4 janvier
22 janvier 2018
À bord du Sea Spirit, janvier 2018
Après un long voyage depuis l’Europe et une escale de 24h à Buenos Aires pour visiter la ville, tout le groupe Grands Espaces s’est retrouvé mercredi 3 janvier à Ushuaia. Nous avons eu une demi-journée libre en arrivant pour visiter la ville du bout du monde. Puis ce matin, 4 janvier, départ pour notre première excursion à Lapataia, le parc national de la terre de Feu. Beaucoup de chance avec le temps, avec de belles lumières sur le canal de Beagle au sud de l’île de Terre de Feu. Jolie promenade dans le parc qui nous a permis d’apercevoir quelques oiseaux mythiques, cygnes à cou noir, ouettes de Magellan et surtout le majestueux Condor. Au retour, nous prenons les bus pour embarquer sur le Sea Spirit qui sera notre maison pendant les 19 prochains jours de notre croisière. Embarquement et première réunion avec notre chef d’expédition, Jonathan. Départ vers 18h pour notre première destination: les îles Malouines ou Falkland que nous devrions atteindre le samedi 6 janvier au matin. les prévisions météo sont bonnes pour la traversée. Tout le monde est impatient de prendre la mer et de commencer cette aventure passionnante.
Aujourd’hui c’est navigation toute la journée en route vers les îles Malouines. Ce matin, Jonathan nous réunit pour le briefing de sécurité zodiac et les directives IAATO. Peu après, Adam nous parle des îles Malouines où il a habité, son histoire passée, présente et comment s’organise la vie quotidienne dans cet archipel du bout du monde. Nous profitons des intermèdes pour aller déjeuner, mais aussi pour passer un peu de temps au dehors afin d’apprécier l’océan. Le matin, le vent est faible et la mer très calme. Il n’y a pas beaucoup d’oiseaux autour du navire. Quelques Océanites, quelques pétrels géants et des albatros à sourcils noirs. John nous donne quelques notions de base pour faire de meilleures photos, puis c’est Natalia qui nous fait une présentation sur les oiseaux des malouines que nous sommes susceptibles d’observer dans les jours à venir. L’après-midi le vent se lève, heureusement, il nous pousse. Au dehors, les oiseaux pélagiques sont bien plus actifs et bien plus nombreux que ce matin et l’on observe nos premiers albatros hurleurs. Jonathan nous expose ses plans d’excursions pour le lendemain. Si la météo est avec nous, nous devrions visiter l’ile de Carcass le matin et West point l’après-midi… Enfin, c’est le moment du cocktail du Capitaine Oleg qui se présente aux passagers ainsi que tout son état major d’officiers avec un humour très particulier et très personnel. La journée s’achève avec un super diner et de la musique live par le musicien du bord au bar.
Îles de Carcass et West Point
Nous arrivons tôt ce matin devant l’île de Carcass où nous devons faire notre premier débarquement aux Falkland. Le vent souffle à plus de 25 noeuds de SW, rendant la plage prévue pour débarquer impraticable. Nous appliquons donc le plan B qui consiste à aller vers le Sud de l’île où se trouve une autre plage, Leopard Beach, mieux abritée du vent. Là les conditions sont excellentes et nous pouvons aller à terre voir nos premières colonies de manchots. Il y a là essentiellement des manchots de Magellan qui nichent dans des terriers mais aussi quelques groupes de manchots papous qui font eux leur nids à même le sol dans les lieux dégagés de végétation. Nous entamons une marche de 5km environ pour rejoindre l’autre baie où les zodiacs nous attendent. Certains grimpent au sommet de la colline pour avoir une jolie vue sur l’île de Carcass, les autres prennent la route directe en longeant le bord de mer. Nous marchons entre les plantes de Tussoc une graminée qui peut atteindre 3m de haut et qui est caractéristique de la végétation locale. Il y a de gros groupes d’ouettes de Magellan, une oie sauvage, avec ses petits qui ont déjà presque la taille des adultes. En arrivant près des maisons, nous pouvons apercevoir des caracaras austral (nommé ici Johnny Rook), le rapace local qui est à l’affut de tout objet ou nourriture à chaparder ainsi que des urubus à tête rouge, un vautour.
Après nous être restaurés sur le Sea Spirit nous ressortons en début d’après-midi pour aller explorer l’île de West Point. Le vent souffle toujours assez fort, mais le débarquement est beaucoup plus facile ici, dans une baie bien abritée. Nous marchons environ 2 km pour aller voir la colonie d’albatros à sourcils noirs et de gorfous sauteurs qui se trouve de l’autre côté de l’île à Devils’ Nose (le Nez du Diable) dans des falaises assez abruptes. L’endroit est spectaculaire et nous pouvons approcher les oiseaux à quelques mètres, les albatros et les gorfous ont leurs poussins, ceux des albatros trônent sur les nids en forme de tour, les poussins des gorfous sont eux déjà assez grand pour être en crèche en attendant le retour des parents qui leur apportent la nourriture. Après ces moments fantastique en compagnie des oiseaux, nous retournons vers les maisons du propriétaire de l’île où nous sommes accueillis par les occupants de la ferme, qui se sont faits une spécialité de la cérémonie du thé et des gâteaux maison. Eh oui, nous sommes en territoire britannique ! De retour au bateau nous assistons au recap lors duquel Jonathan, notre chef d’expédition, nous présente les plans du lendemain pour la visite de Port Stanley, la capitale des Falkland où nous serons à quai pour toute la journée.
Le Sea spirit se réveille ce matin devant Stanley, capitale des îles Malouines. Par chance, le temps est magnifique ; soleil et ciel bleu. Jonathan nous a concocté une journée de découverte à choix multiples : D’un côté, ceux qui veulent la journée libre peuvent quitter le navire et partir à la découverte de la ville. De l’autre, des groupes partent en bus pour une visite guidée dans les langues principales des voyageurs. Enfin, un groupe de marcheurs accompagné de guides locaux part à l’assaut du mont William lors d’une balade à pied traversant la campagne et quelques vestiges de la guerre des Malouines. En effet, au sommet d’une colline, deux « cantinières » argentines vieilles de 35 ans rouillent dans l’herbe et les rochers, rappelant l’occupation de 1982. L’après-midi, une nouvelle excursion est organisée à Gypsy cove ; une grande baie à quelques kilomètres de Stanley avec des plages de sables blancs comme dans les paradis chauds. Cormorans et manchots peuplent ce rivage magnifique bordé d’une végétation épaisse qui rappelle que la pluie est omniprésente sous ces latitudes. D’ailleurs, en fin d’après-midi, il se met à pleuvoir. Il est l’heure de retourner au navire et de se remettre en route vers la Géorgie du sud. Le voyage prendra deux jours que nous mettrons à profit pour nous préparer à nos nouvelles aventures. C’est en tout cas ce que nous prédit notre chef d’expédition lors du récap du jour, juste avant un diner bien mérité. Ce soir, un film relatant des épisodes de la chasse à la baleine nous prépare à notre prochaine destination.
En mer vers la Géorgie du Sud
Nous commençons notre traversée de deux jours et demi vers la Géorgie du Sud avec un temps exceptionnellement calme pour ces latitudes Sud, nous sommes en effet dans les cinquantièmes hurlant et il souffle une petite brise d’ouest qui nous pousse gentiment sur une mer qui ressemble au lac Léman… Le matin conférence d’Adam sur l’histoire de la Géorgie du Sud, île qu’il connaît très bien pour y avoir passé plus d’un an en mission pour le gouvernement. Ensuite, première conférence de Christian qui introduit ces latitudes Sud et nous parle de la définition et de l’éco-système de l’Océan Austral où nous allons nous trouver dès cette nuit en passant la convergence Antarctique ou front polaire. L’après-midi est consacré à la bio-sécurité, nous devons bien nettoyer nos vêtements d’extérieur pour être sûr de ne pas importer des germes de plantes étrangères à la Géorgie du Sud. Finalement, Natalia nous présente quelques oiseaux typiques de cette île, albatros, pétrels et bien sûr manchots royaux, papous et gorfous dorés ou macaronis. Avant le dîner, Jonathan nous présente le programme du lendemain au recap. Encore un jour de mer avant d’arriver. Nous nous couchons tôt, car cette nuit sera raccourcie d’une heure pour nous ajuster au fuseau horaire de la Géorgie du Sud (TU-2h).
Aujourd’hui, c’est la veille de notre arrivée en Géorgie du sud et quoi de mieux pour s’y préparer qu’une bonne conférence sur Ernest Shackleton et son navire l’Endurance. C’est Adam qui nous raconte l’incroyable histoire de ce grand personnage de l’histoire polaire. Aaron prend la suite pour nous expliquer la géologie de la Géorgie du sud qui appartenait il y a bien longtemps à l’Amérique du sud. C’est aussi la journée des emplettes, le Sea Spirit ouvre son magasin polaire et nos passagers préparent les cartes postales qu’ils pourront envoyer de Grytviken. Après le déjeuner, l’Oceanic Lounge se transforme en cinéma pour célébrer le héros du jour : Shackleton ! Dans l’après-midi, nous passons près des Shag Rocks, « les rochers aux cormorans », quelques pitons rocheux de 70 mètres au milieu de l’océan qui nous rappellent que nous serons bientôt en Géorgie du sud. Des milliers de cormorans impériaux y nichent et les pétrels géants, les albatros, les damiers, goélands et autres oiseaux pélagiques tournent autour pour trouver leur repas. Une bonne occasion de faire des photos que nos passagers ne ratent pas malgré le vent et la pluie qui tombe. Christian réunit les francophones pour une session privée en revenant sur certains détails et sur l’histoire de Shackleton. Enfin, c’est l’heure du récap où l’on apprend que demain nous devrions faire notre premier débarquement en Géorgie du sud sur la plage de Sallysbury, repère d’une grande colonie de manchots royaux.
Salisbury plain et île Prion
Nous sommes arrivés tôt ce matin en Géorgie du Sud par un temps gris et pluvieux. Heureusement il n’y a pas (encore) de vent, celui-ci devant se lever assez fort vers midi. Un temps idéal donc pour notre premier débarquement à Salisbury plain, la deuxième plus grande colonie de manchots royaux de Géorgie du Sud avec environ 60000 paires donc environ 150000 oiseaux sur le site en comptant les jeunes et les oiseaux en train de muer… Spectacle fantastique que nous contemplons pendant des heures avec le ballet des prédateurs, goélands dominicains, labbes et pétrels géants toujours à l’affut d’une proie. La plage est couverte d’orties à fourrure avec leurs petits qui sont craquants dans leur pyjama noir. Ils montrent déjà les dents, mais ne nous font pas encore vraiment peur. L’après-midi débarquement sur l’île de Prion pour un des moments fort du voyage: les albatros hurleurs au nid. Comme le vent s’est levé et souffle à 20 noeuds environ, nous avons la chance de les voir voler et tenter des atterrissages parfois acrobatique. Le plus grand oiseau volant du monde est plus à l’aise dans les air que sur terre! Une petite croisière zodiac au retour nous permet d’apprécier les côtes de l’île avec de superbes algues laminaires qui ondulent dans la houle. De retour au bateau, nous nous réunissons pour le recap et briefing quotidien quand l’annonce retentit: des baleines à bosse à bâbord! Tout le monde sort voir ce magnifique spectacle, les baleines sont actives et c’est un festival de souffles de nageoires et de queues lorsqu’elle plongent. Au recap, nous décidons d’aller vers la partie SUd Est de l’île pour échapper aux vents forts qui sont annoncés sur la partie Nord de l’île. Nous irons donc vers la baie de Godthul, ou différentes marches ou balades nous seront proposées.
Ce matin à nouveau, nous sommes bénis des dieux avec les conditions météo. Il y a peu de vent, le ciel est bleu et nous avons du soleil ! Dès le réveil, nous sommes sur le site de Godthul, ancien site baleinier du début du 20e siècle. La plage grouille de vie, des manchots royaux et papous, des éléphants de mer et toutes les tailles d’otaries à fourrure en commençant par les très attendrissants bébés. Notre chef d’expédition, Jonathan, nous propose de marcher pour commencer la journée avec une poignée de courageux qui montera jusqu’à un sommet voisin, tandis que la grande majorité se contentera de monter 100 mètres pour atteindre un lac et rentrer via une grande colonie de manchots papous. La progression est parfois difficile au milieu des herbes tussocks où se cachent les otaries à fourrure. Les conditions restent favorables, la vue est splendide et les différentes marches reviennent sur la plage où sont restés les participants plus contemplatifs. Pour l’après-midi, changement de programme. Le Sea spirit reste sur place et Jonathan propose de profiter du peu de vent pour visiter un site voisin, « Rookerie bay » où habitent des gorfous Macaronis. C’est une occasion unique, la baie est très exposée aux vagues et au vent et ne se visite qu’en de très rares occasions. Deux vagues de croisières zodiac sont proposées pour aller visiter ces drôles de manchots avec leurs huppes jaunes. Le site est d’une grande beauté et fourmille lui aussi de vie ; des éléphants, des otaries et des manchots papous et royaux et même un individu perdu de manchot à jugulaire. Les participants sont ravis de voir une nouvelle espèce ainsi que de pouvoir profiter de ce site si rarement visité. Tout le monde rendre groggy de ce grand bol d’air et peu nombreux sont ceux qui rendent visite au bar après diner. Encore une belle journée subantarctique !
Grytviken et baie Fortuna
Nous avons passé la nuit devant l’ancienne base baleinière de Grytviken et nous nous réveillons sous un ciel radieux avec de très belles lumières sur la capitale de l’île. Pendant les formalités d’entrée officielle en Géorgie du Sud, l’équipe du « South Georgia Heritage Trust » vient nous parler de leur projets pour la conservation de l’île, entre autre du projet d’éradication des rats qui semble être un succès, plus de trace de rats sur l’île. Un contrôle sera fait dans les prochaines semaines avec des chiens spécialement entraînés en Nouvelle-Zélande. Mais ils sont confiants dans la réussite du projet. Nous profitons ensuite de ces conditions estivales pour visiter le cimetière, ou sont enterrés Sir Ernest Shackleton et Frank Wild, son bras droit. Puis balade vers le lac pour ceux qui le désirent, visite de la station baleinière, du petit musée et bien sûr de la poste et du petit magasin de souvenirs. En début d’après-midi, nous déposons à Stromness 4 courageux marcheurs qui vont faire en sens inverse la dernière partie de la traversée de l’île que Shackleton avait effectuée en 1916. Le Sea spirit rejoint alors la baie de Fortuna où nous allons voir une colonie de manchots royaux dans un décor très bucolique. Après une marche d’un petit kilomètre, nous avons un magnifique spectacle du haut d’une petite butte sur la colonie. La plupart des manchots sont en train de muer, mais nous apercevons des groupes au centre de la colonie qui sont en train de couver leurs oeufs. Nous récupérons les marcheurs qui ont juste le temps de jeter un coup d’oeil à la colonie de manchots et nous rentrons à bord pour le dîner et le briefing pour les plans du lendemain. Personne ne traîne, car il est prévu un débarquement au lever du soleil (4 heures du matin…) à Gold Harbour, une autre colonie de manchots royaux dans un décor splendide avec un très beau glacier suspendu.
La voix de notre chef d’expédition se fait entendre à 3h15 du matin ! C’est un peu difficile mais c’est pour la bonne cause.
Le site que nous devons explorer s’appelle « Gold Harbour », le « port d’or ». Ce surnom vient des teintes dorées que donnent les lumières du levant grâce à l’exposition EST du site. Nous débarquons dans le brouillard en espérant qu’il disparaîtra bientôt. Çà et là, quelques nappes disparaissent, laissant apparaître des falaises abruptes et des glaciers. Le site est magnifique, et la plage remplie de vie ; des éléphants, quelques otaries, manchots papous et manchots royaux. Mais la scène ne se découvre pas entièrement. C’est comme ça, c’est la nature, nous avons tenté notre chance. La sortie se termine sur une petite croisière zodiac le long de la plage et ce n’est qu’à la fin de l’excursion que le paysage se révèle. Le panorama est enchanteur, même sans les lumières de l’aurore. Les prévisions météo révèlent qu’une dépression se prépare sur notre chemin vers la péninsule Antarctique… Le temps de quitter la Géorgie du sud est proche. Un dernier débarquement est organisé à « Ocean Harbour », ancien site baleinier qui ne fonctionna que quelques années entre 1908 et 1920 avant que les emménagements ne soient transportés à « Leith Harbour ». Témoins de cette époque, quelques restes de machines, un petit bâtiment et une vieille locomotive rouillées et renversée. Et puis, l’épave du navire le « Bayart », poussée sur les hauts fonds en 1911 par des vents catabatiques et qui sert depuis de refuge aux cormorans. Le site est assez petit, peuplés d’otaries à fourrures, de manchots et d’éléphants et une pluie typique de ces latitudes nous rappelle qu’on est en Géorgie du sud et que le temps n’est pas toujours méditerranéen.
Nous rentrons trempés au navire juste avant un déjeuner bien mérité. Ceux qui ne s’écroulent pas dans leur lit l’après-midi peuvent profiter du film au lounge suivi d’une conférence d’Adams sur son année vécue à Grytviken. Le récap du soir nous confirme que nous quittons la Géorgie du sud par le SUD afin d’esquiver au mieux la dépression qui arrive sur notre chemin vers la péninsule Antarctique. La mer commence à se former et la salle de restaurant ce soir est anormalement vide. Pas de quoi se plaindre cependant, notre visite en Géorgie du Sud a bénéficié des meilleures conditions météo et il ne nous reste plus qu’à espérer que la chance nous suivra en Antarctique.
Dans l’océan Austral, en route vers l’île Elephant
Nous nous réveillons tard après une bonne nuit de sommeil, nous sommes en mer, il fait beau et les conditions sont assez bonnes.
Après le petit-déjeuner, nous nettoyons et décontaminons notre matériel et habits de sortie pour ne pas amener de germes ou graines étrangers à l’Antarctique.
Dans la journée, le temps se dégrade progressivement et les chocs du bateau contre les vagues deviennent assez durs. Le vent contraire a forci comme prévu et nous allons avoir 24 heures assez pénibles, car nous devons progresser contre le vent et le courant qui ceinture l’Antarctique pour rejoindre la péninsule Antarctique et les îles Shetlands du Sud où nous comptons arriver le 16 janvier au matin.
L’après-midi conférence d’Eduardo sur les baleines que nous espérons voir en nombre durant notre séjour en Antarctique. Puis Christian nous présente un recap en français où il nous parle des conditions de la traversée, de notre séjour en Géorgie du Sud et de la vie particulière des éléphants de mer, le plus gros des phoques qui vit en grand nombre sur cette île, environ 65% de la population mondiale y est rassemblée. Il explique pourquoi il y a tant d’animaux dans l’océan Austral (4 fois plus que dans les autres océans) mais si peu d’espèces différentes. Ensuite c’est le recap du jour avec l’équipe des guides de Poseidon, la journée de demain devrait être un peu moins chahutée mais l’île de l’Elephant est encore loin !
La nuit a été bien plus rude que prévue avec parfois des vagues de 8 mètres et un navire qui tape roule et tangue… Heureusement, aucun réveil n’est prévu pour notre deuxième jour de mer en route pour la péninsule Antarctique et chacun peut récupérer à sa guise. La matinée commence avec Sanna qui nous présente son « introduction à l’Antarctique » suivie de John qui nous dévoile les secrets de lightroom pour les photographes. Vient ensuite l’heure du quizz, 20 questions sur la Géorgie du Sud auxquelles répondent des équipes de passagers. Une équipe représente le groupe Grands Espaces ; la « francophonie antarctique ». Forts des conférences traduites et des conférences privées de Christian, notre équipe termine n°1 du quizz et aura droit à une consommation gratuite au bar ce soir. Enfin la mer se calme un peu et Christian en profite pour faire un point sur l’histoire de la découverte de l’Antarctique pour le groupe Grands Espaces. Nous croisons deux icebergs tabulaires gigantesques. Le plus petit a une longueur estimée de 6km ! L’après-midi se termine avec une mer plus stable et Adam qui anime une vente aux enchères de quelques objets (bouteilles de whisky, drapeau Poséidon du navire, verres, mugs…) au profit du programme de dératisation en Géorgie du Sud. Enfin, Jonathan nous révèle les plans du lendemain qui devrait nous voir arriver à l’île de l’éléphant, théâtre du sauvetage des naufragés de l’Endurance lors de l’avant dernière expédition d’Ernest Shackleton.
Île Elephant, iceberg B09F et île Gibbs
Le matin, nous nous réveillons à proximité de l’île Elephant et après le petit-déjeuner, nous sommes à Point Wild, l’endroit où les hommes de Shackleton ont passé 4 mois en attendant les secours que leur chef était allé chercher en Géorgie du Sud. Malheureusement il pleut, la visibilité n’est pas très bonne et la mer trop houleuse pour mettre les zodiacs à l’eau. Nous observons donc l’endroit depuis le Sea Spirit. On ne reconnaît pas vraiment la petite plage où les hommes se sont abrités. Celle-ci a été détruite peut être par un tremblement de terre ou par un éboulement de roches? Après une demi-heure, nous reprenons notre route et profitons de la fin de matinée pour écouter Adam nous parler de la conquête du pôle Sud par Amundsen et Scott. Après le déjeuner, nous faisons un petit détour pour voir un bel iceberg tabulaire qui dérive dans le Sud-Est de l’île Elephant. Il s’agit de B09F, la sixième partie de B09, un iceberg vêlé en 1987 en mer de Ross et dont la surface faisait 5380 km2 à l’origine. Le morceau que nous croisons fait encore 20 par 8 milles marins (37 x 15 km)! Nous naviguons pendant presque une heure le long de la face de ce « vieil » iceberg (30 ans) qui fait encore une quinzaine de mètres au-dessus de la surface sans en voir le bout! Ensuite, nous avons une conférence pour tout savoir sur les pinnipèdes par Eduardo. Puis, en fin de journée nous avons la surprise de passer près de l’île Gibbs découverte par Bransfield et Smith en 1820. Nous nous arrêtons quelques heures pour pouvoir observer l’île et les colonies de manchots à jugulaire qui peuplent l’endroit. Pendant l’arrêt, nous avons aussi la chance de voir deux rorquals communs qui passent près du bateau.
Ensuite, un bref recap pour nous donner quelques informations de plus sur l’ile Gibbs et les données sur B09F et finalement les plans pour le lendemain: nous serons réveillé à 6h du matin pour débarquer à 7h30 à Turret point où nous espérons voir des manchots Adélie. L’après-midi, il est prévu de visiter les stations de Filles (Chili) et Bellinghausen (Russie). Tout le monde va donc se coucher après le dîner pour prendre des forces pour cette journée qui s’annonce chargée.
Les conditions sont bonnes ce matin dans la partie Nord des Shetland du sud. C’est une bonne nouvelle, car le site que nous explorons est réputé pour ses conditions difficiles en cas de mauvais temps. Ainsi nous débarquons à Turret Point, endroit rarement visité qui a l’avantage d’abriter des petites colonies de manchots à jugulaire et de manchots adélie, sur de vieilles formations rocheuses. Quelques éléphants de mer en mue se serrent les uns aux autres sous le vol des pétrels géants et des labbes. Quelques squelettes de pinnipèdes attirent notre attention et nous les identifions grâce à leurs dents pour celui du phoque crabier et grâce à la grosseur des orbites pour celui d’un jeune éléphant de mer. La baie derrière la plage de débarquement est recouverte de brash. L’environnement est très rocailleux, très minéral ; on se croirait un peu sur la lune. La fin de l’excursion est marquée par un petit brouillard, une pluie fine et la chute de la température. Il est temps de retrouver la chaleur du Sea spirit et la machine à café. Après déjeuner, le photographe de bord, Filip, nous présente un film de ses travaux à travers le monde : Une belle invitation au voyage. Pour l’après-midi, notre chef d’expédition nous propose de visiter Fildes, la base chilienne et Bellinghaussen, la base Russe sur l’ile du Roi Georges. Les bâtiments sur pilotis sont faits de containers ou de matériaux préfabriqués. La base russe propose quelques souvenirs mais surtout la visite de la minuscule église orthodoxe où officie un prêtre à plein temps ! Sans doute le seul prêtre à l’année présent en Antarctique !! Au récap, notre chef d’expédition nous dévoile les destinations lointaines prévues pour le lendemain. Le Sea spirit est lancé à pleine vitesse vers le sud.
Île de Cuverville et port Neko
Nous nous réveillons avec une mer calme et pas de vent, de bonnes conditions pour le débarquement de ce matin à Cuverville qui nous permettent de voir une des plus grandes colonies (environ 10’000 paires) de manchots papous de la péninsule. Ils ont presque tous des poussins et sont très attendrissants à regarder.
Quelques courageux montent dans la neige molle jusqu’à un petit surplomb d’où on a une jolie vue. Avant de rentrer au bateau, une petit croisière en zodiac nous permet d’admirer de près les icebergs qui se sont échoués devant l’île. Quelques chanceux ont de plus la chance de voir un léopard de mer. L’après-midi, nous débarquons sur le continent Antarctique, à port Neko. là aussi, une petite colonie de manchots papous mais surtout du haut de la colline une superbe vue sur un glaciers qui nous gratifiera de quelques beaux vêlages.
Ensuite une croisière zodiac est organisée pour aller voir des phoques, principalement des crabiers mais une partie aura (encore) la chance de voir des léopards et même des baleines à bosse.
Le soir, au récapitulatif, Jonathan nous montre des cartes météo, une grosse dépression est attendue, elle générera des vagues de 10m environ en fin de journée du 21 au sud du cap Horn. Le capitaine a donc décidé de partir plus tôt pour passer le détroit de Drake avant la tempête. Demain sera donc notre dernier jour en Antarctique, à l’île de Déception avant de partir plus vite que prévu, le 19 à midi. Nous devrions ainsi arriver à l’abri le 21 à midi, avant le gros de la dépression. C’est dommage de devoir écourter notre séjour en Antarctique mais heureusement que nous avons encore eu cette journée exceptionnelle. Et qui se termine par un beau spectacle de deux baleines à bosses que nous pouvons suivre une vingtaine de minutes avec le bateau. Une fin en apothéose!
La voix de notre chef d’expédition nous réveille de bonne heure et nous invite à apprécier l’arrivée sur la célèbre ile Déception dans l’archipel des iles Shetland du sud, un cratère volcanique d’environ 12km de diamètre et qu’un passage étroit ; le soufflet de Neptune ; nous permet de pénétrer.
L’endroit est lunaire. L’environnement minéral est recouvert de cendres noires que viennent recouvrir çà et là des plaques de neige. Le ciel est couvert, la lumière est argentée, le paysage est saisissant de beauté.
Nous débarquons à Telefon bay pour plusieurs balades plus ou moins longues qui nous emmènent sur les rives de quelques cratères et nous offrent des points de vue intéressants sur les environs. A la fin de l’excursion, le vent se lève, nous rappelant qu’on est encore en Antarctique.
Cette dernière excursion de notre croisière sous ces latitudes est le prétexte au bain polaire auquel seulement une poignée de courageux s’adonne.
Le Sea Spirit part plein nord pour éviter la tempête qui s’annonce après-demain.
La traversée du Drake commence avec une bonne houle de 2 ou 3 mètres. Adam commence les conférences avec des détails techniques de quelques bateaux polaires ; le Fram, la Belgica, le Discovery, l’Endurance et… le Sea spirit.
La mer forcit un peu et ce sera la seule conférence de l’après-midi avant le récap du soir qui nous annonce pour demain une journée entière en mer.
La nuit n’a pas été tout à fait calme mais nous avons vécu pire en venant de Géorgie du sud.
Le Sea spirit prend les vagues par bâbord et roule un peu.
Nous commençons les conférences par Adam, encore lui, qui nous parle de seconde guerre mondiale et de l’opération Tabarin qui a vu l’installation de plusieurs bases britanniques en Antarctique.
Puis c’est Christian qui rassemble le groupe Grands Espaces pour quelques précisions sur la météo que nous traversons puis sur la glace.
Après le déjeuner, Christophe rappelle que la France était présente pour l’exploration de l’Antarctique avec une conférence sur le Commandant Charcot.
Vient l’heure ensuite du Quizz Antarctique où les équipes francophones se distinguent à nouveau mais les résultats seront donnés dans les jours qui viennent.
Enfin vient l’heure du Récap où Jonathan nous apprend que nous serons dans le canal de Beagle dès demain et que nous irons faire le tour de l’île des Etats, rarement visitée. Le surlendemain, avant d’arriver à Ushuaia, nous passerons visiter l’Estancia Haberton et son musée sur les mammifères marins.
Côte sud le l’île de Terre de feu et île des Etats
Nous nous réveillon au calme, à l’abri devant une baie déserte sur la côte Sud de l’île de Terre de Feu. Après ce Drake un peu chahuté, tout le monde est content de prendre son petit-déjeuner au calme. Le matin, présentation de la Terre François-Joseph par Boris. Cet archipel de l’Arctique Russe intéresse plusieurs d’entre nous et semble un des meilleurs endroits pour voir des ours polaires, des morses et des baleines, les trois « grands » animaux sauvages de l’Arctique. Oui, c’est Jonathan qui présente les autres destinations de Poseidon en Arctique. Après le déjeuner, nous longeons la côte nord de l’île des états. L’endroit est propice pour observer diverses espèces d’oiseaux (albatros, pétrels, cormorans et deux espèces de manchots: le manchot de Magellan et le gorfou sauteur. Nous apercevons aussi à plusieurs reprises des otaries à fourrure qui batifolent dans les vagues. Plusieurs chanceux voient des dauphins jouer brièvement devant l’étrave. Un bref récapitulatif nous confirme ensuite les plans pour le lendemain (visite de l’estancia Haberton) et nous parle du phare du bout du monde, reconstruit par une équipe de français dans les années 90. Il s’agit d’une belle construction octogonale avec un joli toit en zinc. Ce phare a été le sujet d’un roman de Jules Vernes. « Le phare du bout du monde »! Après le dîner quelques belles lumières du couchant sur l’île de Terre de Feu, tout le monde se couche tôt car demain notre dernière journée sera chargée avec la navigation dans le canal de Beagle et la visite de l’estancia Haberton.
Le temps est idyllique ce matin dans le canal de Beagle. Nous commençons la journée avec un documentaire sur les manchots.
Christian et Christophe prennent la suite avec une réunion Grands Espaces sur les prochaines destinations à venir.
Enfin, Sanna nous explique les procédures de débarquement du lendemain.
Après un déjeuner Barbecue à l’arrière du pont numéro 5, nous arrivons à l’Estancia Haberton, haut lieu d’histoire locale et fuégienne, fondé à la fin des années 1800 par Thomas Bridge et où vécurent les derniers indiens Yamanas.
Nous visitions la ferme, l’ancienne partie destinée à la production de laine, le jardin « botanique ». Puis c’est au tour d’un musée destiné aux mammifères marins contenant les squelettes d’animaux trouvés morts le long du canal. Une collection unique et superbe sur laquelle travaille en permanence des étudiants en biologie marine.
Pour nous récompenser de cette grande visite, quelques cookies et du café nous attendent au restaurant.
Alors que nous nous préparons à partir en croisière zodiac, le mauvais temps se lève avec tout d’abord du vent en rafale puis le déluge… L’excursion est annulée.
Ce soir c’est le diner de l’adieu avec la présentation des équipes qui nous ont servi durant tout le séjour, puis vient l’heure de l’incontournable cocktail de l’au revoir du capitaine, ponctué de cet humour bien particulier qui n’appartient qu’à lui.
La soirée et notre séjour se terminent avec le film de John, notre photographe de bord et des images de cet excellent séjour inoubliable où la météo s’est montrée plus que clémente et nous a permis de découvrir ces contrées australes dans les meilleures conditions.
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Messages
Dommage qu il n y ai pas de photos
Tout à fait ! Malheureusement, les transmissions satellites ne le permettent pas…