompagne à peu de distance, l’air de rien… Il faut dire que c’est un « miraculé » d’une attaque de léopard au cours de laquelle il a été blessé. Il lui en reste un de ses puissants crocs qui pointe maintenant vers le bas, version morse… De quoi être perturbé pour un babouin de l’Okavango !
Nos guides font « parler » le sol. Les empreintes y sont multiples et les « cartes de visite » digestives des nombreux habitants du lieu nous permettent de constater combien la notion de chaine alimentaire est importante. Les régimes alimentaires et les fonctionnements variés des systèmes digestifs permettent ainsi ces groupements incroyables d’animaux qui se nourrissent sans compétition alimentaire. Et le rôle fondamental des éléphants, aussi bien en pourvoyeurs de nourriture pour de nombreuses autres espèces qu’en tant que jardiniers qui « sèment » graines et fruits quasi intacts, loin des plantes-mères, est primordial pour le bon équilibre de ce milieu exceptionnel.
Aujourd’hui : programme à la carte pour profiter le plus possible, selon les vœux de chacun, de la richesse et de la beauté du site… Pour les uns, la richesse ornithologique du lieu se suffit en lui-même.
Le bateau suivant les méandres des « forêts » de papyrus, la recherche de quelques petits crocodiles du Nil et échassiers est l’activité de certaines autres personnes. Enfin, la marche est choisie par toute une autre partie de notre groupe. Pour les marcheurs, un éléphant fait l’objet d’une longue observation. Ce mâle de 16 ans connu de nos guides est en plein petit-déjeuner et la variété de son alimentation devient rapidement évidente. Après s’être attaqué à quelques buissons, en n’en consommant qu’une partie… , il utilise sa haute stature et sa trompe pour s’approvisionner en branchettes et feuillages qu’il enfourne dans sa bouche avec dextérité. Puis il se concentre sur des touffes d’herbe dont dégage les mottes à coups de pied avant de bien les secouer et taper sur son genou avant de les manger pour épargner sa dentition… Au retour, un très beau harem de femelles impalas et leurs jeunes est en position d’alerte, tout ce petit regroupé en cercle près du mâle. Nous sommes silencieux et discrets, toutes les impalas repartent calmement.
Après le vol de retour et quelques formalités, nous sommes parés pour rejoindre le Zambezi Queen. Là, le festival commence… Il est d’abord ornithologique avec les arbres sur lesquels nichent des cormorans et surtout toute une population de tantales africains dont la progéniture est d’âges variés. Les petits crânes duveteux s’agitent dans certains nids. D’autres débordent de grands tantales juvéniles au plumage gris caractéristique. Les parents sont facilement reconnaissables, malgré le peu de différence de taille, au blanc et noir profond de leur plumage et à leur face rouge d’où part un puissant bec jaune flamboyant. Nous reprenons la navigation et là, la présence de guêpiers écarlates induit forcément un arrêt… Et toute une famille d’éléphants traverse… Il n’est pas facile de rejoindre le Zambezi Queen tant son environnement est riche.
Enfin, c’est l’accueil chaleureux à bord et là, il y a, il faut bien le dire, un « goût » de paradis dans ces moments que nous commençons à collectionner. La navigation à bord permet de dominer îles et rives, découvrant ainsi ce véritable « arche de Noé » africain. Il y a des moments où l’on n’en croit pas ses yeux… La croisière en petit bateau de l’après-midi en est une parfaite confirmation. La traversée d’une petite famille d’éléphants avec des adolescents joueurs, les toutes petites trompes qui sortent tout près de leur mère et leur sortie tout drapés de bronze par le soleil couchant est la cerise sur le gâteau… Mais ce soir-là, un jeune mâle en a encore rajouté : il s’est fait de la boue en tapant dans l’eau, brassant le limon de la rive, s’est roulé et assis dedans, aspergé avec enthousiasme… Un véritable spa personnalisé…
Départ à bord de nos petites annexes vers les îles et rives qui nous entourent. Cela fait déjà un certain temps que tout s’agite autour de nous : des cobes Lechwe broutent à peu de distance du Zambezi Queen, des grues couronnées s’affairent au centre de l’île, sur les rives se trouvent d’incroyables concentrations d’oiseaux. Sur quelques 3 m de rive se nourrissent de concert des ibis sacrés, des spatules blanches, un bec ouvert, une grande aigrette, une aigrette ardoisée qui place régulièrement ses ailes en ombrelles pour attirer les petits poissons… Un peu plus loin, un grand anhinga sèche ses ailes… Un beau troupeau de buffles s’avance, broutant de-ci-de-là… Au fil de l’eau, nous croisons un jeune varan du Nil, un minuscule mais superbe petit martin-pêcheur huppé. Timide et rapide, il n’est pas des plus faciles à immortaliser. Anhingas, cormorans des roseaux, alcyons pie, d’autres varans du Nil, quelques crocodiles du Nil à la taille imposante sont nos rencontres suivantes.
Puis, perchés sur une petite presqu’île de limon, c’est un couple de martins-pêcheurs géants qui se laisse approcher incroyablement près pour cette espèce : finalement le mâle s’envole mais la courageuse femelle reste. Le nid creusé dans le limon doit certainement être proche… À peu de distance sur une petite plage de sable blanc ponctuée de petits cailloux gris, une femelle de bec-en-ciseau couve sous la protection du mâle ou l’inverse… Ses 3 œufs ont exactement la même couleur que la plage et ses quelques graviers… Et, encore un peu plus loin, sur un minuscule îlot sur lequel habite aussi un couple d’oedicnème, la famille bec-en-ciseau est plus avancée car là, ce sont 2 boules de duvet gris-beige qui disparaissent dans les herbes avec jets de sables pour tromper l’ennemi, à notre approche… Nous laissons la petite famille tranquille mais les « écrémeurs » des britanniques en profitent pour nous faire un belle démonstration de leurs talents de pêcheurs… et puis hippopotames et surtout éléphants nous laissent partager leur quotidien.
Cet après-midi, nous allons visiter un des villages dont sont originaires certains des membres de l’équipe du bateau. Les 55 habitants vivent d’un peu d’élevage et de culture de maïs pour faire la polenta locale, base de leur alimentation. Mais ils sont surtout pêcheurs. Ils partent en mokoro poser leurs filets qu’ils relèvent le matin. Une partie de la pêche est salée et sèche, l’essentiel vendu à Kasane. La construction des maisons, l’éducation… , tous les sujets de la vie quotidienne sont évoqués.
Notre visite se termine par un petit spectacle musical et un familial marché artisanal sous le baobab. Le retour nous permet de rencontrer plusieurs familles d’éléphants en plein repas. Silencieux, nous les regardons secouer méticuleusement les herbes avant de les enfourner avec précision. La lumière du soleil couchant les met parfaitement en valeur. Puis plus loin, c’est l’heure de venir boire pour quantité de petites impalas et une grande et calme girafe. Et le soleil se couche… Quel spectacle merveilleux encore !
Le lever du soleil embrase une fois encore le ciel avant que le soleil ne se lève. Le Zambezi Queen quitte son site d’amarrage le plus éloigné de Kasane pour revenir vers notre point de départ. Le Chobé est paisible et la faune d’abord mordorée retrouve ses couleurs normales… Le couple de bergeronnettes pies du bord s’époumonent et les « va et vient » du couple d’hirondelles à tête rousse reprend de plus belle… L’agrément de résider à bord du Zambezi Queeen semble ne pas concerner que les humains… Le petit-déjeuner dans cet environnement ouvert sur 360° entraîne régulièrement des « plongeons » des uns et des autres, qui vers leurs jumelles, qui vers leur appareil photographique ou leur caméra…
Puis quelques formalités plus tard, c’est le départ en 4X4 vers le parc national de Chobe. Même si le site est nettement plus fréquenté que ce à quoi nous sommes habitués, le safari vaut le déplacement. L’aridité prend rapidement le dessus dès qu’on s’éloigne des vertes rives et îles du Chobe. On comprend beaucoup mieux le volupté avec laquelle les éléphants, menés par leur grande matriarche, traversent les eaux fraîches. Rouler sur la piste sablonneuse permet toujours de faire des rencontres variées. Les calaos sont toujours très nombreux à profiter des résultats de la cueillette variée des éléphants, après leur digestion sommaire… et ils ne sont pas les seuls, car les babouins en profitent aussi largement et bien d’autres. On retrouve toujours les mêmes cohabitations : Impalas/babouins, buffles/pique-bœufs et garde-bœufs… Les pygargues vocifères, pour leur part, surveillent l’activité des hippopotames et les traversées des éléphants pourvoyeurs de nourriture pour les poissons et donc aux aigles pêcheurs. Des rochers noirs moutonnent à certains endroits… En fait, toutes ces formes arrondies sont des flancs d’hippopotames vautrés dans la boue.
Les arbres décharnés du départ laissent de plus en plus la place à des formes plus vertes vers le Chobe, au détour de la piste apparaissent des koudous, les éléphants traversent la piste, certains somnolent sous les arbres. La matriarche jette juste un coup d’oeil aux nouveaux arrivants et le repos continue. En face le Zambezi Queen est sagement amarré., c’est une belle perspective. Plus loin, les buissons deviennent de plus en plus denses et là, il faut avoir l’oeil, ils peuvent cacher chacal et, avec de la chance, quelques lions lascivement allongés en ces heures où la température monte…
Le retour sur le Zambezi Queen a tout d’un retour à la maison… On prend vite de bonnes habitudes… Et partir ensuite explorer à nouveau les rives, se laisser porter et partager le quotidien des eaux salvatrices est devenu en peu de temps un moment que tout le monde attend avec impatience…
Une dernière navigation sur le Chobe, de la Namibie au Botswana, et nous continuons notre exploration pour marcher sur les traces du docteur Livingstone. Aujourd’hui, retour au Zimbabwe pour découvrir les célèbres chutes Victoria, nous longeons d’abord le parc national du Zambèze. Bientôt nous sommes à Vic Falls, pour les intimes. Ville de carrefour commercial, d’abord, c’est surtout le tourisme associé aux chutes qui a induit son développement. La plupart des célébrités se devaient d’aller admirer le spectaculaire site en associant souvent l’activité à de grandes chasses aux « big five » au XIXe et début du XXe. Les « big five » offraient alors les plus beaux trophées : éléphant, rhinocéros, buffle, lion et léopard.
Nous voici arrivés, un aperçu de l’histoire géologique jusqu’aux chutes aujourd’hui exacerbe l’envie de les voir. Puis, c’est la traversée d’un petit secteur protégé dans lequel vivent des guibs harnachés, des babouins, des phacochères… Enfin, elles sont là, première vision sur la gigantesque fracture dans laquelle plongent les eaux du Zambèze. C’est l’enthousiasme… Une petite visite à la statue de Livinstone, quand on voit combien le site est impressionnant pour nous, on s’imagine à quel point il l’a certainement été pour lui.
Arrivant au-dessus des chutes à bord d’une frêle pirogue, ne voyant d’abord qu’une colonne d’embruns et des rapides de plus en plus nombreux au fur et à mesure que la petite embarcation s’approchait de la « fumée qui gronde », « Mosi’ oa tunya ». Et puis la vision de la plongée vertigineuse des eaux du Zambèze qui l’a littéralement émerveillé, à la lecture de son journal… Il s’est empressé, comme tout bon sujet de la couronne britannique, de rendre hommage à la reine en les baptisant : chutes Victoria… Nous faisons le tour complet de toutes leurs facettes grâce au petit chemin qui nous amène jusqu’à la perspective sur le pont qui relie le Zimbabwe à la Zambie. C’est le pont voulu par l’ambitieux Cecil Rhodes dans le cadre de son projet de ligne de chemin de fer pour relier Le Cap au Caire… Le chantier titanesque s’est perdu dans les méandres de la savane africaine… Pour rester dans le ton, notre déjeuner a lieu dans un lodge à l’ambiance coloniale britannique dont l’accueil présente d’intéressantes représentations des explorations de la région.
L’après-midi, le dernier safari nous entraine le long du Zambèze dans le parc national du même nom. Cette somptueuse parenthèse africaine se termine sous une superbe voûte étoilée par un dîner dans la savane. Demain matin, après un survol en hélicoptère pour ceux qui le souhaitent, ça sera le retour, la tête remplie de la grande faune africaine…