7 janvier
20 janvier 2019
À bord de l’Ortélius
Après une bonne nuit passée au superbe hôtel Arakur sur les hauteurs d’Ushuaia, nous profitons d’un beau et copieux petit-déjeuner. 9h, il est l’heure pour la majorité d’entre nous de nous rendre au Parc National de Lapataia pendant que d’autres profiteront de leur journée libre pour visiter Ushuaia à leur guise.
Le parc nous offrira une superbe journée au milieu de paysages époustouflants, accompagnés de nos deux guides locaux francophones. Nous profiterons de belles balades en forêt et au bord de lacs offrant une belle diversité de végétation. Les oiseaux aussi sont au rendez-vous, rapaces, passereaux et oiseaux d’eau. Nous aurons même l’occasion d’observer deux chouettes chevêchettes à quelques mètres seulement ! Le déjeuner a lieu au bord d’un lac, le temps de profiter de la vue et il est déjà temps de retourner vers Ushuaia.
À 16h, nous sommes à bord de l’Ortelius, plus impatient que jamais de prendre la mer pour le grand sud. Après les présentations, l’exercice de sécurité et le pot d’accueil du Capitaine, l’ancre est levée et nous empruntons le canal de Beagle. La mer est calme… pour le moment et les premiers Albatros à sourcils noirs pointent déjà le bout de leur bec ! Et ce n’est que le début !
Premier réveil à bord de l’Ortelius, dans le détroit de Drake, fidèle à sa réputation. Le vent souffle à 40 nœuds et les vagues forment des creux de cinq mètres. Le bateau roule, tangue, tout comme les passagers dans les couloirs. Ceux qui ont réussi à sortir de leur lit se retrouvent pour un petit-déjeuner animé par les mouvements du bateau qui s’accentuent au point de reporter la conférence prévue ce matin afin que chacun puisse aller s’allonger en attendant une mer plus calme. Dehors, le spectacle commence. Le plafond nuageux est bas, l’écume des vagues ponctue le détroit et au-dessus les Pétrels géants, les minuscules Océanites et le maître des lieux, l’immense Albatros hurleur et ses trois mètres cinquante d’envergure, qui parcourt les crêtes des vagues avec une nonchalance déconcertante.
Après le déjeuner, Alain nous rassemble au bar pour une conférence sur les oiseaux marins que nous allons rencontrer au cours de notre voyage. Manchots, pétrels, albatros, cormorans… Autant d’espèces qu’il nous apprend à identifier et à comprendre. Une nouvelle session d’observation au milieu des vagues, qui dépassent parfois les sept mètres, avant que Christophe nous fasse une conférence d’introduction à l’Antarctique, qui permet à tout le monde d’appréhender ce continent exceptionnel sous toutes ses facettes.
Puis vient le récap du soir. C’est au tour de notre chef d’expédition, Christian, de nous détailler les particularités du Drake et de l’océan Antarctique avant de nous parler du programme des jours à venir. Adrien termine le récap en détaillant la biologie et les capacités de vol exceptionnel de l’Albatros hurleur. L’espérance de vie de cet oiseau dépasse les cinquante ans, sa reproduction est si lente qu’il ne peut se reproduire qu’une année sur deux, l’autre année étant consacrée à parcourir jusqu’à 120 000 km autour de l’Antarctique et ce, presque sans battre des ailes grâce à son utilisation parfaite des vents et au système de tendons qui lui permet de garder les ailes ouvertes sans effort.
Vient l’heure d’un bon dîner dans une mer enfin un peu apaisée ; nous sommes au centre de la dépression qui nous agite. La journée se termine dans le calme avec une obscurité tout de même bien présente par les nuages bas et la brume qui s’installent. La convergence Antarctique et donc notre entrée officielle en Antarctique approchent.
Une bonne nuit en perspective après cette belle journée agitée !
À 7h30, nous sommes réveillés par la voix du Christian et par les faibles mouvements de roulis et tangage du bateau. En effet, le vent s’est calmé et la mer est moins agitée que la veille. Nous avons passé pendant la nuit le 60e parallèle sud et nous sommes maintenant dans l’océan austral qui est limité par la convergence antarctique (ou front polaire).
La première activité de la journée est le briefing IAATO ; l’association internationale des tours-opérateurs en Antarctique qui édicte des règles relatives à l’environnement, aux comportements vis-à-vis de la faune et également à la biosécurité. La fin de matinée est animée par Manon avec sa conférence sur les manchots ; aires de répartition, cycles de reproduction, biologie générale et portrait des différents manchots que nous allons rencontrer : Adélie, Papou et Jugulaire. Les manchots n’ont plus de secrets pour nous !
Nous passons également de longs moments à la passerelle du bateau à observer des damiers du cap, des pétrels et des albatros à sourcils noirs. L’Ortelius navigue face aux vagues et ces dernières éclaboussent les hublots de la passerelle, c’est impressionnant !
Après le repas de midi, nous passons à la procédure de biosécurité. Avant d’aller sur le continent antarctique, il est indispensable d’aspirer nos vêtements afin de limiter l’introduction de nouvelles espèces sur ce continent à l’écologie si fragile. C’est donc parti pour une après-midi placée sous le signe du nettoyage ! Tous les vêtements, chaussures, sacs à dos et trépieds d’appareils photo qui peuvent être en contact avec le sol doivent être désinfectés et aspirés.
À 17h, nous assistons au dernier briefing obligatoire relatif aux opérations zodiacs. Nous approchons des îles Shetland du Sud et apercevons les premiers reliefs et icebergs tabulaires !
À 7h30, annonce de Christian pour le réveil des troupes.
Nous sommes arrivés devant la base chilienne Amiral Frei pour l’évacuation sanitaire d’un des passagers. Petit vent de nord et visibilité réduite sous un ciel nuageux bas qui laisse entrapercevoir les reliefs volcaniques tout poudrés de la neige fraîche tombée pendant la nuit.
La base, équipée d’une piste d’atterrissage en gravier, permet les liaisons aériennes avec la ville de Punta Arenas au Chili. Elle est localisée sur l’île du Roi George, dans l’archipel des Shetlands du Sud, un arc insulaire d’origine volcanique parallèle à la péninsule antarctique.
Au cours de la matinée, Élodie nous fait une présentation documentée sur les glaciers, les calottes et les icebergs gigantesques détachés des plateformes bordant l’immense inlandsis antarctique. Un peu plus tard, c’est Marie qui nous fait profiter de ses connaissances en embryologie pour découvrir les secrets de la croissance des oiseaux et des mammifères adaptés aux latitudes extrêmes de la planète.
L’après-midi est consacrée à une croisière en zodiac le long des côtes de l’île Ardley, dans la baie de l’Amirauté, où les Chiliens ont installé pas moins de trois bases différentes. Une grande diversité d’espèces nous y attend : Manchots papous, adélie et à jugulaire, Pétrels géants, Goéland dominicain, Sterne et Cormoran antarctiques. Les manchots marsouinent tout autour des zodiacs avant d’aller accoster pour rejoindre leurs colonies perchées sur toutes les hauteurs de cette île de basalte gris et de cendres volcaniques beiges. Les manchots adélie ont leurs jeunes en pleine mue, prêts à acquérir leur premier plumage qui leur permettra de gagner les eaux marines nourricières. Le ciel gris et brumeux du matin a laissé place à des percées ensoleillées bien venues après deux jours d’enfermement forcé sur l’Ortelius. L’évacuation sanitaire est réalisée en fin d’après-midi sans encombre à l’arrivée de l’avion-hôpital envoyé de Punta Arenas.
Dès les zodiacs remontés à bord, l’Ortélius entame la traversée du détroit de Bransfield pour rejoindre notre prochaine destination distante de 15 heures de navigation.
Nous nous réveillons dans le détroit de Gerlache avec un paysage qui nous offre un spectacle grandiose ; des icebergs, des montagnes englacées, de la glace à profusion et même des baleines à bosse qui montrent leurs nageoires caudales et queues ! La mer est d’huile et le temps nuageux, mais les montagnes noires englacées sous les nuages gris donnent une ambiance hors du temps.
Nous commençons notre croisière Zodiacs en face de l’ile Entreprise ; ce nom évoque les baleiniers norvégiens au début du XXe siècle qui ont chassé la baleine dans ces contrées hostiles. La graisse était alors chauffée puis transformée en huile. C’est cette huile si précieuse pour l’époque qui était envoyée en Europe pour l’éclairage, le chauffage et les cosmétiques. Lors de la croisière Zodiacs, nous avons même pu observer des « water-boats » qui servaient à transporter l’eau pour approvisionner les bateaux. Au détour d’une crique, l’épave du « Governoren », un bateau-usine, repose par une dizaine de mètres de fond ; il s’est échoué en 1916 lorsqu’il a pris feu lors d’une soirée bien arrosée (ou plutôt bien huilée).
Nous observons également ces glaciers gigantesques qui font la particularité de l’Antarctique avec cette glace colorée qui alterne entre bleu, turquoise et gris. La croisière se termine avec l’observation d’un phoque de Weddell, de goélands dominicains et de sternes antarctiques.
À 12h, tous les passagers sont de retour sur l’Ortelius et nous nous dirigeons en direction de Necko Harbour que nous atteignons après 4 heures de navigation. Cette navigation nous offre un spectacle époustouflant ! Nous naviguons dans le canal Errera entre pics englacés, glaciers majestueux, baleines à bosse ; le tout dans une tempête de ciel bleu ! Nous arrivons à Necko Harbour ; le site est grandiose avec en toile de fond des glaciers et encore des glaciers. On ne peut pas se lasser de ces paysages grandioses. Nous prenons pied sur le continent Antarctique sur une plage remplie de manchots papous et montons dans la neige jusqu’à un point de vue qui offre un panorama grandiose sur le glacier qui vêle de nombreux icebergs, le tout sous le regard des manchots papous qui vaquent à leurs occupations. L’après-midi s’achève avec le traditionnel recap de Christian qui nous informe sur les plans du lendemain. Tout en profitant de la soirée avec un soleil qui descend gentiment, nous mettons le cap sur la baie du Paradis où nous déposons les valeureux campeurs qui vont passer la nuit par -8°C !
C’est d’une voix énergique que Christian nous réveille ce matin vers 8 heures ! Il faut dire que notre chef d’expédition est levé depuis longtemps : à 5h30, il accueille le retour à bord des courageux campeurs, dont les yeux tirés traduisent la courte nuit, mais qui affichent le sourire mystérieux de ceux qui ont vécu un moment privilégié…
Quelques solides petits déjeuners et cafés plus tard, la plupart d’entre nous arpente les ponts extérieurs, admirant les floes de banquise et les icebergs qui entourent l’Ortelius. C’est un grand moment : le navire embouque le fameux Canal Lemaire. La navigation est lente, et il se murmure dans les coursives que c’est peine perdue, nous ne passerons pas… tous les bateaux ayant essayé depuis quelques jours ont échoué, trop de glace encombrant le passage. En effet, nous croisons l’un d’eux, qui vient de faire demi-tour devant Cap Renard, ces deux pics noirs qui marquent l’entrée du Lemaire. Haussements d’épaules philosophes, regards en coin au bar du pont 6… Nous sommes certes un peu déçus.
C’était sans compter sur la ténacité de notre talentueux commandant. Peut-être un peu piqué au vif devant les échecs de ses collègues, il se tient droit comme un i, au centre de la passerelle, et ses ordres secs fusent : à bâbord de 5 degrés ! À tribord toute ! L’Ortelius slalome, la glace défile doucement… et nous découvrons les incroyables falaises enneigées du passage, bordées de glaciers si proches qu’on les entend craquer, surmontées d’immenses séracs truffés de failles bleutées. Dans ce silence immobile, cette immensité intouchée, quelques phoques crabiers nous regardent passer, indifférents qu’ils sont, perchés sur leur morceau de glace, et de nombreux manchots papous (et un Adélie !) marsouinent à leurs occupations. Occupés à prendre des photos ou nous émerveiller de ces observations, nous ne réalisons qu’à l’annonce de Christian que l’Ortelius a réalisé une prouesse : nous sommes passés ! À la sortie, de petites sternes nous gratifient de pépiements de félicitation, et surprise ! un phoque léopard, ce grand prédateur redouté, mangeur de manchots (mais surtout de krill), garde jalousement la sortie de son Canal. Ce n’est pourtant pas lui, mais la glace trop compacte, qui nous empêche de débarquer sur l’Ile Petermann, site du second hivernage du commandant Charcot.
Qu’à cela ne tienne, nous profitons quelques instants des montagnes couronnées de la lumière dorée et indigo que seules savent produire les régions polaires, et retraversons le Lemaire. Après le déjeuner, nous débarquons alors à Damoy Point, superbe dôme enneigé bordant la baie de Dorian, au cœur du non moins fameux Canal Neumayer. Un site enchanteur, entouré de la frange montagneuse aisément reconnaissable des sept sœurs, où nous déambulons pour observer les manchots papous et à jugulaires. Les premiers, dont la tête est ornée d’une tache blanche, nous semblent aussi sympathiques que les seconds paraissent comiquement patibulaires, peut-être à cause de cette ligne pigmentée qui leur barre la joue (et leur donne leur nom). Certains, petits malins, ont construit leur nid de cailloux sous la protection des deux huttes refuges proches du landing, l’une britannique, l’autre argentine.
De retour à bord, nous nous retrouvons au bar pour le récap, éclectique, puisque nos guides nous font découvrir les secrets de la banquise, du phoque léopard, et de la petite mouche antarctique, et les explications du programme du lendemain…. Jusqu’à l’annonce de Sigi : le diner est servi !
C’est de bonne heure ce matin que nous nous éveillons devant l’île Goudier pour aller visiter la très célèbre station britannique de Port Lockroy. L’organisation est précise, et toute la matinée, trois groupes tournent tour à tour sur les centres d’intérêt de l’endroit.
L’ile de Jougla avec ses manchots papous et leurs nombreux petits surveillés de près par les parents, car les labbes et autres goélands rôdent. Un Pétrel géant est même aperçu brièvement au-dessus de la colonie. L’enchainement se fait avec un petit tour en zodiac dans la baie où se prélassent plusieurs phoques de Weddel pas du tout gênés de notre présence rapprochée. Plus loin dans la baie, une joyeuse baleine de Minke vient plusieurs fois faire quelques acrobaties à proximité des zodiacs et montre son ventre blanc. Une scène rare pour cette espèce. Enfin, c’est la visite de Port Lockroy avec la partie musée qui retrace l’histoire scientifique avec divers objets de mesures anciens. Bien sûr, le magasin et la poste font la joie de nos voyageurs.
Pendant le déjeuner, l’Ortelius fait bonne route vers la baie du paradis, mais nous devons ralentir pour observer les nombreuses baleines à bosse qui croisent notre chemin. À peine les laissons-nous passer que c’est un groupe de six orques de type B qui devancent notre navire à quelques centaines de mètres. Le timing est un peu entamé par le détour pris par l’observation, mais cela en vaut largement la peine. C’est en milieu d’après-midi que nous arrivons dans la baie du Paradis et que nous lançons zodiacs et kayaks à la découverte de cet endroit magique. Les conditions sont bonnes malgré les nuages bas, mais les reflets argentés ajoutent une touche mystérieuse et authentique à l’endroit. Proches de la station Almirante Brown, nous longeons la falaise peuplée de cormorans et leurs petits, de sternes antarctiques et de Labbes. Nous traversons la baie bordée de fronts de glaces extraordinaires, nous attardant ici et là devant les imposants icebergs. Déjà nous pensons à la fin de l’excursion lorsque la passerelle du navire nous indique la direction d’où deux souffles de baleine viennent d’être localisés. Bien vite, les zodiacs sont sur les lieux et s’ensuit un festival de mégaptères en plein festin, sortant des gorges dilatées, montrant leurs nageoires caudales, pendant plusieurs dizaines de minutes. Le tout baigné d’une lumière argentée sur fond de montagnes enneigées. Le spectacle est simplement extraordinaire.
À regret, il faut regagner le navire, non sans avoir fait un petit arrêt devant un iceberg où ont trouvé refuge quelques phoques crabiers.
Quelle sortie ! Quelle après-midi ! C’est l’Antarctique dans ce qu’elle a de plus extraordinaire.
Pour ceux qui pensaient la journée terminée, une autre surprise les attend, car c’est le grand soir du Barbecue polaire ! Depuis l’Hélipad des tables ont été dressées et les barbecues fumants fournissent bombances à nos passagers dans ce décor de la baie du paradis. Délice, bonne humeur et quelques pas de danse même sont au rendez-vous.
Une journée incroyable à marquer d’une note spéciale dans ce séjour et dans nos existences.
Après un bon petit déjeuner, il est l’heure de sortir sur les ponts. Le temps est splendide, le soleil fait scintiller les icebergs dérivants, alors que déjà l’île Deception apparaît et semble à la hauteur de toutes nos espérances. Cette île est en réalité, un volcan dont la chambre magmatique s’est effondrée et forme aujourd’hui une gigantesque caldeira dans laquelle les bateaux peuvent naviguer. La particularité de ce site réside également dans le fait que ce volcan est encore actif aujourd’hui, mais heureusement pour nous, il est surveillé de près !
Nous arrivons aux alentours de 10h00 à l’entrée de la caldeira. L’entrée demande précision et concentration aux marins, car les hauts fonds ne laissent qu’une entrée très étroite pour passer. À notre gauche, nous pouvons observer une belle colonie de manchots à jugulaire, installée sur les pentes de l’entrée appelée le « soufflet de venus » alors qu’à notre droite les damiers du cap qui nichent ici, s’adonnent à toutes sortes d’acrobaties.
Tout le monde est sur les ponts pour profiter du spectacle. Nous prenons alors conscience que nous sommes au-dessus même de ce qui était l’ancienne chambre magmatique du volcan ! Les paysages de la caldeira sont fascinants, entre anciennes coulées de lave, orgues basaltiques et cendres volcaniques, nous pouvons également voir les restes d’une ancienne station baleinière. Cette station s’était installée là pour être à l’abri des tempêtes et fut détruite par les dernières éruptions notamment en 1969. Il reste aujourd’hui deux stations scientifiques argentine et espagnole.
Nous ressortons de l’île Deception en fin de matinée et reprenons notre route en direction de Halfmoon Island. Avant le déjeuner, c’est l’heure du « récap » de notre chef d’expédition pour nous donner la suite du programme. Nous aurons également droit à une miniconférence sur la géologie de l’île Deception donnée par Élodie et un petit film sur l’histoire de l’île.
Nous arrivons vers 13h30 aux abords de cette île qui comme son nom l’indique est en forme de demi-lune. Le site est grandiose avec ses monts enneigés et ses plages de galets. À 14h, nous sommes à terre pour profiter du site. Ce sont les Manchots à jugulaire qui nous accueillent dès notre arrivée sur la plage. En effet, une grande colonie s’est installée ici et l’ambiance sonore est au rendez-vous. Nous passons un bon moment à observer ces oiseaux incongrus avant de poursuivre notre marche en direction des belles plages sur lesquelles Phoque de Weddell et jeunes Éléphants de mer s’adonnent à une bonne sieste au soleil. Tout le monde profite de cette dernière sortie à terre, couronnée d’une belle météo avant de remonter à bord pour « affronter », mais aussi profiter du passage du Drake qui s’annonce… mouvementé !
Nous voilà à bord pour nous retrouver autour d’un thé au bar, nous reprenons notre route vers Ushuaia. À 17h45, nous aurons plusieurs miniconférences sur la glace, les couleurs, sur l’explorateur de Gerlache et le phoque crabier donné par Élodie, Marie, Christophe et Manon.
Avant le dîner c’est autour d’un verre que nous nous retrouvons pour partager les moments forts de la croisière. Déjà, la houle et le vent s’installent et nous nous éloignons de la péninsule et ses incroyables paysages.
« Mesdames, Messieurs, chers amis, Bonjour ! » Comme tous les matins, la voix de Christian, notre chef d’expédition nous réveille pour nous annoncer les conditions de navigation et le programme de la journée. Une légère houle nous berce pour une première journée de navigation retour dans le détroit de Drake en douceur. Dehors, une brume s’installe et s’épaissit à mesure que nous avançons vers le Nord : la convergence Antarctique ou Front polaire approche, cette transition entre les eaux antarctiques et les eaux subantarctiques caractérisée par un changement très rapide de quelques degrés de la température de l’eau.
Après le petit-déjeuner, c’est parti pour le programme de conférences qui va occuper la journée. Ce sont Manon et Adrien qui commencent par une conférence sur les Cétacés de la Péninsule Antarctique. Ils commencent par un descriptif des différentes espèces dont celles que nous avons observées au cours de ce voyage, comme l’Orque, le petit rorqual antarctique et surtout l’omniprésente Baleine à bosse. Puis, s’en suit une présentation de l’extermination dont les baleines ont été victimes, des menaces qui pèsent encore sur elles aujourd’hui et des solutions en cours de mise en œuvre notamment à travers le travail des chercheurs.
Juste le temps pour chacun de jeter un coup d’œil dehors après la conférence. Brouillard. Nous voici sur la convergence. Christian reprend le micro pour une conférence passionnante sur la découverte de l’Antarctique en présentant la vie de personnages aussi célèbres que de Gerlache, Smith ou encore Charcot.
Alors que chacun s’attable pour un bon déjeuner, la mer s’agite un peu plus, le temps se découvre, un Albatros à tête grise vient voleter autour du bateau. Nous nous retrouvons de nouveau pour visionner un excellent documentaire sur la vie de Jean-Baptiste Charcot, célèbre navigateur polaire français qui marqua l’histoire de l’exploration polaire de cette maxime qui guida sa vie et nomma son plus célèbre bateau : « Pourquoi pas ? »
L’après-midi, chacun peut se reposer un petit peu fatigué qu’on est par le tangage qui s’accentue. Le bateau brise les vagues dont l’écume commence à arroser les ponts extérieurs. Et c’est l’heure de l’habituel « récap ». Au programme : le chef mécanicien de l’Ortelius vient répondre aux nombreuses questions et nous apprend que l’Ortelius peut avoir une vitesse de pointe de 14 nœuds, une consommation moyenne de 12 000 L de diesel par jour, une capacité de désalinisation de 60 000 L jour… etc. Marie rajoute ensuite une couleur au panel de ses récaps et nous apprend entre autres que l’Ours polaire est le seul animal à être entièrement blanc toute sa vie et est également celui qui a la peau la plus noire de tous les animaux terrestres ! Enfin, Alain nous présente la biologie de l’Éléphant de mer avant que Christian nous présente le programme de la navigation pour le lendemain.
Un bon dîner et il est temps d’aller se coucher avant que la mer ne s’agite trop comme les prévisions l’annoncent.
La nuit a été agitée ; le vent a soufflé avec des rafales de 50 nœuds et des creux de plus de 8 mètres. Ce matin, la salle du petit-déjeuner est moins fréquentée que les jours précédents. La matinée est rythmée par des conférences ; Marie nous fait une très intéressante conférence sur la recherche en Antarctique ; astronomie, suivi de populations des manchots et de mammifères marins, paléoclimatologie avec les forages de Vostok et de Concordia. Concernant la France, les stations de recherche sont reparties sur une mince frange du continent avec Dôme C à 3200 m d’altitude connu pour le forage EPICA et la base de Dumont d’Urville en Terre Adélie.
La deuxième conférence de la journée est donnée par Christophe qui nous parle de la vie de Roald Amundsen et de sa conquête du pôle Sud qu’il a atteint le 19 décembre 1911 après 56 jours de voyage.
Quelques passagers restent à la passerelle et rêvent d’horizons lointains devant ce détroit de Drake déchainé et observent les quelques albatros à sourcils noirs qui volent autour du bateau.
Au fur et à mesure de notre avancée vers le Canal de Beagle, la mer se calme et nous assistons à la projection du film « La Glace et le Ciel » qui relate la vie du glaciologue français Claude Lorius. En fin d’après-midi, nous arrivons dans le Canal de Beagle qui marque la séparation entre le Chili et l’Argentine. La soirée est consacrée au cocktail d’au revoir du Capitaine qui nous permet de revenir sur ce merveilleux voyage que nous avons vécu sur cette terre du bout du monde. Après le diner, nous assistons au traditionnel « récap en images » d’Alain qui permet de nous remémorer les beaux moments de ce voyage. Nous avons même la chance de voir quelques lagénorhynques obscures qui sautent vers la proue du bateau !
Arrivée à Ushuaia et retour dans nos foyers
Après avoir pris notre pilote pour la traversée du Canal de Beagle, nous arrivons à Ushuaia à l’aube. La matinée est ponctuée par le chargement des valises dans le bus puis nous partons pour l’aéroport avec des images plein les yeux de ce magnifique voyage qui vient de se terminer. La suite de la journée est sans doute la moins drôle du voyage et est placée sous le signe de l’attente et de transferts dans les aéroports !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonjour Michèle et Pierre, j’espère que tout se déroule bien en ce début de croisière et que le merveilleux est au rendez-vous….
Bisous
Sabine et Marc
a Nadine et Guy Lignac bisous de la Drôme et bon vent a vous tous sur le bateau
Un bonjour aux guides conférenciers qui nous ont accompagnés au Spitzberg en juillet 2018.
Nous découvrons chaque jour cette croisière, une amicale pensée à Yvon et Pascale.
Quelle belle expédition !
C’est très agréable et instructif de suivre votre croisière à distance avec les compte rendus. Nous vous imaginons au milieu de ce monde sauvage et inconnu. Le récit de l’aspiration des effets personnels nous a fait sourire : on dirait un film de science-fiction ! Grosses bises à Janine et Tonio. Bonne continuation à tous.
Bonjour,
Nous venons de prendre connaissance de ce premier résumé du 9 au 11 qui nous a fortement intéressé et fait rêver.
Nous languissons la suite !
Cloé.
Bonjour à toutes et à tous,
C’est de Paris que vous parvient ce petit message. J’espère que le voyage se déroule bien et que ça ne tangue pas trop dans le bateau,
Un petit message destiné à ma Maman Louisette Schmitt et son amie Nicole Benoit.
Tout se passe bien avec Papou, le frigo est encore rempli, le cassoulet et le couscous ont fait fureur, papou n’a pas allumé le lave vaisselle depuis une semaine il est tellement en forme qu’il fait la vaisselle a une heure du matin. Il n’a pas délaissé ses habitudes quand à l’heure à laquelle il rentre, mais il est gentil et me rapporte des pains au chocolat le week end.
De mon côté mon départ pour Marx Dormoy est officiel je quitterais le service social ordonner prochainement…
Bisous Bisous, soyez sage, et ramener nous de belles photos!
A travers ces quelques lignes, nous sommes avec vous, au milieu des déferlantes…
J’ai hâte de lire vos prochains épisodes !
Belles découvertes à vous tous !
Bises spéciales à Jean-Pierre, Bernadette, Luc et Florence !
Du fond des terres beauceronnes nos pensées arrivent jusqu’à toi pour te redire combien nous nous réjouissons de te savoir au coeur de toutes ces merveilles de la nature . Elisabeth et Maryse
Merci de partager ces découvertes avec nous restés à terre! Et un gros bisou à ma Maman Marie-Jo! Salutations à tous les autres voyageurs 😉
Nous compatissons aux dures conditions de navigation semble-t-il, mais les paysages magnifiques qui vous attendent, ça se mérite!!!
JPS et MS
Salut Tonio et Janine
Je suppose que vous êtes enchanté de ce voyage, malgré la température qui doit être légèrement inférieure à celle de l’Espagne.
En parlant de l’Espagne, je conseille à l’espingouin Tonio, de ne pas approcher de trop près des colonies de pingouins, ils risqueraient de te prendre pour un des leurs……
Bises JM et ML
A Honorine, Alain, Christophe et Adrien ……
Quel magnifique voyage !!!!
Nous vous suivons avec le plus grand intérêt et attendons le retour d’Honorine pour avoir de plus amples commentaires et surtout voir ses photos
une grosse bise de Provence de nous deux
Et bien, ça doit vous plaire !!! vous avez manifestement été gâtés en paysages et animaux polaires. j’espère que le message arrivera avant que vous ne quittiez le bateau…Pour que vous redescendiez de votre petit nuage, je vous rappelle que je viendrais bien vous chercher comme prévu au train !!
Bisous de nous 4
Tout s’est très bien passé, un grand merci à tou-te-s pour votre amabilité et votre peine.
Magnifique !
Bien rentrés après cette extraordinaire expédition ????✈️????⛴????♀️❄️Un grand ??et merci à notre ?✈️?et à toute l’equipe de GE et de l’ortelius qui nous ont procurés d’immenses plaisirs qui resterons gravés dans nos mémoires ??
Certains sont encore en voyage d’extension et nous attendons aussi leurs nouvelles ?
Amitiés à toutes les rencontres sympathiques faites durant le voyage
????? en espérant que tout le monde a fait bon retour après ce long périple