Marianne Duruel
Coordination et Photographie
22 août
5 septembre 2019
Zimbabwe, à bord du Zambezi Queen
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Aujourd’hui, départ pour l’Afrique Australe. Toute une partie du groupe se retrouve à Roissy. Le groupe est totalement formé à Heathrow. Le vol à bord d’un bel Airbus 380 est excellent.
Le lever du soleil embrase l’horizon quand nous abordons le continent africain. Nous nous posons parfaitement à l’heure à Johannesburg et profitons du vaste aéroport… Jambes dégourdies, nous attendons entre café et prospection acheteuse l’embarquement pour le vol vers Victoria Falls. Bienvenue au Zimbabwe! Premier contact avec la musique et les danses locales et nous montons dans le bus direction notre charmant lodge au bord du Zambèze.
Toute une petite famille de phacochères nous accueille. Dans le parc, les fleurs d’un arbre à saucisses sont explorées par un superbe petit souimanga. L’oiseau à la gorge rouge enfile sous long bec recourbé à la base de la fleur pour en extraire le nectar. C’est notre premier coucher de soleil, un verre à la main, et nous parlons Zimbabwe. Les petits vervets s’organisent pour passer la nuit. Les arbres s’agitent tandis que les petits singes passent vers leur dortoir.
Au buffet, certains testent le crocodile et le phacochère puis nous partons nous coucher sur fond de balafon pour un repos bien mérité. Certains rêveront, peut-être, d’éléphants, car nous avons une belle visite pendant le dîner. Un éléphant est venu secouer un acacia pour en faire tomber les cosses dont il s’est régalé…
Ce matin, la lumière rasante du soleil éclaire doucement le Zambèze. Nous embarquons pour notre croisière petit-déjeuner à bord du Livingstone. Nous sommes seuls sur le bras du mythique fleuve. Des vols d’aigrettes et de cormorans regagnent leurs lieux de nourrissage. Pas un souffle d’air, d’un ilot se reflètent dans un miroir argenté les silhouettes de palmiers. Des petites hirondelles tournent autour de nous et s’aventurent parfois jusque dans le bateau. Pour les volatiles, c’est l’heure de la toilette et du petit-déjeuner. Pour les hippopotames de retour des lieux où ils sont allés se nourrir d’herbe, c’est celle du repos. Les petites oreilles rondes, les yeux et les narines sont souvent tout ce qui sort de l’eau… Certains prés de rochers se confondent parfaitement avec…
Nous sommes à 4 km en amont des chutes et la colonne d’embruns monte au loin. Nous profitons d’un très beau festival ornithologique : ibis hagedash dont les plumes cuivrées des ailes brillent au soleil, grébifoulques aux pattes d’un beau rouge orangé assorti au bec rouge et noir, vanneaux à tête blanche, oies ou ouettes d’Égypte, cormorans des roseaux et cormorans à gorge blanche, jacanas, bihoreau dont l’oeil rouge luit dans un buisson.
Sur l’île longue, un guib harnaché s’avance furtivement et disparait dans les buissons. Une petite marouette à bec jaune passe en trombe devant nous. Sa silhouette noire est bien visible dans l’herbe sèche. Sur la rive zambienne, les nids des guêpiers à front blanc sont nombreux. Ils vont et viennent dans les trous creusés dans la berge. Les tourterelles du cap se chargent du fond sonore. Puis, toute une agitation attire notre attention. Tous les oedicnèmes vermiculés du secteur se sont rassemblés pour chasser un varan du Nil. Ils tournent autour, ailes déployées en chuintant. L’importun, grand amateur d’oeufs, capitule. Il poursuit sa recherche de petit-déjeuner au bord de l’eau. Sa langue bifide prospecte la rive au bord de l’eau. Un troupeau d’impalas vient boire dans une superbe lumière.
Le show se poursuit avec des éléphants. Un grand mâle d’une cinquantaine d’années se nourrit dans les buissons. Puis il va boire, accompagné de 2 jeunes mâles. Quelques crocodiles du Nil clôturent le spectacle. L’un se chauffe au soleil, gueule ouverte. Sa valve palatale est très visible. Nous rentrons comblé, quelle belle croisière !
La prochaine étape est pour les mythiques chutes. Nous traversons le centre-ville de Victoria Falls pour parvenir au petit parc national qui englobe les chutes. Après la présentation du site, nous passons devant une collection de crânes variés avant de nous trouver face au spectacle. Nous en faisons tous les points de vue. Nous rendons visite à la statue du Dr Livingstone près de la cataracte du diable. La faille est particulièrement spectaculaire, car le niveau de l’eau étant bas, elle est bien visible. Nous passons d’un milieu aride à une forêt tropicale humide et, à nouveau de l’aridité. Des babouins sont en plein repas entre nous et les chutes. Génial ! Plus loin, des phacochères fouissent le sol.
Au point de vue marquant le passage du Zambèze des chutes aux gorges, la perspective est totale. Finalement, le fameux pont en acier reliant le Zimbabwe à la Zambie s’offre à nous. De 250 m de long et 150 de haut, il devait permettre à Cecil Rhodes de pouvoir relier en chemin de fer le Cape au Caire. Les amateurs de sensations fortes s’y retrouvent pour le saut à l’élastique. Nous retrouvons les babouins sur le chemin du retour et une jeune femelle guib harnaché. Notre déjeuner est pris dans le cadre très Afrique coloniale britannique de l’Illala Lodge. Bref passage à l’hôtel ou survol en hélicoptère et nous voilà repartis en 4X4 explorer le parc national du Zambèze.
Le bush y est vraiment très sec, quasiment comme en octobre, les buissons de mopanes sont bien attaqués par les éléphants. Les baobabs ont eux aussi étaient bien entamés et des bandes de grillages les protègent des affamés… Quelques impalas passent furtivement entre les mopanes. Soudain, une petite famille d’éléphants est occupée à manger. Puis des koudous, de belles femelles et leurs jeunes passent près de nous. Zèbres et girafes s’offrent à nous avant un bel arrêt au coucher du soleil au bord du Zambèze.
Cette journée bien remplie se termine par un excellent « Bush Diner » sous les acacias et une superbe voûte céleste…
Nous prenons la route direction Binga, au bord du lac Kariba, où nous attend notre bateau. Nous quittons Victoria Falls par la route menant à Bulawayo puis Harare, la capitale. C’est dimanche et tout le monde est impeccable près des villes et villages. La végétation au bord de la route est d’abord plutôt verte.
Puis, la sécheresse se fait de plus en plus sentir. Et bientôt, la végétation est si sèche qu’elle semble morte. La route est plus que tranquille, chèvres et piétons y sont bien plus nombreux que les véhicules.
De superbes baobabs règnent sur la région. Leurs fruits duveteux sont vendus au bord de la route tout comme du bois et du charbon de bois pour faire la cuisine. Cette année, la région est excessivement sèche pour l’époque, on se croirait en octobre (la fin de la saison sèche). De place en place, dans toute cette aridité, sont établis de tout petits villages de cases. Elles sont en terre ou en briques recouvertes de jonc. Elles sont en briques, rectangulaires et couvertes de tôle ondulée pour ceux qui ont opté pour la modernité.
Pourtant, en terme de température, la case traditionnelle ressort nettement gagnante… D’ailleurs, elles sont beaucoup plus nombreuses. Un grenier à céréales sur pilotis complète la structure du village. Des palissades de branchages enserrent le plus souvent l’espace habité dans lequel vont et viennent poules et chèvres. Pour ces dernières, un petit enclos a également été aménagé pour la nuit. Pour l’heure, elles sont parties « faire leur marché », souvent près de la route, parfois à proximité d’un maigre troupeau de bovins. En plus d’un peu d’élevage, les villageois pratiquent une maigre agriculture vivrière, surtout, de maïs. La base de la nourriture est la polenta. La vie est manifestement dure pour tout le monde par ici…
Puis, c’est une région de bush et de gigantesques ranchs privés, malheureusement, la plupart du temps dédiés à la chasse, au Zimbabwe. En approchant de Hwange, nous sommes dans le secteur d’extraction de houille, passée entièrement sous la houlette chinoise… Les cheminées des centrales thermiques au charbon fument.
La ligne de chemin de fer passe juste devant. L’activité prospère manifestement. Les entrepreneurs chinois remportent, actuellement, la majeure partie des projets de construction, des contrats de prêts et de transactions sont signés par ces derniers avec des pays ayant des problèmes financiers, mais riches en ressources. La Chine, en retour, fournit le continent en biens de consommation : textiles, produits électroniques, machines, équipements de transport et autres produits manufacturés.
La Chine s’ouvre ainsi un marché de 1 milliard de personnes. L’échelle est colossale. Vers 2000, les échanges entre la Chine et l’Afrique étaient de 10,6 milliards de dollars US. 10 ans après, ils étaient multipliés par 12 pour s’élever à plus de 123 milliards de dollars… Nous passons la ville de Hwange et quittons bientôt l’axe Victoria Falls – Harare pour remonter vers le vaste lac. Les cases sont un peu plus grandes au fur et à mesure que le paysage naturel change.
Le relief est plus contrasté, la route plus tortueuse, la campagne plus verte, toutes proportions gardées…
Sur la route, on croise des femmes portant avec majesté eau et marchandises sur la tête, des hommes en vélo avec un sac de farine sur le porte-bagages… Aujourd’hui, les ânes sont en repos, c’est dimanche…
Généralement, ils transportent du bois. Chaque village a sa spécialité : ramassage de bois, vente de sacs de charbon de bois, fabrication de sièges, de haches, poteries, tam-tams, pierres taillées, briques…
Quand la route n’est plus qu’une piste, nous arrivons. C’est l’embarquement à bord du Sovereign. Bienvenue à bord !
Nous naviguons vers l’embouchure de la rivière Sengwe puis partons l’explorer au soleil couchant. Un pygargue vocifère scrute l’eau du haut de son arbre mort. Ce beau rapace est l’emblème du Zimbabwe. Un beau crocodile du Nil, relax sur son rocher, se laisse glisser dans l’eau. Les rives escarpées révèlent des chaos rocheux entre lesquels poussent arbres et buissons. C’est un milieu idéal pour les damans de rochers. Nous ne tardons pas à voir passer les petites bombes foncées. Certains arbres portent de beaux nids de pygargues. Dans l’un d’eux, un bébé attend ses parents pour le dîner. Le couple est non loin. De place en place, vanneaux à tête blanche, cormorans se préparent au coucher… Encore quelques beaux crocodiles et, après une belle observation d’hippopotames, un verre à la main, nous prenons le « chemin » du retour. Notre dernière vision sera la silhouette d’un petit daman se détachant sur le ciel du couchant du haut de son rocher…
Nous nous réveillons sur un lac d’huile. Une brume légère met les bateaux de pêcheurs en lévitation…
Nous naviguons vers le parc national de Matusadona. Dollars, notre guide local, nous parle de son pays et surtout du lac Kariba. Ce dernier, de 280 km de long et jusqu’à 40 km de large, couvre une surface de 5 400 km◊. Partagé entre la Zambie et le Zimbabwe, il est né avec la construction du barrage de Kariba, conçu par l’ingénieur français André Coyne et réalisé par une entreprise italienne entre 1955 et 1959.
La fermeture des vannes du barrage a eu lieu en décembre 1958, la date officielle du remplissage étant de 22 janvier 1959. L’inauguration a été faite par la Reine-Mère Elizabeth, le 17 mai 1960. La profondeur du lac est en moyenne de 31 m pour un maxima de 78 m. Le lac comprend 190 îles au Zimbabwe et 103 en Zambie, l’ensemble des îles couvrant une superficie de 147 km◊ et 604 km de littoral. C’est du côté zimbabwéen que se trouve la majeure partie des rares installations touristiques. La construction du barrage a noyé totalement la vallée du Zambèze où vivaient les Tonga. L’ethnie estimée, à 55000 personnes, a été expropriée et a dû s’établir à 20 km de distance dans une zone aucunement favorable à la pêche, la chasse ou un peu d’agriculture vivrière. De même, les emplois générés par le barrage n’ont pas favorisé plus les Tonga chassés de leurs terres traditionnelles que les Shonas ou les Matabélés (les 2 autres ethnies du pays)…
L’électricité produite, partagée entre la Zambie et le Zimbabwe, part pour alimenter les villes et surtout l’extraction minière, notamment celle de la houille. Le pays de 390 000 km² et plus de 17 millions d’habitants en 2019 a connu une histoire complexe et agitée. Il doit son nom actuel de Zimbabwe (« Maison de pierre ») aux célèbres ruines d’un imposant ensemble architectural en pierres sèches situé au sud du pays. Les premiers habitants étaient apparentés aux Bochimans (ou Bushmen) et vivaient de la chasse et de la cueillette. Ils ont été submergés au fil des siècles par des Bantous, venus du nord. Deux grandes ethnies peuplent aujourd’hui le Zimbabwe :
les Shonas, arrivés aux IXe et Xe s., les plus nombreux (près de 80 % de la population)et les Ndébélés ou Matabélés (environ 20 %) descendant des guerriers de l’empereur zoulou Shaka, qui, partis d’Afrique du Sud, envahirent le pays au début du XIXe s. L’ensemble architectural de Zimbabwe date sans doute du XIVe siècle ou du XVe siècle et a été construit par les Shonas. Les Portugais sont les premiers Européens à s’aventurer dans le territoire au XVIe siècle, mais ce n’est qu’à partir de 1890 que la colonisation commence. La région est sous influence britannique. Le territoire prend alors le nom de Rhodésie du Sud jusqu’en 1965, puis, après l’indépendance de la Rhodésie du Nord devenue Zambie, de Rhodésie jusqu’à la fin du régime ségrégationniste.
Le 18 avril 1980, la Rhodésie devient un État indépendant sous le nom de Zimbabwe. Le pays reste marqué par toute une série de mesures analogues à celles de l’apartheid. À cette époque, les réserves africaines (tribal trust lands) abritaient alors 60 % de la population noire sur 176 000km², tandis que 6 000 fermes européennes se partageaient 168 000 km2, mais fournissaient la grande part des produits agricoles. Le gouvernement de Robert Mugabe (au pouvoir depuis 1980, d’abord comme premier ministre, puis comme président de la République) a mis en œuvre une réforme agraire pour redistribuer la terre aux Africains. Les terres furent confisquées aux fermiers européens. Cette réforme s’est vraiment passée dans la douleur entre violences, injustices, crainte de voir décliner la production agricole des parcelles et attributions des terrains confisqués à des personnes proches du pouvoir et, ou absolument pas formés dans ce domaine… Le résultat est désastreux. Le pays est agité de mouvements opposés. En 1987, Robert Mugabe devient président de la République. En 1992, le régime, qui est périodiquement secoué par des affaires de corruption retentissantes, amorce un programme de redistribution des terres en faveur des paysans noirs, par expropriation des blancs propriétaires de grandes fermes « commerciales », 4 500 fermes…
La situation économique devient alors inquiétante, avec une dette extérieure énorme… On peut parler d’une nation en ruine. La violence des expropriations, attisée par le régime, entraîne plusieurs dizaines de morts – des fermiers blancs, mais également des militants noirs du principal parti d’opposition, le MDC (Movement for Democratic Change, Mouvement pour le changement démocratique). Le pays, privé d’agriculture, sombre dans la pénurie alimentaire. La pression fiscale s’accentue, notamment à la suite des mesures d’indemnisation décidées en faveur des anciens guérilleros des mouvements de libération, ce qui a donné lieu à des grèves très suivies. La hausse des prix des produits de base a provoqué des émeutes, et, en janvier 1998, l’armée a dû intervenir pour rétablir l’ordre à Harare et en province. L’élection présidentielle de mars 2002 fournit au régime le prétexte pour la mise en place d’un vaste arsenal répressif limitant l’accès aux médias et interdisant tout financement en provenance de l’étranger, assimilant toute contestation du régime à un acte « d’insurrection, de banditisme et de terrorisme »… S’en suit, une alternance démocratique manquée, la reconduction de R. Mugabe puis, après force rebondissements, la prise du pouvoir par le vice-président de Mugabe, le commandant Emmerson Dambudzo Mnangagwa… certes opposé à ce dernier… Mais que va faire ce président si proche de l’ancien régime ?…
Bientôt, nous arrivons au parc national de Matusadona, au niveau de la réserve des Bhumi Hills. Nous y faisons une croisière du coucher du soleil. Sur la plage aux tons ocre-rouge, il y a du monde : impalas, cobes à croissants, zèbres, buffles, éléphants. Ces derniers se nourrissent entre le bush et l’eau. Un beau troupeau de buffles fait de même. Finalement, c’est un somptueux coucher de soleil. Nous regagnons notre bateau qui se détache sur fond de soleil couchant…
Je viens de danser avec les descendants des Zoulous… Enfin, tenter…
Ce matin, nous visitons le village de pêcheurs de Kings Camp. Situé sur une île. Ils sont 30 à y vivre une partie de l’année. Leur village permanent est, lui, situé sur la rive du lac géant. Sur la plage, le comité d’accueil est nombreux tant en hommes qu’en oiseaux. Les enfants sont partout, car ils sont en vacances scolaires. Pour eux, notre venue est l’événement de la journée. Ils nous accompagnent jusqu’aux premières habitations. Le village est administré par l’élu du conseil du village, lui-même élu. On y vit de la pêche aux tilapias, aux brêmes, aux poissons-tigres…
Trempés dans le sel et séchés, ils peuvent se conserver 6 mois. Une pêche soumise à des règles strictes, car elle se pratique au sein du parc national de Matusadona : permis de pêche, taille des mailles des filets… Les maisons, d’une seule pièce, sont en terre, malaxée et moulée dans des seaux. Puis, l’ensemble est lissé. Elles sont couvertes de joncs, de bâches en plastique ou de tôle ondulée. On s’y assoit parfois sur de drôles de sièges, à l’envers. Ils cultivent tomates, oignons, choux dans un petit jardin collectif. Le village possède une petite boutique. On y joue au billard, en extérieur, avec de nombreux spectateurs. Ces habitants, déplacés lors de la mise en eau du barrage, vivant du strict minimum, nous reçoivent avec beaucoup de gentillesse. C’est la leçon du sens de l’accueil africain.
Quant à la joie de vivre des enfants, un vrai plaisir à voir ! Nous faisons un don collectif pour aider tout ce petit monde. C’est ça aussi l’écotourisme… Nous regagnons notre bateau et changeons de point d’ancrage. Quelques voisins s’activent. Des babouins viennent boire. Les pygargues vocifères se font une guerre territoriale à grands coups de puissants cris, d’où le nom des grands aigles pêcheurs. Sur la plage, les petites bergeronnettes pies sont beaucoup plus discrètes…
Nous partons explorer les alentours. C’est le domaine des oiseaux pêcheurs. Les aigles pêcheurs sont nombreux, tout comme les cormorans, les anhingas. Ces deux dernières espèces sont souvent observées en pleine séance de séchage, ailes déployées. Sur les berges évoluent hippopotames partis manger et éléphants. D’élégantes échasses blanches côtoient des ibis falcinelles, les amateurs d’actions guettent les envols ou les démarrages rapides des crocodiles du Nil vers l’eau.
Les appareils photo crépitent en cadence et les caméras tournent. Nous évoluons entre les branches et troncs nus de ce qu’il reste des forêts comme fossilisées. Puis, c’est en 4X4 que nous continuons la découverte du parc national de Matusadona où furent relâchés en nombre les animaux repêchés lors d’une vaste opération de sauvetage au moment de la mise en eau du barrage.
Nous démarrons par une rencontre un bel éléphant mâle. Et quelques oiseaux plus tard : calao à bec jaune, francolin huppé, tourterelle émerauldine… une petite famille d’éléphants à la matriarche particulièrement paisible nous laisse l’observer au plus près. L’éléphanteau est si mignon… Un peu plus loin, au sein d’une autre famille, le petit dernier de la famille est en pleine sieste… Puis il se relève avec lenteur, encore tout endormi. Plus loin, pêche un couple de jabiru, de la famille de la cigogne, mais mesurant près de 150 cm et 270 cm d’envergure… Ils sont superbes !
La femelle a les yeux dorés et le mâle noirs. Un beau mâle koudou clôt les rencontres. Nous terminons en apothéose avec le coucher du soleil.
Ce matin, nous faisons une croisière-safari en suivant les méandres du lac. Les hippopotames ont regagné l’eau et, de place en place, des troupeaux d’impalas les ont remplacés. Les oiseaux finissent leur toilette et s’attaquent au petit-déjeuner. Quelques ouettes d’Égypte sont encore perchées sur leur arbre de la nuit.
Déjà quelques cormorans sèchent, ailes ouvertes. De toutes parts c’est un vrai concert : les cris « discrets » des oies, ceux des vanneaux à tête blanche qui s’envolent dans un éclair blanc, le pépiement des petites bergeronnettes pies… Un ibis falcinelle pêche près de nous, mais le « show » est vraiment fait par un superbe rollier à longs brins ou rollier à gorge lilas dont l’envol, guetté par les photographes et cameramans, se fait avec de grandes envolées de plumes turquoises du plus bel effet.
Les martins-pêcheurs pies sont plus coopératifs et l’envol est vite immortalisé par certaines et certains. Enfin, c’est un bel éléphant mâle d’une quarantaine d’années qui nous occupe. Il mange consciencieusement. Il décolle les mottes d’herbe à coup de pied. Il saisit la motte avec dextérité puis la secoue et la roule à l’intérieur de sa trompe pour en extraire le sable et les graviers avant de la porter à sa bouche. Après ce beau spectacle, nous rentrons au bateau pour le brunch. Encore un peu de navigation et nous rejoignons les véhicules qui doivent nous amener à la piste de « l’aéroport international » de Rokhari. Les impalas sont partout. Un beau guib harnaché mâle s’enfuit vers les buissons. Notre avion arrive rapidement et nous décollons parfaitement à l’heure.
Une heure de vol plus tard, nous atterrissons à Hwange. Notre chauffeur guide nous attend. Direction le très confidentiel « Eléphant Eye Lodge ». Après un lunch pris face au point d’eau et animé par un beau caméléon vert, nous regagnons nos luxueuses tentes sur pilotis. Le temps d’une bonne douche extérieure ou d’un petit repos, tandis que les phacochères en sont au bain de boue… et nous voici repartis. Nous sommes en plein bush. Cette savane arbustive est propice à la vie de nombreuses espèces.
Nous rencontrons de très belles girafes, des zèbres, des phacochères, des éléphants et une grande famille de babouins. Et c’est derrière une famille de babouins s’apprêtant à ce coucher dans les grands acacias que le soleil descend et s’embrase.
Ce soir-là, l’apéritif a été quelque peu à rallonge… Le temps que la lumière ne revienne…
Aujourd’hui, c’est une journée complète que nous consacrons au safari 4X4 dans le vaste parc national de Hwange. Et quelle journée ! Pendant le petit-déjeuner, des petits artistes s’activent : des tisserins masqués sont en pleine réalisation de leur nid. Ils tissent l’ouvrage avec dextérité. Il faut dire que le mâle doit bien s’appliquer pour que madame accepte le nid… Puis c’est le départ sur la piste sablonneuse. Premier stop au poste des entrées, des touracos concolores à la belle huppe grise sautillent dans l’herbe sèche tandis qu’un perroquet de Meyer boit au robinet… La sécheresse sévit partout.
À proximité d’un harem d’impalas, un couple de chacals à chabraque fait « son marché ». Nous explorons un premier secteur jusqu’à un point d’eau, là, le spectacle est grandiose. C’est tout un défilé… Deux mâles koudous viennent boire, rejoints par des impalas. Puis, c’est l’heure des éléphants. Une superbe procession de deux grandes familles qui se reflètent dans l’eau… Ils boivent, se rafraichissent tout en veillant sur les plus petits d’entre eux. Après leur départ se succèdent d’autres koudous, des zèbres, des impalas…
D’autres éléphants, d’autres zèbres… un vrai bestiaire ! Le point d’eau suivant est celui des calaos terrestres, des choucadors, des grèbes castagneux, des jacanas… Mais aussi d’un tout jeune koudou bien craintif, de zèbres et d’un varan du Nil accroché à sa souche. Repartis, nous croisons un camion de transport de chevaux en difficultés… Les vigoureuses montures de safari équestre attendent calmement que leur véhicule soit désensablé… ça n’est sûrement pas la première fois…
Au « Kennedy point », de grands éléphants mâles se succèdent pour boire et faire leurs ablutions. La hiérarchie des passages se fait dans le plus grand calme, des habitués… Les vaporisations de boue se font avec beaucoup de sérieux. Il faut dire que sa fonction est tout à la fois de « crème solaire » et d’élimination des parasites de peau. Nous pique-niquons non loin, en compagnie de quelques calaos à bec jaune. En repartant, c’est l’heure de la sieste, les matriarches ont emmené toute leur famille à l’ombre d’un grand acacia.
En étoile tout autour du tronc, elles dorment d’un oeil, les plus petits cachés entre les grandes silhouettes. Puis les points d’eau suivants sont occupés par des zèbres, des éléphants, des girafes… Les grandes dames tranquilles sont bien inquiètes quand il s’agit de boire… Il faut dire : à juste titre… Le spectacle est à chaque fois fascinant. Nous nous arrêtons près d’une autruche : « qui observe qui ?… » Au moment de rentrer, nous avons la chance de croiser quelques rarissimes hippotragues noires. Et le soleil se couche sur une famille d’éléphants qui traverse juste devant nous.
Ce matin, nous quittons notre charmant lodge de Elephant Eye. Deux belles grues couronnées sont en plein petit-déjeuner quand nous allons prendre le nôtre. Puis nous suivons la piste des différents points d’eau.
Nous ne sommes pas les seuls à suivre ce parcours. Des empreintes de hyènes suivent exactement le même trajet. Chacune des deux a suivi une des ornières de la piste sablonneuse. Les empreintes parallèles sont bien nettes. Elles ont exploré tous les points d’eau le long de la piste. Nous arrivons à notre point de rencontre avec notre bus, direction la frontière du Botswana pour embarquer à bord du Zambezi Queen à Kasane.
Après les formalités, nous voici dûment enregistrés en Namibie et parés pour découvrir notre beau bateau.
L’accueil est fort agréable et le Zambezi Queen largue les amarres. C’est le début du festival des éléphants.
Sur les ilots, les berges, à terre, à l’eau… ils sont partout à boire, se rafraîchir, se baigner, s’asperger
de boue, de poussière… Quelques hippopotames, buffles, impalas partagent les rives de la rivière Chobe avec eux. La perspective, vue du bateau est excellente et nous profitons à fond de ces moments exceptionnels…
Au petit matin, nous démarrons notre « bird watching », nous allons nous pencher sur l’avifaune du secteur.
À peine sortis du Zambezi Queen, sur la rive, s’activent quelques jacanas en quête d’insectes. Ils sont en compagnie de discrètes glaréoles à collier, encore un peu endormies et d’un bec ouvert. Sur l’autre rive, est perché un pygargue vocifère, une hirondelle du Cap et un coucal des papyrus. Puis, de belles touffes de phragmites abritent un autre coucal des papyrus, mais aussi un couple de traquets pâtres, un martin-pêcheur pie. Tout près, c’est un bel anhinga qui sèche ses ailes et un héron cendré. Une belle surprise nous attend un peu plus loin : un aigle huppard. Le rarissime oiseau nous offre de belles possibilités de prises de vue sous tous les angles et avec décollages… Il faut dire que Lennox positionne toujours bien son bateau.
Nous pénétrons dans un méandre perdu dans les papyrus. Cormorans et anhingas connaissent manifestement bien l’endroit. Un cormoran tente d’avaler son poisson-chat, un anhinga sèche un peu plus loin… Un ibis falcinelle explore un passage d’hippopotames… Avant de rejoindre le Zambezi Queen, non loin d’un varan du Nil, un héron goliath côtoie héron cendré et un ibis sacré. Finalement, c’est sur un hippopotame de fort mauvaise humeur que se termine notre périple ornithologique.
Un bon petit-déjeuner plus tard, Albert nous accueille au village de Kasenu. 90 personnes y vivent essentiellement de la pêche. Leurs maisons sont rectangulaires, faites de structures en bois de mopane liées entre lesquelles on monte des murs en torchis. La couche externe est mélangée à de la terre de termitière pour plus de longévité et d’imperméabilité. Ces maisons sont précédées d’une cour fermée pour les couples. Nous passons devant la maison de la grand-mère d’Albert partie à la messe. Une maison nous ouvre sa porte, chambre et cuisine.
Pendant la saison des pluies, la cuisine se fait dans la maison sur une gazinière en saison des pluies, sinon dehors. Souvent un papayer bien garni de fruits jouxte la maison. Pour éviter les visites des éléphants amateurs de papayes et légumes frais, chaque famille a des chiens pour l’alerte. Puis c’est au bruit, à grand renfort de djembé, bouteilles et canettes vides frappées, que les intrus sont chassés. Les poules dorment dans des petits poulaillers sur pilotis. De l’autre côté d’une petite dépression, un autre village se profile. C’est celui où se trouve l’école (500 élèves…) et le dispensaire pour les 7 villages environnants.
D’ici, les petits écoliers ont 30 minutes pour se rendre à l’école. Pour le moment, l’heure est festive. Nous sommes attendus pour un spectacle de danses et chants. Il est suivi du traditionnel marché artisanal sous le baobab géant. Nous sacrifions aux achats garants d’un véritable écotourisme. Le tourisme animalier fait mieux vivre les villageois. Au retour vers le bateau nous croisons des éléphants traversant la rivière vers les îles herbeuses.
Notre safari de l’après-midi est riche en rencontres. Les éléphants omniprésents en sont bien évidemment les stars, mais nous finissons sur une rive où s’activent de nombreux babouins, des koudous mâles, femelles et jeunes, des impalas en quête d’eau et de nourriture dans la chaude lumière du couchant.
Nouvelle opération « observations ornithologiques », sur la berge, nos puissants voisins, les buffles sont en plein petit déjeuner. Un aigle pêcheur ou pygargue vocifère surveille la rivière. Un coucal des papyrus, tout ébouriffé, sèche. Il nous observe de son oeil rubis. Un jacana arpente la berge à grandes enjambées. Un anhinga offre un beau décollage aux photographes amateurs d’actions… De place en place, quelques oedicnèmes vermiculés se fondent discrètement dans le décor. Mais ils se trahissent par leur cri si caractéristique en décroissance de puissante façon batteries déchargées… Un grand héron sèche de la rosée de la nuit, la plume dans le vent… Derrière lui, tout un petit groupe de pukus profite du calme des rives de la rivière Chobe, à cette heure pour brouter l’herbe tendre. Un bec-ouvert fouille avec application au bord de l’eau. Il en sort un gros escargot d’eau douce dont il brise la coquille dans son bec parfaitement bien adapté à cet effet. Plus loin, les 3 jeunes pukus deviennent rapidement les « stars » du lieu… Sur la berge namibienne, les buffles côtoient le bétail. Nous longeons le lodge vers la plage des éléphants. Un grand groupe de babouins nous offre un beau spectacle. Il faut dire que les plus petits sont très en forme… Et il n’y a manifestement pas que les humains qui aiment jouer à Tarzan… Plus loin, impalas et francolins à bec rouge explorent les plages.
Un bon petit-déjeuner plus tard et nous sommes repartis. C’est l’heure d’étancher sa soif pour quelques buffles et impalas. Nous hébergeons quelques passagers clandestins : un couple d’hirondelles à longs brins se pose sur notre annexe. Quelques très très beaux crocodiles nous occupent un certain temps : l’un d’entre eux fait près de 5m… Impressionnant ! Leur présence ne gêne en rien les ibis sacrés… Plus loin, nous avons la chance de tomber sur une aigrette ardoisée en pleine partie de pêche. C’est vraiment chouette à observer. Elle étend ses ailes façon ombrelle pour faire de l’ombre sur l’eau. Le but de la manoeuvre est d’y attirer des petits poissons pour les pêcheurs. Quelques enjambées et, hop, ombrelles, quelques enjambées et, hop, ombrelles… Sur la rive opposée, les guêpiers à front ont établi leurs nids. Ils vont et viennent dans les trous creusés dans le limon.
Les allées et venues sont liées au nourrissage du conjoint qui couve.
Pendant la croisière de l’après-midi, nous croisons des hippopotames hors de l’eau, des phacochères, des girafes, éléphants, buffles… De la fumée monte par endroits, les incendies sont volontaires : de l’écobuage. Nous partons, cette fois, explorer la forêt-galerie de Serondella. Une belle famille d’hippopotames broute sur la berge non loin d’un couple de jabirus. Le retour nous offre un petit groupe de koudous avec un tout petit de moins de 2 semaines qui tète avec enthousiasme. Les grandes femelles boivent tandis qu’une mangouste est en plein goûter. Notre croisière se termine par la traversée d’une famille d’éléphants et nos « clowns » babouins du matin…
Aujourd’hui, nous quittons notre beau Zambezi Queen, non sans avoir profité d’une dernière exploration au petit matin. Une berge est fort agitée. Nous ne voyons d’abord qu’un volatile posé sur l’herbe, ailes écartées en position de pêche de l’aigrette ardoisée (celle vue hier). Mais pas du tout, il s’agit d’un combat de busards des roseaux.
Sous les ailes, il y a le second busard. Ils décollent et c’est un pugilat en vol avant de se séparer. Nous révisons la liste des habitants : becs ouverts, grandes aigrettes, jacanas, ibis tantales, héron crabier, ouettes d’Égypte, martin-pêcheur pie, spatule, ibis sacrés, héron cendré, ibis hagedash, anhingas… Des vols se posent dans les joncs, il s’agit de tisserins et nous finissons notre petite croisière en beauté avec un très coopératif tout petit martin-pêcheur huppé, le martin-pêcheur malachite des anglophones porte vraiment bien ce nom-là…
Là, nos chemins se séparent entre le retour en France ou la découverte du delta de l’Okavango.
Bonne « route » à vous tous !
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