Lydie Lescarmontier
Changement Climatique
7 juillet
20 juillet 2018
Croisière Tchoukotka, Juillet 2018
Lydie Lescarmontier
Changement Climatique
C’est tôt dans la matinée que l’ensemble du groupe Grands Espaces en quête d’aventure se rencontre à l’aéroport Charles de Gaulle. Direction Moscou pour la première partie de notre voyage. À l’arrivée, notre agent local Jenna vient nous accueillir. Philippe, notre représentant belge au sein du groupe n’a pas encore reçu sa valise… Les doigts sont croisés pour qu’elle arrive avant notre départ du soir. Notre premier contact avec la Russie sera très… routier… Moscou, ville immense nous accueille avec ses embouteillages et ses rues inondées par la pluie diluvienne. Des images bien loin des cartes postales russes que nous pouvons avoir en tête ! Mais nous voici déjà vite installés dans nos chambres confortables. Nous passons nous régaler d’un dîner frugal avant de bien vite regagner nos pénates. Bonne nuit !
Le rythme est lent ce matin sauf pour Philippe qui dès l’aube est prêt à venir traquer sa valise dans les recoins de l’aéroport de Moscou. Après un petit déjeuner copieux, la belle nouvelle tombe et le voilà déjà en direction de l’aéroport avec Lydie pour récupérer l’heureuse retrouvée ! Pour le reste du groupe, certains courageux iront se mouiller pour retrouver la place rouge, et d’autres choisirons de découvrir le somptueux marché aux puces situé devant l’hôtel. Malheureusement la culture russe nous rattrape et nous découvrons le devenir d’un grand nombre d’animaux que nous sommes venus voir dans leur milieu naturel : des fourrures de renards à n’en plus finir, des têtes d’ours, des hermines… À 15h30, nous voilà repartis pour l’aéroport. En fin de journée, nous embarquons dans l’avion. Lydie et Vincent font la rencontre d’une jeune Evène, Sofia qui se confie à eux. Malheureusement, pour cette jeune de 23 ans, les Tchouktes ne sont qu’un peuple querelleur qui s’en prend à son peuple. Anadyr, une ville trop froide pour elle ! Rapidement, nous tombons tous de fatigue et chacun s’endort en vol au-dessus de la Russie…
Nous arrivons à 13h30 à l’aéroport d’Anadyr après une nuit à tourner dans des sièges inconfortables de l’avion. En arrivant, notre chauffeur, un véritable Tchoukte qui se dit un « urbain » d’Anadyr vient nous accueillir pour les formalités douanières. Nous attendons ensuite le bus jaune sans âge qui nous emmènera avec le reste du groupe vers notre tant attendu Professeur Khromov… Et pour nous c’est le dépaysement le plus total dans ce monde tout à l’Est. Nous embarquons à bord alors qu’un écureuil de terre nous reçoit, une tranche de pain de mie entre les pattes. À bord, on ne mentionne que lui qui semble avoir obtenu le rôle de mascotte. Chacun prend ses marques à bord de ce beau petit bateau rustique et déjà nous voilà en train de naviguer dans la baie d’Anadyr. Des bélugas accompagnent notre départ en marsouinant. Le voyage commence…
La fin de la journée est suivie par les briefings de rigueur sur le fonctionnement du bateau, la sécurité à bord et le programme du lendemain. Après l’entraînement, nous voilà déjà en direction du dîner… puis du lit ! Les 10 heures de décalage horaire se font ressentir. Fin d’une première belle journée sous le soleil de la Tchoukokta.
Vincent est aux jumelles. Il est à peine l’heure de commencer la journée qu’il a déjà repéré 3 ours bruns sur les collines. Une mère et deux petits. Les ours bruns sont malheureusement chassés et en les approchant en fin de journée nous les verrons s’enfuir à toute vitesse. Le petit déjeuner avalé, nous descendons dans la salle de conférence pour écouter le briefing avant l’utilisation des zodiacs. Puis 15 minutes plus tard, nous embarquons ! Direction Egvekinot. L’histoire de cette petite ville des côtes de la Kresta Baie est très chargée. Elle fut construite par les prisonniers du Goulag en 1946 pour en faire un port du complexe minier situé 200 km à l’intérieur des terres. Les prisonniers construisirent aussi la route qui mène à la mine.
Aujourd’hui, la Lul’tin est fermée, mais la ville et le port constituent le terminus des mines d’or récemment établies. Dans la matinée, nous visitons le Museum et déambulons dans les rues pour y découvrir ses habitants et les nombreux objets insolites qui aujourd’hui ont disparu de nos villes. Dans l’après-midi, nous repartons pour découvrir la fameuse route construite par les mineurs et passer le cercle polaire arctique… à la russe à bord de deux Ural (un 6WD russe). Mais ça sera sans compter les caprices d’un des deux véhicules qui avancera comme bon lui semble au rythme du refroidissement de son moteur ! Après une belle heure à contempler la toundra, nous repartons vers le navire pour une soirée plus courte. Décalage horaire oblige…
C’est un grand ciel bleu qui se dresse au-dessus de la Presbrazhenya Bay, ou la « Baie de la transformation ». Qui sait par ce qui sera arrivé aux explorateurs qui l’auront nommée ? Nous entamons notre première croisière zodiac le long des incroyables falaises à oiseaux d’origine volcanique. Et les amateurs de coches sortent leur carnet. Ce sont un nombre incroyable de Guillemots (de Brunnich, de Troïl,…) de macareux (huppés, cornus), de stéariques, qui s’envolent devant nous, ou nichent à flanc de falaise. Chacun trouve sa place en fonction de ces spécificités ! Sur le chemin, un ourson brun et sa mère feront une apparition furtive, puis un morse à la peau rosée.
Dans l’après-midi, nous repartons en croisière d’exploration dans une baie inconnue par l’équipe du bord. L’idée ? Naviguer le long de la côte pour tenter de trouver tout animal intéressant. Nous ferons une belle rencontre avec un ours brun, une promenade dans un estuaire avant de débarquer rapidement au milieu des sols polygonaux et des silènes acaules ;)… puis de retourner rapidement au bateau ! Le soir, Grands Espaces nous propose un pétillant Néo-Zélandais pour fêter notre premier ours ! À la vôtre !
08h30 et nous voilà déjà en train d’embarquer dans les zodiacs pour découvrir un lieu mythique de la Tchoukotka : L’allée des baleines, ou plus connue sous son appellation anglaise « Whale bone alley ». Ici, au 14e siècle, ont été érigées un grand ensemble de vertèbres, côtes et mandibules de baleines dont les origines restent encore mystérieuses. Les scientifiques ont découvert ce site en 1976 et lui ont trouvé plusieurs utilisations : tout d’abord celui de camp d’été pour la chasse à la baleine, qui comprenait des caches à viande, mais aussi celui de cérémonial et d’offrande aux Dieux de la mer. Les Tchouktes l’avaient installé, mais les Eskimo, arrivés il y a deux cents ans, s’en sont également servis.
Après le repas de midi, nous voilà repartis pour l’autre côté de l’île de Yttigran où se trouve un réseau de sources d’eau chaude, conséquence de la géothermie de la ceinture de feu du Pacifique. Un premier groupe part avec Chris pour se baigner… l’eau des sources étant bien trop chaude, même dans un climat arctique, il faut faire preuve d’inventivité pour y glisser un orteil. C’est le capitaine du bateau, parti en excursion et bien décidé à se baigner, qui lancera la mode : un premier saut dans l’eau froide de la rivière et le second dans la source ! Quant à l’autre groupe, il partira s’aventurer dans la tourbière à la recherche de gravelots, de grues du Canada, de bergeronnettes ou d’orchidées sauvages.
Une fois rentrés au bateau débute le récap avec le programme de demain : la découverte du mythique cap Dezhnev !
Le détroit de Béring ! Enfin ! Enfin presque, puisque ce matin nous croyons sur parole Aaron lorsqu’il nous annonce que nous sommes arrivés au Cap Dezhnev. Ce cap est aujourd’hui déserté par les Russes qui y avaient délogé des populations tchouktches pour y installer un lieu d’observation stratégique pendant la guerre froide. Mais cette histoire est pour l’instant cachée derrière le rideau de brume qui l’entoure. Nous débarquons sur une plage caillouteuse pour ensuite trouver un accès vers le phare et les ruines des populations tchouktches. Aujourd’hui, les seuls habitants de ce cap sur les adorables Grands Écureuils qui commencent à installer leurs nids dans les pierriers pour l’hiver.
Dans l’après-midi, nous repartons vers un village qui a été pendant longtemps la capitale de la Tchoukotka. Après une longue avancée dans la lagune, les habitants (780 personnes, dont 250 enfants !) nous accueillent sur la plage puis nous partons vers le Musée pour découvrir l’histoire de la ville ainsi que le travail de l’ivoire de morse, des os de baleines, et des bois de rennes.
Après cette journée pleine d’émotions et ce retour bien trempé, nous apprécions le show de quelques baleines à bosse et un bon dîner… Bonne nuit à tous !
De la banquise ! Sur les côtes de la Tchoukotka ! Le programme de cette journée est déjà chamboulé dans la matinée par les éléments. La banquise nous oblige à faire le tour de Kolyuchin et nous arrivons dans ses environs qu’en milieu de matinée. Vers 09h30, nous pouvons observer aux jumelles la station météo et juste en dessous… notre premier ours polaire de la croisière ! Il est paisiblement installé sur un morceau de banquise côtière encore attaché à la côte. En moins de 15 minutes, nous lançons les zodiacs et nous voilà partis l’admirer de plus près. Il restera plutôt paisiblement installé et nous observera d’un œil distrait.
Dans l’après-midi, nous repartons vers le Sud Est dans le Kolyuchin Inlet pour atteindre la baie Belyaka et son milieu de toundra humide. Deux groupes se séparent : un premier qui rencontrera un scientifique fou perdu au milieu de la toundra qui fera une démonstration de bagage à notre groupe. Le second s’enfonce dans les herbes sèches pour y découvrir des plongeons à bec blanc, des labbes à longue queue qui pourchassent les insectes, des phalaropes à bec large, des cygnes du Canada, etc. Le tout avec en fond sonore le souffle des baleines à bosse et les nuées de moustiques assoiffées de touristes !
En fin de journée, nous entamons le briefing pour notre départ pour Wrangel avec quelques bulles qui célèbrent notre fête nationale. Bon 14 juillet depuis la Tchoukotka !
Nous entamons cette journée par une grasse matinée bien méritée après ces quelques jours de croisière et nos 10 heures de décalage horaire. Aujourd’hui, nous naviguerons en direction d’abord de l’île Herald, la petite sœur de Wrangel pour atteindre ensuite notre destination vers l’Est. Depuis cette nuit nous sommes déjà au contact avec la glace. Notre progression est pour l’instant satisfaisante, même si nous savons que plus nous nous rapprocherons de Wrangel, plus elle sera difficile.
Dans l’après-midi, nous entrons dans un véritable rideau de brume qui ne se lèvera que lors de notre arrivée devant Herald… Puis nous changeons notre direction pour reprendre la route vers Wrangel.
À bord, deux rangers et la petite Aleftina se promènent dans les couloirs. Ils ont pris place à bord du bateau et ils nous accompagneront jusqu’à notre arrivée au nord de la Tchoukotchka sur le trajet du retour. En attendant, nous profitons avec plaisir des rires d’enfants à la passerelle !
La lumière commence à baisser et plusieurs d’entre nous ressortent une dernière fois après le dîner pour profiter de la banquise avant le lendemain. Et… c’est à ce moment qu’un ours décide de montrer le bout de son nez ! Et c’est le cas de le dire, car nous le croiserons dans l’eau, le museau pointant à la surface de l’eau. Cet ours curieux montera sur deux plaques de banquise en guise de show avant que l’on ne reparte ensuite en direction de l’Est.
Premier débarquement sur la mythique île de Wrangel ! Nous l’avons tous attendue, et c’est pour ça que nous sommes ici aujourd’hui. L’île de Wrangel fait rêver plus d’un et nous sommes vraiment heureux ce matin de pouvoir y poser nos premiers pas. Nous débarquons à l’est de l’île où un groupe de 3 rangers nous attend. Ils ont parcouru ces derniers jours le chemin entre la station et notre lieu de rencontre. Dans le parc de Wrangel, ils sont responsables du programme et de notre sécurité. Nous partons marcher vers le monument du Karluk, ce bateau canadien qui dériva dans les glaces pendant 6 mois avant que leurs membres d’équipage ne trouvent refuge sur l’île. Certains mourront pendant la traversée dans la banquise, d’autres du scorbut. Cette expédition donnera suite à celle d’Ada Blackjack dont on parlera pendant l’après-midi.
Au retour au bateau, les zodiacs doivent chercher leur chemin entre les plaques de banquise qui ont beaucoup bougé depuis le début de la matinée. Les rangers viennent manger à bord, mais très rapidement, nous devons annuler notre débarquement de l’après-midi et les ramener en urgence à la plage, la glace se refermant autour de nous. Le capitaine passera une grande partie de l’après-midi à essayer de nous sortir des glaces. Pendant ce temps, nous profitons des quelques morses croisés sur la banquise, et d’une conférence de Lydie sur la fabuleuse histoire d’Ada, cette Inuit de 23 ans qui participa à une expédition sur l’île de Wrangel en 1921.
Aujourd’hui la glace sera maître de notre programme. Dans la matinée, notre bateau, installé près de la rivière Clark où nous devions faire notre débarquement, se trouvera complètement encerclé par la glace. Il nous faut nous sortir de là, et rapidement nous prendrons la route vers l’île Herald. Une dépression arrive en fin de journée et le capitaine prend la décision de nous éloigner de la glace. Proches de l’île, nous rencontrerons 3 ours, dont un que nous pourrons approcher et observer. En fin de journée, c’est Michael qui nous proposera un récapitulatif sur l’indice de masse corporelle des ours. Les ours croisés sont en bonne santé !
Journée en mer avec le vent de face. Le matin, Lydie nous fait une conférence sur la banquise, mais cette fois-ci, en anglais ! En fin de matinée, c’est au tour de Chris Todd de nous présenter les plantes comestibles de la Tchoukotchka !
Dans l’après-midi, la boutique est ouverte, mais le mal de mer l’emportera sur la fièvre acheteuse et sur la conférence de Vincent présentant son travail photographique. Finalement quelques baleines à bosse apparaîtront au milieu des Puffins et de Phalaropes à bec large pour mettre un peu d’animaux dans cette journée au fond de la bannette !
Ce matin et encore plus que d’habitude, nous partons pour une véritable exploration des lieux. Un débarquement dans un endroit qui n’a pas encore été visité par le bateau et pour lequel nous bataillerons afin d’avoir des permis. Finalement les autorités russes accepteront notre débarquement sur le Cap Serdtse Kamen (le cœur de pierre en Russe) ainsi que notre croisière zodiac autour de la baie. Nous arrivons donc dans la matinée et nous commençons notre prospection. Après une croisière zodiac au milieu des phoques marbrés et un débarquement (un peu difficile !) dans la toundra, nous partons vers la baie en zodiac. Là, Vincent repère environ 7 ours, qui semblent être attirés par l’endroit. Rapidement, nous nous apercevrons qu’une centaine de morses morts sont dispersés sur la plage. Des adultes, mais aussi des petits. Sans leurs dents. Un véritable spectacle de désolation. Plus tard, nous apprendrons par les rangers à bord que des ours sont passés l’automne précédent et aurons semé la panique sur la plage, provoquant la mort d’un grand nombre de morses. Les chasseurs seraient ensuite venus chercher les dents des morses restants.
Dans l’après-midi, changement de décor, et cette fois-ci nous profiterons de baleines à bosse curieuses et en plein repas ! Une cinquantaine d’entre elles circuleront autour de nous tout l’après-midi en venant presque au contact avec notre zodiac. Un moment fantastique et complètement irréel bien loin de notre morne matinée.
Finalement, après le dîner, Vincent nous présentera son travail photographique et ses expéditions toujours plus engagées. Et nous irons nous endormir de belles images plein la tête !
Lente avancée proche de l’île de Arakamchechen et de sa côte nord. Nous organisons une croisière zodiac et un débarquement ce matin dans cet endroit dramatique le long de ces falaises vertes cachées dans la brume. Finalement, nous débarquerons sur une digue naturelle où nous trouverons un cadavre de baleine grise déposé ici, ainsi qu’un phoque marbré blessé. Puis nous partons vers une vallée où nous entamons une remontée dans la toundra. Traquets, bruants, et busards sont au rendez-vous.
Dans l’après-midi, nous arriverons lentement dans un fjord majestueux nommé le Penkigngey Fjord. Deux groupes seront formés. Un premier partira dans la petite marche, alors que l’autre ira dans les hauteurs pour admirer le paysage tout autour. Mais c’est sans compter les moustiques qui nous dévorent par tous les recoins possibles. Sans aucun doute les premiers qui apparaîtront sur nos photos souvenirs !
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Messages
Ce voyage m’a l’air très intéressant et correspond parfaitement à ce qui était prévu .
J’espère que vous en profitez tous un maximum et notamment …mon cher mari : Philippe Martin que je salue au passage !!!!
Et …bon vent pour la suite !