Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
7 septembre
14 septembre 2017
Septembre 2017
Rémi Favre
Polaire et Animaux Marins
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Ce matin, dès 7h30, branle-bas de combat, tout le monde sur le pont : nous débarquons à Akureyri, capitale du Nord de l’Islande avec ses 18.000 habitants. Après la récupération des bagages, nous faisons connaissance avec Ása, notre conductrice de bus. Nous démarrons à 9h00 sous un couvert nuageux endémique islandais. C’est l’occasion pour nous de voir nos premiers moutons, (presque) toujours regroupés par trois !
Après environ 40 minutes de route, nous atteignons Goðafoss, la cascade des Dieux. Vers l’an mil, le GoðiÞorgeir, diseur de loi de la grande assemblée de l’Alþing, jeta les effigies des anciens dieux nordiques après avoir statué la conversion du peuple islandais au christianisme.
Cette double cascade s’enfile dans un canyon profond, où nous avons la chance d’observer 5 lagopèdes alpins, dont un plutôt placide sur le chemin de visite du site.
Nous poursuivons notre route en direction du Sud de Mývatn, le lac aux moucherons, qui se découvre petit à petit sur fond d’anciens volcans tabulaires, de strato-volcans et de coulées de lave. Nous stoppons le bus à Skútustaðir pour une excursion d’une heure sur le site des pseudo-cratères, classé monument naturel national. C’est l’occasion d’admirer l’abondante avifaune locale repérée par Nathanaël : une multitude d’espèces de canards, des cygnes chanteurs et même le rare et recherché plongeon imbrin, reconnaissable avec son élégante robe mouchetée de noir et de blanc.
Après un très bon buffet au Sel Hótel de Skutustadir, nous poursuivons notre visite par la rive Ouest : nous rejoignons le musée des oiseaux en passant sous le Vindbelgarfjall pour une escale très brève, avant de rejoindre l’insolite et odorant site géothermique des solfatares de HverirNámaskarð, sous la montagne Námajfjall. Nous redescendons ensuite sur Mývatn Est pour une série de visites, plus curieuses les unes que les autres : la source chaude souterraine de la faille de Grójtagjá, l’ascension du cratère circulaire Hverfjall, issu d’une explosion cataclysmique il y a seulement 2700 ans, et enfin, un circuit original à Dimmuborgir (les Châteaux Noirs), taillé dans un champ de lave présentant des cheminées d’extrusion verticales figées et des empreintes de tunnels de lave. À cette occasion, Rémi nous contera la légende de Snorri le fugitif, qui trompa ses poursuivants par la ruse…
Quel bonheur de pouvoir nous dégourdir les jambes après ces quelques journées de navigation plutôt houleuses dans les eaux groenlandaises !
Après cette journée bien rythmée, heureusement qu’Ása est là pour ramener tout le monde à notre hôtel de Narfastaðir, où nous pouvons nous reposer.
Aujourd’hui nos guides ont eu pitié de nous, le départ n’est prévu qu’à 9h, ce qui nous laisse le temps de déjeuner tranquillement et de profiter de la cuisine islandaise, avec huile de foie de morue pour les plus hardis, ou nostalgiques !
Nous partons une nouvelle fois sur les rives du lac de Mývatn, dans la forêt de Höfði. Une marche d’une heure environ à travers les bois de bouleaux tortueux, mélèzes et autres angéliques, nous amène à différents points de vue. C’est aussi l’occasion de voir de près une bécassine des marais se nourrissant, un faucon émerillon chassant certainement une grive mauvis et quelques canards.
Nous nous dirigeons ensuite vers la zone volcanique de Krafla : premier arrêt rapide pour jeter un œil au Lac Víti puis marche à travers le KraflaLeirhnúkur. Nous traversons ainsi les paysages lunaires créés par plusieurs coulées de lave datant de 1975 à 1984. Le paysage est saisissant, l’air est frais, mais les fumerolles y rajoutent une petite odeur soufrée ! C’est l’occasion pour nos guides de nous expliquer sur le terrain la formation de ces immensités désolées.
Après cette longue sortie nous voici quelques kilomètres plus bas devant la centrale géothermique de Krafla. Un film et plusieurs panneaux d’interprétation nous permettent de mieux comprendre la production de 30% de l’électricité islandaise – à partir de l’activité volcanique. Nous en profitons pour pique-niquer et repartons ensuite vers de nouvelles aventures.
Nous partons plein Est, en direction des chutes immenses de Dettifoss. Une route de terre battue nous amène sur la rive droite du fleuve Jökulsá áFjöllum – le deuxième plus long d’Islande – où une cascade immense a été créée suite à une éruption sous-glaciaire. Cette chute d’une force incroyable (la plus puissante d’Europe) nous attend au pied de quelques lacets… mais la bruine nous y attend aussi et c’est dans une ambiance 100% islandaise que nous profitons des charmes du site.
Encore un peu de « tôle ondulée » et de « nids de poule » et nous voilà en direction de notre dernier arrêt de la journée : l’immense cirque d’Ásbyrgi. Nous voilà à nouveau entre les bouleaux tortueux et les saules laineux, mais cette fois nous sommes entourés d’imposantes falaises où nichent en été de nombreux fulmars boréaux. Une petite troupe de canards siffleurs nous accueille à notre arrivée au lac Botnstjörn, situé au fond du cirque. Nous déambulons dans cette forêt magnifique, où les arbres, protégés du vent se développent particulièrement haut. Après quelques nouvelles rencontres ; prêles, myrtilles, grives mauvis, bolets et russules, nous rentrons au bus qui va nous amener à notre logement du soir, à l’hôtel, Skúlagarður.
Aujourd’hui, nous partons à 8h00 en direction du petit port de pêche aux maisons colorées d’Húsavík, 2600 habitants, située dans la Baie de Skjálfandi, « la tremblotante ». Ce nom est dû à la multitude de microséismes qui secouent les falaises, décrochant des sédiments des tombants sous-marins. En association avec ce phénomène étrange, le fond de la baie a une forme de bol qui recueille les alluvions issues des rivières glaciaires qui s‘y déversent. Le développement de la vie planctonique en est ainsi favorisé, pour le plus grand bonheur des baleines.
Ce sera pour nous l’occasion d’embarquer pour une sortie de 3h pendant laquelle nous aurons la chance d’observer de très près une baleine à bosse (ou mégaptère). Sur le retour, nous verrons même les rares dauphins à bec blanc, qui croisent à toute vitesse en sautant par-dessus une mer d’huile : cette fois, personne n’aura le mal de mer !
Après un très bon repas servi avec efficacité, nous poursuivons par la visite de l’excellent musée des baleines d’Húsavík : le design, l’agencement et les informations présentées sont didactiques et de grande qualité : à recommander !
Fin de la récré : une longue route nous attend, en tout cas pour Ása, notre conductrice, qui nous conduira d’une main experte vers Akureyri (pour une petite escale) puis vers la ferme-musée de Glaumbær. Cette maison longue viking en tourbe fut déplacée et transformée au fil des âges du Xièmesiècle à nos jours, avant d’être ouverte au public en 1952.
C’est l’occasion pour Rémi d’aborder l’histoire d’une figure emblématique de l’Islande : la célèbre GuðriðurÞorbjarnardottir, globe-trotteuse de l’an mil et première propriétaire de Glaumbær : née à l’Ouest de l’Islande, elle partit avec Erik le Rouge sur l’établissement du Groenland, puis parti avec le fils d’Erik le Rouge, Leif le Chanceux à la découverte du continent Nord-Américain (le Vinland) où elle eut un fils, Snorri Þorfinnson, considéré comme le premier enfant européen né en Amérique ! Guðriðurrevint ensuite en Islande, puis alla en Norvège, revint en Islande avant d’entreprendre un long aller-retour… vers Rome, pour rendre visite au Pape ! Un véritable exploit pour l’époque ! Guðriðurprit finalement sa « retraite » comme religieuse dans l’église construite par son fils Snorri à Glaumbær.
Sur la route vers la Péninsule de Vatnsnes, Nathanaël nous expliquera l’écologie des vallées, des cours d’eau et des plaines alluvionnaires par de très intéressantes lectures de cet étonnant paysage islandais. Après une longue route, nous atteignons finalement le très chic HótelLaugarbakki, près de Hvammstangi.
Traversée de l’Ouest islandais : Grábrók – Barnafoss – Hvalfjörður – Hveragerði – Geysir
Ce matin au réveil le ciel est un peu plus dégagé que ces derniers jours, peut-être allons-nous avoir beau temps ! Nous prenons la route direction le sud. Après près de 90 km nous nous arrêtons pour une petite excursion sur les cratères Grábrók. Le paysage est superbe et le vent au rendez-vous. Nous montons tout de même sur la crête d’un des trois cratères… et luttons bras dessus bras dessous contre les violentes bourrasques pour notre plus grand plaisir.
Après ce bon bol d’air, nous remontons à bord de notre bus magique, direction le sud toujours. Nous faisons rapidement une nouvelle escale à Barnafoss, où de nombreuses sources s’écoulant entre deux couches de lave, tombent littéralement dans un canyon créé par le cours d’une rivière.
Quelques minutes de bus plus tard et nous voilà devant Deildartunguhver où une importante résurgence est captée pour la géothermie. Des serres ont été construites à proximité pour profiter de cette aubaine. Dans une petite cabane sont vendues des tomates à 300 Kr le ½ kilogramme, avec un tronc pour régler ses achats, confiants les Islandais !
Le prochain arrêt se fait à Fossatún, où une soupe mémorable et un gâteau à la carotte nous attendent. Après ce bon repas et quelques emplettes, nous faisons une petite balade digestive autour du restaurant, sur le chemin des Trolls.
L’après-midi, nous continuons notre route en passant par le Hvalfjörður, ce qui est l’occasion pour Rémi de donner des explications sur l’histoire de ce fjord. Un rapide arrêt, de nouveau bien venté à Hvammsvík et après avoir aperçu quelques grands bâtiments de Reykjavík, nous filons vers Hveragerði où nous faisons un arrêt. En 2008 la ville a subi un important tremblement de terre et un petit musée retrace cet évènement.
Nous découvrons aussi que le centre commercial dans lequel est ce musée, est construit sur le rift de la faille médio-Atlantique nord… !
Nous apercevons en route le fameux volcan Eyjafjallajökull, responsable de grosses perturbations du trafic aérien en 2010, lors de sa dernière éruption.
Le beau temps semble bel et bien installé dans le sud de l’île, et nous profitons des lumières du soir sur notre route vers Geysir, qui sera notre halte pour ce soir et demain soir.
Le ciel étant enfin dégagé et les prévisions d’aurores assez optimistes, les guides font un tour de table des personnes souhaitant être réveillées : tout le monde est partant ! Et c’est vers 23h30 que Rémi vient nous réveiller : une aurore d’intensité variable est en train d’avoir lieu…
Au final c’est jusqu’à 01h30 que nous assistons à un beau spectacle de ces lueurs nordiques que Nathanaël nous apprend à photographier.
Geysir – Stong/Gjain – Haifoss – Hjalparfoss – Gulfoss
Aujourd’hui c’est journée cascades ! Nous partons de Geysir à 9h00 en direction de Stöng ou nous visitons la reconstitution d’une maison longue viking en tourbe. Nous en profitons pour aborder la vie et l’organisation des Vikings de l’an mil. Puis, Rémi part en éclaireur à la recherche de l’oasis secrète de Gjáin, afin de vérifier qu’il n’y ait pas de bandits en embuscade… en effet, il était courant que des hors-la-loi se cachaient près de la mythique Sprengisandur (F26) toute proche. Cette petite cascade et son bassin sont un véritable petit bijou.
Nous quittons ce petit coin de verdure pour rejoindre le restaurant de Hrauneyjar et passons devant deux des six éoliennes expérimentales d’Islande et un impressionnant ouvrage hydroélectrique.
L’après-midi, nous reprenons la piste pour admirer les deux magnifiques chutes de Haifoss, dont l’une précipite ses eaux sur 128 m de hauteur depuis un très beau cirque dont les falaises ornées d’orgues de basalte sont sculptées par l’érosion.
En face de nous, l’imposante masse de l’Hekla nous menace… En effet, ce volcan explosif et fissural peut se réveiller à tout instant : dans pareil cas, l’éruption interviendrait dans les 15 à 30 minutes après les premiers signes sismiques et un sms automatique nous enjoindrait de déguerpir au plus vite…
De part et d’autre de la piste de retour, le plateau montre de curieuses dalles pavées d’hexagones de basalte, parfois polis par les glaciers de la dernière glaciation.
Il est temps de rejoindre la charmante double cascade de Hjálparfoss, « les chutes de l’aide », dont le nom provient de l’époque lointaine où les Islandais empruntaient la Sprengisandur à cheval : cette oasis verdoyante était l’un des rares et derniers endroits où les chevaux pouvaient boire avant la traversée du désert constituant les Hautes-Terres. C’est l’occasion pour Nathanaël de nous parler des différents écosystèmes et de
donner de bons conseils techniques aux amateurs de photo.
Nous reprenons la direction de Geysir et nous profitons du beau temps pour visiter l’impressionnante chute de Gullfoss, « la chute d’or » : nous verrons effectivement un bel arc-en-ciel se dessiner dans les embruns, et même un halo autour du soleil, formé grâce à la multitude des microscopiques cristaux de glace des cirro-stratus présents dans le ciel.
Ása nous fera même le plaisir de stopper le bus pour que tout le monde puisse s’approcher et photographier les célébrités locales : les affectueux et robustes chevaux islandais, caractérisés par leurs deux allures supplémentaires : l’amble et le tölt. Voir ici.
Nous terminons cette riche journée par un temps libre pour les achats à Geysir.
Réveil un peu plus précoce que ces derniers jours pour profiter de Geysir sans trop de monde et avoir du temps à Reykjavík cet après-midi.
Rémi nous explique le fonctionnement du geyser Strokkur, qui monte jusqu’à près de 35m de haut. Il nous commente aussi les différences de couleur des bassins que l’on trouve ici.
Nous prenons ensuite le bus direction Reykjavík. En chemin nous faisons un arrêt à Þingvellir, site incontournable de l’Islande ! En effet, c’est ici que se rassemblait chaque année l’Alþing, premier « parlement » islandais, fondé en 930. Les eaux du lac Þingvallavatn sont également mondialement connues pour leur visibilité exceptionnelle et de nombreux plongeurs viennent découvrir les canyons sous-marins créés par les coulées de lave successives.
Arrivés dans les alentours de Reykjavík nous faisons un arrêt au restaurant panoramique-musée « Perlan ». Cela nous donne un point de vue intéressant sur la ville.
Le bus nous dépose ensuite au centre-ville et nous nous dirigeons vers le restaurant où nous mangerons ce midi. Plusieurs spécialités islandaises nous sont servies et c’est l’occasion pour certains de goûter au fameux requin du Groenland… avis mitigés !
Pour permettre à chacun de profiter de cet après-midi, le groupe est scindé en deux une fois les sacs déposés à l’hôtel : une partie est en autonomie dans Reykjavík et en profite pour visiter musées et bâtiments historiques ou faire des emplettes, l’autre partie reste avec les guides.
Le bus nous amène ensuite à Grótta Island, un des phares de la côte ouest islandaise à proximité de la capitale. C’est l’occasion de voir plusieurs nouvelles espèces d’oiseaux, débusquées par Nathanaël. Pluviers dorés, tournepierres à collier, bécasseaux violet, huitriers-pie, cormorans… nous font le plaisir d’être encore présents car la migration a déjà bien commencé.
Nous revenons ensuite à l’hôtel où chacun vaque à ses occupations : visite de Reykjavík, temps de repos, derniers achats, etc.
Rendez-vous est pris à 19h30 dans un des bons restaurants de la capitale islandaise. Soirée chaleureuse où les discussions vont bon train : quels ont été les meilleurs moments de ce voyage ? Quelles seront les prochaines destinations ? Comment se passera le retour au quotidien après ces 18 jours hors du temps ?…
Le repas touche à sa fin, la fatigue se fait sentir pour certains, alors que d’autres en profitent pour découvrir quelques bars de la ville et ont la chance de voir une dernière belle aurore boréale !
RVK – Keflavík – Paris / RVK– Keflavík – Amsterdam AMS –Haarlem –AMS – Zürich – Genève GVA
Ce matin, nous nous levons en pleine fenêtre de sommeil pour un RDV à 4h50 devant l’HótelKlettur afin qu’Ása nous emmène, tous endormis, à l’aéroport de Keflavík. Tout se passe bien jusque-là : nous trouvons le bureau d’échange des « tax-free », imprimons nos cartes d’embarquement, enregistrons nos bagages et passons le portique de sécurité sans trop faire biper les alarmes.
Nous nous séparons en deux groupes : Nathanaël part pour Paris et Rémi vers Genève…
Pour le groupe de Rémi, l’avion reste cloué au sol à Keflavík puis décolle pour Amsterdam avec un retard conséquent. À la porte d’embarquement de la correspondance d’Amsterdam, nous trouvons un vol retour pour l’Islande : ça commence bien !
Puis, une queue de 100 m nous attend au bureau des transferts… De forts coups de vent et une météo défavorable semblent paralyser l’aéroport d’Amsterdam.
Rémi entame la visite de la totalité des comptoirs KLM ainsi que le poste de sécurité pour trouver les différents indices du jeu de pistes : trouver les correspondances, récupérer les vouchers pour l’hôtel (et oui, nous partirons demain !), les bons d’achat pour le repas, les navettes entre l’hôtel et l’aéroport… Une longue journée ! Pour nous réconforter, nous serons logés dans des chambres luxueuses !
Le lendemain, l’avion est là, mais les bagages, ainsi que 1500 autres, sont toujours bloqués à Amsterdam : ils arriveront plus tard J !