20 janvier
30 janvier 2017
Du 20 au 30 janvier 2017
Tous les participants « Grands Espaces » au voyage « Air, Mer » sont bien arrivés à l’hôtel Dreams de Punta Arena en Patagonie Chilienne.
Malgré le vent, le temps est plutôt clément mais l’après-midi ne se prête pas aux activités extérieures, car le voyage commence déjà.
Il faut se rendre à la grande salle d’expédition pour peser ses bagages, récupérer parkas et bottes puis inspecter et nettoyer ses équipements d’extérieurs pour s’assurer que l’on ne transporte pas d’organismes invasifs. L’Antarctique doit rester le plus vierge possible.
L’équipe GE se rassemble pour faire connaissance et Christophe explique déjà quelques consignes de sécurité de bases (une main pour le navire) et insiste sur le caractère aléatoire de la programmation et des activités. Sur le Grand continent blanc, la nature est toute puissante.
Enfin, c’est l’heure des briefings, avion, zodiac, IAATO (l’organisme qui édicte ses règles au tourisme en Antarctique). C’est là que nous apprenons que le temps n’est pas favorable au vol pour le lendemain mais qu’une toute petite fenêtre météo demain matin nous permettra sans doute de décoller.
Après le dîner, il faut vite aller se coucher, demain matin, le réveil sonnera à 4h30.
Une foule uniforme de candidats à l’aventure en parka jaune se rue à l’aéroport de Punta Arenas au comptoir d’Air Antarctique. Le vol est confirmé et décolle à 8h30.
2h plus tard, l’atterrissage est assez impressionnant, car le brouillard ne se dégage que quelques minutes avant l’arrivée. La fenêtre météo a bien été calculée : une heure plus tard, il aurait été impossible de se poser.
Après une petite promenade d’un kilomètre et demi, nous voilà dans les zodiacs puis dans le Sea Adventurer. Les cabines sont fonctionnelles et le déjeuner déjà servi.
Puis, c’est l’heure du briefing d’introduction au voyage, de présentation du staff d’expédition suivi de l’exercice d’abandon orchestré par Shane, notre chef d’expédition, Canadien et anglophone. Christophe assure la traduction grâce aux kits prévus à cet effet. L’équipe ne compte pas moins de 5 canadiens ; la francophonie est de rigueur à bord.
Daphné nous présente le grand continent blanc au travers d’une conférence très intéressante, puis c’est l’heure du récap où se dévoilent les prévisions pour le lendemain : Entreprise island, Whilemina bay, le canal Lemaire. De quoi nous inspirer de beaux rêves pour la nuit.
Nous nous réveillons ce matin juste en face de l’ile d’Entreprise où notre première excursion nous attend. En tant que francophones, nous sommes dans le groupe « Charcot » qui monte dans les zodiacs parmi les premiers. Nous faisons le tour de l’épave du « Governor » échoué en 1915 après qu’un feu ait pris à bord. Aujourd’hui, c’est une véritable pouponnière pour sternes antarctiques. Nous faisons le tour des côtes où quelques épaves de chaloupes de baleiniers sont encore posées sur les rochers. Une otarie à fourrure solitaire nous jette un coup d’oeil curieux et les cormorans Antarctiques sont encore sur leur nid où leur progéniture les harcèlent pour être nourris.
A peine revenus sur le navire, les baleines à bosse apparaissent et s’approchent du navire pour se nourrir de krill apparemment abondant. C’est un concert de souffles, de gorges dilatées, de queues… pour le plus grand plaisir des participants et des appareils photos.
Après le déjeuner, Daphné nous parle de la « glace dans tous ses états » puis c’est Dany qui nous révèle tous les secrets des mammifères marins dans un délicieux français du Québec.
Nous arrivons enfin à l’entrée du canal Lemaire soit disant bloqué par la glace. Le soleil arrose les versants étroits et enneigés. C’est magnifique… Le canal est encombré d’icebergs géants, et nous pensons qu’il va falloir faire demi-tour, mais pas notre capitaine qui vise un étroit passage entre la falaise et la glace, réduit la vitesse et se faufile avec doigté. Chapeau !
Le navire prend ensuite le chemin de la pleine mer et commence à tanguer… C’est l’heure de se coucher, en route vers le cercle Antarctique.
Aujourd’hui, jour J, vers 9H, le Sea endurance passe la ligne fatidique, mystérieuse et longtemps attendue : le cercle polaire antarctique ; cette ligne imaginaire figurant le point du départ du phénomène du soleil de minuit et de la nuit australe ; 66°33’600S
Embrassade, photos avec la pancarte relatant l’exploit et champagne !! (À 9h30 du matin !!).
Les conditions sont remarquables. Le soleil est là avec son ami le ciel bleu et la mer est parsemée d’icebergs géants et de plaques de banquises occupées par des phoques. Au loin, les montagnes sont recouvertes de neiges. La beauté de l’endroit est époustouflante.
Nous sommes aux environs de l’ile Detaille, mais les projets de débarquements sont contrariés par la glace. Qu’importe, la navigation est magnifique et finalement l’endroit se prête au plongeon arctique. 50 participants s’y prêtent et l’honneur du groupe Grands Espaces est sauvé par Sylvain.
Après le déjeuner, une croisière zodiac au milieu des plaques de banquise et des icebergs donnent une perspective différente sur l’endroit. Nous avons la chance de pouvoir observer et photographier des phoques de Wedell, des phoques Crabiers et un léopard de mer. Une belle sortie.
Le capitaine choisi ce soir pour offrir son cocktail de bienvenue. Une belle occasion pour arroser cette incroyable journée.
Ce matin commence avec notre première excursion à terre du séjour sur l’île de Peterman à l’endroit même où notre célèbre et bien aimé Commandant Charcot fit son second hivernage en Antarctique à bord du « Pourquoi pas ? » en 1909.
La lumière est très propice à la photographie, passant de nuageuse au ciel bleu. Les colonies de manchots papou et Adélie provoquent des déclenchements en rafales. La grande majorité des manchots ainsi que des cormorans Antarctiques sont avec des petits. Les noirs poussins Adélie sont étonnamment grands alors que les petits papous gris et blanc sont plus malingres et ne cessent de harceler leurs parents pour une régurgitation nutritive supplémentaire.
Le site est splendide et une partie du sentier autorisé nous emmène à un petit sommet d’où l’on voit la baie parcourue d’Icebergs dans sa totalité. Les 2h30 d’excursion passent à grande vitesse et l’on revient au bateau les yeux pleins de beautés et les joues bien rose de vent frais.
Le déjeuner est copieux et le gâteau au chocolat accompagné de glace à la vanille irrésistibles.
Pour brûler ces calories excessives, rien de tel qu’une croisière zodiac autour des îles Yalours, territoire de quelques colonies de manchots papous. Il y a beaucoup de glace blanche, bleue ou verte. De nombreux floes sont occupés de phoques et nous ne comptons pas moins de trois léopards des mers étendus pour une longue sieste digestive. Un grand moment polaire !
La récap du soir est riche et parle de manchots, de glace et d’histoire où notre immense commandant Charcot a la part belle.
Ce matin, les activités commencent dès 8h30 avec une croisière zodiac dans la baie de Pléneau, nommé d’après l’ami ingénieur qui accompagna le commandant Charcot lors de son premier hivernage en 1904. Le temps est couvert et le vent souffle à près de 20 nœuds. Le froid ressenti est vif mais c’est une vraie ambiance d’Antarctique autour du cimetière d’icebergs qui encombre la baie. Les manchots ne semblent pas troublés par les conditions et poursuivent leur routine qui en sautant dans l’eau ridée, qui en en sortant. Quelques phoques paressent sur les flots dérivants et quelques océanites de Wilson virevoltent près des zodiacs.
Nous remontons le canal Lemaire après avoir regagné le navire et naviguons jusqu’à l’île Damoy le temps d’une conférence de Daphné sur les manchots et quelques oiseaux de l’Antarctique.
Après le déjeuner, Shane, notre chef d’expédition réalise que les prévisions de vent ont été sous-estimées. Ce ne sont pas les 17 nœuds prévus qui froissent la surface de la mer mais 35 nœuds avec des pointes allant jusqu’à 50 nœuds… La patience est de rigueur et Christophe en profite pour nous parler de la course au pôle sud avec ses héros tel Amundsen qui fut le premier à l’atteindre en décembre 1911, ses survivants, tel Shackelton et ses victimes, tel Scott.
Malheureusement, même après la conférence, le temps reste résolument au vent fort interdisant la mise à l’eau du moindre zodiac…
C’est Raymond qui égayera la fin de l’après-midi avec la projection du film de son grand voyage avec Grands Espaces « Spitzberg, Groenland, Islande », de quoi donner des idées de prochaines destinations…
Le navire prend un peu d’avance et s’ancre devant la station de Port Lockroy, notre excursion du lendemain matin. Hannelore, volontaire sur place pendant 4 mois vient à bord pour la récap et nous présente ce célèbre endroit.
Demain nous pourrons envoyer des cartes postales depuis l’unique centre postal d’Antarctique ! En attendant, le groupe Grands Espaces en entier se retrouve au petit salon pour un dîner privé et pour fêter l’anniversaire de Daniel au champagne !
Antarctique quand tu nous tiens ! Le vent et la pluie n’ont pas faibli de toute la nuit et la sortie de ce matin à Port Lockroy et Jougla Point semble bien compromise. Pourtant, Shane temporise, réduit l’excursion à la visite du musée de Port Lockroy. Le Sea AdventurerAdventurer se repositionne au plus près pour que les trajets en zodiac soient le plus court possible et envoie les passagers 30 par 30. Tout le monde va à terre et peut observer les bébés manchots papou de l’année, visiter le musée et la boutique et faire partir son courrier depuis l’Antarctique.
Ironiquement, la dernière heure voit le vent tomber et la mer redevenir aussi calme qu’un lac…
Après un déjeuner aux redoutables desserts, le navire nous transporte dans la baie du paradis. Nous pouvons monter au petit sommet qui domine la station Argentine d’Almirante Brown et observer toute la baie puis nous partons pour une croisière zodiac d’une heure à observer les colonies de cormorans Antarctique et les fronts de glace spectaculaires.
Et cette journée polaire extraordinaire n’est pas encore terminée, car c’est le soir du barbecue Antarctique, maintenu malgré la pluie ! Notre Chef d’expédition nous invite à songer à tous les explorateurs de l’âge d’or de la conquête du pôle sud, Shackleton, Scott, ou Amundsen qui prenaient leur repas dans des tentes sous des conditions difficiles avec des équipements bien inférieurs aux nôtres… Une grande leçon d’humilité comme seul le grand continent blanc sait en donner.
Après dîner, Christophe nous propose un reportage très documenté sur la vie et l’œuvre du commandant Charcot.
Ce n’est pas l’Antarctique ensoleillée qui s’offre à nous ce matin au célèbre site de port Neko, mais qui a dit que l’été dans le grand continent blanc s’explorait sous le soleil ? Un petit vent, un peu de pluie sont aussi des paramètres de saison que les manchots Papous supportent de leur mieux. Le site est magnifique avec son grand front de glace qui, alourdi par la pluie, craque et vêle régulièrement.
Le roc est à nu et la promenade en haut de la colline offre une vue incroyable sur la baie parsemée d’icebergs bleutés.
Avant de rentrer au navire, notre zodiac s’attarde devant ces œuvres d’arts éphémères de la nature.
Après le déjeuner, c’est l’île de Cuverville que nous explorons sous une petite pluie fine, mais qui ne décourage pas les enthousiastes explorateurs polaires que nous sommes.
À nouveau, le chemin mène en haut d’une colonie de manchots harcelés par les labbes antarctiques. La baie est encombrée d’Icebergs géants qui craquent, se brisent et se retournent. Quel spectacle !
Bien que nous observions quotidiennement des manchots depuis le début de notre séjour, nous ne nous en lassons pas. Les poussins sont plus grands sur ce site qu’ailleurs et seront bientôt prêts à nager de leurs propres ailes.
Ce soir et cette nuit, le Sea Adventurer reprend la route du nord en direction des îles Shetland du Sud. Déjà, notre voyage se rapproche de la fin…
Il est 6h30 ce matin quand la voix de Shane nous annonce l’approche de la plus célèbre des formations volcaniques des Shetlands du Sud ; la caldeira de l’île de la déception. Malgré l’heure matinale, notre chef d’expédition nous invite à venir sur le pont pour assister à l’entrée par « Neptune’s below », le souffle de Neptune. Navigation impressionnante s’il en est que cette entrée dans cet étroit passage et encore plus lorsque l’on sait qu’un haut font se trouve pratiquement au milieu.
Le Sea AdventurerAdventurer s’arrête devant « Whaler’s bay », la baie des baleiniers où nous débarquons. L’endroit est historique, ici, au début du 20e siècle, se trouvait une station baleinière très active puis, à la fin de la seconde guerre mondiale, les britanniques y implantèrent la « Station B ».
Les bâtiments en ruines le long de la plage témoignent de ces époques ; les immenses citernes qui servaient à stocker l’huile de baleine ou le hangar pour abriter les avions.
Nous passons la matinée à arpenter cette plage où quelques otaries à fourrure se reposent. A l’opposé des bâtiments, un décrochement en U appelé la fenêtre de Neptune s’ouvre sur l’océan et fait l’objet d’une promenade. Un site incontournable !
L’après déjeuner nous amène à la dernière sortie du voyage, l’île de la demi-lune et ses colonies de manchots à Jugulaires que nous n’avons pas encore vu jusqu’ici. Notre petit groupe doit braver le vent et la pluie mais avec l’entrainement des derniers jours cela ne pose pas de problème. De nombreuses otaries sont sur la plage et les pétrels géants survolent les nids où les petits jugulaires sont déjà bien dodus pour la saison. La sortie est de courte durée et l’on vient se protéger des éléments dans notre douillet navire.
L’heure est à la préparation des bagages et au règlement des notes.
Après notre dernier dîner, le capitaine vient nous remercier et nous souhaiter bon retour sur le continent avec un petit verre de l’au-revoir.
Ce matin, tout le monde se prépare pour décoller à l’heure indiquée par Shane. Une fenêtre météo serait possible dans l’après-midi et le décollage devrait pouvoir se faire pour 16h.
Pour meubler positivement ce temps, Christophe rassemble notre groupe de francophone et leur raconte l’incroyable histoire d’Ernest Shackleton et son expédition Endurance. Puis c’est Ariane qui nous dévoile les mystères de la microbiologie de la banquise.
C’est à ce moment-là que Shane revient avec des nouvelles de Punta Arenas… Des mauvaises nouvelles… Le vol ne pourra pas partir aujourd’hui et les prochaines nouvelles nous seront envoyées à 19h.
L’équipe s’organise avec des ordinateurs et un téléphone à disposition des personnes qui doivent changer leur vol. Tout le monde s’agite, mais nous trouvons malgré tout un petit instant de calme, après le déjeuner, pour que Daphné puisse nous parler de son hivernage en Antarctique.
Un happy hour est organisé pour remonter le moral des participants.
Le récap de 19h confirme qu’une fenêtre météo devrait être possible demain à 9h00 pour que les avions puissent quitter Punta Arenas.
Après le dîner, un « Trivia Antarctique » est organisé avec 15 questions. Une équipe GE est là pour défendre nos couleurs. Elle ne gagne pas mais s’en sort avec les honneurs.
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Messages
Que de beaux souvenirs ces excursionnistes vont rapporter, plein la tete, les yeux et les appareils photos! Bonne fin de voyage à tous, bisous à Fanfan Daniel et Maryse
Bon anniversaire à Daniel SCHLIENGER de la part de Coco et J.C.