Bruno Guégan
Grand Nord
1 septembre
7 septembre 2019
Septembre 2019
Bruno Guégan
Grand Nord
Photos d’illustrations, prises lors de précédents circuits. Les photos seront mises à disposition lorsque le voyage sera terminé.
Après une navigation tranquille entre le Groenland et l’Islande, c’est un groupe de douze personnes qui part avec Bruno découvrir l’Islande, après ces quelques journées de mer, nous retrouvons la terre en ayant toujours l’impression d’être en mer. Le temps est frais, et les nuages limitent la visibilité dans les hauteurs, nous sommes proches de l’hiver et du cercle polaire !
Nous parcourons d’abord le vieux quartier d’Akureyri qui, suite à l’envasement progressif du fjord, se retrouve loin des quais qui peuvent recevoir des gros bateaux. Puis nous partons pour Myvatn (le lac des mouches) en longeant le Eyafjord, le fjord de l’île, lié à la présence en son milieu de l’île de Hrisey, île, actuellement presque entièrement en réserve naturelle et dédiée à la protection du lagopède. Dans ce fjord s’écoulent des sources chaudes en donnant des empilages d’assiettes de geysérite qui toutefois ne sont visibles que pour les plongeurs expérimentés.
Après quelques lacs, nous découvrons le site de Godafoss, la cascade des Dieux appelée ainsi, car Thorgeir Thorkelson, revenant de l’Althing où il fut décidé que les Islandais devaient se convertir à la religion chrétienne, jeta les effigies des anciens Dieux. Ce site est une magnifique faille en fer à cheval dans lequel s’engouffrent des tonnes d’eau qui taillent une vallée étroite dans les orgues basaltiques. Après une petite heure de route, nous longeons le lac de Myvatn aux milliers d’oiseaux pour atteindre le site des pseudovolcans, ces formations géologiques créées par la rencontre de la lave et de l’eau qui sont souvent confondues avec des volcans.
Puis nous visitons le site des châteaux noirs, bel exemple d’érosion différenciée qui laisse de véritables cheminées de basalte dans un labyrinthe chaotique. Là, nous pouvons facilement imaginer les angoisses du voyageur dans ce monde de trolls pétrifiés. Déjeuner à Vogafos en compagnie de magnifiques vaches, célèbres par leurs soutiens-gorge. Après la soupe traditionnelle Islandaise, nous reprenons la route et nous sommes vite stoppé par le magnifique et traditionnel rassemblement de moutons, l’occasion de belles photos et d’assister à un spectacle unique près d’un « rond » de tri en pierre.
Nous poursuivons notre route vers le site de Namafjall, nous sommes sur une terre vivante et entourés de fantômes fugitifs dans les nuées de vapeurs d’eau chaude. Cette solfatare permet à certains de soigner un rhume tenace ou de se prémunir pour l’hiver prochain. Enfin nous rejoignons le site du Kviti, un volcan qui dans ses entrailles accueille un lac aux couleurs les plus magnifiques, et d’où nous pouvons voir les nombreuses coulées de lave de la dernière éruption du Kafla. Nous passons devant l’usine géothermique située en contre bas et nous rejoignons Grjotagja qui révèle les dessous des coulées de lave : une rivière souterraine aux eaux claires et chaudes, une expression spectaculaire du volcanisme. Revenant sur nos pas, et compte tenu d’un vent assez frais, nous visitons le site naturel de Holdi, un petit paradis boisé, très rare dans cette région, qui permet d’observer tranquillement les oiseaux du lac. Un chemin entouré de bouleaux et d’angélique qui surplombe parfois le lac, donnant une vue unique de cet enchevêtrement d’îles, refuge naturel de beaucoup d’oiseaux. Un petit cours d’ornithologie et nous retournons à notre bus pour rejoindre l’hôtel pour un repos bien mérité.
Nous sommes en « Ice-land » et nous partons découvrir cette Islande des déserts froids, bien loin des bords des côtes verdoyantes. Nous empruntons une route qui traverse le désert islandais, impressionnante série de langues de laves de tous les âges.
Après une heure de route, nous atteignons Dettifoss (la cascade la plus puissante d’Europe), c’est une découverte de ce grand canyon, bordé par des orgues basaltiques que nous entreprenons, afin de jouir du vrombissement des tonnes d’eau de la Jokulsa, une découverte un peu humide, car la pluie fine se joint aux embruns pour rafraichir l’atmosphère.
Au retour de cette découverte, nous reprenons la route vers le nord, la route se transforme en piste, et est parsemée de travaux, ce qui nous fait rater la route qui doit nous conduire dans un autre site, donc demi-tour et à nouveau la piste pour un exercice exemplaire de conduite de Gardar, notre chauffeur qui fut fortement applaudi après cet exercice de style.
Nous sommes enfin sur la bonne route, une piste abrupte qui plonge dans le canyon, les freins sont bons, et nous pouvons ainsi rejoindre un petit parking qui nous servira de restaurant. Après avoir repris quelques calories, nous partons dans cet incroyable endroit du royaume des orgues basaltiques : Hijôdaklettar.
Ce site est d’une beauté rare et l’enchevêtrement d’orgues nous donne une petite idée des forces qui ont modelé ces tonnes de laves et qui maintenant se sont transformées en roches massives. Nous resterons plus d’une heure dans ce site où l’imagination travaille au fur et à mesure de la découverte des formes des rochers, ici un éléphant, là des trolls…
Nous repartons et retrouvons notre piste avant de rejoindre une pompe à essence locale qui nous permet de nous réchauffer autour d’un petit café. Nous arrivons enfin à Asbyrgi, nous faisons une marche dans ce cirque énorme en forme de fer à cheval, il parait que c’est la trace du cheval d’Odin (Sleipnir), il est vrai que celui-ci avait huit pattes donc beaucoup de traces. C’est plutôt l’ancien lit de la rivière Jökulsa, celle-ci ayant décidé de changer de lit, vraisemblablement à l’occasion d’un tremblement de terre, sans doute n’appréciait-elle pas ce matelas en pierre de lave. Il reste un malheureux fulmar qui a sans doute raté son envol, alors que dans les buissons de nombreuses grives mauvis n’ont pas encore pris la route du sud.
Ce soir, repos au Cap hôtel de Husavik, mais avant, sortie pour aller apprécier les spécialités locales dans le port et ainsi retrouver quelques forces…
Une bonne nuit à Husavik, la baie de la maison, faisant référence à la maison de Gardar le premier Viking connu ayant atteint par accident l’Islande par hasard et ayant laissé généreusement deux esclaves seuls, dont nous n’avons encore pas de nouvelles.
Nous embarquons sur le Salka, un ancien bateau de pêche Norvégien, la mer est agitée des dernières tempêtes et les creux avoisinent les deux mètres. Tous les passagers de Grands Espaces résistent, forts de leur expérience récente de croisière, mais ce n’est pas le cas de quelques malheureux dont on entend le râle révélateur d’une volonté de nourrir les poissons. Seuls un petit rorqual et deux marsouins feront des apparitions furtives, dans ce cadre majestueux entre montagnes et mer.
L’appétit aidant et après un bref repas au Salka (même nom que notre bateau), nous allons découvrir le musée des baleines, remarquablement illustré par de nombreux squelettes, dont celui d’une baleine bleue, le plus gros mammifère ayant existé sur terre.
Nous reprenons notre route vers l’ouest. La neige saupoudre les sommets et nous franchissons un col à 600m, moutons et oies cendrées parsèment les champs environnants. Nous traversons à nouveau les hauteurs d’une péninsule pour plonger sur le petit village de Blonduos. En son centre, une île est en réserve naturelle et est interdite d’accès car réservée à la reproduction des oies cendrées.
Tout au long de la route, des fermes aux couleurs chatoyantes rappellent la seule présence humaine, elles sont souvent accompagnées d’une chapelle et d’un traditionnel cimetière familial.
Après une longue route, nous arrivons à notre havre de paix, l’hôtel Laugarbaki, un hôtel en pleine nature où seuls les chevaux pourraient rompre la quiétude. Ce soir, le ciel est clair, il faudra veiller…
Mais oui, elles étaient présentes hier soir ces aurores boréales pour ceux qui ont su les attendre, c’est vers 11h que le ciel s’est drapé de voiles verts, faisant parfois un arc de cercle complet au-dessus de nos têtes et ondulant légèrement en fonction de l’intensité, le voilà le spectacle tant attendu et bien mérité dans cette nuit un peu fraiche.
Nous repartons pour de nouvelles aventures, une heure de route et nous nous arrêtons pour faire la petite, mais spectaculaire, ascension de Litia Grabrok, un cratère volcanique de toute beauté et entouré de sommets enneigés. Puis nous bifurquons vers la fameuse cascade de Hraunfossar, en fait une multitude de cascades qui sortent de la lave avec une couleur turquoise des plus étonnantes. Plus loin, c’est Borgarnes, une petite escale « technique » pour déjeuner au centre de l’installation des Vikings en Islande.
À la sortie de Bogarnes, nous voyons de nombreux récifs en mer et Bruno nous rappelle le drame du « Pourquoi-pas » et la triste épopée des 45 marins dont le commandant Charcot, vraisemblablement l’un des meilleurs explorateurs scientifiques polaires. Nous continuons sur la N1 et apercevons les usines de traitement d’aluminium du Hvalfjord, le fjord des baleines.
Ce fjord servit de base aux Anglais et aux Américains pendant la Seconde Guerre mondiale pour notamment stocker et protéger le matériel, avant de l’envoyer par bateau à Arkangels en Russie, dans des convois poursuivis par les fameux loups de mer allemands (les sous-marins) et qui payèrent souvent très cher leur courage. Quelques structures militaires sont encore visibles et la triste usine d’équarrissage des baleines qui nous rappelle que l’Islande est l’un des pays qui chasse encore la baleine.
Nous arrivons maintenant à Thinvellir, l’ancien « parlement » Vikings et réserve naturelle, que nous découvrons grâce à une longue promenade à pieds. Une occasion de bien s’imprégner des lieux qui font encore la fierté des Islandais et avec juste raison.
Il est déjà 18h et ce soir nous nous installons pour la nuit près de Gull Foss que peut-être nous découvrirons demain, mais demain est une autre journée…
Aujourd’hui, premier arrêt à Geysir (jaillir en Islandais), ce lieu qui donna le nom aux geysers. Nous profitons de cette heure matinale pour éviter la foule habituelle dans ce lieu très touristique. Ainsi nous avons tout le loisir de prendre tranquillement des photos de la fameuse bulle qui précède le jaillissement de vapeur et d’aller admirer les sources d’eaux chaudes aux couleurs improbables.
Nous reprenons notre route sur le désert Islandais, nous avons longé la rivière Thjorsa et enfin nous arrivons à la très belle cascade de Hjalparfoss, enchâssé entre deux anciennes coulées de lave et décorée de belles orgues basaltiques.
Quelques kilomètres plus loin, en contrebas d’un virage, nous apercevons la reconstitution d’une ferme des premiers Islandais. Nous poursuivons jusqu’au pied de la célèbre piste 26 qui traverse l’Islande et aboutit près de Godafoss, un relais nous accueille pour le déjeuner, entre restaurant et refuge, pratique autant que rustique et il nous est servi la traditionnelle soupe de mouton.
Nous enchainons en empruntant une piste particulièrement rocailleuse et étroite et nous pouvons ainsi mesurer la dextérité de notre conducteur. Après une demi-heure de piste dans un désert de pierres des plus aride, nous découvrons soudain une véritable oasis où plantes vertes, eaux bleues, orgues basaltiques beiges, grottes et quelques grives mauvis se mélangent avec une incroyable harmonie. Un vrai jardin à la japonaise, nous comprenons mieux pourquoi a été découvert à proximité les restes d’une grande ferme Viking. Découverte improbable dans ce désert minéral. Nous passons du temps dans ce lieu magique, où l’imagination peut facilement voir Trolls, elfes et autres êtres imaginaires, et où la sérénité prête à la méditation, mais il faut reprendre la piste du retour. Sur la route, nous nous arrêtons à la cascade de Vatnsleysufoss, qui barre la rivière et qui est dotée d’un escalier à poisson. Encore une splendeur naturelle qui ne laisse personne indifférent.
Le temps répond parfaitement aux critères des Islandais, un peu d’eau avant le soleil, et en plus, nous allons nous mettre sous les embruns de la cascade de Gullfoss, la cascade d’or. L’une des plus belles cascades d’Islande avec une vue très particulière et proche des rapides avant qu’ils ne s’engouffrent dans un grand canyon. Son débit maximum est de 2000m³ seconde, soit environ plus de 2 600 000 bouteilles d’eau à la seconde.
Cette cascade fut protégée grâce à la volonté d’une femme qui s’opposa à la construction d’un barrage hydro-électrique (vers 1890) et obtint gain de cause en menaçant de se jeter dans le canyon. Sans doute, l’une des premières militantes écologistes pour notre grand bien et la sauvegarde d’un patrimoine unique.
Nous partons maintenant vers la capitale, et nous repassons près de Geysir et de Hveragergi, le pays des serres, célèbres pour ses quelques bananiers où nous faisons une petite halte technique. Avant le déjeuner, visite rapide du centre-ville de Reykjavik (la baie des fumées) et des principaux monuments (le Matignon local, l’hôtel Borg, le lac Tjorn, le parlement, la cathédrale luthérienne, la mairie) et nous rejoignons le célèbre restaurant Reykjavik.
Après le déjeuner, quartier libre pour comme disent nos amis Canadiens « magasiner ». Soirée dans un restaurant du centre-ville, une dernière occasion d’apprécier la cuisine islandaise dans l’ambiance feutrée des restaurants islandais, avant le voyage retour.
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