Bruno Guégan
Grand Nord
19 septembre
24 septembre 2018
Septembre 2018
Bruno Guégan
Grand Nord
Après cette formidable navigation entre le Groenland et l’Islande, c’est un groupe de dix-huit personnes qui partent avec Bruno découvrir l’Islande, après ces quelques journées de mer, nous retrouvons la terre en ayant toujours l’impression d’être en mer. C’est la neige fraiche qui égaie les sommets des montagnes rappelant l’approche de l’hiver sur ces régions proches du cercle polaire.
Nous parcourons d’abord le vieux quartier d’Akureyri qui, suite à l’envasement progressif du fjord, se retrouve loin des quais qui peuvent recevoir de gros bateaux. Puis, nous partons pour Myvatn (le lac des mouches) en longeant le Eyafjord, le fjord de l’île sans doute lié à la présence en son milieu de l’île de Hrisey, île actuellement presque entièrement en réserve naturelle et dédiée à la protection du lagopède. Dans ce fjord s’écoulent des sources chaudes en donnant des empilages d’assiettes de geysérite qui toutefois ne sont visibles que pour les plongeurs. Après quelques lacs où naviguent encore des plongeons, c’est le site de Godafoss, la cascade des Dieux appelée ainsi, car Thorgeir Thorkelson, revenant de l’Althing où il fut décidé que les Islandais devaient se convertir à la religion chrétienne, jeta les effigies des anciens Dieux. Ce site est une magnifique faille en fer à cheval dans lequel s’engouffrent des tonnes d’eau qui taillent une vallée étroite dans les orgues basaltiques. Après une petite heure de route, nous longeons le lac de Myvatn aux milliers d’oiseaux pour atteindre le site des pseudo- volcans, ces formations géologiques créées par la rencontre de la lave et de l’eau qui sont souvent confondus avec des volcans. Puis déjeuner à Vogafos en compagnie de magnifiques vaches. Après la soupe traditionnelle islandaise, nous partons pour le Krafla où une promenade de deux heures sur des laves parfois encore chaudes nous a permis une rencontre avec les feux de la terre et ses laves qui ont jailli à différentes époques. Par-ci, par-là, les Trolls pétrifiés apparaissent, fantômes fugitifs dans les nuées de vapeurs d’eau chaude. Après quoi, nous avons fait la visite d’un solfatare où certains en ont profité pour soigner un rhume tenace ou se prémunir pour l’hiver prochain ; tout en évitant de prendre un bain de pied bouillant. Et enfin une petite visite aux châteaux noirs enchantés de Dumiborgir. Là, c’est à travers un dédale de « cheminées » que nous réalisons une promenade en veillant à ne perdre personne dans ce labyrinthe de pierres noires, les trolls sont partout à l’affût du retardataire.
Ce soir calme dans le désert islandais, avec un bon repas, bien mérité !
La neige est présente dès notre réveil et va nous accompagner une bonne partie de la journée, nous sommes en « Ice-land » et nous partons découvrir cette Islande des déserts, bien loin des bords des côtes verdoyants. Nous empruntons une piste magnifiée par les flocons de neige tourbillonnants autour de notre véhicule. Asa, notre chauffeur, est prudente et attentive à la moindre bosse. La piste n’est pas trop mauvaise et nous atteignons assez rapidement Dettifoss (la cascade la plus puissante d’Europe), c’est une découverte de ce grand canyon, bordé par des orgues basaltiques que nous entreprenons afin de jouir du vrombissement des tonnes d’eau de la Jokulsa. Au retour de cette découverte, nous reprenons la route vers le nord. À peine quelques kilomètres, et c’est la deuxième cascade que nous regardons de haut, Hafragilsfoss, une vue incroyable sur ce canyon bordé d’orgues basaltiques et agrémenté de quelques sources aux couleurs improbables dans cet univers noir. Nous profitons de cette vue imprenable pour pique-niquer, puis nous reprenons la piste avec quelques difficultés que notre chauffeur franchit avec une grande maitrise. Un peu plus loin, nous découvrons une suite de cratères en ligne, près de l’endroit où la NASA fit des essais du module lunaire. Un arrêt à la seule pompe à essence locale nous permet de nous réchauffer autour d’un petit café. Nous arrivons enfin à Asbyrgi, où après la visite du centre d’interprétation, nous faisons une marche dans ce cirque énorme en forme de fer à cheval, il parait que c’est la trace du cheval d’Odin (Sleipnir), il est vrai que celui-ci avait huit pattes donc beaucoup de traces. C’est plutôt l’ancien lit de la rivière Jökulsa, celle-ci ayant décidé de changer de lit, sans doute n’appréciait-elle pas ce matelas en pierre de lave !
Ce soir, repos dans une ancienne école reconvertie en hôtel au milieu du grand delta de la Jökulsa et surtout au milieu des marais où se reposent de nombreuses oies sauvages…
Le lever est tôt, mais c’est malheureusement pour voir un temps couvert et surtout des vents de plus de 58 km/h qui confirment notre intuition, le whale watching est annulé. Nous prenons toutefois la route pour Husavik en longeant une mer déchainée et avec le merveilleux spectacle des vagues blanches déferlant sur le sable noir. En haut des falaises de la péninsule de Tjornes, nous faisons une halte photo, pour immortaliser cette mer en furie. Nous arrivons enfin à Husavik, la baie de la maison, faisant référence à la maison de Gardar le premier Viking connu ayant atteint par accident l’Islande et ayant laissé généreusement deux esclaves seuls dont nous n’avons encore pas de nouvelles. Nous allons découvrir le musée des baleines, remarquablement illustré par de nombreux squelettes, dont celui d’une baleine bleue, le plus gros mammifère ayant existé sur terre. Puis quartier libre pour découvrir ce que les Islandais qualifient de plus belle église en bois d’Islande, et le port où barbote une trentaine d’eiders à duvet. Après un bon plat traditionnel de cabillaud, nous reprenons la route vers l’ouest. La neige saupoudre les sommets et nous franchissons un col à 600 m avec une route bordée de blanc. Arrêt à Glaumbaer, ancienne ferme traditionnelle encore en activité en 1960 et dont murs et toits sont en terre. Nous traversons à nouveau les hauteurs d’une péninsule pour plonger sur le petit village de Blonduos, tout au long de la route des fermes aux couleurs chatoyantes rappellent la seule présence humaine, ces fermes sont accompagnées souvent d’une chapelle et d’un traditionnel cimetière familial. Après une longue route, nous arrivons à notre havre de paix, un hôtel en pleine nature où seuls les chevaux pourraient rompre la quiétude.
La nuit a fait son ouvrage et le vent a chassé les nuages, c’est donc sous un franc soleil que nous reprenons la célèbre nationale 1. Une heure de route et nous arrêtons pour faire la petite, mais spectaculaire, ascension de litia Grabrok , un cratère volcanique de toute beauté et entouré de sommets enneigés. Plus loin c’est Borgarnes, une petite escale « technique » et une visite du port où Bruno nous rappelle le drame du « Pourquoi-pas » et la triste épopée des 45 marins dont le commandant Charcot, vraisemblablement l’un des explorateurs scientifiques polaires de très grande qualité. Nous continuons sur la N1 et apercevons les usines de traitement d’aluminium du Hvalfjord , le fjord des baleines. Ce fjord servit de base aux Anglais et aux Américains pendant la Seconde Guerre mondiale pour notamment stocker et protéger le matériel, avant de l’envoyer par bateau à Arkangels en Russie, dans des convois poursuivis par les fameux loups de mer allemands (les sous marins) et qui payèrent souvent très cher leur courage. Quelques structures militaires sont encore visibles. Nous traversons le fjord en empruntant un long tunnel de 6 km, la gorge un peu serrée lorsque l’on pense que c’est une moyenne de 20 tremblements de terre par jour qui secouent ce pays. Puis nous sommes allés jusqu’au site de Gulfoss (la cascade d’or), l’un des joyaux de l’Islande, dans un canyon profond, deux chutes de 11 et 20 m éclatent des eaux tumultueuses sur les rochers, beau spectacle accompagné de nombreux embruns et entouré de non moins nombreux arc-en-ciel. Une petite halte pour caresser ces fameux chevaux Islandais et nous arrivons à notre hôtel à Geysirr, juste le temps de se rafraichir avant d’aller coincer la bulle bleue du fameux Geyseir et une autre sur notre oreiller !
Eh oui, hier soir après le diner c’est le feu du ciel qui s’est manifesté. Des aurores boréales magnifiques sur fond de geyser (ou l’inverse). Voilà un beau spectacle qui méritait de rester dehors malgré une fraicheur prononcée et une heure tardive. Nous avons ainsi eu un véritable embrasement du ciel. Couches successives allant du vert au rouge violet. Quel spectacle !
Aujourd’hui, route sur le désert Islandais, nous avons longé la rivière Thjorsa, que nous avons surplombée à partir d’un promontoire naturel après une courte ascension pédestre au lieu-dit Gaukshöfdi, et enfin nous arrivons à la très belle cascade de Hjalparfoss, enchâssée entre deux anciennes coulées de lave et décorée de belles orgues basaltiques. Quelques kilomètres plus loin, c’est la reconstitution d’une ferme des premiers Islandais qui permet à Bruno de nous dire quelques mots sur les Vikings.
Nous poursuivons jusqu’au pied de la célèbre piste 26 qui traverse l’Islande et aboutit près de Godafoss, un relais nous accueille pour le déjeuner, entre restaurant et refuge, pratique autant que rustique.
Nous enchainons en empruntant une piste particulièrement rocailleuse et étroite et nous pouvons ainsi mesurer la dextérité de notre conductrice. Après une demi-heure de piste dans un désert de pierres des plus aride, soudain nous découvrons une véritable oasis où plantes, eaux, orgues basaltiques, grottes et quelques grives mauvis se mélangent avec une incroyable harmonie. Découverte improbable dans ce désert de minéral. Nous passons du temps dans ce lieu magique, où l’imagination peut facilement voir Trolls, elfes et autres êtres imaginaires, et prête à la méditation, mais il faut reprendre la piste du retour. Sur la route, nous arrêtons à la cascade de Vatnsleysufoss, dotée d’un escalier à poisson. Encore une splendeur naturelle qui ne laisse personne indifférent.
Le temps, aujourd’hui, est un peu ténébreux, sans doute pour que l’on ne regrette pas notre prochain départ. En attendant, ce n’est pas fini, et nous commençons d’abord par la visite du site de Thinvellir (souvent présenté à tort comme le premier parlement d’Europe), les Vikings avaient l’habitude de rassembler ici les Godis (seigneurs) tous les ans au printemps dans cet amphithéâtre naturel pour entendre dire les lois et régler les conflits (c’est ici qu’Eric le rouge fut banni). Nous partons de la petite église lieu des célébrations des grands moments Islandais, puis nous rejoignons la plate-forme historique des diseurs des lois, avant de rejoindre une immense faille qui correspond à l’effondrement d’une grande plaine suite à l’écoulement souterrain de lave. Puis nous prenons conscience, combien ces lieux sont fragiles et peuvent bouger à tout moment en remarquant un effondrement récent du chemin. C’est aussi ici, que Thorgeir après avoir murement réfléchi, décida de choisir la religion catholique pour remplacer les anciens rites, lui qui était un chef païen évita ainsi une guerre de religion. Nous partons maintenant vers la capitale, passage devant la maison où ont été signés les accords de paix entre URSS et E.U par Reagan et Gorbachev (maison hantée !). Avant le déjeuner, visite du centre-ville de Reykjavik (la baie des fumées) et des principaux monuments (le Matignon local, l’hôtel Borg, le lac Tjorn, le parlement, la cathédrale luthérienne, la mairie) et nous rejoignons le célèbre restaurant Reykjavik. Après le déjeuner, quartier libre pour comme disent nos amis Canadiens « magasiner ». Soirée dans un restaurant sur le port, où nous pouvons apercevoir le Sea Spirit, bateau que Grands Espaces affrète régulièrement pour des croisières expéditions en Terre François-Joseph, peut-être la prochaine destination pour certains…
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