Anouck Pascal
Afrique / Comportement animal
19 septembre
3 octobre 2019
Du 19 septembre au 3 octobre 2019
Anouck Pascal
Afrique / Comportement animal
Photos d’illustrations, prises lors de précédents circuits. Les photos seront mises à disposition lorsque le voyage sera terminé.
Partis de différents aéroports, le groupe se constitue petit à petit entre Paris, Londres et l’Afrique du Sud. Arrivés sans encombre à Johannesburg, nous embarquons ensuite pour Windhoek où nous retrouvons finalement les dernières personnes. Là, Benoît et Stéphane, nos guides chauffeurs locaux, nous accueillent. Bienvenue en Namibie !
Nous prenons la route vers le nord du pays. Le paysage est très sec. C’est la seconde année sans pluie et, là, nous sommes au zénith de la sécheresse. Nous sommes sur les hauts plateaux du centre, entre 1900 et 1700 m d’altitude. Nous traversons d’abord la ville de Windhoek (330 000 h) par son secteur résidentiel. Créée au XIXe siècle par des colons métis venus d’Afrique du Sud, la ville a évolué au gré de l’histoire du pays.
À la sortie de la ville de Windhoek sont vendus des fagots d’herbe et des sacs de gousses d’acacias pour nourrir le bétail. La route devient parfaitement droite, longée par des kilomètres de clôtures. Elles délimitent les fermes. Des propriétés immenses puisqu’une petite représente 3 à 4000 ha et une grande 50 000 ha et plus… L’élevage extensif y est pratiqué. Certaines sont des réserves de chasse et/ou d’observation.
Déjà, nous observons le long du parcours quelques babouins et phacochères. À partir d’une certaine heure, après les heures les plus chaudes, ils se nourrissent au bord de la route.
Finalement, après un beau coucher de soleil, nous arrivons au début de la nuit au Mount Etjo Safari Lodge. À peine passé le portail de la réserve : deux girafes ! Quel bel accueil ! Le cadre du lodge est très agréable… Nous dormons ce soir dans une adresse célèbre, celle où fut signée la déclaration d’Indépendance de la Namibie par les Nations Unies en 1989. Le délicieux dîner, servi dans la boma, est le bienvenu. Puis nous allons nous coucher sous un merveilleux ciel étoilé.
Ce matin nous partons tôt, quand il fait encore bien frais, pour un safari en « bus 4×4 » dans la réserve du lodge, d’une superficie de 42 000 hectares.
Nous ne sommes pas déçus, car très vite nous observons girafes (nous en croiserons plusieurs petits groupes avec de jeunes), impalas, les fameux « McDonald du bush », car ils ont un M noir dessiné sur les fesses, des springboks (très ressemblants aux impalas, mais avec du blanc sur le ventre), qui veut dire en Afrikaans « antilope sauteuse ». De grandes termitières sont disséminées de-ci de-là.
Nous croisons aussi cobes à croissants, vautours, autruches, zèbres des montagnes. Ces derniers sont plus trapus que les zèbres des plaines et leurs lignes noires ne vont pas jusqu’au ventre.
Puis, quelques gnous et cobes sont rassemblés dans une zone où le lodge fournit du fourrage aux herbivores à cause de l’extrême sècheresse.
Puis, au milieu de la piste, un rhinocéros, majestueux, approche… suivi de deux autres ! Magnifique observation de ces 3 mâles, deux adultes d’une vingtaine d’années et un jeune d’environ 3 ans. Ils se dirigent eux aussi vers le fourrage.
Nous poursuivons notre chemin, interpellés par deux guêpiers à queue d’aronde, rares dans la région, quand tout à coup, sur la piste, un éléphant arrive suivi d’un second. Le guide nous signale que ce sont deux vieux mâles d’environ 40 ans. Eux aussi ont senti l’herbe distribuée… Sur la piste nous apprécions la taille de leurs pattes en observant leurs traces.
Plus loin, un couple de dik-dik de Damara est en train de manger dans les buissons. C’est l’une des plus petites des antilopes du monde, 40 cm au garrot et pesant entre 4 et 5 kg.
Pause-café au milieu du bush, puis nous retournons vers le lodge. Un hippopotame marche d’un pas assuré vers le bassin d’eau situé tout à côté du lodge.
Pour une première sortie, ce fut une belle matinée avec de belles observations. Encore un petit moment à profiter du lodge et ses bassins, avec les flamants.
Nous reprenons la route vers le Nord, bordée du grès rouge du Mont Etjo. Les routes sont largement dégagées en Namibie afin d’avoir une meilleure vision des animaux et de servir de coupe-feu. Nous traversons la petite ville d’Otjiwarongo « l’endroit où les vaches sont grasses » en Herero. Une ville d’éleveurs. Les Herero sont un peuple pasteur bantou, arrivés en Namibie au 16e siècle. Ils sont originaires de la région des Grands Lacs d’Afrique de l’Est, et comptent aujourd’hui environ 250 000 personnes réparties en 3 groupes : les Herero au sens strict, les Mbanderu et les Himba. Ils possèdent une structure sociale particulière : chacun appartenant à un clan patrilinéaire. L’Oruzo détient le pouvoir religieux et est responsable des objets et du bétail, de l’autorité etc. Les Herero ont été victimes du premier génocide du 20e siècle. Leurs terres ont été confisquées et l’élevage interdit. Ils se sont organisés grâce aux missionnaires, et ont pris une part importante dans l’indépendance.
Nous faisons une pause déjeuner au Khorab Lodge, puis nous reprenons la route pour se rapprocher d’Etosha.
La zone que nous traversons contient d’importantes réserves souterraines en eau alimentées par le massif montagneux d’Otavi qui récolte les eaux de pluie grâce à son sol calcaire propice à l’infiltration de l’eau. On y trouve beaucoup de grottes et lacs souterrains. C’est cette même eau qui alimente le pan d’Etosha. Nous visitons le lac d’Otjikoto, un lac karstique dont le plafond s’est effondré (doline). Situé à 1250 m d’altitude, à 20 km au nord-ouest de Tsumeb, il permet de visualiser ces importantes réserves d’eau souterraine. C’est un lac très proche des « cénotes » mexicains. Il s’agit d’un lac circulaire de 102 m de diamètre, avec des parois abruptes et une profondeur maximale estimée à 58 m. C’est ici que les Allemands y ont jeté leur armement lors de leur retraire en 1915 avant de se rendre aux troupes britanniques et sud-africaines.
Nous arrivons en fin d’après-midi au Mushara Bush Camp. L’excellent dîner est ponctué par une célébration avec chants traditionnels, car aujourd’hui c’est l’anniversaire de Nicole !
Ce matin nous partons à la découverte du parc d’Etosha. Nous sommes parmi les premiers à l’entrée, qui ouvre ses portes au lever du soleil sur l’horizon.
Le parc couvre aujourd’hui presque 23 000 km², dont 4972 de pan qui signifie plat, et porte bien son nom : le grand espace blanc… D’abord réserve de chasse, le parc créé par les Allemands occupait 99 000 km² avant la rétrocession des terres aux Himbas qui en avaient été dépossédés lors de sa création. Le pan est une vaste dépression de 120km de long sur 72 de large, à l’origine mer intérieure, devenue lac salé et desséché il y a environ 12 millions d’années.
Dès l’entrée, un beau mâle girafe sur le bord de la route est en train de se délecter de feuilles d’acacia. Puis nous rencontrons zèbres des plaines, autruches, gnous, oryx, impalas, springboks. Côté oiseaux, nous faisons de belles observations de calaos à bec jaune et un joli gonolek rouge et noir qui nous fait l’honneur de rester posé un instant sur sa branche, cet oiseau ne tenant habituellement pas en place.
Des raphicères champêtres, la seconde plus petite antilope par la taille, arborent leurs grandes oreilles nervurées. Ce sont les seules antilopes à recouvrir leurs excréments pour ne pas se faire repérer par les prédateurs…
Nous prenons la route nord après le camp Namutoni qui est moins fréquentée. Nous croisons plusieurs des petits groupes de girafes qui seront en fait un peu notre fil rouge de la journée. En effet, nous en croiserons beaucoup, au bord de piste et aux points d’eau. Etosha compte parmi la plus forte concentration de girafes d’Afrique australe.
Nous faisons une belle observation d’éléphants qui sont dans ce parc les plus grands du continent ! Parc contre, leurs défenses sont assez petites, car ils manquent ici de sels minéraux, et se cassent plus facilement.
On quitte le bush pour arriver sur la plaine d’Andoni. Une procession de gnous et de zèbres se dirige vers le point d’eau de même nom. Magnifique spectacle ! Grands koudous, orix, phacochères et autruches sont aussi au rendez-vous, ainsi qu’un couple de sarcelles du Cap et des dendrocygnes veufs. Un flamant rose, solitaire… Le pan principal du parc abrite un site de nidification.
Un autre point d’eau nous permet d’apprécier les différentes techniques pour boire des girafes : pattes écartées ou pliées suivant l’agilité et la hauteur de l’individu.
En fin de matinée, nous allons inspecter un spot où des lions ont été vus plus tôt. Banco, un couple est allongé sous un buisson à 100 m de la piste.
Nous retournons déjeuner au lodge et nous reposer aux heures les plus chaudes.
L’après-midi, nous partons pour une seconde session safari dans Etosha. Encore des girafes ! Une troupe d’éléphants avec des petits traversent la route en file indienne. Le premier point d’eau visité compte pas moins de 5 girafes et plusieurs springboks. Nous croisons aussi plusieurs fois aux points d’eau des outardes kori, le plus grand oiseau volant d’Afrique.
Nous faisons plus loin une très belle et longue observation à un point d’eau en fin de journée, par une belle lumière : zèbres, impalas, girafes, outardes kori et en arrière-plan deux chacals se disputant une proie.
Sur la piste, nous assistons à une traversée de quelques springboks en mode sauteurs. L’excitation du soir les fait sautiller par grands bonds caractéristiques de l’espèce.
Pour finir en beauté cette journée nous découvrons des hyènes allongées à l’ombre avec des petits, dont 3 en train de téter !
Aujourd’hui, deuxième journée entière consacrée au parc national d’Etosha et à son célèbre pan. C’est au petit jour que nous quittons le lodge. Au début, tout est calme. Les ongulés se méfient encore de la présence encore potentielle de prédateurs. D’autant qu’il y a du vent aujourd’hui, les odeurs peuvent être moins perceptibles et le moindre mouvement met en alerte…
Nous croisons springboks et zèbres en quantité, et quand ils sont en premier plan du pan avec une belle lumière matinale cela donne de jolies prises de vue. À notre arrêt technique, ce sont les mangoustes rayées qui font l’attraction. Elles furètent à droite à gauche ou bien se prélassent au soleil.
Un rhinocéros noir paisible est en bord de piste et passe son chemin tranquillement. Cette espèce est solitaire, plus petite que le rhinocéros blanc, et possède des lèvres pointues préhensiles pour attraper sa nourriture en hauteur dans les arbustes. Plus craintif aussi, il peut se montrer très agressif.
Un peu plus loin : deux lionnes sont à l’ombre, mais bien cachées par les buissons devant. Nous avançons de 500 m à peine que nous tombons sur un deuxième rhinocéros noir allongé à l’ombre d’un grand arbre.
Nous changeons d’habitat et observons nos premiers mopanes, cet arbre aux multiples vertus : imputrescible et utilisé pour la construction, il est aussi très bon pour le feu ; la tisane de ses feuilles à des propriétés digestives, et il héberge un ver (ou plutôt la chenille d’un papillon) qui est un met traditionnel très apprécié.
Dans une zone herbeuse, deux vieux mâles éléphants s’alimentent. Ils recherchent l’herbe, car leurs dents sont trop abîmées à cet âge avancé. Puis, au point d’eau d’Okerfontein à côté du pan, un petit groupe d’éléphants se baigne et boit. Il y a un tout petit qui, au départ de la matriarche, la suit, puis revient en courant chercher les autres. Suivent des observations d’éléphants à nouveau, de gnous et de bubales rouges.
Au point d’eau de Springbokfontein, des lionnes sont allongées tout près de la piste ! Une, puis deux se lèvent pour rejoindre la troisième, et se font quelques câlins. Superbe !
En fin de matinée, nous croisons encore des éléphants et un rhinocéros. Nous déjeunons au camp Halali où nous dormirons ce soir.
Quand nous repartons en safari dans l’après-midi, tout est calme… il fait encore très chaud. Un ratel gratte le sol à la recherche de petites bêtes. Une procession de gnous et de zèbres défile sur la plaine avec en fond le soleil déclinant… magnifique panorama. Nous amorçons le retour au camp et croisons à nouveau le ratel qui est avec un second. Ils vivent en couple. Une chouette observation, qui n’est pas commune.
Mais le bouquet final nous attend… Un coup d’œil rapide à un point d’eau qui était quasi désert deux heures plus tôt avec seulement quelques springboks et des tortues terrapines, et là un lion mâle, non, plusieurs lions ! Le mâle finit de boire et rejoint sa femelle pour se coller à elle, allongé, tandis que trois lionceaux tout petits, à peine trois mois, sautillent et jouent. Un quatrième jeune individu est allongé plus loin. Quel moment mémorable !
Et la journée n’est pas finie, car après le dîner nous allons au point d’eau du camp pour une observation nocturne… et là, surprise : deux jeunes lions mâles adultes arrivent tout juste pour boire tandis qu’un rhinocéros s’en va. De bien belles images avant d’aller se coucher.
Nous quittons le camp à l’ouverture des portes, au lever du soleil. Un léopard a été aperçu, mais a malheureusement disparu dans les fourrés. Nous observons plus loin sur une plaine quatre hyènes en mouvement. Puis quelques chacals furtifs passent leur chemin, certains en traversant la piste.
Une scène, certes lointaine, mais rare, nous est offerte : deux otocyons batifolent, ces chiens oreillards ou renards à oreilles chauve-souris (traduction littérale de l’anglais).
Des ratels, certainement un couple, sont en train de chasser avec un autour chanteur comme acolyte chapardeur. Ils sont souvent vus ensemble, ainsi qu’avec des chacals.
Nous passons à côté d’un champ entier des springboks. Un petit groupe d’oryx est avec des jeunes, dont deux vraiment petits, car ils ont encore la couleur marron de la naissance, à la différence des plus âgés et adultes qui sont gris et noirs.
Au point d’eau Nebrowni se trouvent énormément de springboks et des oryx, survolés par un nuage de passereaux. Pas de traces ce matin des lions adeptes du site… dommage.
En poursuivant notre route, nous croisons pas moins de cinq fois des rhinocéros noirs. Notre safari touche à sa fin… Une harde d’éléphants se désaltère à un point d’eau, certains les pieds dans l’eau notamment les tout petits qui ne maitrisent pas encore leur trompe. Cela leur prendra au moins deux ans. L’un des éléphanteaux est vraiment très jeune, encore pataud.
Nous devons hélas quitter le parc, car nous avons de la route. Celle-ci longe d’abord d’immenses propriétés, fermes et réserves. La route est rectiligne à perte de vue !
Arrêt déjeuner à Kamanjab, la porte d’entrée du Namib des roches ou Eden aride, anciennement le Damaraland. On commence à voir au bord des routes le panneau « attention aux éléphants ». Le décor change : nous passons de la savane plate au bush accidenté et rocailleux.
Nous sommes dans les paysages grandioses du plateau d’Etendeka. Nous évoquons les énormes bouleversements géologiques liés à la formation de cette région. Le Damaraland est constitué de granites intrusifs qui sont passés le long de fissures datant de 480 millions d’années. Ces fissures ont été réactivées lors de la séparation des continents africain et sud-américain et la formation de la grande dorsale atlantique. Ces mouvements liés à la tectonique des plaques et notamment à un phénomène de subduction ont permis l’apparition d’immenses volcans dans cette région du pays et un chaos de roches volcaniques de type basalte, dolorite… et de roches métamorphiques. Le paysage est fait de koppies (petites collines) et de boulders (amas de gros rochers assez ronds).
Une végétation s’est adaptée à ces milieux rudes désertiques. Le Sterculia quinqueloba arbore un tronc très clair et s’accroche dans la moindre anfractuosité de rocher. L’Euphorbia virosa dresse ses candélabres et ses épines comme un cactus. Le Pachypodium Lealii possède un tronc qui a la forme un peu en bouteille comme ces arbres qui stockent l’eau pour les moments plus difficiles. Ses branches sont couvertes d’épines « assassines » et ses fleurs sont d’un blanc immaculé.
Dans cet habitat, on trouve girafes, koudous, lions, léopards, babouins, et éléphants, ceci grâce à la présence de la rivière Uniab, asséchée la plupart du temps, mais l’eau se trouve en profondeur. Nous croisons de belles girafes dans un décor qui parfois ressemble à un désert américain.
Nous passons la barrière vétérinaire qui relie Etosha à la côte. Elle sépare le secteur des grandes fermes commerciales, des fermes communautaires locales où peut sévir la fièvre aphteuse. La zone au sud de cette barrière est contrôlée, notamment pour l’exportation.
Nous voici arrivés à Palmwag. Notre lodge est dans un écrin de verdure. Un éléphant est en contrebas. Le coucher de soleil, vu depuis les terrasses de nos tentes safaris, est tout simplement magnifique !
Nous partons la journée explorer la vaste concession Palmwag qui couvre 5500 km² de terres gouvernementales gérées par des privés. Elle procure des habitats à une large variété d’espèces. Des résurgences liées aux rivières temporaires permettent l’existence de cette faune, compte tenu des contraintes du milieu. Elle abrite notamment quasiment 70% de la plus importante population de rhinocéros noirs en liberté.
Nous traversons ce désert rouge rocailleux fait de basalte et de dolorite, d’une topographie vallonnée avec au loin des monts et plateaux faisant penser parfois à ceux du Grand Canyon. À la surface du sol, des petits éclats de cristaux de quartz, de silice, des petits bouts d’agate… tout rappelle l’histoire géologique du lieu.
Le sol est moutonné d’Euphorbe damarana, des buissons vert clair d’assez grande taille. Cette plante possède un latex blanc empoisonné, mais peut, étonnamment, être mangée sans problème par certains animaux… Le rhinocéros noir par exemple la mange sans avoir besoin de boire, et dort appuyé contre pour se mettre à l’ombre. Le koudou et le raphicère champêtre en mangent aussi sans problème. L’éléphant, lui, en consomme les racines. Par contre elle est mortelle pour l’homme !
Deux belles girafes nous offrent une pose idéale devant le lever de soleil rougeoyant. Ici elles ont un pelage plus clair qu’à Etosha ou ailleurs.
Nous parcourons les pistes offrant divers points de vue. À celui se trouvant au niveau de la rivière Aub et permettant de voir un canyon, nous tombons sur une douzaine d’éléphants se désaltérant et mangeant dans le lit de la rivière ! Quelle chance ! En effet, il y a environ 300 individus dans la concession, donc il est rare de les observer. Nous restons quasiment une heure à profiter de cette scène magique dans un décor somptueux. À côté d’eux se trouvent quelques babouins. L’ambiance générale est paisible. Ces fameux éléphants du désert présentent un certain nombre de caractéristiques spécifiques telles que l’espacement des naissances. La femelle peut allaiter son petit jusqu’à 6-8 ans au lieu de 3-4 ans habituellement.
Plus tard, nous croisons quelques springboks et oryx solitaires. Certains se reposent à l’ombre d’un arbre.
Un autre point de vue sur un canyon nous rappelle la sécheresse du lieu. Il reste très peu d’eau au fond de la piscine naturelle. Cependant, à la saison des pluies, les rivières peuvent se remplir rapidement et rester abondantes quelques heures à quelques jours.
Sur les rochers, une plante ressemblant à s’y méprendre à un cactus appartient en fait à la famille des concombres. C’est l’hoodia, qui est comestible et réputée pour être coupe-faim.
Nous déjeunons dans le lit d’une rivière à l’ombre d’un grand arbre. Un dernier point de vue à Twee Palms (palmiers jumeaux) qui est au fond d’un canyon de la rivière Uniab, puis nous rentrons en début d’après-midi à notre lodge. La piscine ou les chambres sont les bienvenues…
La journée se finit en apéritif-surprise devant un sublime coucher de soleil.
Nous partons aujourd’hui vers le sud et croisons encore de très beaux paysages sur la route. Nous pouvons voir le changement de décor, car l’on passe de la région anciennement volcanique d’Etendeka à une zone de vieux calcaires et de chaos granitiques, puis enfin une zone de grès rouges.
Nous visitons le site des gravures rupestres de Twyfelfontein, découvert dans les années 1920, et classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2007 (il s’agit du premier site namibien classé). Le site se trouve près d’une source qui donna son nom à Twyfelfontein « source douteuse », car les Bushmen, qui sont à l’origine des gravures, n’étaient pas sûrs d’y trouver régulièrement de l’eau. Les gravures, réalisées dans le grès rouge, sont remarquablement bien conservées. Les animaux représentés sont facilement reconnaissables : girafe, lion, zèbre, koudou, éléphant, rhinocéros, autruche… Il y a même des otaries. Les Sans étaient nomades et allaient sur la côte, à 100 km de là, pour notamment chercher du sel très utile à la conservation. Fait remarquable : le symbole désignant l’eau a également été utilisé en Australie par les aborigènes ! Ces gravures, environ 2500, ont été réalisées entre 4000 et 2000 ans av. J.-C.. En chemin nous croisons diverses plantes comme le café du bush (Terminalia prunoide) dont les cosses ont des graines comestibles dont les propriétés sont proches du café. Le « stink bush » ou boscia fétida, a des fleurs jaunes malodorantes.
Notre seconde visite de la matinée nous amène aux orgues basaltiques. Nous découvrons une petite gorge renfermant des colonnes de dolérite (basalte à gros grains) hautes de 4 mètres de long alignées sur un étonnant mur d’une centaine de mètres de long. Non loin de là, nous découvrons les cendres fossilisées de la Montagne brûlée.
Déjeuner au Twyfelfontein Country Lodge, lové au pied des énormes amas rocheux de grès rouge.
L’après-midi est à nouveau consacré au désert du Namib. Nous partons à la recherche de la faune du désert le long du lit de la rivière Huab. Après un arrêt à un petit village pour dire bonjour aux locaux et prendre les informations sur les éléphants. Rapidement, nous tombons sur un mâle solitaire dormant contre un arbre. Les éléphants du désert sont aussi appelés éléphants fouisseurs, car ils connaissent les zones où les nappes phréatiques sont moins profondes et ils creusent pour que l’eau remonte par capillarité. Parmi leurs adaptations à ces conditions extrêmes, on note qu’ils se nourrissent de plantes adaptées à la sécheresse et ne boivent que tous les 3, 4 jours. Si la situation se durcit encore, une femelle peut aspirer de l’eau avec sa trompe dans son estomac pour en asperger son petit déshydraté !
Peu après, nous approchons doucement un groupe de 6 ou 7 qui mange et se repose au milieu du lit de la rivière, au niveau d’un ilot de verdure. Nous profitons avec bonheur du spectacle. Un jeune d’environ 7 ans est allongé au sol. Les femelles semblent calmes. Une se ventile en agitant ses oreilles et se lance sur le corps du sable avec la trompe pour chasser mouches et parasites. Après un long moment passé avec eux, nous continuons notre route, et, quelques centaines de mètres plus loin, nous tombons sur deux éléphants, une femelle et un adolescent, avançant d’un pas assuré face à nous. Nous sommes manifestement sur leur passage et ils rejoignent les autres. Nous reculons les voitures lentement, la femelle est face à la voiture à 2 mètres à peine. Elle est calme et contourne légèrement pour poursuivre son chemin. Moment intense en émotions !
La route continue en dehors de la rivière. La végétation abondante a disparu pour laisser place à nouveau à un désert lunaire, voire martien. Quelques oryx courent au loin. Une autruche fait de même. Ici les animaux sont plus craintifs.
Nous arrivons en début de soirée au Damaraland Camp qui est sublime. Nous sommes comme seuls au monde ici au milieu du désert, dans un cadre grandiose, d’autant plus que ce soir nous sommes les seuls sur le camp. Le dîner se finit sur les chants et danses joyeux de l’équipe du lodge, très accueillante. Ce soir, nous admirons les étoiles et la Voie lactée.
Aujourd’hui nous partons à l’ouest direction la côte. Nous croisons plusieurs fois des girafes au bord de piste, toujours aussi élégantes, et, au loin, nous apercevons des zèbres des montagnes.
Nous quittions le Namib rocheux pour rejoindre une autre partie du Namib, plus plane. Nous sommes bel et bien dans un désert : un milieu aride où il tombe moins de 100 mm d’eau par an. Plus on se rapproche de la mer et plus nous sommes entourés des zones hyper arides où il tombe moins de 10 mm d’eau par an. Namib en langue nama signifie : le rien… En effet, il n’y a presque rien. N’y poussent que quelques rares espèces qui captent l’humidité du brouillard. La présence d’un anticyclone super puissant bloque ici tout passage de dépression. Le phénomène est amplifié par la cellule froide créée par le courant de Benguela, venu de l’Antarctique.
Très vite nous passons l’une des entrées du Parc National de la Côte des Squelettes (Skeleton Coast). Il porte ce nom à cause des différentes épaves qui sont sur le rivage, très difficile d’accès. Les côtes namibiennes ont attiré les explorateurs. Les premiers ont reculé devant leur aridité. Cape Cross témoigne du passage du navigateur portugais Diego Cão en 1486.
Nous arrivons sur la côte. Les plages du Namib se déroulent sur près de 1000 km de long et 40 km de large. C’est le lieu de prédilection des amateurs de « surf casting », la pêche au gros du bord de la plage. Le fameux courant de Benguela fait de cette côte une des régions les plus poissonneuses du monde grâce au phénomène de « up welling » qui remonte une eau froide très riche. Nous faisons un arrêt à l’embouchure de la rivière Huab où se trouve une petite lagune accueillant cormorans et flamants.
Après le déjeuner au Cape Cross lodge, nous rendons visite aux otaries à fourrure du fameux site de même nom. C’est la plus importante colonie d’otaries du monde avec 500 000 individus répartis le long de la côte. L’endroit est très peuplé, bruyant et odorant… Les petits attendent le retour de leurs mères parties pécher. Ils crient pour qu’elles les reconnaissent, et les mères les appellent… Ils se reconnaissent à la voix et à l’odeur. Certains dorment, certains tètent. Deux chacals sont au milieu de cette foule à la recherche de bébés morts. L’un d’eux en a un dans la gueule tandis que l’autre le poursuit pour en chaparder un morceau.
Après un arrêt en cours de route pour photographier l’épave du chalutier Zeila échoué, nous arrivons finalement à la cité balnéaire de Swakopmund et rejoignons notre hôtel situé en bord de mer.
Ce matin, nous sommes dans le brouillard, météo habituelle ici sur la côte. Nous partons pour Walvis Bay (la Baie des Baleines), un port industriel et marchand. D’abord spécialisé dans le fret, l’activité de maintenance des navires est en expansion. La population de la ville a été multipliée par deux. Une autre importante activité est liée aux salines. Le sel récolté en millions de tonnes chaque année est exporté en grande majorité pour le salage des routes en hiver. Walvis Bay est aussi le grand port de pêche de Namibie. Il a appartenu en 1786 à la colonie du Cap avant d’être annexé par les Britanniques en 1878 qui souhaitaient alors contrecarrer les ambitions des Allemands dans la région. En 1910, la ville rejoint l’Union sud-africaine nouvellement formée. C’est seulement en 1994 que le port est officiellement sous administration namibienne. Au large, on devine dans le brouillard les plateformes pétrolières mobiles. Elles sont ici en réparation et repartiront en Angola.
Nous passons une vaste plateforme, il s’agit d’une autre activité historique de la région : la récolte du guano ! Sur une superficie de 17 000 m², 600 à 1000 tonnes de guano sont récoltées chaque année et vendues 300 à 400 dollars US la tonne. Dans les années 30-40, il rentrait dans la composition des bombes (nitrate, phosphate…), aujourd’hui il entre dans la composition des produits cosmétiques (la guanite), et c’est un excellent fertilisant.
Nous arrivons dans le secteur des docks, d’où partent les croisières touristiques, et nous embarquons sur un petit catamaran moteur pour notre excursion de la matinée. Un jeune mâle otarie, Niko, monte très rapidement à bord, et déambule à bord pour notre plus grand plaisir. Il avait été sauvé d’un filet de pêche par les membres de l’équipe du bateau, et il est donc presque apprivoisé. Contre quelques poissons il se laisse observer et toucher. Petites oreilles externes, vibrisses pour chasser, 800 poils au cm², 150 à 180 kg (pouvant atteindre 300 kg à la saison des amours), et, son drame… Il mange 12 à 13 kg de poissons par jour. Alors il devient un nuisible pour la pêche industrielle… on massacre les otaries par milliers…
Plus au large se trouvent des installations pour l’élevage des huîtres. Ce sont des millions d’huitres qui sont produites dans les quatre fermes ostréicoles de Namibie pour fournir le marché asiatique. Elles ont là une croissance excessivement rapide grâce à la richesse des eaux : quelques mois seulement.
Nous poursuivons notre navigation et surprise : des grands dauphins Torsiops. Ils longent la côte et ressortent de temps en temps à la surface, parfois tout proche du bateau.
Nous approchons ensuite l’une des plateformes pétrolières en réparation. Le ciel s’est dégagé et le soleil apparait. Enfin, nous rejoignons la colonie d’otaries. Beaucoup de femelles sont accompagnées de leurs jeunes, mais quelques gros mâles sont déjà présents. À la mi-octobre, ceux-ci viennent s’installer pour quelques semaines en ayant presque doublé leur poids. C’est qu’ils vont dépenser beaucoup d’énergie, d’abord pour conquérir un territoire face aux autres mâles, former un harem pouvant aller jusqu’à 30 femelles, et ensuite en restant à terre à surveiller les petits. Quelques flamants sont aussi présents sur cette longue pointe de sable. Nous sommes à Pelican Point, avec son phare et son lodge à la base, l’un des plus chers de Namibie. Nous faisons halte pour un brunch très sympathique. Puis nous rentrons au port.
Arrivés à terre, nous enchaînons rapidement pour notre activité de l’après-midi et partons avec d’autres 4×4 explorer les dunes, au sud de la ville, direction Sandwich Harbour. Un arrêt rapide pour observer les flamants au bord de la promenade, ainsi que les salines, puis nous longeons la mer sur la plage et les petites dunes. Nous entrons bientôt dans le parc Namib-Naukluft où les grandes dunes apparaissent. Le début des choses sérieuses commence : ascensions et descentes en voiture, un peu comme des montagnes russes. Sensations garanties. De beaux points de vue s’offrent à nous, parfois à 150 m de hauteur ! Des dunes à perte de vue et la mer de l’autre côté ! Le sable contient beaucoup de magnétite, le guide nous le montre avec un aimant : en faisant tomber le sable dessus, les morceaux de magnétites restent collés. Nous avons droit à une collation au sommet d’une dune avec un magnifique panorama. Au retour, deux chacals se reposent à côté de la végétation, et plus loin, deux autres jouent. Nous croisons aussi quelques springboks allongés, et des autruches au loin.
De retour à Swakopmund, nous dînons ce soir dans le fameux et excellent restaurant The Tug.
Nous quittons la côte ce matin. La ville dépassée, nous pénétrons dans le parc du Namib-Naukluft (50.000 km²). Visite de la Vallée de La Lune, où l’on trouve une grande concentration de la plante Welwistchia mirabilis, une espèce unique qui a retenu l’attention de botanistes dans le monde entier. Plante « fossile », elle peut atteindre plusieurs milliers d’années (la plus vieille a été identifiée en Angola à 3000 ans). Elle est à 90% endémique du désert du Namib. Elle est pollinisée par un petit insecte, le « push me –pull me » qui ressemble à un gendarme jaune. Elle recueille l’humidité du brouillard venu de l’océan et fait jusqu’à 2 m de circonférence. Ses feuilles sont déchiquetées par le vent et elle possède des racines de plus de 3 m qui vont capter l’eau en profondeur. Autre plante observée : le dollar du bush, en raison de ses graines rondes de la taille des 5 dollars namibiens.
En continuant notre route vers le sud, nous passons en haut de deux canyons. D’abord le canyon de la rivière Kuiseb, avec un superbe panorama à 360°. C’est une formation géologique dont les plissements datent de plus de 300 millions d’années, lorsque les deux cratons du Congo et du Kalahari ont refermé la mer Damara. Ce lieu est célèbre pour avoir abrité deux géologues allemands qui s’étaient réfugiés ici pour éviter d’être internés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils vécurent là en totale autonomie pendant près de 3 ans. Puis le canyon de la rivière Gaub.
Nous nous arrêtons déjeuner à un lodge peu après avoir passé le Tropique du Capricorne. Un peu plus loin, c’est un arrêt à Solitaire, un lieu-dit devenu incontournable avec ses carcasses de vieilles voitures américaines, et ses pâtisseries. Le long de notre route, nous croisons zèbres de Hartmann (ou de montagne), autruches et oryx.
Nous dormons ce soir au Kulala Lodge, tout près des dunes de Sossusvlei. Le cadre est idéal ce soir pour regarder le ciel… il est même possible de dormir sur le toit à la belle étoile !
Aujourd’hui, lever avant l’aurore afin d’arriver au Parc de Sossusvlei au lever du soleil. Nous avons rendez-vous avec les majestueuses et célèbres dunes ocre. Elles font partie d’un gigantesque massif dunaire de près de 60 km de large qui s’étire de Walvis Bay à Lüderitz. Nous sommes dans le parc national du Namib-Naukluft, 120 km de large sur 600 km de long… Le site est classé patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2013. Depuis l’entrée, 65 km nous séparent de « Big Daddy » avec à ses pieds le célèbre Deadvlei. La lumière du lever du jour dessine à merveille les contours et crêtes des immenses dunes. Nous sommes au milieu du plus vieux désert du monde : 80 millions d’années, mais aussi face aux plus hautes dunes dont certaines font plus de 300 m de haut. Ombre et soleil jouent avec les silhouettes des barkhanes, les dunes en croissant et celles en étoile. Le sable, originaire du Kalahari, est transporté par les cours d’eau dans la rivière Orange qui l’emporte dans l’océan. Là, il rencontre le courant de Benguela qui le ramène vers la côte et le vent le « souffle » dans les terres où il poursuit son oxydation. Le sable clair, lui, vient du lit des rivières temporaires comme la Kuiseb. La végétation donne des touches de doré ou de vert, la magnétite présente dans le sable ajoute du noir, la silice du blanc, et l’oxyde de fer du rouge… Au petit matin, avec les premiers rayons, tout cela donne de belles nuances de pourpre à orangé.
Une fois les 65 km de route parcourus, puis les 4 km de piste sablonneuse, nous arrivons à Sossusvlei à proprement parler. Petit déjeuner à l’ombre avant d’explorer à pied les dunes. Tandis que les plus sportifs montent une partie de « Big Daddy », d’autres partent directement vers le Deadvlei (le « marais mort ») qui offre un paysage mystique. Sur la crête dunaire, plein d’empreintes : lézards, insectes divers, comme les surprenants « toktokkies » en référence au son qu’ils produisent. De là-haut, les panoramas sont juste sublimes. Puis c’est la descente rapide, en courant pour certains, vers le vlei en contre bas… Ce site est tout simplement idéal pour les photographes, d’une beauté exceptionnelle.
Nous filons ensuite vers le canyon de Sesriem (qui veut dire en Dama « 6 lanières », qu’il fallait déployer pour atteindre l’eau en bas). Profond de 35 m et long de 3 km, il a été sculpté autrefois par la rivière Tsauchab. L’histoire géologique de la région y est « imprimée » depuis près de 20 millions d’années. Les agglomérats de gros galets, plus petits ou sables étant liés à la puissance du courant de la rivière Tsauchab et donc à des variations climatiques importantes. En 2008-2009, il y avait 20 m de hauteur d’eau dans le canyon… Aujourd’hui, il est totalement asséché.
Nous déjeunons au Sossuvlei Lodge puis rentrons en début d’après-midi pour profiter du nôtre. Farniente et piscine pour certains, tandis que d’autres ont opté pour un survol des dunes au coucher du soleil.
Ce matin, route vers le sud-est. Le paysage est encore une fois splendide avec les montagnes Numibb sur notre droite et les montagnes Tsaris à gauche. Des zèbres des montagnes (ou de Hartmann) se dessinent au loin sur une crête. Ils sont très craintifs. Nous croisons aussi des oryx. Lorsque nous passons le col de Tsaris, Stéphane nous montre le Sarcocaulon heritieri. Cette plante sert de bougie aux Bushmen et son écorce brûlée embaume, un peu comme de l’encens.
Notre parcours nous entraîne ensuite sur un vaste plateau vers les villes dites « romantiques »… Elles portent les noms des femmes des officiers qui ont négocié les terres aux locaux : Maltahöhe, Mariental… On traverse alors la « Fish River », le second cours d’eau le plus important de Namibie, et qui a façonné le second plus grand canyon du monde : le canyon de la « Fish River ». À Mariental se trouve le plus grand barrage de Namibie, celui de Hardap. Il permet entre autres l’irrigation de nombreuses cultures.
Puis l’on entre dans le Kalahari. Ce n’est pas un désert, car les précipitations annuelles dépassent les 100 mm… mais c’est un gigantesque système sablonneux réparti sur 7 pays : Angola, Congo, Zambie, Zimbabwe, Botswana, Namibie et Afrique du Sud. Le sable est orangé à ocre, et l’on commence à voir les premières dunes longitudinales et parallèles caractéristiques du Kalahari. Moins impressionnantes en hauteur que celles de Sossusvlei (qui sont elles multi directionnelles), elles n’en sont pas moins jolies. Nous arrivons bientôt au Intu Afrika Zebra Lodge. À côté de la piscine, il y a foule au point d’eau, et à la zone de fourrage apporté à cause de la sècheresse. Zèbres, oryx, impalas et élans du Cap investissent les lieux.
Après un petit repos, nous partons en safari dans la réserve de 10 000 ha. Nous passons de somptueuses bandes de dunes ocre entre lesquelles poussent de grands acacias. Nous observons cobes à croissant, puis oryx, springboks, et surtout un petit groupe de girafes avec un girafon qui sont si élégantes et photogéniques sur ce décor orangé.
Nouveauté pour nous : nos premiers suricates ! Ces petits carnivores de la famille des mangoustes sont ici dans leur habitat, et ils filent à toute allure, queue dressée, pour se cacher dans leur terrier. Certains ressortent la tête pour guetter. Plus loin une autre bande est en haut d’une dune et se dresse sur les pattes arrières, la fameuse pose de la sentinelle. Nous croisons aussi ce soir des gnous bleus, des outardes et des écureuils terrestres. Nous passons ainsi de dune en dune, celles-ci ne bougeant quasiment pas, car elles sont maintenues par la végétation. Entre chacune d’elle, il y a une petite vallée. Le décor et les couleurs sublimées par la lumière de fin de journée sont de toute beauté.
Pour finir cette journée nous avons le plaisir de prendre un verre au sommet d’une dune tout en admirant le coucher de soleil.
Ce matin, nous avons rendez-vous avec des Bushmen ou plutôt des Sans, leur autre nom moins péjoratif. Ils sont là pour nous reconstituer leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs. Chacun, à son tour, évoque une activité dans leur si particulier langage à clics.
Le premier nous explique l’utilisation de l’acacia melifera, qui outre ses branches et branchettes armées d’épines en hameçon, a la particularité de produire une résine appréciée par les outardes Kori. Elle devient un appât pour attirer ces grands oiseaux et les prendre au collet… Avec l’écorce, on fait une décoction pour lutter contre la toux et soigner les bronches. Les branchettes, une fois mâchées, servent de « brosse à dents ».
Ensuite, c’est avec une gestuelle très élaborée qu’un autre jeune homme nous explique la technique de la chasse à l’oryctérope. L’étrange animal nocturne à queue de kangourou, nez de cochon, oreilles d’ânes… est très friand de termites. Il n’attaque pas la termitière par le haut, mais par sa base, moins dure. Il creuse grâce à ses puissantes griffes et, à l’aide de sa longue langue collante engouffre les termites qui l’attaquent. Une fois tué, ils le ramènent près de la termitière et l’ouvrent là, car il a avalé les termites tellement vite sans les mâcher que certains des termites sont encore vivants. Ainsi, la termitière peut continuer de fonctionner et un autre oryctérope pourra, lui aussi, être chassé à son tour. La chair est consommée, les griffes servent d’ornement. La graisse, après cuisson, est enduite sur le corps, car c’est un excellent répulsif.
Nous assistons ensuite à une démonstration de la manière dont une chasse traditionnelle se passait. Le petit groupe de chasseurs étudie au sol les indices de présence de proies potentielles (traces, crottes…) Ils regardent d’où vient le vent en jetant du sable… Puis une fois repérée, ils visent la proie et tirent sur elle avec des flèches empoisonnées. Le poison paralysera un instant l’animal. Si c’est une femelle gestante, ils la laisseront tranquille. Nomades, le groupe entier se réunira sur le lieu où la proie a été tuée. S’en suit une cérémonie avec danses et chants traditionnels qui peut durer plusieurs heures.
Puis, nous prenons la route vers Windhoek et l’aéroport. Nous croisons à la sortie du lodge sur le pan des oryx et un hippotrague vus la veille. Dernières pistes, derniers paysages et dernières observations de la faune : gnous à queue blanche, vautour du Cap très menacé ici. Arrêt technique à Dordabis, et c’est la route bitumée qui nous amène à l’aéroport. Le séjour touche à sa fin. Au revoir merveilleuse Namibie ! Tout le monde s’envole pour Johannesburg puis l’Europe.
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Messages
Bonjour les croisiéristes
Je viens de lire avec intéret le récit de votre équipée namibienne
Vraiment très bien documenté et super intéressent Bravo !!
Pourriez vous m’indiquer le nom de l’agence qui à organisé votre voyage ainsi que si possible le tarif !!
Vous semblez avoir séjourné dans des camps et lodges très attirants
Je pense faire le meme voyage que vous en septembre ou octobre 2020
Ce voyage est il fatiguant ?
Je n’ai plus vingt ans depuis longtemps 🙁 …mais suis en pleine forme , habituée a voyager notamment au Botswana dans des conditions rustiques mais extraordinaires
En espérant une réponse de votre part
Je vous souhaites encore de superbes voyages ainsi que de bonne fetes de fin d’année
Amicalement
F Pollet Villard
frangepol@infonie.fr
Bonjour 🙂
Vous trouverez toutes les informations concernant ce voyage par ici : https://www.grands-espaces.com/croisieres/safari-namibie/
N’hésitez pas à contacter nos conseillers au 03 51 251 251 si vous avez des questions concernant nos voyages.
Je vous souhaite une excellente journée.