Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
31 août
6 septembre 2018
Septembre 2018
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Goðafoss – Mývatn Sud-Est
Ce matin, dès 7h30, branle-bas de combat, tout le monde sur le pont : nous débarquons à Akureyri, capitale du nord de l’Islande avec ses 18.000 habitants. Après la récupération des bagages, nous faisons connaissance avec Ása, notre conductrice de bus. Nous démarrons à 8h40 sous un couvert nuageux endémique islandais. C’est l’occasion pour nous de voir nos premiers moutons (presque) toujours regroupés par trois !
Après environ 40 minutes de route, nous atteignons Goðafoss, la cascade des Dieux. Vers l’an mil, le Goði Þorgeir, diseur de loi de la grande assemblée de l’Alþing, jeta les effigies des anciens dieux nordiques après avoir statué la conversion du peuple islandais au christianisme. À 10 minutes près, nous aurions été submergés par les passagers des 5 ferrys que nous avons vus ce matin à Akureyri : l’Islande a toujours autant de succès !
Nous poursuivons notre route en direction du sud de Mývatn, le lac aux moucherons, qui se découvre petit à petit sur fond d’anciens volcans tabulaires, de strato-volcans et de coulées de lave.
Notre déjeuner est réservé à 11h30 à l’originale ferme restaurant de Vogafjós Cowshed Cafe, où nous pouvons observer, par une baie vitrée depuis le restaurant, les vaches dans l’étable.
Nous repartons pour l’ascension du cratère circulaire Hverfjall, issu d’une explosion cataclysmique il y a seulement 2700 ans, suivie d’une belle balade digestive à la forêt d’Höfði. Une marche d’une heure à travers les bois de bouleaux tortueux, mélèzes, sorbiers et angéliques naissantes, nous amène à différents points de vue, d’où nous observons quelques canards souchets.
Nous poursuivons par un circuit original à Dimmuborgir (les châteaux noirs), taillé dans un champ de lave présentant des cheminées d’extrusion verticales figées et des empreintes de tunnels de lave. À cette occasion, Rémi nous contera la légende de Snorri le fugitif, qui trompa ses poursuivants par la ruse…
Nous terminons la visite des rives méridionales et orientales du lac Mývatn par une marche d’1h30, sur le site des pseudo-cratères, classé monument naturel national. Nous repérons quelques oiseaux qui se réfugient à l’abri du vent : plusieurs espèces de canards, cygnes chanteurs. La lumière est splendide !
Quel bonheur de pouvoir nous dégourdir les jambes après ces quelques journées de navigation plutôt houleuses dans les eaux groenlandaises !
Après cette journée bien rythmée et 5h30 de ballades diversifiées, heureusement qu’Ása est là pour ramener tout le monde à notre hôtel de Narfastaðir, où nous pouvons nous reposer !
Mývatn Nord-Est – Dettifoss – Ásbyrgi – Húsavík
Ce matin, nous nous dirigeons vers le système volcanique du Krafla : un premier arrêt rapide avant le col de Námafjall nous permet d’avoir une dernière vue d’ensemble –ventée– sur le Lac Mývatn, puis nous montons au Lac Víti pour en faire le tour avec un vent à décorner les bœufs ! Nous enchaînons avec une longue marche à travers les coulées du Leirhnúkur : nous traversons ainsi les paysages lunaires créés par plusieurs coulées de lave datant de 1975 à 1984. Le paysage est splendide, les contrastes saisissants, le vent violent, mais quel spectacle ?
Après cette belle sortie, nous voici quelques kilomètres plus bas devant la centrale géothermique de Krafla. Un film et plusieurs panneaux d’interprétation nous permettent de mieux comprendre la production de 30% de l’électricité islandaise – à partir de l’activité volcanique. Nous en profitons pour pique-niquer et repartons ensuite vers de nouvelles aventures : nous faisons un arrêt au site géothermique des solfatares et des boues bouillonnantes de Námaskarð, où l’odeur du souffre guérit très vite nos rhumes.
Puis nous partons plein Est, en direction des chutes immenses de Dettifoss (45 m de haut, 100 m de large). Notre première piste islandaise nous amène sur la rive droite du fleuve Jökulsá á Fjöllum – le deuxième plus long d’Islande – où Dettifoss fut créée suite à une éruption sous-glaciaire. Cette chute d’une force incroyable (la plus puissante d’Europe) nous attend : un débit de 500 m3/s l’été, 23.000 t d’alluvions glaciaires charriées par jour dans le canyon de 25 km de long, 500 m de large et 100 m de haut, une lumière encore incroyable : braver les vibrations de la piste et le vent toujours aussi violent valait vraiment le coup !
Encore un peu de piste et nous voilà en direction de l’immense cirque en fer à cheval d’Ásbyrgi. Quel contraste avec notre matinée « volcanique » et l’aperçu du désert intérieur islandais : nous voilà à nouveau dans une forêt verdoyante, entre les bouleaux tortueux, saules laineux, saules à feuilles de thé, myrtilles, framboises sauvages, fougères et alchémilles, au pied des imposantes falaises du cirque. Nous descendons au petit lac Botnstjörn avant de prendre notre goûter à base de skyr, sur une petite plateforme en bois très accueillante. Nous déambulons dans cette forêt magnifique à la recherche des furtives grives mauvis et bergeronnettes grises, puis nous reprenons la route côtière en direction d’Húsavík, où nous passerons la nuit.
Húsavík (sortie baleines !) – Akureyri – Glaumbær – Hvammstangi
Aujourd’hui, nous partons à 8h25 en direction du petit port de pêche aux maisons colorées d’Húsavík, 2600 habitants, située dans la Baie de Skjálfandi, « la tremblotante ». Ce nom est dû à la multitude de microséismes qui secouent les falaises, décrochant des sédiments des tombants sous-marins. En association avec ce phénomène étrange, le fond de la baie a une forme de bol qui recueille les alluvions issues des rivières glaciaires qui s‘y déversent. Le développement de la vie planctonique en est ainsi favorisé, pour le plus grand bonheur des baleines.
Ce sera pour nous l’occasion d’embarquer à 9h30 pour une sortie de 3h, pendant laquelle nous aurons la chance d’observer de très près deux baleines à bosse (ou mégaptère). Sur le retour, nous verrons même 3 autres baleines à bosse croisant à toute vitesse en direction du large, au Nord : nous ne pourrons les suivre et nous regagnons le port en vue de notre déjeuner. Le temps est magnifique, la mer est calme malgré une petite houle résiduelle, heureusement de faible ampleur…
Après un très bon repas, nous poursuivons par la visite de l’excellent musée des baleines d’Húsavík : le design, l’agencement et les informations présentées sont didactiques et de grande qualité : à recommander !
Fin de la récré : une longue route nous attend, en tout cas pour Ása, notre conductrice, qui nous conduira d’une main experte vers Akureyri (pour une petite escale au centre culturel Hóf), puis vers la ferme-musée de Glaumbær. Cette maison longue viking en tourbe fut déplacée et transformée au fil des âges du XIe siècle à nos jours, avant d’être ouverte au public en 1952.
C’est l’occasion pour Rémi d’aborder l’histoire d’une figure emblématique de l’Islande : la célèbre Guðriður Þorbjarnardottir, globe-trotteuse de l’an mil et première propriétaire de Glaumbær : née à l’ouest de l’Islande, elle partit avec Erik le Rouge sur l’établissement du Groenland, puis parti avec le fils d’Erik le Rouge, Leif le Chanceux à la découverte du continent Nord-Américain (le Vinland) où elle eut un fils, Snorri Þorfinnson, considéré comme le premier enfant européen né en Amérique ! Guðriður revint ensuite en Islande, puis alla en Norvège, revint en Islande avant d’entreprendre un long aller-retour… vers Rome, pour rendre visite au Pape ! Un véritable exploit pour l’époque ! Guðriður prit finalement sa « retraite » comme religieuse dans l’église construite par son fils Snorri à Glaumbær.
Sur la route vers la péninsule de Vatnsnes, Rémi nous montre le pendage des couches géologiques, les trieuses à moutons et à chevaux (réttír), les ouvrages de stabilisation des cours d’eau et un ancien fort Viking datant de l’ère des Sturlungar… Après une longue route, nous atteignons finalement le très chic Hótel Laugarbakki, près de Hvammstangi.
Hvammstangi – Grábrók – Hvalfjörður – Gullfoss – Geysir
Ce matin, une longue route nous attend ! Après un départ à 8h30, nous arrivons une heure plus tard sur le site de Grábrók, dans la localité de Bifröst (pas le pont magique d’Ásgarð, mais presque !) : nous prenons une heure pour effectuer le tour complet du somment de ce cratère de 3600 ans, peuplé de mousse racomitrium vert-gris et de camarines d’un vert fluo éclatant. Nous admirons aussi deux anciens Réttir en pierre ainsi que le pendage des couches géologiques de l’immense vallée en « U » où nous sommes.
Il est temps de repartir : un bref arrêt à la station-service N1 de Borgarnes, et nous voilà près d’Akranes, où le « Pourquoi-Pas ? », la célèbre goélette scientifique du Gentleman des Pôles, Jean-Baptiste Charcot, s’abîma sur les récifs à la suite d’une terrible tempête…
Nous quittons la route circulaire au départ du pont du Hvalfjörður pour faire le tour de ce Fjord de La Baleine : le détour en vaut la peine : les lieux sont riches en histoire ! Nous passons d’abord devant les restes des baraquements militaires, vestiges de l’activité des Britanniques puis des Américains dans cette baie, afin de protéger les convois de l’Arctique lors de la Seconde Guerre mondiale ((convois Devrish, PQ1, PQ2, 1941) ; très vite, nous voyons un baleinier de Reykjavík amarré au quai de la station de dépeçage du Hvalfjörður : une baleine (rorqual commun ?) vient d’être hissée sur la cale de halage…
De l’autre côté du fjord, nous faisons un arrêt d’un quart d’heure pendant lequel Rémi nous compte la légende de Tête-Rouge, la Baleine Maléfique, dont l’histoire donna le nom du fjord, du lac Hvalvatn (Lac de La Baleine), de la plus haute cascade d’Islande, Glymur -198 m- (la Sonore) et du relief environnant : Skálfandahæðir (collines tremblantes).
Nous reprenons notre longue route vers la région de Geysir, pour déjeuner à l’excellente ferme-restaurant Efstidalur, où nous dégustons les produits faits-maison : pain, différents types de beurre, glace…
Nous traversons ensuite le site de Geysir et nous continuons pour visiter l’impressionnante chute de Gullfoss, « la Chute d’Or » : il y a du monde, mais nous prenons le temps de visiter le site, agrémenté des contes et histoires vraies associées au site.
Ása nous fera même le plaisir de stopper le bus pour que tout le monde puisse s’approcher et photographier les célébrités locales : les affectueux et robustes chevaux islandais, caractérisés par leurs deux allures supplémentaires : l’amble et le tölt.
Arrivés à Geysir, nous déposons nos bagages à l’hôtel avant de profiter d’un temps de visite conséquent sur le site géothermique : depuis le point culminant, nous admirons le serpentin des rivières environnantes alors que le geyser Strókkur lance périodiquement son panache d’eau bouillante. Nous regagnons le restaurant pour un riche repas d’où nous sortons repus.
Geysir – Stöng/Gjáin – Haifoss – Hjalparfoss – Gullfoss
Aujourd’hui c’est journée cascades ! Nous partons de Geysir à 8h30 en direction de Stöng, où nous visitons la reconstitution d’une longue maison viking en tourbe. Nous en profitons pour aborder la vie et l’organisation des Vikings de l’an mil.
Puis, nous partons à la recherche de l’oasis secrète de Gjáin, afin de vérifier qu’il n’y a pas de bandits en embuscade… en effet, il était courant que des hors-la-loi se cachent près de la mythique Sprengisandur (F26) toute proche.
Cette petite cascade et son bassin sont un véritable petit bijou. La visite se termine par la découverte d’un passage secret sous deux belles arches d’orgues basaltiques, débouchant sur une petite plage dont l’étroit sentier nous ramène au point culminant du site : l’aventure en valait la peine ! Nous quittons ce petit coin de verdure pour rejoindre le restaurant de Hrauneyjar.
L’après-midi, nous reprenons la piste pour admirer les deux magnifiques chutes de Haifoss, dont l’une précipite ses eaux sur 128 m de hauteur depuis un très beau cirque dont les falaises ornées d’orgues de basalte sont sculptées par l’érosion. Nous bénéficions d’une fenêtre météo avant la tombée d’une épaisse chape de brouillard, agrémentée de crachin 100% islandais.
En face de nous, nous devinons l’imposante masse de l’Hekla qui nous menace… Ce volcan explosif et fissural peut se réveiller à tout instant : dans pareil cas, l’éruption interviendrait dans les 15 à 30 minutes après les premiers signes sismiques et un sms automatique nous enjoindrait de déguerpir au plus vite…
De part et d’autre de la piste de retour, le plateau montre de curieuses dalles pavées d’hexagones de basalte, parfois polis par les glaciers de la dernière glaciation.
Nous marquons un bref arrêt devant deux des six éoliennes expérimentales d’Islande et un impressionnant ouvrage hydroélectrique avant de nous arrêter à la reconstitution complète de la ferme viking de Stöng : la bâtisse est entièrement construite en tourbe et recouverte d’herbe d’un vert éclatant.
Il est temps de rejoindre la charmante double cascade de Hjálparfoss, « les chutes de l’aide », dont le nom provient de l’époque lointaine où les Islandais empruntaient la Sprengisandur à cheval : cette oasis verdoyante était l’un des rares et derniers endroits où les chevaux pouvaient boire avant la traversée du désert constituant les Hautes-Terres.
Nous reprenons la direction de Geysir et nous en profitons pour visiter brièvement l’impressionnant Réttir ovale en pierre de Skáholt. Nous terminons cette riche journée par un temps libre à Geysir avant de prendre notre excellent repas.
Þingvellir – Reykjavík
Ce matin, nous partons de Geysir avec un temps frais (3,5°C) mais le ciel est bleu et il n’y a pas de vent : la journée s’annonce belle et ensoleillée !
Ása nous dépose au parking inférieur du site historique de Þingvellir (« les plaines du Parlement »), sur les rives du plus grand lac d’Islande : le Þingvallavatn (114m, 83 km²). Nous partons pour une visite guidée d’une heure trente, dans la faille de l’Almannagjá, où se tenait l’ébauche de parlement islandais vers l’an Mil. La vue sur la zone de rifting est imprenable.
Nous commençons par découvrir l’eau claire d’Öxaráfoss. La chute de la hache, dont la beauté cache un passé sanglant… En effet, c’était le lieu choisi pour l’exécution des condamnés à mort lors des assemblées annuelles de l’Alþing.
Nous poursuivons la visite par le rocher de la loi, Lögberg, où étaient récitées 1/3 des lois chaque année par le diseur de loi, personnage prestigieux de l’assemblée législative de l’Alþing. Nous remontons dans la faille, à l’ancien emplacement des tentes des commerçants vikings qui venaient des quatre coins de l’Islande lors de ces rassemblements annuels.
Retour à la civilisation : ce matin, nous tombons aux heures d’affluence sur le Cercle d’Or… et il y a du monde !
Suite à cette visite, nous faisons route vers Reykjavík, où nous déposons nos bagages à l’Hôtel Klettur. Puis nous nous rendons à pied au Restaurant Reykjavík, l’autre extrémité de LA rue commerçante de la capitale : Laugavegur.
Après le déjeuner, nous profitons du soleil radieux et de la douceur pour un temps de visite libre sur les conseils de Rémi : le port, la Harpa, le musée de la colonisation, l’église et la statue de Leif Eriksson, le lac Tjörnin et ses oies et canards, les maisons colorées, le parlement…
Nous nous donnons rendez-vous au Hereford Steikhús à 19h30 pour le repas de fin de séjour. Il faut maintenant rouler jusqu’à l’hôtel tellement nous avons (encore) bien mangé !
Reykjavík – Keflavík – CDG/GVA
Ce matin, ça pique ! Petit déjeuner à 3h40, départ de l’hôtel à 4h30 : direction l’aéroport international de Keflavík déjà bien actif à cette heure : les guichets sont bondés et nous devons passer aux bornes automatiques. Après quelques imprévus habituels d’impression de boarding pass et de démêlées avec un convoyeur de bagages récalcitrant pour Rémi, nous atteignons enfin la porte d’embarquement : nous pourrons bientôt dormir à nouveau dans l’avion en rêvant de volcans, de glaciers, de chinois, de Vikings, de soleil islandais, de moutons-à-compter-par-trois, de cascades, de zzzZZZzzz.
Bon retour à toutes et à tous, merci encore de votre participation et au plaisir d’avoir de vos nouvelles et de vous revoir bientôt !
MERCI à tous pour votre bonne humeur !!!