Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
1 août
15 août 2017
À bord du Sea Spirit, 1er au 15 août 2017
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Réveil très matinal à 4h30 à l’hôtel Ibis nécessaire pour un embarquement à 7h dans notre avion de la compagnie ASL spécialement affrété par Grands Espaces. Une fois installé dans notre avion, le voyage commence. Christian Kempf, en compagnie des pilotes de l’appareil dans le cockpit, prend le micro et détaille notre vol au-dessus des premiers « Pics » du Spitzberg. L’archipel du Svalbard est situé très au Nord, entre 76° et 80° de latitude Nord. Après réception de nos bagages, et notre manteau sur les épaules, nous partons en deux groupes dans la vallée de l’Advendalen pour découvrir les premiers animaux comme les rennes ou de nombreux oiseaux, et les premiers pas dans la Toundra. C’est aussi l’occasion de passer un peu de temps à Longyearbyen, la ville principale du territoire, qui se caractérise historiquement par l’exploitation du charbon. Après avoir fait quelques boutiques, c’est le moment d’embarquer sur notre navire d’expédition, le Sea Spirit. Très confortable, grand, avec une équipe d’hôtellerie exemplaire, c’est en zodiac que nous arrivons à bord, comme un avant-goût de notre voyage qui promet d’être riche en émotion. Une fois l’exercice d’abandon traditionnel exécuté et les premières consignes à bord données, nous faisons connaissance au sein du groupe avec tout le monde, et nous prenons conscience de notre véritable destination, l’un des territoires les plus reculés du monde : la Terre François-Joseph.
Depuis le début de cette journée, nous avons des conditions remarquables. Peu de vent, une mer très calme, sans houle. Beaucoup d’entre nous sont heureux de ces circonstances de traversée vers les Terres François-Joseph du Svalbard, spécialement les gens souffrant d’habitude du mal de mer !
Dès 7h15, on aperçoit plus de 10 rorquals communs. 5 ou 10 minutes plus tard, on a la visite de 2 petits rorquals; ça commence bien!
11h00, Introduction des régions polaires et du Spitzberg par Christian Kempf
Aux alentours de midi, c’est une baleine à bosse et son petit qu’on peut bien observer depuis le pont et la passerelle. Le capitaine ralentit le navire et nous permettra de bien le voir pendant une bonne demi-heure.
Après le déjeuner, on passe à bâbord les îles du Roi Charles; pas d’approche permise des îles au nom de la protection des ours polaires… Les conditions climatiques sont toujours fabuleuses, rumeurs y sont que certains se sont payé une visite au jacuzzi au grand soleil !
15h00, L’exploration polaire, du Cap nord au Spitzberg et à la Terre François-Joseph par Pascal Étienne.
Le brouillard se présente, lentement ; nous rappelant que dans les régions polaires; c’est courant… Mais la veille aux mammifères marins continue par le staff Grands Espaces et Poséidon.
16h30, La photographie dans les régions polaires avec David Allemand.
17h30, Comment reconnaître les baleines ? avec Nicolas Garanger.
19h00, Cocktail du Commandant, qui nous permet de faire sa connaissance, ainsi que de ses officiers.
En conclusion une journée sereine et paisible, mais tous ont le sourire aux lèvres… On approche les Terres François-Joseph ; quel privilège !
79°27.113 N ; 43°39.140 E et toujours en direction de l’est ce matin.
Une conférence sur les glaces de Lydie nous captive en début de matinée et David prend le relais avec une présentation sur la photographie en milieu polaire. Soudainement, le programme s’arrête. Un ours vient d’être aperçu sur une plaque de glace dérivante très loin au large de toute banquise. Improbable. Et pourtant ! Le temps d’orienter le navire dans cette direction, l’ours est à l’eau. Nous le retrouvons un quart d’heure plus tard. Sa nage est puissante et nous l’observons à une centaine de mètres latéralement au bateau. Il s’arrête, nous regarde, puis repart. Notre premier ours polaire de la croisière ! Magnifique.
Quelques icebergs tabulaires sont visibles sur l’horizon. Nous reprenons notre route et la fin de matinée est occupée par les réunions d’information concernant le déroulement des procédures d’immigration à venir lors de notre arrivée en Terre François-Joseph. En début d’après-midi, les premières îles de l’archipel apparaissent au loin.
Formalités d’immigrations avec les autorités russes en fin d’après-midi.
Demain, la découverte de la Terre François-Joseph commence !
Ce matin, le paysage s’est paré de sa couverture de brume. Comme pour nous laisser encore un peu de suspens avant de dévoiler ses attraits.
Nous sommes arrivés dans une petite baie en face de l’île de Bell, cette fameuse île où l’équipage de Leith Smith a installé sa cabane en 1881.
Cette même cabane sera ensuite visitée par Frederik Jackson… 16 ans plus tard ! Qui y laissera une trace de son passage.
Cette matinée donne le ton de la suite de notre voyage, notamment avec l’entrée en jeu des gardes-chasse russes que nous avons accueillis à bord du bateau la veille. Avant notre débarquement, ils se présentent à nous et semblent déjà faire partie de notre équipe.
Nous embarquons enfin dans nos zodiacs, pour nos premiers pas sur les plages surélevées de la Terre François-Joseph et plus précisément de cette fameuse île de Bell. Un grand moment pour tous, toujours accompagné par cette atmosphère mystique de brume et de froid mordant.
Les groupes se séparent en grande et petite marche, une fois que Vadim, notre guide russe, nous fait part de sa connaissance en histoire du site.
Notre retour au bateau est le bienvenu après ce premier contact, car le froid s’immisce déjà sous les couches. Mais finalement, quelques heures après cette atmosphère maussade et polaire, nous débarquons de nouveau sur l’île en face de Bell: Mabel. Un premier groupe part marcher vers un glacier puis vers les mergules qui nichent à flanc de falaise, pendant que l’autre groupe part en croisière zodiac. Front de glace, icebergs, aperçu d’un moulin glaciaire, nuages de meugles et marche dans les couleurs de la toundra sont au programme de cette après-midi sous un soleil magnifique et réconfortant qui vient déchirer ce rideau de brume.
Mais cette première journée en Terre François-Joseph n’a pas encore fini de nous dévoiler ses atouts. C’est en fin de journée, lors de notre navigation vers l’Est, en slalomant délicatement entre les plaques de banquise que nous admirons notre premier iceberg tabulaire géant. Une baleine fait surface puis souffle deux fois avant de continuer son chemin. Probablement une baleine franche. Cette journée incroyable finira sur le pont 5, réchauffés par une tasse de chocolat chaud.
Merci Terre François-Joseph de ton accueil !
Réveil avec… le brouillard ! Aujourd’hui, au programme, l’île Hall, lieu prestigieux en raison de sa physionomie, son aspect géologique et son histoire… En effet, c’est en ce point que Payer (expédition qui découvrit l’archipel en 1873) a gravi le mont situé au Cap Tegetthof, une formation basaltique qui retient aujourd’hui une petite colonie de mergules nains. Les oiseaux ont établi leur nid au sein des orgues basaltiques caractérisant les deux pitons. D’un vol rapide, ils gagnent la mer en compagnie des mouettes tridactyles afin de s’alimenter de copépodes (de minuscules crustacés).
En débarquant en ces lieux, une mouette ivoire nous fait le plaisir d’approcher les zodiacs, simulant des attaques pour une raison inconnue, et finit par se poser à 5 m des embarcations, comme pour se laisser admirer. Plus loin, des labbes parasites et à longue queue passent d’un vol rapide au-dessus de la toundra dominée par le pavot arctique. Là, des renoncules des neiges et diverses saxifrages révèlent des tailles absolument minuscules en raison des conditions particulièrement difficiles pour leur croissance.
La sortie permet de visiter les vestiges de la cabane de l’expédition de Walter Wellman en 1898, lorsque, avec Evelyn Baldwin, il désire partir à la conquête du pôle. Le campement de base était établi sur cette île, mais les hommes gagnèrent le nord jusqu’à la latitude de 82°. Cette expédition vaudra à Baldwin d’être congédié car il avait demandé à deux Norvégiens de surveiller le dépôt de nourriture, mais l’un d’entre eux mourut.
En début d’après-midi, une conférence sur l’expédition de Payer et Weyprecht permet de mieux comprendre les conditions de rude hivernage qu’endurèrent ces hommes et comment ils découvrirent par pur hasard (en raison de la dérive des glaces) l’archipel.
Vers 15h, nous parvenons à hauteur de la terre de Wilczec et, alors que nous devions débarquer, un ours est repéré endormi sur un versant à 400 m de la plage. Pour une première approche, les gardes russes autorisent un débarquement par groupe de 10 afin de l’observer dans une longue vue.
Tout se déroule comme sur des roulettes, sauf que… après le 6e groupe, l’animal se lève une nouvelle fois mais pour doucement se diriger vers nous ! Ni une ni deux, les gardes demandent une évacuation immédiate, et tout le monde intègre les zodiacs qui se succèdent sur l’unique point d’embarquement… Plus de peur que de mal car l’ours venait en marchant lentement.
La journée se termine le long de la Terre de Wilczec puisque le bateau longe les 30 km de front glaciaire, et c’est dans un somptueux paysage digne des plus grands peintres que nous photographions les icebergs luisants, sur un ciel bleu gitane aux teintes tantôt pastel, tantôt soutenues, et aux nuances gris plomb, comme l’Arctique est seul à livrer aux voyageurs du Grand Nord.
« Mesdames, Messieurs, chers amis, bonjour. »
C’est à 8h comme à notre habitude que nous descendons au pont numéro 2 pour un copieux petit déjeuner, histoire d’être en forme pour une matinée sur l’île de Champ. Les Rangers russes ont pu sécuriser un large périmètre ou nous pouvons circuler, jusqu’à une petite hauteur où sont posées les légendaires géodes de la Terre François-Joseph, ces formations géologiques en forme de sphères quasiment parfaites. Les premières sont déjà impressionnantes, entre 50 centimètres et 1 mètre de diamètre, mais c’était avant d’arriver devant un vrai poids lourd. En effet en fin de balade, nous nous retrouvons devant une géode colossale.
Avec presque 3 mètres de diamètre, la sphère est la véritable attraction du site, et est prise en photo sous tous les angles.
De retour dans les zodiacs, nous passons devant une superbe colonie de mouettes tridactyles, puis rentrons au bateau, avec le soleil, pour notre déjeuner à 12h30.
L’après-midi a débuté par une croisière zodiac dans le chenal de Porndorf, seulement à quelques kilomètres de ce matin. La particularité de ce lieu est d’être entouré par deux glaciers, ce qui donne un véritable champ d’icebergs. Le soleil passait à travers les nuages, donnant des lumières sublimes, du bleu foncé au gris clair. Un ours a été aperçu en hauteur, sur le glacier même ! Agrippé telle une gargouille sur un monument, au sommet du front de glace. Et tout ceci par un vent de 60Km/h, un moment rare digne d’une véritable expédition.
Une fois de retour à bord, Lydie a pu nous parler de tout ce que nous venions de voir, dans sa conférence sur les glaciers : « Du flocon à l’iceberg ».
La soirée fut digne de conclure notre journée. Après le dîner, la veille a été récompensée. Deux groupes de morses sont repérés sur l’île Hayes, ainsi que deux ours sur les hauteurs. Pas l’ombre d’un doute, nous repartons en croisière zodiac. Nous avons pu approcher un des deux ours à environ 70/80 mètres mais celui-ci fut totalement indifférent. Il est resté les pattes croisées à somnoler. En revanche, notre approche des morses a été plus dynamique. Le groupe situé dans l’eau s’est approché à plusieurs reprises des zodiacs, curieux, puis repartait une fois arrivés devant nous. Ce petit carrousel s’est répété deux ou trois fois, donnant des situations cocasses. Il s’agissait majoritairement de femelles avec des jeunes, donc pas de raison de plus les stresser.
Une fois tout le monde de retour à bord vers 23h30 et avec un grand soleil, c’est le moment de s’allonger et de repenser a cette journée qui à elle toute seule a été un véritable voyage.
Le Sea Spirit est resté ancré toute la nuit en face de la petite baie au sud de l’île Hayes. Le brouillard est bien présent dès le réveil et la visibilité horizontale ne dépasse pas une centaine de mètres. Après l’annonce du programme de la matinée par Christian, les Zodiacs sont mis à l’eau pour une nouvelle croisière, afin d’aller observer à nouveau l’ours blanc et le groupe de morses observés la veille. A 9h30, départ est donc donné pour les zodiacs qui se dirigent dans la brume épaisse en formation resserrée vers le cap où l’ours se reposait dans les rochers. Une belle surprise nous attend en arrivant, puisque ce n’est plus un seul mais deux ours qui font la sieste à quelques mètres l’un de l’autre. Un rapide coup d’œil vers ces étranges créatures flottantes que nous sommes, et ils reposent leur tête sur les rochers qui leur servent d’oreiller. Plusieurs petits groupes de morses sont dans l’eau, nous observent, et s’approchent parfois à quelques mètres seulement des zodiacs. Il nous faut reculer à plusieurs reprises afin d’éviter tout contact trop rapproché avec ces femelles à la fois curieuses et inquiètes. Pendant que certains zodiacs naviguent lentement vers le groupe de morses restés à terre, tout en restant à bonne distance pour éviter tout mouvement de panique, un des ours décide de se lever pour faire quelques pas et se recoucher quelques mètres en contrebas. Il est bientôt l’heure de retourner au navire, car les mains s’engourdissent et le brouillard qui s’était légèrement dissipé, retombe progressivement sur la zone d’observation. A 12 : 00, récapitulatif de la matinée par Marc et Benjamin, quelques mots sur la biologie des Morses et des Ours, avant de se diriger vers le restaurant pour le déjeuner. Pendant ce temps, le Sea Spirit lève l’ancre et reprend sa route, toujours dans le brouillard, direction le nord et l’île d’Apollonof…
15 : 00 Alors que le navire continue sa route, le programme de l’après-midi est chamboulé, puisqu’en lieu et place d’une conférence sur l’histoire de la Terre François Joseph par Sven et d’ateliers photos organisés par David, ce sera une croisière zodiac dans la banquise ! Des petits groupes de morses épars ont en effet été repérés sur des plaques de glace, et dès 16h le départ est lancé. Les zodiacs s’élancent, et pendant près de 2 heures, circulent dans le pack, s’approchant de morses parfois curieux, parfois plus timides… le spectacle est grandiose, la mer est d’huile et la lumière de fin d’après-midi baigne le tout d’une atmosphère hors du temps. De retour juste avant l’heure du diner, le navire reprend sa route en retournant vers le sud-ouest puisque la progression vers le Nord s’avère compromise par la présence de la banquise.
Nous sommes dans un brouillard à couper au couteau : il est 7h45 et la position du bateau est de 80°47 18SN – 053°22 357‘ la position la plus au nord de notre voyage.
Mais la Terre Francois-Joseph nous réserve encore une belle surprise vers 8h15 le brouillard se déchire et c’est un paysage de banquise qui se découvre devant nous. Nous pouvons apercevoir l’Ile de Luigy. Mais le plus important est que nous venons de voir un ours puis deux ours qui se baladent sur la banquise. Nous finissons rapidement notre petit déjeuner et nous voilà déjà partis en zodiac à la poursuite des ours tels des chasseurs. Nous les suivons en formation de la tortue et nous arrivons à retrouver le premier ours dans ce dédale de glaces. Nous le suivons gentiment et il se prend d’une curiosité qui nous permet de l’approcher à quelques mètres. L’ours nous fait des pirouettes et cabrioles, nous en avons pleins les yeux et carte SD et ce n’est pas fini : un second ours, cette fois-ci une femelle, plus farouche, nous permet quand même une belle observation. Cela nous amène déjà au déjeuner.
Dans l’après-midi Christian et le capitaine Oleg nous réunissent car les conditions de glaces évoluent et risquent de bloquer la base de Narguskoye. La décision est prise : il faut rejoindre l’Ile Alexandra au plus vite.
Nous repartons vers le sud et sur le retour nous pouvons observer plusieurs groupes de baleines franches du Groenland. Cette baleine qui a été chassée durant deux siècles dans les mers polaires, quasiment exterminée par la folie humaine. Nous pouvons observer cet animal très rare. Puis, un ours sur une île et quelques morses sur des plaques de glaces.
L’après-midi est aussi animée de diverses conférences sur l’Histoire de la Terre François Joseph et des récapitulatifs : Flore, Mergule nain, Rebond isostatique et baleines franches. Le doute est encore grand ! Arriverons-nous à quitter La Terre François-Joseph ou serons-nous bloqués dans les glaces ?
L’aventure continue pour le Sea Spirit au pays de l’Arctique Russe. N’ayant pas été capables de traverser la veille notre bande de banquise épaisse de la baie de Cambridge, nous attendons des décisions alternatives qui devraient arriver depuis « Moscou ». Les plus grandes autorités se concertent, ce qui nous vaudra aussi une visite en hélicoptère au cours de la journée. Pendant ce temps, nous en profitons pour continuer le déroulement de nos activités. Départ en direction de l’endroit le plus mythique de la Terre François-Joseph: Le Cap Flora. Ce fameux Cap où un grand nombre d’explorateurs se sont retrouvés et y ont inscrit une part d’histoire. Un haut lieu de l’exploration où les fantômes de Nansen, Jackson, Duc des Abruzzes et d’Albanov entre autres flottent encore.
En attendant notre arrivée, Lydie nous offre de nouvelles informations sur la glace à travers une conférence, mais portant cette fois-ci sur la glace de mer. Ensuite, c’est au tour de Slava de nous parler de l’explorateur emblématique de la Terre François-Joseph: Nansen.
Dans l’après-midi, un débarquement est organisé dans la houle de Sud, ce qui rend l’opération digne de l’expédition. L’équipe de Poséidon enfile les combinaisons et attrape à bout de bras les zodiacs qui arrivent dans la houle de Sud. Sur place, c’est Pascal, Christian et Laurent qui nous accueillent au milieu de la toundra douce et verdoyante pour nous dire quelques mots sur la stèle du Stella Polare ou encore sur la cabane de Jackson.
En fin d’après-midi, retour au bateau pour un récap pendant lequel nous revenons sur les observations de la journée et notamment sur les grands explorateurs passés par le Cap Flora. C’est après le dîner et sous les lumières violettes et roses du Grand Nord que nous partons en croisière Zodiac. Direction la partie Nord de l’ancienne île de Northbrook maintenant détachée de l’île principale par le recul des glaciers.
Nous nous approchons lentement de la colonie de morse, zodiacs accolés et yeux scotchés aux jumelles, mais le groupe est agité et rapidement nous décidons de stopper les opérations. Nous repartons tranquillement et longeons la barrière de glace pour nous retrouver à la marina. Pourtant, une fois de retour, le Zodiac Nansen semble montrer des signes de faiblesse… Il semble qu’un Morse, plus héroïque que les autres, ait décidé d’imposer sa loi dans la baie. Ironie du sort, le fameux explorateur Nansen avait déjà eu une expérience malheureuse lors de la confrontation de son kayak et d’un morse. Cette expérience nous démontrera une caractéristique insoupçonnée chez nos individus tant appréciés: en plus d’un mauvais caractère, ils sont aussi dotés d’une mémoire d’éléphant. Quand je vous disais que le fantôme de Nansen flottait toujours dans l’air…
7h45, on est réveillé tranquillement par la voix de notre chef d’expédition. Les conditions de mer sont calmes, la visibilité est bonne. Tout le monde est heureux, après tout, on a eu que de belles expériences de paysage et de vie sauvage jusqu’ici !
9h30, débarquement sur l’île Alger, nous sommes renseignés sur les expéditions de Baldwin et Ziegler et avons une randonnée sur le bord de plage. Ensuite, une navigation alentour de l’île Mathilda où les colonies d’oiseaux règnent.
Notre retour au navire est à temps; on a tous faim; le déjeuner est servi…
Nous avons l’opportunité de prendre un peu de temps pour soi cet après-midi; comme vous le savez, nous avons été très occupés. Pendant ce temps Christian et le Capitaine sont en contact avec les autorités pour la bonne continuation de notre voyage. À 16h00, Nicolas nous permet d’apprendre beaucoup sur le renard arctique. 17h30, au tour de Vadim (toujours souriant) de nous parler un peu des stations russes en Terre François-Joseph.
Suivant notre récapitulatif bien géré par Benjamin, le repas, toujours aussi savoureux…
21h30 on profite d’un bon film; “L’ours Blanc”.
Ce matin, à 4h09, nous eûmes le plaisir d’entendre la voix de Christian nous inviter à nous lever. Nous avions pu franchir la banquise qui barrait la route de la baie de Cambridge pour arriver à la base de Nagurskaya, les autorités russes étaient à bord pour les formalités de douane. Certains, les yeux encore dans leur rêves, n’ont fait qu’une brève apparition, les autres étaient bien décidés à passer le reste de la « nuit » à observer le paysage. Après le petit déjeuner, nous profitâmes d’une belle navigation dans la banquise entre l’île du Prince Georges et l’île d’Alexandra avec ces couleurs si caractéristiques du grand nord. Au loin, derrière le bateau, une ourse avec son ourson firent une courte apparition. Nous avons longé la banquise puis forcé un passage pour enfin regagner l’eau libre nous permettant d’aller vers le Svalbard. Au cours de cette matinée, Xavier nous fit un exposé sur l’adaptation des animaux au froid, Benjamin sur la sterne arctique et ses voyages de parfois 80.000 km par an et Marc nous conta ses expériences avec les chiens de traîneaux avec une grande émotion, Christian nous rappelait en fin de matinée l’histoire de la Terre François-Joseph. Vint l’heure du repas et celui de la sieste pendant qu’à tour de rôle les autres guides scrutaient la mer afin de chercher des baleines. Le début de l’après-midi fut très occupé. En parallèle, nous avions le choix entre un atelier photographie avec David et Stéphanie, un atelier visite de la passerelle avec Sven et un atelier GPS avec Laurent. Durant cet après-midi nous poursuivons notre route au sud-ouest pour rejoindre le Brasvelbreen demain dans la journée. Au cours de la soirée, la mer s’est formée, mais le bateau est resté très stable. Après le repas, David conclut la journée d’une présentation photographique nous entrainant dans des rêves proches et lointains, bercés par le mouvement des vagues.
Aujourd’hui, une brume de mer nous accueille dès le réveil alors que nous sommes par 78 °13’N- 28° 40′ E, au sud de la terre du Roi Charles. Pour une fois, pas besoin de faire la queue pour le petit-déjeuner car la mer agitée conserve au lit plusieurs passagers qui n’osent s’aventurer sur le pont (prévention mal de mer oblige !). Une baleine à bosse passe non loin du Sea Spirit, en soufflant à plusieurs reprises. Vers 10 h sont révélées les informations de la carte des glaces et la météorologie qui régissent notre navigation ainsi que l’itinéraire prévu en conséquence ; trente minutes plus tard, une conférence sur l’ours blanc permet de résumer les connaissances sur l’espèce observée dans d’excellentes conditions en Terre François-Joseph. Il est 11H45 lorsque nous passons entre les îles du Roi Charles, mais nous ne voyons rien en raison de la brume. L’après-midi s’écoule doucement avec un atelier sur le traitement des images à 15H, en même temps qu’un second sur l’utilisation du GPS. Une heure plus tard, une conférence sur « l’homme et le froid » signale les risques pour les explorateurs ou les passagers de s’exposer longuement aux températures très basses. Durant l’après-midi, nous longeons la grande barrière de glace (bråvelsbreen) mais ne pouvons malheureusement la voir à cause de la banquise qui nous sépare d’elle et du brouillard qui la fait disparaître visuellement. Finalement, en soirée, le public est convié au film « la glace et le ciel » qui raconte l’histoire de Lorius et de la découverte des variations climatiques.
Le Sea Spirit arrive comme prévu au Sud des falaises d’Alkefjellet vers 6h du matin. L’annonce matinale de Christian sort les passagers de leur torpeur nocturne, et le navire s’approche progressivement des falaises pour finir à moins d’une centaine de mètres des milliers de Guillemots qui nichent sur ces falaises de basalte. Même si la brume est bien présente, la visibilité reste bonne et permet une observation confortable sur les ponts du Sea Spirit qui avance doucement le long des falaises… Rien de mieux pour nous mettre en appétit avant le petit-déjeuner qui nous attend dès 8h. A 9h30, le bateau s’est positionné dans la baie de Murchison pour un débarquement sur l’ancienne station scientifique de Kinnvika, construite et utilisée par les Finlandais et les Suédois pour l’année géophysique internationale de 1957-58. Un premier Zodiac débarque pour récupérer les fusils laissés par l’Ocean Nova, mais les conditions de mer sont difficiles, le vent souffle à 25 nœuds et le débarquement risque de peu d’être annulé. Néanmoins, le brouillard s’est dissipé, le soleil brille et une belle surprise se promène dans la baie pendant qu’une partie des guides sécurisent le périmètre : ce sont des Belougas. Au moins deux adultes, accompagnés de plusieurs jeunes encore grisâtres, sortent régulièrement respirer, en longeant la côte. Le temps de faire un tour de la station, et dès 10h30, les passagers sont invités à retourner vers la zone de débarquement, suivis de près par un passager clandestin à fourrure épaisse qui essaye de se frayer un passage jusqu’aux Zodiacs : un renard arctique, curieux, s’approche à une quinzaine de mètres, visiblement plutôt à l’aise devant les appareils photos.
Le déjeuner sera suivi d’une conférence passionnante de Xavier sur les baleiniers, pendant que le Sea Spirit fait route à l’ouest vers le Liefdefjord et le glacier Erikbreen. Mais la traversée est interrompue par le passage de plusieurs baleines bleues, très proches du bateau. Le temps d’un « whale watching » en plein soleil sur les ponts supérieurs, et nous reprenons notre route pour arriver vers 17h00 devant le glacier d’Erikbreen. La mer est calme, le temps splendide, et le débarquement nous permet de profiter des bosquets de silène acaule, et autres dryades à huit pétales avant de monter jusqu’à la moraine frontale du glacier pour un panorama à 360 degrés. La journée ne s’achève pas pour autant puisqu’en lieu et place du diner, c’est un barbecue gargantuesque qui nous attend sur le pont 4. En musique s’il vous plaît ! Les estomacs repus, on profite jusque tardivement de la lumière du soleil de minuit qui baigne le Liefdefjord.
Ce matin, le soleil joue avec la brume et les ambiances et lumières sortent rapidement les photographes de leur torpeur matinale.
Tôt dans la matinée, nous embarquons dans les zodiacs direction Danskoya et le fameux cadavre de cachalot qui attire les ours depuis quelques mois sur l’île des baleiniers. La carcasse est vite repérée, mais pas nos fameux plantigrades. Nous continuons quand même en direction du Nord, pour s’approcher de Smereenburg, la ville de la graisse ainsi que de sa colonie de Morses. Les pensées des zodiacs qui arpentent la zone vont aussi vers Andrée qui sera parti de la région à bord de son ballon lors de sa conquête tragique du Pôle. Quelques contacts avec un groupe de morses mâles. Nansen tremblera, mais le groupe reste extrêmement calme et se laisse paisiblement observer.
Nous repartons ensuite à bord, puis nous prenons la direction du Fjord de Smereenburg et son élégant glacier bleu turquoise. A 13h30, les zodiacs renouvellent leur contact avec l’eau et nous embarquons pour une croisière zodiac sous le thème de la glace. Un phoque veau marin nous observe du coin de l’oeil avant de passer à l’eau et s’approcher pour voir de plus près ces nouveaux spécimens flottants… Puis, direction ce magnifique front de glace qui nous interpelle. De temps en temps, un nuage se déchire et nous apercevons derrière la brume un de ces sommets de « montagnes pointues » qui font la fierté du Spitzberg. Le glacier n’a pas fini d’attirer les objectifs et c’est vêlages après vêlages qu’il nous offre un spectacle incroyable de formation d’icebergs. Nous arpentons le front de glace puis Xavier qui avait repéré dans ses jumelles un morse peu de temps auparavant nous propose une petite visite en amont du fjord. Et quelques minutes plus tard, il part suivi des 10 zodiacs de l’escadrille.
Il est temps maintenant pour nous de rentrer de notre dernière croisière zodiac pour retrouver Lydie qui nous invite à une conférence sur « Les Femmes des Pôles ». Puis c’est au tour du capitaine de nous présenter son « équipe des Pôles » qui aura su rendre cette croisière aussi inoubliable que possible. Dernier dîner à bord et cette croisière fantastique dans ces contrées du Grand Nord qui s’achève avec le diaporama de David Allemand, l’un de nos photographes de bord. En admirant ces photos, nous revenons sur ces magnifiques rencontres et découvertes de ces 15 derniers jours. Des souvenirs qui resteront pour toujours dans nos têtes…
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
J’aime suivre ces beaux voyages qui passionnent aussi mon mari
Nous attendons avec impatience la suite des compte-rendus de ce voyage, avec un clin d’oeil tout particulier à deux des passagers à bords ? Profitez bien de la magie du Grand Nord !
Un grand bonjour à nos amis et passagers de cette croisière 2017, Esther et Othmar Tschumperlin, de la part de 6 vétérans de la Terre François-Joseph 2015 !
Salutations à Christian et toute l’équipe. Nous reviendrons !
Bernard, Demi, Florian, Laurène, Jérôme et Olivier.
Belalp (glacier d’Aletsch, Valais CH)
Nous apprécions beaucoup ces compte-rendus, qui nous permettent de suivre cette croisière extraordinaire. Un grand bonjour à G,Y et J à bord du Sea Spirit!
Georges et Maureen
Ces comptes rendus sont merveilleux et donnent vraiment le ton et l’ambiance qui règnent dans ce voyage ! On s’y croirait !!
Petit coucou à Philippe Martin et ses trois amis ! A bientot et … » Bon vent » !!!!
Ravie de ces beaux compte-rendus qui me font un peu suivre ce magnifique voyage et y « participer » indirectement puisque cette fois-ci, à mon immense regret, je ne suis pas à bord aux côtés de mon frère et ma belle-soeur Olivier et Patricia ? Bonne continuation à eux et à tous !! ?
En lisant ces intéressants compte-rendus, nous comprenons mieux votre passion, Olivier et Patricia pour le Grand Nord !
Michel et Ingrid
Superbes descriptions et magnifiques paysages du grand Nord que nous découvrons avec envie par procuration ! Avez-vous croisé des cheuteumis ?
Bonne continuation à toutes et tous et plus particulièrement à Yvette et Michel !
Merci pour ces magnifiques compte-rendus de cette expédition et j`espère que notre amie Lucienne Pasche ne restera pas bloquée dans les glaces .
Bonne continuation à tous et salutations à elle de la part de:
Edouard ,Raymonde, Olivier, Cannelle et Elaine way.
Merci de partager avec nous le journal de bord de votre expédition.
Nous nous réjouissons de lire le récit de vos journées. Tout grand bonjour à Pierre et Marie -Josèphe.
Superbes ces commentaires!!! on a l’impression de faire le voyage avec vous et l’on imagine bien les belles lumières si particulières à l’Arctique et si magiques.
Un petit coucou à Agathe qui ne doit pas avoir assez de ses 2 yeux pour tout emmagasiner et à Dorian. Dommage de pas être avec vous…
Quel beau voyage par procuration. Merci de ces commentaires très imagés qui nous emmènent à votre bord. Salutations des zones à climat tempérés à Lucienne et Marie-Claire. Belle fin de croisière à elles et à tous les voyageurs.
Deja J-4 !!! Profitez en encore pleinement !
Merci mille fois de mettre les grands espaces à la portée de tous grâce au « Compte-rendu de la croisière Spitzberg ». Un petit coucou à Freddy Vanvrékom dont la maman suit la croisière avec beaucoup d’enthousiasme. Bonne continuation
Mais quel voyage magique !! Vous aurez vraiment tout vu, entre les baleines , bélugas et même un renard de tout près, c’est extraordinaire !!! Vivement que l’on voie les photos !!! Profitez bien de votre dernier jour car demain…. Bravo pour ce fantastique voyage !
Quel fantastique voyage… Des baleines, des petits, des ours, des paysages de rêve, des belugas et maintenant un renard à 15 mètres ?!!! C’est extraordinaire ! (Tol, Olivier, petite soeur écoeurée !!!) Bon retour à vous tous dans notre civilisation ; ce moment oh combien difficile… Bravo à Grands Espaces, à Christian Kempf et à tous pour cette expédition magique et merci pour ces compte-rendus qui nous ont permis de vous suivre. Je n’ai qu’une hâte maintenant, voir les photos ! ? et….. repartir !!!