Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
10 août
18 août 2018
À bord de l' Ocean Nova, 10 août 2018
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Paris CDG – Longyearbyen (78°14’E – 015°27’E)
Après un départ de bonne heure de Paris CDG, nous terminons notre vol en passant sous la traditionnelle couverture nuageuse pour atterrir en terre polaire. Nous voici à Longyearbyen, par plus de 78°N, dans l’archipel du Svalbard.
Nous découvrons la vallée en U de l’Adventdal lors d’un tour en bus mené par Olivia et Rémi : nous visitons le sommet embrumé de la mine n°7 pour les uns, l’église de Longyearbyen pour les autres, en traversant la toundra où nous observons de nombreuses bernaches nonnettes et quelques sternes arctiques. Nous terminons la visite par un temps libre en ville pour effectuer quelques achats avant le départ.
À 17h15, nous embarquons à bord de l’Ocean Nova où nous retrouvons notre équipe. Christian Kempf, notre Chef d’Expédition, nous expose les premières règles de sécurité à bord du navire, suivie par le traditionnel et obligatoire exercice d’abandon. Christian poursuit avec la présentation du programme des prochains jours, illustré de la carte des glaces : cette année la banquise est particulièrement loin des côtes du Svalbard.
Le briefing est complété par Jonathan à propos de l’AECO et des manœuvres en zodiac et se termine par une présentation des guides.
Il est temps d’aller diner afin d’être prêt pour nos futures aventures polaires.
Avant même le petit déjeuner, la journée commence dans le fjord de la Madeleine, lieu chargé de souvenirs, notamment ceux des baleiniers ayant arpenté ces côtes durant le XVIIe siècle. Une introduction idéale pour jeter l’ancre une heure plus tard dans le fjord de Smeerenburg, « ville de la graisse », qui fût une des principales implantations d’activités de chasse à la baleine.
Un phénomène inattendu vient s’ajouter à notre matinée : une éclipse solaire partielle suivie du début à la fin à la faveur d’une éclaircie dans le ciel.
C’est sous un ciel couvert, mais avec une mer parfaitement calme que nous prenons possession des zodiacs pour la première fois. Les conditions sont idéales pour faire la connaissance des glaces, chargées de l’histoire de notre planète, et de nos compagnons de voyages parmi lesquels mouettes tridactyles, guillemots à miroir, labbes parasites, sternes arctiques… Mais également le phoque barbu.
Nous entamons après le diner une belle navigation dans le Fuglefjord dans une atmosphère arctique semi-brumeuse. Notre chemin croise celui de trois morses, une femelle et deux jeunes, serrés sur un morceau d’iceberg tout juste assez grand.
Nous arrivons finalement à l’entrée de la baie de Hamilton, sur la côte est du Raudfjord qui s’étire au nord sur une vingtaine de kilomètres. Hamilton était comte et officier suédois, ayant participé à l’expédition suédo-russe « Arc-de-Méridien » en 1899. Nous découvrons de nouveaux fronts de glaciers alpins et leurs langues particulièrement abruptes. Grands labbes, eiders à duvet et macareux moines viennent s’ajouter à la liste de nos compagnons ailés.
Dans les éboulis verdoyants qui s’étendent au pied des colonies de mouettes et de guillemots, nous apercevons un renard arctique « bleu », caractérisé par une robe noire. Ce morphe ne serait représenté que par 3 à 5 % de la population au Svalbard. Très en forme, il bondit de roche en roche avec une agilité sans faille. Certains d’entre nous, partis explorer une autre partie de la baie, font la rencontre d’un phoque barbu très peu farouche.
De retour à bord de l’Ocean Nova, nous échangeons nos expériences autour d’un agréable souper puis montons au salon panoramique pour le premier « récap » de notre séjour. Anaïd nous parle des éternels oubliés des croisières arctiques : méduses, cténophores et copépodes qui peuplaient les eaux ce matin et cet après-midi. Maxime nous donne ensuite quelques conseils de composition photographique, premier volet d’un atelier qui se poursuivra durant le voyage.
Cela nous mène à 22h aux abords de l’île de Moffen, un banc de sable situé à 80°N, où se reposent un groupe de morse, quelques bernaches cravants, et un ours ! Le premier de notre voyage ne se laisse pas impressionner par notre bateau et après quelques coups d’œil en notre direction, se recouche pour une nuit paisible.
Nous en faisons de même, pleins de motivation pour les journées à venir.
Réveil ce matin dans les terres les plus au nord du Svalbard : Sjuoyane, surnommée « Les 7 îles ». Petit déjeuner et nous voilà dans les zodiacs pour nos activités autour de Phippsoya, la plus grosse des 7 îles. Nous nous séparons en deux groupes. Quatre zodiacs vont aller explorer le tour de l’île à la recherche d’oiseaux et de belles roches. L’autre groupe débarque sur terre pour faire une approche d’un groupe de morses qui se reposent sur la plage. Ils sont restés tranquilles, nous ont regardés de temps en temps, se sont grognés les uns sur les autres parfois. Nous profitons de longues minutes en silence de ces animaux si puissants et à la fois si paisibles. Sur le retour, nous observons un groupe de labbes parasites en vol et des mouettes blanches sur le bord de l’eau. Nous sommes vraiment dans un désert polaire. Arrivé aux zodiacs sur la plage, on inverse les groupes. Tout le monde a pu faire une belle approche de ces mammifères marins.
Et c’est le retour sur l’Ocean Nova où notre déjeuner est prêt !
En début d’après, nous sommes en navigation en direction de l’île Charles XII, au nord de la Terre du Nord-Est du Svalbard. Olivia nous présente une conférence sur les morses et vers 16h nous sommes en vue de la fameuse île. Et nous pouvons apercevoir trois ours ! Le temps de stabiliser l’Ocean Nova et de mettre les zodiacs à l’eau, un autre ours apparait sur la plage et traverse entre deux rives de l’île. Une fois dans les zodiacs, on découvre de plus proche l’île ainsi que d’autres ours endormis. Un autre ours est en train de tromper sa faim en broutant ce que ce petit bout de toundra a à offrir. En faisant le tour par le nord, un autre ours couché ! Le décompte est fait : ce sont six ours que nous avons observés !
En retournant sur l’Ocean Nova, avec des images d’ours plein la tête, Christian nous invite au salon panoramique pour nous parler de ces individus. Le diner est servi à 19h30 et nous nous retrouvons au salon pour le récap du jour avec Manon et les macareux moines, Jonathan et l’histoire de Smeerenburg, et pour finir l’atelier photographie de Maxime.
En ce matin du 13 août 2018, tôt, vers cinq heures et demie, les passagers de l’Ocean Nova sont réveillés par des bruits métalliques aux sonorités profondes et uniques : l’Ocean Nova vient de heurter ses premiers morceaux de banquise. Sur la passerelle, les passagers se pressent pour assister au spectacle fascinant qui se joue devant eux : de larges plaques de banquise, d’un blanc étincelant, dérivent sur une mer d’huile aux teintes bleu marine, le tout enveloppé d’une brume fantomatique.
La matinée se déroule dans cette ambiance d’apocalypse blanche, le bateau effectuant de sinueux détours pour se frayer un passage entre les morceaux de glace. Nous sommes à 88°33, là où bien peu de bateaux se hasardent à naviguer. L’Ocean Nova, avec sa coque renforcée, et son capitaine à la dextérité légendaire, fait partie de ces rares navires à cheminer en ces lieux extrêmes.
La journée se déroule tout entière au coeur de l’Océan Glacial Arctique, sans nul doute l’océan le plus fascinant du monde, avec sa biodiversité unique, ses étonnantes polynies, ses températures extrêmes et son exceptionnelle palette de bleus, allant du bleu turquoise au bleu cobalt en passant par le bleu ardoise et le bleu pastel.
Un jeune phoque annelé fait irruption à bâbord, hésitant à se jeter à l’eau, puis rebroussant chemin sur la banquise pour le plus grand bonheur des spectateurs. Son pelage aux reflets argentés et sa petite tête ronde font notre ravissement.
Deux conférences égayent la matinée, la première, par Anaïd, étant consacrée à l’univers des glaces, la deuxième, par Jonathan, à l’histoire et la géographie du Svalbard. C’est l’occasion pour les passagers de découvrir l’étrange vocabulaire de la glaciologie, avec ses hummocks et ses bummocks, ses rides de compression et son frasil, ainsi que certains aspects de l’histoire mouvementée du Svalbard, entre valeureuses tentatives d’exploration minière et improbables expéditions en dirigeables vers le pôle Nord.
Dans l’après-midi, les passagers embarquent sur les zodiacs à la découverte de la banquise, toujours dans l’atmosphère cotonneuse et mystique d’un brouillard dense et lumineux. Le disque solaire se risque à quelques apparitions à travers la purée de pois, créant un climat austère d’éternité lunaire. De rares animaux pointent leur bec malgré tout, une mouette ivoire dans son élégante robe blanc pur, un fulmar boréal, ainsi qu’un mergule nain aux ailes transformées en nageoires. Cette excursion en zodiac est l’occasion d’observer de près des hummocks, des stalactites et de petits icebergs sculptés au gré des marées.
Après avoir rembarqué, le bateau progresse vers le nord-est à la recherche d’une éclaircie. À la passerelle, on scrute l’horizon à la recherche de ce petit point blanc crème tant attendu : l’ours polaire se fait désirer. De fraîches traces de pas sont aperçues, ainsi qu’une carcasse de phoque. Mais toujours pas d’ours en vue. Le maître du Grand Nord se fait discret. Apparition d’exception, un labbe pomarin, rare oiseau arctique, fend l’air de ses ailes coudées.
Christian Kempf, chef d’expédition, fait un point météorologique et cartographique à 18h00, ce qui permet aux passagers de se faire une idée du programme, toujours fluctuant au gré des conditions d’air et de mer en ces latitudes hostiles. La soirée se termine par la projection du film « la tente rouge » relatant l’épopée du général Nabile à la conquête du pôle Nord en dirigeable au début du XXe siècle.
La journée commence bien avec enfin un grand ciel bleu au-dessus de la banquise et une visibilité qui devrait nous permettre de repérer un ours. Effectivement, vers 6h45, Christian, notre chef d’expédition, nous annonce qu’un ours a été vu au loin et que nous allons tenter une approche la plus discrète possible. Il nous demande donc de faire attention à ne pas laisser les portes claquer et il ne fera plus d’annonces, car elles portent loin par les haut-parleurs des ponts extérieurs et pourraient effrayer l’ours. L’approche est lente et assez longue, mais elle est récompensée par une belle observation d’un mâle en bonne santé à une centaine de mètres du navire. Ce n’est pas un individu curieux, il n’est pas attiré vers nous, mais quelle chance de pouvoir observer ce magnifique symbole des régions polaires dans son habitat de prédilection : la Banquise.
Après le petit déjeuner, nous préparons une sortie sur la banquise : une grande plaque, un floe avec des hummocks et de belles mares de fonte bleues, est choisie. L’équipe des guides débarque dessus pour sécuriser un parcours intéressant pour les passagers puis le transfert de l’Ocean Nova à la banquise se fait en zodiac. Quel plaisir de prendre contact avec cette glace qui flotte sur l’Océan Glacial Arctique, il dépasse les 1000 m de profondeur en ces parages. C’est l’occasion de faire une bonne provision de souvenirs : certains se mettent en scène en golfeurs arctiques, sans caddie peut-être, mais avec club et balle fluo jaune. Les appareils photo tournent à plein régime et au long du parcours de plusieurs centaines de mètres, des guides donnent des explications, répondent aux questions et fournissent es anecdotes sur leurs propres expériences tandis que d’autres restent vigilants pour parer la peu probable, mais toujours possible, apparition d’un ours. Les oiseaux eux sont présents comme toujours et nous ravissent de leurs arabesques, de leur blancheur et de leur cris pour la nuée de Mouettes ivoire qui s’envole à l’approche du drone de Maxime. Les passagers de retour de leur petit périple sur la banquise se voient offrir par Elza, notre charmante coordinatrice de croisière, un chocolat bien chaud augmenté d’un shot de Cognac pour ceux qui le désirent. Nous sommes si bien dans ce milieu si exceptionnel, si peu familier et qui pourrait soudainement devenir si hostile… Mais la blancheur étincelante et la température relativement douce font que nous avons tous du mal à quitter et mettre fin à ce moment merveilleux que nous prolongeons encore quelques instants, le temps de faire une photo du groupe entier.
Pendant et après le déjeuner nous continuons notre navigation sinueuse dans la banquise à la recherche de l’un ou l’autre ours, mais nos efforts ne sont pas récompensés, alors à 15h30 nous embarquons pour une croisière zodiac pour vivre la banquise sous un angle encore différent : la bonne visibilité et la mer calme nous permettent de nous éloigner de l’Ocean Nova et de ressentir cet isolement, cet éloignement de presque tout ce qui nous est familier : aucun autre navire, aucune trace d’avion dans le ciel, nous sommes au bout du monde, sur le dessus du monde et presque seuls au monde. Lorsque nous coupons le moteur, le calme est impressionnant. Les nuages pommelés garnissent le ciel par endroits et donnent une luminosité extraordinaire : le paysage est somptueux. Mais il est temps de rejoindre notre demeure provisoire : l’Ocean Nova, nous remettons les gaz pour slalomer entre les petits floes de glace : nous restons des humains du vingt et unième siècle !
À bord, une bonne douche et une boisson nous réchauffent. Le bateau a mis le cap vers le sud et la Pointe Kraemer, l’extrémité est de l’Île Blanche. À 18h, Vincent nous présente la vie de la Sterne arctique, une grande voyageuse qui ne pèse qu’une centaine de grammes et qui pourtant parcourt les Océans Atlantique et Pacifique pour relier l’Arctique, où elle niche à l’Antarctique où elle hiverne dans l’été austral.
7h00, première annonce de la journée de notre Chef d’expédition, Christian.
Il nous invite à jeter un œil par la fenêtre, et en effet quel spectacle !
Quel plus beau réveil que de commencer par la vision irréelle de l’île blanche et sa calotte de glace par un temps complètement dégagé, sur une mer d’huile !
Cette île mythique située bien à l’est de la terre de Nord-est est un lieu incontournable du Svalbard et pourtant peu visitée et surtout rarement accessible ou visible du fait de la météo souvent peu clémente qui ne permet que rarement de l’observer. Nous admirons alors les paysages rares et grandioses qui s’offrent à nous.
Déjà, les premiers ours sont repérés ! L’excitation est palpable sur l’Ocean Nova, le temps d’avaler un bon petit déjeuner et nous voilà prêts à monter sur les zodiacs.
C’est l’ambiance du lieu qui nous saisit dans un premier temps. La calotte blanche de l’île, soit prolongée par une langue de terre couverte de galets noirs, soit découpée en un mur de glace qui tombe dans l’océan. Côté eau, ce sont des milliers de blocs de glace plus ou moins gros, appelés « brash » et poussés par le vent qui créent comme une couverture duveteuse sur la mer.
Nous naviguons dans ce brash pour nous approcher des ours repérés sur la plage et sur la calotte. Nous observons un premier ours assis, qui nous contemple tranquillement avant de se coucher. Plus loin sur une pointe rocheuse un autre ours dort en boule contre un rocher. Un troisième ours, un peu plus loin, marche nonchalamment sur le blanc éclatant de la calotte. Un, deux, trois… puis 4 et 5 et nous en observerons au final 7 !
À deux reprises nous observons des ours se croiser, il est rare d’être témoin d’une rencontre entre deux ours. Heureusement, ces rencontres resteront pacifiques.
Entre temps, nous repérons des morses se reposant sur des glaçons. Nous approchons lentement pour les observer dans leur environnement. Ils sont magnifiques, par groupe de deux ou trois individus collés les uns aux autres sur un morceau de glace juste assez grand pour supporter leur masse ! Quel animal étonnant et fascinant ! Au loin des mères et leur jeune apparaissent de temps à autre dans l’eau. Nous resterons à distance pour ne pas les déranger.
Puis appel radio d’un des guides, un autre ours est signalé proche de la plage. Un jeune mâle qui nous offre un beau spectacle en se baladant en bordure de plage, juste devant nous, il s’arrête régulièrement pour gouter quelques algues et se moque bien de notre présence. Et pendant que les derniers observent cet individu, un autre est signalé en train de nager près de l’Ocean Nova. Il est même curieux, et se dirige vers l’un des zodiacs qui tiendra ses distances. Il est rare qu’un ours dans l’eau soit curieux, mais quoi qu’il en soit, la sensibilité de cet animal étant accrue lorsqu’il est dans l’eau nous nous écarterons pour qu’il continue sa route. Nous aurons ensuite l’occasion de l’observer, sortant de l’eau et s’ébrouant. Puis il nous fera un show un long moment, se roulant dans la neige dans un premier temps, puis s’asseyant avant de se relever et de monter sur un névé surélevé et reprendre sa route le long de la côte. Il est malheureusement l’heure pour nous de remonter à bord de l’Ocean Nova.
La sortie aura duré déjà 3h et nous n’avons pas vu passer le temps !
Une fois à bord, il est temps de profiter de l’excellent buffet, les conversations autour des ours et des morses fusent à chaque tablée.
Nous reprenons la route, cap sur la grande barrière de glace de « Brasvelbreen », au sud de la terre du Nord-Est, non sans profiter des paysages qui défilent tant qu’on longe la côte de l’île blanche.
La navigation est confortable sur cette mer calme, à peine ridée, sous le soleil éclatant dont nous profitons allègrement !
L’après-midi sera rythmée entre temps libre et conférences. La première sur le plancton et l’écosystème incroyablement riche associé à ces organismes, donnée par Anaid et la deuxième sur l’histoire de l’Arctique, ses premières civilisations, les vikings, les premiers explorateurs, les trappeurs et tant d’autres, donnée par Christian.
Malheureusement, les conditions de brume ne permettront pas l’excursion initialement prévue pour la soirée, ni l’observation du mur de glace de Brasvellbreen.
Pour pallier tout ça, c’est l’occasion pour nos guides de nous proposer deux ateliers différents, l’un pour les amateurs de photos ayant envie de parfaire leur technique, donné par Maxime. L’autre atelier, ou plutôt discussion, sera autour du thème de la vie sur les bases scientifiques en Antarctique et dans les îles subantarctiques, au travers des expériences de Jonathan, Vincent et Manon.
Demain est un autre jour où les conditions météo s’annoncent parfaites et la journée riche en activités et explorations !
En cette belle matinée svalbardienne, plafond bas, visibilité horizontale excellente, nous nous sommes engagés pour une croisière zodiac de trois heures pour explorer la partie nord-est du Spitzberg, dans le détroit de Hinlopen, où nichent environ 100 000 couples de guillemots de Brünnich. Ces milliers d’oiseaux forment grâce à leurs fientes, riches en nitrate, une véritable oasis de vie : pente verte de mousses, graminées et fleurs où l’on voit courir 3 renards arctiques en train d’acquérir leur fourrure d’hiver. Les goélands bourgmestre guettent sur leur promontoire les poussins guillemots qui se jettent pour la première fois à l’eau. Ils seront suivis par leur père pendant 4 semaines ! C’est sous des orgues basaltiques majestueux que nous naviguons lentement, observant ces oiseaux noirs et blancs faisant face à la falaise. Des glaciers et chutes d’eau sortant de bédières ornent de part et d’autre cette falaise unique en son genre nommée Alkefjellet, à juste titre (falaise à alcidés).
L’après-midi, nous nous dirigeons en territoire glaciaire, dans le fjord de Walhenberg, en Terre du Nord Est. Notre espoir de mettre enfin pied à terre a été anéanti par un ours jeune dormant sur une des plages couleur rouille. Nous rembarquons pour une croisière zodiac de trois heures, dans des paysages de montagnes tabulaires, ornées de glaciers libérant une glace bleue, flottant dans l’eau couleur rouille. Le paysage et les couleurs sont surréels. Tout à coup, un deuxième ours est repéré, il dort sur une moraine à la jointure de deux fronts de glace !
Nous continuons notre chemin dans ce paysage féerique jusqu’à rejoindre une petite lagune avant de mériter un barbecue hors du commun de retour au navire : sur les ponts extérieurs de Ocean Nova tandis que nous continuons notre navigation.
Nous nous réveillons ce matin aux îles Andøyane ; il fait beau et chaud avec 9°C au thermomètre. Nous débarquons à Worsleyhamna, au sud de Reinsdyrflya pour faire une marche dans la toundra arctique et y observons une grande diversité végétale : saules nains, saxifrages en touffe, lichens, etc. Ici, les arbres ne mesurent que 2 à 3 cm en raison des conditions climatiques, mais c’est dans une véritable forêt polaire que nous évoluons. Cette marche nous permet également d’observer quelques oiseaux tels que des plongeons catmarin, des eiders à duvets ainsi que des bécasseaux violets. En fin de promenade, nous regagnons la plage pour visiter une hutte de trappeur baptisée Villa Oxford avant de regagner l’Ocean Nova pour le déjeuner.
En début d’après-midi, nous débarquons au pied du glacier d’Erik pour une nouvelle marche, mais cette fois-ci, le paysage est totalement différent puisque nous évoluons sur une moraine en face d’un glacier. Le soleil brille dans le ciel et nous offre de magnifiques couleurs sur les roches jaunes, oranges et rouges des montagnes qui nous entourent.
Nous remontons à bord du bateau et naviguons à présent jusqu’au glacier de Monaco pour y faire une croisière zodiac. Nous contemplons ce front de glace de 5km qui nous offre d’impressionnants vêlages. En fin de sortie, tous les zodiacs se regroupent et s’attachent pour une petite surprise : un bar polaire est organisé face à ce magnifique paysage. Nous dégustons un verre de vodka, agrémenté d’un glaçon provenant directement du glacier. C’est ainsi que s’achève cette superbe journée ensoleillée et nous faisons maintenant route vers le glacier de Lilliehoök où nous serons demain matin.
Nous nous sommes réveillés ce matin dans la baie de la croix, en route vers le glacier de Lilliehöök. La météo est belle pour la saison, vent faible, ciel gris. C’est en Zodiac que nous parcourons les 11km ce front de glace de70m de haut. Au retour, Jonathan a fait une présentation sur les glaciers du Svalbard, juste après la vente de souvenirs : livres, vestes, etc.
C’est Floro, notre chef cuisinier, qui nous sert à midi des pizzas ! Ce qui donne le sourire à tout le monde à bord. L’après-midi, nous effectuons une marche jusqu’à 160m de hauteur à la falaise de Ossian Sars, au fond du fjord du roi. De là, nous pouvons observer les « trois couronnes », trois montagnes symbolisant les trois pouvoirs des familles royales scandinaves : La Norvège, le Danemark, La Suède. Nous croisons par surprise le chemin d’un renard arctique qui commence à acquérir son pelage d’hiver, et observons quelques rennes à distance. Enfin, nous rejoignons un point de vue duquel nous voyons tout le fjord ! Ny-Ålesund, la ville scientifique, est clairement visible derrière les îles qui représentent une réserve à oiseaux. Nous observons également du haut une falaise à mouettes tridactyles.
Au retour, c’est une surprise qui s’offre à nous lorsqu’une baleine à bosse se présente juste à côté du navire ! Juste après, le cocktail de l’au revoir avec notre chef d’expédition Christian Kempf et notre commandant Oleg Klaptenko, nous rappellent toutes les personnes qui y ont participé à faire de ce voyage au pays du jour permanent et des glaces un succès.
En attendant de vous redire « bienvenue à bord », nous vous souhaitons un bon retour parmi les vôtres !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonjour!
Mes parents sont actuellement sur l’Ocean Nova avec M.Kempf pour la croisière (qui fait vraiment très envie) au Spitzberg.
Si l’occasion se présente, merci de leur faire un bisou pour moi, de leur dire que tout va bien et de leur demander si papa a oublié les thons ?
Très belle suite de croisière à tous! Je me réjouis déjà des divers comptes-rendus et photos!
Carole
Les salutations ont été transmises !
Je vous envie d’être AU FRAIS dans de si beaux paysages ! Ici, dans les calanques de Marseille, c’est toujours la chaleur qui domine et les moustiques qui nous attaquent jour et nuit.
Je suis heureuse que mon amie Michèle puisse vivre cette expérience avec vous.
Pourriez-vous lui demander quel jour elle prévoit d’aller à Pelvoux après son retour ? J’ai besoin de sa réponse pour une question de logistique…
Merci beaucoup !
Katy