Bruno Guégan
Grand Nord
9 mai
18 mai 2016
Mai 2016
Bruno Guégan
Grand Nord
Après une bonne nuit de récupération à Reykjavik, départ pour le cercle d’or sous un soleil resplendissant : Gullfoss, la cascade d’or, nous présente ses plus belles couleurs avec en plus la présence d’éclaboussures givrées. Nous poursuivons après un copieux buffet au restaurant de Geysir, avec la fameuse rencontre traditionnelle de la bulle bleue du Geyser. Toujours sous le beau soleil, nous nous rendons sur le site de Thingvellir, lieu de rassemblement traditionnel des Vikings Islandais, souvent considéré comme premier parlement Européen. Puis, une piste de bonne facture nous emmène jusqu’à Hvalfjördur. Nous stoppons le long du fjord pour observer les nombreux eiders, fulmars et goélands. Tout le long du fjord, nous pouvons voir les restes militaires de la seconde guerre mondiale et l’usine d’équarrissage des baleines, mise en sommeil, mais pour combien de temps ? Et enfin, nous regagnons Borganes pour un bon dîner avant une petite promenade pédestre.
Une bonne nuit dans le silence de Borganes et nous repartons pour de nouvelles découvertes. D’abord dans les marais d’Altanes où limicoles, anatidés, et autres oiseaux nous attendent par centaines. C’est le début d’une journée « Birds watching ». Pour certain c’est une entière découverte, d’autres, sont déjà à la recherche des raretés. C’est à Ytri Tunga que nous faisons une petite digression, les oiseaux ici sont allongés, se séchant vautrés sur des rochers… Vous l’avez compris, ce sont des phoques veau marins et gris qui font le spectacle, accompagnés des cris excités des huîtriers pies. À Arnastapi, nous faisons connaissance avec le restaurant local, avant d’aller découvrir les fameuses falaises d’orgues basaltiques, couvertes de nids de mouettes tridactyles. Nous reprenons la route pour aller découvrir les falaises de la pointe Ouest de la péninsule. Là, près d’un phare peint du plus bel orange, une falaise à oiseau permet d’observer : Pingouin Torda, guillemot de Troil, mouette tridactyle, fulmar Boréal et, en mer, fou de Bassan et guillemot à miroir. Belles observations dans un décor époustouflant où la mer d’un bleu soutenu vient heurter avec violence ces falaises noires. Nous poursuivons notre route avec quelques haltes à Rif et Grundafjordur avant d’arriver à notre confortable hôtel de Stykkisholmur.
Aujourd’hui, longue route de transfert de l’ouest vers le Nord Est, d’abord par une longue piste qui longe le Breidafjordur et qui nous mène à la vallée où résidait le fameux Eric le Rouge, découvreur du Groenland, suite à sa mise hors-la-loi par le parlement des Islandais. Un court arrêt nous permet de constater la légendaire gentillesse des chevaux Islandais, nous traversons des landes sèches où seuls quelques cygnes sont les « cygnes » de vie et déjà nous arrivons dans Hrùtafjordur et la fameuse nationale 1 (ainsi nommée car il n’y en a pas deux en Islande). Après une « restauration » à Hvammstangi , nous continuons jusqu’à Glaumbaer pour visiter cette ancienne ferme couverte de tourbe et habitée jusque dans les années 1950. À nouveau sur la route nationale 1, nous passons dans d’immenses vallées glaciaires et parfois enneigées, bordées par des centaines d’oies cendrées et de bernaches nonettes. Nous atteignons Akureiri pour profiter des quelques magasins ouverts, puis nous rejoignons le bien nommé Hôtel Nature. Ce soir promenade ornithologique…
C’est sous un grand soleil Islandais (c’est-à-dire frais) que nous prenons la route pour Myvatn. Avant tout, arrêt à la célèbre cascade de Godafoss, sur le sentier qui borde le torrent, c’est un couple de lagopèdes qui se laisse approcher, le mâle dans sa livrée blanche, alors que la femelle sans doute pensant déjà à son rôle de couveuse commence à prendre son habit d’été. Puis, c’est au détour d’un pont sur un torrent que nous suivrons des couples d’arlequins plongeurs, des garots d’Islande et de nombreux limicoles avant d’arriver au lac. Celui-ci est en grande partie gelé et sa mini-banquise commence à se disloquer pour le bonheur des oiseaux qui attendent de prendre possession des lieux. Notre chemin nous mène aux fameux châteaux noirs, cheminées de laves dignes des maisons de Trolls. Après une copieuse soupe Islandaise dans un restaurant (en compagnie de quelques vaches !), nous partons pour Detifoss. Là, c’est la surprise, un kilomètre de chemin à peine tracé dans la neige pour découvrir cette impressionnante chute au débit exceptionnel. Sur le retour, nous découvrons les solfatares de Namafjall, boues rugissantes et vapeurs nous rappellent la chaleur interne de cette terre. Enfin, alors qu’un groupe va apprécier le réconfort des eaux chaudes de Reykjalid, un autre va parfaire sa connaissance des oiseaux du lac : canard siffleur, sarcelle d’hiver, garot d’Islande, grèbe esclavon, cygne sauvage, bécassine des marais, chevalier gambette, bécasseau variable, grive mauvis… et le chant lointain du plongeon Imbrin. Nous dormons ce soir dans un hôtel au chant du cygne !
Nous commençons notre journée par une promenade le long du lac de Myvatn, lac des moucherons, lesquels commencent à être en nombre malgré la fraîcheur du printemps. Et c’est encore, bécassine des marais, garrot d’Islande, grèbe esclavon, et quelques petits phalaropes à bec étroit qui commencent leurs danses traditionnelles. Route vers Husavik, la baie de la maison, pour d’abord une visite du musée dédié aux baleines, où nous pouvons, entre autres, admirer les dimensions d’un squelette de baleine bleue, le plus grand mammifère sur terre. L’après-midi, nous embarquons sur un ancien bateau de pêche en bois reconverti pour le whale watching, la promenade va durer 3 heures. C’est d’abord quelques macareux qui se laissent apercevoir, avant d’assister au manège bien rodé des baleines à bosse, splendides mégaptères qui approchent à quelques mètres notre bateau. De belles observations sous un soleil rayonnant et sur fond de montagnes enneigées. Un spectacle époustouflant qui ne laisse personne indifférent. Nous reprenons la route pour terminer dans le canyon d’Asbirgi, fer à cheval de falaises où nichent de nombreux Fulmars. Surprise, le canyon est encombré de neige, et le lac du fond est gelé… Qu’importe, deux canards siffleurs, font un atterrissage scabreux sur la glace pour venir nous saluer. Dans les forêts primitives environnantes, grives mauvis et bécassines des marais nous accueillent dans une véritable tintamarre. Et ce soir, nous dormons à l’école…
Départ tranquille de notre Hôtel, ancienne école au milieu de la nature, toujours entourés de nombreux oiseaux et nous commençons la route de la morue, devenue au fil des ans un désert suite à la raréfaction de la morue et de l’évolution des modes de pêches. Kopasker, village de 140 habitants, où nous sommes accueillis d’une part, par un splendide plongeon Imbrin sur son nid, puis par des épouvantails, tradition locale dont on ne connaît pas exactement l’origine mais qui semble être là pour tromper les Trolls. Nous poursuivons sur une piste le long de la côte toujours bordée de milliers d’oiseaux, et où survivent quelques habitants, un désert long et étonnant dont il est facile de deviner la morosité les jours de météorologies sombres. (Nous sommes à un endroit à moins de 3km du cercle polaire). Pour appuyer ce sentiment d’abandon, Raufharen, village principal, permet de constater la modestie des habitats, confortée par l’état de vétusté du seul hôtel. Bien entendu, nous sommes là dans la face cachée de l’Islande, l’Islande pauvre, désertique, mais d’une nature merveilleuse. Déjeuner à Thorshöfn, autre « ville » d’à peine 500 habitants et qui survit grâce à ses conserveries qui, comme nous pouvons le constater, envoient du poisson jusqu’en France. Nous quittons le nord par une piste plein Sud, après la traversée de quelques villages, très semblables aux précédents, nous prenons la route vers Egilsstadir, route sinueuse, sur des plateaux enneigés où chaque butte est occupée alternativement par des cygnes ou des oies, dont l’oie à bec court. Et nous trouvons à nouveau un havre de paix pour la nuit en pleine nature.
Route plein Sud vers Faskrùdfjordur, ce petit port de pêche est jumelé avec le port de Graveline et est un des haut-lieux des pêcheurs d’Islande. Là, nous visitons un petit musée récent et très émouvant, notamment lorsque sur le bord de la goélette, la mer ondule et que nous découvrons subrepticement les noms des 4000 marins disparus au large de l’Islande. Nous continuons le long de la côte et c’est à Breidavik que nous reprenons un peu de force autour d’une bonne « soupe » de poisson. Nous poursuivons notre périple avant de faire une halte prolongée nous permettant d’admirer la côte, ainsi, encore une fois, que ces milliers d’oiseaux dont un nombre incalculable de fulmars, mais aussi quelques arlequins plongeurs. Cette route, souvent obstruée par des coulées de boues, est à flanc de montagne et nous permet de prendre conscience de l’étendue de cette côte déchiquetée mais aussi de sa fragilité. Arrêt à Dujpivogur, petit port de pêche où un harelde boréal nous attend en pêchant sans soucis au milieu du port. Notre route se poursuit plein Ouest, et c’est à Hvalnes que nous allons à la rencontre de ces immenses plages noires. Comme des enfants, nous partons tous à la recherche de « trésors » dans les laisses de mer et certains reviennent avec les poches lestées de cailloux «smarties » noires ou verts, c’est avec regret que nous quittons ces lieux magiques où l’œil se perd dans un horizon noir. Enfin, nous terminons cette journée toujours ensoleillée par un arrêt à Hofn où des centaines de sternes Arctiques sont déjà sur leur site de nidification.
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, en effet aujourd’hui c’est une pluie Islandaise qui nous accueille après le breakfast. Nous partons donc toujours plein Ouest et au détour d’un fjord, quelques rennes nous saluent, sans doute incités par l’épaisse couverture de neige dans les hauteurs à rejoindre des prairies dégagées. Nous arrivons à Jokulsarlon accueilli par une belle colonie de sternes arctiques, où un engin amphibie de la dernière guerre nous attend pour une promenade dans les icebergs de tous les bleus, accompagnés de plus d’une quinzaine de phoques. Puis, nous décidons d’aller sur l’autre rive… Malheureusement, c’est à ce moment que notre car fit un gros caprice et refusa de démarrer. En attendant un nouveau bus salvateur, nous faisons une promenade le long de la côte où sont présentés de magnifiques bijoux sur fond de sables noirs, occasion aussi d’observer de très près un grand labbe dégustant un poisson mort sur la plage. Après un bref lunch sur place, nous partons pour Ingôlfshöfdi. Suite à notre retard, notre prestataire ne nous a pas attendu, nous allons donc entre temps faire une promenade à Skaftafell, pour les uns, marche rapide vers le glacier le plus proche, pour d’autres visite du petit centre d’interprétation touristique. Retour à Ingôlfshöfdi, île de l’arrivée de ce que la saga considère comme le premier colonisateur de l’IslandeIngôlfshöf. Nous montons dans une charrette tirée par un tracteur pour une demi-heure de traversée d’un désert de sable entrecoupé de bras de mer, avant d’arriver sur l’île, où notre guide Islandais naturaliste nous montre les premiers macareux arrivés depuis peu sur leur nid. Mais le spectacle ne s’arrête pas là, car ce sont surtout les dizaines de grands labbes qui paradent et se battent à quelques mètres de nous qui impressionnent. Fin de journée sous le vent et la grêle, très rafraîchissante qui, pour une fois, nous fait mériter un bon dîner chaud.
A peine avons nous quitté l’hôtel que nous nous arrêtons pour une courte halte, sur le chemin se dessine un pavage impeccable que notre guide explique comme étant le reste d’une église où auraient péri plusieurs dizaines de personnes après une coulée volcanique, en fait ce ne sont que l’effleurement d’orgues basaltiques (humour noire de cendre). Route vers Vik, où nous nous égayons les uns, sur la plage pour admirer les aiguilles de Vik, les autres allant « magasiner » dans la boutique locale très connue pour ses pulls Islandais. Nous reprenons notre route pour un quart d’heure plus tard retrouver le chemin des superbes orgues basaltiques de Reynisfjal surplombé par d’immenses falaises où sont présents quelques Macareux. Déjeuner à Skogafoss, puis visite de ce lieu remarquable de la côte Sud, douche naturelle, suivie d’une petite montée pour admirer ces chutes grandioses. Petit retour en arrière pour aller voir de près le glacier de Solheimajokull, langue sud du Myrdaljokull, deuxième plus grande calotte d’Islande. Nous reprenons notre route pour la fameuse chute de Seljalandfoss dont nous pouvons faire le tour, c’est un impressionnant fracas d’eau que nous pouvons contempler de tous les côtés avec douche obligatoire. Enfin nous faisons une halte dans la vallée de Thorsmork, et pouvons admirer le fameux Eyjafjallajökull qui, ne l’oublions pas est un glacier et n’est pas un volcan, le volcan s’appelle l’Eyjafjoll.
En route pour les îles Vestmann, ces îles sont sorties de mer il y a environ 10000 ans,c’est-à-dire hier en termes géologiques, et l’une d’entre-elle, Sursey n’est née qu’en 1960. Dès l’arrivée sur Heimaey, nous sommes surpris par cette coulée de lave de l’irruption de 1973, qui a presque bouché le port de Heimaey, et sans un arrosage intense de la lave, le port de la plus grande ville de pêcheurs d’Islande aurait été condamné. C’est à bord d’une vedette rapide que nous faisons le tour de l’île, nous arrêtant là dans une grotte pour observer un phoque d’humeur badine, sans oublier les milliers d’oiseaux accrochés aux falaises. Les macareux sont là, mais très peu nombreux, est-ce normal ? La fin de cette espèce est-elle proche en Islande ? Plus loin c’est un petit Rorqual qui vient au devant de nous ; Puis le capitaine de la vedette nous fait pénétrer dans une grotte pour nous faire apprécier son acoustique par un petit air de saxophone. Et enfin c’est le retour pour aller retrouver Reykjavik où nous fêtons la fin d’un beau voyage !