Benjamin Dy
Destinations Nordiques et Antarctique
24 juillet
4 août 2016
À bord du Polaris, du 24 juillet au 4 août 2016
Benjamin Dy
Destinations Nordiques et Antarctique
Lydie Lescarmontier
Changement Climatique
11h30, atterrissage à Longyearbyen. Début d’après-midi libre en ville puis embarquement à 17 h. Consignes de sécurité à bord par Benoit, le capitaine du Polaris, et présentation du programme des 11 jours à venir par les guides Grands Espaces. Pot d’accueil et cap au nord. Déjà, les oiseaux marins se succèdent à bâbord comme à tribord…
Surprise, ce matin, nous sommes en baie du roi. Un coup de vent du nord nous a obligé à bifurquer dans ce fjord d’une beauté grandiose au cours de notre sommeil. La « nuit » a été agitée. Après un rapide petit-déjeuner et une réorganisation du programme du jour, nous partons pour une première randonnée vers une colonie de mouettes tridactyles sur le flanc d’une falaise à Ossiansarsfjellet. Les rennes sont également au rendez-vous avec leurs panaches recouverts d’un velours foncé. L’après-midi commence par une croisière zodiacs devant le glacier de Kronebreen et ses torrents sous- glaciaires. Labbes parasites, mergules nains, macareux moines, guillemots de Brünnich et renards arctiques sont observés au cours de cette sortie. Vers 20 h 15, le vent se calme. Sortie à terre sur l’île de Blomstrand pour une marche de soirée. Les sternes arctiques virevoltent, les silhouettes de plongeons Catmarins se dessinent sur les mares de toundra… Demain, direction le Nord.
Au Nord toute ! La destination est bien décidée pour cette matinée, nous filons dans le Nord, en quête d’ours blancs et de paysages glaciaires. La matinée est dédiée à la navigation, et nous avançons depuis notre mouillage vers la Baie de la Madeleine. Macareux moines, Fulmars boréals, Guillemots de Brunich et Guillemots à miroir nous accompagnent sur notre route. Un phoque et un petit rorqual pointent rapidement leur nez puis laissent le bateau continuer son chemin. A 10h les guides organisent une vente de livres polaires.
C’est à 13h00 que nous atteignons notre destination et après le déjeuner, nous embarquons dans les zodiacs du bord et nous débarquons sur la plage:là, Lydie nous parle de Trinityhamna et de l’origine de la station baleinière anglaise, et Benjamin en mentionnant la présence de la croix derrière nous, nous rappelle les règles de sécurité concernant le danger de l’ours. Cette croix a été installée en mémoire à ce jeune randonneur Autrichien qui avait été tué en 1977 par un Ours sous l’oeil de ses compagnons.
Nous grimpons ensuite dans ce brin de Toundra pour rejoindre les éboulis et observer des milliers de Mergules nains qui ricanent devant nous. Qui observe qui ? On se le demande… Un renne arctique se promène au loin, très intrigué par nos couleurs flashy dans ce paysage de toundra, et un renard complètement occupé par son entreprise, chasse des mergules et les ramène à son terrier sous l’oeil des photographes.
Nous réembarquons sur le bateau et partons en prospection à bord du Polaris. Notre cap est Nord Est et nous déambulons dans le fjord de Smereenburg les jumelles rivées aux yeux. Pendant que tout le monde est occupé à scruter le paysage, Alain notre steward nous prépare un apéritif servi en face du somptueux glacier de Smereenburg. Un autre front de glace sera notre paysage du repas, le glacier Svitjodbreen qui s’étend sur des kilomètres devant nous. Après le repas, nous repartons en prospection vers le Nord en direction de notre mouillage pour la nuit.
À l’abri du vent, le calme matinal est total. Dernier coup de jumelles vers le glacier, puis nous nous résignons à rentrer pour amorcer le départ. L’eau est miroir. Quelques petits rorquals et phoques barbus font leur apparition en surface ici et là. Les îles Andoyane sont déjà en vue. Aucune colonne de sternes arctiques alarmées, la toundra est déserte. En début d’après-midi, petit trek sur une moraine du glacier d’Erik. Le soleil est là, mais le vent forcit. De belles traces de plantigrade nous attendent sur une plage en contrebas. Départ pour le Glacier de Monaco où des milliers de mouettes tridactyles s’envolent devant l’imposant front glaciaire bleu scintillant. Parmi elles, un couple de mouettes ivoire. Plus tard, sortie de prospection en zodiac dans un dédale d’îles à la recherche d’un ours polaire. Sans succès. Direction le centre des Andoyanes où l’ancre est jetée pour la nuit.
06h30, on démarre les moteurs. Les plus courageux sont déjà à la passerelle en train de scruter le paysage. Le mouillage était calme, sans moteur et, dans son ventre, le Polaris ronfle de nouveau. L’objectif de la journée: premiers contacts avec la Terre du Nord-Est. La route est longue, et nous naviguons pendant 8h00. Lydie nous parle de ses glaciers à travers une conférence, et Benjamin nous livre tous les secrets des renards polaires. Les passagers sont attentifs et les questions fusent. Un régal pour les guides. Nous arrivons en début d’après-midi dans le fjord de Murchison, et les zodiacs sont vite mis à l’eau pour investir cette nouvelle partie de l’archipel. Ici, les températures sont basses, et les paysages désertiques. Nous voici au bout du monde pour de bon ! Nous zigzaguons entre les îles où nous rencontrons des eiders à duvet et des bernaches cravant. Nous découvrons les roches peintes de la région, appelé pain des trolls par les Norvégiens. Des nuances de gris, rouge, vert et jaune se superposent en arc-en-ciel pour le bonheur des photographes. Chacun réembarque ensuite sur le Polaris, gelé, et on entend très vite au salon les tasses de thé qui se remplissent de leur dose de chaleur. Les moteurs ronflent de nouveau, et nous voilà partis pour notre nouvelle destination plus loin dans le détroit d’Hinlopen : Alkefjellet !
Le vent souffle, la pluie tombe. Le sommet des falaises d’Alkefjellet nous attend, malgré tout dégagé, mais la houle est forte. C’est avec le Polaris que nous explorerons cette magnifique falaise sous les essaims de guillemots de Brünnich. Nous longeons ensuite la côte ouest du détroit de Hinlopen où les fronts de glace se succèdent. À l’est, la calotte apparait uniforme et renvoie de belles lumières vers le plafond nuageux. L’après-midi, après avoir prospecté les îles du détroit sans succès, une colonie de morses nous tire du Polaris pour une sortie à terre de plusieurs heures. Les lumières percent et de nombreux animaux reviennent vers la plage en nous interceptant du coin de l’oeil à quelques mètres dans les eaux. Nous reprenons ensuite notre navigation vers Torellneset. Cette magnifique plage surélevée accueille à nouveau deux groupes de morses d’une quinzaine d’individus. Sortie de soirée pour l’observation vers la calotte glaciaire et retour vers cette petite baie abritée où les sternes arctiques pêchent à quelques mètres du rivage. Nous y passerons la nuit à l’abri du vent qui ne faiblit pas.
Depuis notre mouillage abrité de la nuit, nous repartons doucement vers l’Est pour rejoindre la calotte du Nord-Est. Pendant ce temps, Lydie nous parle de la banquise et des nouveaux enjeux liés au passage du Nord-Est et du Nord-Ouest. Puis Brasvellbreen se dessine rapidement sous nos yeux. Des falaises de glace à pic, des bédières qui s’écoulent devant le bateau, des morceaux de glace toujours promenés par la houle de plus en plus forte. Nous y sommes, dans cette terre des glaces et le capitaine et son équipage poussent les limites de l’approche pour nous offrir le maximum de ce spectacle. Tous les passagers sont sur le pont et les appareils photos remplissent leurs cartes mémoire. Nous arpentons ce spectacle incroyable pendant plus de deux heures, puis rejoignons l’autre côté du détroit d’Hinlopen toujours en quête de notre animal à 4 pattes. Depuis le début de la croisière, des indices nous montrent qu’il n’est pas loin et que nous sommes bien sur la piste. Mais toujours personne en vue. Chacun y va maintenant de son petit jeu de mot sur « l’ours bidon », « l’ours bidonnant », « l’ours des cavernes » ou « l’ours planqué ». Mais hier, nous ne nous attendions pas à rencontrer une nouvelle forme d’ours: « l’ursus des montagnes » ou « l’ursus dahu », l’ours visible à une altitude supérieure ou égale à 300 mètres et qui se nourrit de toundra et de cadavre de mouette tridactyles. Et oui, nos premiers spécimens d’ours aperçus au cours de cette croisière sont des ours d’altitude, qui s’installent sous les falaises à pic de basalte et des colonies de mouette tridactyles. Impossible pour nous de nous approcher davantage, mais le sort est conjuré: nous avons observé nos premiers ours ! Nous fêtons cet évènement avec un verre offert à bord puis continuons dans la soirée notre navigation avec un retour vers l’île du Spitzberg.
Après ces lointaines observations d’ours polaires montagnards dans ce magnifique petit détroit abrité de Hinlopen, la houle nous ballote à nouveau ce matin. Pourtant, une trentaine de bélugas se reposent à quelques mètres du rivage à l’entrée du Woodfjord. L’ancre est posée, les cétacés s’approchent et passent tranquillement le long du littoral. Récapitulatif sur la sterne arctique et les facultés d’écholocalisation des cétacés à dents dans la foulée. On repart après le repas pour les Andoyanes, où là encore, les îles sont désertes d’ours. Malgré la pluie, les lumières agrémentent cette longue sortie en zodiac. Le calme se fait, les lumières sont diffuses et belles, quelques icebergs dérivent. En soirée, la marche prévue est remplacée par un thé chaud et un récapitulatif oiseau. Le vent forcit à nouveau, la pluie tombe.
Ce matin nous arrivons aux abords des îles Oyanes, qui se détachent partiellement de la brume. Elles ont l’air tout droit sorties des îles Féroés, et des pente de toundra s’épanchent doucement des falaises à oiseaux. En attendant que le mouillage s’installe, Benjamin et Lydie nous offrent une conférence sur l’ours à deux voix et donnent aux passagers le maximum d’informations pour comprendre l’écologie de la star absente de cette croisière. Nous déjeunons ensuite, puis le premier zodiac part pour entamer une marche sur la falaise aux Macareux. Nous grimpons, guidés par le capitaine, et arrivés au sommet, nous apercevons la silhouette d’un bec rouge de l’ermite du coin. Nous reprenons la route vers le bateau et partons de nouveau prospecter vers Hamiltonbukta, dans le Raudfjord. Et après une heure aux jumelles, LE VOILA, Jean-Christophe, pendu aux jumelles depuis plusieurs jours, aperçoit notre premier « Ursus Maritimus ». C’est le branle-bas de combat et nous partons dans les 10 minutes suivantes en zodiac pour notre approche. Il est discret et dort tranquillement. Après une petite heure d’observation, nous passons notre chemin et nous concentrons quelques minutes sur un petit renard qui se fait chiper par un goéland les cadavres de guillemots ramassés. Une fois de retour au bateau, nous fêtons dignement notre belle observation au pastis (ramené par Jean-Christophe pour l’occasion) et au champagne offert par le capitaine ! Après le repas et avec l’aide de nos passagers très motivés, nous installons une veille à l’ours dans l’attente qui rentre en action. Et à 01h00, le bateau est secoué de nouveau par notre JC (renommé Idée-fixe) qui observe notre ours se remettre en action. Malgré l’heure, nos 12 passagers rembarquent à bord des zodiacs (plus ou moins en pyjama…) et repartent traquer notre ours. Et là, c’est parti pour le show… Il traverse le fjord dans le brash, et remonte de l’autre côté du fjord
pour atteindre la toundra pour manger quelques brins d’herbe. 3 heures plus tard, nous repartons dormir des ours plein les yeux.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Comment ne pas avoir de regrets ??
Regret de ne pas être avec vous pour « Admirer » l’ours blanc (miam..miam)!!
Dans l’attente de vos photos, merci pour ces comptes-rendus qui me permettent de voyager et de rêver ….
PRO- FI -TEZ bien
Amicalement
Dwina