28 mars
11 avril 2019
Mars 2019, en direct du « Royaume du Tigre »
Après une nuit qui fut courte pour les participants arrivés au petit matin, toute l’équipe Grands Espaces est au complet. Nous retrouvons notre minibus et partons à l’assaut des grandes artères surpeuplées de Delhi. Notre guide local francophone nous dégrossit un portrait de l’Inde d’hier et d’aujourd’hui vue de l’intérieur.
Ce matin, la visite se limite à l’incroyable « Tombe d’Humayun », joyau de l’architecture Mogole et précurseur du célèbre Taj Mahal.
Cette découverte bouclée, nous regagnons notre véhicule pour sortir de Delhi. Le spectacle derrière les vitres en vaut la peine. L’Inde traditionnelle en chantier pour devenir une mégapole moderne. Partout, ce n’est que chantiers colossaux pour des autoroutes et de nouvelles lignes de métro.
Nous progressons dans ce qui apparait comme un chaos à nos yeux occidentaux. Le style de conduite des Indiens nous est parfaitement étranger et incompréhensible.
Passée la banlieue nous retrouvons une Inde moins moderne, déjeunons dans un Dhaba (restaurants routiers) puis gagnons petit à petit l’Uttarkand pendant que Christophe nous parle de nature, de conservation, d’histoire et bien sûr de tigre.
Nous arrivons à Corbett et à notre hôtel en début de soirée, les yeux remplis de scènes mémorables.
Le diner typique est englouti avec appétit et nous gagnons nos très jolis Bungalows sans trop nous faire prier.
Demain, pour le 1er safari, il faut se lever tôt.
Dès 5h30, nous sautons dans les jeeps destination la porte d’entrée de Bijrani. Le parc national de Corbett compte 5 portes.
Après les formalités, nos jeeps traversent les pistes à la recherche d’indices de la présence du grand chat rayé.
Ce sont les cerfs sambhar que nous voyons nombreux descendre des forêts le long des versants de collines. Plus difficile à voir, le petit cerf aboyeur, ou muntjac, plus solitaire et discret.
Presque simultanément, des groupes de cerfs axis, cousins de nos Daims européens profitent des derniers instants de fraîcheur pour brouter.
Les martins-chasseurs de Smyrne sont aux aguets aux alentours des points d’eau. Nous avons la chance d’observer de rares cigognes noires.
Les paons nombreux font la roue devant nos appareils photo et près d’un bosquet nous apercevons un chacal doré.
Au détour d’un chemin, nous découvrons notre première piste fraîche de grand chat. Un mâle qui a traversé la route pour se perdre dans une poche de forêt dense. Nous en faisons le tour et stoppons le moteur. À quelques dizaines de mètres, un singe Langur (Entelle en français) pousse son hoquet d’alarme preuve incontournable qu’il voit un prédateur. Quelques minutes après c’est un feulement très distinct que nous entendons… Le tigre est là à quelques dizaines de mètres, mais la végétation le cache à nos yeux. Nous patientons en regardant les guêpiers verts et quelques macaques rhésus, mais le grand chat reste à l’abri.
Pour l’heure, nous l’abandonnons pour retourner à l’hôtel nous rafraichir et nous restaurer.
Nous tentons notre chance à une porte différente cette après-midi et très rapidement la chance est au rendez-vous avec un groupe d’éléphants se rafraichissant dans un point d’eau. Des femelles et des petits, dont un minuscule d’à peine un mois. Nous ressentons la grande joie de ces animaux gigantesques. Ils jouent, se roulent dans la boue, se bousculent… Un grand moment de nature. Nous poursuivons dans la forêt en nous arrêtant fréquemment pour observer les oiseaux, Calaos gris et guêpiers, mais aussi les singes, macaques rhésus et Entelle. Une mangouste traverse la route et se cache dans un tas de pierres. Nous restons à l’écoute des bruits de la jungle et des cris des différents animaux qui préviennent de la présence des prédateurs.
Au retour vers la porte, les éléphants sont encore plus nombreux, profitant de la fraicheur qui arrive pour gagner les zones herbeuses dégagées. Alors que le soleil se couche, nous observons ces animaux libres et sauvages avec beaucoup d’émotions.
Ponctuellement, quelques cerfs poussent leur cri d’alarme pour signifier un danger, mais le prédateur reste tapi et à l’abri de nos appareils photo.
Nous reviendrons demain tenter notre chance.
De bon matin, toute l’équipe est d’attaque et nous sommes les premiers à rentrer dans le parc. Nos jeeps font le tour des zones forestières, s’arrêtent, tentant de repérer l’alarme de cerfs Sambar ou axis pour se donner une idée de l’emplacement du tigre.
Nous quadrillons les zones, repérant ici et là des traces fraiches et philosophant sur l’endroit où elles pourraient mener.
Nous nous stationnons sur une piste dans la forêt et soudain, plus de doute possible, c’est bien un feulement que nous venons d’entendre. À quelques dizaines de mètres de nous, dans la végétation, le grand prédateur se tapit. Les feulements se répètent, mais ne nous donnent aucune indication de mouvement. Nos guides nous parlent d’une femelle aux jeunes assez grands qui commencent à se disperser.
Nous patientons quelques instants. Repartons quelques minutes pour un tour de zone, patientons à nouveau.
Soudain, le tigre sort de la végétation et traverse la route, ne donnant que quelques secondes de chances à ceux qui peuvent l’observer. Les jeeps s’emballent, parcourent le lacet de piste qui contourne la zone où l’animal vient de s’engouffrer. Nos guides extrapolent le passage de l’animal à la piste qui s’étend devant nous.
À nouveau, le tigre sort derrière les jeeps et, sans se presser, traverse la piste pendant quelques secondes.
Il faudra nous contenter de cette observation, la nature nous rappelle alors qu’ici rien n’est garanti et que c’est la déesse de la jungle qui distribue les privilèges.
De retour au lodge, nous dissertons sur cette matinée pleine de rebondissements autour du repas et repartons à la découverte d’une nouvelle zone.
Le milieu est plus vallonné et la piste mène à de magnifiques points de vue sur la rivière de mousson qu’elle domine. Les entelles sont nombreux et les femelles ont presque toutes un tout petit accroché à leur fourrure. Les cerfs axis suivent les singes avec lesquels ils partagent la surveillance aux prédateurs. Les ongulés ne ratent pas l’aubaine de se nourrir de tout ce que les autres font tomber des arbres.
C’est une piste fraiche de félin qui oriente notre trajet. Un tigre a marché récemment sur la route, malgré la chaleur. Les traces bien dessinées dans le sable fin se perdent bientôt dans la masse végétale et nos guides extrapolent les prochains points d’attentes. Les oiseaux nous tiennent compagnie, les guêpiers à dos bleu, les bulbuls à tête noire, les martins-pêcheurs de Smyrne et même quelques cigognes noires.
Au-dessus de la rivière, un pan de falaise sert de lieu de repos à quelques vautours ; des griffons himalayens et des vautours à têtes rouges. C’est une observation exceptionnelle. Au cours des dernières décennies, l’Inde a perdu la majeure partie de ses vautours à cause d’un produit chimique récemment interdit. Depuis peu, ces grands oiseaux montrent des signes de récupération.
L’après-midi se termine sur de très beaux cerfs Sambar et sur un éléphant mâle en rut à la recherche d’un troupeau de femelles. Il faut lui laisser la priorité sur la piste, car nous ne faisons pas le poids.
Nous rentrons à l’hôtel après un peu de shopping et profitons de l’excellent dîner, le dernier en Inde.
Demain nous passons la frontière du Népal.
Le dernier safari sera plus court et se passera dans la zone tampon du parc où les populations locales en charge de la forêt ont choisi de préserver leurs arbres et la faune en espérant y trouver une source de progrès. C’est avec joie que nous participons à cette initiative prometteuse.
L’itinéraire traverse de grandes forêts de Sal, le bois de fer local qui sert aux constructions. Les rais du soleil naissant traversent la canopée pour nous envelopper d’une ambiance extraordinaire. La jeep descend les pentes de la colline, traverse quelques bras de rivières presque asséchés qui nous servent d’arrêt photographique, car quelques oiseaux s’ébattent joyeusement tels les martins-pêcheurs, les mainates et les pies-grièches. Les cerfs aboyeurs sont nombreux dans ces milieux et nous en croisons quelques-uns qui posent pour nous.
Enfin, nous sortons de la forêt pour changer de véhicule et retrouver notre bus qui roule déjà vers le Népal alors que nous engloutissons nos paniers « petit déjeuner ».
La route est sinueuse, la région est peu développée, loin de tout, mais le spectacle de la vie indienne rurale est saisissant ; les champs destinés à nourrir cette population importante, les bourgades aux centres désordonnés, les véhicules circulants sans règles apparentes. Nous sommes bien en Inde profonde…
Le passage de la frontière est également très typique sur l’unique voie du barrage qui enjambe la rivière Mahakali, frontière naturelle entre les deux pays. Après les formalités, notre équipe népalaise nous prend en charge. Nous changeons de bus et faisons la connaissance des amis de Christophe ; Mr Shree et Mr Prakash.
La route népalaise est toute droite et traverse des campagnes aux villages démunis et parsemés.
Nous arrivons en fin d’après-midi au Racy shade resort où l’accueil local est chaleureux. Le diner est savoureux et c’est sans difficulté que tout le monde s’endort les yeux pleins d’images de cet autre monde que notre voyage traverse.
La grasse matinée n’a pas duré longtemps et tout le monde est dans le jardin fleuri du lodge à observer les nombreux oiseaux qui s’y activent.
Après le petit déjeuner, Christophe présente la région, le parc national et l’ethnie locale, cartes à l’appui. Puis, c’est un tour de jeep dans les environs qui vient étayer l’exposé. Nous visitons la campagne agricole, une maison traditionnelle Tharu puis le bazar du village et le temple local.
Avant de déjeuner, nous profitons de la rivière juste en face du lodge pour un petit bain rafraichissant.
Cet après-midi, nous partons pour une première excursion en jeep dans le parc national. Nous découvrons les grands paysages de l’endroit, la « savane » appelée ici « Fanta », la forêt de Sal, et la ripisylve. Nous observons plusieurs espèces de cervidés ; aboyeurs, axis, des marais et Sambar. Les sangliers aussi sont de la partie. Une jeep observe même 2 rhinocéros unicornes, les premiers du voyage. Mais le clou du spectacle reste l’apparition d’un paradisier très précoce pour la saison ; cet oiseau magnifique dont le mâle blanc arbore une très longue queue.
Tout le monde est ravi et après la douche, l’apéritif à l’européenne est l’occasion de se montrer les photos de la journée et d’écouter les explications pour le programme de demain.
Après le diner, la salle de restaurant se vide rapidement, le sommeil bien mérité se fait pressant après cette grande journée de jungle.
C’est la grande journée du safari flottant. À Bardia, les excursions durent toute la journée. Nous commençons dès le matin par un petit trajet en bus qui nous conduit dans le parc national près de la rivière sacrée Karnali qui se jette plus au sud dans le Gange. Le temps que l’équipe prépare les rafts gonflables, nous partons pour une petite promenade à pied sur les hautes rives qui surplombent la rivière. Le paysage est magnifique et déjà nous apercevons quelques oiseaux : Martins chasseurs de Smyrne, Ibis noirs, petits et grands cormorans, canards de Sibérie, Oies barrées… Nous croisons la route de quelques cerfs axis qui reviennent de boire, escortés comme souvent par des entelles.
C’est également le moment de s’approcher des grandes termitières et de s’étonner de leur taille et de leur solidité. Nous nous intéressons également aux arbres parasites, les magnifiques figuiers étrangleurs et les lianes tueuses.
Marcher dans cette forêt sachant la mégafaune qui y habite fait toute la différence.
Les rafts nous rejoignent bientôt et nous flottons tranquillement sur les eaux tranquilles et sacrées. Quelques becs ouverts se laissent photographier, ainsi que bergeronnettes et glaréoles.
À plusieurs endroits, notre concentration devient plus intense lorsque les guides nous indiquent que ce sont des lieux de bains que choisissent parfois les grands félins. Malgré la chaleur, ils ne sont pas au rendez-vous.
Nous arrêtons le raft pour remonter un ruisseau prometteur et examiner un étang. Les traces du tigre bien marquées sur le sable datent de la veille. Nous sommes sur son territoire.
Un peu plus loin c’est l’arrêt pique-nique à l’ombre de la canopée pour passer les heures les plus chaudes devant un paysage ouvert sur la rivière ou les martins-pêcheurs pies nous font la démonstration du vol stationnaire.
Durant l’après-midi, le raft bifurque et emprunte un plus petit cours d’eau à la végétation luxuriante. Nous entrons dans ce dédale végétal escortés par les guêpiers multicolores, les chevaliers, et même deux cigognes épiscopales qui décollent devant nous.
Un peu avant la fin, nous sortons des rafts et marchons durant quelques minutes pour nous rendre à un affût de bonne réputation. Au détour du chemin, deux rhinocéros croisent notre route en reniflant bruyamment. Ce moment d’intensité est vite passé et nous laisse devant un paysage de rivière très ouvert et luxuriant où se baigne un rhinocéros. Le temps de quelques clics, il est temps de retourner au raft pour la dernière ligne droite.
Nous arrivons directement devant le lodge, fatigués certes, mais les yeux pleins de végétations, d’animaux et d’oiseaux. Certains en profitent pour se rafraichir d’un petit bain sur place avant de regagner les chambres.
C’est à pied que commence la journée dans le parc national de Bardia. Une grande zone est destinée à la marche uniquement pour éviter la surcharge des sites et nous allons nous essayer à l’affût. Nous traversons une grande zone de savane, appelée ici Fanta où les derniers cerfs axis broutent avant de disparaitre dans la forêt. À peine avons-nous traversé la rivière que nous remarquons sur le chemin des empreintes de tigres qui sont encore mouillées. Elles se dirigent vers l’affût que nous avons choisi.
Un aigle serpentaire posé sur un arbre mort à proximité est la cible de tous les zooms. Nous nous installons dans une zone bien ouverte de la ripisylve et testons notre patience pendant 2h. Le paysage est magnifique et donne sur un grand étang bordé par une belle zone d’herbe à éléphant, habitat favori des rhinocéros. Quelques Vanneaux indiens font des vas et viens sur la rive tandis que le martin-chasseur Gurial, le plus gros de sa famille dans cette zone, veille sur les eaux scintillantes. Les grands pics de Tickel passent également nous voir, attaquant les arbres morts pour y dénicher quelques vers.
Nous retournons sur nos pas pour un autre affût dans une zone différente avant de retrouver la jeep qui conduit au point de pique-nique à l’ombre d’un grand Kusum (Schleichera Trijuga). La sieste qui suit le repas est magique, accompagnée du chant des oiseaux et du bruit du vent dans les branches.
La route de l’après-midi enrichit notre liste d’observations ; Macaque rhésus, Entelle, cerf axis et des marais, Sambar ainsi que deux chacals dorés dont l’un sur les restes d’un axis délaissé par un grand prédateur. Les paradisiers créent également l’émotion au milieu de la grande forêt de Sal et le grand défi de nos photographes est d’immortaliser ce magnifique oiseau très mobile à la longue queue blanche.
Pour nous payer de nos efforts ce soir, toute l’équipe du Racy shade resort nous a préparé un Dhal bhat royal, le plat national à base de riz et de soupe de lentille, accompagné de galette de blé, de préparation de légumes locaux et de poulets en petits morceaux.
Pour la journée « libre », le groupe s’est divisé en trois. Ceux qui restent au lodge pour s’offrir un peu de repos et profiter du jardin fleuri de l’hôtel et des environs, ceux qui partent pour un safari à pied dans le parc national et ceux qui partent pour un safari en jeep.
Le safari à pied est une activité réservée aux bons marcheurs et qui implique de traverser des rivières aux endroits où le niveau arrive maximum au genou. Il ne s’agit pas de marcher toute la journée, mais d’aller d’affût en affût et de s’armer de patience. C’est un retour à une racine naturelle qui est en chacun de nous ; se retrouver sur ses pieds dans une forêt primaire sauvage avec sa diversité et ses habitants. Il est nécessaire d’être accompagné d’un local, formé, et porteur d’une licence de guide pour assurer la sécurité des visiteurs. Aujourd’hui, les marcheurs croisent la route de beaucoup d’animaux et d’oiseaux. Ils observent pas moins de 4 rhinocéros et un chacal doré pour ne citer que les rencontres principales.
Les amateurs de jeep, quant à eux, décrocherons le gros lot en observant deux tigres du Bengale, chacun à un endroit différent. Le premier est un peu loin, mais le second est à distance d’objectif et permet aux chanceux de ramener de bons trophées photographiques.
Dans la soirée, à l’hôtel, il n’est question que de photos, d’animaux, et d’observations, le tout autour d’une collation qui redonne un peu de force à nos aventuriers fatigués.
Avant le diner, le groupe de danse folklorique local nous donne un aperçu de la culture du peuple Tharu qui habite cette région de plaine du Népal.
Demain, nous quittons Bardia pour la suite de notre voyage.
De retour dans notre bus, après la cérémonie de départ, nous faisons route vers l’est et traversons la plaine du Teraï.
Derrière les vitres, les scènes de vie locales sont irréalistes. Le mode de vie tourné vers une agriculture primitive, des maisons en torchis, des buffles, des chèvres et des gens à la vie rurale. Sur la route, la circulation chaotique des véhicules au milieu des marcheurs, des cyclistes, des animaux domestiques et des chars à bœufs. Nous dépassons grandes villes et petits villages avec chaque fois une raison de nous étonner et de nous émerveiller.
Les heures défilent, mais nous arrivons dans l’après-midi dans la région de Lumbini, lieu officiel de la naissance de Bouddha et site classé au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO.
Nous sommes accueillis par DInesh, l’ami ornithologue de Christophe, arrivé la veille et qui a repéré pour nous quelques grues Antigones à proximité. Cet oiseau, le plus grand du monde (1mètre 55) est classé sur la liste rouge des animaux en voie de disparition. La zone où nous nous trouvons a l’air de lui plaire et quelques individus s’y reproduisent. Grâce à notre spécialiste local, nous parvenons à nous approcher à distance raisonnable pour immortaliser cette rencontre rare et improbable. En plus des grues, Dinesh a également repéré un groupe d’Antilopes sauvages ; des Nilgai qui vivent étonnamment au milieu de champs. Les locaux leur montrent du respect, car leur nom signifie « vache bleue » et la vache est sacrée au Népal. Il s’agit d’un groupe d’une dizaine d’individus mâles en route vers leur point d’eau. Nous parvenons à nouveau à nous approcher à bonne distance pour maintenir notre moyenne de clics quotidienne.
La visite du site historique est gardée pour le lendemain, notre traque animalière nous ayant amenés trop près de la nuit.
Ce matin nous visitons le lieu de naissance de Bouddha. C’est l’empereur Ashoka au IIe siècle av. J.-C. qui a retrouvé l’endroit grâce à des documents aujourd’hui disparus. Il y a déposé un pilier en grès portant un message en langue Pali invitant au respect du site.
Quelque part entre 500 et 600 ans av. J.-C., Maya Dhevi, mère de Bouddha aurait accouché d’un fils en route vers la maison de ses parents. On trouve encore les vestiges des temples et des stupas qui furent construites après la redécouverte du site par Ashoka.
Des visiteurs du monde entier affluent et amènent une touche internationale et multi culturelle à Lumbini. Nous croisons des moines venus de Birmanie, alors qu’un groupe de Thaïlandais assis dans l’herbe s’adonne à la prière. Une bien étrange ambiance contrastant avec les communautés vivant aux alentours.
De retour dans le bus, nous poursuivons vers l’Est en route vers le parc national de Chitwan, lui aussi classé au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO et territoire de la deuxième plus grande population de rhinocéros Unicorne.
Nous arrivons pour le déjeuner dans le très bel hôtel d’un ami de longue date de Christophe.
Dans l’après-midi, c’est le moment du safari à dos d’éléphants qui ne sont pas élevés ici par la technique très brutale et justement décriée par la communauté internationale. La tradition autour de l’éléphant au Népal est millénaire et les petits éléphants ne sont pas kidnappés dans la forêt, mais naissent dans les étables auprès de leurs semblables. La promenade permet d’observer de près un rhinocéros, des cerfs, cochons sauvages et l’étonnant marabout chevelu.
Ceux qui préfèrent marcher partent pour une partie de « Bird whatching » aux alentours de la rivière. Des guêpiers verts et de Leschenault virevoltent dans la végétation proche de la rivière où dorment quelques crocodiles. Nous observons des jacanas, poules d’eau, petits et grands cormorans, mais le clou du spectacle cet après-midi est un épervier Shikra montant la garde devant un trou où nidifient des martins-chasseurs de Smyrne. Une très belle observation avec des clics de toutes beautés.
Avant le diner ce soir, tout le monde se rend au spectacle de danse folklorique afin d’en apprendre un peu plus sur l’ethnie Tharu locale.
Pour profiter à fond du parc national de Chitwan, nous partons en safari jeep toute la journée. Chitwan est différent de Bardia avec des ripisylves très épaisses, des fantas gigantesques et d’importantes zones humides. Chaque Biome possède ses résidents propres. Un varan sort la tête de son trou dans la ripisylve au passage de notre jeep, quelques rares cerfs cochons jouent dans les hautes herbes à éléphant qui tapissent les Fantas et les curieux Anhinga, ou oiseaux serpent, ouvrent leurs ailes pour se sécher au soleil au-dessus des étangs.
Beaucoup d’observations d’oiseaux viennent ponctuer cette journée : chevêchette tachetée, paons, marabout chevelu, coucou, paradisier, minivets, canards siffleurs, becs ouverts…
Coté mammifère, nous ne sommes pas en reste avec les cervidés (Sambar, axis…), les singes (entelles, macaques), les rhinocéros, sur terre et dans l’eau et un magnifique groupe de Gaurs, les bisons indiens qui restera à distance de nos jeeps, mais que nous pourrons apprécier du bout de nos jumelles.
Le circuit à l’intérieur du parc est assez long et permet de bien apprécier la taille et les différents milieux de ce grand sanctuaire qui constitue la seconde plus grande réserve de rhinocéros indien.
La pluie nous empêche de rentrer dans les pirogues ce matin, mais nous permet d’aborder la route vers Katmandou « à la fraiche ».
Nous quittons Chitwan, passons par l’important nœud routier de Narayangath pour retrouver la route qui relie Pokhara à la Capitale. Nous passons de la plaine à la moyenne montagne. Déjà, les paysages changent. Des collines qui se transforment en montagnes et des vallées qui se creusent. Nous suivons la rivière Trisuli où de nombreux rafts s’amusent avec les rapides. Le décor devient de plus en plus vert avec de splendides cultures en étage comme on en voit dans les livres. C’est un autre Népal qui s’offre à nos yeux.
La conduite reste toujours aussi incompréhensible à notre sensibilité occidentale, mais notre conducteur sait s’en accommoder avec prudence.
Nous faisons presque une bonne moyenne lorsque, en arrivant près de Katmandou, nous faisons connaissance avec les encombrements népalais suite à un accident. Juste le temps de faire quelques pas à côté du bus et de prendre quelques photos, nous voilà repartis pour terminer la route qui aboutit dans le quartier touristique de Thamel où notre hôtel se trouve.
L’endroit est idéal pour une fin de séjour avec à portée de main tous les magasins pour remplir les bagages des souvenirs incontournables.
C’est aussi le moment de trouver une nourriture différente. Ce soir, le « chicken Sizzler » ou « poulet flambé » donne une touche « spectaculaire » au diner.
Tôt le matin, les plus courageux se lèvent pour tenter l’aventure du « vol de l’Everest ». L’avion fait 18 places et survole l’Himalaya jusqu’à approcher le toit du monde. Les participants rentrent ravis.
Avant de conclure ce voyage, nous posons une dernière touche culturelle avec la visite guidée de Kamtandou accompagné d’un guide local francophone qui nous dévoile l’importante histoire de la cité. Des légendes, aux religions, en passant par les faits historiques, les endroits prennent du sens et les vieilles pierres reprennent vie.
Nous visitons les ghats de crémations du site de Pashupatinath avec le temple d’or à proximité. Le site est dédié au Dieu Shiva. La rivière Bagmati coule à travers l’endroit et emporte les cendres des défunts.
C’est au quartier tibétain de Bodnath qui nous poursuivons notre découverte avec la grande Stupa entourée de temples et de boutiques de Tangka, peintures traditionnelles tibétaines.
Enfin, nous prenons toute l’ampleur de la ville depuis le spectaculaire point de vue de la Stupa de Swayambudnath, plus connue sous le nom de « temple des singes ». Après la visite, nous comprenons mieux cette ville étrange et chaotique au premier abord.
Pour le dernier diner, Christophe a préparé une soirée « Momo », délicieux raviolis tibétains très prisés à Katmandou. Une excellente façon de ponctuer un voyage riche, intense et dense.
Demain sera l’heure du départ. Ceux qui auront le temps poursuivront un peu leur visite alors que les autres espèreront entrevoir encore une fois de toit du monde depuis leur hublot.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
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