Justine Forest
Conseillère voyage
1 janvier
14 janvier 2020
À bord de l’Ortélius
Justine Forest
Conseillère voyage
Mathieu Ramus
Histoire et Faune Arctique
Adrien Brun
Ornithologue
Maxime Barthelme
Photographie Polaire
Meril Darees
Photographe
Lydie Lescarmontier
Changement Climatique
Alain Desbrosse
Spitzberg
Xavier Allard
Arctique
Pour le premier jour de cette nouvelle année, nous nous retrouvons à l’aéroport de Roissy CDG, première étape de notre long voyage vers l’Antarctique.
Nous partons sur deux vols différents, à destination de Madrid, où nous nous retrouvons pour un second vol à destination de Buenos Aires. Nous n’aurons pas le temps de profiter de la capitale argentine, puisque nous décollons quelques heures plus tard pour Ushuaia, ville où nous embarquerons à bord de l’Ortelius.
Notre avion survole les paysages magnifiques de la région, avec ses pics, montagnes, et fjords, pour finalement atterrir dans la ville la plus au sud du monde.
L’après-midi libre nous donne l’occasion de découvrir cette petite ville aux maisons colorées.
Le soir, nous regagnons nos hôtels avec une belle vue sur le canal de Beagle. Une bonne nuit de repos bien mérité après ces longues heures de vol.
Demain, nous embarquerons à bord de l’Ortelius et partirons à la découverte de l’Antarctique !
Départ en bus depuis chacun des deux hôtels sous la houlette de Paola et Marietta, nos deux guides naturalistes. Un parcours d’une dizaine de kilomètres nous conduit dans un paysage de vallées glaciaires boisées jusqu’à une hauteur de 6 ou 700 mètres au-delà desquels commencent les alpages dominés par les pics acérés de l’extrémité méridionale de la chaîne andine.
La forêt est constituée par l’immense hêtraie australe, peuplée d’arbres centenaires aux formes tortueuses sculptées par les grands vents qui soufflent en provenance de l’océan austral. Dans les fonds de vallées les plus abrités, ces Nothofagus, les hêtres austraux possèdent un beau fût élancé et atteignent une vingtaine de mètres de haut. Toute une communauté de petits passereaux chanteurs anime de ses chants estivaux les profondeurs de ces bois : bruant à collier roux, moucherolle, grimpereaux ou pics tandis que les caracaras, ces rapaces d’Amérique du Sud jacassent dans les frondaisons. Les fonds de vallon sont occupés par la végétation des tourbières qui ont progressivement comblé les lacs laissés au retrait de la chape de glace qui dominait la région sur mille mètres d’épaisseur lors du dernier maximum glaciaire, il y a 18 000 ans.
Une balade sur l’un des sentiers qui parcourent le parc nous conduit à un belvédère dominant la baie de la Pataia où les monticules de coquilles de mollusques témoignent de la présence passée des Yamanas, ces premiers habitants de la Terre de Feu exterminés par les Européens depuis de nombreuses décennies.
Le pique-nique de midi est pris dans l’enceinte du centre d’interprétation, au bord de la rivière sur laquelle batifole une famille d’oies de Magellan, un Grand Grèbe et un couple de cygnes à cou noir, au bec noyé sous une impressionnante caroncule rouge. Avant de rentrer sur la ville, nous faisons une dernière escale par la baie où trône la poste la plus australe du continent américain, sous un soleil resplendissant.
Une petite heure de liberté en ville nous permet de renouer avec la civilisation de la consommation sur la rue St-Martin où les innombrables boutiques vendent toutes sortes de souvenirs marqués au sceau de la « Fin du Monde ».
Nous embarquons sur l’Ortelius à 17h00 où toute l’équipe Grands Espaces nous attend de pied ferme pour embarquer, dès l’exercice d’abandon du navire réalisé, le canal de Beagle, ce long fjord qui nous conduit vers l’océan austral et le lointain continent antarctique.
Non, vous ne verrez pas les démons des tempêtes du Drake en ce 04 Janvier 2020.
Pour notre première journée en mer, nous sommes lentement bercés par une houle légère. Quelques estomacs n’y résisteront quand même pas, pourtant le restaurant fera salle comble au petit déjeuner.
Dans la matinée, Christophe notre Chef d’Expédition sur ce voyage, nous invite à venir chercher nos bottes. C’est dans le décor saint de la chapelle de l’Ortelius que chacun viendra chausser ses bottes arctiques, leur meilleur compagnon pour la fin de ce voyage.
Suivra ensuite le briefing obligatoire du IAATO. Le passage obligé pour toute personne venant fouler l’Antarctique. Nous y apprendrons les distances de sécurité avec les animaux, les choses à faire et à ne pas faire, et surtout l’importance de la préservation de cet endroit incroyable.
L’après-midi s’avance tranquillement, tel le vol léger des oiseaux marins qui nous accompagnent. Océanites de Wilson, Albatros à sourcil noir, pétrels géants, damiers du cap… Les oiseaux du grand sud sont au rendez-vous.
Maxime prendra la suite du programme de l’après-midi avec une conférence sur l’introduction de l’Antarctique et Christophe finira cette calme journée par le récapitulatif de la journée et le programme du lendemain.
Qui aurait pensé que le Drake pourrait être encore plus calme qu’hier ?
Personne, c’est certain. Pourtant nous voilà de nouveau tranquillement bercés par la houle. Même si nous apprécions tous la situation, nous regrettons un peu l’absence des oiseaux habituellement appelés par les vents de tempête.
Pour y remédier, Adrien nous propose une conférence sur les oiseaux pélagiques et les oiseaux terrestres, suivie par une interrogation surprise. Il nous faudra travailler encore un peu mais la motivation est intacte !
À 11h, c’est au tour de Meril de s’emparer du micro pour notre premier atelier photo à bord, l’exposition en photo. Temps d’exposition, sensibilité iso, ouverture : aucun d’entre eux n’aura plus de secrets pour nous.
Après la pause déjeuner, un long programme reste encore à dérouler: Mathieu intervient sur le traité de l’Antarctique. Puis rendez-vous pour tout le monde au bar pour une expérience hors du commun… L’aspiration des Velcro’s et fonds de poche des sacs à dos, vestes et sur-pantalons que nous porterons pour le reste de la croisière. Cette consigne loufoque consiste essentiellement à éviter la contamination biologique des sites que nous visiterons en Antarctique.
Mais ce n’est pas tout: suivront le briefing pour les courageux campeurs, puis pour les kayakistes et enfin le récapitulatif de la journée.
Bonne nuit à tous dans les bras cléments du Drake.
Nous nous réveillons ce matin en face de l’Île de Cuverville où se trouve la plus grande colonie de manchots papous de la péninsule antarctique où nous effectuons le premier débarquement de notre voyage. Le soleil brille et nous montons dans les zodiacs et naviguons à travers un champ d’iceberg afin de rejoindre la côte où les manchots sont au rendez-vous. Il s’agit pour la plupart des passagers de leur première rencontre avec les manchots l’émerveillement est au rendez-vous. Après un briefing sur la plage afin de rappeler les règles à suivre pour ne pas déranger la faune locale, nous partons à la découverte de ce site. Les manchots sont présents par centaines et les passagers sont ravis de pouvoir les observer et les photographier. Pendant ce temps, le groupe de kayakistes donne ses premiers coups de pagaie et profite du spectacle depuis l’eau. Après environ deux heures sur place, nous remontons à bord de l’Ortelius et laissons nos nouveaux amis à leurs occupations.De retour à bord, nous profitons d’un bon déjeuner pour nous raconter nos observations et se montrer nos photos pendant que l’Ortelius navigue vers la baie du Paradis, lieu de notre sortie de l’après-midi.
À 15h, nous remontons dans les zodiacs pour faire un « split landing » ou un débarquement mixte : la moitié des passagers part faire une croisière zodiac pendant que l’autre moitié est à terre, puis nous inversons les groupes. Nous débarquons alors à la base Brown, une base argentine située dans la baie du Paradis, pour y observer une nouvelle colonie de manchots papous et faire une marche vers un magnifique point de vue surélevé sur la baie du paradis. Il s’agit de notre premier débarquement sur le continent Antarctique à proprement parler.
Pendant ce temps, la croisière zodiac navigue en baie du paradis et nous permet d’observer une colonie de cormorans à oeil bleu, de majestueux glaciers ainsi que des icebergs. Après cette sortie baignée de soleil et de beaux souvenirs, nous regagnons le navire où nous avons le « recap » du jour où Adrien nous parle des appellations manchots et pingouins. Christophe (le chef d’expédition) nous présente les intentions du lendemain en nous montrant les cartes de vents qui nous permettent de faire nos choix d’itinéraires et de sorties.
Vient ensuite le temps de diner, ainsi que d’une activité originale : le camping en antarctique.Notre équipe de campeur remonte dans les zodiacs pour être déposée à terre afin d’y passer la nuit à la belle étoile. Une fois sur site, nous sommes accueillis par une dizaine de phoques ainsi qu’un manchot Adélie. Nous prenons soin de ne pas les déranger et montons dans la pente afin de creuser nos trous et de préparer notre « lit ». Une partie des campeurs part alors avec Xavier (guide de montagne) pour une petite promenade digestive avant de rejoindre de camp pour passer la nuit. Après cette courte nuit, nous nous réveillons vers 4h15 du matin pour défaire le camp, effacer toute trace de notre passage en rebouchant nos trous et regagner le bateau avant de mettre le cap vers les activités de demain.
Le silence règne encore à bord lorsque deux zodiacs quittent le bateau. Il est 5h00 du matin, l’heure d’aller récupérer nos campeurs qui ont passé la nuit sur le continent en compagnie des phoques et autres manchots papous, à jugulaire et même Adélie. Les mines sont fatiguées mais réjouies ! Et après un petit déjeuner précoce, certains filent au lit, d’autres sur les ponts extérieurs profiter des paysages, et d’autres prennent une boisson chaude bien méritée au bar. Puis c’est le réveil du reste du bateau tandis qu’il s’engage dans la Baie d’Andvord pour rejoindre Port Neko, où nous passerons la matinée. Il y a un plafond bas qui drape les montagnes, la lumière met en relief les icebergs et au milieu, les baleines à bosse, toujours présentes.
Les premiers à descendre sont les kayakistes qui partent en arrière de la baie au milieu du brash et des icebergs. Ils ont la chance d’observer des Baleines à bosse et des Petits rorquals antarctiques depuis leurs embarcations !
Pendant ce temps, le reste du groupe débarque sur ce magnifique site bordé d’un glacier spectaculaire. C’est Christophe, notre chef d’expédition et les Manchots papous qui forment le comité d’accueil sur ce débarquement continental ! La colonie s’étale jusqu’au sommet de la première colline d’où les passagers peuvent monter encore plus, rejoindre Xavier qui les attend sur ce point de vue dominant toute la baie et le glacier. Juste à côté, quelques couples de Labbes antarctiques couvent leurs œufs et font des aller-retours jusqu’à la colonie de manchot dans l’espoir de pouvoir attraper un œuf ou un poussin de manchot. Nous avons même la chance d’assister un vêlage massif qui crée une vague qui balaye la plage. Comme toujours, ce site doit être abordé avec prudence à cause de la proximité du glacier. Puis c’est le moment du réembarquement, et après un petit tour dans les glaces alentours, nous voici de retour à bord de l’Ortelius pour un bon déjeuner.
L’objectif de cette après-midi était l’île Danco dans le canal Ereira. Mais en arrivant là-bas nous rencontrons des vents de 25 nœuds et nous décidons donc de passer au plan B : une croisière zodiac à la sortie du canal, à l’entrée de la Baie d’Andvord. Tandis que les zodiacs sont mis à l’eau, des baleines à bosse commencent à apparaître tout autour du bateau, et à se nourrir. L’impatience monte ! Nous espérons tous qu’elles seront encore là lorsque tout le monde aura embarqué. Et au final, cette après-midi dépasse de très loin nos plus belles espérances ! Pendant deux heures, dans une ambiance chargée de nuages lourds, percés de lumières magnifiques, sous une pluie légère et entourés d’icebergs géants, des dizaines de Baleines à bosse se nourrissent à proximité des zodiacs. Où que nous allions, elles sont là et la séquence est toujours la même : elles plongent, on attend, puis quelques bulles apparaissent à la surface. Ces bulles s’enchaînent en un cercle parfait, de plus en plus intense, et lorsqu’il est clos, les baleines surgissent en son milieu, gueules béantes, grandes ouvertes, pour saisir tout le krill piégé par ce filet de bulles. Et les quelques kayakistes présents vivent l’expérience d’une vie avec des groupes de baleines frôlant leur kayak, passant dessous, et même les entourant de bulles ! Ni le froid, ni la pluie, n’affecte le moral des troupes qui reviennent à bord extatiques ! Le bonheur se lit sur tous les visages !
Tout le monde se sèche, un petit quatre-heure et en route pour le récap où Christophe nous présente les plans de demain et la vie de l’explorateur Jean-Baptiste Charcot qui sera au cœur de notre journée de demain, car nous espérons visiter ses deux sites d’hivernage antarctique.
Le bateau se remet en route, il est l’heure de dîner et tout le monde va pouvoir se reposer cette nuit en rêvant de baleines !
Le cap Renard, à l’entrée du Chenal Lemaire nous domine, enchassé dans une chape de nuages qui nous assène une petite pluie froide. Dès 6h45, l’annonce matinale de notre chef d’expédition Christophe, tire les troupes ortéliennes de leurs couettes vers les ponts extérieurs pour assister à l’entrée dans le Chenal Lemaire. Plusieurs icebergs encombrent l’entrée de ce passage étroit de quelques centaines de mètres. L’étrave de l’Ortélius se transforme en proue pousse-iceberg sous les commandes de notre capitaine, Yuri Marin. Après avoir déplacé un gros glaçon de quelques milliers de tonnes, nous embouquons ce détroit dominé par des reliefs aux pics vertigineux sur lesquels s’agglutinent de gros paquets de glaces accrochés aux moindres aspérités du relief, dans un équilibre manifestement des plus instables…
Le site de Port Charcot est rendu inaccessible par les quantités de glace venues s’accumuler dans le dédale des îlots situés à l’Ouest de l’Ile Booth, icebergs, bourguignons et brasch originaires de la proche mer de Bellingshausen. Nous nous arrêtons donc devant l’île de Pléneau où vont s’organiser les visites, une moitié du groupe arpentant les pentes copieusement badigeonnées à la fiente des Manchots papous pendant que l’autre moitié part en maraude dans les chenaux à la recherche des Phoques crabiers assoupis sur leurs trônes de glace. Un magnifique iceberg tabulaire évoque les côtes d’Étretat tandis qu’un autre s’est doté d’une tourelle à encorbellement, issue de l’inexorable fonte de son pied dans les profondeurs de l’océan glacial antarctique.
Dans l’après-midi, nous rejoignons l’île Petermann, lieu du second hivernage du Commandant Charcot. Le quai naturel où fut ancré le Pourquoi Pas garde la marque gravée par les marins du niveau de la marée haute et du monogramme PP.
L’intérieur de l’île retentit des borborygmes, gargarismes et autres vocalises des Manchots Adélie installés sur les sommets rocheux de l’île. Près du site du débarquement des zodiacs, un Phoque de Weddell vient nous faire admirer ses lignes hydrodynamiques et sa robe marbrée de gris et de bleu tandis que trois Éléphants de mer exhibent leurs formes plantureuses de bibendums sous-marins.
Un dernier grain de pluie finit de laver l’horizon pendant que le vent se lève et souffle le brasch qui encombrait la baie. L’Ortelius repart vers le Nord, reprend le Chenal Lemaire en direction de notre prochaine destination, Port Lockroy.
Après le dîner, le récapitulatif du jour est animé par Adrien sur tous les secrets de la biologie du Manchot Adélie et par Maxime qui nous dévoile la vie privée du Phoque crabier, le mal nommé, grand amateur de krill et non de crabe !….
Ce matin, nous nous réveillons en face de la station anglaise de Port Lockroy, une étape très attendue lors de ce voyage Antarctique.
Après un bon petit déjeuner, nous recevons à bord l’un des membres de la base (ils sont 4 à y séjourner pendant 4 mois), afin de nous donner les instructions sur le déroulement de la visite.
Une fois ce briefing terminé, nous embarquons dans les Zodiac pour partir à la découverte de Port Lockroy.
Un premier groupe se rend à terre pour visiter la base. Elle est constituée de petits bâtiments, encerclée par des centaines de manchots Papou. Certains couvent, et d’autres ont déjà un à deux petits. Nous sommes très proches, ce qui offre une très belle observation.
Un peu plus haut sur le chemin, on peut visiter un petit musée, qui nous plonge instantanément dans l’ambiance. On se projette très vite dans ce que devait être la vie de ceux qui y habitaient. Cuisine, chambre, bureau du responsable de station, atelier, tout est encore en place et très bien conservé. Le décor autour de l’île est magnifique, entouré de glaciers et de montagnes. C’est vraiment un lieu particulièrement beau.
Port Lockroy est aussi connu pour posséder le bureau de poste le plus au Sud du monde. L’occasion d’envoyer des cartes postales à nos proches. Elles arriveront d’ailleurs bien après notre retour d’expédition. La levée du courrier n’est pas quotidienne… Il y a aussi une petite boutique, où l’on peut acheter quelques souvenirs de ce lieu unique.
Après une petite heure de visite, nous rembarquons à bord des Zodiac pour une balade dans la baie. Nous avons droit à un paysage magnifique. Le temps est un peu couvert, mais le soleil parvient à percer la fine couche nuageuse, offrant des jeux de lumière sublimes sur les montagnes de glaces environnantes.
Nous observons quelques petits vêlages, et passons un moment avec un phoque de Weddell qui se repose sur une plage de roches. Sur une autre petite île, nous observons aussi un squelette de baleine. Nous rentrons à bord de l’Ortelius aux alentours de 11h30.
Après le déjeuner, alors que nous naviguons dans la brume, l’un des guides a repéré des orques. Ils passent à quelques mètres du navire.
Avec le brouillard il est difficile de bien les distinguer, mais on entend leurs souffles tout autour de l’Ortelius. Certains finissent pas se rapprocher, et offrent un beau spectacle à tous les passagers.
Au bout d’une dizaine de minutes d’observation, ils reprennent leur route, nous laissant un souvenir impérissable. Nous avons eu beaucoup de chance de faire cette observation dans cette purée de pois.
Après ce beau moment, Lydie nous présente sa conférence passionnante sur les glaces de l’Antarctique. Une présentation très attendue, pour mieux comprendre le grand continent blanc.
La journée se termine autour du traditionnel barbecue polaire qui a lieu sur l’hélideck de l’Ortelius. Le temps est très brumeux, mais il n’y pas de vent, ce qui rend le repas très agréable.
Demain matin, nous serons à Deception Island.
Il est 4h45 du matin lorsque nous entendons notre chef d’expédition nous annoncer que nous allons entrer dans la caldeira de l’île de la Déception. Le bateau entre par une passe de quelques centaines de mètres de large nommé « les soufflets de Neptune » en raison des vents violents qui s’y manifestent régulièrement.
Sur la droite des empilements de roche nommé « aiguille de machine à coudre », le paysage est très différent des derniers jours, ici peu de glaciers et un faible manteau neigeux.
La roche est plus présente car nous sommes en train de naviguer au milieu de la caldeira d’un volcan actif où les fumerolles de vapeur nous laissent deviner la chaleur du lieu.
À 5h30 du matin, nous partons pour un débarquement au site de Whalers Bay…
Nous arrivons sur la plage de sable noir où les odeurs de souffre viennent nous embaumer les narines. Le site est grand, nous pouvons circuler entre les bâtiments d’une ancienne station baleinière Norvégienne en usage de 1911 à 1931 et qui été détruite par l’éruption du volcan.
Nous pouvons découvrir les restes des bâtiments tels que des silos de plusieurs mètres de haut où était stocké l’huile de baleine avant d’être expédié en Europe. Il y a également le reste d’une piste d’avion et du hangar aéronautique.
De l’autre côté, nous longeons la plage où quelques manchots à jugulaire profitent de la chaleur volcanique et plus tristement des amoncellements d’os de baleines massacrés pour le business de la graisse.En bout de plage, un léopard des mers se prélasse sur le sable. Quelques mouvements de la tête et voilà les seuls signes qui prouvent qu’il est bien en vie !
Nous continuons notre marche jusqu’à un petit col plus exactement la fenêtre de Neptune telle une entaille dans la roche, nous pouvons observer de l’autre côté le chenal de Bransfield. Les plus réchauffés d’entres nous font également une baignade dans les eaux glacées de l’Antarctique. Avec 3 degrés de température, l’entrée dans l’eau est très rafraîchissante. De retour au navire, un bon petit-déjeuner nous est servi. Puis à 10h30, Adrien nous présente une conférence sur les manchots ce qui nous permet de bien comprendre leur mode de vie… Après le déjeuner, nous partons pour notre dernière sortie en Antarctique sur l’Île de la Demi Lune.
Entre Greenwinch et Livingston, elle nous surprend par ses formations rocheuses spectaculaires et ses lichens multicolores. Nous débarquons proche d’une colonie de manchots à jugulaire, ce qui nous permet d’observer la troisième espèce de manchot observable en Antarctique à cette saison.
Nous les observons dans leur routine d’aller-retour entre la colonie et la mer pour aller se nourrir. Nous suivons l’itinéraire créé par nos guides et traversons une partie de l’île en direction d’une petite baie. Sur le chemin un phoque de Weddel se prélasse sur un névé de neige, puis arrivé sur la plage un jeune éléphant de mer rampe lentement en direction de l’eau ce qui nous permet de l’observer sous toute ses coutures…
Et voilà, nous repartons sur les zodiacs avec un pincement au cœur de quitter ce lieu extraordinaire…
À bord, nous assistons au récapitulatif de la journée et Christophe nous indique les prévisions pour la remontée du passage de Drake. Et Alain nous parle du salp, un petit vertébré qui nous a fasciné aujourd’hui. La soirée se termine par l’observation de nos premiers albatros à têtes grises dans le Drake.
Lente journée au rythme de la longue houle du Drake.
Ce matin, Adrien est au micro pour nous annoncer le début de la journée. La grasse matinée est très appréciée après une semaine de réveils vifs et bien trop tôt.
Après un petit déjeuner frugal, Xavier nous accueille en salle de conférences pour nous parler de nos compagnons de voyages de tous les instants : les cétacés. Baleines à fanons, baleines à dents, leur reproduction, leur communication. Elles n’ont plus de secrets pour nous.
Le compagnon absent de ce voyage sera la banquise, présente plus au Sud de la péninsule. Pourtant, Lydie fera parler de l’océan gelé ce matin, de son fonctionnement et de son évolution.
Après le déjeuner, nous voilà de retour en salle de conférences. Adrien se lance sur l’un de ses sujets préférés, l’albatros. D’ailleurs, saviez-vous que cet oiseau passera au moins les 3 premières années de sa vie en mer sans jamais se poser ?
Justine et Mathieu continuent cette après-midi en présentant les voyages organisés par Grands Espaces, direction le Spitzberg et l’Amazonie.
Une journée réussie c’est une journée qui finit par un récap. Et aujourd’hui nous ne dérogerons pas à la règle. Ce soir il est question des chiffres de l’Ortelius (4000 oeufs mangés pendant la croisière !) et de l’organisation de la fin du voyage.
Une journée en mer de plus à bord du bateau qui malgré ses hautes marches et ses 6 ponts sportifs nous manquera certainement.
Ce matin, encore bercé par la très légère houle du Drake, c’est la voix de Lydie qui nous tire de notre sommeil.
Ce passage, pourtant tant redouté par les marins, aura été pour nous une traversée quasi méditerranéenne.
Aujourd’hui, c’est Alain qui intervient sur les pinipèdes. Nous avons eu la chance d’en voir plusieurs en péninsule Antarctique : Phoque Crabbier, Weddell…
Puis, notre chef expédition, Christophe Bouchoux, nous parle de l’histoire passionnante de la course vers le pôle Sud entre Scott et Amundsen.
Nous nous approchons peu à peu de notre destination finale, Ushuaia, toujours dans une mer calme. C’est notre dernier jour à bord de l’Ortelius, ce que veut dire qu’il faut préparer le débarquement.
Retour des bottes, réunion d’information pour l’organisation du lendemain, suivi du fameux « pot d’au revoir » du capitaine.
Maxime nous présente ensuite le diaporama photo de notre expédition, signé par Maxime, Méril et Mathieu. Alain terminera avec son célèbre « récap photo », avec de belles pointes d’humour.
Ce soir, nous arrivons à Ushuaia, certains en profites pour aller s’y balader, tandis que d’autres préfère se reposer à bord de l’Ortelius.
Dernière nuit, demain nous quitterons la ville la plus au Sud du monde vers l’Europe.
Après une nuit à quai à Ushuaïa, Christophe Bouchoux réveille les passagers de l’Ortélius pour nous annoncer les dernières consignes de débarquement.
Après le petit-déjeuner, il est l’heure de dire au revoir à l’équipage de bord. C’est avec nostalgie que nous quittons notre navire d’expédition. Pendant que certains finissent les derniers achats, le premier groupe part à l’aéroport pour rejoindre Buenos Aires puis Rome.
Nous arrivons à Paris, des souvenirs plein la tête !
Un grand merci à toutes et à tous pour votre participation à ce merveilleux voyages !
À bientôt vers de nouvelles destinations.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Très heureuse de pouvoir commencer à suivre votre magnifique périple !
J’embrasse très fort mon papa et ma maman, Michel et Chantal !
Depuis hier je guettais la sortie du carnet de bord de ce périple.
Petit coucou à la famille Guignant.
Petit coucou à Méril et Lydie, à tout l’équipage et aux croisiéristes.
Très heureux de partager « à distance », votre super univers !
Et merci à tous ceux qui nous font aussi partager leur clichés.
Roger et Michèle
Un petit coucou à Jacky et Claudette
nous sommes ravis de pouvoir suivre ce magnifique voyage, en espérant avoir de belles photos. Pas trop le mal de mer ?
Un gros bisous à papy et mamie.
Gros bisous à Stéphane et Yaya!
Plein de bisous papa ❤️❤️❤️
Albane
Un bisou aussi aux manchots et pas aux pingouins ? ?
Très heureuse d’avoir des nouvelles de ce beau voyage, j’attendais le carnet de bord avec impatience.
Des bisous à ma Maman (Elisabeth G.)
Un petit coucou à Franck mon conjoint qui réalise son rêve avec ce voyage. Bisous à toi mon nounours
J’espère que votre périple se déroule dans de bonnes conditions, mais j’en suis certain. J’imagine que nous n’avons pas les mêmes température. Profitez un maximum. Bises Jacky et Claudette guignant
Gros bisous à nos parents chéris Pascal et Patricia Erno ?
Profitez bien de votre voyage de rêve
Émilie et Aurelie
C’est un vrai plaisir de suivre ce carnet de voyage! Profitez tous bien de ces moments incroyables! On attend la suite avec impatience !
Un énorme bisou à mes parents Michel et Françoise !!
Belle et heureuse année à Christine et JC, et encore beaucoup de voyages!
Profitez en bien ?
Vous qui rêvez un rêve éveillé,,,moi,je me joins à vous de très loin pour rêver à ce merveilleux voyage, un jour peut-être, un jour sûrement !!le bonheur,la nature à l état pur,
Monique et Gilles, profitez pleinement, grosses pensées à vous mes cousins
Bisous Michèle et Jérôme
Magnifiques découvertes pour vous tous
Merci beaucoup d’avoir partagé ces premiers jours.
Bisous maman.
Merci de partager vos belles expériences et explorations !
Un petit message pour Xavier de l’équipe :
« Coucou, wouah tu dois (encore) vivre un truc de dingues !? Profite bien de cet infini… Ta sœur ? »
Un grand merci pour l’intéressant journal de voyage ainsi que pour les photos. Bonne année 2020 à toutes et tous. Magnifique manière de commencer cette année!
Bises et pensées à Aurélie.
Bon voyage Aurélie et tous les autres!
Ravie de pouvoir suivre votre voyage. Un grand bonjour à l’equipage et des bisous à Catou et Rudy Dubosc??
Nous voyons que le voyage se passe bien par une mer calme, mais c’était le 5 et nous sommes, ici, le 8! Bisous à tous les deux
Très beau début de séjour. Bonne continuation. Bisous à vous deux. Papa et Maman.
Ouah quel programme. Deux yeux doivent être à peine suffisant, et l’APN doit chauffer.
Bises à Claudette et Jacky G
Alors Marie, papa vient de me donner le nom du site, comment vas tu ? On te fait plein de gros bisous?Martin et moi
bisous marie papa et benjamin
Chers Paï et Maï, nous sommes très heureux de pouvoir enfin avoir des nouvelles de votre périple. Ça semble splendide. Profitez bien. On vous espère en forme. Ici tout va bien à Saint Cyr comme Montpellier. Si un soupçon de reseau vous permet d’envoyer une petite photo sur whatsapp ou WeChat on en sera ravi. On vous embrasse fort tous les 2.
Gaspard, Lucas, Paul, Claire, Sébastien, Pierre et Fanny
C’est l’émerveillement qui nous gagne aussi en lisant le compte-rendu du 6 et 7 . La beauté à l’état pur … Brigitte et Élyane vous êtes nos messagères des splendeurs du monde. Bises à vous deux les amies ?
Vous êtes de vrais aventuriers!
On vous embrasse
Solange et Francis
Bisous à Michèle et Papou et aux Papous manchots!
On vous embrasse
JM
Enfin des news !! Vous êtes quand même drôlement loin … nous sommes heureuses de lire vos observations et imaginons que vous en profitez un maximum. YB
Plein de gros bisous à mes grands parents aventuriers préférés<3!! CLG
Superbe voyage, très agréable de vous suivre et certainement de tres belles photos
Bonne continuation
Bises à vs 2
Marie France
Whaouuuu, c’est magnifique ! Profitez bien de ces merveilleux paysages, super périple.
Gros bisous à papa et maman
PS: envoyé moi de la neige 😉
À André et Claudie: Quel plaisir de suivre votre voyage de façon si détaillée, ça fait rêver! Vivement de voir vos photos. Papa j’espère que tu as pensé à ta fille en voyant les baleines à bosse de si près! 😉
On vous embrasse, ML + M + G
Ça y est, je ferme les yeux et j’ai l’impression d’y être un peu aussi ! Merci pour tout ces détails qui nous font voyager ! Papa, Maman, énorme bisou à vous deux! Profitez bien! Je ferme les yeux et retourne aux rêves, vivez-le les yeux bien ouverts!
Bon voyage Marie au pays des baleine a bosses.
Au plaisir de te retrouver dans la Meuse.
Bises.
Bonjour à la famille Erno, les photos font rêver, que le monde est beau.
Nous avons l’impression d’être avec vous quand on lit le compte rendu
Bises
Hello Brigitte et Élyane
Compte-rendu de plus en plus extraordinaire avec toutes ces rencontres du monde polaire. Nous nous régalons. Vous devez être éblouies par cette beauté sauvage et intacte
Merci à la personne qui nous relate vos découvertes. Bises les amies
C’est absolument magnifique………..ces petits manchots et tout……
Bisous françoise et martin
Quel magnifique voyage !
Je suis impatiente de voir les photos et d’écouter la narration de l’expedition par mon frère.
Rudy Cathou je vous embrasse,
Love U
Aly
Grace à cette magnifique redaction de vos guides, nous avons l’impression de naviguer près de vous….etc’est palpitant!!!
Soyez » SANS SOUCI » tout va bien ici, régalez vous bien, prenez en plein les yeux…il faudra encore nous en raconter au retour.POUTOUS
quel voyage extraordinaire, un plaisir pour les yeux et que d’émotions…tu nous raconteras, bonne fin de voyage et nous sommes curieux de connaitre la température en antarctique. bisous ma belle chérie, devine qui t’écris? ton père t’embrasse.
Mais quel périple !
Hâte d’avoir le récit de vive voix!
Bises à tous les deux, bonne continuation!
Nous venons de tout lire, c’est comme un mini-voyage en direct de notre chalet ! Merci pour les superbes photos et les explications. Nous embrassons très tendrement Michèle et Hugues.
A Pascal et Patricia. On vous avait demandé de nous faire rêver. Mission accomplie. Grand merci à vos accompagnateurs pour le récit de vos aventures.
Pleins de bisous à Mamie Bisous!
On te souhaite un beau voyage!
Enfin j’ai pu me connecter….que de belles photos et quel beau voyage. Pas les pieds gelés ? J’attends les commentaires à ton retour. Grosses bises de la baronne.
Merci aux guides pour cette belle histoire….
Bon retour à tous.
Je suis les aventures extraordinaires que vous avez vécues ( entre 2 maquettes) C’est un plaisir de savoir que ce voyage dépasse vos espérances!! Nous avons hâte de vous retrouver afin que vous nous racontiez votre « Fabuleuse aventure dans le Grand Sud Gelé ».
Des bises du sud mais qui pour vous « c’est le NORD!!! » Perrine et Maëlla
Je suis les aventures extraordinaires que vous avez vécues ( entre 2 maquettes) C’est un plaisir de savoir que ce voyage dépasse vos espérances!! Nous avons hâte de vous retrouver afin que vous nous racontiez votre « Fabuleuse aventure dans le Grand Sud Gelé ». DES BISES à Gérard et Marie-Joëlle COLLE
Des bises du sud mais qui pour vous c’est le NORD! Perrine, Max et Maëlla
Quel beau voyage qui fait rêver ceux qui sont restés à terre. Bravo pour votre courage pour une telle aventure. Bisous. Patrick.
Bonjour,
y aurait il quelqu’un qui peut m’envoyer des photos des sorties kayak ?
merci par avance
Michèle
lefafa@neuf.fr
J’y étais ! Voici quelques photos pour le prouver https://bit.ly/2uP3tdK
je suis contre ce genre de croisiere qui pollue le site extreme sud pour quelques humains qui ont de l argent