Bruno Guégan
Grand Nord
14 septembre
19 septembre 2016
Septembre 2016
Bruno Guégan
Grand Nord
Après cette formidable navigation entre le Groenland et l’Islande, c’est un petit groupe de dix personnes qui partent avec Bruno découvrir l’Islande, après ces quelques journées de mer, nous retrouvons la terre en ayant toujours l’impression d’être en mer. Nous parcourons d’abord le vieux quartier d’Akureyri, relégué au fond du fjord suite à l’envasement progressif de celui-ci, puis nous faisons une halte dans un grand magasin afin d’acheter quelques produits essentiels. Puis nous partons pour Myvatn « le lac des mouches ») en longeant le fjord, lieu où s’écoule des sources chaudes, mais dont l’accès n’est possible qu’en plongée sous marine. Après quelques lacs ou naviguent encore des plongeons, c’est le site de Godafoss, la cascade des Dieux, que nous visitons, magnifique faille en fer à cheval dans lequel s’engouffrent des tonnes d’eau. Après une petite heure de route, nous longeons le lac de Myvatn aux milliers d’oiseaux pour atteindre le site de Dumiborgir : les châteaux noirs. Là, c’est à travers un dédale de « cheminées » que nous réalisons une promenade en veillant à ne perdre personne dans ce labyrinthe de pierres noires. Après la soupe traditionnelle Islandaise presque en présence de quelques veaux de l’année, nous partons pour le Krafla où une promenade de trois heures sur des laves parfois encore chaudes nous a permis une rencontre avec les feux de la terre et ses laves qui ont jailli à différentes époques. Par-ci, par-là, les Trolls pétrifiés apparaissent, fantômes fugitifs dans les nuées de vapeurs d’eau chaude. Après quoi, nous avons fait la visite d’une solfatare où certains en ont profité pour soigner un rhume tenace ou se prémunir pour l’hiver prochain ; tout en évitant de prendre un bain de pied bouillant.
Et enfin, nous avons rejoint notre hôtel, au pied de pseudos cratères en attendant peut-être des aurores boréales, mais surtout pour un repos bien mérité.
Les lunchs box prêts, nous pouvons partir découvrir cette Islande des déserts, bien loin des bords de côtes verdoyants. Nous empruntons une piste qui cette année se révèle meilleure que prévu. Un premier arrêt nous permet de découvrir sur la Jökulsa ces perles de pierre ponce qui flottent, quelques souvenirs ludiques pour les enfants et petits enfants. Un peu plus au nord, c’est la merveilleuse cascade de Dettifoss (la plus puissante d’Europe). C’est une découverte que ce grand canyon, illustré par de beaux arcs-en-ciel formés par la rencontre des embruns de la cascade et des rayons du soleil. Approcher ces tonnes d’eaux qui dévalent dans un bruit assourdissant est un moment remarquable et impressionnant. Au retour de cette découverte, nous pique-niquons confortablement sur le haut du canyon. Puis, nous reprenons la route : Cap vers le nord. A peine quelques kilomètres, et c’est la deuxième cascade que nous regardons de haut : Hafragilsfoss, une vue incroyable sur ce canyon bordé d’orgues basaltiques et agrémenté de quelques sources aux couleurs improbables dans cet univers noir. Route à nouveau vers le nord, avant un nouvel arrêt pour toucher une chaine de petits cratères, témoins de phénomènes récents volcaniques. Certains font collection de morceaux de laves de toutes les couleurs… Nous arrivons enfin à Asbyrgi, où après la visite du centre d’interprétation, nous faisons une marche dans ce cirque énorme en forme de fer à cheval, il paraît que c’est la trace du cheval d’Odin (Sleipnir), il est vrai que celui-ci avait huit pattes donc beaucoup de traces. C’est plutôt l’ancien lit de la rivière Jökulsa, celle-ci ayant décidé de changer de lit, sans doute n’appréciait-elle pas ce matelas en pierre de lave ! Ce soir, repos dans une ancienne école reconvertie en hôtel au milieu du grand delta de la Jökulsa et surtout au milieu de nulle part…
Dès les premières lueurs, nous sommes partis pour Husavik, la baie de la maison, faisant référence à la maison de Gardar, le premier Viking connu ayant atteint par accident l’Islande et ayant laissé généreusement deux esclaves seuls dont nous n’avons encore pas de nouvelles. Le temps est clair et ensoleillé, et le vent qui soufflait hier en tempête s’est atténué. C’est une jeune Française qui nous accueille sur le bateau, un ancien bateau de pêche Norvégien au splendide vernis. Nous traversons la baie et tout de suite notre première baleine est signalée, un mégaptère ou baleine à bosse, une belle bête d’environ 16m de long et quelques 40 tonnes. Elle est en plein ravitaillement dans les eaux froides de cette baie, alimentée par deux rivières venant des glaciers du sud. Puis ce fut une, puis deux, et enfin quatre qui vont se prêter au jeu de poursuite. Tantôt respirant en surface, tantôt développant sa queue pour « sonder» (terme choisi pour dire qu’elle va chercher son casse croute). Tout cela nous a fait oublier le temps, mais il faut déjà retourner au port et après un bon buffet, nous allons améliorer nos connaissances au musée de la baleine d’Husavik. Nous reprenons notre route pour nous rapprocher de notre prochaine étape. Après un passage à la ferme musée de Glaumbaer, c’est sans dissimuler notre plaisir que nous arrivons à notre hôtel, étape en pleine campagne dans de superbes chalets dans un silence « assourdissant ».
Par une petite piste tortueuse, nous rejoignons la nationale 1, et filons vers le sud ouest. Nous nous dirigeons vers le site de Hraunfoss, cascades multiples jaillissant sous la lave, spectacle étonnant et contrasté du noir de la lave, de l’eau laiteuse chargée de limon, et des feuillages aux couleurs de l’automne. Un peu plus haut, la cascade de Barnfoss (cascade des enfants) rappelle le drame d’une nuit de Noël ou deux enfants se sont noyés en voulant passer sur un pont de pierre. Puis nous passons devant le site de Reykjolt, lieu de villégiature et d’assassinat de Snorri Sturluson, l’un des plus grands écrivains Islandais. Notre repas a été pris à Fossatun, célèbre lieu connut pour ses Trolls, et d’ailleurs le patron de l’auberge, écrivain local, dédicacera avec bonne humeur son petit livre pour enfants (en français), une promenade parmi les Trolls, facilitera notre digestion. Route, maintenant, vers Geysir en longeant le trop célèbre Hvalfjordur ou fjord des baleines, nous pourrions ajouter des baleines massacrées, car le fjord ne doit son nom qu’à l’usine de dépeçage des baleines qui malheureusement fonctionne toujours, d’ailleurs deux sinistres baleiniers sont à quai, mais bien cachés pour échapper aux opposants à cette chasse. Ce fjord servit de base aux anglais et aux Américains pendant la seconde guerre mondiale pour notamment stocker et protéger le matériel, avant de l’envoyer par bateau à Arkangelsk en Russie, dans des convois poursuivis par les fameux loups de mer allemands (les sous-marins ) et qui payèrent souvent très cher leur courage. Quelques structures militaires sont encore visibles. Puis nous sommes allés jusqu’au site de Gulfoss (la cascade d’or), l’un des joyaux de l’Islande, dans un canyon profond, deux chutes de 11 et 20m éclatent des eaux tumultueuses sur les rochers, beau spectacle accompagné de nombreux embruns. Arrivée peu avant 18 h à notre Hôtel de Geysir, juste le temps de se rafraichir avant d’aller coincer la bulle bleue du fameux Geyseir et une autre sur notre oreiller !
C’est avec beaucoup de calme que nous repartons ce matin, certains ont veillé pour observer les aurores boréales avec d’ailleurs succès. Route vers l’Hella (prononcer Hekla en Viking local), c’est d’abord la chute d’eau de Vatnleysufoss qui nous accueille, moins somptueuse que les précédentes, mais joliment située dans une courbe qui se prolonge par un petit canyon. L’occasion aussi de regarder un parc à mouton, ingénieux fromage de répartition pour le tri des moutons. Plus loin, à Fludir, nous pouvons constater la présence de nombreuses serres pour les légumes qui fournissent toute l’Islande. Encore un peu de route et un petit crochet sur une piste qui donne accès à un promontoire au-dessus de la Thjorsa, magnifique vue jusqu’au volcan Hella, pour une fois complètement dégagé (exceptionnel !). Celui-ci, d’après nos dernières informations, est en train de respirer avant d’éternuer, comme il le fait régulièrement en commettant de grands dégâts dans les environs. Nous faisons aussi connaissance avec quelques cavaliers et leurs chevaux, typiquement Islandais et très sympathiques, qui effectuent une petite randonnée équestre. Nous retrouvons notre route, avant à nouveau de découvrir une nouvelle cascade, petit bijou coincé entre deux gorges d’orgues basaltique : Hjalarfoss. Un peu plus loin, c’est une ferme Viking reconstituée sur un site Viking qui nous permet de nous rendre compte de l’architecture de l’époque et de parler de l’histoire Viking. Après un déjeuner copieux sur le bord de la fameuse piste Sprengisandur, nous traversons sur une piste chaotique des déserts de pierres et de sables, c’est l’enfer avant d’arriver à un petit coin de paradis. En effet, brusquement, dans un petit canyon, ce n’est que rivières et cascades, entourées des couleurs automnales de nombreuses plantes, une incroyable oasis dans ce milieu hostile. Après un bonne promenade en ce lieu, nous repartons pour Geysir, juste une halte pour faire quelques portraits des célèbres chevaux Islandais (5 allures naturelles), mais l’objectif, c’est encore d’aller coincer la bulle avant de faire un petit récapitulatif de nos dernières journées.
Le temps, aujourd’hui, est un peu ténébreux, sans doute pour que l’on ne regrette pas notre prochain départ. En attendant, ce n’est pas fini, et nous commençons d’abord par la visite du site de Thinvellir (le premier parlement d’Europe), les Viking avaient l’habitude de rassembler ici les Godis (seigneurs) tous les ans au printemps dans cet amphithéâtre naturel pour entendre dire les lois et régler les conflits (c’est ici qu’Eric le rouge fut banni). Nous descendons dans une immense faille qui correspond à l’effondrement d’une grande plaine suite à l’écoulement souterrain de lave, et retrouvons le lieu de déclamation des lois. C’est aussi ici qu’après avoir murement réfléchit, il fut décidé de choisir la religion catholique pour remplacer les anciens rites. Nous partons maintenant vers la capitale, passage devant la maison où ont été signés les accords de paix entre URSS et EU par Reagan et Gorbachev (maison hantée !). Puis, c’est la visite de l’Halgrimkirke, temple surplombant la ville, et à l’architecture invoquant les orgues basaltiques. Puis, déjeuner à Perlan (la perle), bulle vitrée couvrant des réservoir d’eaux et qui permet une vue unique sur Reykjavik. Après ce déjeuner, nous entreprenons la visite de la ville et de ses principaux monuments jusqu’au port où notre attention est retenue par un splendide bateau de l’IFREMER, celui-ci s’appelle le « Pourquoi pas », sans doute est-il là pour rendre hommage au commandant Charcot et à son équipage qui ont péri dans la baie de Reykjavik, il y a 80 ans. En fin d’après-midi, quartier libre pour magasiner, comme diraient nos amis Québécois. Ce soir, dîner en ville !