10 septembre
24 septembre 2018
À bord de l’Ocean Adventurer, septembre 2018
Lever très matinal à 3 heures, pour un rendez-vous dans le hall du magnifique hôtel Fairmont Château Laurier à Ottawa, hôtel où ont été signés de nombreux traités internationaux et où ont séjourné des personnages historiques comme Winston Churchill et Albert Einstein.
Nous montons dans nos bus en direction de l’aéroport puis embarquons directement dans l’avion, sans aucun des contrôles habituels. On aurait pu emmener un ours blanc avec nous !
Nous effectuons notre première escale à Iqaluit, capitale du Nunavut. Dès notre arrivée, on se familiarise avec l’Inuktitut. C’est une langue qui s’écrit en alphabet latin mais aussi en écriture syllabique.
Notre groupe est alors séparé en 4 petits avions différents qui vont nous permettre de rejoindre Pond Inlet au nord de l’île de Baffin. En effet, la glace de mer dans le détroit de Lancaster nous empêche de rejoindre notre destination initiale, Resolute Bay.
Ce village de 1400 habitants fut nommé en 1818 par l’explorateur John Ross en l’honneur de John Pond, un astronome britannique. Le gouvernement canadien étant le plus grand employeur, son économie est axée sur les services. Quelques petites entreprises du secteur privé y desservent la communauté et les touristes, qui sont de plus en plus nombreux à s’y aventurer chaque année. Comme la communauté ne s’étend que sur une longueur de 2,5 km, les motoneiges et les quads constituent les principaux modes de transport.
Une visite très intéressante de la bibliothèque-musée nous occupe une partie de l’après-midi, puis nous rejoignons en zodiac notre bateau, l’Ocean Adventurer.
Aujourd’hui, le village est déserté de ses chasseurs. En effet, ceux-ci sont partis à toute allure sur leur bateau pour aller débusquer des narvals qui ont été aperçus ce matin même ! C’est une frénésie qui s’est emparée de la communauté, tant la chasse a été mauvaise cette année. Leur quota annuel est loin d’être atteint, et le narval est une très belle proie. Pendant que nous assistons aux briefings et exercices de sécurité sur notre bateau, nous apprenons qu’un narval vient d’être dépecé sur la grève et partagé entre les membres de la communauté.
Il est temps de diner et d’envisager notre programme de demain.
C’est notre première matinée sur l’Ocean Adventurer et l’on se fait réveiller par les glaces qui frottent contre le bateau ! Nous sommes dans le détroit de Navy, toujours entre l’île Baffin et l’île Bylot. Nous sortons chacun à notre tour sur les ponts extérieurs. Le spectacle est grandiose… Des montagnes enneigées à tribord comme à bâbord, des glaciers se faufilant entre ces dernières, un ciel bleu, des couleurs changeant chaque minute sur l’eau, la glace et les roches avec le lever du soleil… Que c’est beau !
Nous observons nos premiers mammifères marins : quelques phoques barbus sur les plaques de banquise et des phoques du Groenland nageant en groupe proches du bateau. On peut aussi apercevoir pour certains des traces sur les glaces : des empreintes d’oiseaux, des traces de phoques qui se sont déplacés et… des empreintes de pattes d’ours ! C’est officiel, toutes ces dernières informations nous prouvent que l’on se trouve sur le territoire de ce grand carnivore.
Et c’est vers 7h30 que l’équipe d’expédition repère un Ours !
Il est loin sur la banquise, notre chef d’expédition, Alison, décide de s’en approcher. Avec un peu de patience, tout le monde commence à pouvoir l’observer à l’aide d’une paire de jumelles. Nous réalisons que c’est une femelle ; car à quelques dizaines de mètres se trouvent ses 2 oursons couchés dans la neige. Ils ne bougent pas d’un millimètre. La mère est à l’affut au bord d’un trou de phoque. C’est une véritable leçon de chasse qu’elle montre à ses petits !
Après cette belle observation, nous les laissons tranquilles et nous reprenons notre route vers le Nord. C’est aussi l’heure de notre premier petit déjeuner. Il y a tellement de choix et de bonnes choses ! Heureusement que l’on reste deux semaines pour avoir le temps de varier les plaisirs… Puis, c’est le rendez-vous « sécurité » où l’équipe d’expédition nous informe des consignes à respecter en Arctique, consignes données par l’AECO (Association des expéditions de croisière en Arctique), des techniques à adopter pour les sorties en zodiac et les outils donnant accès aux conditions météorologiques Arctique.
Puis vient l’heure du déjeuner, suivi d’une sieste pour ceux certains. À 14 heures, c’est un rendez-vous sur le pont arrière du bateau pour une explication sur les différentes formes de banquise que nous avons autour de nous depuis ce matin. Cela se passe avec un beau soleil qui nous fait quitter les manteaux !
Avec toute la glace de mer que nous avons croisée la nuit passée et toute la matinée, notre vitesse a été réduite et nous avons pris du retard sur notre itinéraire pour rejoindre l’île Devon, de l’autre côté du détroit de Lancaster. Nous tentons d’arriver sur place après le diner et nous avons du temps.
Christophe propose ainsi à 16h30 une conférence sur l’histoire dramatique de l’expédition de John Franklin.
Et c’est le moment de nous rejoindre dans le salon principal pour le cocktail du capitaine, tout en dégustant du matac : un morceau de gras et de peau de narval, fraichement chassé hier par les Inuits de Pond Inlet. On enchaine avec le diner. À l’extérieur, on se rapproche de l’île Devon, mais la banquise se densifie, on avance très lentement et il est annoncé qu’il ne nous sera pas possible de nous rendre à temps sur la côte et d’aller sur terre avant le coucher du soleil. On profite ainsi de la beauté du paysage et du dit coucher de soleil depuis l’Ocean Adventurer. C’est un bateau exceptionnel pour ce qui concerne les points de vue depuis les ponts extérieurs. Le moment est à la contemplation, d’autant plus qu’on ne se sait pas si on sera de nouveau dans une aussi belle banquise pour le reste du voyage…
Nous nous réveillons à l’est de l’ile Devon par 74°48N et 79°34W ; le ciel est nuageux, un peu de vent (20 nœuds), bonne visibilité et une température de 1 °C.
Ancrage par 90 m de fond devant l’île Philpots découverte en 1869 et qui abrite quelques vestiges culturels inuits. Nous débarquons en plusieurs groupes pour une petite randonnée à travers un paysage de toundra. Les premiers marcheurs un peu véloces, puis les médiums, puis les contemplatifs et enfin les photographes (qui s’arrêtent toutes les cinq secondes pour exercer leur art). Il y a même quelques kayakistes qui sont déjà dans l’eau. Beaucoup de traces d’animaux arctiques, lièvres, renards, bœufs musqués et terriers de lemmings ; mais de leurs propriétaires… point encore.
Notre randonnée est superbe, un peu de roche plate, de la neige en quantité ; nous sentons bien que nous sommes aux portes de l’hiver. C’est un paysage très différent du Groenland ou du Spitzberg. Nous sommes bien dans le haut arctique canadien.
Cet après-midi, l’embarquement rendu « sportif » par la houle ne nous a pas empêchés de sortir les zodiacs pour une visite du magnifique front de glace de l’est de l’île Devon. Il s’étend sur plus de 50 km avec une hauteur moyenne de 20 m. Nous y resterons plus d’une heure et demie.
Le temps de rentrer et c’est le moment des « récaps ». Jesse nous initie à l’Inuktituk avec des mots comme SIKU qui veut dire glace et NANUK qui signifie OURS. Adrian nous parle des Fulmars qui sont les seuls oiseaux que nous avons vus aujourd’hui ; Phil continue avec des histoires polémiques sur les découvreurs du pôle Nord.
C’est le temps de diner puis d’écouter Todd nous conter des anecdotes concernant les superstitions maritimes.
La douce voix d’Alison nous réveille comme tous les matins à 7h. Nous sommes au nord de l’île Devon dans le détroit de Jones par 75°58 N et 83°39 W. La température est de 0 °C et le vent dépasse les 40 nœuds. Les vagues forment des creux de 2 mètres ! Il nous est impossible de sortir les zodiacs à l’eau et de développer nos activités ce matin. On prolonge notre navigation vers l’Ouest pendant le petit déjeuner. Puis, notre capitaine et notre chef d’expédition décident de monter vers le Nord en direction de l’île d’Ellesmere.
La matinée est rythmée de conférences et ateliers. À 9h30, Olivia nous présente le Canada, ses habitants, son histoire et ses paysages. Et à 11h, Nicky nous parle de photographie.
Nous entrons dans le fjord du Cap Sud en Terre d’Ellesmere. Nous sommes à l’abri du vent qui soufflait dans le détroit de Jones et le soleil se montre à travers les nuages… Tout le monde sort dehors, c’est magnifique ! Nous sommes face à des montagnes érodées, recouvertes d’une fine couche de neige. Le fjord est rempli d’icebergs, tous plus sculptés les uns que les autres. La contemplation et le silence sont de mise sur les ponts extérieurs de l’Ocean Adventurer.
Pendant le déjeuner, notre équipe d’expédition trouve un site où nous pourrons randonner. À 14h, c’est le départ. Nous sommes appelés par groupe pour nous présenter à l’échelle d’embarquement des zodiacs. Les Français, nous sommes dans le groupe des « Guillemaûttes » comme prononcé par notre guide Yuki et son bel accent.
Une fois sur terre, nous pouvons aller et venir dans le périmètre sécurisé par les guides. Une marche nous emmène au pied d’une grotte glaciaire impressionnante. Ces caves sont créées par la formation de rivières glaciaires, appelées moulins. Personne ne veut quitter ce site et tout le monde traine les pieds pour rembarquer sur les zodiacs.
En retournant sur le bateau, notre capitaine nous offre un moment supplémentaire dans ce secteur époustouflant. Il effectue une croisière le long du glacier ! Avec cette vue, cette météo et toute la bonne humeur, on en profite pour faire une photo de groupe.
Et c’est le temps du « récap » journalier dans le salon principal, suivi du diner.
Ce soir, Wayne nous attend pour nous raconter son aventure avec le National Geographic. Ils ont réalisé un tournage sur 8 semaines, isolés au nord de l’île Baffin. Une aventure humaine absolument extraordinaire !
« Tungasugitsi » ! (ce qui veut dire bonjour en Inuktitut)
Entrée du Grise fiord par 76°23N et 83°34W ; beau temps, vent 15noeuds, Température 1°C, bonne visibilité.
Notre débarquement sur une plage de galets et de pierres se fait par ordre des niveaux de marche. Une randonnée dans les hauteurs pour certains avec une belle observation du premier lièvre arctique. Ils ont eu droit également à une séance de méditation arctique sous la houlette de Solan et d’Olivia. Un autre groupe s’est aventuré dans le lit d’une rivière gelée. Le paysage est majestueux et la lumière est superbe.
Le long de la plage, Christophe en profite pour récupérer quelques petits animaux marins pour les montrer à tout le monde. Une méduse rouge de l’Arctique, un amphipode de belle taille et un splendide cténophore dont les rangées de cils vibratiles scintillent sous la lumière du soleil.
Cet après-midi, notre sortie zodiac nous dépose au pied de la communauté de Grise Fiord. En inuktitut : ᐊᐅᔪᐃᑦᑐᖅ ou Aujuittuq, « le lieu qui ne dégèle jamais ». Le climat local est extrêmement froid, avec un minimum enregistré de −62,2 °C et un maximum de 22,3 °C.
Grise Fiord a été fondé par le gouvernement du Canada en 1953 en partie pour affirmer sa souveraineté en Arctique durant la Guerre froide. Quatre familles inuites d’Inukjuak, au Québec, et deux familles de Pond Inlet, ont alors été relogées après s’être fait promettre des maisons et du gibier. Celles-ci une fois sur place n’ont trouvé aucun bâtiment et très peu de faune leur étant familière. On leur a dit qu’ils seraient rentrés chez eux après deux ans s’ils le souhaitaient, mais cette offre a été retirée par la suite puisqu’elle aurait nui aux revendications canadiennes.
C’est notre guide local, Larry qui nous raconte cette triste histoire. En 1993, le gouvernement canadien a tenu des audiences pour étudier le programme de relocalisation. Il a versé plusieurs millions de dollars pour les survivants et leurs familles, et a présenté des excuses officielles en 2010.
En 2009, l’artiste Looty Pijamini a créé un monument en souvenir de cette déportation. Il représente une femme attristée avec un jeune garçon et un chien de traîneau. Cette femme fait face à Resolute Bay, où son mari a été « déplacé ».
C’est dans le gymnase municipal que des membres de cette communauté de 150 personnes nous exposent leur artisanat. Il ne passe guère que 3 ou 4 bateaux de touristes chaque année. Olivia faisant la traductrice officielle. Beaucoup d’objets traditionnels sont proposés à la vente ; le montant récupéré étant partagé très équitablement entre les GriseFiordois. Ils nous présentent plusieurs de leurs traditions ; réalisation de leurs vêtements, utilisation de l’ancienne lampe à huile et chants traditionnels qui clôturent cette sympathique manifestation.
Il est temps de rentrer se réchauffer et d’assister à notre séance de « récap » du soir. Si Adrien nous parle des plumes des oiseaux et Phil des parhélies (que nous avons observé aujourd’hui), et autres phénomènes météorologiques du Grand Nord, Jesse et Wayne reviennent, visiblement avec émotion (puisqu’ils sont tous deux Inuit), sur cette triste histoire de séparations familiales que nous avons évoqué plus haut…
Notre diner est suivi par une « causerie » de Grigori concernant l’origine du nom des baleines.
Lever par 75°43N et 78°50W. Point météo : température 3°C, vent léger, nuageux avec une bonne visibilité.
Nous sommes à l’est de l’île Coburg, au large de la Terre d’Ellesmere. Nous naviguons dans la mer de Baffin en direction du Nord. Le programme pour aujourd’hui est de se déplacer le plus au nord possible et trouver des plaques de banquise intéressantes pour organiser nos activités.
La matinée s’organise autour de deux conférences. À 9h30, Olivia revient justement sur le thème de la journée : la banquise. Comment se forme-t-elle ? Est-elle salée ou douce ? Et pourquoi la banquise arctique est-elle si importante au niveau mondial ?
À 11h30, Christophe nous émerveille avec sa présentation sur l’ours blanc, sa biologie, ses comportements et ses techniques de chasse. Nous avons bien hâte d’en observer de nouveau !
Après le repas, nous prolongeons notre route encore vers le Nord, toujours à la recherche de banquise. L’équipe d’expédition propose un cours sur les nœuds marins en début d’après-midi, suivi d’un film documentaire sur les expéditions polaires. Et c’est à 16h que nous pouvons apercevoir des plaques de glace devant nous.
Juste un peu avant 17h, nous pénétrons dans cette banquise, il y a des phoques un peu partout sur les glaces. Puis, un ours est repéré !
Nous nous avançons avec précaution dans sa direction. On peut voir que l’ours est couché sur un hummock. Une fois arrivé suffisamment proche, le capitaine immobilise le bateau. Et là… c’est l’ours qui se met à bouger… il se lève, il s’étire et il vient vers nous. Il nous renifle constamment avec sa truffe, mais aussi avec la gueule ouverte et la langue sortie. Une fois debout, ce n’est pas « un » ours, mais « une » ourse. Elle vient à quelques mètres du bateau, se couche, finalement se relève, nous sent encore et encore. Puis, elle monte au sommet de son hummock et se recouche. Nous pensons que le « spectacle » est terminé, mais… cela ne fait que commencer… Elle se roule dans tous les sens, lève les pattes en l’air, se gratte… Elle nous regarde, effectue des positions de yoga, se gratte encore… Elle pose ; c’est une véritable artiste ! Ces longues minutes sont uniques pour l’ensemble de l’Ocean Adventurer. Tout le monde est sur les ponts extérieurs, même l’équipage de restauration, les marins… Le capitaine sort en avant de son bateau pour prendre des photos ! Bref, c’est l’émerveillement tout en silence et contemplation.
Après une bonne heure d’observation, nous repartons et laissons notre ourse à ses occupations.
Il est temps pour le « récap » du jour consacré aux témoignages des différents experts sur ce seigneur des glaces.
C’est vraiment la journée de l’ours !
Nous nous réveillons par 78°22N et 72°55W à côté de l’île Littleton. Le temps est brumeux, la température est de -2°C et il neige. La mer est calme.
Nous sommes toujours dans le détroit de Smith, mais cette fois dans les eaux groenlandaises. Les conditions météo nous obligent à nous repositionner en direction du village abandonné d’Etah, environ 7 miles plus au sud.
Nous embarquons dans les zodiacs, sous une petite neige qui donne un aspect magique à notre promenade entre les montagnes du fjord. Pendant près d’une heure nous longeons des côtes enneigées, croisons quelques phoques et un faucon gerfaut posé dans son nid, à 50 m de hauteur. Quelle observation de cet oiseau rare ! L’arrivée sur la plage du village est facile et nous débarquons. Ce site fut jadis le lieu de résidence d’une communauté d’une centaine de personnes. Les vestiges sont toujours utilisés de nos jours comme campement de chasse en été.
Au détour du chemin, nous avons la chance d’observer deux bœufs musqués. Ils sont encore plus imposants dans la neige. Le brouillard s’est levé et nous repartons avec regret ; mais soudain, un… non ! … deux hardes d’une dizaine de ces bœufs musqués nous font face dans la montagne. Ces grosses chèvres (malgré leur aspect plutôt bovin) de plus de 300 kg nous regardent passer et continuent de chercher leur maigre pitance sous la neige…
Pendant que nous allons en direction de Siorapaluk, notre après-midi est consacré à une conférence d’Olivia sur les Pinnipèdes, suivi d’une présentation de Way ne et Jesse sur le Nunavut et le Labrador (le territoire, pas le chien !).
Après un souper buffet, nous débarquons sur la plage de sable du minuscule hameau de Siorapaluk. Situé à seulement 1360 km du pôle Nord, Siorapaluk est la communauté la plus septentrionale du monde. C’est la patrie de « Sila », la fille des neiges. L’économie repose sur la chasse aux narvals, phoques, morses et ours blancs… Un reste de requin du Groenland fraichement péché ici, quelques carcasses de morse et quelques cranes d’ours par là ; un fatras d’objets plus ou moins utiles au milieu des petits bateaux de pêche sont posés là. Une quarantaine de personnes y vivent parmi plus de 200 chiens de traineau. Les habitants sont d’un accueil très sympathique. Notre François y est déjà venu et reste populaire ! Chez Nuka et sa famille, il y est comme chez lui. Quel succès ! Le confort des maisons est rudimentaire malgré internet. Il y a 5 élèves qui vont à l’école primaire sur place ; ensuite ils seront obligés d’aller à Quaanaaq. Certains d’entre nous ont pu également se promener dans les montagnes environnantes de Siorapaluk.
Revenons un peu sur notre soirée d’hier. Nous sommes entrés dans le fjord de Inglefield à 23h en direction de Qaanaaq. La lumière imitait un effet de pleine lune. La navigation était magnifique. Nous avons zigzagué parmi des dizaines d’icebergs dont la taille dépassait celle de l’Ocean Adventurer. Vers 1h du matin, nous étions arrivés à notre point d’ancrage devant le village et nous y avons passé la nuit.
Ce matin, Qaanaaq est splendide avec le lever du soleil. Après le petit déjeuner, nous voilà partis en zodiac pour un débarquement dans le village. Plusieurs groupes guidés sont prévus : les contemplatifs, qui vont rester proches de la plage, les « fonceurs » qui vont grimper dans les montagnes au-dessus de Qaanaaq et les photographes qui vont prendre leur temps. Les autres pourront parcourir les lieux à leur rythme en passant par le musée, la poste, le supermarché. Tout le monde a pu se rendre au cimetière, qui se trouve à l’écart du village.
Nous profitons de la vue sur le fjord et ses icebergs immenses. Le soleil nous aide à vaincre le vent frisquet. Le village est très calme. Les enfants sont à l’école. Les chasseurs sont partis en mer, car des narvals ont été aperçus. Ici, la chasse se fait encore de façon traditionnelle : ils approchent en kayak et harponnent l’animal avec une lance. Ce n’est qu’à la fin qu’ils l’achèvent à l’aide d’une carabine.
De la viande, de la peau, des intestins et des crânes de morses, caribous, phoques et autres mammifères sèchent partout dans le village. Il y a beaucoup de chiens de traineau ; les adultes sont attachés alors que les jeunes sont en liberté. Il ne faut pas interagir avec eux. Ici, en Arctique, ce ne sont pas des animaux de compagnie, mais des chiens de travail. L’été, ils sont au repos, car tout le reste de l’année, ils vont être utilisés pour les déplacements en traineau et pour la chasse sur la banquise.
On s’aperçoit que ce village cherche à conserver ses traditions, par rapport à d’autres villages.
Voilà l’atmosphère de cette bourgade nordique groenlandaise.
De retour sur le bateau, le repas est servi. Et c’est une après-midi conférences qui nous attend. Nous commençons une navigation vers le Sud qui devrait durer toute la nuit et une partie de notre journée de demain.
À 14h30, nous regardons un film documentaire sur le commandant Charcot. Cela nous permet de « rallier les deux pôles », aussi bien pour ceux qui sont déjà allés et ceux qui prévoient un voyage en Antarctique. À 16h30, c’est notre guide Phil qui nous raconte la conquête du Pôle Nord au temps des explorateurs. Et enfin, à 18h45, le rendez-vous quotidien pour un « récap » sur la journée d’aujourd’hui et le briefing concernant celle de demain.
Durant le diner, il est très difficile de rester assis ! Nous voyons passer des icebergs à quelques dizaines de mètres du bateau, toutes les 5 minutes. Jusqu’à celui qu’un d’entre eux « oblige » tout le monde à se lever : un iceberg énorme avec au centre une arche et… le coucher de soleil en arrière à l’horizon !
Et la soirée n’est pas terminée. Au salon principal, nous rejoignons Jesse qui nous imprègne de son art inuit. Un art qu’il pratique depuis de nombreuses années, et dont il nous fait partager toutes ses inspirations, ses motivations et ses émotions.
Nous sommes en route pour la Baie de Melville par 74°51N et 60°12W.
La mer est belle, le ciel se dégage, la température est de +2 °C. Nous filons 13 nœuds et le fond est proche des 700 m.
Nous sommes en mer aujourd’hui, et notre matinée débute par une conférence d’Olivia sur les cultures inuit. Elle nous développe l’histoire des différentes migrations des populations et celle des rencontres avec les Européens. Cette histoire est nécessaire pour bien comprendre les évolutions qui affectent les Inuit des temps modernes, et notamment cette dualité entre modernisme et traditions.
Nous sortons alors sur les ponts extérieurs pour profiter de la vue exceptionnelle des icebergs. Il y en a de toutes les tailles, mais la plupart de ceux que nous croisons sont énormes !
Puis Phil poursuit une autre conférence sur l’histoire de la présence et de l’influence des Vikings au Groenland.
Les plans changent et comme nous sommes plus rapides que prévu, nous arrivons devant le petit village de Nuussuaq. Avec les icebergs qui entravent l’entrée du chenal qui mène au hameau, le spectacle est de toute beauté. Tout le monde est dehors en train de « cliquer » !
Nous embarquons sur nos zodiacs pour un court transfert à terre, non loin du village. C’est une randonnée au milieu des schistes et des grès qui nous amène au col de Nuussaq. La vue est géniale ; on aperçoit la baie où se trouve le village et de nombreux icebergs géants. Nous avons aussi une vue spectaculaire sur les glaciers alimentés par la calotte groenlandaise.
Le ciel est bleu, le soleil brille, et c’est le temps idéal pour quelques courageux d’aller se baigner ! Oui, l’eau est à 2 °C et en maillot de bain, c’est vraiment saisissant ; François et Christophe pourront vous en parler… Et se réchauffer ensuite dans le jacuzzi avec le spectacle des glaces qui vous entourent… Là, c’est la sérénité absolue !
Une soirée cinéma, avec popcorn s’il vous plait, et deux films d’aventures entre banquise et glaciers, clôturent cette très belle journée.
Par 71°41N et 56°15W, nous nous réveillons sous un beau ciel bleu. Cette nuit la navigation était belle, nous continuons notre descente vers le sud du Groenland. Nous sommes maintenant au large de Svarten Huk Halvo.
Après le petit déjeuner, Christophe nous présente sa conférence sur le Plancton et toutes ces petites bêtes sous-marines dont nous ne connaissons que peu de choses. L’Arctique n’est pas seulement fait de terres englacées ; c’est avant tout un milieu maritime doté d’écosystèmes complexes et peuplé de créatures extrêmement diversifiées.
Puis, c’est Alison qui nous parle de changements climatiques et protection de notre planète. Elle expose les chiffres et présente beaucoup de projets opérés aux quatre coins du monde concernant des choix que nous pouvons faire.
Pendant le déjeuner, nous entrons dans le fjord Kangerdlussuaq. Long de 63 km, il est l’un des plus spectaculaires de l’ouest du Groenland. Les parois sont très étroites, les sommets montent jusqu’à 2000m de haut. Tout le monde se prélasse sur les ponts à regarder défiler ce paysage évoluant sous le soleil et les couleurs variées des roches.
C’est à 16h que nous apercevons un énorme front de glace… nous arrivons au fond du fjord. Nous nous préparons pour une sortie. Et ce sont deux activités qui nous attendent. Nous commençons avec une promenade dans la toundra dans une vallée entourée de hauts sommets. La végétation est tellement dense ! Nous pouvons observer des anciennes maisons inuit en pierre et des traces de Vikings avec de la paille étalée à certains endroits.
Puis c’est une croisière en zodiac qui nous emmène proche du front de glace, à travers les icebergs. Le soleil est en train de se coucher et les couleurs changent toutes les deux minutes. Les glaces sont rouges, les montagnes orange, le ciel rose… C’est magnifique !
Retour sur l’Ocean Adventurer en temps et en heure pour le diner. Puis vient le temps du briefing pour connaître notre programme de demain et tout le monde au lit.
Notre position est 70°40N & 52°06W. Nous sommes ancrés devant la petite ville d’Ummannaq. Il fait un temps magnifique, la mer est belle et la température n’est que de 1 °C !
Uummannaq signifie « en forme de cœur » en groenlandais. La ville, et l’île sur laquelle elle est située, doit son nom au mont Uummannaq (hauteur de 1170 m) aux deux pics de tailles similaires, situés en arrière-plan du village. C’est une région très rocheuse peuplée d’environ 1400 habitants.
On a trouvé des traces de passage et d’habitation humaine dans la région d’Ummannaq assez anciennes. En particulier, à Qilakitsoq, une ancienne colonie hivernale située près de la ville, fut faite en 1972 une des découvertes archéologiques les plus remarquables du Groenland : un groupe de momies de six adultes et deux enfants bien conservés datant d’environ 1475. Maintenant exposées au Musée national de Nuuk, elles représentent les plus anciens exemples connus de momies et de costumes humains en Arctique.
Pendant quelques années, l’exploitation minière (plomb et zinc) fut une source de revenus importante pour le village. Chaque été s’y déroule le championnat groenlandais de football.
Notre débarquement se fait à un petit quai encombré de glace et de bateau de pêche.
Nous courons vers un des bateaux qui vient de ramener une baleine ; du moins les morceaux de gras et de viande. Les habitants viennent chacun à leur tour, chercher une portion de baleine découpée sous nos yeux et l’emportent dans un sac. Le goût n’est pas très fort et plutôt agréable. Ici les traditions sont vivantes et utiles à toute la communauté.
Une visite du village, entre l’église, le petit musée et les maisons en tourbe dont l’une a été réaménagée avec des « dons » de Jean Malaurie. On peut y dormir pour une nuit en demandant à l’office du tourisme, dans des conditions relativement confortables. Le village d’Ummannaq est un très beau village.
Bien entendu, nous avons l’opportunité d’un « kaffermik » chez l’une des habitantes qui a bien voulu s’occuper de la préparation de cela. Le kaffermik, c’est une tradition ; on invite d’autres personnes chez soi et on discute autour d’un kaffé évidemment, et de quelques plats traditionnels. Nous avons donc eu droit de gouter la salade d’algues, du capelan et de la morue séchés, de la viande de narval séchée, du bœuf musqué, et quelques gâteaux. Et bien tout cela était bien bon !
Nous rentrons déjeuner avant de ressortir en début d’après-midi pour une randonnée autour du village. D’autres feront le choix d’une croisière zodiac.
La randonnée mène vers les hauteurs du piton avec une vue imprenable sur la baie. Puis nous nous dirigeons vers un mythe dans la baie de Spraglebugten Bay. Les enfants du Groenland et du Danemark croient que le Père Noël vit à l’ouest de l’île. Une maisonnette (le Château du Père Noël) fut construite là pour un programme télévisé danois et demeure encore aujourd’hui la maison du Père Noël dans l’imagination populaire. Cela nous semble bien petit pour une fabrique de jouets, mais avec de la magie…
De leur côté, les croisiéristes en zodiac ont fait des haltes photo devant des icebergs tous plus beaux les uns que les autres.
Nous avons tous pu observer les restes d’une baleine à bosse encore dans l’eau. On voit très bien la gueule garnie de fanons et les nageoires pectorales. Une « légère » odeur nous excite le nez quand on contourne les restes du cétacé (très forte, l’odeur en fait…).
Et quelques centaines de mètres plus loin, sur un îlot, nous faisons une découverte. Un véritable cimetière marin rempli d’ossements de cétacés, globicéphales, baleines à bosse et d’autres espèces que nous n’avons pu identifier. Il n’y a pas d’ours autour, ce qui semble plutôt normal puisque nos magnifiques bêtes à poils sont régulièrement chassées dans ces contrées. C’est extrêmement impressionnant !
Nous rentrons au bateau où nous attend une collation surprise avec des crèmes glacées et des cookies sur le pont extérieur ! Il y a de l’ambiance, ça se termine en dansant pour se réchauffer !
Après la séance de « récap » et de présentation du programme du lendemain, nous dinons. Le repas est suivi d’une causerie de Michael qu’il a nommé « Rencontres nordiques » où il nous raconte ses aventures en kayak de mer. Dans la grande salle du « lounge », plusieurs intervenants, dont notre François, et Christophe, racontent, qui la légende la Dame d’Anoritok, une légende inuit encore vivante, qui une découverte des milliers de petits animaux qui peuplent la mer…
Réveil à 7h avec -2 °C sous un nouveau ciel bleu. Nous sommes vraiment chanceux avec le soleil ! C’est officiel : nous entrons par le Nord dans la baie de Disko. Cette nuit, dans le fjord Vaigat, nous avons pris un peu de retard à cause d’un « brash » intense. Nous naviguons donc toujours vers notre destination pour la journée : Eqip Sermia, un glacier situé au nord-est de la baie de Disko. Ce site fut le point de départ de nombreuses expéditions comme celles dirigées par Paul Émile Victor.
Après le petit déjeuner, notre zodiac nous emmène sur terre. Les groupes de marche prennent forme et partent dans différentes directions. Tous les groupes profitent d’un paysage de toundra avec des rivières gelées aux couleurs très variées un peu partout. Les balades donnent plusieurs points de vue sur la vallée et le glacier, toujours sous un soleil éclatant. Les plus rapides peuvent se rendre sur le haut de la moraine et ont une vue sur le dessus du glacier.
Il est l’heure du retour. Le front du glacier d’Eqip Sermia a beaucoup « vêlé » pendant notre randonnée et l’Ocean Adventurer se retrouve complètement entouré de brash. Les zodiacs mettent énormément de temps à rallier le bateau et la terre. Une fois dans notre zodiac, nous retournons au bateau, mais pas aussi rapidement que d’habitude… nos guides slaloment entre les gros blocs de glace à travers le brash. C’est toute une aventure et c’est finalement l’heure de déjeuner bien dépassée !
Avec toute cette glace, nous devons nous dégager et trouver un nouvel endroit pour une activité cette après-midi.
Après une belle navigation à travers les glaces, on retourne dans les zodiacs, cette fois pour une croisière autour des icebergs. Ils sont tous différents, ils ont tous les spécificités, leurs formes, leurs cavités et nous profitons de chacun d’entre eux. Certains sont complètement blancs, d’autres bleus. On apprend justement pour la glace est bleue. Des icebergs sont « sales », car ils ont emporté avec eux de la moraine.
Le soleil se couche et nous offre un spectacle sur ces glaces qui changent de couleurs.
En rentrant au bateau, des odeurs nous flattent les narines… Le barbecue est commencé ! Tout le monde se retrouve sur le pont extérieur pour un bon vin chaud et nous mangeons dehors, soleil couchant. Ensuite, c’est le rendez-vous pour le briefing du lendemain et un atelier peinture est organisé au salon principal avec une dégustation de bières groenlandaises. Un mix parfait !
Pendant l’atelier, Wayne nous interrompt et nous demande de regarder dehors… la lune est rousse ! Puis, il revient et nous annonce un début d’aurore boréale… Le micro résonne dans le bateau et tout le monde se retrouve dehors en l’espace de deux minutes et quart ! Nous avons du mal à trouver les mots pour décrire ce que nous avons au-dessus de nous… Des faisceaux gigantesques qui traversent le ciel, des tourbillons, des draperies qui flottent… et tout cela d’un vert fluorescent incroyable. Nous restons sur le pont jusqu’à en être congelé, mais il est impossible de rentrer…
Nous nous couchons avec des images plein la tête. Une nuit dans la baie de Disko !
Après avoir rêvé d’aurores boréales toute la nuit, nous voilà arrivés devant Ilulisat. Et nous mouillons par 69°13N & 51°06W. Temps légèrement couvert, mer belle et température de 2 °C.
Le port est encombré de gros glaçons et d’une importante quantité de brash, et nous avons du mal à approcher de l’embarcadère. Quant aux icebergs, ils sont en sortie du glacier Sermeq Kujalleq, anciennement appelé glacier Jakobshavn. C’est le plus grand pourvoyeur d’icebergs de l’hémisphère nord. Il se déplace environ de 30 m par jour.
C’est une des plus belles promenades qui puisse se faire, tant le décor est splendide. Ce n’est pas pour rien que le site est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous avons à nos pieds une partie de cet immense fjord de plus de 80 km de long sur quelque 8 km de large. Et la quantité et la taille des icebergs que le glacier débite sont inimaginables. C’est complètement démesuré.
Ces géants blancs sont en attente d’être évacué par-dessus la moraine sous-marine de plus de 250 m de profondeur qui les retient prisonniers jusqu’à ce qu’ils fondent suffisamment pour passer par-dessus. C’est le vent et les courants qui les emporteront au large, où ils finiront une vie de fonte sur probablement plusieurs années, tant ils sont gros.
Un vol d’oies rieuses, formation en V, passe au-dessus de nous, en route vers le Mexique.
Nous reprenons la navette qui nous ramène en ville (ville étant un mot légèrement important pour ces 4800 habitants). Pour certains, un repas au restaurant qui sert un burger à la viande de bœuf musqué, est une obligation délicieuse ! Pour d’autres, un petit peu de magasinage.
L’après-repas est de très courte durée. Sitôt rentrés au bateau, nous ressortons pour notre dernière croisière zodiac. Elle démarre fort, lorsque nous apercevons les souffles de plusieurs baleines à peu de distance. Il semble qu’il s’agisse d’un rorqual commun et deux baleines à bosse. Nous les suivrons dans les glaces pendant un long moment. L’image des souffles réguliers de ces gros animaux contraste sur la glace, alors que leur bruit est amplifié par la caisse de résonance que forment les icebergs alentour. Nous ne voulons plus rentrer, mais simplement rester au contact des icebergs.
Finalement, en trainant des moteurs (des pieds, je veux dire) nous sommes au bateau, pour notre « récap » du jour. Des informations sur les baleines observées, sur l’explorateur ethnologue Groenlandais Knud Rasmunssen et la présentation du programme de demain.
Après le diner, c’est Olivia qui nous régale d’une conférence, bien appropriée sur les baleines, son sujet de prédilection. Mais, on nous appelle, nous sortons, et… là encore le spectacle d’aurores boréales nous garde la tête en l’air…
Nous nous réveillons par 70°55N et 53°43W avec 15 nœuds de vent et une température de 2 °C. Nous sommes en vue de Sisimiut, la deuxième ville du Groenland par sa taille. 5500 habitants vivent ici, plus 500 autres dans des communautés aux alentours.
Pendant le petit déjeuner, nous accostons au quai de la ville qui est immense. Cela nous parait démesuré par rapport aux autres villages que nous avons visités ! Une fois sur le quai, nous sommes pris en charge par des guides locaux. Notre guide nous emmène à travers Sisimuit, nous faisons des arrêts fréquents où elle nous donne des explications.
On commence par le club de kayak qui est très réputé dans le domaine, il y a des compétitions internationales qui se jouent ici. Ensuite, nous montons vers les musées et l’église. Et nous prolongeons notre marche en passant par le lac, qui en hiver est bien sûr gelé et représente un lieu de regroupement pour la communauté. Nous arrivons ensuite proches du supermarché et nous arrêtons devant la poissonnerie où sont vendu tous les produits de la mer péchés localement. On peut y trouver du poisson, mais aussi du phoque, du narval, de la baleine… cela dépend de la chasse. Les prix varient avec la fraicheur de la viande ! Enfin, nous retournons vers le secteur de l’église, une démonstration nous y attend. Le doyen du village nous raconte des histoires en chantant et jouant du tambour traditionnel. Un moment très privilégié surtout avec la légende du corbeau !
Il est l’heure de retourner à l’Ocean Adventurer, car un kayakiste, de renommée internationale, champion dans sa discipline, nous fait l’honneur de se mettre à l’eau et nous présenter différentes pratiques d’esquimautage. Après avoir chaviré, cette technique permet de remonter à la surface avec son kayak sans avoir à en sortir. Chose indispensable pour les Inuit qui chassaient, ou chassent encore en kayak, dans une mer agitée.
Après le déjeuner, nous naviguons vers une autre communauté, le village de pêcheurs d’Ittileq. Nous avons donc le temps pour faire un point sur la journée du lendemain, il faut déjà parler du départ.
À 16h, nous voilà rendus à Ittileq. Nous sommes attendus pour des kaffémiks dans différentes maisons. C’est toujours aussi surprenant et accueillant ! Et ensuite la fameuse tradition de jouer une partie de football prend toute l’attention du village. Deux équipes : les locaux contre les touristes que nous sommes. L’effervescence est à son comble, c’est très actif sur le terrain. En temps normal, les locaux gagnent, mais pour la première fois, ce sont les touristes qui l’emportent 3 à 2. Une photo de groupe des joueurs est prise, une photo digne de la Fifa. Beaucoup d’émotions, beaucoup d’actions, beaucoup de partage ont eu lieu cette après-midi.
De retour sur le bateau, c’est le rendez-vous au salon principal pour le dernier « récap ». Et le capitaine nous rejoint pour le cocktail d’au revoir.
Déjà le temps du diner. Le temps défile à toute allure aujourd’hui. C’est toujours ainsi les derniers jours ! Oliver nous présente toute l’équipe du bateau, des cuisiniers aux réceptionnistes en passant par les serveurs. C’est l’acclamation générale ! Et surprise… le dessert est servi dans le grand salon ce soir. Nous terminons cette soirée en visionnant ensemble le montage vidéo et photo de notre voyage. Des images drôles et émouvantes…
Aux environs de minuit, nous avons encore rêvé avec quelques aurores boréales !
Et les desserts chocolatés d’hier soir (mon Dieu que c’était délicieux… et il devait y avoir au moins vingt desserts différents !), n’ont pas pesé sur notre constitution.
Néanmoins, nous nous levons de bonne heure pour organiser notre débarquement. Nous sommes en effet ancrés devant le petit port de Kangerlussuaq, et nous avons encore une excursion surprise.
Nous grimpons dans plusieurs véhicules 4×4 et nous voilà partis en direction du Raindeer Glacier.
C’est une superbe randonnée, en premier lieu dans un paysage de toundra, mais avec quelques sapins ! Ils ont été importés il y a quelques décennies. Ils ne sont pas très grands, mais les scientifiques pensent qu’il y aura une petite forêt dans 20 ans. Puis c’est un paysage de désert de sable ! Incroyable dans ce coin du Groenland. On se croirait véritablement en Namibie. Il ne manque que les girafes et les lions !
Nous nous arrêterons à côté d’une épave d’un des trois avions de l’US Air Force tombés là il y a 50 ans. Les pilotes ne pouvant plus rien voir à cause d’une tempête de neige, ils ont dû s’éjecter en catastrophe. Ils seront heureusement sauvés.
Puis c’est le fameux glacier Raindeer qui est à la base de la calotte Groenlandaise. Nous marchons le long de la moraine. On peut quasiment toucher la glace ! C’est magnifique.
Et puis, le chemin du retour vers l’aéroport « International » de Kangerlussuaq, et notre embarquement pour retrouver la civilisation à Ottawa et finir notre périple Arctique.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Hellooooo nous avons hate de voir les photos de Madame l’Ourse pendant sa séance de yoga !!!!!!!
C’est un bonheur de lire votre recit surtout aujourd-hui avec ce show si bien décrit .
Que c’est beau le grand nord s’il n’y avait pas la mer ……….. Bon vent a tous .
Pour François: Juaanna est à Nuuk. P.A. Uummanaq, est en France.
Navarana a envoyé un message à Jason. Elle t’attend
Hans, Navarana et Avigiaq, m’ont fait suivre des photos.
Sila n’est toujours pas: « la fille des neiges’!!!!!!!
salut christophe
avec babeth nous vous suivons depuis votre depart et ça nous rememore pleins de souvenirs!
tu sais je n’ai pas oublié : qu’y a t il a limoges ?…….et oui la meilleure des entrecote !!!
a bientot
andre
salut christophe
as tu pensé à saluer paul emile Victor de notre part ??
A bientot !!!
Les messages ont été envoyés à bord