Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
3 janvier
18 janvier 2019
À bord du Hans Hansson, janvier 2019
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Après avoir bien parcouru la surface du globe, nous voici enfin à Punta Arenas. Nous faisons la connaissance de notre guide (pour ceux qui n’ont pas voyagé depuis Paris avec lui) et du reste du groupe.
Après quelques émotions, car l’ensemble des bagages n’est pas arrivé avec notre vol, nous profitons d’un bon repas et d’une longue nuit de sommeil bien méritée.
Rendez-vous est fixé le lendemain à 8h15 devant l’hôtel, pour un départ vers l’Antarctique à 11h.
Plusieurs autres vols arrivant de Santiago dans la nuit, nous nous réveillons avec la bonne surprise d’avoir récupéré nos bagages ! Nous voici parés pour voler vers les Îles Shetland du Sud… mais les conditions météo se sont dégradées et nous devons finalement attendre le début d’après-midi pour pouvoir décoller. L’avion survole les îles mythiques qui constituent le Cap Horn, puis c’est l’Océan Austral qui s’étire sous nos pieds… L’atterrissage se fait sous un vent soutenu et des rafales de grésil. Nous nous dirigeons ensuite vers notre future demeure, le Hans Hansson, qui est à l’ancre à quelques encablures de l’Île du Roi Georges où nous avons atterri.
Arrivés à bord, Laura nous emmène dans nos cabines et nous familiarise avec le bateau. Une fois installés, Federico (Capitaine), Laura (Second) et Nathanaël (Chef d’expédition) nous expliquent les bases de la vie et de la sécurité à bord. Nous faisons le classique exercice d’évacuation, puis disposons d’un peu de temps libre avant le dîner.
Une fois ce premier repas partagé, nous organisons un petit point cartographie avec Nathanaël afin de mieux comprendre où nous nous trouvons, le chemin parcouru et celui à venir, toujours au conditionnel ! Enfin, chacun regagne sa cabine alors qu’une fine pellicule de neige se dépose sur les îles alentour.
Après une bonne nuit de sommeil, nous levons l’ancre ce matin : nous allons traverser le détroit de Bransfield.
Nous quittons donc la baie où nous étions bien abrités et nous comprenons pourquoi notre guide nous a conseillé de prendre nos dispositions concernant le mal de mer… en effet, les vents de ces derniers jours ont créé une belle houle venant du Nord-Est, et sur certains secteurs, les vagues du Drake se faufilent à travers l’archipel des Shetlands et rajoutent une houle d’Ouest. Tout cela donne des conditions un peu dures pour un premier jour en mer. La journée se passe donc doucement au gré du tangage, du roulis et de longues siestes.
Petit à petit, la mer se calme et certains émergent de leurs cabines. On commence à voir les paysages fabuleux de la Péninsule Antarctique au loin, à encore plusieurs dizaines de kilomètres. Il nous faudra encore naviguer toute la nuit pour atteindre ses côtes.
Nous nous réveillons assez tôt ce matin vu l’avance de sommeil que nous avons prise hier !
Le paysage scintille de mille feux, la péninsule se montre sous son plus beau visage. Les icebergs jalonnent les alentours et le Hans Hansson se fraye tranquillement un passage vers notre premier mouillage : Enterprise Island. Nous allons rester ici pour la journée… et quelle première journée en péninsule Antarctique !!!
Ce matin, après les dernières consignes, nous partons explorer les alentours en zodiac. Nous débarquons sur un petit îlot où chacun peut se dégourdir les jambes et aller où bon lui semble. Un peu plus loin, nous observons quelques Cormorans antarctiques et manchots à jugulaires.
Après un bon repas préparé par notre cuisinière Sarah, et une petite sieste pour certains, nous repartons pour plusieurs activités. Le temps est calme, le soleil nous ferait presque oublier que nous sommes dans un des endroits les plus inhospitaliers de la planète…
Certains partent en kayak sous la supervision d’un matelot pendant que d’autres gravissent les pentes neigeuses d’Enterprise Island. Depuis le sommet, la vue est imprenable sur le Détroit de Gerlache, les îles Brabant et Anvers, ainsi que sur les sommets de la péninsule… la visibilité est certainement de plus de 100 km ! Nous voyons très bien le Mont Français qui culmine à plus de 2 800 m.
Pour ceux qui sont en kayak, les conditions sont aussi très bonnes : certains finissent même en t-shirt ! Des chanceux observent même quelques phoques de Weddel. Quel plaisir de se mouvoir au niveau de l’eau, de se sentir libre d’aller explorer tel ou tel ilot ! Pour sûr, nous nous souviendrons longtemps de cette journée !!!
Encore un bon repas, puis avec tout ce grand air et ce soleil, nos lits nous appellent…
Ce matin nous nous réveillons au pied d’Enterprise island, mais le paysage a changé pour le moins ! Le ciel est gris, les couleurs n’ont plus rien à voir avec les chaudes couleurs d’hier et la neige commence à tomber. L’ambiance est différente, mais cela nous permet de voir une autre facette de ces paysages impressionnants.
Le Hans Hansson se dirige vers le « Plata Passage », pour entrer dans la grande Baie de Whilelmina. Aux alentours de Brooklyn Island nous observons plusieurs baleines à bosse. Nous passons un long moment à les admirer pendant que notre guide nous explique leur biologie et leurs comportements.
Dans l’après-midi, nous arrivons à Cuverville Island et partons dans un premier temps en exploration zodiac. Quelques phoques et plusieurs icebergs retiennent notre attention, dans cette ambiance cotonneuse, entourés de parois de glaces et avec une mer d’huile.
Après un petit passage par le bateau pour boire une boisson chaude et manger des cookies juste sortis du four, nous reprenons les zodiacs pour débarquer sur l’île de Cuverville.
Le groupe se divise en deux, Nathanaël amenant certains vers un point de vue en hauteur et Laura, restant avec le reste du groupe à proximité des manchots. Aujourd’hui, c’est notre première rencontre avec les manchots, que certains appellent encore pingouins… et c’est une révélation ! Leurs attitudes, la proximité avec laquelle nous pouvons les observer sans les déranger sont déconcertantes.
Nous passons un long moment en leur compagnie et ce n’est que vers 21h que nous revenons à bord. Après un fameux repas de poissons des Falkland/Malouines, un point cartographie avec notre guide, il est temps d’aller au lit.
Nous quittons le mouillage de Cuverville ce matin dans une ambiance toujours neigeuse. La visibilité reste bonne et nous profitons d’une magnifique navigation le long du chenal Errera.
Après quelques miles, Nathanaël observe des phoques au loin sur des plaques de glaces. Eugenio est à la manœuvre, et c’est loin d’être simple, car de gros icebergs bloquent une bonne partie du chenal par lequel nous passons. Aussi, nous nous frayons un chemin entre les glaces pour nous approcher des palmipèdes. Le premier est un phoque crabier, et le second, que nous observons de très près sans le déranger grâce à la précision du pilotage d’Eugenio, est un léopard des mers !!!
Nous passons plusieurs minutes à côté de lui, puis continuons notre route vers un iceberg bondé par des manchots papous. En nous rapprochant, nous comprenons qu’ils se sont réfugiés là, car un autre léopard des mers est en maraude aux alentours. Au bout d’un moment, une partie du groupe se jette à l’eau… le léopard les poursuit, les manchots essayent des mouvements de confusion pour éviter de finir dans la gueule du prédateur. Ils restent étonnamment longtemps aux alentours de l’iceberg, puis finissent par s’en aller. Le léopard est bredouille pour cette fois, mais il n’a pas dit son dernier mot ! Quelle observation !
Nous continuons notre route vers Andvord Bay, à la recherche de baleines qui resteront discrètes aujourd’hui. Après le repas, nous visitons la station chilienne Gabriel Gonzalez VIDELA où un chaleureux accueil nous est réservé. De nombreux manchots papous nichent aux abords de la base et nous prenons le temps d’observer leurs poussins qui, ici, ont éclos depuis quelques jours… Nathanaël nous raconte ensuite l’épopée de quelques pionniers qui ont hiverné ici, à deux dans une minuscule cabane, sans réelle préparation… !
Nous reprenons notre route pour ensuite débarquer à la station Almirante BROWN. Les Argentins nous reçoivent encore chaleureusement, et nous sommes le premier bateau de croisière-expédition de la saison à visiter cette base ! Les scientifiques présents nous expliquent les suivis menés, notamment sur des espèces de poissons endémiques aux eaux antarctiques.
Encore quelques efforts et nous nous trouvons en haut du magnifique point de vue qui surplombe la base et les environs. Une baleine à bosse passe au loin, le temps est calme, nous profitons à fond de ces instants de sérénité au-dessus de «Paradise Harbour».
Il était prévu de mouiller aux alentours, cependant il y a trop de glace qui dérive. Nous devons donc naviguer jusqu’au très célèbre (et sûr) mouillage de Port Lockroy.
Ce matin, nous quittons le havre de Port Lockroy en direction du Sud. Nous passons par le chenal Peltier et ses impressionnants paysages, puis nous dirigeons vers le Chenal Lemaire.
Une fois à l’entrée du chenal, nous nous rendons compte que celui-ci est complètement encombré de glaces. Nous ne pourrons pas passer. Pour autant, le paysage est superbe et cette vision du chenal jonché de glace est particulièrement belle ! Nous observons plusieurs phoques crabiers, étendus sur de petites plaques de glaces. Mais notre équipage connaît bien la zone et trouve une voie pour aller jusqu’à Port Charcot !
Nous partons en zodiac vers l’île Booth où nous allons observer les 3 espèces de manchots présents en péninsule antarctique… après quelques efforts dans la neige molle ! C’est ici que l’illustre explorateur français, Jean-Baptiste Charcot a hiverné avec son équipage sur « le Français ». Ces hommes sont restés près de 10 mois dans la petite anse qui se trouve à nos pieds… nous restons songeurs devant le paysage où ces hommes ont vécu de dures heures.
Le temps est gris, mais comme Jacques nous l’a soufflé, « le soleil sortira peut-être… », et effectivement il pointe son nez quelques minutes et nous offre ces lumières si particulières du grand Sud où neige et soleil cohabitent. De retour au bateau, un repas indien nous attend, puis Nathanaël nous propose un documentaire sur… Jean-Baptiste Charcot !
Nous faisons de nouveau route vers Port Lockroy, où nous passerons la journée de demain.
Ce matin, nous visitons l’ancienne base anglaise de Port Lockroy. Nommé par Charcot, ce magnifique havre a accueilli une des bases britanniques, puis a été abandonné jusque dans les années 1990 où il a été réhabilité et sert aujourd’hui de musée et de poste.
Un des membres du personnel sur place est français, et le monde étant petit, il est originaire d’Auvergne, tout près de là où habitent Annie et Patrick ! Il nous accueille, puis nous accompagne au musée. Nous y découvrons le quotidien des pionniers de l’Antarctique. De nombreux manchots papous nichent à proximité immédiate des bâtiments et nous ne nous lassons pas de les observer, nourrissant leurs jeunes, se chamaillant…
Cet après-midi, nous restons au même mouillage pour aller dans les colonies de manchots et cormorans de Jougla Point. Depuis ce matin, le temps s’est levé et le soleil a fait son retour… mais il est accompagné par le vent ! parfois 60-70 km/h, cela rafraîchit les idées !
Nous nous baladons entre les manchots et les cormorans qui nichent, puis nous trouvons une petite dizaine de phoques de Weddel qui roupillent tranquillement au soleil. Chacun vaque à ses petites occupations, plus ou moins photographiques, plus ou moins contemplatives.
De retour au bateau, nous finissons la conférence sur les glaciers qui avait dû être interrompue pour débarquer à Port Lockroy. Nous échangeons avec notre guide sur ces géants de glace et leur avenir… les impacts du changement climatique notamment.
Au réveil ce matin le vent s’est calmé. Nous allons donc pouvoir sortir de nouveau les kayak ! Nous partons donc du mouillage de Port Lockroy vers Damoy Point. Le ciel est bleu azur, une petite brise nous rafraîchit, nous profitons à fond de ces instants. La masse immense du Mt Français surplombe toute la baie alors que nous nous rapprochons du site de débarquement.
Certains font une petite randonnée pendant que d’autres restent à observer les manchots ou découvrent les environs en zodiac. En contrebas des colonies de manchots papous, les bâtiments de deux anciennes bases sont encore debout : une argentine et l’autre anglaise. Ce site a permis aux anglais de ravitailler la station de Rothera, située plus au sud, avec des avions qui pouvaient se poser sur une piste de neige au-dessus des bases.
Juste avant de repartir une baleine à bosses fait son apparition sous notre nez, à quelques dizaines de mètres du rivage où nous avons accosté.
Après le repas, nous levons l’ancre et nous dirigeons vers le chenal Neumayer, un des plus beaux endroits de la Péninsule… Nous naviguons plusieurs heures dans ce chenal, puis dans le détroit de Gerlache vers notre prochain mouillage. Au menu, paysages glaciaires, tempête de ciel bleu et icebergs immenses.
Le Hans Hansson traverse ensuite le détroit de Gerlache une nouvelle fois. Plusieurs groupes de baleines à bosse sont au rendez-vous, dont un groupe se nourrissant en surface ! Certains individus passent tout près du bateau et nous nous rendons compte de la taille immense de leurs nageoires.
Arrivés au mouillage d’Enterprise Island, et après un bon dîner notre guide nous propose une sortie zodiac au crépuscule comme le temps est très calme. Les lumières sont incroyables ! Les icebergs prennent des teintes chaudes et se reflètent dans les eaux qui miroitent. Nous sommes aux anges !
Nous quittons ce matin la Péninsule Antarctique, le temps est cotonneux, il neige, le brouillard règne, mais le soleil arrive à percer à travers… tout cela nous donne des lumières assez uniques. Après une conférence, nous arrivons sur le site d’Hydrurga Rocks, ce qui signifie les rochers aux léopards de mer, leur nom latin étant Hydrurga leptonyx.
Nathanaël descend en premier pour reconnaître ce site qu’il ne connaît pas et là il aperçoit à proximité de l’île une orque ! Ceux restés sur le Hans Hansson en aperçoivent d’autres, à proximité du navire… et il y a aussi plusieurs baleines à bosse dans les abords immédiats ! C’est un vrai festival ! Au final, nous allons observer ces animaux une bonne demi-heure et verrons un groupe formé de 5 à 7 individus… dont deux qui sont venus à la rencontre du zodiac et que nous avons vus à moins de 15 mètres !
Nous finissons par débarquer et partons observer la riche faune qui peuple ces îlots : des cormorans antarctiques, des chionis, des skuas, des phoques de Weddell et de très nombreux manchots à jugulaire qui ont des poussins déjà bien gros…
Ce site ne comportant pas de risque particulier, notamment de crevasses, nous sommes assez libres d’explorer où bon nous semble, tout en gardant les distances habituelles afin de ne pas déranger les animaux. Nous assistons à un beau vêlage du glacier qui se trouve sur l’île principale «Two Hummocks Island» et celui d’un gros iceberg à proximité. Les baleines à bosse refont leur apparition, bref, tout est là pour que nous réalisions encore une fois le privilège que nous avons d’être en Antarctique.
De retour au bateau, nous prenons la direction de Deception Island, nous avons près de 10h de navigation pour nous y rendre. Avant le repas, notre guide nous invite à visionner le film la Glace et le ciel de Luc Jacquet, sur la vie de Claude LORIUS, célèbre glaciologue français.
Après le repas chacun regagne sa cabine, car la houle a commencé à forcir et le bateau à rouler.
62,98°S – 60,56°O
Nous débarquons ce matin à Whalers Bay, un des incontournables de Deception Island… Nous marchons jusqu’à la fenêtre de Neptune sous une belle neige qui a posé presque 5 cm. On s’y croirait ! À l’époque des baleiniers, cette baie était un des endroits les plus actifs de l’Antarctique.
Nous découvrons de nouvelles espèces : le damier du cap et l’otarie à fourrure. En direction de l’ancienne station baleinière, nous nous arrêtons au fil des manchots, des os de baleines qui jonchent la plage et de quelques chaloupes échouées…
Enfin nous sommes au pied des immenses silos où l’on stockait l’huile de baleine. Nous parcourons les bâtiments, au détour de l’un d’eux un couple de skuas avec leurs deux poussins. Un peu plus loin, nous trouvons deux tombes qui ont survécu à l’éruption volcanique de 1967 qui a englouti une grande part du cimetière.
De retour sur le Hans Hansson, nous partons vers Telephon Bay qui se situe au fond de la caldeira que forme l’île. Une belle randonnée nous attend : nous marchons sur le bord de plusieurs petits cratères sous une belle averse de neige ! Peu de faune par ici, mais le paysage est bluffant : on se croirait sur Mars !
De retour sur la plage, Laura nous attend en compagnie d’Eugenio et Danielo. Ils nous amènent sur le site de Pendulum Cove, à quelques minutes en Zodiac. Il reste ici quelques vagues vestiges de la station chilienne détruite lors de l’éruption, mais aussi et surtout des sources d’eau chaude !
Nous retroussons les pantalons et enlevons les bottes et profitons d’un agréable bain de pied… entre l’eau froide de la mer et celle brûlante des sources, pas toujours facile de trouver le juste milieu !
Nous passerons la soirée au mouillage de Whalers Bay. Le trajet de retour se fait sous une belle éclaircie, qui nous invite à nous émerveiller devant les couleurs ocre et noir des roches avoisinantes.
Après le repas, et pour fêter dignement l’anniversaire de Didier, nous jouons une partie endiablée de « Bingo » que l’on appellerait plutôt « Loto » en France. Quelle rigolade !
62,59°S – 59,90°O
Nous appareillons ce matin avec un petit vent, mais des conditions de mer plutôt clémentes. Nous admirons les fameux «Soufflets de Neptune» qui constituent l’unique sortie de la caldeira, puis nous voguons vers l’île Half-moon. La navigation est plutôt agréable, bien qu’une petite houle reste présente. Les lumières sont belles, de nombreux souffles de baleines à bosse sont vus au loin et le littoral de Livigston island, que nous longeons est magnifique ! Vers 10h, Laura nous explique plus en détail les projets de science participative menés à bord. Nous découvrons la folle vie du plancton sous ces latitudes polaires et son importance dans la chaîne alimentaire.
Cet après-midi nous débarquons pour une longue sortie sur l’île Half-moon qui porte bien son nom !
Le paysage très rocheux change de ce que nous avons vu ces derniers jours, et est magnifié par l’île de Livigstone en arrière-plan avec ses glaciers qui resplendissent en plein soleil.
La vie grouille littéralement ici : manchots à jugulaire, chionis, sternes antarctiques, goélands dominicains, pétrels géants et même une otarie à fourrure ! Une fois dépassées les zones où l’accès est restreint, chacun vaque, se trouve un rocher pour laisser aller ses pensées…
Après avoir bien profité de ces instants au bout du monde sous un grand soleil, Nathanaël nous propose de monter sur le sommet principal qui est de l’autre côté de l’île. Une marche sur les galets nous attends, puis 100m de dénivelé avant d’arriver en haut et pouvoir profiter d’une vue à 360°.
De là-haut, Annie nous crie «Baleine !». Certains se retournent, d’autres non… il faut dire que nous en avons observé quelques-unes des baleines ces derniers jours !
Au bout de quelques minutes et lorsque le cétacé réapparaît, notre guide nous dit « baleine bleue ! », et cette fois tout le monde s’approche pour mieux l’observer. C’est une rareté en Antarctique et nous sommes encore bien chanceux de croiser sa route !
Nous traversons ensuite en direction de notre mouillage du jour ; Yankee Harbour à quelques encablures.
62,53°S – 59,78°O
Ce matin nous partons nous balader sur l’île Greenwich et plus précisément sur une des seules parties non englacées de celle-ci. Plusieurs colonies de manchots papous peuplent des terrasses rocheuses au-dessus desquelles skuas et pétrels géants tournoient en quête de nourriture.
À peine arrivés nous observons une nouvelle espèce de phoques présents en Antarctique : l’éléphant de mer austral. En effet, plusieurs femelles sont à terre à proximité des manchots. Un peu plus loin, ce sont les restes d’un chaudron qui date de l’époque des chasseurs de phoques que nous trouvons à moitié enfoui dans la plage.
Les poussins de papous sont assez précoces sur ce site et nous nous régalons de les voir en crèche, courir les uns derrière les autres, agiter leurs ailerons, quémander de la nourriture aux adultes…
Après un moment, nous partons en direction des restes d’une moraine qui s’élance à travers la baie.
Le vent a accumulé le long de cette jetée naturelle des monceaux de glace, des petits bouts de brash aux icebergs de plusieurs tonnes. Les zodiacs viennent nous rechercher une fois arrivés au bout de cette avancée de terre pour notre plus grand bonheur, car le vent frais commence à nous glacer !
Nathanaël donne après le repas une conférence sur les phoquiers et baleiniers des mers du Sud, puis nous partons explorer les fronts de glace en zodiac. Les lumières sont très changeantes et nous observons quelques vêlages. Quel plaisir d’écouter le silence une fois le moteur éteint, nous laissant dériver tranquillement…
De retour au bateau, notre capitaine nous propose une nouvelle expérience : le «plongeon polaire» !
Certains se laissent tenter et ce n’est pas sans appréhension qu’ils se jettent à l’eau, bien encadrés par Laura et Nathanaël.
Nous prenons un nouvel apéritif aux glaçons millénaires pour fêter une fois de plus ce voyage. Après le repas, de délicieuses pizzas qu’Eugenio et Danielo nous ont préparées toute l’après-midi, nous sortons profiter du soleil qui fait sont apparition et des couleurs qui ne cessent d’évoluer…
62,53°S – 59,78°O
Ce matin, le paysage autour de nous a encore changé : le ciel est bleu azur, le soleil brille et le temps est calme. Quel plaisir de se sentir un peu chez soi alors que l’on est au bout du monde, de trouver un paysage « familier » et de voir comment il évolue au fil du temps…
Nous remontons l’ancre pour une traversée de 7 heures en direction de King George Island où nous prenons notre avion demain et où existe une station de recherche argentine que nous allons visiter cet après-midi.
Quel plaisir de dire au revoir aux sommets de l’île de Livingstone avec ce grand beau temps !
Au repas de midi, notre guide nous apprend que le vol est finalement avancé pour cause de mauvaise météo demain ; nous volerons ce soir !
Nous arrivons en début d’après-midi à la station de recherche Carlini où nous sont présentés les programmes de recherche (sur le milieu marin principalement) et les diverses installations. La base est surmontée par une magnifique montagne composée d’orgues basaltiques, restes d’un ancien volcan.
Il est ensuite temps de revenir au bateau et de préparer nos sacs pour le retour.
Un dernier repas à bord : agneau des Shetland, vin argentin et gratin à la dauphinoise… suivis d’une rétrospective photo où Nathanaël nous remémore les instants incroyables que nous avons vécu depuis notre arrivée en Antarctique.
Laura et Federico nous distribuent à chacun un certificat qui reprend également les points principaux de cette croisière, puis c’est l’heure d’embarquer une dernière fois dans les zodiacs.
La météo est plutôt clémente et les avions se posent sans problème. Vers 22h, nous décollons sous une belle lumière de coucher de soleil. Adieu l’Antarctique !
Après une grasse matinée bien méritée, nous prenons un bus vers notre hôtel de ce soir, puis chacun vaque à ses occupations : visite du centre-ville sous un beau soleil, piscine de l’hôtel, musées…
Ce soir, nous partageons un dernier repas avec une partie du groupe, nous faisons les échanges de photos et d’adresses, puis c’est l’heure d’aller se coucher, certains se réveillent à 5h30 demain !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Merci pour cette lecture et les details du voyage ! Les passagers doivent vraiment se regaler. Grosses bises au couple auvergnat, on attend les photos & videos !
les carnets de voyage donnent vraiment envie de découvrir cette belle région sauvage!
j’espère que tout va bien à bord dans cette ambiance hors du temps!
bises à françoise
gratitude aux manchots et aux baleines!
Merci pour ces informations.
Je vous remercie également de souhaiter un bon anniversaire à mon époux Didier Richard ce jour (13 janvier)
Bien à vous.
Françoise RICHARD
Merci pour ces comptes rendu précis. Je vous remercie également de souhaiter un très bon anniversaire à mon époux Didier Richard. 66 ans ajourd’hui.
Bien à vous
Une pensée amicale pour Jacques, cela m’a fait très plaisir de te revoir à la base Frei, je t’écris ce message à 11000m d’altitude dans l’avion qui me ramène à notre première rencontre à Tromso, sur le polaris. On n’arrête pas le progrès…
Bonjour Papa,
Je te souhaite un joyeux anniversaire.
J’espère que tu profite bien de ton voyage.
Je t’embrasse
Ludovic Richard