Bruno Guégan
Grand Nord
21 septembre
26 septembre 2017
Septembre 2017
Bruno Guégan
Grand Nord
Après ces jours de mer agités, nous quittons l’Ortélius et nos amis de voyage pour de nouvelles aventures. Nous parcourons d’abord le vieux quartier d’Akureyri, relégué au fond du fjord suite à l’envasement progressif de celui-ci. Puis nous partons pour Myvatn en longeant le fjord où se trouvent d’étonnantes sources chaudes sous marines. Nous visitons d’abord le site de Godafoss, la cascade des Dieux, magnifique faille en fer à cheval dans lequel s’engouffrent des tonnes d’eau. Après une petite heure de route, nous longeons le lac de Myvatn, aux milliers d’oiseaux, pour atteindre le site de Dumiborgir : les châteaux noirs. Là, c’est à travers un dédale de « cheminées » que nous réalisons une promenade en veillant à ne perdre personne dans ce labyrinthe de pierres noires. Puis, nous faisons route vers le site de Skutustadagigar où nous réalisons une promenade de plus d’une heure découvrant les pseudo-cratères et longeant le lac de Myvatn pour admirer les nombreux oiseaux encore présents: plongeon Imbrin, grèbe esclavon, cygne sauvage, et des milliers d’anatidés de tous genres. Après un bon déjeuner sur place, nous repartons pour le Viti, une promenade d’un peu plus d’une heure nous permet d’admirer ce grand cratère avec son lac aux couleurs changeantes en fonction de la luminosité, c’est l’occasion aussi d’une rencontre avec nos premières solfatares. Du haut de ce volcan, nous pouvons admirer le champ de laves encore chaudes du Krafla. Après quoi nous avons fait la visite du solfatare de Namafjall où certains en profitent pour soigner un rhume tenace ou se prémunir pour l’hiver prochain. Enfin une visite du site de grjotagja nous a permis de voir les entrailles des coulées de lave et ses rivières souterraines. Il est temps maintenant de retrouver notre hôtel dans le silence complet de la campagne. Peut-être que ce soir le ronflement du moteur de l’Ortélius nous manquera.
Avant de vous raconter notre journée, il convient de revenir sur notre soirée d’hier ; après que le rapport journalier fût déjà parti à l’impression. Donc, hier soir, c’est un très bon buffet qui nous attendait à l’hôtel et un peu fatigué de la journée, c’est avec joie que la plupart d’entre nous étaient coincés entre les deux draps dès 9h30, et tout de suite un sommeil profond nous faisait voguer dans les nuages. C’est pourquoi, lorsque vers 10h, Bruno tapa aux différentes chambres pour annoncer des aurores boréales, c’est d’abord l’incrédulité qui nous submergea, mais la réalité était là, il fallait se lever. Tout de suite nous sommes pris dans un tourbillon d’aurores, à gauche, à droite, au-dessus, un festival allant à l’encontre de toutes les prévisions. Un moment magique.
Nous reprenons notre route pour aller vers la célèbre cascade de Detifoss, mais avant celle-ci, alors que nous roulions difficilement sur la piste. Nous nous arrêtons pour découvrir les pierres qui flottent : des petites billes de pierres ponces rejetées par la jokulsa. Puis, la cascade de Detifoss, que nous pouvons approcher à quelques mètres, nous dévoile son incroyable puissance, là aussi un moment extraordinaire. Nous prolongeons vers Harfragilfos et profitons de ce paysage pour en faire notre salle à manger, quoi de mieux que de déguster face à ce grand canyon.
Nous repartons vers le nord et faisons presque immédiatement un arrêt le long de la route pour gravir les mini-volcans ou dégueuloirs de lave. Nous observons les différentes formes et couleurs de ces laves qui rendent ce monde lunaire et qui nous rappellent que la NASA avait choisi cette région d’Islande pour essayer ses véhicules lunaires.
Après un arrêt au centre d’interprétation de la nature d’Asbirgi, nous découvrons ce magnifique canyon. Etrange forêt bordée par des falaises de plusieurs dizaines de mètres. La promenade est calme, à l’écoute des quelques grives mauvis encore présentes.
Ce soir nous retournons à l’école, plus exactement une ancienne école transformée en hôtel et même si le temps est couvert nous n’oublierons pas de jeter notre œil pour essayer à nouveau de voir les lumières nordiques.
Un vrai feu d’artifice, que dis-je : une explosion du ciel, une tempête de poudre lumineuse… C’est dès 21h que le ciel s’est déchaîné, alignant aurore après aurore, couvrant le ciel d’Ouest en Est pour finir englouti par le canyon d’Asbirgi. Les appareils photo se déchaînent et seuls les jurons des photographes qui ont du mal à régler leurs appareils troublent notre ébahissement d’enfants découvrant les jouets du Père Noël.
Après une nuit encore agitée par beaucoup d’excitation suite à ces feux nocturnes, nous partons dès 8h pour le port d’Husavik où nous attend d’abord une tenue complète du parfait Whale watcher avant d’embarquer sur un sympathique bateau en bois, dernier survivant des anciens bateaux de pêche. Après une heure de mer, nous apercevons enfin nos baleines, c’est une, puis deux et trois et quatre baleines à bosse qui nagent côte à côte respirant quelquefois avant de plonger en nous montrant leurs splendides appendices caudaux, véritable carte d’identité de chaque individu. Nous continuons et c’est à nouveau deux autres baleines qui apparaissent et replongent à quelques dizaines de mètres du bateau, puis deux autres… Et tout d’un coup, à une quinzaine de mètres du bateau, une baleine nous salue d’un énorme saut et s’écrase dans une gerbe d’écume, spectacle unique dont seuls nos yeux seront les témoins tant l’événement fut rapide et impromptu. Puis, nous continuons les observations de ces gentils géants des mers. Mais c’est déjà l’heure du retour et seuls un petit gâteau et un verre de chocolat chaud à bord nous aident à amoindrir l’amertume du retour, nous reviendrons…
Arrêt sur la route à Akureiri pour quelques achats locaux puis à nouveau la nationale 1 qui traverse de magnifiques montagnes, bordée par des ruisseaux où s’ébattent cygnes sauvages et oies cendrées. Courte visite du site de Glaumbaer, vieille ferme aux toits couverts de végétation et qui était encore en activité dans les années 1950. Puis à nouveau, nous continuons notre route pour arriver à notre hôtel vers 20h, juste le temps de se changer pour un dîner bien copieux, et ce soir nous pourrons certainement dormir car le ciel est bien couvert !
Départ tranquille ce matin, après une bonne nuit dans cet hôtel planté dans la nature. Nous roulons sur la nationale 1 et longeons le Hrutifjordur qui sépare la « tête de canard » de l’Islande de son corps. Sur le bord du fjord, d’anciennes conserveries de poissons nous rappellent le triste sort de ces réserves halieutiques qui continuent à diminuer avec une régularité effrayante. Un peu plus loin, nous atteignons le site de Svignascarg, nous faisons une confortable ascension de ses cratères volcaniques qui nous donnent une vue imprenable sur les champs de lave environnants.
Nous nous enfonçons vers le Sud et croisons un rassemblement de moutons, véritable fête locale qui permet aux familles islandaises de se rassembler tout en faisant une action utile et traditionnelle. Nous découvrons le site de Barnafoss où se croisent un torrent tumultueux chargé de sédiments et des dizaines de résurgences passant sous la lave figée.
Le déjeuner à Salun nous permet de découvrir le gîte des Trolls, tout en dégustant une bonne soupe traditionnelle. Un lieu unique où se côtoient musique et Troll surnommé Rock and Troll.
Nous longeons maintenant le fjord de Hvalfjordur (le fjord des baleines), le mal nommé car les pauvres, ici, finissaient leurs vies en vulgaires morceaux de viande ou de graisse. Nous passons devant d’anciennes installations militaires qui nous rappellent le rôle important de ce fjord où les armes à destination de la Russie étaient embarquées pour former des convois et tenter d’atteindre Mourmansk.
Puis, nous prenons une piste pour rejoindre le site de Thinvellir, le premier parlement Européen, lieu où les Vikings se rassemblaient pour d’une part « dire » la loi et d’autre part essayer de trancher les différents. Ce site est toujours utilisé pour les commémorations nationales importantes. C’est aussi avec le lac attenant la première réserve naturelle d’Islande.
Enfin nous regagnons notre hôtel à Geysir et nous dormons ce soir dans des petits cottages à proximité immédiate du Geyser.
En route vers Gullfoss la cascade d’or, cette cascade n’est pas la plus haute , ni la plus puissante d’Islande mais c’est sans doute l’une des plus belles. Un débit incroyable qui saute d’étage en étage, des sauts de 40m de haut dans des embruns permanents, qui donne à la flore locale une verdure typique contrastant avec le noir des laves. Direction Geysir pour une longue halte afin d’essayer de capter cette bulle bleue qui se forme avant que le Geyser n’explose. Une école de patiente et de concentration maximum, mais les résultats sont là, chacun a pu « coincer sa bulle ».
Nous faisons maintenant route vers l’Est et traversons Fludir petite commune entièrement consacrée à la culture sous serre, puis longeons la Thjorsar, grande rivière alimentée par le glacier Langjokull et qui traverse les prairies en divaguant au gré des courants et de son humeur. Bientôt nous arrivons sur le site d’Haifos, encore une magnifique cascade, qui force son passage à travers des piliers d’orgues basaltiques, la flore qui entoure cette cascade donne un tableau féérique à cette saison ou les jaunes éclatants des saules se battent avec les rouges des pieds de myrtilles et les oranges des sorbiers. Il est temps d’aller se rassasier au refuge de l’entrée de la piste centrale, une bonne occasion de voir le désert central de l’Islande.
Route de retour par le chantier archéologique de Stong et la réplique entière de cette ferme Viking située dans une oasis de vie au milieu du désert noir, une occasion supplémentaire pour notre chauffeur de montrer sa dextérité.
Un peu plus loin, c’est une nouvelle et magnifique cascade qui nous attend avec en plus un rond de tri des moutons en cours de travail, les appareils mitraillent à nouveau sous l’air amusé des éleveurs.
Encore une journée riche en évènement et sans pluie contrairement aux avis météorologiques, une science pas encore exacte…
Dernière journée en Islande à Reykjavik, d’abord un petit tour en hauteur pour bien se situer dans Reykjavik à la Perle, plate forme sur d’anciens réservoirs d’eau, sur lesquels a été construit un restaurant et où quelques musées occupent l’intérieur. Puis, promenade pédestre en centre-ville, avec notamment la découverte de l’Hôtel de ville sur le lac Tjornin et sa célèbre maquette qui nous permet de visualiser notre parcours, soit plus de 1700km parcourus en 5 jours, sous un temps agréable et agrémenté de nombreuses promenades. Le parlement, la cathédrale, le « palais » du gouvernement et bien entendu la célèbre salle de spectacle sur le port. Après un déjeuner copieux en centre-ville, dans un restaurant célèbre de Reykjavik où nous avons pu goûter le requin « pourri », tout le monde est parti pour un après-midi libre dans Reykjavik, pour surtout en profiter pour « magaziner ». C’est autour de différents plats à base de langoustes que nous fêtons notre fin de séjour dans ce pays autant étonnant que détonnant !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Après les bons moments passés ensemble dans le grand nord quel bonheur de constater que votre tour de l’Islande commence si bien! on serait presque jaloux!
Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite.
Merci à Bruno de nous faire partager ce beau voyage