Xavier Allard
Arctique
14 janvier
21 janvier 2018
À bord du Polaris du 14 au 21 janvier 2018
Xavier Allard
Arctique
Après nos différents vols, nous arrivons en fin de journée à Tromso, le froid piquant de la nuit polaire nous vivifie le corps. Xavier nous accueille et nous filons en direction du Polaris qui est à quai dans le centre-ville.
A peine embarqués et les présentations effectuées, nous dînons, et le Polaris quitte Tromso pour le Nord afin de fuir les lumières de la ville et pouvoir profiter de la nuit claire propice aux aurores. Nous croisons le grand pont de Tromso et l’église arctique illumine notre fin de journée.
Après 2 h de navigation, nous mouillons dans la baie de Kvaloyvagen. Cela nous permet d’observer nos premières aurores boréales. Ces premières traînées nous réjouissent pour la suite de la semaine à venir. Il est bientôt minuit et nous allons nous coucher.
8h, c’est l’heure du petit déjeuner, le vent du sud siffle dans les câbles du bateau. Il y a 40 nœuds de vent.
Nous levons l’ancre et nous naviguons dans le Vengsoylfjorden et Kaldfjorden à la recherche de quelques cétacés. Des aigles pêcheurs tournoient autour de nous et la journée de 4h30 de lumière se termine déjà, mais pas nos activités : nous partons en zodiac dans le fond du fjord de Kvaloyvagen où la flotte de pêche norvégienne attend une accalmie pour se lancer dans les eaux glaciales des fjords pour pécher harengs ou morues. Nous naviguons le long de cette flotte, en écoutant des explications sur les différentes techniques de pêche et les sortes de poissons péchés.
Nous pouvons aussi voir les vieux docks d’une époque lointaine, belle vision de l’ancien et du moderne.
De retour au bateau, nous prenons une bonne boisson chaude et certains d’entre nous repartent avec Xavier pour une pêche sportive à la morue, en zodiac, pendant que d’autres tentent leur chance directement depuis le bord du Polaris.
De retour à bord Xavier nous parle du programme général du voyage et des conditions pour les prochains jours, puis il enchaîne sur une conférence sur le royaume de Norvège, de la formation géologique jusqu’à la découverte du pétrole en passant par l’époque viking et le royaume de Scandinavie.
Pour célébrer notre début de croisière nous buvons un apéro et passons à table pour le dîner.
Le bateau lève l’ancre à 22h30 vers l’Est et nous restons veiller les aurores boréales. Nous vous dirons demain si nous en avons vu !
Après une nuit de navigation, nous arrivons dans le Jøkelfjord. Le vent, tempétueux, nous rappelle que nous sommes dans l’extrême nord de la Norvège en pleine nuit polaire et non dans les Bahamas.
Nous faisons une belle navigation entre d’immenses montagnes jusqu’au font du fjord où un glacier tombe des hautes falaises en direction de la mer. Les couleurs grises et bleues rendent chaque photo incroyable, comme prises en monochrome.
Nous remontons la rive Sud à l’abri des rafales qui atteignent les 90km/h.
Arrivés prés du village de Saltnes, nous partons en zodiac et longeons la côte vers une plage pour débarquer.
Équipés de crampons, nous marchons sur un chemin de glace, comme des manchots empereurs sur la banquise. Après une courte marche nous arrivons à un petit hameau de maisons colorées typiquement norvégiennes. Nous repartons d’un bon pas vers le bateau où nous prenons le temps de nous réchauffer : il est 14h30 et la nuit et déjà tombée !.
En début d’après midi, Anaïd nous fait une conférence sur le peuple Sami, son histoire et l’évolution de ses relations avec notamment les scandinaves, depuis la fin du dernier âge glaciaire jusqu’à nos jours. Xavier prend ensuite le relais et nous parle de la neige dans tous ses états, depuis sa création jusqu’à son retour en eau liquide ou sa transformation en glace.
Après un bon dîner, vers 21h40, c’est le branle-bas-de-combat : nos guides bondissent de porte en porte pour nous réveiller car le spectacle des aurores boréales commence à esquisser de belles formes ondulantes et vertes dans le ciel pour notre plus grand plaisir.
Comme annoncé hier soir, notre équipage redémarre les machines à l’heure précise de 8h00. Graciés d’une nuit reposante, les récits de ce matin sont cependant moins épiques que la veille.
Alors que les vents et les vagues continuent à rendre notre recherche de baleines difficile, une belle lumière s’installe peu à peu dans un ciel dégagé et nous offre de quoi faire crépiter les appareils photos.
Nous sortons de Jøkelfjorden et progressons vers le sud en direction de l’île Shorpa. Apparemment seuls au milieu des eaux furieuses, nous sommes finalement rejoins par trois baleines à bosses, qui, fidèles à leur réputation, se montrent sous toutes les coutures. Cette belle rencontre nous redonne l’espoir d’apercevoir quelques ailerons noirs, qui ne se montrent malheureusement pas aujourd’hui. Le vent, qui continue à malmener le Polaris, nous contraint à rejoindre Uløya, située à la fourche de Rotsundet et du Fjord de Lyngen, plus tôt que prévu. Pendant la navigation, Xavier nous propose, en écho aux aurores de la nuit passée, une conférence sur les mécanismes physiques à l’origine de ce phénomène. Mais nous continuerons à croire que c’est un peu magique.
Le bateau est finalement mis à quai à Havnnes, village n’ayant pas été détruit depuis 1800, pour une douce nuit. Avant le dîner, nous faisons quelques pas dans le village figé, comme avant-goût de notre ballade de demain. Quelques traces de pas d’élan nous montrent déjà le chemin.
Pendant que les Norvégiens se replient dans leurs foyers, nous nous réfugions de même au chaud, pour une introduction par Anaïd au joik, chants traditionnels que les Gufihttars, créatures de sous la terre, ont appris aux Samis. Ainsi, à chaque personne, animal ou lieu, correspond une mélodie chantée, comme un nom musical pouvant à la fois les capturer et rendre présents. Nous échangeons questions, réponses, impressions et émotions à l’écoute de quelques extraits audios et vidéos.
Le dîner se passe dans la bonne humeur mais aussi dans l’intensité d’échanges variés sur le sujet apparemment inépuisable du changement climatique et autres problèmes auxquels font face les régions polaires.
Le ciel est parfaitement dégagé, mais ce soir les aurores ont surtout laissé la place aux étoiles et au son carillonant des boutes frappant le mat des bateaux amarrés au port.
Après avoir passé une bonne nuit au port d’Havnnes, Nous prenons notre équipement de la journée, raquettes et bâtons, nous allons explorer l’île d’Uløya. Ce mode de déplacement aurait été inventé 2500 ans av. JC par le peuple Sami.
Nous chaussons nos raquettes et partons à travers les séchoirs à morue du village puis nous remontons les contrefort du sommet de l’île d’Uløya à travers un paysage de clairière et de forêt.
Sur le chemin, des traces d’élan facilement reconnaissables par leur taille et forme en coeur nous guident vers un petit chalet avec une vue incroyable sur le massif de Lyngen. Nous avons alors parcouru 100m de dénivelé et nos deux guides Xavier et Anaïd nous offrent une bonne surprise en sortant de leur sac à dos un thermos de vin chaud.
Nous prenons le temps d’observer et de contempler ces paysages très alpins, puis reprenons notre expédition dans une forêt d’épicéas. Nous arrivons sur un second point de vue panoramique encore plus saisissant.
Le temps passe et il est temps de redescendre vers la côte. Xavier nous propose de slalomer dans cette étrange forêt où les ambiances sont accentuées par les lumières rasantes. On s’attendrait à voir surgir un troll ou autre gnome à tout instant. Après quelques péripéties, nous arrivons sur le bord de côte où les vagues viennent s’écraser sur la plage.
Nous rejoignons le Polaris pour un bon déjeuner après cette belle balade.
En milieu d’après-midi, nous visitons la pêcherie et discutons avec les employés qui nous parlent des différent poissons séchés, triés puis exporté dans les pays du sud de l’Europe et jusqu’en Afrique.
Puis nous allons dans un petit musée qui retrace la vie sur ce petit rocher depuis l’an 1800.
Nous partons du quai vers 15h en direction de L’est.
Xavier nous propose une conférence sur la Mythologie Nordique, avec notamment le panthéon viking constitué d’Odin, Tyr ou encore Thor… Les géants de glace seraient ainsi nés de la fusion du feu et de la glace, et l’univers, sous la forme d’un arbre géant, équilibrerait le bien et le mal entre neufs mondes suspendus à ses branches, et ce jusqu’au moment du Ragnarok ou la fin des temps.
Nous passons à table après une apéritif bien mérité.
La fin de soirée se termine sous les lumières dansantes de belles aurores boréales.
Troisième journée de recherche des orques, et dernier espoir d’en apercevoir. Dès 8h30, nous faisons route vers Ersfjorden, un des nombreux fjords découpant les côtes des Kvaløya ou « L’île aux baleines ». Nous ne sommes pas les seuls à sillonner ces eaux à la recherche de ces fantômes, mais les bateaux qui nous devancent reviennent déjà bredouille du fond du fjord… Déjà plus que 2h de jour devant nous, nous décidons donc de diriger nos efforts encore plus au sud, du côté de Kattfjorden. A la passerelle, tout l’équipage est en ébullition, c’est une vraie course contre le soleil qui décline, et la persévérance finit par payer : nos guides repèrent un groupe d’orques, droit devant ! Nous observons en tout une quinzaines d’animaux, leurs ailerons impressionnants et leurs têtes massives lorsqu’ils bouchonnent dans l’eau pour observer leurs admirateurs.
Après un moment, Xavier et Anaïd décident de mettre nos deux zodiacs à l’eau. Nous embarquons rapidement et jouissons d’un moment privilégié aux côtés de cette famille. Pendant que certains « espionnent », d’autres continuent à se nourrir sur les bancs de harengs, partageant le fruit de leur chasse avec goëlands et piguargues.
Nous nous séparons dans les dernières lueurs du jour, et retournons au bateau pour profiter nous aussi des eaux poissonneuses. Quatre belles morues et un lieu finissent ainsi au menu de ce soir.
Avant le dîner, Xavier et Anaïd nous proposent une conférence à deux voix sur les cétacés, en particulier sur les deux vedettes de ce voyage : orques et baleines à bosses. Stratégies de chasses, pratiques du chant ou encore histoire évolutive ont de quoi fasciner.
A la fin du dîner, Hervé nous surprend avec un gâteau d’anniversaire pour Angeline.
Les prévisions aurores boréales tiennent leurs promesses : nous observons les plus intenses et colorées de la semaine. Le rêve se prolonge sur des échanges de photo de cette journée, exceptionnelle !
Il est 6 h et le Polaris lève l’ancre pour ces derniers miles marin en direction de Tromsø, capital des aurores boréales.
Nous accostons sur le quai du Hurtingruten, bateau postal fierté de la marine marchande Norvégienne.
Nous prenons places dans deux bus en direction pour 6 d’entre nous du camp Tamok à l’extrême sud de Lyngenfjorden, et pour les autres vers le chenil des chiens de traîneaux situé sur Kvaløya, nous loin de là où nous avons observé les orques.
Au camp Tamok, nous sommes accueillis par un couple de Samis, assisté par leurs enfants et une bande de volontaires enthousiastes. Après quelques explications sur les rennes et leurs activités d’éleveurs, dispensées à l’abri sous un lavvu (la tente traditionnelle Sami ne servant plus qu’ occasionnellement aujourd’hui, lors d’événements ou de la migration des rennes), nous nous installons par deux sur les traîneaux attelés en enfilade et partons pour une paisible balade dans la vallée, au rythme du pas des rennes. Ceux-ci sont des mâles castrés portant encore leurs bois alors que des rennes sauvages les ont perdus en octobre-novembre, juste après la période de rut. Le renne de tête, âgé de 15 ans et donc proche de la retraite, est mené à pied par nôtre hôte Lise, accompagnée par Anaïd. L’air est froid mais une douce lumière balaye les sommets enneigés. Après avoir offert quelques poignées de lichens aux rennes, nous allons nous restaurer dans un grand lavvu, où sont servis quelques mets traditionnels norvégiens.
Du côté des apprentis muschers, nous prenons place par binôme avec un attelage de 4 chiens, ce sont des Malamutes d’Alaska, très forts et endurants. Après les explications du muscher, nous partons comme des fusées dans des paysages incroyables, entre fjords et montagnes. Les chiens nous tractent à grande vitesse sur 8 km, traversant plusieurs rivières et un lac gelé. Au centre de la vallée, nous nous prenons quelques instants pour de grands explorateurs polaires. Au retour, Tor, le propriétaire nous explique le lien qui l’unit à ses chiens et à la vie dans le nord de la Norvège.
De retour au centre ville, nous partons visiter les rues de cette ville emblématique. Après quelques achats avant la fermeture des boutiques, nous admirons la cathédrale en bois debout qui date du 17e siècle, puis la statue du grand explorateur Norvégien Amundsen. Nous terminons notre tour au pied de l’église arctique, bâtiment très contemporain datant pourtant de 1965. Nous prenons pour terminer le téléphérique pour avoir un beau point de vue sur la ville éclairée. Quelle surprise avons nous en arrivant d’observer une aurore boréale qui nous fait comme un au revoir pour le dernier jour de notre voyage.
Après cette belle semaine, nous quittons le Polaris et son équipage vers 9h, nous nous envolons vers Paris et Genève, avec plein de beaux souvenirs!
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Un récit tout à fait exact de cette belle croisière
N’oublions pas la gentillesse d’ Alain le steward
La qualité des repas d’ Hervé le chef de cuisine
La disponibilité de Benoit et Antoine les 2 capitaines grâce auxquels la passerelle nous était ouverte en permanence
Les conférences passionnantes de nos deux guides Xavier et Anaid
Et la bonne humeur de tout le groupe des passagers suisses ou français
Merci a toute l’équipe de Grands Espaces et du Polaris 1
Un magnifique voyage qui restera parmi mes très beaux souvenirs. Je confirme le commentaire de Thierry ,car j’ai eu beaucoup de plaisir à connaître toutes ces personnes !
Un merci particulier à Hervé pour mon délicieux gâteau d’anniversaire ! Merci aussi à toute l’équipe de Grands Espaces et du Polaris 1
Sûrement à bientôt pour un autre voyage !
Magnifique voyage qui nous a permis de nous plonger dans cette lumière féerique que sont les aurores boréales.
,D’apprécier la proximité des orques virevoltant autour du zodiac et la vision des baleines.
Sans compter une atmosphère amicale de la part de tous.
A un prochain voyage !