Marianne Duruel
Coordination et Photographie
24 juillet
4 août 2013
À bord du Zambezi Queen, juillet 2013
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Après un voyage sans soucis, l’Afrique nous a superbement accueilli : nous avons rejoint le Zambezi Queen et navigué directement sur le fleuve Chobé.
Au rendez-vous: de paisibles familles d’éléphants, un groupe de 13 girafes avec en premier plan un beau troupeau de buffles, des impalas, cobes des roseaux et même l’hippotrague noir… Les nombreux hippopotames hésitent encore entre sieste et repas. Les oiseaux sont légions… La lumière devient de plus en plus belle et les yeux brillent devant un tel spectacle… Demain, safari en 4X4 dans le parc national de Chobé…
Aujourd’hui, c’est en 4X4 que le Parc national de Chobé s’est d’abord offert à nous. Sa richesse en faune n’a d’égal que sa taille : 11 000 km²… En début de safari, tout un groupe de girafes était en plein repas tandis que 2 jeunes mâles s’entraînaient au combat à grand renfort de coups de tête… Les hippopotames, en « tas » compacts se vautraient dans la boue. Nous avons profité d’une grande intimité avec une petite famille d’éléphants : un jeune a étudié tranquillement un des 4X4 tandis que le petit de 3 ans après une gorgée de lait « arrachée » à sa mère en plein petit-déjeuner s’est appliqué à imiter cette dernière, avec beaucoup moins d’efficacité… Il faut bien dire… Pendant ce temps, le bébé de 3 mois s’amusait à faire tournoyer sa trompe… Et puis : des impalas, des hippotragues noirs, des koudous avec de nombreux jeunes, des phacochères… De multiples oiseaux : calaos à bec noir, à bec rouge, spatules, becs ouverts, ombrettes, oies d’Égypte, serpentaire gymnogene immature…
En final de cette journée, c’est en compagnie d’éléphants, d’hippopotames et d’un couple de ratel… mais si, mais si… que nous avons assisté au coucher de soleil sur le fleuve Chobé…
Après avoir exploré les rives du Chobé, côté terrestre, une matinée en 4X4 puis en bateau à bord du Zambezi Queen pour une belle perspective surélevée et enfin de notre petit bateau pour une approche plus intime, nous avons consacré l’essentiel de cette journée à une découverte plus en profondeur du parc national de Chobé. Notre périple nous a amené de la savane arbustive à la savane arborée pour finir dans des buissons de plus en plus denses et la forêt-galerie longeant le fleuve au bord duquel nous avons « pique-niqué ». Ce fut le festival des girafes et des antilopes… Mâles, femelles et jeunes déambulaient nonchalamment d’arbres en bosquets, récoltant avec délicatesse, du bout des lèvres ou à l’aide de leur longue langue, pousses et feuilles parmi les redoutables épines d’acacias. À une hauteur intermédiaire, c’étaient les familles de koudous qui s’affairaient tandis que les impalas se nourrissaient encore plus bas. Nous avons croisé une belle femelle raphiceur champêtre (la plus petite antilope locale) en plein repas. Puis toute une troupe de damalisques, venus boire près d’une famille d’éléphants, nous ont offert un vrai show… Tandis que certains allaient boire, des jeunes esquissaient des combats dans de grands nuages de poussières sous le regard de plus en plus irrité des éléphants… La matriarche a finalement fait cesser le désordre par un barrissement retentissant et une charge d’intimidation vers les fauteurs de troubles. Après la fuite des importuns, toute la petite famille a repris une attitude de douce torpeur… Un peu plus loin, après le déjeuner, nous avons croisé le chemin d’une troupe pressée d’antilopes rouannes de tous âges et entrevu la belle tête d’une lionne soucieuse de sa progéniture : 3 petits de 2 mois, bien cachés, avec la complicité des rangers du parc qui avaient fermé la piste menant à son refuge et de l’avis général de nous tous : tant mieux !
Ce matin, le paysage des rives du fleuve Chobé défile doucement de part et d’autre du Zambezi Queen. Nous suivons la bordure du parc national de Chobé, d’un point d’ancrage à l’autre, distants de 22km, la vie sauvage est partout : éléphants, hippopotames, buffles, girafes, cobes des roseaux, cobes à croissants, impalas… Vers 10h nous arrivons à notre point d’ancrage et partons en petit bateau pour 45 minutes d’exploration des berges, d’abord basses puis plus hautes et garnies de forêt-galerie. L’avifaune est d’une grande diversité. Nous croisons en chemin crocodiles et hippopotames dont certains se plongent avec forces gerbes d’eau dans le fleuve. Puis la visite d’un village namibien nous donne l’occasion d’échanges et de rencontres sympathiques. Certains membres de l’équipage sont avec nous et retrouvent des membres de leur famille. L’éco-tourisme existe bien… Ce sont des habitants des villages environnants qui travaillent sur le Zambezi Queen pour notre plus grand plaisir !
Aujourd’hui nous naviguons vers la colonie d’oiseaux des rapides et quelle colonie ! Le site, dès l’approche, est intéressant : nombreux crocodiles sur les rochers et îlots sur lesquels sèchent et se toilettent soigneusement cormorans et anhingas. Puis, au fur et à mesure que l’on se rapproche des arbres dortoirs et nichoirs, le concert devient de plus intense tout comme l’activité… Ce spot de nidification est très riche : tantales africains, cormorans des roseaux et à gorge blanche, spatules, ibis sacrés se croisent et se recroisent dans une agitation incessante mais à l’observation, très organisée… Sur le premier arbre, tantales et cormorans s’activent : les plus prévoyant nourrissent des petits, certes duveteux, mais de taille conséquente par rapport à d’autres nids où une tête d’oisillon disproportionnée par rapport au petit corps apparait parfois. Un couple en est seulement à construire son nid… Chaque arrivée d’un parent déclenche une quasi « émeute » dans le nid concerné… Les petits voisins dépités attendent en silence leur tour. Plus loin, l’arbre est celui des cormorans et quelques aigrettes opportunistes attendent en dessous d’éventuels poissons « tombés du ciel »… Spatules, ibis sacrés… Après ce lieu d’activité débordante nous nous glissons dans une longue et paisible lagune où nous croisons de nombreux martins-pêcheurs dont le géant et les minuscule mais si colorés martins-pêcheurs huppés… Un peu plus loin, de nombreuses aigrettes sont en pleine pêche dans un lieu particulièrement propice car il y a foule : grandes aigrettes, aigrettes garzettes ou neigeuses, la beaucoup plus rare aigrette ardoisée… Quelle belle matinée ornithologique !!!
Notre rituelle sortie en petit bateau à 16 h jusqu’au coucher du soleil est un rare moment de bonheur… Ce jour, nous avons rencontré d’étranges et pacifiques cohabitations entre d’impressionnants crocodiles du Nil et divers oiseaux : une spatule en pleine pêche faisant ses « sondages » concentriques dans l’eau à deux pas d’un crocodile qui glissait doucement dans l’eau, un cormoran se toilettant consciencieusement à 20 cm d’un énorme crocodile en pleine thermorégulation, gueule béante… Des canards armés, dendrocygnes veufs, spatules blanches, becs ouverts, mouettes à têtes grises, aigrettes et hérons divers et variés étaient tous en grande activité. Le marquage territorial du pygargue vocifère retentissait régulièrement tandis qu’un peu plus haut sur la berge nous observions cobes à croissants, cobes des roseaux, éléphants, buffles… C’est un verre à la main, amusés par les facéties d’une petite troupe de babouins que nous avons profité de la lumière dorée et de la descente immuable du soleil derrière les acacias… Waouh !
Ce jour, une inimaginable concentration d’éléphants, buffles, cobes des roseaux, cobes à croissant, hippopotames… nous entoure. C’est l’occasion d’assister à des scènes incroyables… La disposition des nombreux groupes d’éléphants permet de bien définir les familles. Nous avons assisté à des retrouvailles de groupes familiaux proches au cours desquels les matriarches se saluent front contre front, parfois trompes enlacées… Des bufflons regardent avec curiosité ces colonnes de géants passer près d’eux. Les cobes, parfaitement indifférents à toute cette agitation paissent calmement et la majorité des hippopotames est en pleine sieste, vautrés dans la boue, impassibles quand une aigrette ou une bergeronnette pie se sert de leur dos comme de pont ou de perchoir… Au bord de l’eau, les éléphanteaux en profitent. Certains très disciplinés restent bien au contact de leur mère. L’un d’eux, un peu excité par tout ça en profite pour s’aventurer seul hors de portée de sa mère : oreilles bien écartées, trompe en avant… Comme un grand, prêt à charger en cas de danger… Mais le « grand » aventurier est vite rappelé à l’ordre par sa mère de manière musclée et repart vite, tout penaud, rentrer dans le rang… Non, mais ! Un spectacle dont on ne se lasse jamais !!!
Notre premier safari dans l’Okavango, nous a offert une superbe et rarissime chouette pêcheuse puis une bien belle scène de complicité et de tendresse entre une lionne et son fils, d’environ 2 ans ½, à la crinière pas encore très formée… Puis c’est un serval qui nous est apparu comme en ombre chinoise dans son milieu de prédilection : les grandes graminées dorées dans lesquelles il se cache si bien. Attentif, concentré, ses grandes oreilles orientées comme des radars, il se faufile entre les herbes, apparaît, disparait pour réapparaitre dans un bond gracieux et se fondre dans la savane avec sa proie… La nuit tombée, la croix du Sud repérée, c’est le doux cliquetis des grenouilles des roseaux qui nous a bercé, parfois ponctué d’un coup de trompette d’éléphant ou des bougonnements, soufflements et borborygmes aquatiques des hippopotames… Nous dormons bien en Afrique au cœur des marais du delta de l’Okavango…
La dernière partie de notre croisière safari se passait à Victoria Falls. Les chutes étaient superbes, le débit impressionnant… « Mosi-oa-Tunya » (« la fumée qui gronde ») portait bien son nom… Mais, en même temps, les conditions étaient idéales, car les embruns n’étaient pas du tout gênant pour les photographes et le soleil radieux. Nous y avons évoqué bien évidemment le docteur Livingstone arrivant en pirogue avec ses guides makalolos, le « tonnerre » qui se rapprochait, les rapides qui s’intensifiaient, le fragile esquif qui accostait sur ce qui allait devenir l’île Livingstone et, enfin, la vue sur cette gigantesque faille de 1,7 km de large dans laquelle le Zambèze se précipitait… Quelle incroyable et intense émotion ! De plus, le site étant un parc national, nous y avons croisé toute une famille de babouins, un phacochère et de nombreux oiseaux… Un bien beau point final à une mémorable croisière safari !