7 septembre
22 septembre 2017
À bord de l'Ortelius, septembre 2017
Paris / Longyearbyen (N78°13’, E15°37’)
Pour commencer notre aventure vers le Grand Nord, nous nous retrouvons au terminal 3 de l’aéroport de Paris Charles de Gaulle dès 5 heures 30 du matin. Une partie du groupe, dont les passagers arrivant de Suisse, a déjà pu faire connaissance dès la veille, à l’hôtel Ibis.
De Paris, un avion de la compagnie ASL, spécialement affrété par Grands Espaces, nous attend. Le départ est retardé par la panne d’un camion de la compagnie de ravitaillement nous empêchant de quitter le parking, et nous décollons finalement à 8h30, avec une heure de retard !
Quatre heures 15 plus tard, nous avons quitté l’été parisien pour plonger dans l’air frais et vivifiant de Longyearbyen. 78° de latitude nord, 3°C et des montagnes enneigées… nous sommes au Spitzberg.
Avant d’embarquer à bord de notre navire polaire l’Ortélius, nous partons en autocar pour une excursion dans la vallée de l’Advent, « l’Adventdalen », sous la conduite de nos deux guides, Alain et Bruno, assistés d’Audrey et Adrien. Ceux qui sont déjà venus préfèrent rester dans la ville et consacrent leur temps libre à la visite des musées et des magasins.
À un peu plus d’un kilomètre du port, s’étend donc la petite ville de Monsieur John Munro Longyear : Longyearbyen. Fondée en 1906, c’est aujourd’hui la plus grande « ville » de l’archipel avec 2 100 habitants de 44 nationalités différentes. C’est un lieu bien singulier. Avec ses baraques en bois sur pilotis profondément ancrées dans le sol, ses gazoducs, son hôpital, ses bars, sa boîte de nuit et… son UNIS : l’Université la plus septentrionale du monde.
Les écoles sont protégées par de hauts grillages. En aucun cas pour éviter une évasion des jeunes écoliers vers des contrées plus douces, mais bien pour les protéger. L’ours blanc fait ici partie du quotidien. Dans la très conviviale église de bois, il est possible de s’arrêter boire un thé et déguster des waffles (gaufres).
Longyearbyen, c’est aussi ses 7 mines de charbon, ses wagonnets sur leurs téléphériques. Seule la mine N°7 est encore en exploitation. Son charbon alimente la centrale thermique et fournit ainsi l’électricité nécessaire à cette ville du haut arctique. Autour des habitations, de nombreux skidoos attendent les premières neiges. Les importantes meutes de chiens nous font penser aux belles escapades hivernales.
En s’enfonçant dans la toundra, la vallée nous donne un avant-goût de ce que nous offrira l’Arctique. Les derniers groupes de bernaches nonnettes croisent notre route. Sur les collines environnantes, de larges antennes ont retenu notre attention. Ces infrastructures permettent d’étudier les aurores boréales : magie des hautes latitudes qui illuminent la longue nuit polaire.
Sur le chemin du retour, nous admirons les linaigrettes de Scheuchzer en graines et la toundra qui se pare de ses couleurs automnales.
Nous embarquons à bord de l’Ortélius à 16h30. Après avoir écouté les premiers conseils sur la vie à bord et participé à l’exercice d’abandon obligatoire, nous larguons les amarres et quittons l’Isfjord, pour mettre le cap au Nord.
Nous faisons connaissance avec le commandant, Ernesto Baria, lors d’un sympathique cocktail de bienvenue. Après le dîner, chacun regagne sa cabine, et, bercé par la houle, profite d’une nuit de repos bien méritée.
Bienvenue à bord pour 15 jours d’expédition polaire !
Liefdefjord
« Mesdames, messieurs, chers amis bonjour » : ce refrain que nous allons apprendre à reconnaître très rapidement, c’est la voix de notre chef d’expédition, Christian, qui nous sort de nos rêves à 7h30. Ce premier réveil à bord de l’Ortélius se fait sur une mer étonnement calme grâce au choix de notre capitaine de naviguer au plus près de la côte du Spitzberg, nous épargnant ainsi les vingt-cinq nœuds de vent du sud qui soufflent plus au large. À l’extérieur, le ciel se partage entre les nuages bas et les trouées de ciel bleu. Après le petit-déjeuner nous nous retrouvons en salle de conférence, notre « chapelle » comme nous l’appelons, pour la distribution des bottes et des gilets de sauvetage, équipements indispensables à nos excursions quotidiennes, tout comme les réunions qui ont suivi. Nous recevons les consignes de l’AECO, pour les sorties en zodiacs et du comportement à adopter face aux ours. Nous voilà maintenant prêts à entamer notre croisière expédition pour de bon. Et pour ce faire, nous entrons dans le Woodfjord, puis le Liefdefjord pour nous arrêter devant le glacier de Monaco après le déjeuner. Le temps de se préparer, de rejoindre les échelles de coupée et il est 14h30 lorsque nous partons à bord des zodiacs en direction du glacier. Ce dernier formait autrefois un seul front de glace continu avec le glacier de Monaco, il s’en trouve aujourd’hui séparé par une montagne à mesure que ces deux glaciers reculent. C’est le spectacle de la glace : les premiers icebergs, le brash et le crépitement des bulles d’air, ces fronts de glace monumentaux que nous entendons craquer, avant que soudainement, des pans entiers ne s’effondrent dans un bruit de tonnerre. On se familiarise petit à petit avec cet environnement dans des conditions très clémentes. La température est douce, il n’y a pas de vent et le soleil fait quelques apparitions. Un Phoque barbu est aperçu rapidement. En avançant vers le glacier de Monaco les oiseaux se font plus nombreux et nous profitons de belles observations de Mouettes tridactyles dont de nombreuses jeunes au plumage bigarré, de Goélands bourgmestres et de quelques Sternes arctiques. À tout ce beau monde se joignent les pirates des mers, les Labbes parasites, dont nous observerons de superbes poursuites acharnées afin de faire régurgiter ou lâcher leur proie aux Mouettes tridactyles. La sortie se poursuit au milieu des icebergs, tous différents et stimulant l’imaginaire des uns et des autres face à ces formes toujours plus surprenantes. En bruit de fond, les vêlages de glacier que nous ratons souvent, et voyons parfois. Nous avons eu la chance d’assister à un spectacle rare, un vêlage sous-marin : un immense bloc de glace s’est décroché au pied du glacier, sous l’eau, pour surgir verticalement avant de rouler à la base du glacier.
Après deux heures et demie, c’est un peu refroidi mais très heureux que nous rentrons dans notre nouvelle demeure, l’Ortelius. Chacun se réchauffe avec un thé ou un café en débriefant de cette belle sortie avant de poursuivre tous ensemble en salle de conférence pour le premier « récap ». C’est l’occasion pour l’équipe de se présenter. Jérémy nous parle ensuite de la Mouette tridactyle et Audrey explique le rôle essentiel qu’a joué Albert Ier dans l’exploration de ces régions, notamment celle du glacier de Monaco, ainsi nommé en son honneur. Christian conclut ce récap en expliquant les plans pour le lendemain et il est déjà l’heure de dîner. Mais ce dernier sera écourté. Alors que nous finissons le plat de résistance, le haut-parleur s’active : « …nous avons repéré un ours à terre devant le bateau ». Pas de dessert et tout le monde se précipite dehors. Cet ours, d’abord couché, finira par se lever et longer la côte pour nous offrir un superbe spectacle. C’est un mâle, assez mince en cette période de jeûne forcé pour les individus, bloqué à terre en l’absence de banquise. Nous en profitons longuement depuis les ponts extérieurs et lorsque le bateau repart, la satisfaction d’avoir vu notre premier ours se lit sur les visages. Tout le monde rentre au chaud pour enfin profiter du dessert et attendre l’étape suivante de notre soirée : l’île de Moffen. Sur la route, 3 petits rorquals sont aperçus à proximité du bateau mais ne feront que passer. Vers 22h30, nous passons le symbolique 80e degré de latitude nord avec l’île de Moffen en vue et son reposoir de morses. Ils sont au moins une vingtaine couchés sur la plage. Nous les observons depuis le bateau en respectant les 300 mètres de distance obligatoire vis-à-vis de cette zone protégée qui accueillait la dernière colonie du Svalbard après son extermination de l’archipel jusqu’à la protection de l’espèce en 1952. Ainsi nous concluons cette première belle journée dans la lumière du soir qui laisse déjà présager les nuits à venir.
Smeerenburg
Réveil par un petit temps gris, plafond bas au-dessus de l’angle nord-est de l’archipel du Spitzberg, devant l’île des Danois, Danskoya, où nous attend une longue carcasse de cachalot en putréfaction avancée qui fait habituellement le délice des ours blancs en mal de bon phoque gras de banquise.
La chevauchée des zodiacs nous conduit à proximité immédiate des os blanchissant. Seul un ours perché dans les reliefs de l’île ne nous fera pas l’honneur de venir se repaître de ces chairs copieusement faisandées.
De là, nous partons en deux groupes, l’un vers le site de Smeerenburg, l’autre en direction de Virgohamna.
Smeerenburg, sur l’île d’Amsterdamoya, correspond à l’emplacement de l’ancienne capitale baleinière des Hollandais, une quinzaine de baraquements qui abritèrent, de 1614 à 1655, 200 bouchers venus transformer les baleines franches du Groenland en huile pour l’éclairage des villes d’Europe et en baleines de parapluie et de corsets tirés des fanons de l’animal. Une dizaine de restes de fours matérialisés par des briques et de grands cercles faits d’un mortier noirâtre issu du mélange du sable et des projections de graisse recuite tombées des grands chaudrons de cuivre dans lesquels les baleiniers faisaient fondre les Léviathans. Aujourd’hui, seuls les bois flottés de Sibérie viennent s’échouer sur ce site historique, accompagnés d’une horde de gros morses mâles se prélassant sur la plage d’un sable blanc de la plus grande finesse. Ils dorment tous du sommeil bien mérité du juste en ce début de troisième millénaire où seules les meutes de photographes de l’Ortélius viennent non plus leur voler leur ivoire à méchants coups de hache mais leur tirer le portrait à grandes rafales de téléobjectifs.
Le second groupe longe la côte jusqu’à Virgohamna, l’anse depuis laquelle Salomon Andrée puis Wellman partiront à la conquête du pôle par les airs. Les restes de poteries en grès et de limaille de fer témoignent du processus de fabrication de l’hydrogène nécessaire au gonflage du ballon d’Andrée qui ira se perdre, en 1897, avec ses deux équipiers, sur la redoutable banquise. Leurs restes des trois malheureux seront retrouvés 30 ans plus tard par un phoquier au pied de la calotte recouvrant l’Ile Blanche, Kvitoya.
Dans la baie attenante de Virgohamna, un important groupe de Phoques veau-marins se repose à marée basse sur les rochers du rivage, comportement très caractéristique de cette espèce plus connue des latitudes moyennes de l’Atlantique (Baie de Somme, Grand Barachois à St Pierre-et-Miquelon) que de ces hautes latitudes polaires où une petite population est venue s’installer sur la côte nord-ouest du Spitzberg.
L’après-midi, nous entamons notre descente vers le Sud quand, nous apprêtant à embouquer Sorgatet, la « porte du Sud » qui permet de rejoindre la baie de la Madeleine depuis Smeerenburg, du haut de la passerelle, le capitaine et Fabrice repèrent un ours sur la côte à Boltodden, tout près de Bjornhamna, la bien nommée baie « anse à l’ours ». Une tache crème associée à une tache rouge sont perchées à une vingtaine de mètres au-dessus du rivage dans une zone faite de blocs et d’éboulis grossiers recouverts de mousse. L’approche en zodiac confirme l’observation d’un superbe spécimen d’ourse occupée à faire la sieste après le festin, non pas d’un phoque, mais d’un renne dont il ne reste plus que la peau et quelques membres amplement décharnés. La configuration très accidentée du terrain laisse à penser, une fois n’est pas coutume, que le renne puisse avoir été chassé avec succès par cette ourse avantagée par un terrain peu propice à la fuite de sa proie. Une pastille dans l’oreille gauche montre que cet individu a fait l’objet de mensurations par les scientifiques spécialisés dans le suivi de la population de la mer de Barentz à laquelle appartient cette jeune femelle.
Les prévisions de fort vent de Sud nous amènent à continuer notre route directement vers la Baie du Roi, le Konsfjord, en laissant sur notre babord, Baie de la Madeleine et Glacier du 14 juillet à l’entrée de la Baie de la Croix. Après le repas, croisière devant Ny-Alesund vers le fond du fjord dominé par ces trois imposantes pyramides naturelles baptisées les Trois Couronnes, en hommage aux royaumes scandinaves, du Danemark, de Suède et de Norvège derrière lesquelles se lève la pleine lune.
A 22h00, nous prenons plein Ouest, par une mer parfaitement calme en ce début de nuit, direction la côte est du Groenland pour une traversée de 400 miles nautiques sur la redoutable Mer du Groenland en prévision de laquelle toutes les écoutilles de l’Ortélius ont été hermétiquement closes.
Après la journée chargée d’hier, et grâce au changement d’heure qui nous a permis de dormir une heure de plus, notre petit déjeuner est servi plus tardivement ce matin !
Nous avons parcouru une partie de notre route qui nous sépare du Groenland cette nuit. Aujourd’hui, c’est une journée « navigation » qui nous attend… la mer à perte de vue. On en profite pour présenter plusieurs conférences : le matin, Bruno nous parle de l’histoire du Spitzberg depuis sa découverte jusqu’à nos jours, puis Jean Marie nous propose un atelier photo, très attendu de nos photographes amateurs.
Dans la matinée, nous avons franchi le méridien de Greenwich.
Après le déjeuner (dont la soupe était un vrai délice !) et une courte sieste, c’est au tour de Jérémy de nous présenter les oiseaux de l’Arctique, en nous amusant des anecdotes de ses expéditions scientifiques au Svalbard et au Groenland. Pour finir cette belle série, Olivia nous détaille l’histoire entre les baleiniers du 17e siècle et la baleine boréale.
Le temps de se relaxer ou de prendre un apéritif au bar, et le diner est servi.
En soirée, nous sommes invités à une séance cinéma : « La tente rouge » est à l’affiche. Le film de Mikhail Kalatozov relate les aventures du célèbre général-explorateur italien Nobile dans son expédition pour survoler le Pôle Nord en dirigeable en mai 1928. Peter Finch incarne le général Nobile, tandis que Sean Connery est Roald Amundsen. La belle infirmière de Kingsbay n’est autre que Claudia Cardinale…
La navigation va se prolonger toute la nuit et on va retarder nos montres pour demain matin pour être à l’heure groenlandaise ! Sur ce… bonne nuit.
Réveil au milieu de l’océan glacial arctique. La nuit a été belle et reposante. Après le passage du méridien, nous avons décalé nos horloges, nous faisant gagner une heure de sommeil. Dès le petit matin c’est une mer envoûtante qui nous attend, l’eau grise et la brume nous entourent, ambiance polaire, atmosphère mystique.
Après un bon petit-déjeuner, Bruno nous initie à l’Arctique et nous conte les secrets du Groenland. Pendant ce temps, dans le vent glacial, les fulmars patrouillent autour du bateau.
Nous faisons toujours route vers le Groenland mais nous devons modifier légèrement notre cap ; en effet, quelques plaques de banquise sont annoncées sur la carte des glaces et nous devons les contourner pour ne pas être trop ralentis et atteindre la banquise sur les côtes groenlandaises rapidement.
Nous croisons des glaçons flottant au hasard des vagues et des courants, quelques mergules nageant autour. De temps à autre, une tête apparaît entre deux creux ; les phoques du Groenland curieux viennent nous voir sortant de l’eau furtivement.
Jean-Marie, notre photographe, profite de ce temps de navigation pour nous proposer un atelier photo : composition, vitesse et ouverture… nous voilà prêts pour les plus belles images.
L’après-midi, c’est Fabrice qui nous dévoile les secrets des animaux pour résister au froid.
A l’extérieur, la brume se dissipe peu à peu, nous apercevons quelques jeunes Mouettes tridactyles dans leur premier départ en migration.
Avant le diner, le traditionnel « récap » est l’occasion d’une leçon sur la lecture des cartes de glaces par Olivia et Laurent. Audrey, quant à elle, nous fait remonter dans le temps, à la lointaine époque où le Svalbard s’est éloigné du Groenland, écarté par la dorsale Atlantique.
Adrien nous conte la vie des fulmars, compagnons de route pour cette journée.
L’horizon se dégage après le repas, le soleil commence à décliner et des lueurs de feu commencent à apparaître au loin. Le ciel s’embrase sur un magnifique coucher de soleil. Des formes se dessinent dans le lointain, non, nous ne rêvons pas… Terre en vue ! Nous voyons se découper les côtes du Groenland, des icebergs font le show, se laissant flotter dans les rayons oranges du soleil. Vision hypnotisante ! Le Groenland est devant nous… Vivement demain !
C’est vers 6h que nous arrivons près de la baie de Dove, sans toutefois pouvoir forcer le bouchon de banquise qui en bloque l’entrée. Le vent souffle à 37 nœuds, soit environ 68 km/h et la température est à peine positive. Une sortie zodiac n’est pas envisageable car la houle commence à s’installer et une dégradation progressive des conditions météorologiques est prévue. Par conséquent, le capitaine et Christian décident de faire route le plus vite possible vers les refuges naturels que constituent les fjords. En attendant, cette navigation à travers plaques de banquise et icebergs tabulaires est splendide. Quelques Mouettes ivoire accompagnent le bateau, avec bien entendu les infatigables Fulmars boréals. C’est Laurent qui ouvre le bal des conférences avec une information complète sur « l’homme et le froid ». Le vent monte en force et atteint maintenant les 52 nœuds soit 96 km/h, les plus téméraires bravent la tempête pour quelques jolies photos des vagues déferlantes sur les bourguignons ou icebergs, dont les reflets bleus, nappés de l’écume des vagues, sont du plus bel effet. Les moins hardis sont coincés entre deux couvertures en attendant des jours meilleurs… mais étonnamment nombreux sont ceux qui sont présents au restaurant pour le repas du midi, signe que tout le monde, ou presque, est maintenant « amariné ». Le temps d’une petite sieste et c’est Christian qui nous parle maintenant de la banquise ; c’est vraiment le sujet du jour, même si celle-ci, disloquée par les vents, nous a fait un petit peu défaut. La mer est maintenant déchaînée et c’est avec beaucoup de talent que nos marins évitent les quelques châteaux blancs qui sont poussés par le vent. Nous ne souffrons pas trop du mal de mer, car le vent du Nord pousse gentiment notre vaillant destrier vers un futur havre de paix que nous devrions atteindre dans la nuit prochaine. Afin d’agrémenter cette longue navigation, tout le monde se retrouve à la salle de conférence pour une intervention d’Olivia sur les fjords, de Christophe sur les méduses, et la participation exceptionnelle de l’officier mécanicien pour une information sur les caractéristiques techniques du bateau.
Après le dîner, excellent comme de coutume, nous assistons à la projection du film-documentaire « La glace et le ciel » qui retrace la vie de Claude Lorius, glaciologue français parti en Antarctique alors qu’il avait une vingtaine d‘années à peine, et qui dont les expériences ont prouvé que les calottes glaciaires permettaient de déduire des informations sur le climat ; une excellente introduction sur la problématique du réchauffement climatique.
Nous filons maintenant à belle allure vers le fjord Keiser Franz Joseph où nous devrions arriver vers minuit, alors que le temps se dégage et que le vent se calme. Une belle journée de demain en perspective…
73°24’Nord 25°20’Ouest
Après trois jours de mer et de mauvais temps, nous atteignons le fjord de l’empereur François-Joseph dans lequel nos activités se déroulent avec bonheur tant l’endroit est beau. Ce fjord porte le nom du célèbre empereur d’Autriche-Hongrie François-Joseph Ier. Époux de la non moins célèbre Élisabeth dite « Sissi », il est particulièrement et tristement connu pour avoir précipité l’Europe dans la Grande Guerre après avoir déclaré la guerre à la Serbie suite à l’assassinat de son neveu l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Mais 45 ans avant ces évènements tragiques et de manière plus pacifique, François-Joseph Ier avait soutenu financièrement la deuxième expédition allemande au Pôle Nord de 1869-70. C’est en son honneur que Karl Koldewey, commandant du bateau à vapeur le Germania, nomma ainsi l’important système de fjords qu’il explora et cartographia avec le géographe Julius von Payer.
C’est sur les traces de ces explorateurs prussiens sous un ciel plus clément et une température inespérée de 8°C, que l’Ortelius fait escale devant le Teufelsschloss ou Château du Diable. Ce massif rocheux coloré culmine à 1 520 m et surplombe la baie d’Éléonore. De là, nous partons à terre dans la baie de Bloomster pour une première balade groenlandaise tant attendue dans une toundra flamboyante où saules polaires, bouleaux nains et airelles rivalisent de couleurs. Nous nous réunissons tous devant une cabane de trappeurs norvégiens construite en 1930 en bord de plage, point de départ de notre excursion. L’histoire raconte qu’une meute de loups avait pris possession des lieux et tenu compagnie aux trappeurs un hiver durant, avant d’être abattue. Un peu plus haut, un crâne de bœuf musqué bien placé fait office de comité d’accueil. Suivant les sentes de ces caprinés aux longs poils que les Inuit appellent omingmak signifiant « fourrure comme une longue barbe », nous déambulons dans cet écosystème arctique si particulier et si fragile. Autour de nous, l’environnement est très minéral, des falaises multicolores saupoudrées d’une neige fraîche nous offrent un spectacle splendide. Nous apercevons çà et là au loin dans la vallée de Noa quelques bœufs musqués très actifs en cette fin de période de rut. Les marcheurs les plus courageux iront jusqu’au lac Noa pour découvrir sa surprenante couleur rosâtre. Quelques oiseaux sont aperçus pendant la balade, notamment des sizerins blanchâtres et des plongeons imbrins.
Pendant le déjeuner et en début d’après-midi, l’Ortelius rejoint l’extrême limite ouest du fjord de l’empereur François-Joseph pour une croisière en zodiac. La navigation entre des falaises de plus de 1 000 m, avec en point de mire des sommets enneigés dépassant les 2 000 m, constitue un dessert des plus succulents. Le soleil s’est également invité à la fête et nous trépignons d’impatience de mettre les zodiacs à l’eau pour fleureter avec les immenses icebergs, qui tels des sculptures de neige géantes, jalonnent notre parcours sur une mer d’huile. La profondeur du fjord indiquée par les cartes et les instruments du navire est elle aussi impressionnante ; elle se situe autour de 800 m ! Nous passons également devant Ättestupan, une des falaises les plus hautes et abruptes de l’hémisphère nord avec ses 1 300 m. Son nom provient d’une légende viking qui prétendait que les personnes âgées, malades, ou tout simplement celles qui ne voulaient plus vivre se jetaient du haut de cette falaise.
La sortie en zodiac tient toutes ses promesses. Tels des Lilliputiens nous naviguons près de trois heures dans l’immensité de ce fjord le long des falaises infinies entre les icebergs démesurés. La richesse géologique du site et ces géants de glace sont saisissants. Quelques phoques annelés, des grands corbeaux et des goélands bourgmestres sont également aperçus. Nous avons même profité des plaisirs d’une grande zone de brash au pied d’un iceberg en fin de croisière ! C’est enchanté que nous rentrons au bateau à 18h30. Pendant le dîner et toute la soirée, l’Ortelius continue sa navigation dans le fjord de l’empereur François-Joseph offrant un dernier spectacle aux lumières du couchant.
Il est 6h du matin, la température est de 6°C, et aujourd’hui c’est un réveil sous un ciel dégagé ! Nous sommes plus précisément dans Antarctic Sund par 73°12’N et 25°49’O.
Le nom provient du nom du bateau d’expédition de Nathorst en 1899.
Après le briefing matinal des guides concernant le programme du jour, tout le monde prend un solide petit déjeuner. Le vent a forci quelque peu, mais nous décidons cependant de partir pour une croisière zodiac.
La mise à l’eau s’avère plutôt mouvementée pour l’équipe des pilotes de ces embarcations, certes d’une solidité à toute épreuve, mais étant donné les mouvements de la mer (le vent est maintenant à plus de 30 nœuds !), l’embarquement des passagers s’avère finalement délicat et très humide … Après discussion, notre chef d’expédition et le capitaine décident de renoncer devant les éléments, et nous remontons les zodiacs sur le bateau.
Nous étions précédemment dans le fjord de l’empereur François-Joseph, et c’est donc en direction du fjord du roi Oscar proche de la côte, que l’Ortelius se laisse dériver.
Antarctic Sund, c’est d’abord une plongée dans les temps géologiques. C’est un fjord de 15 miles de long, dont les formations géologiques sont remarquables. Nous observons des alternances de grès, de calcaires, de dolomies et de « mudstone » de couleur rouge due à la présence d’hématite, un oxyde de fer présent dans la matrice de la roche. Ces alternances se sont mises en place durant les différentes montées et descentes successives des océans il y a plusieurs millions d’années. Au passage, nous apercevons des bœufs musqués disséminés çà et là sur d’anciens sédiments glaciaires âgés de 600 millions d’années. Ces couches se sont déposées après celles que nous avons vues hier. L’eau dans laquelle elles se sont déposées était plus chaude, et les formes de vie étaient bien différentes de celles que nous rencontrons aujourd’hui.
Les formations les plus extraordinaires sont les stromatolites (coordonnées 73°06’101 “N et 25°21’169 “O). Ces structures ocre en forme de grosses assiettes empilées sont le résultat fossilisé des accroissements de colonies bactériennes, pendant environ 650 millions d’années.
Audrey et Alain nous commentent en direct ces magnifiques alternances de roches jaunes faites de carbonate et de dolomie. Il y a beaucoup de monde sur les ponts extérieurs et les appareils photo crépitent. C’est vraiment un superbe spectacle minéral !
Puis, juste avant le déjeuner, c’est Fabrice qui nous régale de son style inimitable, avec un « récap » sur les bœuf musqués (Ovibos moschatus de leur nom scientifique).
Cet après-midi nous naviguons depuis Alpenfjord jusque vers Skyperdal.
Nous débarquons à un endroit au nom imprononçable mais de toute beauté : Segelsällskapet Fjord.
Des paysages extraordinaires nous attendent, entre les sommets enneigés, les immenses lignes de rochers colorés, tantôt en ocre tantôt en rouge ou en blanc ! C’est encore plus surprenant depuis les hauteurs que nous atteignons en différents groupes de marcheurs. Auparavant, Alain et Audrey auront une fois de plus partagé leur savoir pour ce qui concerne la géologie et les plantes alentours.
Les Epilobes, symboles du Groenland, Silènes, Saxifrages et autres Renouées ont accompagné notre marche. Et sans oublier les Sizerins et Bruants des neiges…
Au col, juste au-dessus d’un petit lac, nous attend une surprise ; un harem de bœufs musqués. Un gros mâle et quatre femelles de taille plus modeste. Les mâles sont en période de rut et défendent avec agressivité leur territoire. Nous resterons à bonne distance pour les observer.
La vue est tout simplement belle et majestueuse… Et notre promenade doit malheureusement prendre fin ; nous serons restés trois heures dans ce site inoubliable.
A minuit, nous sommes quelques braves encore réveillés, lorsque le capitaine vient nous chercher. Alain fait une annonce…
Dans l’obscurité de la nuit polaire apparaissent d’étranges et fugaces écharpes lumineuses ; il est bientôt minuit et des aurores boréales commencent à naître dans le ciel étoilé. Alain fait une annonce, et les passagers de l’Ortélius quittent leur cabine pour se retrouver sur les ponts extérieurs pour admirer le spectacle que nous offre la nature cosmique sous ces hautes latitudes arctiques.
Mais rapidement, le ciel se voile, et les lueurs s’évanouissent dans la pénombre. Nous espérons tous que ce premier aperçu des splendides aurores boréales n’est qu’une prémisse pour la suite du voyage…
À 7h, nous naviguons le long de la côte de Liverpool par 71°01’15 » N et 21°11’47 »W, la mer est calme mais la brume nous enveloppe et nous empêche d’admirer le paysage.
À 9h, nous nous réunissons en salle de conférence pour un récapitulatif.
Pour débuter, Fabrice se prête à un exercice de questions / réponses au sujet des bœufs musqués observés la veille.
C’est ensuite au tour d’Alain de nous parler des plantes que nous avons pu voir à terre durant les sorties précédentes. Il expose les mécanismes de protection au froid et à la sécheresse de la Silène acaule. Elle pousse sur un coussin de mousse qui lui permet de capter l’humidité et de la stocker, mais qui la protège également du gel durant l’hiver. Il nous montre également les différentes espèces de saules vivants dans ces régions polaires ainsi que la Cassiope tétragone et la Driade à huit pétales.
Vient le tour d’Audrey qui nous explique de manière très pédagogique la façon dont les roches du fjord de l’empereur François-Joseph se sont formées et pourquoi elles sont colorées. Ces roches sont composées de matériaux sédimentaires qui se sont déposés alors que le Groenland était situé à des latitudes équatoriales. La variation du niveau des océans pendant des millions d’années a engendré des types de sédimentations différents ainsi que des phénomènes d’oxydation du fer dans la roche et qui a entraîné le panel de couleur que nous avons pu observer pendant notre séjour dans ce fjord. Alain rebondit sur les dépôts de stromatolites observés. Ces bactéries forment les fossiles les plus anciens de la planète, certains atteignent l’âge honorable d’1 milliard d’années !
Enfin, Bruno nous présente le village groenlandais composé de 489 âmes d’Ittoqqortoormitt. Cette colonie fut fondée en 1925 par le gouvernement danois dans un but géopolitique dans une période où de nombreux trappeurs norvégiens occupaient la côte orientale du Groenland.
Avant le déjeuner, Alexis fait une présentation du commandant et explorateur polaire français Jean-Baptiste Charcot. Capitaine du navire le « Pourquoi pas ? », il navigua au Groenland de l’Est de 1925 à 1936. Il se rendit notamment à Ittoqqortoormitt en 1926 pour une expédition géologique en terre de Jameson. Il a pu ainsi constater la réussite de l’implantation de la colonie entreprise seulement 1 an auparavant. Un mémorial a été érigé à Ittoqqortoormitt en mémoire du commandant Charcot et de l’équipage du « Pourquoi pas ? » par le muséum national d’histoire naturelle de Paris et « l’Association des anciens du Pourquoi pas ? »
Cette présentation fut suivie par la projection d’images de l’époque réalisées par un marin du « Pourquoi pas ? » en 1926.
C’est à 13h que l’Ortélius se présente devant le village d’Ittoqqortoormitt, et les premiers passagers mettent pied à terre une demi-heure plus tard.
Le village, composé d’un panel de maisons aux couleurs vives, présente plusieurs lieux incontournables. L’église, lieu d’accueil et d’échange, nous est ouverte. Son architecture intérieure, qui imite la coque d’un bateau retourné, reflète une ambiance chaleureuse et intimiste. Le pasteur nous reçoit généreusement et nous livre volontiers le témoignage de sa vie.
Non loin de là, l’office du tourisme offre aux passagers l’opportunité de faire l’achat de l’un ou l’autre souvenir.
Le musée permet d’en apprendre beaucoup sur le passé des Esquimaux ainsi que sur leurs traditions et leurs croyances.
Les nombreux équipages de chiens groenlandais présents dans le village permettent aux visiteurs que nous sommes d’admirer la beauté de ces animaux, compagnons indispensables aux chasseurs parcourant la banquise sur des traîneaux.
17h… tout le monde est de retour à bord, heureux de cet après-midi passé dans ce village esquimau. Avant le dîner, nous nous retrouvons en salle de conférence pour un ultime récapitulatif de la journée. Fabrice évoque brièvement la race des chiens groenlandais, Bruno B. lui nous conte sa rencontre et ses échanges avec le pasteur de l’église d’Ittoqqortoormitt. Enfin notre chef d’expédition Christian nous parle du programme de la journée de demain et nous dévoile le site où se dérouleront les vols en hélicoptère.
En soirée, nous naviguons vers le fond du Soresby Sund. Long de 350 km, le plus long fjord du monde découvert par le capitaine de baleinier William Scoresby junior en 1822, est la prochaine grande étape de notre belle croisière polaire.
Le jour se lève au Groenland dans le Vestfjord et le niveau d’excitation est à son comble pour 40 de nos passagers : aujourd’hui débutent les survols en hélicoptère! Huit groupes de cinq personnes vont voler entre 13h30 et 17h30. Afin que les choses se déroulent dans les meilleures conditions possible, les guides Grands Espaces sont, dès tôt le matin, occupés aux derniers préparatifs avant le début des opérations. Le pilote d’hélicoptère est accueilli à bord de l’Ortelius afin de briefer les passagers pour leur vol avec l’aide de Fabrice: attribution des places dans l’appareil, zones de danger, comportement à suivre autour de l’hélicoptère… toutes les étapes sont clairement détaillées afin que chacun profite le plus possible de son survol. L’équipe de guides affectée aux opérations hélicoptère part ensuite faire un vol de repérage afin de préparer une zone d’atterrissage pour l’appareil dans les hauteurs groenlandaises. Notre guide de montagne, Bruno Beauvais, est sollicité pour cet exercice afin de sélectionner la zone la plus propice à cet effet. Un périmètre de sécurité dans lequel les passagers pourront observer l’inlandsis groenlandais est défini en bordure de cette dernière.
Les personnes qui ont décidé de ne pas participer aux deux jours de survols se voient proposer le matin une croisière zodiac dans un cimetière d’icebergs situé entre Strømbugt et Rødeø. Alain, Audrey et Olivia les guident durant cette balade. Les monstres de glaces offrent de magnifiques paysages dans la lumière rasante du matin qui filtre entre les nuages. Les sensations fortes ne sont pas en reste durant cette excursion lorsqu’un de ces colosses aux pieds de glace et non d’argile s’effondre devant nous, nous rappelant ainsi les dangers qu’ils peuvent représenter. Le spectacle est saisissant de puissance!
L’après-midi, sous une pluie fine, ce même groupe part pour une exploration des reliefs ruiniformes dessinés par l’érosion dans des conglomérats rouge éclatant datés du Dévonien (environ 400 millions d’années). Ces roches sont issues de l’érosion de la chaîne calédonienne dont nous avons tant parlé les jours précédents et sont caractérisées par une couleur rouge vive, liée à la présence d’hématite. Une excursion sur la plage de sable rouge (évidemment!) permet à chacun d’observer les roches ainsi que la flore au plus près. Des intrusions basaltiques strient de temps en temps les dépôts conglomératiques et le contraste de couleur avec le blanc bleuté du cimetière d’icebergs situé à proximité est de toute beauté !
La fine pluie qui s’abat sur l’est du Groenland est malheureusement accompagnée d’un plafond nuageux bas qui empêche toute dépose lors des quatre derniers survols en hélicoptère. Les plans sont donc adaptés et les derniers groupes se voient proposer de réaliser à la place un survol d’environ 30 minutes incluant un passage au-dessus de l’inlandsis groenlandais, d’un glacier… Malgré les conditions météo moins favorables, ceux qui ont volé sont rentrés le sourire aux lèvres… Les fans d’ornithologie placés en attente sur la plage en préparation de leur survol ont la chance d’observer des Oies blanches, un Faucon gerfaut et même un Faucon émerillon, le plus petit des faucons arctiques !
Les 30 passagers qui voleront le lendemain partent l’après-midi avec Bruno G, Jérémy et Jean-Marie explorer le cimetière d’icebergs qu’Alain, Audrey et Olivia ont fait découvrir à leurs passagers le matin. Le spectacle est toujours aussi saisissant.
La journée se termine par un bon dîner durant lequel chacun relate avec enthousiasme ses expériences de la journée. Le restaurant est un joli capharnaüm ! La projection du film « Nanouk l’Esquimau » achève cette journée riche en émotions.
Comme à notre accoutumée, nous nous faisons réveiller par la voix mélodieuse de notre chef d’expédition, Christian.
Nous avons passé la nuit dans le Rodefjord (le fjord rouge), entourés d’une nuée d’icebergs de toutes tailles, et n’avons guère bougé depuis notre emplacement de la veille: nous nous réveillons par 70°32.81N et 28°09.81W. Le plafond nuageux est bas et la visibilité horizontale est moyenne, interrompue ici et là par des nappes de brouillard. La température est similaire aux jours précédents : il fait 3°C.
Aussitôt le petit déjeuner pris, nous démarrons notre journée en reprenant les activités de la veille. Certains vont profiter des vols en hélicoptère en survolant le Rodefjord ; il s’agit d’un vol panoramique, les conditions météo ne permettant pas une dépose sur la calotte. Malgré une visibilité moyenne, ceux qui ont pris part aux vols semblent heureux d’avoir pu admirer ce paysage unique depuis le ciel (pourtant très bas !).
Ceux qui avaient volé la veille vont partir en croisière zodiac avec Bruno, Fabrice, Jean-Marie, Jérémy et Adrien, tandis qu’un autre groupe, accompagné par Alain et Olivia, zigzague aussi au milieu des géants de glace…
Les observations varient d’un groupe à l’autre, certains croisent la route de goélands bourgmestres, phoques annelés, grands corbeaux, bœufs musqués, harles boréales ou encore de guillemots à miroir, le tout en naviguant dans l’univers fantomatique d’un cimetière d’icebergs.
Nous déjeunons à 12h30. L’Ortelius remonte le fjord à faible allure en raison du brouillard qui s’est intensifié depuis notre retour à bord.
Par bonheur, dans l’après-midi (après une sieste fort appréciée), la visibilité s’améliore et le brouillard se dissipe pour ne laisser que quelques volutes ici et là. Nous sommes désormais en vue de la Pointe Rouge. Nous effectuons un débarquement pour effectuer une petite marche sur la plage de sable… rouge. De véritables canyons de conglomérat se dressent sur plus de 500 m. Il s’agit de roches datant du Dévonien, formées il y a quelque 400 millions d’années… Le temps a ici fait son œuvre et modelé ce massif tel un pain de sucre. Une ressemblance au massif de l’Esterel pour certains, du Siq de Petra ou du Wadi Rum pour d’autres…bref, un paysage unique pour le Groenland. Nous rentrons vers 17h30 à bord de l’Ortelius.
L’équipe hôtelière nous a réservé une surprise ! Christian nous annonce qu’on nous attend, non pas pour le dîner en salle de restaurant, mais sur l’héliport du navire pour un barbecue festif avec une vue imprenable sur les icebergs et sur le coucher de soleil. Le dîner est aussi sympathique que délicieux, pour notre plus grand bonheur…L’ambiance bat son plein…
Après cette belle journée, certains profitent du bar, d’autres vont se coucher tandis que les autres espèrent secrètement admirer le ciel s’illuminer de mille feux sous le ballet des aurores boréales. En verront-ils ? Réponse demain matin.
Espoirs déçus… seuls quelques noctambules courageux ont pu apercevoir, vers 2/3h du matin, quelques faibles aurores fugitives, ne méritant pas un réveil général de la passerelle…
Ce matin nous nous réveillons à 70°54.98N / 27°51 .73W sous un soleil radieux dans la baie du lièvre : le Harefjord.
Rapidement, toute l’équipe est sur le départ pour pouvoir accueillir les premiers passagers sur cette magnifique plage, pour une dernière longue sortie sur les terres groenlandaises. Les lumières d’automne sont magiques.
Après que nos fines gâchettes aient sécurisé la zone, les trois groupes constitués trouvent leurs chemins au milieu de cette toundra colorée. Un vol de grand corbeau rythme notre départ.
Comme à l’accoutumée, Alain reste en bord de plage et propose, avec Adrien, une courte marche à ceux qui ne souhaitent pas s’aventurer sur les hauteurs. Bruno G. mène la moyenne marche à laquelle se sont joints Audrey, Olivia, Jérémy et Christian. Quant à nos randonneurs les plus assidus, ils sont escortés par Fabrice et Alexis. ; le but est d’atteindre un sommet pour profiter de la vue sur le glacier, mais peu nombreux sont ceux qui y parviennent, sous la conduite de Bruno B.
Sous un soleil radieux et un ciel bleu d’azur, cette dernière balade dans la toundra groenlandaise restera un moment unique pour tous !
Retour à bord pour le déjeuner ; pendant que nous nous régalons, l’Ortélius se déplace jusqu’au glacier Eeilson, du nom d’un pilote nord-américain qui a effectué le 1er vol polaire entre Pointe Barrow en Alaska, jusqu’au Spitzberg, en 1928.
C’est vers 15h que nous sommes de nouveau installés dans les zodiacs pour une croisière le long de la plage.
Après seulement quelques minutes de navigation, nous repérons un harem de bœufs musqués avec un bovillon, que nous observons longuement, avant de poursuivre notre route. Quelques dizaines de mètres plus loin, c’est un autre mâle qui se détache sur une crête juste en face de nous, et nous offre un magnifique spectacle. Un majestueux vol de goélands nous rappelle que l’été s’effiloche au Groenland ; bientôt lui succédera la nuit arctique, propre à ces contrées du sommet de la terre. Ce « top of the world » où l’on croit avoir déjà quitté la planète.
Les zodiacs prennent ensuite la direction du front du glacier, qui a vêlé de nombreux icebergs, nos offrant un spectacle grandiose. Nous traversons le frasil qui annonce l’arrivée de la banquise, et Christian, notre chef d’expédition demande aux dix zodiacs de se rassembler…
C’est à notre plus grande surprise que, face à ce glacier géant de 30 km de long, 5 km de large et 40 mètres de haut, Elisabeth sort de son sac gobelets et bouteilles de vodka, pour que nous puissions trinquer tous ensemble à notre séjour sur les terres arctiques, tandis qu’Alain et Laurent, notre docteur, entonnent une chanson à boire bourguignonne, dans une ambiance bon enfant.
Soudain, un gros craquement… et nous assistons à un énorme vêlage, spectacle qui nous rappelle que les glaciers sont vivants.
Alors que nous rejoignons notre bateau, un jeune phoque annelé plonge rapidement devant nous à deux reprises ; peu farouche il serait une proie si facile pour l’ursus maritumus…
De retour à bord, nos guides nous invitent à un récapitulatif sur le grand corbeau et le phoque annelé… et Christian nous parle du programme du lendemain et nous laisse espérer des aurores boréales pour notre dernière soirée sur les côtes groenlandaises.
Le dîner se termine joyeusement, en fêtant deux anniversaires : ceux de Bernadette et Martine, puis nous nous retrouvons au bar pour écouter Alain qui, de sa voix chaude, nous lit quelques extraits des « Racontars », les truculentes aventures de trappeurs groenlandais écrits par Jorn Riel.
SEA, ICE AND SUNSET… Bonne nuit !
Si la plupart des passagers passèrent la nuit bercés par les racontars arctiques de Jorn Riel et les exploits de Siverts face à l’ours, les guides se relayèrent pour scruter dans les cieux la moindre trace d’aurore boréale.
Bruno et Laurent aperçurent un léger halo derrière la couverture de nuages, tandis qu’Alexis vit la neige tomber mais d’aurore… point.
À 7h30 par 71°06N et 25°42W, Christian nous annonce le programme de la matinée. Malgré la météo brumeuse, une petite brise de 10 nœuds et 6°C au thermomètre, nous proposons une sortie zodiac dans le dédale des îles de l’archipel des ours (Bjornoer). Ce petit Archipel d’une dizaine d’îles répond au joli nom d’îles aux ours car le 14 septembre 1891 l’expédition Rieder tua l’un d’eux sur ces îles. Si certaines sont pointues, d’autres, laminées par les glaciers, arborent des profils plus ronds et effilés comme l’île Sulugssut – signifiant nageoire dorsale – son relief rappelant l’appendice supérieur des poissons ou des mammifères marins.
Le départ des zodiacs est fixé à 8h30. Le début de la croisière est marqué par un vent de face nous gratifiant de quelques embruns. Une fois arrivés dans le dédale de ces îles, la mer et le vent se calment nous permettant ainsi de profiter de ces superbes paysages et des nombreux icebergs gigantesques qui somnolent en attendant l’hiver.
Au détour de chaque cap, de chaque île, les animaux nous donnent encore une fois un superbe spectacle. Tout d’abord quelques bœufs musqués indifférents à notre passage, des eiders en colonie, un phoque annelé curieux, un Plongeon catmarin et son chant caractéristique, des harles huppées, et un guillemot à miroir juvénile tardant à migrer vers le sud.
De retour au bateau, nous débutons notre remontée du Scoresby Sund. À la croisée entre le Nordvestfjord et le Ofjord nous devons franchir un rideau d’icebergs démesurés avant de pouvoir nous engager dans le Hall Brending. Une navigation de 100 milles nautiques, dans ce fjord immense, afin de retrouver l’océan arctique.
À midi, nous nous retrouvons autour d’une soupe à l’oignon et un curry de dinde, suivis pour certains d’une sieste salvatrice.
À 14H30, Bruno donne des explications aux passagers voyageant avec lui en Islande à l’issue de la croisière. Les questions sur les sources chaudes furent nombreuses. Particularité islandaise, les noms de lieux changent en fonction de la position où vous vous trouvez, la même montagne vue du sud sera la montagne du cheval et côté nord celle du mouton. Cette particularité vient du fait que les lieux sont nommés en fonction de la forme qu’ils ont.
À 15h30, Christian nous relate l’histoire de ce grand explorateur qu’est Fridtjof Nansen. Cet explorateur Norvégien avec son bateau, le FRAM ce qui signifie « en avant », est parti à la conquête du pôle nord en se laissant dériver dans la banquise. Voyant que le FRAM ne passerait pas par le pôle, il décida de partir en traîneau avec son coéquipier Johensen. Début avril, il fit demi-tour après avoir atteint plus de 84° de latitude nord. Ils dérivèrent vers les côtes de la terre François-Joseph, y firent un hivernage dans des conditions extrêmes. Au printemps, ils reprirent leur route pour enfin arriver au cap Flora où ils trouvèrent l’expédition de Jackson qui leur permit de rejoindre la Norvège. Nansen fut diplomate et humanitaire, le premier ambassadeur de la toute jeune Norvège à Londres. Il créa le « passeport Nansen », obtint le Prix Nobel de la paix en 1922, il décéda en 1930.
Nous sommes maintenant à moins de 40 milles de la sortie du Scoresby Sund, avec du vent et du brouillard.
Le repas a été avancé à 18h30 afin qu’il puisse se dérouler dans le fjord de Scoresby, car une mer moins favorable nous est annoncée pour notre traversée vers l’Islande.
Après le repas, un film sur le Fram est proposé. Ce petit bateau aux formes arrondies a passé près de 3 années au milieu des glaces de l’arctique. Même s’il n’atteint pas le Pôle Nord, de nombreuses recherches scientifiques majeures ont été réalisées pendant ce long périple. Il repartira en Arctique quelques temps plus tard puis à la conquête du Pôle Sud avec Roald Amunsen. Il cessera de naviguer en 1936 et il est exposé au musée du Fram à Oslo.
La mer grossit un peu, les ponts du bateau sont recouverts de neige, le ciel est gris…
Nous allons nous coucher avec le roulis du bateau pour nous bercer.
En mer, entre le Groenland et l’Islande
Les vagues qui nous ont bercés toute la nuit accompagnent notre réveil. Il y a cinquante noeuds de vent établi et les rafales dépassent les soixante-cinq noeuds. Cette journée de navigation vers l’Islande promet d’être agitée et empêche déjà les personnes les plus sensibles au mal de mer de venir prendre leur petit-déjeuner. Pourtant, la salle de conférence est bien remplie pour la projection du film « Une aventure polaire » sur la vie de Jean-Baptiste Charcot. Ce documentaire a permis de découvrir la vie extraordinaire de cet explorateur humaniste.
Le rendez-vous suivant est la conférence de Christophe sur le plancton. A travers de belles vidéos, nous avons pris connaissance de ce vaste monde miniature qui nous entoure lors des croisières zodiacs et dont nous ne suspectons pas la diversité.
Il est l’heure de déjeuner tandis que le vent de nord continue de nous pousser vers l’Islande avec une mer formant des creux jusqu’à six mètres. Depuis la passerelle le spectacle est au rendez-vous avec des dizaines de fulmars apparemment à l’aise dans leurs éléments : la mer et le vent. D’ailleurs, n’appartiennent-ils pas à la famille des Procellaridés, mot qui signifie littéralement « les oiseaux de la tempête » ?
L’après-midi sera occupée par une conférence de Bruno intitulée « Étonnante Islande » qui a permis aux personnes présentes d’avoir un premier aperçu de ce que nous découvrirons en mettant pied à terre le lendemain. Pendant ce temps, le vent a tourné à l’Est accentuant franchement le roulis du bateau pour le plus grand malheur des malades de mer !
Enfin, pour finir cette journée de conférence, Christian, Bruno et Alain ont témoigné de leurs différentes expériences au cours d’autres voyages Grands Espaces afin de faire rêver les passagers à leurs futures destinations.
Alors que la mer se calme, tout le monde se retrouve au restaurant en avance pour le pot du capitaine. Il vient nous remercier pour cette croisière et nous trinquons à sa santé avant d’entamer un très bon dernier dîner. Par les fenêtres, les côtes islandaises se dessinent et nous entrons progressivement dans le fjord d’Akureri sous un ciel se dégageant progressivement. Cela est prometteur pour les éventuelles aurores à venir.
Tandis que la nuit s’installe, il est l’heure de notre dernier « récap » en salle de conférence. Christian remercie tout le monde, guides et passagers, et reçoit à son tour les remerciements de tous pour le bon déroulement de cette croisière.
Nous admirons ensuite les diaporamas de Jean-Marie et Alain pour deux rétrospectives de ce beau voyage.
Malgré l’enthousiasme de quelques courageux, aucune aurore digne de ce nom ne sera aperçue, et nous allons nous coucher avec au loin les lumières d’Akureyri.
Akureyri / Keflavik (Islande)
Après une nuit paisible dans le fjord d’Akureyri, l’Ortélius entre dans le port alors que Suzanna annonce, au micro, que notre dernier petit déjeuner de la croisière est servi.
Tandis que les guides s’occupent, aidés de l’équipage, de descendre les bagages sur le quai, les passagers disent au revoir, avec un peu de nostalgie, à leurs adorables serveurs, cabiniers… qui les ont chouchoutés pendant quinze jours.
A 09h15, tout le monde est installé dans les 2 autocars à bord desquels nous partons pour une longue traversée du pays, d’Akureyri jusqu’à Reykjavik. Bruno, quant à lui, s’apprête avec un groupe de 22 personnes, à découvrir de manière plus approfondie, ce pays fascinant qu’est l’Islande, lors d’un périple de 6 jours.
Bref passage par le centre d’Akureyri, la 4e ville d’Islande, avec un peu plus de 18000 habitants, et, aussitôt les faubourgs franchis, nous nous retrouvons en pleine nature !
Nos guides commentent pour nous les paysages stupéfiants de cette « île de feu et de glace » : rappel historique, explications géologiques… petite leçon d’ornithologie au passage de groupes d’oies et de cygnes… le trajet ne manque assurément pas de points d’intérêt.
La route longe des rivières riches en salmonidés. Nous croisons, çà et là, de grandes fermes où l’orge vient d’être moissonné en cette fin du mois de septembre.
Un premier arrêt à Glaumbaer nous permet la découverte d’un intéressant écomusée, comme il en existe beaucoup au Nord de l’Europe. Celui-ci présente l’habitat traditionnel, avec de jolies maisons aux toits recouverts de tourbe. Nous apercevrons notamment, à l’intérieur des bâtiments, les anciens ateliers avec des outils et du matériel agricole d’époque.
Les paysages qui défilent sous nos yeux sont aussi magnifiques que variés : volcans, cascades, champs de lave, zones géothermiques, plages de sable noir… composent des paysages sauvages qui, selon le ciel et l’éclairage, revêtent des aspects bien différents. Il est vrai que dans une seule journée islandaise, nuages et éclaircies, vent, pluie et soleil… se succèdent, nous aurons l’occasion de nous en rendre compte !
Notre parcours est ponctué de champs où paissent des moutons grassouillets et où s’égaient les jolis chevaux islandais qui servent au gardiennage des troupeaux ; caractérisés par leur petite taille, ils ont la particularité d’avoir 5 allures naturelles (en plus du pas, du trot et du galop : le tolt et l’amble)
A midi, nos estomacs commencent à réclamer une pause ; Hvammstangi est le lieu choisi pour pique-niquer. Ce petit port est la « capitale du phoque ». Nous nous installons soit en bord de plage, soit aux tables disponibles devant le musée pour savourer notre déjeuner préparé par l’équipe de cuisine de l’Ortélius, dans une ambiance bon enfant ! Tandis que nombreux sont ceux qui dévalisent la petite boutique de souvenirs islandais, d’autres visitent l’intéressant musée dédié à la biologie des deux espèces de phoques qui vivent ici : le Phoque veau marin et le Phoque gris.
Après cette pause bien agréable, nous reprenons la route ; tandis que beaucoup ont opté pour une sieste, d’autres écoutent attentivement les histoires de Trolls, petites créatures de la saga nordique, racontées par les guides. Suit un arrêt à Borgarnes, qui est l’occasion de boire un café ou d’acheter des souvenirs (bonnets, gants, peluches macareux…) et nous continuons notre périple en direction de Reykjavik.
Quelques kilomètres après la station-service, on nous signale le lieu où, le 16 septembre 1936, le navire « Pourquoi pas » du Commandant Charcot a sombré, après avoir heurté les récifs, près d‘Arkanes. Nous empruntons ensuite le tunnel long de 5 770 mètres, construit en 1998 sous le Hvalfjord, raccourcissant le trajet entre le Nord et l’Ouest du pays et Reykjavik de 62 km.
A la sortie du tunnel, on aperçoit la capitale islandaise, Reykjavik – qui signifie « baie des fumées » -, nom que les premiers colons lui donnèrent en apercevant les volutes dues à l’activité volcanique. La ville se situe à environ 250 kilomètres du cercle polaire arctique, ce qui en fait la capitale la plus septentrionale du monde. C’est la ville la plus peuplée du pays ; elle rassemble, dans son agglomération, près des 2/3 des habitants de l’Islande.
Nos autocars nous déposent près de l’Opéra. Le bâtiment est constitué d’un cadre en acier revêtu de panneaux de verre de formes irrégulières et de différentes couleurs ; le concert inaugural a eu lieu le 4 mai 2011. Il devait originellement, faire partie d’un ensemble d’immeubles, bureaux… mais en raison de la crise financière qui a touché l’Islande à partir de 2008, la construction s’est arrêtée. Le gouvernement islandais a alors décidé de ne terminer que celui-ci. Son nom « Harpa », a été choisi le 11 décembre 2009, jour de la fête de la musique islandaise.
Nous partons à la découverte du centre-ville et de ses rues bordées de boutiques et de restaurants. Certains font une visite à Hallgrimskirkja, église luthérienne située au sommet d’une petite colline ; les travaux de construction débutèrent en 1945 ; elle est en béton et sa flèche mesure 75 mètres. Son orgue possède plus de 5 200 tuyaux.
Quelques-uns de nos guides partent, quant à eux, sous la conduite de Fabrice, notre vétérinaire, à la découverte du musée phallologique de Reykjavik ; ce musée, unique au monde, est exclusivement consacré à l’étude des phallus de mammifères.
A 17h30, tout le monde est présent au rendez-vous dans les deux autocars qui nous conduisent à Keflavik, ville d’environ 8 000 habitants située sur la péninsule de Reykjanes, et qui a donné son nom au 1er aéroport du pays.
Nous nous installons dans nos chambres du Park Inn Radisson, et nous nous retrouvons à 20h00 au restaurant de l’hôtel, pour déguster un délicieux saumon fumé, une pièce de boeuf et une succulente tarte aux noix, agrémentée de glace vanille.
L’ambiance est excellente, pour cette dernière soirée, que l’on aimerait prolonger, mais… la nuit s’annonce courte !
Keflavik / Paris ou Genève, ou Londres…
Réveil matinal à l’hôtel. A 4h30, tout le monde est bien au rendez-vous et nous partons en autocar vers le terminal ; séance d’enregistrement aux bornes, un peu compliquée pour ceux qui utilisent cette formule pour la première fois… Nous embarquons finalement sur le vol Icelandair à destination de Paris, Genève ou Londres…
Certains envient secrètement ceux qui, avec Bruno, ont choisi de prolonger leur croisière par un séjour dans ce fascinant pays, terre des extrêmes et de contrastes… Il faudra y revenir !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Ma sœur et mon beau frère mr et Mme pierre derrien sont actuellement à bord de l’ortelius et je leur souhaite bonne navigation ainsi qu’à tout l’équipage …
Pour Magdeleine Barenne : nous restons branchés au propre et au figuré.
Comptons sur toi pour nous faire voyager … Si les photos sont possibles dans le commentaire, nous sommes preneurs pour rêver à distance.
Bon voyage à tous.
Franck et Alexandra ont vu l’ours qu’ils ont tant rêvé de voir ! Je suis si contente pour eux ! Bonne continuation à tous !
Bonjour un très grand Merci pour les merveilleux commentaires que nous suivons de près car nos enfants Alexandra et Franck Brenner font parties de l’expédition .Dans l’attente d’autres nouvelles bonnne navigation à toutes et tous
Bonjour à tous l’équipage!!!
Mes parents JP et Martine congnard sont à bord du l’ortelius pour cet extraordinaire voyage!
Profitez de ces beaux spectacles de nature et de vie!
Bonne navigation à tous!
Coucou Pierre et Martine (et autres voyageurs ),j’espère que votre voyage se passe bien ,on compte sur vous pour nous envoyer des photos .Bonne croisière à tous profitez bien .Gros bisous!
J’ai suivi vos déplacements du vendredi 8 septembre trés intéressant déjà quelques animaux en vue et un ours certainement un brin curieux que l’on vienne le déranger.
BOnne continuation et bonnes découvertes pour tous
Martine et Pierre . Nous vous souhaitons une agreable croisière dans ces contrees « refrigerees »Gros bisous
Carole et Pierre, nous vous suivons à la trace grâce à ces commentaires très imagés. On visualise en attendant de voir vos photos. PS: selon tél. de ce jour, Mireille est de retour à la maison depuis ce lundi et elle va bien.
Beaucoup de navigation pour le moment mais pas beaucoup d’animaux en vue…je souhaite que vous supportez bien cette navigation !!!…
Hei naboene! Hvordan har du det? Denne turen er fantastisk, veldig glad for deg! Enjoy.
En liten bjørn går i dag rundt i hagen din. Han kom alene som en stor mann.
Hilsener og hjertelige hilsener
Blaise
Bonjour voisins ! Comment allez vous ? Ce voyage est incroyable, très heureux pour vous ! Profitez.
Un petit ours se promène dans ton jardin aujourd’hui. Il est venu seul comme un grand.
Salutations et salutations chaleureuses
Blaise
Merci pour votre compte rendu journalier qui nous permet aussi de voyager dans notre imaginaire en attendant la retraite pour vivre ces expériences à notre tour
pensées amicales à Valérie SILVERT
Bonjour à tout l’équipage et de grosses bises à ma grand-mère Jeannine FERSSIWI et son frère Daniel MORIZE qui sont à bord !
Merci de leur faire vivre ce rêve.
Quel plaisir de partager un peu de l’aventure grâce au compte-rendu, merci au rédacteur.
BABETH et VINCENT GATIER sont à bord, si vous avez le temps donnez leur le bonjour des savoyards, on les embrasse.
MERCI.
Bonsoir Martine et Pierre avez-vous rencontré le fameux Ours Bipolaire =)
Bonjour à tout l’équipage de l Ortelius .Les comptes-rendus sont extraordinaires et nous font rêver.Nous suivons ce voyage de très près et attendons les photos de Franck et Alexandra Brenner avec impatience .Bonne continuation et profitez bien de ses beaux paysages Bisous à vous
Je continue à suivre vos commentaires fournis …je vous souhaite à tous bonne continuation en attendant votre prochain commentaire .
Mes salutations à tous…j’embrasse Martine et Pierre
Pierre et Marguerite Griessen… nous lisons avec plaisir vos aventures, nous bien au chaud (ou presque) ! Profitez-bien de la suite de votre croisière et ramenez-nous de belles photos !
A bientôt bisous
bravo pour tous ces commentaires sur votre croisière
un petit coucou à georges (fan de rugby avè l’accent..) et christiane , profitez bien
Oh mais quelle annonce fait-il Alain ….. ?
Il faut que nous attendions demain pour le savoir !!
Un coucou à Franck et Alex
et un bonjour à tous.
Un coucou a Muriel et Bernard!
Profitez bien de cette croisière.
Merci à l’équipe de tenir à jour le compte rendu régulièrement. Ca fait rêver depuis la grisaille parisienne!
A bientot
Bises
Mag, Pierre et moi sommes ravis que tu ais pu voir tes premières écharpes de lumière.
Nous suivons chaque jour les étapes du voyage et attendons avec impatience les photos.
Merci pour ce compte rendu qui fait rêver ceux qui sont restés dans les brumes pluvieuses et déjà automnales de nos contrées.
A bientôt
Jacq
Ces comptes-rendus quotidiens nous rendent impatients de les agrémenter de photos.
Bonne continuation à tous. Profitez bien de cette belle croisière.
Bises à Mag de nous 3
Merci pour les bonnes nouvelles j’espère pour toi Alexandra avoir pu réaliser ton rêve la sortie en hélicoptère et que la boite à photos de Franck n’est pas complète car Nous tous attendons tous les photos avec impatience profitez tous et à bientôt ⛴ Bisous
Waouh ! Sea ice and sunset…. BBQ au milieu des iceberg et vodka à bord, la vie de trappeur a bon dos….
Merci à tout l’equipage de nous partager ces moments exeptionnels et entre deux VODKA ! Notre affevtion aux passagers Babeth et Vincent Gatier. MERCI
Bonjour à tous
Nous suivons mes parents Martine et JP Congnard
Journées magnifiquement bien raconté
Quel beau cadeaux pour ma maman Martine qui fetais son anniversaire lundi 18 sept à bord
Bisous de nous 4
Juste un signe.
Pour toi et tes coéquipiers faites nous rêver et partager votre périple .