Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
29 mai
9 juin 2018
Juin 2018
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Le jour du départ, le jour du vol ! Puis, ça y est : nous y sommes ! Nous voici arrivés en Islande, à l’aéroport international de Keflavík, où, après avoir retrouvé notre guide Rémi, nous sommes accueillis par une météo… islandaise : temps gris et crachin avec éclaircies. Nous rencontrons aussi notre conductrice de bus, (prénom islandais en attente de maîtrise de prononciation) qui nous emmène à la capitale, Reykjavík.
Depuis l’Hôtel Klettur, nous rejoignons d’abord la grande église luthérienne Hallgrímskirkja, bien reconnaissable par la hauteur de son clocher (75 m !) et son architecture rappelant les orgues de basalte.
Après avoir discuté histoire et découverte du continent américain devant la statue de Leifur Eiríksson, fils d’Erik le Rouge, nous entrons dans le restaurant Matwerk où nous savourons un excellent repas !
Après manger, nous visitons la ville jusqu’au port, avant de monter au 5e étage du centre des congrès de la Harpa : il est 22h et il fait encore jour : il est grand temps de rentrer nous reposer pour préparer nos nouvelles aventures, car mine de rien, nous en avons parcouru du chemin !
Reykjavík > Gullfoss > Geysir > Þingvellir > Hvalfjörður > Borgarnes
Nous visitons aujourd’hui le Cercle d’Or, combinaison de trois sites emblématiques de l’Islande.
Sous un crachin accueillant typiquement islandais, nous commençons par une visite d’une heure aux impressionnantes Chutes d’Or (Gullfoss), hautes de 32m pour 70m de largeur et dont le débit, alimenté par la fonte du Langjökull, est aussi gonflé que le prix des souvenirs pratiqué au Visitor Center : pour les prochains, il faudra bien repérer où se situe la virgule…
Nous nous dirigeons ensuite vers le site géothermique de Geysir pour un buffet bien fourni… Après nous être bien restaurés, nous cheminons entre les brumes de l’eau bouillonnante pour tenter de prendre LA photo de l’éruption du geyser Strókkur sans être mouillés. Le temps islandais nous suit.
Puis, presque soudainement, le soleil fait son entrée sur la route qui nous mène à Þingvellir, sur les rives du plus grand lac d’Islande : le Þingvallavatn. Nous partons pour une visite guidée d’une heure trente, entre la limpide chute d’Öxará et la faille de l’Almannagjá, où se tenait l’ébauche de parlement islandais vers l’an mil. La vue sur la zone de rifting est imprenable. Nous avons la chance d’observer des cygnes chanteurs, un garrot arlequin et des oies à bec court.
Nous repartons ensuite, toujours sous le soleil, vers le fjord de la baleine Hvalfjörður : la légende raconte que la baleine maléfique Tête Rouge hantait ces eaux en des temps reculés… Nous faisons un petit arrêt à Hvalvík pour observer, sous l’œil des eiders à duvet, les vestiges de l’ancienne station baleinière et de la base navale américaine utilisée pour protéger les convois de ravitaillement alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pour terminer cette belle étape, nous rejoignons notre hôtel à Borgarnes, point de départ vers notre découverte de l’Ouest islandais.
Borgarnes > Snæfellsnes > Ytri-Tunga > Buðir > Arnarstapi > Hellnar > Djúpalónsandur > Skarðsvík > Ólafsvík > Langaholt Guesthouse
Ce matin, nous faisons route vers la péninsule de Snæfellsnes, dominée par le stratovolcan englacé, le Snæfellsjökull (1446m), connu pour être le point de départ du Voyage au Centre de la Terre des personnages de Jules Vernes.
Si les premiers kilomètres se font sous le couvercle nuageux, nous sommes très vites accueillis par les rayons chaleureux du soleil sur la plage idyllique d’Ytri-Tunga : nous avons la chance d’admirer une vingtaine de phoques veaux-marins qui se prélassent sur le varech, entourés par quelques phoques gris, plus gros et plus prudents : eux resteront dans l’eau.
Après quelques kilomètres, nous faisons un arrêt à la petite église de Buðir, une des plus anciennes églises en bois d’Islande : la première église de Buðir date de 1703. Détruite, elle fut reconstruite… sans l’accord des autorités religieuses, qui, devant le fait accompli, finirent par consacrer le lieu. La dernière version date de 1848.
Il est temps de manger ! Nous gagnons Arnarstapi d’où nous partons ensuite pour une excursion de deux heures pour rejoindre Hellnar. Au programme : arches et orgues basaltiques, sentier côtier, mouettes tridactyles au nid, fulmars, grands cormorans, goélands bruns, huitriers-pie, courlis corlieu, et même un oiseau-troll pétrifié : nous sommes gâtés par l’avifaune et le beau temps persistant. Même le Snæfellsjökull a la bonté d’écarter sa ceinture de nuages et de montrer son sommet enneigé !
Depuis Arnarstapi, nous gagnons la plage de galets noirs de Djúpalónssandur, haut lieu de la pêche au XIXe siècle et témoin d’un terrible naufrage en 1948 : des débris déchiquetés de l’épave sont encore visibles, seuls 5 marins sur les 19 membres d’équipage survécurent. Les vagues qui déferlent sont puissantes. Visiblement, nous n’aurions pas été embauchés comme pêcheurs de morue : les pierres-étalon des tests de portage (test à l’embauche pour vérifier la force des nouvelles recrues) sont restées bien à leur place à l’entrée de la plage…
Changement de décors : nous traversons une plaine parsemée de cratères pour atteindre la petite, mais très belle plage de Skarðsvík, au sable gris puis orange selon la ligne de marnage.
Nous gagnons ensuite le port de pêche d’Ólafsvík pour une ballade près des bateaux de pêche. Nous assistons même à une lutte aérienne entre un pygargue à queue blanche et un goéland ! Nous gagnons ensuite l’église au style moderne puis la cascade Baejarfoss. Quelques bâtiments de cette bourgade portuaires sont protégés par des râteliers paravalanche : ici, Mer et Montagne vont de pair !
Nous sommes heureux de gagner notre guesthouse à Langaholt après une journée bien remplie : l’esprit de Garðar, qui veille encore sur le Snæfellsjökull, a été bienveillant avec nous en nous offrant une météo clémente ! Demain, direction plein Nord.
Snæfellsnes > Grábrók > Hvammstangi > Glaumbær > Akureyri
Ce matin, nous quittons l’Ouest islandais et nous nous arrêtons pour une ascension du cratère Grábrók (3600 ans). La vue sur la vallée est imprenable : le pendage géologique lié au rifting est bien visible. Depuis le sommet, nous observons aussi les murets de pierre d’une ancienne trieuse à moutons.
Depuis Grábrók, nous poursuivons au Nord en direction de Hvammstangi, connue pour l’observation des phoques et où nous attend notre excellente soupe de poisson. Cette bourgade à la base sud de la péninsule de Vatnsnes est également réputée pour les chevaux islandais.
Le paysage est magnifique : le soleil donne des reflets dorés aux herbes jeunes fraichement découvertes de neige : celle-ci orne encore les sommets aplatis des montagnes tabulaires. Nous franchissons un col puis des vallées plus vertes où les cours d’eau sont réputés pour la pêche à la bleikja, l’omble chevalier.
Sous l’œil d’un alto-cumulus lenticulaire immense (soucoupe volante), nous allons à la rencontre des Islandais du XIXe siècle à la ferme-musée de Glaumbær. Cette maison longue viking en tourbe fut déplacée et transformée au fil des âges du XIe siècle à nos jours, avant d’être ouverte au public en 1952.
C’est l’occasion d’aborder l’histoire d’une figure emblématique de l’Islande : la célèbre Guðriður Þorbjarnardóttir, globbe-trotteuse de l’an mil et première propriétaire de Glaumbær : née à l’ouest de l’Islande, elle partit avec Erik le Rouge sur l’établissement du Groenland, puis avec le fils d’Erik le Rouge, Leif le Chanceux à la découverte du continent Nord-Américain (le Vinland) où elle eut un fils, Snorri ÞOrfinnson, considéré comme le premier enfant européen né en Amérique ! Guðriður revint ensuite en Islande, puis alla en Norvège, revint en Islande avant d’entreprendre un long aller-retour… vers Rome, pour rendre visite au Pape ! Un véritable exploit pour l’époque ! Guðriður prit finalement sa « retraite » comme religieuse dans l’église construite par son fils Snorri à Glaumbær.
Nous nous engageons dans une vallée qui nous mène à Akureyri, capitale du Nord islandais (18 000 habitants), où nous entrons dans le centre culturel Hóf avant de monter à l’église Akureyrarkirkja. Après avoir longé les quais, nous regagnons le bus pour rejoindre notre hôtel à Sveinbjarnagerdi.
Akureyri > Goðafoss > Mývatn
Ce matin, nos souhaits sont exaucés : la météo est encore avec nous ! Nous partons pour Goðafoss, la cascade des Dieux. Vers l’an mil, le Goði Þorgeir, diseur de loi de la grande assemblée de l’Alþing, jeta les effigies des anciens dieux nordiques après avoir statué la conversion du peuple islandais au christianisme.
Cette double cascade s’enfile dans un canyon profond : le débit de la rivière alimentée par les eaux de fonte est impressionnant. Les eaux chargées d’alluvions sont grises : elles s’éclairciront ensuite dans l’été.
Nous poursuivons notre route en direction du sud de Mývatn, le lac aux moucherons, qui se découvre petit à petit sur fond d’anciens volcans tabulaires, de stratovolcans et de coulées de lave. Nous stoppons le bus à Skútustaðir pour une excursion d’une heure sur le site des pseudocratères (les fameux cratères à purée), classé monument naturel national. Aujourd’hui, l’avifaune locale reste à l’abri du vent fort : nous observons tout de même quelques cygnes chanteurs. Les stars du site resteront aujourd’hui les moutons islandais !
Après avoir déjeuné à l’original Vogafjós Cowshed Cafe (où nous confondons l’entrée avec l’étable visible depuis la salle de restaurant vitrée), nous profitons d’une belle balade digestive à la forêt d’Höfði. Une marche d’une heure à travers les bois de bouleaux tortueux, mélèzes, sorbiers et angéliques naissantes, nous amène à différents points de vue. C’est aussi l’occasion de voir de près de nombreuses grives mauvis, des canards siffleurs, des grèbes esclavons et un magnifique plongeon imbrin qui nous fit l’honneur de déployer majestueusement ses ailes, avant de plonger pour ne plus jamais réapparaître.
Nous nous remettons en route pour un circuit original à Dimmuborgir (les châteaux noirs), par des chemins au cœur d’un champ de lave présentant des cheminées d’extrusion verticales figées et des empreintes de tunnels de lave. Sur le site, nous ne sommes pas seuls… ! Inspiré par le lieu, Rémi nous conte la légende de Snorri le fugitif, qui trompa ses poursuivants par la ruse dans la région de Þórsmörk (Islande Sud)…
Nous visitons ensuite l’insolite et odorant site géothermique des solfatares de Hverir Námaskarð, sous la montagne Námajfjall.
Il est temps de rejoindre les bains de Mývatn pour un moment de détente bien mérité. Ceux qui n’aiment pas l’eau en profitent pour une escapade encadrée autour du site, sur les reliefs sauvages de scories fumantes. Le vent est fort tonifiant et les nuages orographiques donnent des contrastes saisissants. Nous gagnons le tout neuf et grand Hôtel Laxá pour un excellent repas.
Mývatn > Dettifoss > Húsavík
Ce matin, nous partons plein est : une gravel-road nous amène sur la rive droite du fleuve Jökulsá á Fjöllum – le deuxième plus long d’Islande – un canyon immense a été créé par une crue torrentielle cataclysmique (jökulhaup) suite à une éruption sous-glaciaire dans le Vatnajökull. Dettifoss est la cascade la plus puissante d’Europe, avec un débit moyen de 500 m3/s. Avec la fonte printanière, nous observons un débit encore plus important : impressionnant ! Nous avons de la chance : nous avons le site pour (presque) nous tous seuls et le soleil est encore avec nous. Un double arc-en-ciel est même présent pour l’occasion.
Sur la route, un hibou des marais nous octroie même une brève apparition !
Nous gagnons ensuite Húsavík : le contraste des paysages traversé est saisissant : après avoir quitté la verdure de Mývatn pour les champs de cailloux de l’intérieur des terres, nous entrons maintenant sur la bordure littorale.
Húsavík est un joli port de pêche aux maisons colorées (2600 habitants), situé ans la Baie de Skjálfanði, « la tremblotante ». Ce nom est dû à la multitude de microséismes qui secouent les falaises, décrochant des sédiments des tombants sous-marins. En association avec ce phénomène étrange, le fond de la baie a une forme de bol qui recueille les alluvions issues des rivières glaciaires qui s’y déversent. Le développement de la vie planctonique en est ainsi favorisé, pour le plus grand bonheur des baleines.
Ce sera pour nous l’occasion d’embarquer pour une sortie de 3h40 vers l’île de Lundí (l’île aux macareux) puis vers la rive est de Skjálfanði : nous aurons la chance d’observer de près une famille de dauphins à bec blanc, dont les petits de l’année font le show : sauts, twists, vrilles, ils virevoltent littéralement ! Nous observons plusieurs baleines à bosse placides (mégaptère ou humpack whale), puis les furtives et petites baleines de Minke. Les oiseaux marins sont aussi au rendez-vous : macareux moines, guillemots de Brünnich, guillemots à miroir, pingouins torda (petit pingouin), fulmars, mouettes tridactyles…
Nous poursuivons par la visite de l’excellent musée des baleines d’Húsavík : le design, l’agencement et les informations présentées sont didactiques et de grande qualité : à recommander !
Après une journée encore bien remplie, nous nous rendons à l’Hôtel Skúlagarður, près d’Ásbyrgi où nous souhaitons un bon anniversaire-surprise à Steinunn, notre conductrice.
Ásbýrgi > Kópasker > Þórshöfn > Vopnafjörður > Rjúkandufoss > Egilsstaðir
Depuis notre hébergement, nous n’avons pas long à parcourir pour rejoindre le cirque en fer à cheval d’Ásbýrgi. Ancien canyon creusé par la Jökulsá á Fjöllum ou marque de l’empreinte du cheval à 8 pattes d’Oðinn, Sleipnir, le lieu est insolite : le cirque boisé s’étend sur 3,5 km pour 1 km de large avec des hauteurs de falaises de 100 m par endroits. Au cœur de la forêt et au pied des falaises où viennent nicher des fulmars, le petit lac Botnstjörn nous permet d’observer quelques ombles chevalier, pharalopes à bec étroit, bergeronnettes grises et grives mauvis, sous le sifflement des ailes des bécassines en vol.
Nous poursuivons notre route vers la très calme bourgade de Kópasker où nous pouvons nous exercer à la macro sur les bosquets de lupins en fleur très fournis. Nous poursuivons notre ballade sur la plage de sable noir pour observer de nombreux bécasseaux sanderling, dans leur incessant ballet d’allers et retours suivant le rythme des vagues. Inspirées par le musée de la baleine, certaines tenteront même de reconstituer un squelette de morue abandonné par la laisse de mer sur l’estran.
Arrivés à Þórshöfn, nous assistons en direct au débarquement de la pêche du jour : ici c’est l’activité principale. D’ailleurs, la provenance de l’excellent poisson de notre assiette ne fait aucun doute : locale !
Nous continuons d’observer les oiseaux lors d’une halte à Vopnafjörður : si les trilles des sternes arctiques et des huitriers pie nous somment de nous éloigner, nous avons la chance d’observer de très beaux pluviers dorés. Cette localité fut le point de départ de l’exode de 15 000 islandais vers le Nouveau Monde pour tenter leur chance aux États-Unis.
Sur la route vers Egilsstaðir, nous profitons du soleil pour monter à la cascade d’Yst Í Rjúkandi (Rjúkandufoss), haute de 149 m, avant de gagner l’Hôtel Eyvindará. Nous y sommes très bien accueillis par… un normand et un breton ! Le fils du propriétaire nous fait même l’honneur de nous chanter deux chansons en islandais pendant le service des entrées. Encore une fois, nous avons très bien mangé !
Egilsstaðir > Fáskrúðsfjörður > Breiðdalsvík > Sveinsstekksfoss > Djúpivogur > Hvalnes > Smyralbjörg
Aujourd’hui, nous partons à la découverte -routière- des fjords de l’Est : nous commençons par la visite du très didactique Musée des Français à Fáskrúðsfjörður, animé par une Islandaise très dynamique ! Nos sens sont même piégés par une très belle illusion sensorielle créée de toutes pièces pour nous sentir au cœur de la goélette reconstituée : rythme de la luminosité, odeurs, plancher ondulé, son et images des vagues : tout concorde pour faire croire à notre cortex limbique que nous sommes en pleine navigation dans les eaux islandaises !
Nous déjeunons à Breiðdalsvík après une petite ballade, avant de reprendre notre route vers la cascade de Sveinsstekksfoss où les ornithologues du groupe sortent la longue vue pour admirer un garrot arlequin.
Nous gagnons le port de Djúpivogur tout proche… pour une chasse aux œufs géants : l’exposition permanente Eggin í Gleðivík, imaginée par Sigurður Guðmundsson et inaugurée en 2008, montre 34 œufs d’oiseaux islandais réalisés en granite de Chine, où l’artiste vit une partie de l’année.
Après avoir été bloqués par des panneaux de propriété privée à chaque fois que nous voulions marcher près de phares, nous pouvons enfin découvrir l’immense langue de galets et sable noir qui ferme la lagune de Lónsfjörður depuis le phare orange de Hvalnes. Près de la route, nous passons même devant quelques troupeaux de magnifiques rennes posés paisiblement au pied des pentes.
Sur la route vers l’Hôtel Smyralbjörg, la ceinture de montagnes qui contient le Vatnajökull apparaît, laissant entrevoir la masse de glace. Les stratocumulus qui recouvrent la calotte s’échappent depuis nos premiers glaciers émissaires… Le programme de demain est tout tracé : la glace !
Smyralbjörg > Jökulsárlón > Fjallsórlón (Frost Restaurant) > Ingólfshöfði > Hôtel Lakí
Ce matin, cap vers la lagune glaciaire de Jökulsárlón pour une croisière entre les icebergs à bord d’une étrange embarcation amphibie digne de l’équipement du Génie ! Dès l’arrivée, nous sommes impressionnés par la quantité de sternes arctiques qui couvrent littéralement l’herbe autour du parking pour couver. Gare à ceux qui empruntent la route hors de l’abri de leur véhicule : contremesures de protection garanties, mieux vaut porter un épais couvre-chef ! Nous observons aussi quelques eiders et bernaches nonettes.
D’entrée, le paysage porte à l’émerveillement : les brumes d’altitude matinales, piégées par le froid du glacier, se dissipent et le soleil – toujours là ! – crée un jeu de lumière avec les nombreux icebergs qui se pressent à la sortie de la lagune.
À 10h20 précises, nous embarquons sur notre étrange véhicule pour 40 min au cœur des glaces : nous observons quelques phoques en train de pêcher les nombreux poissons présents dans ces eaux, avant d’écouter attentivement les explications – en français ! – : glace bleue, glace blanche, glace grise, glace translucide, lignes de flottaison des icebergs, vêlage, moraines, recul des glaciers, etc.
L’organisation des boat-tours est une machinerie bien rodée ! Nous terminons notre excursion en marchant sur la grève : les cartes SD des appareils photo se remplissent…
Nous rejoignons le restaurant Frost dans un petit coin de paradis plus calme que Jökulsárlón : une courte montée sur la moraine nous offre un paysage grandiose sur la lagune de Fjallsórlón, que nous découvrons par un petit circuit balisé.
Cet après-midi, nous partons au grand air à Ingólfshöfði pour un tour de 2h45 dans un cadre insolite et splendide. Notre vecteur est une bétaillère aménagée attelée à un tracteur, conduit par Einar – 1Er guide de haute montagne islandais par ailleurs – aidé par son fils et accompagné de son labrador.
Einar nous emmène sur le désert de sable noir (sandur) entre la côte et l’île du Cap Ingólfshöfði, réserve ornithologique et haut lieu de l’histoire de la Colonisation : le premier colon islandais, Ingólfr Arnarson y hiverna en 874 avant de s’établir à Reykjavík.
Nous montons dans le sable noir pour atteindre un véritable îlot de verdure, entouré de falaises et surmonté d’un phare orange gardé par quelques moutons… Nous sommes accueillis par les vols d’intimidation des grands labbes qui protègent leurs œufs bien visibles, avant d’observer macareux moines, guillemots de tröil et de Brünnich, pingouins Torda et fulmars.
Avec cette journée complète au grand air, nous avons tous pris des couleurs : nous pourrons tous nous targuer d’avoir bronzé en Islande ! Sur la route vers l’Hôtel Lakí (Kirkjubærjarlklaustur), le soleil illumine les plaines du Skeiðarársandur et les premières traces des coulées du Lakí.
Hôtel Lakí > Arrêt mousses (Lakí) > Vík > Reynisfjara > Skógafoss > Sólheimajökull > Seljalandfoss
Ce matin, peu après notre hôtel, nous faisons un « arrêt mousses » pour étudier le racomitrium recouvrant les anciennes coulées de lave qui s’étendent à perte de vue : nous mesurons l’ampleur du champ de lave Eldhraun, provenant de la terrible période éruptive des failles du Lakagígar entre 1783 et 1785 et dont les conséquences se firent sentir dans tout l’hémisphère nord.
Nous stoppons ensuite à Vík í Mýrdal, petite bourgade réputée pour son tout nouveau et bien fourni magasin Icewear et son centre de la laine. Il est temps de faire du shopping ! Dehors, les rouleaux déferlent sur la plage de sable noir avec fracas. En arrière-plan, les trolls figés formant les pitons de Reynisdrangar se dessinent.
Non loin de Vík, nous marchons sur l’immense plage de sable et galets noirs de Reynisfjara où nous admirons de très beaux orgues de basaltes cachant une immense voûte, théâtre de la légende de « la femme et la peau de phoque », il y a fort longtemps… Le spectacle des vagues se brisant sur les roches devant Reynisdrangar est impressionnant : gare à ceux qui s’approcheraient trop près de la mer déchaînée !
Nous partons ensuite pour Skógafoss : cette chute d’eau de 62 m de haut pour 25 de large nous offre un spectacle grandiose avec ce beau temps ! Les plus téméraires graviront les 430 ± 10 marches menant à son sommet pour continuer à remonter la rivière Skógá : nous aurions bien continué vers la vallée cachée de Þórsmörk !
Changement de décor : nous montons vers le glacier Sólheimajökull, émissaire de la calotte du Mýrdalsjökull, qui couvre un des systèmes volcaniques les plus puissants d’Islande : le Katla. Nous marchons jusqu’à la glace, recouverte des cendres de l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010. Nous observons même des cônes de déjection (des bouses de dragon selon Rémi).
De retour sur la Route n° 1, nous apercevons le sommet de l’Eyjafjallajökull (1651 m) et poursuivons vers la célèbre chute de Seljalandfoss, que nous pouvons admirer en passant derrière : secs jusqu’alors depuis presque 10 jours, tout le monde rentre humide dans le bus à cause des embruns.
Après une journée encore bien remplie, nous gagnons Hellisholar pour découvrir que nous dormons à l’Hôtel Eyjafjallajökull : pourvu qu’il n’explose pas pendant la nuit !
Hellishólar > Îles Vestmann > Reykjavík
Ce matin, le couvercle nuageux islandais est de retour… Nous embarquons sur le ferry à Landeyjahöfn à 9h45 en direction de Vestmannaeyjar et du port de pêche de Heimaey, surnommée la Pompéi du Nord à cause de l’éruption de 1973 qui manqua de détruire la ville.
À 10h30, nous prenons le bus pour une visite guidée de l’île, commentée par l’islandais Snorri. Visiblement, les îles Vestmann détiennent plusieurs premières et records du monde : premières installations humaines en Islande, première étape de la colonisation Viking, première église chrétienne d’Islande, record de vitesse des vents en Atlantique Nord. D’après les Islandais, l’archipel des Vestmann compte 15 îles… D’après les îliens, avec l’Islande au Nord, l’archipel en compte 16 !
Le ciel est malheureusement couvert et ne nous permet pas de bien admirer la beauté de l’île. Nous observons tout de même quelques macareux lors d’un arrêt à la cabane d’observation au sud de l’île.
Après la visite, nous mangeons notre pique-nique à l’abri grâce à l’hospitalité de nos prestataires locaux, avant de visiter le port, l’ancien fort danois et l’église Viking offerte par la Norvège en 2000 pour célébrer 1000 ans de chrétienté en Islande. Nous faisons même un tour guidé du Bónus local pour ramener quelques souvenirs culinaires.
De retour à Landeyjahöfn, nous rentrons à Reykjavík où nous attend un excellent repas au restaurant Lækjarbrekka.
Reykjavík > Keflavík > CDG/GVA
Ce matin, ça pique ! Petit déjeuner à 4h00, départ de l’hôtel à 4h25 : direction l’aéroport international de Keflavík déjà saturé à cette heure : les guichets sont bondés et nous devons passer aux bornes automatiques. Après quelques imprévus habituels d’impression de boarding pass et de démêlées avec un convoyeur de bagages récalcitrant, nous atteignons enfin la porte d’embarquement : nous pourrons bientôt dormir à nouveau dans l’avion en rêvant de volcans, de glaciers, de macareux moines, de chinois, de Vikings, de soleil islandais, de moutons-à-compter-par-trois, de cascades, de zzzZZZzzz.
Bon retour à toutes et à tous, merci encore de votre participation et au plaisir d’avoir de vos nouvelles et de vous revoir bientôt !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Grâce à la « rédac’ » quotidienne de Rémi aucun des noms islandais sur lesquels j’avais fait l’impasse ne manquera dans mon blog perso!
Magnifique voyage, bien occupé, pas un instant pour baguenauder ou bayer aux corneilles (qui n’existent peut-être pas?) !!!!!!
Merci pour le bras secoureur lorsque les chemins n’étaient faits que pour les jeunes …..mais ils permettaient d’accéder à des sites peut être pas accessibles autrement!
Une belle carrière est promise à Rémi tout de patience et de culture générale , appréciable et apprécié de tous les participants !