Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
26 août
8 septembre 2017
À bord de l’Ocean Nova, du 26 août au 8 septembre 2017
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Il est 11h30. Arrivée à Longyearbyen sous un ciel plus accueillant que notre gris parisien. Notre premier contact avec l’Arctique sera finalement plus « chaleureux » qu’attendu.
Nous embarquons tous dans les bus, direction la capitale de cet archipel du Svalbard. Cette ancienne ville minière, qui tient son nom d’un industriel américain exploitant de charbon, garde encore les vestiges de cette époque avec ses chevalets étendus le long de l’unique route que nous arpenterons ce matin. Nous passons par l’église, le centre de triage du charbon et enfin l’Advental, cette belle vallée en U où la toundra s’est aussi parée de ses couleurs automnales.
C’est à 17h00, après quelques heures à découvrir le centre de la ville, que nous embarquons à bord de l’Ocean Nova. Ce bateau d’expédition sera notre maison pour ces 2 prochaines semaines. Et après un contact rapide avec notre cabine, nous « plongeons » dans le vif du sujet à travers l’exercice d’abandon (comme dirait Christophe, avant de partir sur un bateau, on apprend d’abord à l’abandonner…), puis les consignes AECO, zodiac et ours polaire. Nous voilà enfin parés à découvrir l’Arctique… Même si ce soir nous allons nous contenter de notre lit; la houle et la fatigue auront le dernier mot sur le programme de la soirée !
Ce matin, nous nous réveillons au calme au fond de la Baie de la Croix, devant l’impressionnant front de glace de 7 km du Lilliehöökbreen : avec ses flancs de roches sombres, ses pentes de toundra vert fluo et ses sommets saupoudrés d’une neige toute récente, le fjord est majestueux.
À 8h, nous prenons un copieux déjeuner pour notre première sortie zodiac. Les conditions sont… arctiques : 5°C, du vent, du clapot et une visibilité horizontale excellente sous le couvert nuageux typique du Spitzberg, où les rayons de lumière percent par endroits pour éclairer les sommets enneigés.
Le vent a compacté le brash contre le front très actif du Lilliehöökbreen : nous pénétrons dans cet enchevêtrement de glaçons, en prenant soin de rester à plus de 400 m de la zone de vêlage, dont les contours déchirés aux nuances bleutées sont caractéristiques d’une activité glaciaire importante. Le brash est trop dense : nous retrouvons l’eau libre pour longer le front glaciaire d’un bord à l’autre.
Brash, bourguignons, vêlages, icebergs, cupules, moraines, séracs, blocs erratiques… nous enrichissons notre vocabulaire sur le monde passionnant des glaces.
Après 2h d’excursion, nous rentrons à bord pour déjeuner puis nous naviguons vers la Baie et le Glacier du 14 Juillet, où le soleil nous attend, éclairant l’imposant Grimalditoppen (804 m)
Les zodiacs sont remis à l’eau pour explorer la côte Nord, où nous avons la chance d’observer quelques macareux moine à Redingerpynten : ces petits alcidés à tête de clown seront les derniers oiseaux à quitter le Spitzberg. Nous voyons également une quinzaine de rennes broutant dans la toundra verdoyante. Très vite, c’est toute une famille de renards polaires qui est repérée par nos guides : deux renards déjà blancs et deux renards bleus courent dans les pierriers et se chamaillent pour notre plus grand bonheur ! Au loin, le Glacier du 14 Juillet semble très actif et nous assistons à des vêlages spectaculaires.
Puis, nous débarquons sur la plage pour une marche côtière : direction la toundra pour les uns, à la recherche des rennes et des renards polaires ; direction le glacier pour les autres, qui assistent à une scène de piraterie aérienne menée par deux labbes parasites contre une mouette tridactyle : de la haute voltige !
À notre retour aux zodiacs, une très bonne surprise nous attend : champagne (et jus d’orange) offerts par Grands Espaces, le tout servi sur la plage ! Cet apéro bienvenu sera conclu dans la soirée par le cocktail de notre commandant, alors que nous entrons en Baie de la Madeleine, sainte patronne des baleiniers.
Le 27 août au soir vers 23 heures 30, la passerelle a repéré un ours dans le fjord de Smereenburg, Christian décide de mettre les zodiacs à l’eau et d’aller le voir, nous le repérons sur une moraine en haut du rivage… Nous le suivons et il vient jusqu’au bord du rivage, nous l’approchons de très près. Nous rentrons à 2 heures.
Le 28 au matin, nous partons en zodiac sur l’île de Danskoya où nous apercevons un ours blanc, probablement une femelle, elle longe le rivage et nous la suivons avec de belles photos.
Nous continuons en direction d’une carcasse de cachalot où plusieurs goélands bourgmestres se rassasient. Ensuite, nous nous dirigeons sur l’île Amsterdamoya où est réunie une colonie de morses. Plusieurs sont positionnés les uns sur les autres sur une plage alors que certains se baignent au bord du rivage. Nous repartons vers l’île Danskoya et nous nous arrêtons dans la baie de Virgohamna un morse est allongé sur une pierre émergeant de l’eau. Nous découvrons ensuite sur une plage les restes de l’expédition en ballon au pôle nord de Salomon Andrée. Expédition datant de 1897. L’après-midi, conférence de Christian sur le Spitzberg et de Christophe sur l’expédition de Salomon Andrée de 1897.
Réveil en pleine mer ce matin, quasiment au milieu de notre traversée entre le Spitzberg et le Groenland ; avec plus de 3 500 m de fond sous nos pieds… Les activités d’aujourd’hui seront dictées par la banquise : nous la cherchons pour aller la voir de plus près en zodiac, mais nous l’éviterons ensuite pour ne pas ralentir la marche de l’Ocean Nova.
En milieu de matinée, ça y est, nous avons trouvé une banquise suffisamment dense et établie pour mettre les zodiacs à l’eau et aller faire connaissance avec ce grand paysage de l’arctique qu’est la mer gelée.
Une sortie de près de deux heures nous permettra de voir la diversité infinie de formes, de couleurs et de textures de ces glaces dérivantes. Tout cela accompagné par les mouettes tridactyles, les fulmars boréaux, mergules nains et même quelques mouettes blanches ! Il est ensuite temps de remonter à bord et de se réchauffer avec un bon repas.
Pour l’après-midi, un large programme de conférences nous attend, mais c’est sans compter sur la présence du premier iceberg tabulaire, que Christian, notre chef d’expédition prend le temps de nous commenter alors que l’Ocean Nova passe tout près de ce géant de glace. Se suivent ensuite les interventions de Christophe, sur le Prince Albert 1er de Monaco, de Benjamin sur l’époque baleinière et ce que nous avons entrevu à Smeerenburg, puis enfin Nathanaël qui nous présente la banque de semences mondiales de Longyearbyen.
Après une pause, c’est au tour de nos deux photographes de prendre la parole pour nous donner quelques conseils afin de composer des photos plus belles et plus personnelles… on l’espère !
Le repas passé, Christiane nous projette le film Nanook l’Esquimau et amène quelques commentaires et explications à ce magnifique témoignage.
Nous allons ensuite nous coucher, bercés par la mer calme qui nous entoure…
Une heure de décalage de plus et une heure de sommeil gagnée ce matin tout en se réveillant aux huit heures réglementaires. L’ouverture des rideaux est un spectacle en soi, la banquise d’hier a laissé place à de superbes icebergs tabulaires éclairés par une lumière rasante.
Petit déjeuné avalé, nous embarquons dans les zodiacs pour aller voir nos premiers icebergs géants de plus près. Une très belle croisière à contempler les différentes formes et couleurs que peut prendre la glace jusqu’à ce qu’une brume épaisse ne se lève après appel radio et transmission des coordonnées, l’Ocean Nova vient à notre rencontre au pied d’un tabulaire de plus d’un kilomètre de long !
Pendant que nous déjeunons, le capitaine fait route au nord pour nous trouver encore un peu de banquise. Nous trouvons finalement une étendue mêlant icebergs et banquise et repérons une plaque de banquise propice à un débarquement.
Sous un soleil radieux nous organisons différents ateliers directement sur la plaque. Nous parlons bien-sûr de glace avec Rémi et de banquise avec Lydie, mais aussi avec Nathanael des différents oiseaux du Groenland dont les côtes sont bien visibles depuis la mi-journée. La sortie est se conclut par un cocktail de l’amitié au Champagne et la visite d’une mouette ivoire faisant le bonheur de nos ornithos.
Une belle navigation de l’Ocean Nova dans la banquise resserrée nous permet de sortir de ce pack et de longer la côte direction le sud. Le coucher de soleil est magnifique et met en valeur les icebergs de toutes tailles qui nous accompagnent alors que nous passons les entrées des différents fjords.
La nuit revient ce soir, nous nous couchons tôt après cette journée riche en émotions afin de recharger nos batteries en prévision de la journée de demain.
Ce matin, nous sommes en baie de Dove. Dès 9 h 00, les zodiacs sont à l’eau pour une croisière à travers un champ d’icebergs dispersés dans un fjord qui progressivement se rétrécit. Les cathédrales de glaces de 20, 30 ou 40 mètres au-dessus de la surface resserrent progressivement leur étau sur les embarcations au gré des chenaux d’eau libre. L’expérience est saisissante. Une merveille ! Ce premier contact avec la glace groenlandaise est conclu par un petit débarquement sur la toundra d’une île en direction d’un point de vue. Sensations toutes aussi fortes ! Aussi loin que porte la vue, les icebergs se succèdent jusqu’aux montagnes et la calotte de glace qui brille sur l’horizon. Un faucon Gerfaut vient nous saluer de son vol battu puis disparait poursuivi par une armada de Bruants des neiges importunés par sa présence. Un rapide retour au bateau pour diner, puis les zodiacs repartent en direction d’une langue de toundra que nous suivrons pour gagner un autre point de vue sur un fjord adjacent. L’espace qui se découvre est sauvage, immense et sans obstacle. Quelques bœufs musqués sont aperçus de l’autre côté du fjord. Dans les lumières du soir, nous entamons notre descente et retournons au bateau. Comblés. Repas, puis récapitulatif de la journée ainsi que programme des activités du lendemain vers 21 h 00. Demain, l’aventure groenlandaise continue !
L’annonce matinale d’une « tempête de ciel bleu » déclenche au réveil une avalanche de motivation.
Nous mettons les zodiacs à l’eau vers 9h sur une mer d’huile pour une marche dans les roches sombres et encore étincelantes de givre de l’île de Sabine. Là se trouvent les vestiges de plusieurs maisons semi-enterrées bâties par les Thuléens il y a jusqu’à 11000 ans.
Une fois les zodiacs ancrés un peu à l’écart du trait de côte où les vagues viennent se briser, nous nous éloignons un peu avant de faire, comme d’usage, le point sur les objectifs de cette sortie. Mais Christophe a à peine le temps de pointer de sa moufle le sommet que nous convoitons que nous apercevons une forme jaunâtre, mouvante, à environ 2 km au nord de notre position. Un ours ! Qui nous oblige à rembarquer immédiatement, d’autant qu’il se dirige vers nous d’un pas décidé. Nous mettons donc les opérations en oeuvre, tranquillement mais sûrement, dans l’espoir secret que cet ours vienne tout de même montrer son museau jusqu’à la plage. Mais nos chemins n’auront malheureusement pas l’occasion de se recroiser.
Nous entamons alors une croisière zodiac avec de nouveaux objectifs, d’abord le long de la plage de galets, d’où un renard au pelage blanc, fouissant les laisses de mer, nous observe de temps en temps. Puis, nous mettons le cap sur l’île Walros, l’île « aux morses » bien qu’ils aient déserté les lieux il y a bien longtemps. Nous y observons notamment la colonie la plus septentrionale de mouettes tridactyles de la côte est du Groeland, nichée dans les colonnes doléritiques qui émergent à pic de l’eau, ainsi qu’une cache à viande, datant elle aussi de l’époque Thuléenne.
De retour à bord, l’Ocean Nova appareille sans tarder pour un après-midi de navigation direction plein sud. Les conditions de mer, de météo, et donc d’observation étant toujours excellentes, nous nous réjouissons déjà de la perspective de rencontres avec, peut-être, quelques baleines. Nous faisons chauffer les jumelles.
La conférence de Lydie sur les milles visages de la banquise, si souvent reportée durant les jours précédents, est finalement annoncée pour 15h. Son déroulement est cependant perturbé, non par une baleine, mais par un ours blanc nageant à près de 28 km de la côte ! Image peu banale, vision prémonitoire d’un paradis arctique qui, indiscutablement, tend à disparaitre…
Christiane se prête également à l’exercice et retrace pour nous 40000 ans de présence humaine au Groenland à travers cartes et dessins. La curiosité de l’auditoire est harponnée !
Le récap, consacrée aujourd’hui au renard polaire et à la patrouille Sirius (dont Christophe déroulera le récit détaillé demain matin), est avancé avant le repas. Cela nous laisse la soirée pour visionner deux documentaires, sur le boeuf musqué et la bernache nonette. Deux animaux dont les stratégies de vie nous rappellent l’extrême rudesse de ce grand nord.
Réveil ce matin sous un ciel bas, mais avec une excellente visibilité. Nous naviguons vers le Vestfjord où nous planifions de débarquer dans l’après-midi.En attendant, nous faisons chauffer les vidéoprojecteurs pour un programme de conférences proposées notamment par Christophe, qui nous conte les aventures de la patrouille Sirius sur la côte Est du Groenland durant la seconde guerre mondiale, et par Anaïd, qui revient en images sur le plancton arctique et ses curiosités. Le temps pour Christian et Marianne d’un premier briefing concernant les opérations hélicoptère du lendemain, et pour Meril de donner quelques conseils en photographies aériennes, et déjà « le repas est servi ».
Comme prévu (cette fois, sans qu’un perturbateur à poils blancs ne vienne bouleverser nos plans), nous débarquons au milieu d’une palette de couleurs automnales. Après un arrêt et un coup d’oeil dans une cabine de trappeur implantée près de la plage, nous nous dirigeons vers les hauteurs du site, où un petit groupe de boeufs musqués a été aperçu au loin.
Du haut de cette colline, nous assistons au passage de l’hélico destiné aux vols du lendemain et qui emmène dès ce soir une partie du staff en repérage. Pour la bonne cause, ce sont Lydie, Meril, Michel et Christian qui dormiront à la belle étoile.
De retour sur l’Ocean Nova, Rémi nous propose un récap’ sur la physiologie de l’explorateur polaire. Nous savons enfin « pourquoi nous avons tellement besoin de faire pipi en rentrant de croisière zodiac ».La soirée est consacrée à la projection du film « la planète blanche » qui nous offre de jolis moments de vie sauvage.
Bien que le ciel et les lumières du bateau soient peu favorables à l’observation d’aurores boréales, elles se montreront quelques instants aux quelques persévérants restés sur le pont durant la nuit… De quoi faire de beaux rêves.
Les choses sérieuses commencent aujourd’hui, après que notre équipe de guides explorateurs soient partis la veille découvrir les endroits cachés de ce magnifique Vestfjord à bord de la coccinelle volante de chez Air Greenland. Et ce matin, c’est aux passagers de découvrir ses trésors cachés.
Les premiers groupes débarquent à 09h45 sur la plage après un briefing hélicoptère donné par notre nouveau guide pilote: un Suédois nommé Jon Larsson. Là, c’est Christiane qui nous accueille avec mille tours dans son sac à dos. Les jeux inuits faits de bilboquets et de jeux de ficelles pour améliorer la dextérité de nos apprentis Inuits en attendant leur vol. Et pas des moindres: la surprise sera restée intacte et après un survol des icebergs et des sommets notre hélicoptère se dépose délicatement près d’un lac de fonte bleu turquoise comme seuls les glaciers savent en faire. Là c’est Michel, Christian et Lydie chaussée de ses crampons qui nous accueillent et nous font progresser sur la glace pour ce moment sensationnel et hors du temps. Malheureusement, le Groenland capricieux décide une fois de plus de diriger notre programme. Après 3 groupes débarqués, le pilote nous annonce que la météo est trop mauvaise pour continuer et c’est avec regrets que l’équipe retire ses crampons et rembarque dans l’hélicoptère. Mais Christian met rapidement au point un plan B avec le pilote et décide de proposer des « croisières » hélicoptère mais cette fois-ci au-dessus des icebergs et des glaciers. Changement de perspective de vue. Presque tous les groupes pourront passer au fur et à mesure de ce début d’après-midi, mais malheureusement le plafond baissera rapidement et notre pilote devra s’envoler en toute urgence vers sa station de base Constable point. 3 groupes ne seront malheureusement pas passés à son bord mais nous espérons que ce n’est que partie remise ! Suite de l’aventure hélicoptère le 05 Septembre.
Pendant que notre groupe découvrait de nouveaux horizons, d’autres zigzaguaient entre les icebergs du Vestford et admiraient le reflet dans l’eau des boeufs musqués peu farouches.
En fin de journée, nous voilà repartis au fond de ce fjord toujours en quête de nos caprinés préhistoriques. La neige tombe à gros flocons qui ne s’arrêteront de tomber que tard dans la nuit. Ce qui n’empêchera pas à nos explorateurs polaires de profiter pleinement d’un barbecue sur le pont 5 où le vin chaud est rapidement noyé dans la neige. Mais quoi de mieux pour profiter de ce bout du monde ? De la neige, de la banquise qui se reforme, des icebergs à perte de vue et… un photographe en peignoir et bonnet rouge… Les témoins se souviendront !
La soirée s’achève toujours dans des ambiances Groenlandaises, mais cette fois-ci à l’abri de la neige au fond d’un canapé du salon. Et là, c’est Christiane qui entre en scène en nous présentant une réalisation autour de ses voyages d’expédition dans les communautés de la région de Thulé. Le Groenland est maintenant bien une partie de nous.
C’est un couvert nuageux qui nous accueille ce matin. Mais la visibilité horizontale est excellente et la mer d’huile nous promet de belles sorties. Le groupe des marcheurs blancs part pour l’exploration de trois canyons dans la Baie Rouge, repérés lors d’un vol hélicoptère. Le groupe des marins part, lui, explorer le fjord, slalomant entre les icebergs à la recherche de bœufs musqués et de renards polaires. La chance sourira aux deux groupes, qui rentrent ravis de leur sortie.
Après une sieste bien méritée suite au barbecue en extérieur (et sous la neige) de la veille, Rémi nous livre tous ses secrets sur la neige et les avalanches lors d’une conférence.
Fort de ces nouvelles connaissances, nous embarquons à nouveau sur les zodiacs pour une excursion dans l’archipel complexe des îles aux ours… sous la pluie, et très exactement à la limite pluie-neige. Nous rentrons à bord trempés, mais émerveillés par l’ambiance fantomatique des immenses pics, crêtes et falaises en dalles de gneiss du Groenland Est. Nous aurons la chance d’observer une douzaine de bœufs musqués qui courent sur les dalles, presque aussi alertes que des chamois malgré leur masse imposante.
Après le dîner, la soirée est animée par la projection de trois films sur la formation des guides polaires Grands Espaces et le métier de guide de haute montagne et les refuges, présentés par notre guide Michel.
Ce matin, nous nous sommes réveillés une nouvelle fois nimbés dans les brumes groenlandaises. Nous avons entamé une belle navigation dans l’immense Nordvestfjord, qui bien que couvert, était tout encombré de grands icebergs.
Différentes conférences ont ensuite eu lieu, par chance dans une mer relativement peu agitée ! Christian nous a relaté l’histoire, ou plutôt les histoires de l’arctique au sens large, puis après une petite pause, c’est au tour de Lydie d’intervenir sur les glaciers et calottes.
Après la pause-déjeuner, c’est au tour de Christiane de nous informer sur le passé du Scoresbysund et de sa « grande ville » Ittoqqotoormiit. C’est ensuite le tour de Christophe qui nous raconte l’histoire de l’emblématique Commandant Jean-Baptiste Charcot.
Une réunion de bienvenue est également organisée pour les participants à l’extension de 6 jours en Islande. Cela permet aux guides (Rémi et Nathanaël) de leur présenter brièvement l’itinéraire et le fonctionnement de ce nouveau voyage qui est sur le point de commencer…
Nous nous dirigeons bon train depuis ce matin vers Ittoqqotoormiit où nous espérons pouvoir débarquer. Mais les plages sur lesquelles les zodiacs doivent accoster sont balayées par une houle résiduelle et rien n’est assuré…
Finalement vers 18h30 on nous annonce que le débarquement va pouvoir s’effectuer, mais qu’il sera « musclé » et certainement « mouillé » ! Nous prenons notre chance et mettons le pied à terre sur ce village du bout du monde. Une fois l’office de tourisme, l’église et le petit musée visités, il ne nous reste qu’à faire un tour de pâté de maisons pour percevoir un peu l’ambiance des lieux… avant le retour en zodiac, un peu plus simple, bien que la houle soit toujours assez puissante.
Ce soir, une fois le repas terminé, l’équipe de restauration saluée et applaudie, chacun se prépare à la traversée qui nous attend vers l’Islande, avec certainement quelques remous dans la nuit… accrochez vos ceintures !
Ne pas oublier : « une main pour soi, une autre pour le bateau. »
Aujourd’hui la houle nous fait danser et prendre une douche est affaire d’équilibre et d’anticipation. Pourtant, nous ne nous laissons pas abattre et le petit déjeuner fait (presque) salle comble !
Dans la matinée et pour compenser la nuit agitée, Christian impose le repos et les quelques heures de sommeil en retard ont le plaisir d’être rattrapées. Puis en début d’après midi, nous entamons une série de documentaires qui à eux seuls réussissent à nous transporter vers de nouveaux horizons polaires : direction l’Antarctique. Nous entamons le périple avec « La Glace et le Ciel », un documentaire signé Wildtouch racontant les découvertes scientifiques de Claude Lorius, un des plus grands noms de la glaciologie française. Puis nous passons à la biologie avec l’expédition de Luc Jacquet, Laurent Ballesta et Vincent Munier en Terre Adélie à la rencontre des animaux terrestres et aquatiques. Enfin, après avoir été très attendue, c’est à Christian Kempf, bien campé sur ses deux jambes de nous parler de l’ours polaire : son origine, sa biologie, son écologie et enfin son devenir.
Cette croisière ne peut pas se finir sans un bon repas et surtout – sans le diaporama tant attendu des deux photographes du bord : Philippe Hirsh et Meril Darees qui auront passé la croisière à guetter nos sourires et diverses scènes improbables. Un beau souvenir pour tout le monde de ce merveilleux voyage en dehors du temps.
Ouverture des rideaux : voilà, nous y sommes. Le bateau est déjà amarré solidement sur son quai Islandais. On aurait dû s’en douter, la houle qui nous accompagne depuis plusieurs jours déjà avait arrêté de nous faire danser.
Ce matin c’est le branle-bas de combat. Il faut fermer ces valises qui semblent comme nous avoir pris quelques kilos lors de ce séjour sur l’Ocean Nova.
Puis c’est le moment des premiers au revoir. Nathanaël, Rémi ainsi que tous les passagers qui les accompagnent dans leur excursion Islandaise sont prêts à embarquer dans leur bus.
Pour eux c’est encore 6 jours à arpenter les paysages Islandais. Enfin, notre tour arrive et nous embarquons dans notre bus pour un trajet : Reykjavik-Akureyri.
Nous démarrons et c’est un festival de couleurs qui s’impose à nous. Les maison colorées d’Akureyri, les graffitis… Une parfaite transition vers le retour à la civilisation grâce au calme Islandais. Sur la route, moutons, chevaux islandais, eco-musée, fjords pastels et prés verdoyants se succèdent pour notre plaisir à tous.
Après quelques pauses bien méritées pour apprécier ce paysage, nous finissons notre périple dans la Reykjavik branchée. Certains partirons vers le Blue Lagoon, d’autre remplirons le ventre de leur valise de souvenirs, et finalement s’installerons devant une bière aux terrasses baignées de soleil islandais (et ce n’est pas coutume !)
Le soir, une belle chambre nous attend à Keflavik, après un copieux repas traditionnel.
Pour les plus courageux, quelques Aurores Boréales danseront dans la nuit comme pour saluer notre retour de cette belle aventure à travers l’Arctique.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Super récit, j’ai d’ailleurs un ami qui est à bord de cette croisière, Philippe des Diablerets que je salue au passage. Cela fait rêver et c’est certainement une croisière qui est dans mes objectifs en 2018 ou 2019. Je me réjouis d’avoir ses impressions et son récit à son retour. Bonne continuation.
je suis attentivement l’évolution de vos déplacements et je compte sur Jean Claude pour avoir de magnifiques photos…et aussi à me dire comment prononcer ces noms « de là bas »que j’écorche à chaque essai….vraiment pas facile….5°c…. du mal a imaginer quand ici c’est la canicule!!!bonne aventure et plein de bons souvenirs!!
Super de pouvoir vous suivre … on s’y croirait. Alors bons vents, bonnes glaces et bons ours à tous, et particulièrement à Bernadette et Andrée. Sans oublier Christian votre chef.
Mad (ravie de découvrir que Sainte Madeleine est la patronne des baleiniers)
J’ai fait cette croisière l’année dernière jusqu’au Groenland. Je suis très nostalgique, j’aimerais y être encore tellement c’est beau. Un jour peut-être….
Bon voyage à tous, profitez au maximum.