10 juillet
19 juillet 2019
Croisière expédition au Spitzberg
Photos d’illustrations, prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
La sonnerie du réveil à 5h du matin ne surprend personne, l’heure matinale était attendue par tous. C’est aujourd’hui que commence notre croisière expédition polaire au Spitzberg !
Personne n’est en retard au terminal 3 de l’aéroport de Roissy.
Le vol affrété par Grands Espaces est à l’heure, et nous décollons dans les temps. Un vol sans histoire, ponctué par un petit déjeuner sympathique et où les premières explications sur le Spitzberg nous sont données.
À l’arrivée, nous sommes attendus par les guides déjà sur place, et après avoir déchargé nos bagages, nous faisons une agréable promenade en bus dans l’Advental. Vers 17h, nous rejoignons l’Ocean Nova qui sera notre demeure pendant 10 jours.
Simulation d’abandon du navire après un rappel des consignes de sécurité indispensables, rangement des bagages, et découverte de tous les coins du navire sont les premiers éléments que nous sommes amenés à mémoriser.
Un très bon repas conclut cette première journée et vers 21H30, chacun rejoint sa cabine pour une nuit bien méritée. C’était sans compter sur un petit lutin malin qui, quelques minutes après, nous annonce par les haut-parleurs du bord, la présence d’un grand nombre de bélugas tout autour du bateau, et comme si ça ne suffisait pas, vient se mêler au jeu, un rorqual commun !
Superbe observation qui achève cette première journée.
Le réveil est un peu plus calme qu’hier et débute par un délicieux déjeuner. C’est ensuite la séance amusante du choix des bottes dans une ambiance détendue et joyeuse. Quand chacun a trouvé chaussure à son pied, la première sortie Zodiac peut débuter.
Chance encore, un ours blanc a été repéré, nageant vers un îlot à quelques centaines de mètres du bateau. Nous approchons doucement de l’animal qui décide d’accoster et de prendre pied sur cette petite île. Il s’agit d’un superbe spécimen, très certainement un mâle marqué par les scientifiques d’un numéro 31.
Totalement indifférent à notre présence, uniquement préoccupé à se gaver d’œufs d’eiders au grand dam de ces malheureux volatiles impuissants à déloger l’intrus, ce bel animal nous a permis de l’observer un long moment. Notre promenade s’est poursuivie le long du glacier de Lilliehook avant notre retour à bord.
L’après-midi est marquée par la découverte d’un gros cachalot échoué, qui commence à être grignoté par 2 ours, une femelle et son petit de 2 ans. Ils tentent avec difficulté d‘entamer la carcasse de la baleine protégée par une peau très épaisse. Nous remarquons alors la venue de 3 ours supplémentaires, une femelle et ses 2 petits d’un an.
Les 5 animaux s’affrontent du regard, les 2 ours, perchés sur le cachalot tendent le cou vers le bas, observent, et par un mécanisme comportemental subtil, se glissent dans l’eau et laissent la place aux nouveaux venus. Le manège va durer un moment, les 2 ours évincés tentent de s’approcher de la carcasse, ,mais les grognements de la femelle dominante les en empêchent.
Nous restons près de 2h à contempler ce fascinant spectacle, et ce n’est qu’à regret que nous quittons les lieux.
Après le repas du soir, un « récap » de la fantastique journée que nous venons de passer permettra de revivre ces moments.
Au petit matin de ce 12 juillet 2019, les passagers se réveillent avec l’étrange sensation que la journée d’hier n’a pas existé. Ces ours polaires escaladant un cachalot échoué, et jouant dans l’eau cristalline de Fuglehuken, à 20 mètres des Zodiacs, étaient-ils bien réels ? Ces scènes magiques d’interactions entre deux mères ourses suivies par leurs adorables oursons, les avons-nous bien vues ? Et pourtant oui, tout cela était bien vrai, presque palpable, une rencontre unique, exceptionnelle, qui restera gravée dans nos mémoires, et dans celles des guides-conférenciers qui ont rarement vue scène aussi émouvante, intrigante, captivante.
La chance nous poursuit au cœur de la matinée alors que nous ancrons l’Ocean Nova dans le fond du fjord de Smeerenburg (littéralement, « la ville de la graisse », haut lieu de la chasse à la baleine), au pied d’un somptueux glacier bleu turquoise de 30 mètres de haut. La chance ? Oui, car nos « spoteurs » (ainsi désigne-t-on les guides qui sont rivés à leurs jumelles à la recherche des animaux et phénomènes intéressants) ont repéré un renard polaire en train de vagabonder sur un ilot granitique au pied du glacier. Il n’en faut pas moins pour que le chef d’expédition fasse mettre les Zodiacs à l’eau avec un seul objectif : approcher le renard (prudemment pour ne pas le faire fuir) et l’observer pour le plus grand plaisir des passagers.
C’est alors qu’une scène exceptionnelle se joue devant nous. Le renard, harcelé par des sternes arctiques qui plongent en piqué sur sa tête, dévalise des nids d’eider à duvet, œuf par œuf, et va les enterrer dans ses cachettes, creusant le sol de ses pattes avant, à la manière des écureuils qui font leurs réserves pour l’hiver. Nous observons ce manège pendant une petite heure, à 20 mètres de distance, toujours sous le ballet des sternes arctiques qui harcèlent le chapardeur, auxquelles se joignent d’élégants labbes parasites aussi peu enclins à voir le mammifère rusé sillonner leur territoire reproducteur.
Autre coup de chance, ce renard n’a pas achevé sa mue printanière, c’est-à-dire qu’il est encore partiellement en pelage d’hiver, présentant une belle robe blanche sur le dos. Le renard polaire est un animal fascinant à plusieurs titres. Il résiste à des températures de -50°C et n’hiverne pas, passant l’hiver polaire à l’extérieur, en pleine nuit polaire, comme le mâle de l’ours. Sa fourrure est par ailleurs la plus chaude de toutes les fourrures, plus chaude encore que celles de l’ours polaire et du loup arctique. Les Inuits vénéraient le renard polaire, dont ils suivaient les traces pour détecter les trous de respirations des phoques. Car les renards sentent les bébés phoques sous un mètre de glace, et se livrent à de cruels festins pour assurer leur survie.
La sortie en Zodiacs se poursuit par la frissonnante approche du front du glacier, par l’observation des bédières, des moraines, des crevasses, des blocs erratiques et autres phénomènes glaciomorphologiques étudiés par les glaciologues. Des camaïeux de bleus explosent sous nos yeux, du bleu ciel clair au bleu outremer en passant par le bleu nuit des veines de glace qui marbrent le géant congelé. Des oiseaux intéressants sont observés, stridentes sternes arctiques, majestueux goélands bourgmestres, grisonnants fulmars boréaux, furtifs guillemots de Brunnich, et nonchalantes mouettes tridactyles. Ces dernières, par centaines, se reposent sur les icebergs, ou ripaillent au pied du glacier, profitant de la remontée biotique occasionnée par l’eau froide qui sourd des rivières sous-glaciaires. L’ambiance sonore est à son comble, entre les piaillements criards des sternes et les explosions brutales en provenance de l’imposant glacier qui se fissure toutes les deux minutes et délivre sa glace qui tombe dans la mer en de somptueux vêlages.
Après un copieux et salvateur déjeuner, et une pause digestive bien méritée, le chef d’expédition propose une sortie à terre, tant attendue des passagers, la première occasion de se dégourdir les jambes et de fouler ces terres lointaines chargées d’histoire.
Nous débarquons sur la plage du Raudforden, le « fjord rouge », au pied d’une ancienne cabane de trappeur qui abrita, le temps de nombreux et rigoureux hivers arctiques, des trappeurs assoiffés de fourrures d’ours ou de renards qu’ils piégeaient dans d’astucieuses cages en bois conçues de façon à ne pas trouer la fourrure. Une fourrure trouée par une balle de fusil se vendait en effet moins bien qu’une fourrure intacte. Il fallait donc redoubler de génie pour inventer des pièges à appâts et mécanismes faisant tomber une lourde pierre sur la bête piégée.
La promenade, ensoleillée, nous conduit au sommet d’un piton rocheux d’où se déploie un panorama à 360°C composé de pitons pyramidaux coiffés de neiges immaculées et léchés par des glaciers bleu acier plongeant dans le fjord noir obsidienne à perte de vue. L’air glacial nous fouette le visage et nous vivifie salutairement, car « croisière d’expédition » rime avec frisson.
Les guides botanistes relèvent de nombreuses espèces qui malgré la rigueur du climat et la pauvreté du sol, trouvent la force suprême de déployer leurs corolles multicolores (au ras du sol, pour se prémunir contre le blizzard). En voici une liste à la Prévert : saxifrage à feuilles opposées, dryade à huit pétales, céraiste arctique, pédiculaire hirsute, hépatiques à bords orangés, caloplaca elegans, cladonia, rhizocarpon…
L’espèce la plus intéressante est certainement le saule arctique, l’un des seuls arbres au Spitzberg, — enfin arbre est un bien grand mot, compte tenu de sa hauteur, pas plus de… 2 cm. Ses tiges ligneuses rampent sur le sol et déploient de petites feuilles arrondies et des fleurs pourpres aux adorables chatons femelles. Nous marchons donc sur une « forêt » boréale aussi minuscule que notre admiration est grande.
Le soir est le théâtre d’une autre observation fantastique. Le bateau fait route vers le pôle Nord et franchit le mythique 80° degré nord. À mesure que nous approchons de la banquise, but ultime de notre voyage, de petits morceaux de glaces errantes chatouillent la coque du navire. Puis, sur un îlot rocheux émergeant des brumes, d’imposants morses nous saluent de leurs nageoires. Nous les observons depuis les ponts extérieurs du navire. Pesant plus d’une tonne, essentiellement graisseuse, ces pinnipèdes possèdent de grandes défenses autrefois prisées pour la pureté de leur ivoire. Cet îlot situé à l’extrême nord du Spitzberg s’appelle Moffen et il est réputé pour héberger une population de morses en reconstitution après avoir échappé aux grands massacres des siècles passés. Les morses étaient également chassés pour leur graisse, qui, une fois fondue, donnait une huile utilisée dans l’industrie cosmétique et pour l’éclairage public.
La fin de journée, vers minuit, se termine avec la promesse que nous verrons, demain, la banquise compacte, paysage lunaire et mythique, à perte de vue, sans repère, ni aucun notre navire à l’horizon.
Position : 80°19’N 15° 49’E
Nous nous réveillons un peu avant 8 heures dans une banquise dense et compacte loin au nord du Spitzberg. Le ciel est bas, mais la visibilité est bonne. La vue depuis nos hublots est splendide ! L’Ocean Nova, qui est un navire certifié pour naviguer dans les glaces, se fraie un passage entre les plaques de banquise.
La banquise est le domaine de l’ours et tous les yeux scrutent avec attention une entrée en scène du maître des lieux… qui souhaite visiblement se faire désirer en cette matinée. Xavier en profite pour donner une conférence sur la banquise avant le repas de midi.
En début d’après-midi, une croisière Zodiac est organisée; les passagers ont ainsi l’occasion de mettre en pratique les connaissances acquises dans la matinée. La balade est magnifique: nous naviguons en zigzag entre les plaques avec des hummocks (crêtes de compression), les pancakes et le frazil. Quelques fulmars, phoques du Groenland, sternes arctiques, macareux et guillemots de Brünnich et à miroir nous accompagnent durant cette belle promenade.
Notre chef d’expédition décide d’effectuer une dépose sur une belle plaque de banquise. Nos passagers découvrent avec joie l’expérience de marcher sur l’eau (glacée)! En une heure passée sur la plaque, celle-ci dérive de 290 mètres. L’expérience se conclut par un bon chocolat chaud et l’apparition d’une baleine à bosse qui vient se nourrir en bordure de notre plaque et nous laisse entendre son souffle puissant à plusieurs reprises.
En fin d’après-midi, une vente de livres et de vêtements est organisée par Elza et Héloïse ainsi qu’une vente de cartes postales par Jean-Marie. Le tout suivi d’un récap sur le fulmar (par Adrien), sur la baleine à bosse (par Alain) et une première leçon de photographie tout en humour par notre Philippe national.
Après le dîner, la soirée est consacrée à la contemplation de la banquise sous une magnifique lumière et la recherche du “marcheur blanc”… sans grand succès malgré la présence de nombreux barbus et annelés… dommage!
Sept Iles et Terre du Nord-Est où nous attend, en ce jour de festivités révolutionnaires, la banquise et son ours tant désespérément scrutés le jour précédent…
Le réveil matinal par la voix suave de notre chef d’expédition nous ouvre les yeux sur le décor fantasmagorique des Sept Iles noyées dans les écharpes des brumes de cet archipel perdu tout au Nord du Spitzberg. Les îles viennent d’être libérées des glaces qui les enserraient jusqu’à présent, amoncellement titanesques de plaques fracassées par les tempêtes polaires de l’hiver ou vaste plaques de glace uniforme, restes de la banquise qui s’étend d’une île à l’autre dès que le soleil passe sous l’horizon à l’automne.
Les huit Zodiacs répartis en quatre binômes partent explorer le labyrinthe de roche et de glace des côtes tortueuses des îles Phipps et Martens, deux des principaux cailloux de ces reliefs rabotés par les calottes de glace qui les ont recouverts pendant tout le Quaternaire. Morses et phoques restent introuvables. En revanche, les éboulis retentissent du ricanement des mergules, véritable signature sonore de cet archipel glacé, tandis que les hordes de Mouettes tridactyles occupent les hummocks géants pour se refaire une beauté plumassière. Les Guillemots à miroir croisent sur les eaux lisses, agrémentant l’ambiance sonore de leurs sifflements cristallins.
De retour au bateau après une longue croisière au grand vent glacé de nos Zodiacs lancés à pleine vitesse dans les chenaux d’eau fraîchement libérée, le bouillon de légumes brûlant et roboratif de notre chef Floro reconstitue rapidement nos réserves caloriques.
Pendant le repas, l’Ocean Nova se repositionne sur la côte nord de Nordauslandet, dans la passe donnant accès au site des géoglyphes de Chermsidøya.
Au cours du repérage de sécurité effectué par l’équipe avant tout débarquement, un ours est localisé par Adrien sur une immense plaque de banquise de fjord (« fast ice » selon la terminologie anglaise par opposition à « pack ice », la banquise dérivante formée sur l’océan ouvert). Un gros ours à la recherche de son phoque marbré ou barbu près du trou de respiration déambule de son pas balancé de marcheur infatigable qui le conduira, inexorablement, toute sa vie durant, de phoque en phoque.
Sa quête erratique à trois kilomètres du bord de la banquise le rapproche à presque 500 mètres pour nous laisser admirer le seigneur des glaces dans son royaume hivernal désormais baigné des interminables lumières estivales. Il s’agit semble-t-il d’une « grosse mémère » dodue, au poil d’une belle teinte crème. Son masque plus sombre indique quelque festin récent tandis qu’une grande tache noire laissant apparaître la peau à l’avant de la cuisse gauche est la trace d’une probable altercation musclée avec l’un de ses congénères.
Nous reprenons notre route vers l’objectif initial du site historique de Chermsidøya où reste marqué en relief le nom du Krassin, le brise-glace bolchévique qui vint à la rescousse de Nobile, naufragé à la suite de sa tentative de conquête du Pôle en dirigeable en 1928. Tout à côté, une croix gammée rappelle l’implantation, pendant la Seconde Guerre mondiale, de la base allemande de Haudeggen et l’épisode de l’épique guerre météorologique qui s’est tenue sous ces latitudes hostiles.
Avant que de quitter ce sanctuaire lourd de la Grande Histoire, nous organisons une attaque en règle contre le dernier étage géologique de la planète, déjection d’une espèce auto proclamée civilisée, sous perfusion ultime de Développement Non Durable, le ci-devant nommé Poubélien supérieur, tsunami de plastique qui submerge jusqu’aux plages des îles perdues aux confins de la planète….
Au retour de l’armada zodiacale, un plantureux barbecue digne de quelque banquet révolutionnaire nous attend pour célébrer fastueusement la fête nationale en ce 14 juillet 2019. Bien à l’abri dans le dédale des îles, sous un ciel encore couvert, mais d’une grande luminosité, les agapes culinaires et autres généreuses libations sont menées tambour battant pour que le vin chaud abreuve nos sillons et fonde les derniers hummocks qui auraient encore la malencontreuse intention de nous bloquer la route.
À 21h00, notre chef d’expédition lance l’Ocean Nova et ses troupes dûment culottées et rassérénées à la conquête du détroit d’Hinlopen où nous attend la prochaine glorieuse page de cette croisière expédition. Les grands esprits révolutionnaires tutélaires et autres tornarssuks facétieux, crèvent d’un souffle la chape nuageuse et libèrent un triomphal soleil polaire et de minuit pour accompagner notre route vers le Sud.
Nous nous réveillons au 79e degré nord, 18e degré est. La voix matinale de notre super chef d’expédition nous donne les premières informations du jour. La température extérieure est de 4 degrés. Le bateau est arrivé à Alkefjellet, la fameuse falaise aux oiseaux. L’eau est libre et les conditions sont excellentes, le ciel est clair avec quelques nuages. Il y a un vent de 10 nœuds.
Après un petit déjeuner très complet comme d’habitude, tout le monde se prépare pour un embarquement à bord des zodiacs. Nous nous dirigeons vers l’île d’Alkefjellet, où nous découvrons plus de 120 000 guillemots de Brünnich. Cette espèce fascinante niche sur des espaces extrêmement étroits. Elle pond un œuf unique couvé alternativement par les deux parents. Après l’élevage du poussin, celui-ci effectue des sauts extraordinaires pour rejoindre l’eau au péril de sa vie. Il doit échapper au cruel goéland Bourgmestre capable de le gober tout entier, puis rejoindre ses parents qui l’attendent sur les flots.
Ces majestueuses falaises sont constituées d’une roche étonnante de la famille des basaltes, la Dolérite. C’est une intrusion magmatique horizontale datant de plus de 100 millions d’années. Nous observons une alternance de strates sur la roche où nichent les oiseaux. Ceux-ci tournoient autour de nous en un bruyant et incessant ballet, qui fait le bonheur des passagers rivés sur leurs jumelles ou leurs appareils photo. Cerise sur le gâteau, 3 renards polaires déambulent à vive allure au pied des falaises, à la recherche d’œufs qui seraient tombés.
Après un détour par un front de glace imposant, nous rejoignons le bateau pour le déjeuner, puis pour une mise au point sur le programme d’expédition des jours à venir. Le chef d’expédition nous apprend que la banquise est trop développée à l’est de l’archipel et que nous devrons rentrer par la côte ouest sans pouvoir faire le tour. C’est la nature qui commande !
Départ en zodiac sous un soleil radieux pour le Palander Fjord, aux allures de désert aride avec ses grandes collines ocre mouchetées de neige. Le contraste est saisissant. Devant ce paysage unique, nous repérons sur la plage 3 morses allongés au soleil. Nous faisons une approche progressive jusqu’à arriver à leur hauteur, un moment exceptionnel ! Ils lèvent parfois la tête pour nous inspecter, révélant leurs majestueuses défenses en ivoire.
Nous débarquons sur une plage et marchons jusqu’à un panorama à couper le souffle : à l’horizon se détache la calotte glaciaire tandis que derrière nous se découpe un canyon avec sa rivière de fonte estivale. Cette sortie est l’occasion d’admirer pour la première fois le pavot des glaciers, un os de baleine datant de plusieurs milliers d’années, des fossiles de brachiopodes et des figures de solifluxions.
Retour à l’Ocean Nova après cette belle journée ensoleillée pour un cocktail en l’honneur des passagers tandis que le bateau fait route au milieu d’une banquise scintillante. Après le dîner, le récap du jour nous présente 4 exposés (les plages surélevées, les icebergs tabulaires, saxifrage à feuilles opposées, et l’expédition de Nobile).
Aujourd’hui, nous fêtons l’anniversaire de l’un de nos guides les plus expérimentés, Xavier. Comme à notre accoutumée, nous nous faisons réveiller par la voix mélodieuse de notre chef d’expédition, Christophe. Depuis 6h30 nous sommes à Grähuken, situé par 79°47 Nord et 14°24 Est. Le ciel présente quelques nuages, mais la visibilité est excellente; quant au vent, il est de 6 noeuds, ce qui ne nous empêche pas de nous émerveiller face à une mer d’huile.
Depuis notre maison mère qu’est l’Ocean Nova, nous distinguons depuis les ponts N°4 et N°5 deux ours sur la rive. Nous nous empressons de prendre le petit-déjeuner et d’embarquer à bord des zodiacs pour tenter une approche. Vers 9h, toutes les embarcations sont côte à côte pour admirer ces 2 magnifiques animaux à quelques dizaines de mètres seulement; l’émotion nous gagne. Leur présence n’est pas innocente : une carcasse de narval gît sur la berge. Elle représente une source de nourriture non négligeable au cours de ces étés qui rallongent sous l’effet du réchauffement climatique.
Après quelque 1h30 d’observation et de photographie, nous regagnons l’Ocean Nova. Alors qu’Adrien nous présente une conférence sur le goéland bourgmestre, notre navire prend la direction du Woodfjord puis plus précisément du Liefdefjord.
Ainsi, après le déjeuner, nous effectuons une sortie à terre à Worsleyhamna (vers 14h30). Cela nous permet de découvrir la toundra et nous avons la chance observer plusieurs rennes du Svalbard. Nous rentrons au navire pour 17h. À peine avons-nous repris la route que nous interrompons notre course en raison de la présence d’une baleine bleue (30 m et plus de 100T) en pleine prospection de nourriture. Quelques instants plus tard, ce sont 2 rorquals communs qui croisent notre route et enfin une baleine à bosse qui nous a fait l’honneur de nous montrer sa caudale. Cette journée a été extraordinaire, tant par la quantité des observations effectuées que par les conditions météo que nous avons eues : mer limpide, température douce et proximité des animaux. Nous la terminons par un succulent dîner suivi du récapitulatif journalier.
Ce soir, Xavier nous confie les secrets de stratégies des plantes pour supporter les rigueurs du climat polaire, Vincent nous évoque les mystères du narval, Alain revient sur les observations des baleines, Philippe nous parle de la « lecture de l’image ». Enfin Christophe nous présente le programme de demain avec en point de mire la baie du Roi.
Nous nous réveillons dans la Baie du Roi, devant Ossiansarsfjellet, une impressionnante falaise où niche une colonie de mouettes tridactyles. La sortie du matin est consacrée à leur approche, sous le ballet tournoyant des mouettes qui vont et viennent depuis leurs nids. Nous pouvons également observer un renard polaire qui déambule sous la falaise à la recherche d’œufs tombés des nids.
Nous poursuivons notre sortie vers les glaciers de la Baie du Roi, impressionnantes masses bleutées constellées de crevasses. Autrefois, toutes ces langues glaciaires étaient réunies, mais sous l’effet du réchauffement climatique, elles ont reculé, laissant place à des grandes étendues vierges de toute végétation.
Nous retournons à l’Océan Nova où nous attend un excellent déjeuner suivi de la conférence tant attendue, donnée par notre chef d’expédition Christophe, au sujet de l’ours polaire, Ursus maritimus, illustrée par des photographies prises pendant le voyage. Cette conférence suscite de nombreuses questions sur la biologie du prédateur suprême de l’Arctique.
L’après-midi est un moment également privilégié, et attendu de beaucoup de passagers, puisqu’il s’agit de l’approche terrestre d’une colonie de morses qui sont allongés sur une langue de galets à Sarstangen.
Les passagers, encadrés par leurs guides, s’approchent à 30 mètres de ces majestueux pinnipèdes pesant plus d’une tonne. Certains d’entre eux, curieux, s’approchent très près de nous, pour le bonheur des photographes. Nous observons leurs vibrisses sensorielles, leurs puissantes mâchoires qui leur permettent d’aspirer les coquillages dont ils raffolent, les cicatrices sur le cuir qui illustre les combats entre les individus pour accéder à la dominance.
Retour au bateau pour le récapitulatif du jour et le dîner au cours desquels nous observons une baleine à bosse tourner autour du navire ainsi qu’un ours polaire sur la toundra à l’horizon. Une sortie tardive est organisée, pour s’approcher de la baleine, qui, en un moment absolument unique, frôle par plusieurs fois les zodiacs, pour offrir un spectacle mémorable, en particulier lorsqu’elle sonde, c’est-à-dire lorsque la baleine plonge vers les profondeurs en montrant sa queue cordiforme.
Le spectacle depuis le bateau, pour les passagers restés à bord, est également impressionnant, puisque l’on voit la baleine par transparence. Et comme si cela ne suffisait pas, les zodiacs ont le privilège d’aller voir l’ours sur sa toundra.
Les passagers, pour leur avant-dernière journée, s’endorment avec des étoiles plein les yeux.
Ce matin c’est dans le fjord de St Jons que nous nous réveillons. Le plafond est haut et la lumière permet à nos guides de repérer des phoques barbus sur des icebergs.
Nous partons après le petit déjeuner pour une excursion en zodiac afin d’approcher cette espèce de phoques qui constitue l’un des repas préférés de l’ours. La glace est très présente dans le fond du fjord, le glacier d’Osborn a vêlé un important nombre d’icebergs. Nous faisons une approche de ce phoque barbu qui se prélasse sur une plaque de glace au soleil. Nous pouvons l’approcher à quelques mètres sans qu’il ne bouge d’un millimètre.
Puis, nous rentrons dans un brash qui crépite tout autour de nos embarcations, nous apercevons au loin un second phoque que nous approchons également d’assez près. Sa couleur rouge nous interpelle, cela provient de de l’oxyde de fer présent dans les fonds marins qu’il remue et qui lui colore le pelage.
Cette matinée est décidément dédiée à cet animal puisqu’un troisième est de nouveau approché, puis un quatrième individu s’approche de nos zodiacs en nageant. Nous nous dirigeons ensuite vers de grands icebergs puis vers l’impressionnant front du glacier.
L’après-midi sera dédié à une balade dans la baie de Gaffe, certains montent au sommet de la moraine pour surplomber un glacier pendant que d’autres longent la plage pour rejoindre une cabane de trappeur. Les paysages sont spectaculaires, et nous prenons quelques minutes pour profiter d’un silence absolu.
En rentrant de notre expédition, tout le monde rend ses bottes puis nous sommes invités au pot du capitaine pour fêter dignement ce voyage exceptionnel en présence du capitaine et de l’équipe d’expédition.
Après un dernier dîner, nous revivons notre formidable voyage à travers deux diaporamas forts en émotion présentés par Alain, Philippe et Jean Marie.
Ce matin, le réveil est plus matinal que d’habitude. Nous sortons nos valises de bonne heure devant nos cabines pour ne les retrouver que quelques heures plus tard. Après un dernier petit déjeuner, nous quittons l’Ocean Nova à bord des zodiacs par petits groupes, non sans émotion.
La matinée libre à Longyearbyen permet de faire quelques emplettes et de profiter encore quelques heures de ce climat arctique et de ce dépaysement total. Nous nous rendons ensuite à l’aéroport pour rejoindre Paris après une escale technique à Bodo, situé au nord de la Norvège.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Tout va très bien ici, profitez bien de ce superbe voyage. Bisous Isa
Hello les croisiéristes.
Nous voyons que vous profitez bien de ce début de croisière avec déjà de belles choses à voir/vues. Ici tout va bien et tous vos enfants/petits enfants vous embrassent! Bonne continuation de vacances. Bisous à tous les 2!!!
Beau voyage . Je vous remercie dans les circonstances présentes, de cette bouffée d’air rafraîchissante
Tout cela paraît MAGIQUE, profitez de ces moments exceptionnels.
Bisous à vous tous et aux ours polaires;
Jean pierre.
Bonjour à tous .
Quelle chance vous avez.J’espère qu’il y aura assez de mémoire sur les cartes sd pour immortaliser toutes ces merveilleuses rencontres .
Ça fait yes ma Mie !
Tout va bien ici, mamie va bientôt pouvoir rejoindre le peloton du tour de France . Profitez bien du grand froid et idée cadeau pour Gaëtane… » J’espère qu’ils vont ramener un bébé ours ! » Bises à tous les 4. Laurence
Hey! Seems like everything is going well, hope you’re having an amazing time! Looking forward to the pics!
Xo
We are in Gothenburg for the Gothia cup footy tournament. All well here. We can’t believe you saw arctic foxes. So jealous! But we hope they didn’t find the eggs. Tell them it’s not Easter! Sounds like you are having a great time. Can’t wait to hear all about it. Xx
Superbe voyage ! Cela doit être vraiment dépaysant et fascinant. Vous avez eu beaucoup de chance en début de voyage avec les animaux. Voir les ours polaires avec leurs petits devaient être très impressionnants et touchants.
Profitez bien des derniers jours.
Gros bisous
Jeremy & Laura
Waouuuuh! Quelle expérience exceptionnelle (et c’est peu dire 😉 ! On t’attends avec impatience pour que tu nous racontes tout ça, profites bien !!!
Des bisous Delphine & Damien
Wow! Looks special especially the beauty and peace of it, enjoy your last day! ? K