Jean Robert
Photographe et Journaliste
30 mars
11 avril 2023
Jean Robert
Photographe et Journaliste
Equateur ! Quito ! A l’énoncé de ces lieux, nos esprits parcourent déjà les méridiens et cette ligne imaginaire qui sépare notre Terre en deux hémisphères. De notre monde septentrional, il faut entre 11 h et 15 h de vol selon les compagnies pour rejoindre Quito. Et on arrive la veille ou presque de notre départ avec la magie du décalage horaire (7h avec Quito, 8h avec les Galapagos). Certains passent via Amsterdam, d’autres par Madrid et la Colombie ou via le Panama. L’atterrissage dans la seconde capitale la plus élevée du monde (2850m) après La Paz en Bolivie est à couper le souffle. On se retrouve tous à l’hôtel Reina Isabel (la reine Isabelle qui a financé le voyage de Christophe Colomb situé dans le quartier moderne de Mariscal à la limite de la vieille ville. Diner à l’hôtel et nuit réparatrice
On se retrouve tous au petit déjeuner et notre petit groupe fait connaissance autour d’un café et d’un « desayuno « équatorien. Avec notre guide Fabricio, on part pour une visite commentée de la ville de Quito, la première des capitales à avoir été inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO au vu de l’intérêt du passé de son centre historique remontant à l’époque coloniale. Nous montons en bus au sommet du Panecillo, la colline qui domine la ville.
L’immense statue de la Vierge (30 m d’aluminium) étend ses ailes comme pour protéger les habitants de Quito. A plus de 3000 m, on devine la vallée de plus de 40 km de long qui abrite la capitale de l’Equateur et ses 3 millions d’habitants. Le ciel est bas et lourd, et les volcans environnants sont malheureusement masqués. On découvre en revanche le dédales de maisons colorées accrochées aux ruelles en pente qui dévalent vers le centre historique.
Première étape en centre ville, le monastère San Francisco, l’un des plus anciens édifices colonial de la ville. Son cloître décorés de guirlandes de roses pour les fêtes de Pâques et son musée qui abrite une extraordinaire galerie d’art colonial du XVII et XVIII ème siècle.
Nos pas nous mènent ensuite sur la Plaza Grande, bordée par la cathédrale et le palais du Gouverneur. Un peu plus loin, nous sommes éblouis par les ors de l’église de la Compagnie de Jésus. Une des plus belles et extravagantes églises de l’Amérique du Sud construite par les Jésuites entre 1605 et 1765. Plus de 7 tonnes d’or fin décorent les chapelles ; choeur, statues et plafond de cet édifice, montrant à la fois l’opulence de l’Eglise à cette époque et la folie dévastatrice des hommes prêts à tout pour amasser l’or.
Nous continuons ensuite par la magnifique Plaza de San Francisco, vaste place en pavée entourée de maison coloniales colorées, avant de déjeuner à l’excellent restaurant Hasta la Vuelta abrité dans un patio du palais de l’Archevêché
L’après midi, certains d’entre nous partent visiter la Mitad Del Mundo à une trentaine de kilomètres au nord du centre ville, histoire de pouvoir mettre un pied dans l’hémisphère nord et l’autre dans l’hémisphère sud ou de sauter par dessus la ligne de l’Equateur. Un musée édifié dans une tour d’une trentaine de mètres de haut permet de tout comprendre sur cette ligne imaginaire. Un pavillon français est consacré à l’expédition menée par Charles-Marie de La Condamine en 1736.
Le reste du groupe rentre tranquillement à pied à l’hôtel en traversant les parcs de La Almadela et de El EJido avant un arrêt au Mariscal Artisanal Market. Diner à l’hôtel et coucher rapide pour récupérer du décalage horaire.
Vol vers les Galapagos
Quito, Guayaquil, Baltra
Départ à 5 h du matin (et non ce n’est pas un poisson d’Avril !) pour notre vol pour les Galapagos.
À notre arrivée à l’aéroport de Baltra, nous sommes accueillis par un lézard des laves le long du tarmac et des frégates dans le ciel bleu azur.
Rencontre avec Walter, un guide francophone du parc des Galapagos depuis plus de vingt ans, qui nous accompagnera durant toute la croisière. Sa famille originaire de l’île de San Cristobal est présente depuis trois générations dans les Galapagos.
Transfert en navette pour traverser le canal de Baltra puis en bus pour traverser l’île Santa Cruz jusqu’à Puerto Ayora.
Nous embarquons sur notre catamaran l’Eco Galaxy pour le déjeuner. Installation dans les cabines spacieuses avec grandes baies vitrées !
L’après midi, nous visitons la station de Recherche Charles Darwin, inaugurée au début des années soixante. Ses fonctions principales : fournir des informations scientifiques, principalement sur les tortues géantes des Galapagos, aider le Parc National en élaborant des programmes d’éducation à l’environnement et former les étudiants équatoriens. Walter nous fait visiter les enclos servant au programme d’élevage des petites tortues puis de réintroduction dans la nature. Plus de 2000 tortues terrestres ont été ainsi réintroduites depuis les années 80.
La star de la station est « Lonesome George », la dernière tortue de l’ile de Pinta (malheureusement décédée en 2012 sans descendance).
Retour au bateau où nous effectuons l’exercice de sécurité obligatoire, avant d’appareiller pour 8 heures de navigation le long de la côte d’Isabella, la plus grande île des Galapagos (4000 km2)
Punta Moreno et Elisabeth Bay
L’immense volcan de Sierra Negra émerge de la brume matinale. On débarque en panga (nom local de notre zodiac) au cœur du champ de lave de Punta Moreno âgé de 10 000 ans. Un univers minéral et austère, certes, mais foisonnant de vie : dans les coulées de lave, des mares naturelles servent d’abris aux flamants roses, aux grands hérons bleus et à d’énormes libellules. L’après midi, balade en panga dans Elisabeth Bay.
Le manchot des Galapagos, qui survit ici grâce aux courants froids de Humboldt et de Cromwell, et le cormoran aptère, dont les ailes se sont atrophiées en l’absence de prédateurs terrestres, sont au garde à vous sur notre passage. Deux espèces endémiques ! Au fond de la baie on entre dans la mangrove où les pélicans trônent sur le haut des palétuviers. Dans l’eau, à l’abri des prédateurs des tortues marines se prélassent et quelques raies passent. Bref, ça y est ! On est bien au coeur d’un paradis pour naturalistes !
Ile Isabella, Urvina Bay et Tagus Cove
Quelques mètres après avoir débarqué sur la plage d’Urvina Bay, nous sommes accueillis par un iguane terrestre installé au milieu du sentier. Avec sa couleur tirant du jaune – orange à marron et sa crête dorsale imposante, l’iguane terrestre est bien le descendant de son ancêtre vert d’Amérique du Sud. Ils mesurent un à deux mètres, mangent des plantes, et surtout les fleurs jaunes et les fruits de l’opuntia, (cactus en forme de raquettes). Un peu plus loin, une tortue terrestre « broute » tranquillement dans une prairie. Notre première rencontre avec cet animal emblématique des Galapagos.
Autre débarquement à Tagus Cove, petite crique très prisée des pirates et des baleiniers. Les bateaux avaient pour coutume de laisser leur nom et année de passage sur les falaises de tuf et les rochers du site. Darwin à bord du Beagle y a fait relâche en 1835. Un sentier monte vers le lac de Darwin au coeur d’une savane sèche où les pinsons et merles moqueurs s’en donnent à coeur joie. On reprend son souffle sur un promontoire qui domine à la fois le lac et la baie. Magique. Un peu plus haut, on plonge dans les tréfonds de la terre en admirant les champs de lave du volcan Darwin.
Punta Espinosa et Punta Vicente Roca
Ce matin, réveil au nord est de l’ile de Fernandina, face à l’un des volcans les plus actifs du globe. Nous sommes juste au dessus du Hot spot ou « point chaud » qui a créé les Galapagos et cette île est la benjamine de l’archipel du haut de ses 300 000 ans.
Débarquement à Punta Espinosa où les iguanes colonisent le moindre rocher, à tel point que l’on risque de marcher dessus. Les plus jeunes broutent les algues à marée basse, tandis que les mâles sont capables de plonger à plusieurs mètres pour aller chercher des algues (ulves) au fond de l’eau. Les crabes rouge et bleu turquoise « zayapa » sont partout. Quant aux fous à pattes bleues, ils toisent les visiteurs avec un bel aplomb.
Retour sur Isabella, avec les hautes falaises de Punta Vicente Roca. Le bateaux est minuscule dans ce demi cratère effondré dans la mer.
En zodiac on longe la roche ou serpentent des dykes ou tubes de lave verticaux. Dans les profondeurs, on voit passer des tortues marines, des requins des Galapagos et sur les rochers des otaries à fourrures se prélassent. Un peu plus loin, des oiseaux blancs attirent le regard. Ce sont des fous de Nazca. Autrefois appelés fous masqués, ceux des Galapagos sont désormais considérés comme une espèce à part entière. La dixième pour les fous au niveau mondial.
Retour à bord de l’Ecogalaxy. A peine l’ancre levée, Carlos notre commandant nous convie à la passerelle. Quelques minutes plus tard, une sirène retentit et la passerelle est envahie par les marins grimés en pirates. C’est le passage de la ligne de l’Equateur, que l’on partage autour d’un verre, au lieu d’’être jeté par dessus bord dans le Pacifique comme cela se faisait autrefois sur le bateaux à voile !
Ile de Santiago, Puerto Egas et l’île de Rabida
Débarquement sur la plage de sable noir de Puerto Egas. Les ruines d’une maison sont les seuls témoins d’une tentative de colonisation dans les années 1920 et 1960 avec l’extraction du sel d’une mine située dans le cratère d’un cône de tuff voisin. Aujourd’hui seul un couple de mouettes des laves – l’un des oiseaux les plus rares au monde avec 400 paires – semble vivre ici loin de la folie des hommes. On marche le long de la plage jusqu’aux grottos ou grottes de basalte formant des piscines à ciel ouvert. Nous cherchons les otaries qui ont l’habitude de jouer dans ces dédales sous marins, mais elles ont décidées aujourd’hui de faire leurs belles effarouchées et ne montrent pas une pointe de leurs longues moustaches !
Autre lieu, autre ambiance avec l’île de Rabida un peu plus au sud. Ici le rouge domine avec des roches de lave riches en fer. Les flamants roses sont flamboyants dans une lagune blottie derrière le cordon littoral de sable. Sur la colline, les pinsons, merles moqueurs et gobe mouches jouent à cache cache entre les raquettes des opuntias. Sous l’eau, on aperçoit des requins de récifs et les silhouettes fuselées des otaries. Retour au bateau pour un diner toujours aussi succulent avec un ceviche de poulpe suivi d’une casolette de crevettes et poisson..
Santa Cruz : Black turtle Cove et Bachas Beach
Marée basse sur la mangrove. Départ en panga pour Black turtle Cove sur une mer lisse comme un lac.
Ici le moindre bloc de lave est couvert d’une épais tapis de palétuviers blancs et rouges formant une véritable forêt. Des fous aux pattes bleues font office gardiens lorsqu’on rentre dans ce labyrinthe vert.
Ici, le rôle de nurserie dévolue aux mangroves au niveau mondial prend toutes sa signification. Partout des tortues vertes appelées ici « tortugas negras » nagent à l’abri des prédateurs et viennent respirer paisiblement a deux mètres de nos zodiacs.
Sous les racines des palétuviers qui partent à la conquête du large, c’est un oasis pour le menu fretin de toutes les espèces de poissons. Les bébés requins côtoient des raies à points bleus. Des crabes sont aux aguets et brillent au soleil. Ici on comprend pourquoi le plateau des Galapagos et la zone maritime autour, récemment classée en réserve naturelle sont si poissonneuses.
L’après midi, on débarque sur les plages de sable blanc de Bachas. De novembre à mai, c’est l’un des plus importants site de nidification des tortues marines de toutes les Galapagos. A quelques mètres du rivage, le cordon de sable est marquée de petits piquets à chaque replat et bosse indiquant le passage d’une tortue. Ici, des volontaires des Galapagos se relaient pour recenser et protéger les tortues marines. Un petit groupe de 3 femmes sous la surveillance d’un garde du parc national est en train de déterrer délicatement des oeufs d’un nid pour faire des mesures. On a recensé plus de 180 nids ces dernières semaines. Au dessus de nos têtes, les frégates, véritables pirates des mer tournoient au dessus de nos têtes. Elles attendent le crépuscule et l’éclosion des bébés tortues pour commencer leur festin.
Retour au bateau et appareillage au soleil couchant. Un essaim d’abeilles a trouvé refuge sur les feux du bateau. Sur le pont supérieur une douzaine de frégates profitent de l’avancée de notre bateau pour nous accompagner en planant et essayer de se poser sur les radars. On pourrait presque les toucher du bout des doigts ! Instants magiques et inespérés…
Ile de Santiago, Sullivan Bay et îlot Bartolomé
Ce matin, l’Ecogalaxy a levé l’ancre vers 3h du matin. Et pour les plus matinaux d’entre nous, l’arrivée depuis le pont supérieur est inoubliable.
Dans le soleil levant, les cônes de tuff, l’aiguille torturée de Pinnacle Rock, les étendues de lave noires, la mangrove verte et les plages couleur pêche sont illuminées de mille feux. On se croirait dans un roman de Jules Verne. En plus éclairés des dernières lueurs de la pleine lune !
On met pied à terre sur les immenses champs de lave « pa hoe hoe ». Hormis quelques cactus de lave et quelques minuscules fleurs blanches, c’est un désert minéral. Ces coulées venant de plusieurs kilomètres ont entre 150 et 200 ans d’existence. Ici la lave est cordée, en forme de boyaux ou de peaux d’éléphant. On a presque l’impression de sentir la chaleur de la lave pourtant solidifiée !
Après cette balade, la plongée depuis le zodiac est une bénédiction. Un banc gigantesque de poissons s’étire le long des falaises. Trois requins à pointe blanche tournent en cercles dangereux. Plus loin, on admire des manchots des Galapagos qui passent à côté de nous comme des fusées. Les otaries à fourrure, en train de faire la sieste sur les rochers nous jettent à peine un coup d’oeil. Une fois sorti de l’eau, on se lance dans l’ascension du volcan central de Bartolomé par les quelques 280 marches de l’escalier édifié par le parc des Galapagos. C’est l’une des plus belles vues et l’une des plus photographiées de l’archipel. Une photo de groupe s’impose avec en contrebas la silhouette caractéristique du Pinacle Rock.
Ile de Santa Cruz, les « highlands »
C’est d’abord un soupir, rauque et chuintant. Puis un craquement de branches écrasées. Enfin, une tête édentée aux yeux mornes qui surgit des buissons, suivie d’une lourde carapace en forme de dôme juchée sur des pieds d’éléphant. La créature s’immobilise, observe notre petit groupe et continue à avancer au milieu des arbres couverts de lichen. Avec ses 250 kilos et son espérance de vie de plus de 150 ans, la tortue géante est la star incontestée des Galapagos, le symbole mythique de cet archipel surgi dans l’océan Pacifique il y a près de cinq millions d’années.
Depuis le port de Puerto Ayora, il faut environ 30 min de bus pour rejoindre les highlands de l’île à environ 300 m d’altitude et découvrir ces tortues géantes broutant dans les prairies. Nous sommes sur le territoire d’une ferme située en lisière du parc national. Ici les tortues (plus de 2000 a Santa cruz) vivent dans des prairies toujours vertes, parfois à proximité du bétail. En une heure de balade, on croise une dizaine de ces géantes qui ont tout leur temps devant elle. Avec Walter, on descend dans un gigantesque tunnel de lave qui s’enfonce sur plus de 200 m de long sous la terre.
Retour à Puerto Ayora pour le déjeuner.
L’après midi est libre, avec au programme webcafé pour se brancher à internet, shopping ou balade dans les rues de la ville la plus animée et touristique des Galapagos.
Ile de Floreana. Punta Cormorant, Corona del diablo et Post office Bay
Arrivée au lever du jour sur l’île de Floreana, l’île la plus méridionale des Galapagos.
Sur le pont supérieur, les frégates sont toujours fidèles et planent au dessus de nos têtes. Débarquement sur une place aux reflets verts. Des cristaux d’olivine issus d’une précédente éruption sont mêlés aux grains de sable. La lagune voisine abrite une cinquantaine de flamants roses. C’est toujours un plaisir de les admirer dans la lumière douce du matin.
De l’autre côté de la pointe rocheuse, on arrive sur une plage de sable blanc. Un héron cendré décolle. Des petits tournepierres et bécasseaux arpentent le rivage. Dans l’eau, c’est un festival de raies pastenagues. Pour éviter de marcher sur leur dard, mieux vaut trainer les pieds dans le sable. Un requin longe tranquille la plage avant de s’attaquer brusquement à un banc de poissons. Impressionnant.
Cap ensuite en zodiac, sur la « couronne du diable » à 250 m des côtes, un vieux cône volcanique érodé par la mer, hérissé de pointes basaltiques où nichent le magnifique paille en queue ou phaéton et des fous de Nazca. C’est l’un des sites de plongée les plus connus des Galapagos. Sous l’eau, on approche des poissons perroquets, des labres, des poissons anges, des chirurgiens à queue jaune et des lutjans rayés jaune et bleu. Carlos, notre commandant, aussi plongeur émérite nous montre 2 beaux requins à pointe blanche tournoyant dans une grotte éclairée de rayons lumineux par les trous dans le basalte. Magique !
Après un bon repas, on repart en kayak. Les iguanes marins reviennent vers la plage. Les otaries nous font des pirouettes et s’amusent avec le bout des pagaies. Etonnant de voir ces pinnipèdes jouer dans la mangrove ! Les tortues marines et les raies passent tranquillement sous nos embarcations. La profusion de faune sous marine est vraiment impressionnante. A l’automne dernier, le gouvernement équatorien a créé la réserve marine d’Hermandad au nord vers l’île Coco , portant ainsi la surface marine protégée autour des Galapagos à 200 000 km2.
Débarquement en fin d’après midi sur le lieu historique de Post office bay. Un tonneau en bois installé en 1793 servait de poste pour les baleiniers et les yachts de passage. Les lettres étaient acheminées au bon vouloir des bateaux qui rentraient aux Etats Unis ou en Europe. La coutume se perpétue et nous avons laissé des cartes postales en espérant un jour les voir arriver à destination !
Ile d’Española. Punta Suarez et Gardner Bay
Du large Española, sans relief apparent et couvert d’un maquis sec, ne paye pas de mine. C’est l’une des îles les plus anciennes des Galapagos et elle sera peut être engloutie d’ici quelques millions d’années. Mais pourtant aujourd’hui c’est un paradis pour les naturalistes. Pour débarquer sur la petite jetée de basalte, il faut déjà dégager (poliment) les otaries squatteuses. Des iguanes marins à la robe rose s’affairent et s’affrontent dans le sable pour préparer leurs nids. Le chemin débouche sur une ligne de falaises colonisées par les fous à pattes bleues et les fous de Nazca. On déambule à quelques mètres d’eux. Certains couvent leurs oeufs. D’autres s’occupent déjà de leurs oisillons. Des mouettes à queue d’aronde surveillent le large. Un magnifique paille en queue patrouille le long des falaises. Española est aussi connu pour abriter la seule colonie d’Albatros des Galapgos qui reviennent pour s’accoupler sur cette île d’avril à décembre après 6 mois d’errance en mer. Mais les alizés n’étant pas encore établis, nous n’avons pas la chance de voir les premiers arrivants. Retour sur les falaises où l’on pourrait passer des heures à observer cette volière naturelle avec en contre bas des trous souffleurs dans le basalte où l’eau de mer est vaporisée jusqu’à 25 m de hauteur.
Dernière sortie « snorkelling » au pied d’une falaise. On longe un tombant impressionnant de 30 m de fond. Des grottes de basalte servent d’aire de jeux aux otaries qui font leur cirque sous nos yeux. Des bancs de poissons chirurgiens font leurs opération sur les récifs.
Après midi détente à Gardner Bay, l’une des plus belles plages des Galapagos. Des dizaines d’otaries paressent voluptueusement sur le sable blanc sur plusieurs kilomètres. Dans les buissons, les merles moqueurs d’Española (endémique), les pinsons chanteurs et pinsons de terre à petit bec s’en donnent à coeur joie. Ici, le parc national des Galapagos mène un programme de réintroduction des tortues à selle de cheval d’Española pratiquement disparue dans les années cinquante. Ces derniers jours, le parc vient d’en relâcher 86 – âgées de 4 ans. Certains d’entre nous rentrent à la nage au bateau ancré à 800 m. A la nuit tombée, on est surpris de voir 4 ou 5 beaux requins tourner autour des coques de notre catamaran. Notre dernier soir se clôture par le cocktail du commandant et nous trinquons avec tout l’équipage à ce fantastique voyage.
Ile de San Cristobal
Débarquement à 8 h pour visiter le centre d’interprétation de San Cristobal. Des panneaux d’information relatent l’histoire des Galapagos et leur évolution en terme démographique et environnemental.
Un dernier coup d’oeil aux otaries du port et au malecon de Puerto Baquerizo Moreno, la capitale administrative de l’archipel et nous partons pour l’aéroport et le vol pour Guyaquil. Certains (chanceux) continuent leur voyage en Equateur. Les autres repartent pour une nuit d’avion vers la France ou la Suisse. Hasta luego los Galapagos !
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