24 juillet
4 août 2019
Croisière à bord du Polarfront, à la découverte du Spitzberg, objectif Terre du Nord-Est et île Blanche. Observation d'ours, de rennes Arctique, renards polaires, de nombreux oiseaux, et découverte des paysages exceptionnel de l'archipel.
Arrivée à Longyearbyen à 00h40 accompagnés de nos guides, Alexandre et Manon. Il fait encore grand jour. Le temps de récupérer les bagages et de nous rendre à l’hôtel et il est déjà 2h du matin, heureusement pas de réveil au programme !
Nous profitons donc de cette belle matinée pour visiter un peu la ville, son église, les boutiques, les expositions photos et profiter des premiers paysages polaires qui s’offrent à nous.
La pause déjeuner se fera au Kroa, un petit pub qui propose de très bons plats et dont la décoration intérieure n’est pas classique avec ses peaux de bêtes, ses bois de rennes et ses grandes tables en bois massif ! L’après-midi sera consacrée à la visite du musée de l’expédition polaire.
16h30, il est temps d’embarquer sur le Polarfront. Les présentations s’enchainent, la visite du bateau, l’exercice de sécurité et surtout le pot du Capitaine, Julien, et de tout l’équipage du bateau que nous rencontrons avec grand plaisir. L’ambiance est excellente, les sourires aux visages, nous échangeons avec tout ce petit monde et nos guides avec le sentiment que cette croisière s’annonce très bien.
Le temps passe et le dîner approchant, il est temps de découvrir les talents de notre cuisinier, Cyril. Nous ne serons pas déçus !
Après le repas, nos guides nous invitent au salon afin d’échanger sur nos attentes et également nous donner l’occasion de nous présenter plus amplement. C’est alors que nous sommes interrompus par… des baleines ! Premières observations et pas des moindres puisque nous sommes face à plusieurs individus de baleines bleues, la plus grande baleine du monde, qui peut mesurer jusqu’à 33m ! Il y en a 3 au moins. Une mère et son petit nous font même l’honneur de sortir à moins de 50 m du bateau, tout tranquillement, la petite montre même ses longues nageoires !
Nous entendons les puissants souffles, la mer est d’huile et le soleil bas nous offre des lumières incroyables avec les montagnes de l’Isfjord pour fond. L’ambiance est magique, ça commence fort !
Nous retournons ensuite dans le salon pour finir les présentations et recevoir un brief sécurité donné par nos guides. Le programme du lendemain nous est présenté, nous sommes déjà tous très impatients, mais pour l’heure, il est temps d’aller prendre un peu de repos pour être en forme demain !
Nous avons navigué une bonne partie de la nuit de façon à contourner l’avant-terre du prince Charles et nous positionner au nord du Forlandsundet. La météo est toujours aussi clémente avec nous puisque le soleil est au rendez-vous en ce début de journée. Nous dégustons notre premier déjeuner sur le navire : croissants, yaourt, fruits, café et tartines sont bien présents.
La première sortie de notre expédition est planifiée en milieu de matinée. L’occasion pour nous de montrer nos plus belles tenues polaires !
Manon et Alexandre ont repéré un groupe de morses sur une langue de sable. Nous nous répartissons dans les deux zodiaques du Polar Front et partons donc à la rencontre de ces silhouettes massives que l’on commence à distinguer à l’horizon. Les conditions d’observation sont parfaites. Quelques nuages couronnent les sommets alentours, la lumière du soleil est douce, la mer est d’huile.
Une vingtaine de morses sont bien au rendez-vous. Le site permet une approche par le nord puis par le sud. Les pinnipèdes sont calmes, allongés sur la plage et occupés à se disputer les meilleures places de cette sieste matinale.
Certains individus se mettent à l’eau. Le site est magnifique avec les sommets caractéristiques de la côte Ouest du Spitzberg en arrière-plan. Au retour de cette première belle rencontre, nous retrouvons les talents de Cyril en cuisine. Les discussions s’animent autour d’un verre. Le début d’après-midi étant dédié à la navigation nous en profitons pour aller méditer dans nos cabines.
À l’heure du thé, nos guides nous proposent une première conférence d’introduction au Spitzberg tout en dégustant un des cookies encore chauds que Lydie de l’équipe d’hôtellerie nous propose.
Nous participons en fin de journée à une seconde sortie zodiac pour découvrir le site d’Hamburgbukta. Une petite baie que l’on devine à peine depuis le large. Le site est calme, lové entre quelques pics. Des macareux moines et des guillemots à miroirs blancs nous accueillent.
Nous ne sommes visiblement pas seuls à apprécier le calme de cet endroit puisqu’un morse et un phoque veau-marin semblent également se balader le long de la côte. Ce site qui semblait paisible au premier abord est finalement rempli de vie. Bernaches, eiders à duvets, mergules nains, sternes arctiques se présentent tour à tour devant nous. Nous terminons l’excursion par un joli cadeau du morse qui, curieux, vient nous observer à son tour à seulement quelques mètres des embarcations. Une rencontre pour le moins intense.
De retour au navire, le capitaine met le cap en direction du Smeerenburgfjord. La soirée sera consacrée à une navigation près du glacier éponyme. Notre premier contact avec la glace…
Réveil en douceur ce matin, la luminosité est belle à l’entrée du Woodfjord, la mer est calme et la lumière du soleil vient baigner le décor dans une belle atmosphère. Nous avons prévu d’aller voir le glacier de Monaco ce matin, réputé comme l’un des plus beaux du Spitzberg.
Mais la météo est reine dans ces contrées arctiques et lorsque nous rentrons dans le Liefdefjord, le fjord de l’amour, c’est une brume épaisse qui vient nous envelopper. Au bout d’un moment, nous décidons alors de changer les plans et de rebrousser chemin, nous réserverons le glacier de Monaco pour le chemin du retour lorsque les conditions seront meilleures.
En ressortant du fjord, nous retrouvons de belles conditions de visibilité et nous dirigeons vers le Sorgfjord dans lequel nous prévoyons de faire une sortie à terre en tout début d’après-midi. C’est également un grand moment pour nous puisque nous dépassons les 80° Nord !
Ce matin, nous profitons donc des bonnes conditions de navigation pour jouir des paysages et des ambiances au soleil.
En fin de matinée, nous assistons à une conférence sur les oiseaux marins donnée par Manon, qui a bien l’intention de faire de nous des incollables des bêtes à plumes. Alex nous donnera ensuite une causerie sur l’histoire des corsaires du Roi Louis XIV venus traquer les flottes baleinières hollandaises dans ce fameux Sorgfjord, ou la baie du Chagrin.
Nous arrivons alors vers 13h30 sur le site de Heclahamna. Tout le monde est heureux de cette opportunité de poser le pied sur ces terres pour se dégourdir les jambes. L’ambiance est parfaite, mer « miroir », soleil éclatant, vent absent et paysages somptueux.
Lors de notre marche, nous découvrons les restes d’une station d’astronomie qui fut abandonnée en 1902. Nous profitons d’un point haut pour admirer la vue sur la baie et son glacier. Malgré les apparences, ce site qui semble désertique nous révèle une richesse floristique remarquable. Les Silènes acaules, Saxifrages à feuilles opposées, Pavots Arctique, Pédiculaire hirsute ou encore les Driades à huit pétales nous fascinent par leur finesse et leur beauté.
Nous retournons à bord du Polar Front en fin d’après-midi où un chocolat chaud maison nous attend, préparé par notre équipe d’hôtellerie préférée.
Pendant que certains profitent du bain norvégien et du sauna avant le dîner, d’autres prennent un peu de repos.
C’est à 19h que notre guide Alex, repère non pas 1 ni 2 mais 3 ours sur la côte ! C’est loin, mais nous distinguons déjà nettement une femelle et son jeune et un autre individu adulte. Nous nous empressons de nous préparer pour sortir en zodiac. Pendant ce temps-là, ce sont deux baleines bleues qui sont repérées à côté du bateau, nous ne savons plus où donner de la tête !
Une fois dans les zodiacs, nous faisons route vers la côte, les ours se sont couchés, la mère et le petit sur le haut d’une plage et l’individu seul qui s’avère être une autre femelle s’est allongée de tout son long sur une plaque de neige. Nous restons un moment à les observer à bonne distance, la lumière du soir embellit cette scène et nous restons fascinés par ces premières observations de ce prédateur incroyable. Nous les laissons alors à leur sieste et retournons sur le bateau.
Nous reprenons ensuite la navigation pendant le repas en direction de Faksevagen, un fjord situé dans le détroit d’Hinlopen dans lequel nous allons faire un mouillage pour la nuit. Déjà, les paysages changent et nous admirons les dômes englacés situés à l’entrée du détroit. Quelques petits rorquals viennent même faire quelques passages et nous somme escortés par des escadrons de guillemots qui se dirigent vers les falaises d’Alkefjellet.
Demain, la sortie se fera de bon matin et il est temps pour nous d’aller nous reposer avec la satisfaction d’avoir passé une journée riche en émotions en ce deuxième jour de croisière.
Après avoir mouillé dans le Lomfjord près de Fakswagen, le Polar Front a relevé l’ancre tôt ce matin pour aller découvrir un des sites plus spectaculaires de l’archipel, Alkefjellet, littéralement la « falaise aux guillemots ».
Depuis notre arrivée dans le détroit d’Hinlopen qui sépare l’île principale, Spitzberg, de la Terre du nord-est, nous avons observé de nombreux vols de guillemots de Brünnich. Nous comprenons maintenant pourquoi. Le site est grandiose. Des falaises de 100 mètres de haut abritent une colonie de plus de 60 000 couples de guillemots de Brünnich.
La brume est de la partie, mais sa présence n’altère en rien la beauté du site. Au contraire, elle amène une ambiance bien particulière, une ambiance de roman fantastique…
Quelques renards polaires sont repérés, ils maraudent aux pieds des falaises de basalte à la recherche de leur prochain repas. L’un d’entre eux est curieux, il se rapproche de la rive et vient nous saluer.
Le ballet des oiseaux est incessant, ils sont partout. Des flottilles se regroupent en mer et plongent subitement pour aller pêcher. Des escadres rentrent aux nids quand d’autres se préparent au décollage. Certains individus règlent quelques conflits de voisinage sur leur petite plateforme de niche à flanc de falaise. Nous rentrons au bateau nous réchauffer avec un bon café après cette belle découverte.
En fin de matinée, Manon et Alexandre nous réunissent au salon pour quelques explications concernant la vie des renards polaires et des morses.
Pendant le repas, notre Capitaine Julien jette l’ancre au fond du Fjord de Palander.
Nous sommes arrivés en Terre du Nord-Est. Nous partons découvrir cette nouvelle terre qui nous est inconnue. Nous partons admirer en Zodiac le glacier d’Erika puis celui de Palander. Deux langues glaciaires qui permettent aux glaces de la calotte du Vegafonna de rejoindre la grande bleue. Le spectacle est de nouveau splendide, de véritables cathédrales de glace s’offrent à nous. Quelques icebergs se laissent dériver nonchalamment dans la baie.
Nous ne sommes pas les seuls à apprécier le site puisqu’un petit groupe de morses remontent en parallèle de nous le front de glace, des femelles avec leurs jeunes. Elles se méfient, mais nous accompagnent jusqu’à l’extrémité ouest du glacier où nous décidons de mettre pied à terre.
Nous montons de quelques dizaines de mètres et finissons cette excursion par un magnifique diaporama à la lisière des glaces de la Terre du Nord-Est.
Joyeux anniversaire Delphine !
Ce matin nous nous réveillons dans le fjord de Murchison, un fjord parsemé d’îlots d’aspects désertiques. Nous nous apprêtons à faire une longue sortie « raid zodiac » et débarquement à terre combinés. Nous sommes chanceux puisque le vent qui soufflait tôt ce matin est tombé et le soleil vient doucement nous réchauffer.
La navigation en zodiac entre les îles nous donne l’impression de changer de pays, les îles sont relativement plates et la couleur des sédiments nous donne le sentiment d’être au milieu du Pacifique à naviguer entre des îlots de sable, même l’eau prend des teintes turquoises.
Nous sommes à la recherche de la bête à poil blanc, en effet, l’ours n’est pas rare dans ces zones. Après une bonne heure de recherche dans ce cadre incroyable où les eiders, labbes, sternes et autres bêtes à plumes se donnent en spectacle, nous finissons par nous rendre sur le site de débarquement, Kinnvika. Ce site est une ancienne base scientifique Suedo-Finlandaise établie ici pendant l’année internationale de géophysique, en 1957. Cette base a ensuite été réutilisée au cours de l’année 2007-2008 dans le cadre cette fois-ci, de l’année internationale polaire. Les bâtiments sont encore en excellent état et cela nous laisserait presque l’envie de passer quelque temps ici !
Nous repérons alors quelques rennes au loin qui, pas farouche, nous laissent approcher pour la joie des photographes. Nous montons ensuite sur le plateau qui surplombe la baie afin de profiter d’une vue incroyable sur l’ensemble du fjord et sur l’autre versant du relief où un immense lac bleu éclatant règne au milieu d’un cirque de collines enneigées. Les couleurs sont superbes.
Nous rembarquons vers 13h30 afin de reprendre notre route avec le Polar Front. Cap vers le Nord ! En effet, c’est la banquise que nous souhaitons trouver !
Il est 17h quand nous apercevons les premières plaques blanches sur l’horizon puis très vite nous naviguons au milieu des glaces et même de quelques Icebergs ! Le spectacle est irréel, la mer est un véritable miroir, pas une ride ne vient la troubler, et les plaques deviennent de plus en plus épaisses et de moins en moins espacées, nous y sommes, sur le territoire de l’Ours blanc !
Nous passons la fin d’après-midi à profiter de cette ambiance polaire avant de passer aux choses sérieuses : Apéro « aqua vit » sur le pont extérieur, le bateau est à l’arrêt, le moteur est coupé au milieu des plaques et devant nous, trône un superbe Iceberg.
Après le repas, nous décidons de profiter ce cette météo idéale pour sortir en zodiac et aller slalomer entre les plaques glacées. Les lumières sont une fois de plus incroyables et le dépaysement est à son apogée ! On est bien loin de l’ambiance caniculaire métropolitaine !
Nos guides choisissent ensuite une belle plaque et après nous être assuré que la plaque était suffisamment épaisse, nous sommes tous descendus mettre le pied sur la banquise. Quelle sensation étonnante que d’être si près du pôle Nord sur une plaque de glace ! Nous imaginons ces explorateurs qui ont dérivé pendant des jours voir des semaines sur ces plaques.
Les idées photo de groupe s’enchainent et la bonne humeur contagieuse rend ce moment unique.
Retour à bord à 23h30, toutes les bonnes choses ont une fin ou presque puisque nous passerons sans doute encore du temps dans la banquise. Il est temps d’aller se coucher, sereins, puisque nous le savons, nos guides veillent cette nuit pour nous trouver des ours.
On espère se faire réveiller !
Il est 8 heures et tous les passagers ne sont pas encore présents en salle à manger.
Notre incroyable soirée d’hier sur la banquise nous a laissé de magnifiques images en tête que certains semblent encore explorer près de leur oreiller.
Nous sommes toujours en pleine banquise, au-delà du 80° de latitude nord. Nos guides ont veillé toute la nuit à la recherche de l’ours blanc, sans succès. La banquise dévoile un visage plus austère. Les nuances de bleu ont laissé la place aux nuances de gris. Elle n’en demeure pas moins majestueuse, immense, sans fin. Notre journée est axée sur la recherche du seigneur des lieux. Il est pour l’instant bien discret, mais la bonne humeur de notre groupe est toujours aussi forte.
Nous grenouillons d’une plaque à une autre. Des macareux moines passent devant l’étrave du bateau nous saluer. Des groupes de phoques du Groenland patrouillent le long des glaces. Les mergules nains remontent à la surface après leur pêche. Comme à son habitude le rorqual de Mink nous fait espérer quelques secondes avant de sonder et disparaître. Les phoques barbus sont à leur sieste, notre passage ne leur défrise même pas les moustaches. Un groupe de fulmars se disputent une morue polaire…
Tout est calme, trop calme. Les jumelles sont légion à la passerelle, mais rien à faire, l’ours ne se montre pas. Certains en profitent pour aller essayer le jacuzzi et le sauna à l’arrière du bateau ; d’autres trient leurs photos au salon.
Notre esprit imagine toutes sortes de formes en scrutant l’horizon glacé. Le passage de deux mouettes ivoire coup sur coup nous redonne l’espoir. Cet oiseau, véritable emblème du nord, est l’ombre de l’ours, se nourrissant sur les carcasses laissées par le plantigrade.
Il n’en est rien aujourd’hui. Nous ressortons du pack de glace vers 22h00. Comme le dit si bien Philippe, « s’ils ne sont pas là c’est qu’ils sont ailleurs. » Demain, nous serons dans le Liefdefjord, le fjord de l’amour.
Un grand merci pour les messages que nous recevons !
Ce matin, nous sommes de retour sur la terre ferme. Nous entrons dans le Liefdeflord ou fjord de l’amour dans lequel nous avions tenté de rentrer au début de notre croisière. Cette fois-ci, le brouillard est bien loin puisqu’il y a un grand ciel bleu et un soleil éclatant.
Nous décidons de faire un débarquement sur les côtés du glacier « Erikbreen ». Notre idée est de partir de la moraine latérale de ce glacier et de monter sur les reliefs en arrière-plan pour rejoindre un lac puis redescendre sur la cabane « Texas Bar » ainsi nommée par un célèbre trappeur.
Nous partons donc pour une bonne randonnée accompagnée de nos deux guides et de Thomas et Dylan, deux des membres de l’équipage. Nous passons de point de vue en point de vue. Chaque étape nous émerveille un peu plus, les paysages sont hors du commun, majestueux, la vue sur le glacier de Monaco et les pics alentour est superbe.
Le groupe marche bien et nous sommes heureux de pouvoir prendre de la hauteur.
Dans ces terres reculées, il n’y a pas de chemins, nous traçons donc notre propre chemin avec ses aléas de terrains, mais l’aventure est là et c’est ce que nous sommes venus chercher !
Une fois arrivés au lac, nous empruntons le lit d’une petite rivière qui redescend le long de la montagne avant de s’engouffrer dans un canyon plus encaissé. Nous avons l’impression de partir en expédition, quelques passages un peu étroits nous font ralentir avant de déboucher sur la plaine. Encore une petite vallée à traverser et nous arrivons en contre-haut de la hutte de « Texas Bar ».
C’est heureux que nous nous accordons un petit instant de repos au soleil sur la plage à faire quelques ricochets sur l’eau en pensant à la bière fraîche qui nous attend à bord avant que le zodiac ne vienne nous chercher.
Le reste de l’après-midi est dédié à une activité bien originale… la pêche ! En effet, le bateau étant au mouillage, quelques membres de l’équipage en ont profité pour jeter une ligne et remontent quelques beaux cabillauds de belle taille.
Il est 17h quand nous levons l’ancre pour nous diriger vers le glacier de Monaco. Malheureusement, une fois de plus le brouillard tombe et nous sommes dans l’impossibilité de nous approcher du front de glace. Mais pas de place à la frustration, les ambiances de brume qui ne laissent apparaître que quelques pics enneigés et quelques rayons de soleil qui viennent se refléter sur les icebergs qui dérivent dans la baie nous enchantent.
Nous reporterons notre « zodiac cruise » pour un autre front de glace.
Le dîner, ce soir, vous vous en doutez, c’est cabillaud tout frais sorti du four. Notre cuisinier l’a cuit à merveille avec une petite sauce hollandaise, un délice !
Le repas se prolonge et nous ne ferons pas long feu ce soir, le coup de barre est là après cette belle journée. Nos guides continuent de veiller à l’ours cette nuit, nous gardons espoir pour les prochains jours !
Le Raudfjord, littéralement le fjord rouge, est notre nouvelle étape.
Il tire son nom de la teinte des roches qui composent ses paysages. Ce matin, en revanche, il est un peu terne, un plafond nuageux assez bas s’est invité durant la nuit.
Mais comme nos guides s’amusent à le souligner, la visibilité horizontale est optimale !
La matinée est consacrée à la découverte du site de Alicehamna. Nous débarquons nos deux zodiacs près d’une vieille cabane de trappeur. L’ambiance est particulière, nous avons, au final, eu beaucoup de chance et de soleil durant notre voyage. Un petit air de bout de monde désolé, oublié de tous. La marche nous amène à un point de vue donnant sur un lac d’eau douce, caché entre le fjord et le large.
Les premiers se trouvent un rocher, s’installent et observent. Un nouvel endroit hors du temps, d’un calme qui pousse à la contemplation. Les retardataires arrivent et l’ambiance change soudainement, photo de groupe et composition en tout genre prennent le relais. La bonne humeur est vraiment une constante au sein de notre groupe.
De retour sur le Polar Front, Cyril nous propose soupe de poisson et sa rouille, avec les prises d’hier. Manon nous annonce en fin de repas que le programme de l’après-midi risque d’évoluer, car nous allons sortir du fjord et faire un crochet par le large pour continuer notre progression vers le nord-ouest de l’archipel.
La prédiction était bonne puisque l’île de Ytre Norskoya que nous souhaitions visiter est sous le vent et son sommet est bloqué par la brume.
Nous décalons donc notre sortie pour aller scanner le fjord de Fuglefjord un peu plus à l’est. Et c’est gagné ! La brume s’estompe et nous dévoile ce magnifique fjord. Nous ressortons les zodiacs et partons explorer les îlots sur le chemin du front du glacier qui domine le site.
Cette zone est très habitée. De nombreuses sternes arctiques nichent ici. Elles font mine de nous de nous charger à chaque fois que nous passons trop près. Au détour d’un rocher, nous trouvons un phoque veau marin en pleine sieste sur un rocher. Il ne semble pas dérangé et continue sa partie de farniente.
Les eiders sont nombreux et les guillemots continuent à disparaître sous les eaux à notre approche. Une magnifique balade qui se termine par une approche du front de glace. Le site est imposant. Le fjord est assez étroit et ses sommets sont de vrais pics. Une ultime photo dans la boîte et nous rentrons à bord pour 18h.
Le temps de nous changer et nous sommes conviés sur le pont arrière pour une surprise.
L’équipage nous propose un défilé. Oui vous avez bien lu, un défilé, de la collection qui propose dans leur magasin. Les éclats de rire et la sangria rythment le show dans ce cadre incroyable.
Cette journée riche en contraste se termine par le dîner du capitaine, Julien. Il a sorti les galons pour l’occasion. Vin blanc, foie gras et carpaccio de poisson, Paris-Brest et sauce aux morilles… je vous passe les détails, c’est un délice !
Demain nous serons dans le Krossfjord.
Jeudi 1er août
4h30 du matin, des taches beiges suspectes sont repérées à proximité de ce qui semble être une carcasse de mammifère marin. En deux temps trois mouvements, nos guides partent en repérage pour confirmer ou non l’observation. C’est donc à 4h45 que nous sommes réveillés par Luc, le second, pour nous annoncer que des ours ont été repérés sur la côte et qu’il faut nous préparer. Réveil en fanfare, mais nous sommes heureux d’être sortis de nos lits à cette heure-ci !
Le trajet en zodiac nous permet de nous réveiller et quelques minutes plus tard nous sommes devant un spectacle unique : une ourse et ses deux oursons sont en train de se nourrir sur un Cachalot d’une dizaine de mètres encore entier, échoué sur la plage. Nous savourons cette observation que nous avions tant espéré. Nous sommes en plus chanceux, car la mer est d’huile et les conditions idéales. Le cadre n’est pas en reste non plus puisque nous sommes sur la pointe de Kins Karls Island, caractérisée par des montagnes bien végétalisées.
Nous restons un bon moment à observer les oursons en train de se chamailler pendant que la mère tente de percer l’épaisse peau du cétacé. Finalement les deux petits se déplacent un peu et s’approchent tout près de la plage en nous regardant. Ils reviennent ensuite près de leur mère pour retourner se nourrir.
Nous savourons ce moment intense en émotions qui tombe à pic en cette fin de croisière, la cerise sur le gâteau.
Il est 7h30 quand nous retournons à bord du Polar Front, le petit déjeuner est bienvenu !
Nous nous dirigeons ensuite vers la Baie du Roi, le fjord dans lequel est placée la station scientifique de Ny-Ålesund. Nous nous arrêtons devant la falaise à oiseaux de Ossian Sarsfjellet dans laquelle des milliers de Mouettes tridactyles nichent. Au programme, petite balade jusqu’au sommet des falaises où nous profiterons de la vue pour faire un pique-nique. Ce sont les rennes qui nous accompagnent cette fois-ci, des mâles magnifiques avec de grands bois, mais aussi des femelles et un jeune de l’année.
La vue est splendide sur les glaciers du fjord et sur les « trois couronnes », trois montagnes pointues qui représentent la Norvège, la Suède et le Danemark.
Nous sommes de retour sur le bateau à 14h30 pour enchainer sur la visite des machines avec Sylvain, le chef mécanicien. Ce passionné nous éclaire sur tous les mécanismes et technicités du bateau.
Il est 18h00 lorsque nous atteignons le front de glace de Lilliehook dans la Baie de la Croix. Ce glacier d’une longueur de 7 km et d’une hauteur de 69m est l’un des plus beaux et des plus impressionnants glaciers du Spitzberg. La couche de brume se lève à notre arrivée pour laisser place à quelques rayons de soleil qui viennent illuminer la glace sous nos yeux ébahis ! Nous sommes littéralement subjugués par ces paysages.
Nos guides sortent pour l’occasion les coupes et le champagne. C’est sur le pont avant du bateau que nous trinquerons à cette magnifique croisière devant ce panorama unique, que demander de plus ?
La soirée se prolonge avec le dîner encore très réussi avant de terminer nos échanges au salon. La journée fut intense en émotion et l’idée du retour est déjà déplaisante dans nos esprits, si seulement on pouvait prolonger le voyage encore un petit peu…
Vendredi 2 août
Il est 8h du matin. Les membres du groupe arrivent tranquillement au restaurant.
Manon et Alex ne nous ont pas réveillés dans la nuit cette fois… Et pourtant il semble bien que ce fût leur plan !
Le capitaine, Julien, nous annonce que l’arrivée sur notre dernier site de débarquement est avancée à 10h30. « Encore un changement de programme !? » comme s’amuse à le dire Émile qui a toujours l’esprit taquin.
Nous allons donc visiter le site de Trygghamna. Un éperon rocheux majestueux qui domine la rive nord de l’Isfjord et abritant la seconde colonie de mouettes tridactyles de l’archipel.
La présence des volatiles, avec leur guano riche en nitrate et phosphate, permet une profusion de vie, de couleurs et de belle rencontre en perspective. Très rapidement nous comprenons qu’il va falloir alléger un peu notre équipement. Il fait chaud aujourd’hui puisque la température dépasse les 10°C.
Notre balade dans ces paysages caractéristiques de toundras a un petit goût de fin, comme une petite douceur à la fin d’un bon repas. De nombreux rennes font la sieste ou broutent, des poussins de bernaches se baladent, nous prenons quelques clichés de l’océan que nous dominons depuis le pied de la falaise.
Certains des passagers se couchent sur les tapis de mousse, prennent des postures étranges qui nous font souvent sourire. Ils observent la riche flore rampante adaptée aux conditions extrêmes du Spitzberg !
Tellement étranges que deux jeunes rennes décident de se rapprocher à 3 mètres pour étudier de plus près ces bipèdes.
Nous rejoignons en zodiacs le Polar Front qui a jeté l’ancre un peu plus au nord dans le fjord.
Sur le chemin nous rencontrons un morse qui semble bien apprécier cette douce journée. Une fois le déjeuner digéré, l’équipe d’expédition nous invite à un concours pour le moins insolite, une course de pédalos !
La bonne humeur est bien évidemment de la partie et les équipes sont prêtes à en découdre. La scène est incroyable. Un morse rôde dans les parages, une baleine de Mink remonte respirer régulièrement à peut-être 300 mètres de la ligne de départ, avec en toile de fond plusieurs glaciers qui se jettent dans le fjord. Les vainqueurs de ce tournoi sont Lyse et Philippe devant Geneviève et Daniel.
À peine le temps de pêcher un cabillaud de 4 ou 5 kilogrammes et nous voilà repartis en direction de Longyearbyen.
Nous passons notre ultime soirée tous ensemble au salon. Nous causons de plusieurs sujets que nous n’avions pas eu le temps de développer ces derniers jours avec nos journées bien chargées. Alex nous expose les techniques d’adaptation au froid de la flore. Manon prend le relais avec une présentation sur les cétacés et l’ours polaire. Les discussions continuent jusqu’à tard dans la soirée.
Nous aurions bien rallongé de quelques jours cette belle aventure humaine que nous avons partagée ensemble au bout du monde à bord du Polar Front.
À bientôt pour de nouvelles expéditions au Spitzberg !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonjour les aventuriers ! Quel plaisir de lire ce récit de voyage, ça fait rêver !!! Papa j’espère que tu as une belle photo du gros Morse, et Maman j’espère que tu n’as pas eu trop peur quand il s’est approché du bateau !!! Je transmets ces bonnes nouvelles à tout le monde. Merci au chef d’expédition pour ce très beau récit, j’ai hâte de lire la suite ! 🙂 🙂
Ici tout va bien, les papis mamis se portent bien ! Profitez à fond des ces moments magiques !! Et vivement la photo du gros Nounours 🙂
Bises à tous les passagers et de gros bisous à mes parents chéris <3 <3 <3
Coucou Marie et Jacques
Quel beau voyage nous avons hâte d’avoir les images. Profitez de ces moments magiques
Bises à vous deux
Ghislaine et Guy
Bonjour Joséphine et Laurent ,
Passionnant récit de votre voyage , c’est comme si nous y étions!
Vivement la suite!
Nous vous espérons en bonne forme!
Gros bisous de nous 2
Bisoux de ste colombe en auxois!!!!?
Bonjour papi (Emile)
C’est avec Bonheur qu’à travers ce récit, nous partageons cette merveilleuse aventure avec toi… ce voyage tant rêvé…sommet de tes souhaits les plus chers…
nous sommes en osmose avec toi…(enfin presque….disons qu’on se mange une glace en fermant les yeux …après avoir lu vos péripéties, lol!)…Prends en plein les yeux, tu nous raconteras tout ça! Bises à tous JT
Quel bonheur de lire ces nouvelles fantastiques de votre croisière. !!! Nous la vivons donc un petit peu de loin. Tu vas en avoir plein la vue ☺️ . Nous te souhaitons encore plein de découvertes. Nous t’embrassons. Francis et jeannine
Cher Emile, vous devriez écrire un livre car ce récit est tout simplement magnifique! Nous sommes heureux pour vous que votre rêve se réalise enfin. Nous avons 30 degrés et les tomates sont délicieuses 🙂 Nous pensons à vous en mangeant un esquimo ? Continuez à nous faire partager ces moments de bonheur. Gros bisous de St-Léger ?
Quel beau reportage ! Rapporte nous de belles photos pour que nous puissions rêver aussi. Gros bisous à toi et à tous l’équipage.
Gene, Daniel,
Profitez bien de ce superbe voyage, si bien raconté, on s y croirait!
Bises
Merci pour ce récit, au top! Et que de belles rencontres déjà!
J’imagine Papa que tu dois être aux anges! Profites bien de la suite de cette super aventure. Ici tout va bien pour tout le monde.
On t’embrasse fort
Merci à tous de nous faire partager d’aussi beaux moments !
L’ours polaire se fait attendre , mais parions que c’est pour arriver en beauté !
Merci pour les commentaires et les photos qui nous laissent quand même un peu sur notre faim !
On compte sur nos amis pour compléter cet album !
Carpe Diem !
Emile, si tu croise le père Noel, demande lui de m’offrir ce voyage l’année prochaine
magnifique !!! la rencontre avec les baleines, les ours…
et un petit air bien frais avant de nous retrouver !
bises à vous deux et à jean luc et son épouse !
A l’attention d’Isa et Pierre
Un petit coucou champenois aux voyageurs de l’arctique,
Hâte de vous revoir pour échanger sur vos impressions.
Bonne fin de séjour !
Tres beau reportage! J ai hâte de voir les photos de la banquise au retour!
Belles découvertes