Marianne Duruel
Coordination et Photographie
26 octobre
6 novembre 2016
Du 26 octobre au 6 novembre 2016
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Départs variés pour tous rejoindre les terres africaines…
Nous nous retrouvons à Johannesburg et, après un café salvateur, embarquons pour la dernière étape vers le Zimbabwe. Arrivée à Victoria Falls, une « douce » température nous accueille… Ici, c’est l’été. Notre survol a révélé une grande sécheresse et seul le fleuve Limpopo a dessiné quelques « écharpes » vertes sur le paysage… Mais à Victoria Falls, flamboyants et jacarandas sont en fleurs dans une débauche de rouge et de bleu-violet. Pour l’heure, nous nous installons pour profiter de notre charmant A’Zambezi River Lodge. Il étale sa douce verdure et sa piscine sur la rive sud du Zambèze. Puis, nous embarquons pour notre croisière au coucher du soleil sur le Zambèze. À Victoria Falls, les célèbres chutes génèrent un « certain » trafic sur le fleuve mythique mais la magie du lieu opère. Il faut dire que la faune y met du sien… Une belle femelle crocodile du Nil garde son nid consciencieusement.
Les oiseaux sont de la partie: jacanas, grandes aigrettes, becs ouvert, oies ou ouettes d’Egypte, martin-pêcheur pie, milan parasite, cormorans à poitrine blanche, oedicnèmes vermiculés, vanneau à tête blanche… Un couple de hérons Goliath nous gratifient d’un beau spectacle: parade nuptiale à grands renforts de battements d’ailes… Les hippopotames sont également là en famille, tout comme les éléphants. Le spectacle est particulièrement réussi chez ces derniers. Un jeune, très amateur de bain, manifestement, mange des joncs de sa « baignoire »… La matriarche et un groupe de femelles sont en arrêt sur la rive: plusieurs éléphanteaux sont en train de téter…
Les adolescents s’agitent sur la berge pendant ce temps. Puis, tous ce petit monde boit, descend dans l’eau et remonte sur la rive un peu plus loin. Soudain, une grande agitation règne dans les buissons… C’est un combat de mâles! Mais amical… les photos révèleront des entrelacements de trompes, de contacts amicaux et pas la moindre trace de musth… C’est très spectaculaire, à grands renforts de gerbes d’eau, puis les deux compères remontent calmement… Du coup, le soleil s’est couché tout seul…
Après un agréable dîner, cette journée se termine par un coucher rapide… Elle fut bien remplie… Bienvenue en Afrique!
Nous commençons notre journée tranquillement par un paisible petit-déjeuner à la carte au bord du Zambèze. Puis, frais et dispos, nous prenons la route pour le Botswana. Le paysage de savane sèche n’est que rarement ponctué d’arbres verts. Quelques acacias réussissent cet exploit lorsqu’ils sont situés dans le lit de rivières temporaires et que la nappe phréatique n’est pas trop profonde. En chemin, une famille d’éléphants se repose à l’ombre d’un grand acacia et une girafe se nourrit à peu de distance de la route. Une famille de babouins s’active également, mais globalement tout est plutôt calme… Nous évoquons en chemin, le Zimbabwe et le Botswana dont les histoires et les économies sont vraiment tellement différentes… Le passage des frontières se fait très rapide et Kazungula et ses cohortes de camions laissent la place à Kasane. Cette fois, nous sommes sur une rive du Chobe. Notre lodge retentit de chants d’oiseaux, un phacochère s’y régale d’herbe tendre, papillons et libellules font des passages fugaces… Après notre déjeuner-buffet, différents choix s’offrent à nous: certains optent pour la piscine, d’autres pour la sieste ou un safari-photos dans le parc. Nous nous retrouvons tous pile à l’heure pour notre premier safari 4X4 dans le Parc national de Chobe. L’arrêt « passage au poste » de contrôle nous permet de tester l’efficacité des grandes incisives des hippopotames, de vrais poignards… et d’observer la structure d’un crâne d’éléphant avec ses petites cavités osseuses creuses diminuant ainsi le poids d’un ensemble constitué de la trompe, les défenses et la tête… Puis, c’est parti! Le paysage est terriblement sec et semble au premier abord inhabité. Mais, à bien y regarder, il y a des habitants. Nous faisons un arrêt pour profiter de la perspective sur le Chobe, ses méandres et ses îlots. Et, là, nous découvrons où sont tous les habitués du lieu. Des quantités de petites silhouettes sont très occupées à manger, à boire, à se baigner, se vautrer dans la boue, s’estimer en terme de puissance ou de disponibilité sexuelle pour les mâles. Mais revenons à notre progression, en faisant des photos de la hauteur, nous sommes surveillés par un calao à bec jaune, qui, à mi-hauteur dans un buisson, le bec entrouvert, tente d’échapper à la chaleur… Puis, nous nous trouvons sur le chemin de notre première famille d’éléphant. Ils sont manifestement pressés d’aller à l’eau. Tout près de là, des koudous mâles avec leurs imposantes cornes torsadées dégustent des feuillages tranquillement. En contrebas, des girafes sont en train de boire. Nous assistons à la laborieuse descente de la grande bête qui écarte ses antérieurs par à-coups après avoir longuement scruté les alentours pour être sûre de l’absence de prédateurs comme les lions, à proximité. L’une des plus grandes, un beau mâle s’approche d’une femelle en train de boire. Il la renifle discrètement tandis qu’elle est baissée, va un peu plus loin, lève la tête bouche entrouverte, lèvres retroussées. Il est, en fait, en train de pratiquer le « flehmen », l’étude des phéromones, indicateurs de proximité de la période de fertilité de la belle indifférente. Il semble dubitatif et s’éloigne. Plus loin, une matriarche descend avec toute sa famille serrée autour de tout petits individus: les éléphanteaux derniers-nés de la famille. Et en matière de nouveau-né, celui d’une famille qui remonte bat tous les records de fragilité. Ce tout petit doit avoir 4, 5 jours. Sa démarche est encore hésitante, il reste sans cesse en contact, par la trompe, avec sa mère. Cette fameuse trompe dont il ne sait absolument pas comment se servir et qui, pour le moment, semble l’encombrer plus qu’autre chose… Pourtant, c’est grâce à elle, doucement glissée sur le flanc de sa mère qu’il aura accès à la tétée… Il fait la joie de tout le groupe. Soudain, un reflet roux brille sous les buissons: une petite mangouste pressée disparait un peu plus loin. Le « ballet » continue.
Impalas par dizaines, koudous, girafes montent et descendent. Cependant, les plus nombreux et de loin, sont les éléphants. Les familles plus ou moins importantes se mêlent les unes aux autres, de grands mâles les rejoignent au bord de l’eau. Le troupeau semble gigantesque. Mais quand les matriarches annoncent le départ, tous les petits groupes familiaux se reforment. De longues rangées d’éléphants cheminent sagement derrière. Leurs silhouettes se reflètent dans l’eau. Le spectacle est superbe mais prend parfois une tournure dramatique. Nous passons plusieurs fois à côté d’os ou de restes de carcasses. Et tout au bord de l’eau, une grande matriarche sent une grande masse inerte et tente de la remettre debout en poussant avec son pied, sans succès. La grande bête est bien une carcasse sans vie… Le groupe familial reste un peu autour puis, résigné, s’en va… Un peu consternés, nous poursuivons notre trajet. Plus loin des damalisques paissent paisiblement. Mais, bientôt, toute une agitation règne sur notre rive. Les cobes à croissant et les impalas sont sur le qui-vive. Et… Nous les voyons: ils sont deux, des lions!!! En fait, il s’agit d’une lionne et un jeune mâle. Il tente, mais sans conviction, de s’attaquer à une famille de phacochères. Raté! La mère et les 4 petits, queue dressée, oreilles rabattues courent de toutes leurs forces… Finalement, une observation plus attentive révèle des estomacs bien remplis et des barbiches trempées après avoir bu… L’histoire évoquée par notre chauffeur est celle d’un buffle abattu la veille et devenu « buffet à volonté »… Ils remontent se coucher près de buissons. Un autre jeune mâle et une autre lionne en sortent. Ils sont de toute évidence pressés de boire, mais jouent un peu en chemin. Finalement, il faut prendre la piste du retour et le coucher du soleil nous accompagne… Une bien belle journée!
Aujourd’hui, safari du petit matin, la température est idéale. Le parc de Chobe est incroyablement calme par rapport au « trafic » intense d’hier soir. Notre premier arrêt se fait avec vue plongeante sur le Chobe et… le Zambezi Queen qui brille au soleil. La lumière rasante du matin magnifie le paysage. Des impalas, toutes auréolées de lumière, prennent leur petit-déjeuner de pousses d’herbe couvertes de rosée. Certaines vont boire avec mille précautions. Un peu plus loin, une hyène tachetée nage. Là, les impalas sont beaucoup moins tranquilles… Elle vient sans doute d’aller boire. Un hippopotame, yeux mi-clos, est vautre dans sa « baignoire » personnelle.
Un marabout, une ouette d’Égypte et un chevalier lui « tiennent compagnie ». Ici la cohabitation rapprochée est de mise. Dans la mare suivante, deux ibis tantales et une spatule pêchent sous l’oeil distrait d’un vanneau armé. Personne ne se gêne car chacun a un menu et une technique différentes. Les ibis fourragent dans la vase, la spatule « balaie » la mare à grands renforts de mouvements circulaires. Ce balayage régulier leur permet, grâce à de petits capteurs au bout du bec, de détecter les petits animalcules dont ils se nourrissent.
Notre piste nous amène au lieu de l’éléphant trépassé. Là, nous avons droit à une scène d’anthologie: des crocodiles sont à l’oeuvre dans leur opération « nettoyage », mais ils ne sont pas seuls. Il y a aussi des hippopotames qui s’affairent au niveau de la carcasse. Incroyable! Ces herbivores, qui quittent leurs plans d’eau ou rivières pour aller se nourrir de graminées le plus souvent la nuit, sont manifestement intéressés par la carcasse… Une femelle et son jeune approchent. Elle signifie aux crocodiles sa puissance en ouvrant sa gueule et exhibant ses incisives. Finalement, deux crocodiles énormes et trois hippopotames « gardent » la carcasse. Ils la lèchent. Ils attendent de toute évidence que les crocodiles l’entament. Ce phénomène de consommation de viande par des hippopotames avait été observé au niveau de la rivière Mara, au Kenya. Cette rivière est le siège de la célèbre migration des gnous entre la Tanzanie et le Kenya. L’immense troupeau doit traverser la rivière Mara au péril de leur vie. Beaucoup la perdent, il y a donc de nombreuses carcasses à disposition. Les crocodiles festoient mais parfois, de manière exceptionnelle, des hippopotames ont été pris en « flagrant délit » de consommation de viande. Cela va être le cas ici! Des marabouts attendent leur tour. Certains, les pieds dans l’eau des « baignoires » à hippopotames, avec des ibis tantales et des ouettes d’Égypte. Quelques pintades de Numibie posent aussi… Pour les photographes, les clichés suivants concernent des animaux un peu différents: les lions. Après avoir poussé notre exploration plus loin, les lions sont au rendez-vous. Couchée au pied de buissons, une belle lionne nous regarde puis se rendort. Un peu plus loin, parfaitement étalés, un lion dans la force de l’âge est une femelle dorment à l’ombre. Mais, ils ne sont pas seuls: une lionne et deux jeunes, deux lionnes et trois autres jeunes… Une des deux femelles a les deux pattes avant et le menton posé sur le postérieur d’un des petits… Le beau mâle à la crinière foncée se dresse soudain, encore tout ensommeillé. Il étudie les alentours puis se laisse retomber… Beau portrait de famille! Les deux jeunes mâles observés la veille sont à peu de distance, on comprend mieux l’étude de voisinage du maître des lieux… Pour nous, le chemin du retour nous fait croiser toute une famille d’éléphants en pleine sieste, elle aussi. Tout le petit monde se repose à l’ombre d’un acacia sauf deux petits polissons… Quel safari! Retour au lodge, c’est un vrai plaisir que de s’attabler devant un copieux brunch, encore tout imprégnés de l’ambiance de la brousse… Étape suivante, l’Okavango, le long survol de terres asséchées et assoiffées pour finir sur ce qui est très nettement l’oasis de cette région est l’illustration parfaite de ce qu’est le delta à cette saison. Étrangement, une fois établis dans notre paradisiaque lodge, le vert nous parait normal… Cet après-midi, balade en mokoro, les girafes de l’accueil sont toujours là. Nous glissons maintenant parmi les joncs, hirondelles et martinets viennent d’arriver après avoir quitté l’Europe. Des touristes… Nous recherchons les petites grenouilles arboricoles appelées « grenouilles cloches » car les nuits du marais sont bercées par leurs « tintements ». Aux heures chaudes, elles sont blotties sur une tige de jonc ou de papyrus. Leur corps est alors blanchâtre à cause du soleil cuisant. Le soir venu, tel un petit caméléon, elles s’habillent en foncé pour chasser plus aisément les moustiques… La lumière est belle, nénuphars de jour et de nuit se reflètent dans l’eau. Le gonolek des marais commente notre passage de son chant caractéristique…
Des libellules diverses et variées tant en taille qu’en couleurs font un vrai ballet aérien. Quel calme!…
Après le repas des éléphants et des babouins… Nous embarquons pour « l’île des buffles » où nous allons faire notre randonnée d’observation. Nous naviguons entre joncs et papyrus, dont certains sont en fleurs. Un minuscule petit martin-pêcheur huppé, le « malachite » des anglophones, fait l’objet de toute notre attention… Puis, c’est le tour d’un crocodile de bonne taille qui régule sa température interne sur la berge avec sa gueule ouverte. Bon, pas de bain… Quelques méandres plus loin, nous débarquons.
Les deux petites colonnes s’ébranlent, chacune dans une direction. Nos guides décryptent empreintes, traces, restes pour nous. Un « chewing gum » d’éléphant par exemple. Ce dernier mâche longuement les rigides feuilles de palmier pour en extraire le jus puis les recrache. Un guêpier nain fait de la voltige à nos côtés, il chasse les insectes en plein vol. Un tronc de marula « raconte » toute une histoire. Des éléphants sont venus s’y gratter le dos. La boue séchée en atteste. Ils ont dégusté un peu d’écorce. C’était pour atteindre le cambium, la couche dans laquelle circule l’eau et les sels minéraux pompés par les racines de l’arbre. Pour l’arbre, c’est synonyme d’attaque par les insectes. Quand le tronc n’est plus protégé par l’écorce, les insectes y pondent. Leurs larves se développent et mangent le bois. Petit à petit le tronc se fragilise et, sous le poids de sa cime, finit par s’effondrer. Un peu plus loin, des tisserins à tête noire sont en pleine dégustation. Accrochés aux fleurs de « velours » lie de vin sombre de l’arbre à saucisses, ils en consomment avec application le nectar. Voilà de bons pollinisateurs… Sous l’arbre, plein de petites empreintes d’impalas et quelques fleurs tombées racontent l’histoire d’un repas pris au petit matin. Ces fleurs sont très recherchées… Tout comme les fruits d’ailleurs: les girafes les aiment petits et tendres, cueillis dans l’arbre, les hippopotames les aiment mûrs, donc au sol…
Les babouins savent s’y pendre pour les détacher (observé au lodge) ou attendre qu’ils tombent. Ils les décortiquent pour en extraire les graines. Ces fruits ne sont pas consommés par la population au Botswana mais au Zimbabwe, oui. Au pied d’une petite butte coiffée d’une termitière bée un beau trou. Il s’agit du travail de l’oryctérope. Cet animal nocturne à l’étrange apparence: corps et queue un peu façon kangourou, tête de cochon et oreilles d’âne, possède des griffes puissantes qui lui permettent de creuser le sol, même dur. Sa nourriture est constituée de termites qu’il engloutit rapidement après que ces derniers se soient collés à sa longue langue. Il va utiliser ce trou pendant 2 ou 3 jours, le temps de consommer l’essentiel du contenu de la termitière. Puis, il réitère l’opération.
Le trou laissé vacant devient un excellent abri de jour pour le porc-épic, de nuit pour le phacochère. Il peut également servir de terrier pour les hyènes et les lycaons au moment des naissances. De petits entonnoirs, au sol, sont l’oeuvre des fourmilions. Cet insecte creuse l’entonnoir dans le sable et s’enfonce au fond. Il attend les vibrations engendrées par la présence d’une proie, souvent une fourmi. Celle-ci ne peut plus remonter et finit dévorée par le propriétaire des lieux. Cet insecte, petite pastille grisâtre équipée d’antennes fines et de pinces, deviendra une sorte de hanneton… Au pied d’un marula, il reste de petites « noix » rondes, les noyaux des fruits. Ces fruits, en cas de consommation excessive lorsqu’ils sont très mûrs, sucrés, devenus alcoolisés par fermentation, donnent lieu à des scènes comiques chez les babouins, éléphants, girafes dont les démarches et tenues laissent sérieusement à désirer. Ce fruit sert à fabriquer l’Amarula, un alcool proche de la crème de whisky. En ce qui concerne le noyau du fruit, il est ouvert par les écureuils qui s’en régalent. Le contenu, écrasé, donnait une sorte de margarine utilisée par la population locale. Bientôt, nous repérons un groupe d’impalas en train de s’alimenter au soleil. Proches d’eux, 3 koudous mâles, aux belles cornes torsadées, sont tranquillement à l’ombre. Il faut dire que leur pelage foncé ne joue pas en leur faveur. Les impalas sont beaucoup moins tributaires de l’ombre car leur robe est plus claire. De plus, un remarquable système de thermorégulation sanguine par les sinus leur permet d’éviter la « surchauffe » du cerveau. Le crâne d’un buffle nous permet d’observer ses puissantes molaires. Elles sont parfaitement adaptées au fait de triturer l’herbe coriace. Il reste peu d’os de la carcasse du grand animal car les hyènes sont passées par là… Leurs puissantes mâchoires leur permettent de broyer les os, d’où des excréments caractéristiques tout blancs. Et, en cas de disette, après la pluie, elles peuvent encore consommer de vieux os de 2 ou 3 ans… Un peu plus loin, elles ont signé leur passage d’empreintes récentes. Elles sont bien caractéristiques par rapport à celles d’un jeune lion, par exemple. On voit bien deux griffes devant et un coussinet double à l’arrière. Chez le lion, le coussinet est triple. Un éléphant est passé tout près. En revenant vers le bateau, le sol est creusé par endroits. Des éléphants les ont faits pour se nourrir de racines de graminées, plus riches que les herbes archi sèches en cette saison. Nous rentrons pour un plantureux brunch suivi, au choix, de sieste, piscine ou « safari photos » sur le site du lodge où le spectacle ne manque pas. Une causerie et un goûter plus tard et nous voilà repartis pour une croisière d’exploration du célèbre marais.
Dernière petite croisière pour profiter un maximum du lieu… Un petit martin-pêcheur pie est en pleine partie de pêche. Il a la particularité, par rapport aux autres martins-pêcheurs, de profiter de l’assistance de jeunes de la couvée précédente pour la reproduction suivante, aussi bien pour couver que nourrir les oisillons. Cela leur assure un plus grand succès. Puis, nous observons longuement un couple de marouettes à bec jaune en plein petit-déjeuner. Très afférées, elles explorent la berge, les nénuphars, les joncs sur lesquels elles s’accrochent pour guetter. D’habitude très craintives, celles-ci sont trop occupées pour ça. Voilà un nom d’oiseau que ceux et celles qui ont immortalisé cette scène, n’oublieront pas… Un butor blongios est surpris dans un petit renfoncement de roseaux où il a, de toute évidence, construit son nid, à cette saison. Le cri caractéristique des oedicnèmes retentit régulièrement. Il est facile à reconnaître: on dirait que l’oiseau n’a plus de pile pour le finir… Un éléphant vient juste de traverser et sa grande silhouette disparait au loin. Un coucal se sèche. Une aigrette ardoisée nous laisse largement le temps de profiter de sa gracieuse démarche. Après un dernier méandre, la berge s’ouvre en une plaine inondable. De nombreux cobes Lechwe roux de tous âges sont là. Un mâle tente de séduire une femelle: il avance une de ses pattes avant et la pose sur la belle qui s’éloigne un peu avec indifférence… Quelques bouchées d’herbe, mine de rien, et la scène reprend. Les petites antilopes des marais sont vraiment nombreuses, avec beaucoup de femelles et des jeunes de 4,5 mois. Trois jeunes venus boire sont surpris. Puis, un beau mâle aussi, il nous occupe un certain temps. En effet, il remonte la berge et, ce faisant, rentre sur le territoire d’un autre mâle absolument pas prêt, manifestement, à cette intrusion. Nous pouvons voir cette technique un peu spéciale de course de l’ongulé aux pattes avant plus courtes que celles de derrière. Cela donne une course étrange mais leur donne une incroyable puissance pour s’arracher du marais poussé par leurs puissantes pattes arrière pour s’arracher des griffes d’un prédateur. Bon, l’avion nous attend, il faut bien rentrer au lodge. De retour à Kasane, nouveaux paysage et nouvelles découvertes, nous embarquons sur le Zambezi Queen, non sans avoir « profité » des traditionnels « tamponnages » de passeport… L’accueil à bord nous met de suite dans l’ambiance: chaleureuse sur fond de gigantesque troupeau de buffles. À peine sommes-nous installés dans nos cabines respectives que la navigation commence. Et, avec elle, l’ »Arche de Noé » africaine s’offre à nous. D’abord, toute une ligne d’ouettes d’Égypte semble marcher sur l’eau… Et, le festival commence: d’énormes crocodiles du Nil, gueule ouverte pour ventiler et réguler leur température interne. Impressionnant! Sur les rives et îlots, ils sont là: hippopotames, impalas, pukus, cobes Lechwe, cobes à croissants, phacochères, damalisques et d’innombrables éléphants… Des groupes de mâles, par 3 ou 4, se nourrissent. Nous les voyons déterrer les touffes d’herbe à grands renforts de coups de pied. Puis, ils les secouent pour en faire tomber le sable et les graviers, évitant ainsi de s’user les dents. Sur la rive bordant le Parc National de Chobe, les grandes matriarches mènent leurs petites familles au fleuve. La famille se déplace en ligne, les plus grandes devant et derrière, les derniers nés, bien protégés au coeur du petit groupe. Parfois, les bébés sont tellement collés à leurs mères qu’on ne les voit qu’au dernier moment… Pour les amateurs d’ornithologie, les oiseaux ne sont pas en reste. Incroyablement proches les uns des autres, ils s’activent. Le majestueux aigle pêcheur africain ou pygargue vocifère donne de la voix pour signifier aux voisins son territoire. Les becs ouverts ressortent régulièrement des escargots. Les grandes aigrettes, aigrettes garzette ou neigeuse, hérons goliath, cormorans des roseaux, anhingas, ibis tantales s’en prennent aux petits poissons. Certains ont parfois les yeux plus gros que le ventre et avaler le poisson peut se révéler une affaire difficile.
Plus discrets de par la couleur de leur plumage et leur taille, les oedicnèmes et chevaliers se fondent sur les berges. Bref, le spectacle est total! Demain, l’exploration rapprochée commence…
Le temps semble comme suspendu, le jour se lève sur le Chobe. Sa surface est un véritable miroir où le ciel se reflète parfaitement.
L’astre éclaire progressivement l’ensemble en une douce symphonie pastel. C’est l’heure où les oiseaux reprennent peu à peu leur activité.
Pour le photographe attentif, c’est le moment d’ »attraper au vol » quelques beaux clichés de survols éclairés d’en dessous… Bientôt, les berges reprennent vie et les vanneaux armés donnent de la voix. Notre croisière matinale commence avec quelques volatiles et crocodiles. Puis elle se peuple de dizaines d’individus bien plus imposants: un grand troupeau de buffles broute sur l’île que nous longeons.
Un gros mâle solitaire, certainement âgé, se rafraîchit en partie couché dans l’eau à côté d’une aigrette et d’un anhinga qui sèche. Des quantités d’impalas broutent un peu plus loin. Tandis que sur l’autre rive, côté Namibie, des troupeaux de… vaches paissent paisiblement.
Côté Parc National de Chobe, les rencontres se succèdent. Un héron Goliath marche à grande enjambée sur la rive. Le plus grand des hérons a réellement une belle prestance. Les varans du Nil sont nombreux. L’un deux nous fait une démonstration de ses capacités à pénétrer et sonder les nids des martins-pêcheurs creusés dans la berge pour leur voler leurs oeufs. Après avoir étudié la dangerosité de notre présence, il glisse entièrement son corps dans le trou, en ressort et continue sa prospection, guidé par les informations fournies par sa langue bifide. Plus loin, le festival des éléphants commence… Quelques grands mâles sont en plein petit-déjeuner juste sur la rive au-dessus de nous. Leur technique est très maîtrisée. Ils déterrent les touffes d’herbe à coups de pieds, les secouent vigoureusement pour en faire tomber sable et graviers et… enfournent. Sortant du parc avec détermination, des matriarches concentrées conduisent leur famille vers les meilleurs sites pour boire, se baigner et faire les soins de peau, sans risques pour les derniers nés de la famille. Le vieux buffle mâle solitaire porte les traces d’une vie hasardeuse dont sa queue a fait les frais… Des quantités d’impalas lui tiennent compagnie.
Toute une famille d’hippopotames est de sortie. Ils broutent l’herbe encore « fraîche » en compagnie d’éléphants. Encore un bel exemple de cohabitation! Certains hippopotames jugent plus prudent de repartir à l’eau. D’autres continuent leur sieste. Un grand mâle porte une énorme cicatrice récente, preuve, s’il en fallait une, de la violence des combats entre mâles. Un peu plus loin, sur l’autre rive, une famille d’éléphants a traversé. Les femelles adultes mangent tandis que les petits tentent de téter ou jouent entre eux. L’un des éléphanteaux se couche, que dis-je, se vautre dans l’herbe fraîche d’une petite dépression. En ces jours de sécheresse, les secteurs plus humides et les graminées tendres du bord sont de toute évidence recherchés… Un peu plus loin encore, une grande famille est descendue boire. Dans le groupe, alors que l’essentiel de la famille remonte, un éléphant, en marche arrière, se jette dans le Chobe. C’est un grand amateur de bain. Il s’y donne avec enthousiasme, fait du sous l’eau… Soudain, Godfrey accélère: un troupeau s’est mis à traverser… Dans un joyeux désordre, têtes, trompes petites et grandes, telles des tubas ou posées sur les croupes des plus jeunes s’entremêlent dans une débauche de remous et d’éclaboussures. La matriarche, toujours en tête en cas de danger potentiel pour sa famille, garde la trompe en permanence dressée, elle étudie le moindre risque… Les tout-petits sont au centre de la « mêlée », protégés par les plus grands. Dans le Chobe, il y a des crocodiles… Finalement, toute la famille arrive à bon port. Commence alors l’opération bain de boue, avec plus ou moins d’adresse suivant l’âge… La rive devient un vrai spa… Pour ce faire, il faut faire s’écrouler de la terre de la rive dans l’eau, parfois couché dessus pour plus d’efficacité puis il faut écraser le limon, l’agiter, le triturer pour obtenir une belle boue bien liquide. C’est prêt! Il suffit alors de s’asperger à grands coups de trompe de boue: à droite, à gauche, dessous, dessus… Là aussi, succès différent suivant l’âge, réussir à gérer sa trompe avec précision est un des challenges des jeunes… Et, après il faut monter sur la berge, pas toujours facile en fonction du chemin…
Deux familles sont maintenant chacune sur un îlot et là, nous assistons à une scène étonnante. Un éléphanteau, suivi par sa mère, repartent en arrière, traversent seuls un bras d’eau et vont rencontrer ceux de l’autre îlot. Peu de temps après, toute une partie de l’autre groupe traverse à la suite du petit et de sa mère qui rejoignent leur groupe familial. Ceux-là sont tous manifestement du groupe et ont envie d’être ensemble: les éléphants sont des animaux vraiment très sociaux et amicaux! Les bébés des 2 groupes s’amusent ensemble et certains délibérément toujours avec le ou la même… La grande matriarche avec une défense dans chaque sens est la matriarche de l’un des 2 groupes. Ouf, nous ne l’avions pas croisée en juillet… Nous regagnons finalement le Zambezi Queen, il faut bien manger… Non sans avoir fait un petit stop pour un autour noir de toute beauté… Le « show » continue lors de la croisière-safari du coucher du soleil!
Nouveau safari en 4X4 dans le Parc National de Chobe, cette fois-ci, le début est en bateau. Nous quittons la Namibie pour aller explorer l’autre rive, au Botswana. C’est la saison de l’écobuage et de gigantesques panaches de fumée s’élèvent dans le ciel namibien. C’est essentiellement fait par les éleveurs pour favoriser une repousse rapide de l’herbe aux premières pluies, sur un sol enrichi par les cendres. C’est une pratique ancestrale mais qui se discute… Nos premiers éléphants se reposent sous un arbre. C’est l’heure plutôt calme pour eux.
Nous débouchons sur la vallée du Chobe. Les impalas et les phacochères sont en plein repas et les cobes à croissant, couchés tranquillement, ruminent. Des marabouts digèrent, certains au repos complet, pattes pliées au sol à 90°. D’étranges « Shadocks »… Un rollier à longs brins est en pleine chasse aux insectes. C’est un gros avantage pour les photographes. En effet, il présente déjà un beau plumage perché. Mais se surpasse au décollage dans une débauche de turquoise. Mais, mais, mais… pas facile de saisir le moment… Un peu plus loin, à l’emplacement de la carcasse du pauvre éléphant, il ne reste que fort peu de chose. Par contre, les charognards sont en nombre… D’énormes crocodiles, selon les prérogatives hiérarchiques, vont et viennent entre les restes et l’eau. Le ventre bien rempli, ils sont encore plus impressionnants.
Ils se fraient un passage parmi la forêt de pattes des marabouts. C’est l’espèce dominante. Ils finissent les tout derniers restes avec les vautours charognards dont le bec effilé est parfaitement adapté pour finir les tendons et le moindre petit morceau comestible. Tous ces volatiles s’agitent à grand renfort de battements d’ailes… Pas des plus sympathiques, mais spectaculaire… Nous redémarrons, vers une charmante girafe constellée de piques-boeufs à bec rouge très affairés… Le déparasitage la laisse parfaitement impassible. Un autour noir nous observe. Son mimétisme est parfait. Plus loin, une famille de koudous, femelles et jeunes, se saisissent délicatement des quelques feuilles vertes qu’ils trouvent tout au bord de la piste. Un jeune mâle aux toutes petites ébauches de cornes est vraiment très proche de nous. Les zèbres de Burchell ont, eux, la stratégie de se nourrir de graminées sèches, très loin des buissons derrière lesquels des lions pourraient éventuellement les attendre. Par contre, nous, nous les cherchons les grands prédateurs… Sans succès!
Une outarde Kori nous occupe un peu. Elle cherche un buisson ombragé. L’heure est à la sieste: deux gros phacochères mâles dont la seule réaction à notre arrivée est d’ouvrir un oeil et de le refermer aussi vite… Un message de notre autre véhicule signale un lion repéré.
Par rapport à la fois précédente, il est bien loin, se lève et se recouche à l’ombre derrière un arbre: vision fugitive… Nous reprenons la piste, encore des koudous, girafes et quelques raretés: des antilopes rouannes, d’abord. Et, des buffles par dizaines et dizaines autour de la moindre ombre de tous les buissons environnants nous surveillent avec attention. Mâles, femelles, bufflons sont prêts à réagir au moindre signe suspect, synonyme de danger. Les buffles sont des animaux qui savent parfaitement unir leurs forces contre un adversaire, jusqu’à, parfois, mettre en déroute une puissante troupe de lions. Si on compte tous ceux actuellement sur les rives et îles du Chobe, ajoutés à ceux-ci, ils sont des centaines… Pour finir ce riche safari, nous croisons d’abord la route de tout un troupeau d’hippotragues noires aux superbes cornes recourbées vers l’arrière. Eux aussi vont s’installer à l’ombre des buissons. Puis les antilopes rouannes sont aussi là, en nombre. Elles, aussi, ont de belles cornes, quoique sans aucune mesure avec celles des hippotragues noires. Mais, par contre, au concours des plus longues oreilles, elles sont gagnantes et de loin. À tel point qu’un jeune mâle, dont les cornes sont cachées par ses oreilles, a, vu de dos, la silhouette d’un… âne… tant elles sont longues… Vu de face, le portrait est tout autre! Enfin, « cerise sur le gâteau », une famille d’éléphants menée par une très belle matriarche arrive juste dans l’axe de nos 4X4.
Nous nous arrêtons. La famille, parfaitement en ligne, continue sa progression vers nous, silencieux et respectueux. Nous percevons les sortes de gargouillis d’estomac, seule partie du spectre des infrasons des éléphants audibles par l’oreille humaine. Tout en avançant, trompe orientée droit vers nous, elle nous étudie. Elle a ses raisons: un tout petit éléphanteau de quelques jours est caché entre les pattes d’une des femelles… Tout concentré, le petit est sans conteste la star de la matinée…
Dans l’après-midi, un soudain orage accompagné de trombes d’eau se déclenche. Tous les buffles voisins du Zambezi Queen se mettent en route, dos au vent, vers l’abri des arbres du parc. Dans le troupeau le plus proche, je compte 223 têtes… Impressionnant!
Départ en croisière, avec le Zambezi Queen, vers le village de Kasenu, puis nous embarquons sur notre annexe. Nous naviguons sur une partie du fleuve nouvelle pour nous. Le paysage est globalement plus sec. Le long des berges, dont le bord est plus haut, on voit de nombreux trous. Ce sont ceux des nids de martins-pêcheurs et de guêpiers carmins, parfois agrandis par l’exploration de varans du Nil en quête d’oeufs… Un arbre attire notre attention. Il sert de nichoir et de dortoir à bien du monde. Un couple de martins-pêcheurs géants occupe les branches basses. Cachés dans le feuillage, de timides hérons à dos vert et des bihoreaux se partagent l’arbre. Encore une courte navigation et nous arrivons au village de Kasenu. Une centaine d’adultes y vivent et 36 enfants. Tous les petits en âge d’être scolarisé vont à l’école au village d’en face. On vit ici de la pêche dans le Chobe, d’un peu d’agriculture et d’élevage. La base de l’alimentation est le maïs, le plus souvent sous forme de polenta. Les protéines sont fournies par les poissons: brèmes, poissons-tigres…
Chaque petite maison est en terre battue sur armature de bois et, malheureusement, couverte de tôle ondulée… le pire quand il fait chaud… Elle est structurée avec une cour fermée par une palissade de joncs séchés. Dans cet espace, on fait à manger, on cultive le jardinet familial: 2 ou 3 pieds de tomates, des oignons, des choux… Un papayer fournit quelques fruits. Un plus grand espace est prévu pour le jardin collectif. Mais tout ceci est bien sec… D’étonnantes toilettes ont été offertes par la Croix Rouge. Fermées par un gros cadenas, les villageois les réservent aux personnes trop âgées pour pouvoir se rendre dans la nature… Les habitudes ont « la peau dure »…
Les grands projets du village concernent la question du transport pour les pêcheurs pour aller vendre leurs prises à Kasane dont le coût est, à l’heure actuelle, trop élevé, ainsi que la mise en route de pompes alimentées par des panneaux solaires pour amener de l’eau propre au village. Pour le moment, on utilise l’eau du Chobe, bouillie et traitée… L’autre problématique est celle de la proximité de la faune sauvage. Les éléphants, en cas de disette, peuvent tenter de venir se nourrir dans les cultures des villageois. La technique de lutte des villageois est pour le moment: la présence de chiens pour avertir, des espaces clos avec lisses et grillages… et surtout des bouteilles vides et boîtes à agiter pour les faire fuir. Ils sont en attente d’une recette à base de piments qui serait beaucoup plus efficace. Notre guide, Tracy, nous fait visiter la maison de son frère: chambre à coucher, petit salon avec télévision et gazinière pour la saison des pluies. Tout est nickel. L’électricité est produite par un générateur électrique à fuel. Puis, nous sommes attendus sous le grand baobab du village pour un petit spectacle et le petit marché artisanal. C’est du vrai écotourisme. Godfrey, notre guide et Stéphanie, notre barmaid, sont originaires de cette partie de la bande de Caprivi. Ils ne résistent pas à l’appel du djembé et de la danse. L’ambiance est bon enfant et sympathique.
En regagnant notre bateau, nous croisons le troupeau de vaches du village. Les chèvres sont, elles, derrière. Notre navigation de retour vers le Zambezi Queen nous ramène à notre thématique animalière. La femelle crocodile du Nil garde toujours son nid sous l’oeil attentif de varans du Nil qui attendent la moindre de ses absences pour lui dévorer ses oeufs… Plus loin, cinq koudous, parfaitement alignés, boivent craintivement. Les jeunes mâles et femelles ne s’attardent pas en ce lieu de tous les dangers: présence de crocodiles, risque d’embuscade par des prédateurs. Une famille d’éléphants fait une petite pause avant de repartir vers l’intérieur des terres. Sur la « plage des éléphants » tout un troupeau d’hippotragues noirs remonte après avoir bu. Un autre petit groupe de koudous en a profité pour, eux aussi, venir boire. Plus on est d’ongulés et mieux l’endroit est contrôlé donc sécurisé… Un jeune mâle koudou est fasciné par un varan du Nil… Des hippopotames, sortis sur la berge, jugent plus prudent de repartir à l’eau. Encore quelques clichés de deux énormes crocodiles du Nil et à table… pour nous…
Notre exploration de l’après-midi est plutôt ornithologique, vers l’île d’Impalila. À peu de distance du Zambezi Queen, trois rassemblements nous occupent d’abord: de nombreuses spatules, ibis tantales, ibis sacrés se toilettent ou se reposent en nombre. Puis, quelques martins-pêcheurs, et guêpiers plus tard, nous arrivons au niveau où le Chobe, barré par de nombreux rochers, présente des rapides. C’est un secteur incroyablement riche en crocodiles. Un petit peu plus en aval, on entend des hippopotames. Sur les rochers: des ibis tantales, un couple de glaréoles à ailes noires, en tenue « de gala »… Puis, nous nous glissons dans une sorte de vaste lagune festonnée de joncs et roseaux. Sur un banc de sable, de jeunes ibis tantales s’activent en compagnie de petits limicoles. Le soleil descend sur un ciel qui s’embrase et se reflète sur le miroir de la lagune. Les vols d’ibis sacrés, de cormorans, d’aigrettes… se succèdent et ressortent comme dessinés à l’encre de Chine. Dans les « plumeaux » des roseaux, des vols d’hirondelles vont et viennent. Le spectacle est d’une telle beauté que nous avons bien du mal à nous décider à regagner le Zambezi Queen.
Ce matin, le ciel semble plus chargé, serait-ce les prémices de la saison des pluies tant attendues ? Pour l’heure, nous nous préparons à quitter notre beau bateau. Le Zambezi Queen fait une dernière croisière autour des petites îles du Chobe tandis que nous prenons notre petit-déjeuner. Puis, nous entamons nos exercices d’assouplissements de poignets… opérations passages de frontières: sortie de Namibie, entrée au Botswana, sortie du Botswana, entrée au Zimbabwe… Les formalités se passent rapidement et nous prenons la route vers Victoria Falls. Pendant le trajet, nous évoquons divers sujets concernant nos observations et nous voici à Victoria Falls. La petite ville est toujours « drapée » dans le rouge intense des flamboyants. Nous nous arrêtons au « Down Town ». Timbres, petit shopping au marché local et nous passons un excellent moment dans une ambiance coloniale britannique… Des représentations des expéditions de Livingstone, de très beaux bouquets de protéas (la fleur fétiche de l’Afrique du Sud, d’où elle est originaire). De la terrasse, on entend gronder les chutes… Puis, c’est la visite du majestueux site inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO: les chutes Victoria. Le Zambèze, 4e plus long d’Afrique, après le Nil, le Congo, le Niger se jette ici dans une superbe fracture. En suivant le petit chemin aménagé pour profiter du spectaculaire site, on traverse une petite forêt tropicale humide située dans la zone d’embruns. Elle est alimentée par d’abondantes ressources en eau grâce au degré élevé d’hygrométrie dégagée par les embruns vaporisés. En période de hautes eaux, les embruns peuvent monter jusqu’à environ 500 m (au maximum) et être visibles à des distances de 50 et 30 km depuis respectivement le Zimbabwe ou la Zambie. D’où son nom local: « Mosi-oa-Tunya », il signifie: » la fumée qui gronde ». À ce moment-là, le débit peut atteindre jusqu’à 500 millions de litres. Pour l’heure, les 1 708 m sont essentiellement minéraux. La large fracture est impressionnante! Nous allons d’abord rendre visite à Livingstone. Sa statue a été érigée face au bras du Zambèze qui alimente la première chute, la Cataracte du diable qui se précipite bruyamment dans la faille. Puis, nous cheminons le long des chutes principales, chutes de l’arc-en-ciel, cataracte de l’est. Nous profitons du site sous tous ses angles. Au niveau des chutes principales, face à la forêt humide, les embruns l’enveloppent et un arc-en-ciel est visible. Puis, en cette période de saison sèche dans un contexte de déficit de précipitations les années précédentes, le cours du Zambèze n’alimente plus que très partiellement son bras Est. Le dernier point de vue est le plus spectaculaire. Là, le Zambèze, après sa spectaculaire « descente » dans la vaste fracture, s’engouffre dans des gorges basaltiques. Encore un petit arrêt au point de vue sur le pont entre le Zimbabwe et la Zambie, c’était l’une des premières réalisations voulues par Cecil Rhodes pour créer la ligne commerciale du Cap au Caire… En traversant le bush vers la sortie, nous croisons quelques charmants guibs harnachés dont le pelage fauve tacheté de blanc se fond parfaitement dans son milieu. Nous allons rendre visite au vénérable baobab géant puis retrouvons avec plaisir le « A’Zambezi River Lodge ». Sa piscine nous « tend les bras ». Notre dernière soirée est un « bush dinner » sous la voûte céleste. Dans les acacias séculaires, quelques babouins regrettent leur choix pour passer une nuit tranquille… Pourtant, les chants « à capela » sont bien agréables… pour nous… Puis: BONNE NUIT!
Toute bonne chose ayant une fin, il nous faut bien quitter notre sympathique lodge et le Zambèze. Certains ont profité des derniers avantages du lieu: lever de soleil sur fond de brume « dansant » sur le Zambèze, petit-déjeuner en suivant les facéties des petits vervets essayant de déjouer la surveillance du gardien pour chiper quelque chose à manger sur les tables, piscine… D’autres ont choisi de faire le spectaculaire survol des chutes en hélicoptère. Finalement, nous nous retrouvons tous pour le départ, sauf les chanceux qui ont choisi de prolonger un peu leur séjour africain… Merci à vous toutes et tous d’avoir partagé cette belle exploration africaine avec nous et à bientôt pour de nouvelles aventures!