Samuel Blanc
Biologiste Polaire
11 juillet
17 juillet 2014
À bord du Polaris, juillet 2014
Samuel Blanc
Biologiste Polaire
Après un voyage à succès avec Vincent Munier, le Polaris est reparti le 9 juillet avec un groupe de photographes américains à bord. Notre premier débarquement a dû être annulé en raison d’un épais brouillard, nous avons donc navigué directement vers la baie de la Madeleine. Le lendemain matin, nous suivions notre premier ours, une femelle, en zodiac le long de la côte.
Quelle chance ! L’après-midi fut consacré à une belle sortie en zodiac dans la baie de Gully, avant d’approcher un groupe de morses dans l’eau. En soirée, nous sommes ressortis pour observer les morses, qui s’étaient rassemblés depuis sur la plage de sable fin toute proche. Nous avons débarqué et marché très lentement pour les approcher à terre. Un groupe jouait encore dans l’eau. Superbe !
Mauvais temps ici au Nord-Ouest du Spitzberg avec alternance de brouillard, pluie et vent. Nous avons cependant pu sortir en zodiac dans le Fuglefjord. Mais pas d’ours à l’horizon… En fin d’après-midi, nous avons débarqué sur l’île d’Ytre Norskoya, afin de se dégourdir les jambes et surtout d’aller observer une colonie de macareux moine dans une falaise. Sympathique vision que ces petits clowns de l’Arctique, postés à quelques petites dizaines de mètres de nous…
Après une nuit calme dans la petite baie d’Holmiabukta, nous prévoyons ce matin de faire route vers le Woodfjord. Le ciel est toujours bas et il neige à gros flocons. Vers 7 heures alors que nous levons l’ancre une ourse est repérée, assoupie sur un rocher en hauteur. Nous l’observons quelques minutes et décidons d’attendre son réveil avant de partir. Après une grasse matinée, l’ourse se lève et se met en route. Branle-bas de combat à bord, nous mettons les zodiacs à l’eau pour la suivre. Pendant que nous la cherchons à terre, celle-ci traverse à la nage vers une petite île. Nous l’observons pendant près de deux heures, bravant les conditions arctiques mettant à l’épreuve nos vêtements chauds et étanches. Nous rentrons ensuite à bord pour déjeuner et le Polaris se met en route. Au passage entre les îles d’Itre et Indre Norskoya, nous retrouvons notre ourse, occupée à chercher des œufs et poussins d’oiseaux. Nous repartons en zodiac et l’observons un bon moment sous une falaise, marchant nonchalamment et chassant des poussins de Bernache nonnette (dont elle ne fera qu’une bouchée). Enfin, elle creuse dans la neige une petite cavité pour se lover et s’endormir à nouveau. Nous la laissons à ses songes et remontons à bord. Le Polaris reprend sa route vers le Woodfjord, dans lequel nous arrivons après le dîner. Le temps s’est éclairci et une douce lumière éclaire les sommets bordant le fjord. De quoi faire de beaux rêves…
Ce matin, nous explorons avec le Polaris le fond du Liefdefjord, et naviguons devant l’imposant glacier de Monaco. Nous restons à la dérive pour le déjeuner, non loin du glacier, puis partons en zodiac dans le dédale des îles Lerneroyane. Nous rejoignons ensuite le Polaris dans l’anse de Hornbaekpollen et allons marcher sur la moraine du glacier Erik. Le soleil a percé les nuages et nous profitons de ses rayons nous réchauffant et illuminant le paysage splendide qui s’offre à nous. Nous avançons jusqu’au pied du glacier Erik qui a formé, en se retirant, un lac encore gelé à cette période de l’année. De retour à bord pour le dîner, nous levons l’ancre pour aller mouiller dans les îles Andoyane. Mais auparavant, nous repassons devant le glacier de Monaco, tant la lumière est superbe ! Enfin, avant d’arriver au mouillage, un souffle est aperçu dans le soleil… un rorqual commun, qui vient clore en beauté notre journée !
Superbe journée ensoleillée dans le Liefdefjord ! Au moment d’appareiller des îles Andoyane ce matin, un ours est repéré ! Nous partons donc en zodiac pour aller l’observer. Nous le suivons plusieurs heures avec de très beaux paysages défilant en arrière-plan. À la mi-journée, l’ourse (il s’agit à nouveau d’une femelle) se couche dans la toundra et entame un profond sommeil… Nous retournons à bord pour déjeuner avant de retourner voir si elle s’est réveillée. La trouvant toujours endormie, nous remontons en zodiac le long de la côte ouest du Liefdefjord, jusqu’à une île sur laquelle se trouve un cadavre d’ours décédé l’an dernier. C’est pour nous l’occasion de voir en détail les pattes, dents et griffes de cet animal imposant.
En fin de journée, nous appareillons et remontons le Woodfjord vers le nord, puis nous nous dirigeons vers l’ouest pour aller mouiller dans la baie Hamilton. Ce soir la côte nord du Spitzberg est baignée de lumière, tandis que le Polaris entre dans le Raudfjord…
Dès notre petit déjeuner avalé ce matin, nous embarquons dans les zodiacs pour explorer la baie Hamilton et le Raudfjord. Le soleil est toujours de la partie et sous ses rayons les glaciers craquent et grondent. Nous faisons quelques minutes de silence pour les écouter. Dans les falaises alentour, résonnent les cris des mouettes tridactyles et guillemots de Brünnich qui n’ont que le court été arctique pour nicher et élever leur progéniture. Nous continuons notre exploration du Raudfjord sur la piste de l’ours polaire. De nombreuses traces sont visibles dans la neige le long des côtes, mais aucune ne nous mène à leurs auteurs. Cela dit, la balade en elle-même vaut le détour dans ce fjord bordé de sommets alpins et de roches rouges. Après le déjeuner, décision est prise de nous mettre en route vers l’ouest et le fjord de Smeerenburg. Mais quelques minutes après l’appareillage, un groupe d’une quarantaine de bélougas est repéré nageant le long de la côte et vers le fond du fjord. Nous remettons alors les zodiacs à l’eau pour tenter de les suivre. Comme ils longent toujours la côte, nous prenons de l’avance pour les attendre plus loin, tantôt depuis les zodiacs, tantôt à terre. Et nous assistons alors à un véritable défilé, rythmé par les souffles de ces cétacés immaculés. Un grand moment ! De retour à bord, le Polaris reprend sa route. Nous arrivons en début de soirée dans le fjord de Smeerenburg et mouillons dans la baie Virgo pour la nuit. Une nuit qui s’annonce de nouveau… ensoleillée !
Scott Davis, un de nos passagers, vous propose de visiter sa galerie de photos !
À notre réveil, le soleil brille toujours. Nous passons le début de la matinée dans la baie Virgo où se repose un groupe de phoques veaux-marins. Nous débarquons sur le petit îlot Aeøya sur lequel nichent des sternes arctiques qui défendent efficacement leurs nids contre tout intrus. Nous les observons pêcher et parader. De retour à bord nous nous dirigeons vers le glacier de Smeerenburg. Le panorama est splendide ! Le Polaris se dirige ensuite vers la baie de la Madeleine et, juste avant d’y entrer, un ours est aperçu, avant de disparaître derrière une moraine. En fin d’après-midi, nous débarquons pour aller observer les mergules nains qui virevoltent en larges groupes au-dessus d’une zone d’éboulis, le tout sous un ciel d’un bleu limpide. Un spectacle inoubliable ! Ce soir, nous mettons le cap vers la baie du Roi…
Après avoir navigué une partie de la nuit dernière, nous nous réveillons ce matin dans la Baie du Roi au pied de la falaise d’Ossian Sarsfjellet. Avant de partir en balade, nous partons en zodiac au pied de la falaise et observons 2 renards arctiques, ainsi qu’un renne. C’est ensuite à pied, que nous nous rendons en haut de cette belle falaise à oiseaux où nous observons de nombreuses mouettes tridactyles avec leur poussin ainsi que des guillemots de Brünnich. Mais le clou du spectacle reste ces 2 renards qui viennent nous voir et nous offrent un très beau moment d’observation. Après le déjeuner, nous partons plusieurs heures en zodiac vers les glaciers du Roi et de la Couronne. Un phoque barbu se montre particulièrement coopératif, nous l’observons quelques minutes avant de retourner à bord. En fin de journée, le Polaris met le cap vers le Sud, pour notre dernière journée demain…