Nicolas Vogel
Le monde des Glaces
29 août
13 septembre 2018
À bord du Sea Endurance, septembre 2018
Nicolas Vogel
Le monde des Glaces
Adrien Brun
Ornithologue
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Alain Desbrosse
Spitzberg
Philippe Hirsch
Photographe
Audrey Roustiau
Arctique, Groenland et Islande
Tout a commencé avec un Rendez-vous à 11h30 avec les quelques personnes ayant passé la nuit à l’Ibis, la première rencontre s’est déroulée la veille autour d’un diner en compagnie d’Aurélie, Adrien et Noëlline, cette rencontre a permis de faire connaissance avec quelques-uns des passagers avant le rendez-vous planifié à 12h à l’aéroport.
Première rencontre avec l’ensemble des passagers à midi, lors de l’enregistrement pour notre vol. Une fois tous les contrôles de sécurité passés, et une petite attente en salle d’embarquement l’ensemble du groupe a pu embarquer à bord de l’avion. Ce dernier décollera avec un peu moins d’une heure de retard, tous les avions étant retenus à terre à cause de l’orage. Nous décollons finalement à 14h. Après 2h30 de vol, nous atterrissons à Oslo pour reprendre une correspondance et enfin retrouver et rencontrer le groupe venu de Suisse. Nous bénéficions tous de 4h devant nous afin de découvrir l’aéroport d’Oslo, et commencer les emplettes pour quelques souvenirs, et surtout profiter du Duty Free pour faire le plein !!! Durant ces 4h de battement, la totalité du groupe profitera de ce temps libre pour se restaurer et se reposer autour d’un café.
À 21h15, embarcation à bord d’un second avion pour un décollage effectif à 21h45 direction Longyearbyen. La visibilité étant quasi nulle sur ce vol, la plupart des passagers en ont profité pour dormir. La visibilité s’est dégagée lors de l’atterrissage, nous avons pu profiter de la vue sur la mer et ce paysage « montagneux ». Nous avons atterri autour de 00h20.
Après avoir récupéré les bagages, nous nous sommes tous mis en route pour l’hôtel le Radisson à Longyearbyen, ambiance rustique et cosy, qui va nous permettre de nous reposer et de passer une bonne nuit réparatrice. Arrivée à l’hôtel à 1h du matin, la distribution des clefs peut alors commencer, au fur et à mesure de la distribution les passagers rejoignent rapidement leur chambre afin de se reposer.
Visite de Longyearbyen et de la vallée de l’Advent
La nuit fut un peu courte, mais tout le monde se réveille de bonne humeur pour le petit-déjeuner à l’hôtel à 8h30.
À 10 heures, départ pour le musée du Svalbard pour une visite guidée par Audrey et Adrien. Les passagers ont ensuite temps libre pour le déjeuner et faire quelques emplettes.
À 15h00, départ en bus pour la visite de la vallée de l’Advent : Adrien et Audrey passent en revue la géologie (roches et pergélisol), la ville et ses différents quartiers (Nybyen, l’ancien village de mineurs et sa permaculture…), ses infrastructures (écoles barricadées derrière de hauts grillages en raison du risque ours, les deux centrales électriques, l’aéroport…), l’église et son ambiance si particulière ainsi que les sept mines. La réserve mondiale de semences du Svalbard (Svalbard globale frøhvelv/Global Seed Vault), construite en 2008, est en travaux de rénovation suite aux infiltrations d’eau qui ont pénétré sa galerie d’entrée. Cette réserve, la plus grande du monde, contient de nos jours plus de 1 million de graines conservées à -18 degrés Celsius. Des aménagements sont aussi en cours autour de la ville pour limiter les risques d’avalanches.
La visite se termine au panneau le plus connu de tout l’archipel: celui représentant un ours et une indication précisant que le danger « gelder hele Svalbard ». La réserve d’eau douce de la ville se trouve juste derrière, alimentée par les eaux de fonte.
À 18h, nous avons tous profité d’un moment convivial lors du diner au Kroa, pour ensuite conclure la journée par une « vraie » nuit, suffisamment longue pour que l’on soit tous reposé.
Après un petit déjeuner copieux à l’hôtel Svalbard à Longyearbyen, nous nous préparons pour un départ en bateau afin d’aller visiter l’ancienne ville minière russe de Barentsburg… Mais les 30 nœuds de vent établis accompagnés d’une relativement forte pluie vont bouleverser le programme, comme souvent dans les croisières polaires. La compagnie de bateau nous appelle pour nous confirmer l’annulation de notre sortie compte tenu des conditions météorologiques et là, commence la recherche d’activités de repli (plan B), et cela prend un peu de temps et finalement, notre coordonnatrice de croisière vient nous proposer un nouveau programme.
En deuxième partie de matinée, nous découvrons une très belle exposition de peinture agrémentée d’excellents commentaires du commissaire d’exposition.
Le déjeuner sera rapide et nous partons découvrir la mine de charbon N° 3. Très belle découverte de ce site historique et surtout des conditions de travail extrêmement difficiles supportées par les mineurs. Cette mine a fonctionné de 1971 à 1996 et a été fermée « dans l’urgence » et est restée intacte et en l’état ; cela lui confère un caractère très particulier et authentique, bien valorisé par un guide passionnant.
À l’intérieur, l’ambiance est saisissante et nous nous laissons emporter par cet environnement si particulier…
Dès notre sortie, nous rejoignons avec impatience notre bateau et découvrons notre maison pour les 15 prochains jours. Excellent diner, réunions obligatoires d’information et… nuit bien méritée.
Templefjord et Skansbukta – 78°25.79N 017°17.35E
« Chères passagères, chers passagers des mondes polaires, bonjour ! » La voix de notre chef d’expédition Nicolas nous sort du lit pour notre premier réveil à bord du Sea Endurance. Après le petit-déjeuner, nous voici dans le Templefjord qui doit son nom à la forme spectaculaire des montagnes qui l’encadrent et font penser aux piliers d’un temple. Nous commençons par un premier temps d’observation depuis le bateau, car un groupe de bélougas a été repéré le long de la plage. Voilà un bon début de croisière ! Puis c’est l’heure de mettre les zodiacs à l’eau, devant le front de glace, et au milieu du brash, cette soupe de glace crépitante. Premier contact avec la glace, ses formes innombrables et ses couleurs toujours changeantes. La faune s’invite au spectacle et nous avons la chance d’être entourés par un couple de la rare mouette ivoire alors que les vêlages spectaculaires d’icebergs se multiplient. Le glacier est particulièrement actif ! Nous finissons la matinée par une ambiance extraordinaire : devant le front de glace où se rassemblent des centaines de goélands bourgmestres de tous âges, au son des souffles de bélougas qui sont en pleine pêche à mi-chemin entre le glacier et les zodiacs ! Retour au Sea Endurance absolument ravis !
À peine le temps de finir le déjeuner que nous voici de retour à la sortie du Templefjord pour retrouver notre femelle d’ours polaire et ses deux oursons occupés à inspecter quelques maisons sous les yeux de quelques habitants contemplatifs. La femelle se repose tandis que les oursons jouent sur les terrasses et regardent par les fenêtres !
Pour l’après-midi, direction Skansbukta où nous débarquons pour profiter d’une première découverte de la toundra. Nous passons entre les gouttes pour découvrir les dernières plantes encore en fleurs, quelques rennes en train de brouter et une belle cascade pour les « grands marcheurs ». Nous finissons sous la pluie, ce qui ne rend que plus agréable le retour à bord du bateau.
Tout juste rentrés, séchés, que nous nous rendons au salon panoramique pour le pot du capitaine. Ce dernier arrive en compagnie de ses officiers pour trinquer à la réussite de notre voyage qui débute. Après ce moment de convivialité, nous profitons d’un excellent dîner pour ensuite finir la journée avec le fameux récap qui permet aux passagers d’en apprendre plus sur le bélouga, la géologie du Templefjord et le Fulmar boréal. Nicolas nous brief sur le programme du lendemain et au lit après cette superbe journée !
Nous nous réveillons ce matin en baie de la Croix, en direction de la Baie du 14 juillet où une sortie en zodiac est prévue.
Nous explorons ainsi en petits groupes cette baie nommée par les expéditions du Prince Océanographe ; Albert Ier de Monaco.
Les lumières sont incroyables et soulignent la transparence de certains icebergs. Au détour d’une falaise nous observons un grand labbe (espèce assez rare au Spitzberg) qui est en train de prédater une jeune mouette tridactyle. Un peu plus loin, c’est un goéland bourgmestre qui se nourrit également au pied de la colonie de mouettes d’où les jeunes s’élancent.
Nous assistons un peu plus loin à d’impressionnants vêlages devant le magnifique front de glace du glacier du 14 juillet.
Une fois remontés à bord, nous nous dirigeons vers le glacier de Lilliöök, tout au fond de la Baie de la Croix pour une visite depuis le Sea Endurance. C’est ici un front de glace de plus de 13km de déroulé qui nous accueille.
Nous admirons toutes les nuances que peut prendre la glace et ces paysages immenses. Nos guides finissent par dénicher un phoque barbu qui se prélasse sur une plaque de glace. Georges, l’officier aux commandes se fraye un passage entre les bourguignons et nous voilà tout proches du placide mammifère.
Le temps finit par se couvrir et nous partons vers notre destination de l’après-midi : Camp Zoé.
Une fois sur place, la chance nous sourit de nouveau, car la pluie et le brouillard se sont dissipés. Nous divisons le groupe : certains partent randonner et d’autres en zodiac découvrir le fjord de Tinayre.
Nous visitons la cabane de Camp Zoé où la Northern Exploration Company avait des projets d’exploitation minière au début du XXe siècle. Dès qu’un peu de dénivelé est avalé, la vue sur les environs en imprenable.
Au retour l’équipe de guides nous donne notre premier « récapitulatif de la journée » : Nicolas évoque l’histoire d’Albert Ier de Monaco et Nathanaël, la biologie du renard polaire.
Enfin notre chef d’expédition, Nicolas nous présente l’itinéraire de ces prochains jours : nous partons dès ce soir pour le Groenland et devrions arriver dans un peu moins de 48 h.
Une houle formée est prévue ; nous regagnons donc nos cabines pour sécuriser les objets qui pourraient tomber et pour certains se prémunir contre un éventuel mal de mer !
Réveil ce matin, 79°39.4900’N – 014°15.0318’E.
La mer a été très agitée durant la nuit, due à une houle résiduelle venant du sud du Spitzberg.
Les cloisons des cabines se sont bien amusées à modifier l’espace durant notre sommeil incertain ! Certains moments ressemblaient à un déménagement maladroit… Le restaurant était désert pour le petit déjeuner et une poignée d’entre nous seulement a pu résister au tourment de la nuit. La conférence du matin s’est noyée dans les profondeurs laissant nos passagers à la méditation absorbés pour le tangage spectaculaire du navire. Les plus valides titubaient dans les couloirs en s’accrochant désespérément là où il le pouvait.
Quelques visages décomposés ont fait des apparitions éclair durant le repas du midi, préférant leurs cabines aux assiettes. Malgré tout, au fil des heures la situation a fini par être acceptable et en début d’après-midi une discussion autour de la photographie s’est mis en place durant presque 2 heures, suivi d’une intervention d’Adrien sur les effets des pesticides et les conséquences sur la faune arctique.
Au moment du dîner nous aborderons une bande plaques de banquise disloquée venue du nord de l’océan arctique et nous offrir une très belle observation d’un phoque à capuchon au repos sur un flot. Nous mettrons presque 2 heures à traverser cette zone, temps durant lequel nous diffuserons un magnifique documentaire sur la faune de l’arctique, La planète blanche. La houle a fini par se faire oublier, nous retrouverons un sommeil apaisé.
En mer du Groenland, arrivée en vue de la côte est à hauteur de la Grande Koldewey
Après une nuit beaucoup plus calme, la grande houle de la journée précédente s’étant significativement amenuisée, nous naviguons confortablement au réveil décalé d’une heure pour rattraper progressivement les deux heures de décalage horaire qui nous attendent sur la côte est du Groenland. Dans la matinée, Audrey nous fait découvrir les secrets tectoniques de la dorsale atlantique que nous avons enjambée la veille au cours de notre périple d’est en ouest. Les bandes dérivantes de banquise rencontrées hier ne nous barrent plus la route et nous continuons notre course vers le Sud et l’île de la Grande Koldewey où la carte indique une longue bande de banquise rouge impénétrable. En chemin, alors que nous n’apercevons pas encore les côtes, nous croisons une immense zone encombrée de gigantesques icebergs tabulaires vêlés par une plateforme située sur la côte nord du Groenland. Ce sont des dizaines de ces géants au sommet parfaitement plan, haut d’une bonne dizaine de mètres qui dérivent lentement vers le Sud et leur fin inéluctable dans les parages de Terre Neuve. Dans l’après-midi, Nicolas, remis de ses troubles houleux de la veille, est en mesure de présenter les grands traits du Spitzberg que nous laissons désormais loin derrière nous au-delà de la dorsale médio-atlantique et du méridien de Greenwich dépassé de plus de 10 degrés vers l’Ouest.
En seconde moitié d’après-midi, les côtes sont en vue, barrées d’un infranchissable rempart de banquise constitué d’énormes plaques de plusieurs mètres d’épaisseur, ballottées par la grande houle venue du Sud-Est. Une carcasse de phoque est assez rapidement repérée par Adrien sur l’un des floes. Quelques minutes plus tard, Alain détecte une ourse qui remonte d’un pas décidé dans la petite brise de Nord qui souffle sur ce paysage grandiose, illuminé par un soleil que vient par intermittence masquer un banc de brume. L’ourse, à quelques centaines de mètres du Sea Endurance, avance imperturbablement vers une seconde carcasse de phoque gardée par quelques Goélands bourgmestres. Elle se repaît des quelques restes de viande encore accrochés à la cage thoracique de ce qui fut un phoque annelé avant de reprendre sa course vers le Nord, à la recherche de phoques encore dotés de leur ceinture de graisse.
Après le repas, une sortie en zodiac au milieu des plaques de banquise agitées par une longue et puissante houle est organisée par Nicolas pour le plus grand bonheur des passagers qui profitent de leur premier coucher de soleil derrière la calotte du Groenland tandis que la lune dans son dernier quartier, s’apprête à sombrer sous l’horizon plein Nord. La totalité du groupe est débarquée sur une belle plaque zébrée par la piste de l’ourse croisée précédemment. Ses empreintes, toisant un bon 44, traversent la plaque de part en part, donnant la mesure de la puissance de ce grand marcheur devant l’éternel. Les plaques ondulent profondément dans une houle d’un bon mètre d’amplitude qui donne une vie supplémentaire à l’univers mouvant sur lequel nous parcourons plus de 250 mètres pendant la demi-heure passée sur ce morceau de mer gelée. Comme à l’allée, la coupée du Sea Endurance est battue par cette houle résiduelle, chaque passager devant profiter du bon moment pour remonter à bord de notre havre de confort et de
chaleur.
Tentative de conquête de l’Ile Sabine
La mer est toujours aussi calme, ce qui permet à tous de récupérer des turbulences des derniers jours. La journée commence avec une nouvelle heure de décalage. Réveil surprise à 6h55, heure locale en France 8h55, et quelle surprise, un ours polaire nage tout près de nous à l’avant du bateau, tous les passagers s’empressent de sortir de leur lit, on prend les premiers vêtements qui nous viennent. Tout le monde se retrouve sur le pont avant pour observer ce spectacle exceptionnel, pendant plus d’une heure nous le suivons, à distance pour ne pas le stresser, puis nous décidons de continuer notre route, en effet l’ours polaire montrait des signes d’inquiétude, il plongeait souvent. Après deux jours de navigation, nous nous rapprochons petit à petit de l’Ile Sabine où nous devrions débarquer. Nous zigzaguons entre des icebergs, tous plus magnifiques les uns que les autres. Le navire tente de rentrer dans une zone encombrée de glace, en vain, l’Ile Sabine ne sera pas accessible pour aujourd’hui. Nouvelle Annonce de notre Chef d’Expédition, nous nous dirigeons finalement vers l’Ile Jackson, 6 h de navigation sont alors prévues.
Différentes conférences vont animer l’après-midi. La première sur la banquise programmée pour 15h, nous permet de découvrir l’aspect scientifique de cette dernière, et de mieux connaitre son fonctionnement selon les saisons. La seconde programmée à 17h30, nous permet de tout apprendre sur l’ours polaire. Dorénavant l’ours polaire n’a plus aucun secret pour tous les passagers.
Nous arrivons à l’Ile Jackson, où un débarquement est prévu à 20h30. Tout le monde se retrouve alors à 20h30 afin d’embarquer dans les zodiacs ! Une partie des zodiacs est organisée pour un débarquement et une marche sur l’Ile Jackson, l’autre partie des zodiacs (2 au total) est organisée pour un tour en zodiac autour des icebergs, et de la faune et la flore.
Nous débarquons sur l’Ile Jackson autour de 21h, nous profitons d’une balade au cours de laquelle nous tombons sur plusieurs pièges à renards, assez fabuleux de voir leur résistance dans le temps. Nous nous apercevons également qu’un ours polaire est passé par là, de vieilles traces sont restées encrées dans le sol. Un peu plus loin nous aurons la chance de tomber sur des traces d’ourson polaire. La végétation au Groenland est plus dense qu’au Spitzberg, les saules sont plus importants, et leurs racines bien implantées forment presque un tronc. Nous profitons également du paysage bien plus floral : du blanc, du rouge, de l’orange… Cette flore nous offre un paysage exceptionnel ! La nuit commence à tomber doucement sur le Groenland, nous profitons d’un premier coucher de soleil, avec une vue exceptionnelle puis nous décidons donc de rejoindre les zodiacs afin de rentrer sur le navire… Mais surprise, la marée a commencé à baisser ! Ni une ni deux, nous avons tous réuni nos forces afin de remettre les zodiacs à l’eau ! Un jeu d’enfant !
Retour sur le navire autour de 22h, pendant que certains profitent des premières nuits sur le salon panoramique, d’autres préfèrent se coucher afin d’être reposée pour la journée du lendemain.
Fjord de l’Empereur François-Joseph
Nous nous réveillons à 7h30 sous un beau ciel bleu par 73°21N et 23°34O. Le petit-déjeuner avalé, nous partons en croisière zodiac au pied du Teufelschloss, le château du Diable, haut de 1340 m. Le contraste entre nos embarcations et le gigantisme des icebergs et des falaises est saisissant. Nous apercevons notre premier bœuf musqué dans les hauteurs, mais à une distance assez forte. Un phoque curieux suit à faible distance nos zodiacs au début de l’excursion.
Après le déjeuner, nous partons en excursion à Blomsterbugten, la baie des fleurs, ainsi nommée en 1929 par deux membres de l’expédition du célèbre Lauge Koch en raison des abondantes plantes qui furent collectées à cet endroit. Le débarquement a lieu près de la cabane Blomsterbugthytten, une ancienne station de trappe norvégienne construite par l’Artisk Naeringsdrift en mars 1930 pour la chasse au renard polaire notamment. Cette cabane est aujourd’hui entretenue par l’association Nanouk.
Une première surprise nous attend sur place : un pigeon (vraisemblablement ramier) survole le groupe. La chose en soi est un événement, car cette espèce d’oiseau n’est pas présente au Groenland et vient donc soit d’Amérique du Nord soit d’Europe… Un mystère à élucider…
Deux marches sont organisées vers le lac afin d’observer de très belles roches colorées, un lac lui aussi coloré (rouge pourpre) et de nombreuses espèces d’oiseaux (plongeon catmarin, bruant des neiges, sizerin, oies à bec court et des gravelots). La balade courte se termine en apothéose avec l’arrivée d’un grand corbeau qui s’est posé à côté du groupe et l’observation d’empreintes de canidés, probablement un loup arctique !
L’équipe du Sea Endurance nous attend sur la plage avec un chocolat chaud pour nous récompenser de nos efforts.
Après le dîner, Adrien nous propose un récap sur les oiseaux observés depuis le début de notre croisière, soit déjà plus de 20 espèces. Philippe enchaîne avec un récap photo et Nicolas termine la réunion par une présentation du programme des jours à venir. Le bateau reste à l’ancre jusqu’à 4 heures du matin cette nuit avant de faire doucement route vers le fjord Kerlug où nous déroulerons nos activités demain matin.
Fjord de l’empereur François Joseph et Antarctic sundet- 73°06’ N 027° 18’
Une fois n’est plus coutume, le ciel bleu accompagne notre réveil et la lumière du soleil descend lentement sur les montagnes majestueuses qui nous entourent. C’est sur l’une d’elles que Nathanael trouve une femelle d’ours et son jeune de l’année dernière. Quelle surprise pour commencer la journée ! Le pelage très sombre, car très sale en raison du temps qu’ils ont dû passer loin de la glace, les voilà qui parcourent la toundra en picorant des baies. Ils finissent par se coucher dans un repli de terrain, surplombé par quatre lièvres arctiques immanquables : quatre points blancs étincelants sur la toundra rousse. Nous laissons là les ours pour une matinée chargée. Après avoir contemplé les vestiges paléo-eskimo sur une plage, nous partons en zodiac sur l’autre rive du fjord pour observer des bœufs musqués qui nous offrent le spectacle rare d’un combat entre deux mâles. Fonçant tête baissée l’un vers l’autre, leurs têtes se percutent violemment à la base de leurs cornes. Pas d’abdication de l’un des combattants aujourd’hui, mais une altercation qui se termine en poursuite dans la toundra. La matinée se prolonge par une randonnée dans une vallée surplombée de montagnes de presque 2000 mètres de haut se jetant droit dans la mer. Les grands marcheurs remontent une moraine pour surplomber le paysage en compagnie de bœufs musqués et d’un renard polaire. Les petits marcheurs profitent eux des premières hauteurs pour contempler le cimetière d’icebergs en fond de fjord et découvrir la végétation et la géologie des lieux. Cette balade se termine en trouvant des plumes du rare harfang des neiges, la chouette blanche de l’arctique. Une belle matinée qui s’achève par un excellent déjeuner. La journée s’enchaîne avec une navigation à l’entrée de l’Antarcticsundet et sa spectaculaire géologie. Nous passons notamment au pied de Åtestupan et ses 1300 mètres d’aplomb qui place cette falaise parmi les plus hautes du monde. Arrivés dans la seconde moitié de ce fjord, nous mettons les zodiacs à l’eau pour profiter des superbes roches peintes qui l’entourent. De toutes les couleurs, aux reliefs torturés, plissés en tous sens, les roches se succèdent à chaque détour devant des yeux toujours plus écarquillés. Après avoir admiré une grotte constituée de stromatolites, plus vieux fossiles terrestres issus de l’activité de cyanobactéries il y a 700 millions d’années, nous débarquons rapidement sur une minuscule plage bordée de schistes extraordinaires, rouge et blancs se délitant en plaques parfaitement lisses dignes des plus beaux carrelages. L’ambiance du soir enveloppe le paysage lorsque nous remontons à bord su Sea Endurance pour un excellent dîner. S’en suit un récap où Audrey réussit l’exploit de nous faire comprendre avec simplicité la complexité incroyable de la géologie de ce fjord. Nathanael nous permet quant à lui de comprendre la biologie du bœuf musqué. Enfin, Nicolas nous explique les plans du lendemain et des jours à venir. Il est alors temps d’aller au lit !
Fjord Carlsberg
Journée très pénible, car il était absolument impossible de faire la sieste ou de prendre son repas normalement sans être constamment dérangés par un ours polaire…
Je ne comprends pas que les « organisateurs » ne soient pas en mesure d’organiser cela un peu mieux…
Je ne sais pas si vous réalisez bien, mais on a été quand même dérangés cinq fois, juste pour voir des ours polaires et, de plus, ces derniers n’arrêtent pas de bouger, de se rouler sur le dos, de manger un phoque, pour finalement prendre un bain… Donc c’est difficile à photographier ou à filmer… Bref.
Après un « frugal » repas comme tous les jours, les guides (c’est comme ça qu’on les appelle) ont décidé de nous faire faire un peu de sport sur une plage déserte…
Prétextant une petite marche « facile », ils nous ont contraints de monter sur une moraine glacière d’où nous avons vu la piste de luge des ours… Puis, toujours sous la contrainte, nous avons continué notre chemin de croix jusqu’à un truc énorme qui plonge dans la mer et qu’ils appellent : un glacier.
Là, après une explication sommaire, on nous a tous fait monter sur glace et nous avons ainsi découvert « un monde à part » dans un environnement inhabituel : glace bleue, glace blanche, glace marron, petites pierres, crevasses, ponts de neige, broches à glace, corde…
Enfin, épuisés, mais enchantés, nous avons terminé cette journée exceptionnelle par un très bon diner, suivi d’un excellent film sur Claude Lorius et ses nombreuses expéditions en Antarctique.
Ittoqqortoormiit (70°28’N/21°57’W) – Vkingbugt (70°20’N/25°15’W)
Nous nous réveillons ce matin dans une ambiance cotonneuse, juste en face d’un des villages les plus isolés du monde : Ittoqqortoormiit !
Créée en 1925 de toutes pièces pour maintenir la souveraineté danoise sur l’Ouest groenlandais et donner de nouveaux territoires de chasse aux Inuits vivants à Ammassalik, cette localité compte désormais 370 habitants.
Malgré la petite houle qui sévit sur la petite plage où nous débarquons, notre groupe va pouvoir aller à terre, voir de ses yeux cet endroit unique.
Nous avons la chance de croiser l’officier de police danois qui travaille ici ; il nous fait visiter son bureau et la prison ; qui ne comporte que deux cellules !
Nanu Travel, l’office de tourisme local nous ouvre ensuite ses portes ainsi que le petit musée un peu plus bas dans le village.
À 11h05, comme tous les matins un ballon-sonde est lâché à la station météo… scène largement documentée par certains « aficionados » !
Enfin, juste avant notre départ, certains des chiens sont nourris devant nous. Nous avons eu, en quelques heures un petit aperçu de la vie à plus de 70°N, sur la côte Est groenlandaise.
Le Sea Endurance continue sa progression vers l’intérieur du Scoresbysund, nous naviguons ainsi une bonne partie de l’après-midi entre les icebergs grands comme des immeubles…
Notre chef d’expédition nous propose même, par petits groupes, d’aller visiter la salle des machines et les installations pour désaliniser l’eau. C’est l’occasion de voir un peu les coulisses du bateau et de rencontrer certains membres de l’équipage que nous n’avions pas encore croisés.
Ensuite, c’est à 5 voix que nos guides nous font une présentation générale sur le Groenland, île de tous les superlatifs. Des aspects géologie, histoire inuit, en passant par les premiers explorateurs et la vie quotidienne aujourd’hui, tout est passé en revue par nos guides, qui selon leur sensibilité insistent sur tel ou tel aspect.
Nous entrons peu avant le repas dans la Baie « Viking », sur la côte sud du fjord et allons faire une mémorable navigation devant l’imposant front de glace du Bredegletscher qui en barre le fond. Les lumières deviennent crépusculaires et l’ambiance est d’une sérénité incroyable.
Nous finissons cette journée par un film sur la vie et les expéditions polaires de Jean-Baptiste CHARCOT, figure marquante du début du XXe siècle, qui est venu 7 fois sur la côte Est groenlandaise avec son fameux bateau, le « Pourquoi-Pas ? »
Le soleil est définitivement perdu dans les nuages, nous nous réveillons dans une atmosphère énigmatique, celle du Vestfjord ; des nappes de brouillard envahissent le fjord parsemé d’iceberg. Le Sea Endurance se faufile dans la débâcle des icebergs. Nous finirons par rebrousser chemin tant les risques deviennent importants. La pluie nous accompagne en direction de l’île rouge. En attendant, Audrey nous fera une conférence sur les fjords et Philippe organisera un atelier photo sur les menus de l’appareil photo.
L’après-midi nos activités se feront sous un ciel très humide, une sortie zodiac dans le cimetière d’Icebergs avant une marche dans une atmosphère délicieuse sur l’île rouge. La Toundra est luxuriante et sous nos pieds l’humus de la végétation envahit nos narines… La vue est superbe sur le cimetière d’icebergs en contrebas. La pluie a cessé pour offrir aux plus courageux un savoureux moment.
Pour la soirée une belle surprise nous attend pour nous récompenser de nos efforts ; le traditionnel barbecue avec en prime de la viande de boeuf musqué… L’ambiance de la soirée se terminera en musique avec quelques danseurs endiablés !
Rode Fjord – canyons, icebergs, brume, pluie, Ø Fjord et Bjørnøer
Nous nous réveillons à 8h00 avec l’appel matutinal de Nicolas qui nous apprend que le Sea Endurance, tel le « Flying Dutchman » des légendes, navigue en vaisseau fantôme dans un univers de brumes et de glaces qui peuplent à l’infini le Røde Fjord, le bien nommé fjord rouge, bordé sur son flanc ouest par les formidables dépôts laissés par l’érosion de la chaîne dévonienne. À cette époque lointaine remontant à quelque 300 millions d’années, un climat de type mousson a oxydé le fer pour laisser cette teinte rouge dans le paysage qui nous domine aujourd’hui. Des torrents en furie accumulaient dans le même temps ces centaines de mètres de dépôts constitués de lits grossiers ou de sables fins, repris au Quaternaire par l’érosion glaciaire et à chaque printemps, par les eaux de fonte des neiges hivernales.
Après une inspection en zodiacs des icebergs qui ponctuent l’ensemble du fjord, nous effectuons un débarquement dans le canyon le plus proche de Rode Pynt, le cap qui nous sépare du Harefjord. La toundra luxuriante qui colonise le bas des pentes disparaît brusquement à l’entrée de la gorge, là où les eaux torrentielles du printemps maintiennent une zone remaniée en permanence par les blocs et sédiments transportés, qu’elles vont ensuite déposer sur l’immense cône de déjection qui développe un large triangle à l’entrée de la déchirure terrestre. Les bancs de brume dévoilent par moment les crêtes arrondies ou déchiquetées de pics acérés quand le conglomérat se prête à la sculpture de reliefs ruiniformes. Au-dessus de ce paysage dantesque, la couverture de stratus nous gratifie d’une petite pluie fine et insistante qui ne nous quittera pas de toute la journée.
Pendant le repas, nous embouquons Ø Fjord, le fjord des îles. Découvert en 1891 par Carl Ryder, il fait référence à l’archipel des îles à l’ours, Bjørnøer, qui le ferment à son extrémité nord. Vaste chenal de 800 mètres de profondeur dominé par des sommets de plus de 2000 mètres noyés dans les brumes, c’est un de ces endroits spectaculaires du Scoreby Sund, taillés pour des géants, dans lesquels le Sea Endurance n’est qu’une microscopique coquille de noix, mais néanmoins cocon chaud et sec dont profitent ses passagers collés aux vitres du salon panoramique.
Une fois la sieste réparatrice consommée, Nathanaël nous conte les tribulations de Nansen et de son exploration de la calotte du Groenland préparatrice à sa grande expédition pour la conquête du Pôle il y a plus d’un siècle. Arrivés à l’extrémité nord du fjord, nous mettons les zodiacs à l’eau pour l’exploration des Bjørnøer, les îles de l’ours nommées par Carl Ryder qui y tua un ours le 4 septembre 1891. La petite pluie ininterrompue depuis ce matin s’est enfin arrêtée, les sommets fraîchement enneigés du Reinland se dévoilent partiellement ensoleillés tandis que les crêtes dentelées des îles restent dans l’ombre pesante des stratus, leur conférant une grandiose beauté sinistre et austère. Un débarquement sur la côte sud de l’île VII nous permet d’admirer la toundra multicolore et les roches zébrées de filons de granit à cristaux géants, le tout poli par la calotte lors du dernier maximum quaternaire. Le Sea Endurance, dans la lumière qui tombe à 20h00, tous feux allumés nous attend patiemment au sud de cet archipel peuplé d’icebergs hyalins, de hareldes de Miquelon et de plongeons imbrins.
Au départ nous étions partis pour Constable Pynt, afin d’organiser notre fameuse session hélicoptère qui fait toujours autant sensation. La nuit a été très mouvementée, car la mer a été très agitée. Au petit matin, réveil à 7h, nous nous rendons vite tous compte que le programme a changé. En effet le bateau a fait demi-tour, en cause des vents à hauteur de 35 nœuds. Direction donc, Danmark Island où nous espérons pouvoir débarquer. La pluie est de la partie, une sortie zodiac ainsi qu’une balade sont proposées. Les courageux participants peu nombreux ont profité d’une balade en petit comité et d’une vue incroyable. Le reste des passagers a pu profiter de lectures de Jorn Riel, par Alain ainsi que la diffusion du film Antarctica.
La soirée est dédiée à un point sur les vols du lendemain, et se conclut par le fameux récap photo de Philippe et Alain !
Départ vers l’Islande
Nous amorçons doucement la fin de notre voyage avec notre départ vers la dernière destination de notre voyage : l’Islande ! Nous nous réveillons un peu avant 8 heures le matin dans le Hurry Inlet par 70°34N et 22°29O, en face de Constable Pynt.
L’aéroport de Constable Pynt est simple : quelques hangars et une piste de décollage/atterrissage en terre battue (mais pas comme à Roland Garros pour info !). Il fut construit par un consortium de compagnies pétrolières en 1985 à l’occasion d’une acquisition sismique sur la Terre de Jameson située à proximité. Cette exploration de 4 ans se composait, en complément de cette acquisition sismique, d’études systématiques des affleurements de roches de la région ainsi que de cartographie régionale. La concession pétrolière couvrait environ 10 000 km² de terres inhabitées, avec une absence complète d’infrastructures. L’opérateur pétrolier dut donc installer en premier un aérodrome avec un centre opérationnel, des habitations et une zone spéciale d’atterrissage pour le matériel sismique amené par voie aérienne. Les résultats de la prospection pétrolière n’étant pas satisfaisants, les installations ont été vendues à Air Greenland, qui en a fait sa base d’hélicoptères et le seul aéroport de la côte est.
Le mauvais temps des derniers jours ne nous pousse pas à l’optimisme sur l’état de la piste en terre battue après deux jours de chutes de pluie assez intenses pour la saison. Pourtant, Air Greenland nous confirme le matin à 8 h00 que notre avion a bien décollé de Reykjavik le matin même et donc que nos vols sont assurés. L’appareil étant de petite taille, notre groupe a été divisé en deux. Le premier groupe part à 11 heures avec 26 personnes à bord pour un vol de 1h40. Les bagages puis les passagers sont transférés en zodiac depuis le Sea Endurance sur la « plage » de Constable Pynt. S’ensuit pour les plus chanceux un transfert en 4×4 vers l’aéroport et, pour les autres, une marche de 2km sous le soleil et le vent sur la piste qui relie la plage aux hangars de l’aéroport. Les formalités administratives sont vite effectuées : un simple appel des passagers ! Le décollage et l’arrivée en Islande sous le soleil nous permettent de bien profiter des paysages par le hublot tout en grignotant les (excellents) cookies offerts par Air Greenland durant le vol. La fin de la journée est consacrée par ce groupe à une visite libre de Reykjavik.
Le second groupe ne décolle qu’en fin d’après-midi et part donc le matin pour une balade autour de Constable Pynt admirer le paysage et les beaux fossiles contenus dans les roches triasiques qui composent la zone. Ils s’envolent avec un peu de retard pour Keflavik et arrivent juste pour l’heure du dîner à l’hôtel Icelandair Natura.
La journée se finit par un excellent dîner à l’hôtel suivi de discussions animées sur la possibilité de voir des aurores boréales ce soir.
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Messages
Coucou Agathe et Dorian,
Dommage que la pluie soit là (cela ne te change pas beaucoup Agathe…), mais vous avez pu vous régaler quand même de beaux spectacles.
Profitez bien de cette balade dans le Grand Nord. Bises
Bisous à Lilian et son amie merci pour ce compte rendu on aura sans doute de belles photos
je vous embrasse tous les deux
Annick
Bonjour à tous,
Nous savons combien les guides sont occupés à bord et tout le travail qu’ils fournissent mais dommage de ne pouvoir suivre le voyage, pas de compte rendu depuis une semaine…, j’espère que tout va bien et que vous passez de merveilleux moments sur cette croisière.
Pensées et plein de becs à mon frère et ma belle-soeur Olivier et Patricia ainsi qu’à Nicolas, Adrien, Alain et Noëlline !
Ceci expliquant cela…… et l’on comprend bien pourquoi les communications ont pu être difficiles… (et les comptes-rendus difficiles à écrire !)
En espérant que tout le monde va bien maintenant après ce début de voyage agité et en souhaitant à tous une bonne continuation sur une mer plus clémente.
Coucou Agathe et Dorian
Après ces journées pleines de péripéties, mais aussi de belles rencontres, vous avez dû vous régaler et faire « chauffer » les appareils photos!!!
Un petit bonjour à Ittoqqortoormiit, peut-être y avez-vous rencontré les chasseurs de narval? Le soleil a l’air de bouder, dommage pour les aurores boréales.
Bonne fin de voyage et bises à tous les 2.
Les retours ont été envoyés à bord, espérons pas trop empêchés par les communications difficiles.