5 septembre
16 septembre 2018
Septembre 2018
C’est en fin de matinée que toute l’équipe de cette nouvelle aventure « Grands Espaces » au Kamtchatka rentre dans l’avion pour Moscou.
Quelque quatre heures plus tard, notre réceptif nous accueille derrière la porte du contrôle d’immigration pour nous mener à travers les embouteillages de la capitale du plus grand pays du monde jusqu’à notre hôtel : l’inimitable hôtel Sovietsky. Vestige de l’époque soviétique, cet établissement n’a pas changé d’un pouce. Plafonds hauts, décors extravagants, musiciens jouant au coin café, il ne suffit que d’un peu d’imagination pour se croire sorti d’une machine à remonter les temps.
Le copieux diner se termine à temps pour laisser aux uns l’occasion de se détendre et aux autres l’opportunité d’aller faire un saut au centre-ville tout proche.
Russie, nous voilà !
Nicolas, notre érudit guide francophone, vient nous chercher dès 8h30 pour un grand tour de Moscou, en bus d’abord au long de la rivière Moscova et des avenues arborant encore les architectures staliniennes ; puis à pied au point de vue du mont des moineaux puis pour la visite la cathédrale Pokrovsky et enfin sur la place rouge en s’attardant sur la cathédrale Saint Basile.
Après le déjeuner, il est temps de retourner à l’aéroport afin d’embarquer pour 8 h de vol à destination de Petropavlovsk Kamchatsky
L’avion a atterri un peu en avance, mais Anna, notre guide francophone locale habituée des groupes Grands Espaces nous attend déjà.
Le déjeuner puis l’installation dans nos chambres passée, nous voici au musée de la ville pour une introduction à l’histoire d’une richesse surprenante pour un endroit si éloigné de tout. La visite se poursuit à pied dans les rues à la découverte des différents monuments ; celui dédié à Vitus Béring, fondateur de cette ville en 1740, l’autre dédié au passage de La Pérouse, aux morts de la guerre de Crimée, à ceux de la Seconde Guerre mondiale… Nous terminons au centre-ville devant la préfecture et l’imposante statue de Lénine.
Enfin, c’est au centre commercial, lieu de vie local que notre premier contact se termine devant les étals de poissons et d’œufs de saumon.
La fatigue se fait sentir et nous rentrons bientôt à l’hôtel pour un copieux diner et une fuite rapide dans les chambres afin de travailler au rattrapage des 10 h de décalage qui nous séparent de l’Europe.
Ce matin les choses sérieuses commencent. Un des aspects principaux d’un voyage au Kamtchatka est le volcanisme et le meilleur moyen de l’apprécier est l’hélicoptère.
De bonne heure, nous voilà donc à l’héliport pour notre premier vol en MI 8. La météo est clémente malgré quelques nuages qui auront la décence de ne pas nous gêner durant cette excursion incroyable.
Nous passons d’abord devant le Veluchinsky, mais c’est le Gorely (1829 m) qui nous intéresse. Nous atterrissons sur le bord de sa caldeira pour admirer, à pied, les fumerolles et les strates typiques des strato-volcans. La vue à 360° est tout bonnement hallucinante, découvrant la toundra et les cônes volcaniques… un paysage d’un autre monde.
Un saut d’hélico plus loin, nous voici au pied du Mutnovsky (2323m) au bord du canyon où serpente une rivière qui se brise en une haute cascade sur fond de téphras et de roches volcaniques. C’est beau à couper le souffle.
Malgré quelques hésitations à cause du vent, les pilotes parviennent à nous poser au bord de la caldeira du Mutnovsky, encombrée de glace, de lac de fonte émeraude et de fumerolle dans un concert de roches volcaniques colorées. Quelques pas dans la neige plus loin, le paysage s’offre à nous. Le groupe est ravi, de retour dans l’hélicoptère ce n’est que visages souriants et yeux rêveurs. Quelle réussite !
Après le déjeuner, nous partons à la découverte des ethnies locales au centre des chiens de traineaux qui a organisé pour nous la venue de représentants Koryiak qui sont avec les Evennes et les Itlemen les « aborigènes » du Kamtchatka. Costumes, folklore, danses, anecdotes, les autochtones se racontent puis nous invitent à revêtir leurs tenues traditionnelles pour des photos souvenirs.
C’est au tour du musher de nous raconter son métier et ses chiens. La famille installée ici participe à la grande course à chien de traineau qui se déroule chaque année au Kamtchatka et qui n’a rien à envier à la Yukon quest d’Alaska. Plus de 2000 km parcourus pendant l’hivernal mois de mars… Nos hôtes ont préparé pour nous un traineau à roue et certains d’entre nous se laissent aller à tailler la piste avec un équipage de 6 chiens.
Nous découvrons également les quelques rennes domestiques qui résident dans la propriété. C’est sur place que nous prenons le dîner avec saumon, flétan et soupe de renne.
C’est bientôt l’heure de rentrer et le trajet de retour pour l’hôtel est bien silencieux. Les yeux sont lourds d’une bonne fatigue bien méritée après cette journée bien remplie.
Nous partons de bon matin pour l’excursion en bateau qui va nous permettre d’explorer la fameuse baie Avacha, découverte par l’expédition de Béring. Deux petits yachts de plongée seront nos véhicules pour la journée.
Le plafond est bas et la pluie menace, mais la mer est plutôt calme et la visibilité est bonne. Rapidement, nous nous éloignons de la ville et les oiseaux marins deviennent nombreux. Des cormorans, mais aussi des macareux huppés. Quelques têtes de phoques tachetés sortent de l’eau et nous regardent avec curiosité. La baie est très rocailleuse avec ses falaises grises parsemées de végétation. Un membre d’équipage de notre bateau s’équipe et saute à l’eau pour nous remonter quelques minutes plus tard un filet plein d’oursins et quelques araignées de mer, le fameux « crabe du Kamtchatka ». Bientôt, nous atteignons les 3 piliers rocheux qui indiquent la sortie, les fameux « 3 frères » gardiens de la baie.
L’étape suivante sont les iles Starichkov où vivent plus de 50 000 oiseaux durant la saison de reproduction. Des cormorans, des mouettes, des goélands entre autres vivent sur ces îles rocheuses pour le plus grand plaisir de nos appareils photo.
C’est en route pour la baie Ruskaya que l’on aperçoit au loin des ailerons. Des orques !! Quelle chance, 3 orques tournent dans notre zone à la recherche de bancs de poissons. Nous les rejoignons rapidement. Curieux de notre présence, ils s’approchent de nos embarcations et nous pouvons les observer de près.
Quelques miles plus loin, même scénario, mais cette fois-ci, ce sont 3 baleines à bosse qui se nourrissent alors que nous les approchons. Tour à tour nous admirons les nageoires caudales qui se dressent hors de l’eau avant que les animaux ne sondent.
Enfin, nos navires atteignent la baie Ruskaya où réside une importante population de la plus grande otarie du monde : le lion de mer de Steller. Une bonne centaine d’individus est répartie sur les rochers de la baie ou nageant aux alentours. Les mâles, beaucoup plus gros que les femelles se remarquent aisément. Durant de longues minutes, nos bateaux s’approchent et nous laissent tout loisir de les photographier.
C’est ensuite le moment de la pêche à la ligne durant laquelle nos participants se distinguent et attrapent une petite dizaine de poissons qui laisse comprendre la densité de vie dans ces eaux du pacifique Nord.
L’heure de faire demi-tour est arrivée. Nous longeons les côtes à la recherche d’animaux.
Au moment de retourner dans la baie Avacha, la nouvelle tombe : l’accès est interdit pendant 1H30 par les autorités militaires, un sous-marin est en train de manœuvrer. Les discussions vont bon train au sujet du passé militaire de Petropavlovsk qui a abrité durant la guerre froide le plus grand centre de sous-marin du pays.
Alors que le sujet fait débat, le capitaine nous appelle, car l’appareil en question passe devant nous à moins d’un mile.
Quelle journée !! Que de découvertes !! C’est ça, le Kamtchatka, un monde d’une richesse inattendue.
Ce matin c’est le départ pour Esso avec 8h de route à la clé. C’est l’occasion de sortir de Petropavlovsk et d’apprécier les paysages boisés qui bordent la route. Christophe profite de l’occasion pour approfondir les explications sur les animaux vus la veille puis reprend quelques concepts sur le volcanisme. Anna raconte l’histoire de Milkovo, notre ville étape pour le déjeuner, qui fut un bastion cosaque.
La route cède la place à la piste et Christophe passe un documentaire qui permet de se donner une idée du Kamtchatka en hiver avant de parler des différentes ethnies de la région que nous allons visiter à Esso.
Nous arrivons en soirée, heureux de quitter la piste et impatients de retrouver l’hélicoptère prévu le lendemain.
Les prévisions étaient bonnes, la météo ce matin est favorable et nous en profitons pour grouper les deux vols prévus : d’abord, celui du Kluchevskoy, option choisie par la plupart de nos participants, puis celui au programme en territoire Evenne.
Quelle idée fabuleuse que cette option autour du plus haut volcan actif de l’Eurasie (4850m). Le Kulchevskoy est un volcan conique avec des volutes de fumée qui s’échappent de son cratère. Depuis l’hélicoptère, le spectacle est saisissant, surtout que les premières neiges sont arrivées et qu’elles recouvrent les volcans environnants. C’est tout simplement magique. Nous volons à 3500 mètres d’altitude. Non loin de là, c’est le volcan Tolbachik (3682 m) qui nous montre sa cime arrondie et enneigée sur fond de toundra environnante. Dans l’hélicoptère, ce n’est que sourires, pouces levés en l’air et appareils photo qui chauffent.
Pour couronner le tout, nous survolons les coulées de lave de l’éruption du Tolbachik de 2012/2013. On se croirait au-dessus du sol lunaire. L’hélicoptère se pose à côté de la lave froide aux formes indescriptibles, mais tellement esthétiques. Pendant de longues minutes, nous arpentons ce site hors du commun.
De retour à Esso pour faire le plein, nous voici repartis cette fois-ci au-dessus de la toundra où l’hélicoptère se pose près d’une yourte où nous attend Ilya, un éleveur de rennes Evenne qui passe sa vie ici de camp en camp. Il nous accueille autour d’un poêle chaud et répond à nos questions. Nous remontons dans l’hélico et trouvons très vite le grand troupeau de rennes de la famille d’Ilya. D’abord effrayés par notre véhicule, les animaux s’approchent lorsque le moteur se tait. Le troupeau compte 1300 têtes pour le plus grand bonheur de nos appareils photo.
Nous rentrons à Esso pour un déjeuner tardif suivi de la visite du musée local sur les ethnies du Kamtchatka et d’une ballade à travers les rues de ce village de 4000 habitants.
Pour ponctuer la journée, nos participants se retrouvent dans la piscine d’eau thermale chaude de l’hôtel.
Au dîner, peu de discussions, les yeux brillent des merveilles aperçues et de la bonne fatigue des jours de grand air.
Nous quittons Esso après le petit déjeuner et reprenons l’unique route dans l’autre sens direction Petropavlovsk.
En chemin, nous déjeunons à nouveau dans l’improbable restaurant/cantine de Milkovo qui sert une nourriture tout à fait convenable.
Les nuages nous laissent la possibilité d’apprécier le paysage. Anna et Christophe ponctuent la route de leurs interventions groupées sur les rennes, le saumon, et l’ours brun.
Nous retrouvons l’hôtel Avacha en fin d’après-midi.
Une belle météo nous accueille ce matin alors que nous montons dans les hélicos en direction d’un point fort de notre programme : la vallée des Geysers et la caldeira d’Uzon.
Il faut une heure pour atteindre notre premier objectif, mais quel voyage ! Le ciel est bleu, le soleil donne. La toundra, les volcans et la végétation prennent un tout autre visage. Nous faisons le tour du volcan Karimsky avec son cratère fumant.
Enfin, nous atterrissons sur le lieu mythique de la vallée des geysers. Pas une minute à perdre, dans une quinzaine de minutes, un geyser va commencer à jeter ses gerbes d’eau chaude. Nous déambulons sur les plateformes entre boues bouillonnantes et mares d’eaux chaudes fumantes. Le paysage est unique, des façades rocheuses entières fument dans un concert de couleurs rocheuses multiples et les odeurs de soufre. Nous ne savons plus où donner de l’appareil photo. À peine arrivé au geyser indiqué plus tôt, c’est le feu d’artifice avec des jets de plus de 15 m qui crachent pendant de longues minutes.
Plus tard, nous remontons dans l’hélico avec les yeux rêveurs pour un court vol jusqu’à la vallée voisine d’Uzon, autre site volcanique avec ses lacs d’eaux thermales, ses marmites de boues bouillonnantes, ses soufrières, le tout dans une immense caldeira de 8 km de diamètre dont nous parcourons la partie aménagée à cet effet.
Des traces d’ours zèbrent le sol alentour et un garde armé nous escorte tout au long du chemin.
Nous déjeunons sur place d’un copieux pique-nique avant de reprendre l’hélico en direction de la vallée de Nyalychevo pour un bain improvisé dans les eaux brûlantes de l’endroit.
De retour à Petropavlovsk, nous partons dîner dans le seul restaurant servant de la véritable nourriture indigène du Kamtchatka : fougères au crabe, œufs de poissons, viande de renne et d’élan, crabe royal pour ne citer que ceux-là. Pas moins de 30 préparations différentes nous serons proposées, le tout ponctué des interventions de natifs venus nous présenter et nous commenter les coutumes et le folklore des Itlemens, Evennes, et Koryaks, peuples indigènes du Kamtchatka.
Il est des journées inoubliables lors de voyages. Il est de journées inoubliables dans la vie… Celle-ci fera certainement partie de ces deux catégories pour nos participants.
De bons matins dans l’hélico, sous une météo d’été méditerranéen, il nous faut 1h pour rejoindre l’incroyable lac Kuril et ses 80 km carrés.
À peine à terre, nous apercevons déjà des ours bruns au bord de l’eau. Après les formalités, nous partons à pied vers un rivage équipé d’une passerelle et d’une tour d’affût. C’est là que passent nos premiers ours à quelques mètres à peine de nous. Une mère avec deux petits, des solitaires se jetant subitement dans les flots pour en ressortir un saumon qu’ils déchiquètent et consomment sans autre forme de procès.
L’endroit est fabuleux, l’eau scintille de mille feux, la végétation et les arbres nous offrent toutes les gammes de vert, le tout sous la surveillance du volcan Illinsky qui porte ce matin une écharpe de brume.
C’est juste extraordinaire ! Toute cette vie, toute cette Nature !
Nous montons dans l’affût d’où nous voyons une mère avec 3 petits. Certains ours passeront si près que nous réussirons des photos animalières avec nos téléphones portables !
Nous pique-niquons dans l’enceinte gardée par les rangers et sautons dans les bateaux à moteur qui nous amènent de l’autre côté du lac en s’arrêtant à plusieurs endroits où l’on compte pas moins de 10 ours en train de pêcher.
Les bateaux nous abandonnent sur la plage que nous longeons vers une autre tour d’affût devant laquelle nous compterons pas moins de 17 ours occupés à traquer le moindre saumon rejoignant le lac. Quelques mères passent avec leurs oursons, quelques solitaires sortent des poissons impressionnants, quelques repus paraissent en digérant, le tout sur fond de volcan Illinsky se détachant dans le ciel bleu.
Des ours comme s’il en pleuvait. Certains passant si proches qu’on pourrait presque les toucher.
L’heure de rentrer sonne bientôt en fin d’après-midi et nous remontons dans l’hélicoptère qui nous posera quelques instants devant le lac de cratère du volcan Ksodach pour quelques photos supplémentaires.
Après le restaurant japonais, personne ne se fait prier pour regagner les chambres. Il faut regarder les photos pour s’assurer de ne pas avoir rêvé cette journée hors du commun.
Ayant atteint tous les objectifs de notre voyage, nous abordons cette journée plus sportive sous le signe de la détente. Un camion 6X6 nous attend pour nous mener sur les pistes cahotantes et spectaculaires vers le volcan Avacha afin de se dégourdir un peu les jambes pour une petite marche vers un sommet nommé « le Chameau ». La promenade est simple et chacun peut faire demi-tour au gré de sa forme.
Nous déjeunons dans un refuge et partons en début d’après-midi visiter le musée des volcans de Petropavlovsk. Quelques explications, quelques photos et films d’archive finissent de répondre aux questions.
Avant d’aller dîner, c’est l’heure de la dégustation de Vodka, orchestrée par Christophe. Nous goutons les vodkas les plus classiques, les russes, puis les polonaises ainsi que quelques exemples de vodkas aromatisées.
Au fur et à mesure des verres, la bonne humeur s’amplifie et les souvenirs des jours précédents reviennent dans les discussions.
Tout le monde est ravi.
Notre dernière journée se passe sous le soleil.
Pour commencer, Christophe réunit tout le monde pour une conférence sur les expéditions de Vitus Béring.
Ensuite c’est l’heure du shopping. Magasins de souvenirs, marché aux poissons… Le bus s’arrête çà et là le temps de quelques photos.
Nous rendons une petite visite à la splendide église de la Sainte Trinité sur fond de volcan et de ciel bleu.
Après le déjeuner, nous nous rendons à la plage de sable noir de Khalaktyrsky où les locaux viennent passer leur dimanche pour un farniente local ou pour pratiquer le surf.
Nous nous rendons ensuite chez Sacha, l’homme de la forêt qui nous a préparé un repas à base de plantes sauvages, de riz et de saumon fumé sur place sous son Chum (tente dans le style des ethnies locales).
Musique et poésie sont au rendez-vous grâce à ce personnage haut en couleur et typiquement russe. Sourires, et toast à la vodka sont au rendez-vous au gré des flammes et des chansons.
Une soirée authentique et forte pour ponctuer notre voyage.