Sarah Galtier
Conseillère croisières
20 septembre
1 octobre 2022
Sarah Galtier
Conseillère croisières
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédents circuits en Namibie. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de ce voyage.
Après nos retrouvailles à Francfort, une longue nuit dans les airs nous attendait, ponctuée à l’aube par de magnifiques couleurs roses et violettes. Bienvenue en Namibie ! Après avoir récupéré nos bagages nous partons directement à bord de nos jeeps sur la piste qui nous mènera à notre lodge à plus de 4 heures de route, à Otjiwarongo. Il faut s’habituer à la conduite à gauche, vestige de l’influence anglosaxonne. Une pause s’impose sur notre route agrémentée de viande de boeuf séchée, spécialité locale accompagnée de café.
Nous poursuivons notre chemin et commençons à apercevoir babouins, termitières hautes et fournies, impalas et raphicères. Notre route blanche et poudreuse jusqu’ alors fait place à un désert ocre, couleurs chaudes, mystique. Nous rentrons dans la brousse Namibienne. Un déjeuner nous accueille, à base d’oryx et de riz, pour nous préparer aux émotions fortes qui nous attendent.
Rien ne laissait présager ce que la savane allait pouvoir nous offrir : commençons par quelques vautours, pélicans, hérons, oies d’Égypte, spatules, aigrettes et francolins qui se baignaient dans un point d’eau non loin de notre lodge. Mais les animaux terrestres ne sont pas en reste puisque nous faisons la connaissance de girafes, longilignes et élégantes.
De familles d’éléphants accompagnées de leurs éléphanteaux à quelques mètres de nous, nous entendons leurs souffles. De rhinocéros blancs et noirs dont l’apparition fut aussi brève qu’intense car ces derniers sont résolument farouches. Ouvrant la route aux impalas dont la caractéristique principale est d’avoir deux bandes noires verticales situées de part et d’autres au niveau de la queue. Mais aussi d’oryx, symbole de la Namibie, qui arborent deux longues cornes finement aiguisées formant un gigantesque V dont la silhouette se profile à l’horizon. Gambadant aux côtés de zèbres des montagnes dont les zébrures poursuivent leur route jusqu’aux sabots.
Comment ce ballet pourrait être plus complet ? Par l’apparition du félin incontesté de l’Afrique australe : le lion ! Deux lionceaux sont secondés par leur mère, se reposent, vont se nourrir de la carcasse d’un jeune girafon. La lionne s’engouffre à l’interieur du ventre de l’animal : le spectacle est merveilleux. La puissance de sa patte sur la cuisse de l’animal montre toute la majestuosité de ce symbole. Nous rentrons, après une trentaine de minutes d’observation baignés dans la lumière chaleureuse et rougeoyante du coucher de soleil sur la brousse qui s’endort.
Nos guides nous proposent de s’arrêter pour voir le soleil se coucher sur un point d’eau, aux saveurs de ce qui nous est tant cher chez nous : un apéritif aux couleurs de l’Afrique. Un diner nous accueille, au coin du feu et il est temps d’aller se coucher pour tous nos passagers. Comment remercier la Nature à hauteur de tout ce qu’elle nous a offert aujourd’hui ? En étant reconnaissants des beautés observées et avides d’en découvrir la suite demain.
Réveillés à l’aube par les francolins aux premières lueurs du soleil, se réverbérant sur un point d’eau où se prélassent un hippopotame et un groupe de flamants roses. Après un petit-déjeuner copieux et savoureux, nous prenons la route pour le CCF (centre de conservation et réhabilitation des guépards).
Journée placée sous l’égide de la conservation et de la dégustation, mais nous y viendrons plus tard. Nous apprenons qu’aussi symbolique et magnifique soit l’animal : il fut considéré de nombreuses années par les fermiers comme un nuisible. Qui aurait pu penser que ce bel animal était chassé de par son appétence pour le bétail ? Ce centre a donc pour objectif d’éduquer les fermiers à l’utilité de ce félin et apprendre à vivre avec lui. Pour cela le centre propose des consultings mais élève également des chiens anatoliens qui ont la propriété de prévenir d’éventuelles attaques et de dissuader les guépards de s’attaquer aux troupeaux. Ainsi la prévention prend tout son sens et les différentes espèces ont appris à coexister sans se nuire.
Après cette visite enrichissante et éthique, nous en venons à notre déjeuner dans la ferme de Thonningi, nommée en l’honneur d’une variété de figuier : un écrin de verdure. Nous y découvrons un repas composé de fromage de chèvre fumé, salades et champignons marinés, pesto de petits pois, réductions de patates douces, koudou en rosbif et de vins produits à la ferme. Une dégustation surprise débutant par un rosé (syrah de 2022) aux notes fruitées et à la robe saumonée, un blanc de 2022 crée par l’assemblage du viognier et du colombard : résistant ainsi aux conditions climatiques les plus rudes, pour finir par un syrah rouge de 2020 fruité, épicé qui vient clôturer la marche d’une glace locale au lait entier des chèvres d’à côté.
C’est avec le cœur joyeux que nous reprenons notre longue route en direction de notre lodge proche d’Etosha ponctué de phacochères, girafes, grands koudous et vautours.
Nous avons enfin pu furtivement observer une mangouste naine sur notre chemin, la chance est avec nous. Philippe et Redemptus nos guides, nous parlent d’Histoire et d’économie. Force est de constater que l’historique de ce pays est aussi complexe que ses paysages sont riches.
Nous arrivons dans notre nouveau lodge, baignés des lueurs du crépuscule : seuls au monde, avec le désert pour seul accompagnant. Nous n’avons besoin de rien de plus pour mettre un point virgule à cette seconde journée en attendant les découvertes du lendemain.
Après cette agréable nuit sous un ciel étoilé si pur que bon nombre d’entre nous ont pu nettement apercevoir la voie lactée et en faire de magnifiques photographies, nous nous réveillons pour un petit-déjeuner gourmand pour la journée qui nous attend au célèbre parc d’Etosha : latitude -18°47′ 4.19″ S, longitude 16°15′ 30.00″E.
Etosha qui signifie « le grand espace blanc » et tire son nom de la dépression d’Etosha Pan « point d’eau asséché » est à l’origine une mer intérieure devenue lac salé, desséchée il y a environ 12 millions d’années.
Il embrasse plus de 20 000 kilomètres carré où vivent 114 espèces de mammifères, 340 variétés d’oiseaux dont environ 1/3 sont des migrateurs et 110 espèces de reptiles. Nous faisons deux groupes et montons dans nos jeeps avec nos deux guides Redemptus et Philippe, experts de la destination aux multiples anecdotes et connaissances qu’ils nous partagent avec passion.
Ils nous emmènent ainsi à l’aventure de cet espace aux multiples ressources, connaissent les lieux par cœur et savent nous guider vers les endroits où vont se nourrir, s’abreuver tous les animaux que nous allions rencontrer.
Cela commence par des springbocks qui courent dans les vastes étendues désertiques, des zèbres de Burchell accompagnés de leurs progénitures et nous avons même la chance d’observer une femelle enceinte qui longeait la route aux côtés de nos véhicules. Nous observons également des familles de girafes, grands koudous, oryx, des gnous mais aussi des phacochères. Des mangoustes fauves se sont invitées dans ce tableau déjà riche et coloré. Mais nous ne sommes pas encore arrivés au clou du spectacle de la matinée car, nos guides nous confient que cette observation est inédite et ne leur était pas encore arrivée cette année : un léopard qui se repose sous un acacia.
Le fauve paisible nous toise , serein, non troublé de ces intrus face à lui qui auraient pu troubler sa quiétude. Un fabuleux instant de grâce que nous avons su immortaliser de nos appareils photos sans pouvoir ni vouloir s’en détacher un instant.
Mais nous reprenons tout de même la route car nous apercevons ceux que nous n’avons pas encore nommés mais sans lesquels la Namibie ne serait pas ce qu’elle est : les seigneurs du ciel. Sous le nom des grues du paradis, les pintades de Numidie, les aigles ravisseurs, les blue crane, les Calaos à becs jaunes, les calaos à becs rouges, et quelques vanneaux armés viennent compléter cette toile jusqu’à présent terrestre.
Cette matinée s’achève sur notre dernier point d’eau où se rencontrent girafes, zèbres, des familles d’antilopes, des gnous, tous s’abreuvent en communion et ne semblent pas dérangés de notre présence.
Nous les abandonnons pour retourner au lodge avant la belle après-midi qui s’annonce.
Nous partons pour visiter le grand waterhole, privatisé par les guides de notre lodge dans de nouvelles jeeps complètement ouvertes sur l’extérieur. Nous prenons des pistes sablées, dans le bush qui nous ouvre ses bras.
Après 1h de route nous découvrons un endroit spectaculaire aux hôtes majestueux : une réunion de plusieurs familles d’éléphants qui tour à tour se chamaillent, vont s’abreuver, se baigner, jouent dans l’eau et se lancent de la boue à l’aide de leurs grandes trompes pour protéger leurs peaux du soleil Africain de plomb.
Certains même vont côtoyer des girafes, c’est une peinture que jamais personne n’aura dessiné jusqu’alors. Nous sommes les premiers spectateurs. Et ce spectacle est fabuleux, nous y restons un très long moment avant d’accepter les délicates boissons et spécialités que nos guides locaux nous ont préparés. Il est temps de repartir pour se rendre dans le dernier point d’observation de notre journée, qui cette fois a pour nous un but d’ordre scientifique : des caméras ont été installées, un mirador d’observation posé pour que les scientifiques puissent travailler et étudier sans déranger les habitants de ce parc. C’est alors que nous retrouvons deux jeunes lions de 6 ans qui se reposent à l’ombre de cette tour : ils baillent, montrent leurs grandes dents acérées, s’allongent à nouveau pendant que quelques éléphants boivent non loin de là.
Il est l’heure de rentrer, sur la longue route qui nous mène à notre demeure, le soleil commence à se coucher lentement et nous sommes escortés par des girafes, des éléphants et quelques rhinocéros noirs, rares et farouches. Ces derniers nous font l’honneur de fermer notre marche. L’heure du souper est arrivée, les sourires se lisent à table, nous sommes tous heureux et savons ô combien nous avons de la chance d’avoir eu de telles observations et vécu ces instants gravés dans le temps.
Notre séjour dans ce lodge proche d’Etosha touche à sa fin. Au gré de quelques jus de fruits, cafés et spécialités locales nous revoici sur la route du parc. Ce dernier représente à lui seul la moitié de la surface de la Suisse. Il s’agira de notre dernier safari, la journée entière lui sera consacrée. Nous n’avons pas à attendre bien longtemps avant d’apercevoir des vautours chanteurs, des vautours sombres et un chacal à Chabraque. Nous quittons ce premier lieu de rendez-vous animalier pour nous rendre un peu plus loin encore dans le parc afin d’y observer un spectacle animalier inédit, nous retrouvons des familles entières de girafes, d’éléphants, de zèbres, de gnous et d’oryx autour d’un point d’eau.
De touchantes scènes s’offrent à nous; au milieu de notre piste passent une maman zèbre et son petit qui la tète. Nous assistons à un mélange artistique des rayures de ces deux individus. Une scène de vie se déroule sous nos yeux et nous en savourons chaque instant. Nous avons également l’occasion de voir une mère et son éléphanteau, se reposant sous un arbre aux feuilles nuancées de kaki et dorées.
Nous reprenons notre chemin et découvrons un bubale, une antilope africaine que nous n’avions pas observée auparavant. Un autre animal déjà rencontré mais à plus proche distance ce jour : le rhinocéros gris, imposant, une force de la nature. Nous nous sommes déjà rencontrés mais chaque entrevue avec ces animaux est unique.
C’est avec grand respect et beaucoup de gratitude que nous apprécions le moment de retrouver une lionne et ses trois jeunes lions repus, sous la chaleur accablante qui cherchaient un brin d’ombre pour se protéger de la chaleur et se reposer.
À quelques mètres, nous avons le bonheur de retrouver un léopard, toujours aussi captivant. Le seul animal qui manquait à notre tableau était la hyène, nos vœux furent exaucés car l’une d’elles était étendue sous un arbre, bougeant une oreille à notre venue et ce serait le seul signe d’activité que nous recevrions d’elle.
Après ces magnifiques observations, nous arrivons au pan dont nous vous avions parlé la veille, vaste cuvette asséchée où seules les autruches osent y poser une patte. Personne ne sait ce qu’elles trouvent au milieu de cette aridité. Une immensité salée, à couper le souffle. A perte de vue s’étend cet espace qui nous laisse sans voix. Le ciel se pare d’or pour notre retour, au cours duquel nous observons une outarde à miroir blanc dont Philippe nous imite le cri fort agréable à nos oreilles. Puis entre en scène un faucon crécerelle que nos photographes favoris s’empressent d’immortaliser, avant que le volatile ne s’envole dans un claquement d’ailes.
Nous arrivons dans notre lodge, dont la vue est subjuguante ;
Le soleil est presque déjà caché derrière les collines lorsque nos accompagnatrice Elsa et Sarah nous invitent à partager des vins locaux Namibiens autour d’une table avec vue panoramique sur la réserve privée du lodge. Après avoir échangé sur ce début de voyage, il est l’heure d’aller souper tous ensemble comme cela est le cas depuis le début de ce séjour.
Après avoir profité du lodge, notre départ est imminent. Nous montons à bord de nos véhicules en direction de la région du Damaraland : désert de pierres peuplé d’éléphants, que nous allons côtoyer dans les deux jours à venir. Nous empruntons la D2695 pour se rendre dans un village Himbas : l’un des derniers peuples à vivre de façon ancestrale, accompagnés par un guide Himba parlant anglais.
Notre guide Redemptus nous traduit les us et coutumes de leur village. Nous découvrons que l’esthétique des femmes est directement lié à leur situation parentale, maritale par le positionnement de leurs bijoux sur leurs corps, par des accessoires tels ceintures, dont la texture change selon l’âge de la jeune femme. Le procédé de protection de la peau et des cheveux est caractérisé par un onguent rouge (mélange de terre et de graisse de vache) d’ordre esthétique mais également comme protection contre le soleil.
Après l’apprentissage de certains mots Himbas pour se saluer, l’heure est déjà venue de se dire au revoir pour reprendre notre aventure.
Nous nous arrêtons dans le village de Kamanjab au déjeuner pour reprendre des forces vers notre prochain lodge. Philippe nous prévient : les paysages vont se transformer car nous pénétrons dans des décors de roches basaltiques, dans le territoire des sterculias (de la famille des tilleuls, appelés également les arbres argentés).
Nous nous situons à 1500 mètres d’altitude et nous sentons déjà que nous perdons quelques degrés. Des géants semblent avoir parsemé les collines de ce désert de milliers de pierres. Nous pouvons nous imaginer qu’ils auraient cassé la roche et en auraient saupoudré ce sol ensablé et racineux. Nous sommes dans un autre monde où se côtoient des arbres tantôt verts, tantôt ocres, tantôt blancs dont les branches prennent des formes ondulantes qui paraissent les faire danser devant nous. Quel spectacle ! Rien ne bouge, si ce n’est quelques vaches qui paissent et une girafe qui enjambe un grillage. La beauté n’est pas dans l’action mais dans la contemplation.
Un sanctuaire de pierres comme nous n’en avons jamais observé de pareil, des arbres aux élucubrations surprenantes ! Des plateaux de basalte se présentent face à nous, introduisant notre cours de botanique, où l’on apprend que l’arbre bouteille ou « pachypodium lealii » est hautement vénéneux et nous observons peu après l’euphorbe vireuse. Cette dernière est présente en chaque lieu du désert, autant dangereuse qu’appréciée des rhinocéros noirs. Les éléphants s’y frottent sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. Les koudous quant à eux en mangent ses fruits. Toute une vie animale se passe autour de cette plante.
Pour finir, nous arrivons au lodge, isolé dans ce désert de pierres où nous découvrons une famille d’éléphants à quelques mètres de notre terrasse. Non ennuyés par notre présence, ces derniers sont de plus en plus proches et viennent même se nourrir auprès de la terrasse panoramique où nous allions dîner.
Des éléphants et un coucher de soleil plus tard, il est l’heure d’aller se coucher car la nuit s’annonce très courte. Une nouvelle journée nous attend !
Nous sommes déjà debout avant le lever du soleil, prêts à attaquer une nouvelle journée : la journée Internationale du rhinocéros. Nous entrons dans la concession de Palmwag, réputée pour être un secret d’initiés. La perle du Damaraland, selon plusieurs experts. Ils ont raison, cette région du Damarand se distingue par ses immenses étendues de pierres, cette région désertique est également le lieu de vie du rhinocéros noir. Nous nous mettons en quête de le trouver durant la matinée en empruntant des chemins caillassés, des rivières asséchées. Nous voyons un soleil rouge se lever au delà des montagnes elles aussi rougeâtres, une boule de feu se hisser sous nos yeux. Le premier acte est en cours, pour partir sur les traces du rhinocéros au beau milieu du désert nous avons besoin de l’accompagnement d’un pisteur. Ce dernier décèle le chemin parcouru par le rhinocéros en étudiant ses empreintes.
Nous recherchons pendant près de 2 heures sa présence, preuve que toutes nos observations passées étaient exceptionnelles. La vie sauvage ne se contrôle pas et ne s’apprivoise pas. Nous sortons de nos véhicules pour entamer une marche à ses côtés et pour mettre toutes les chances de notre côté, nous créons une file indienne en se mettant les uns derrière les autres, sans parler, en se déplaçant sur la pointe des pieds. Le pisteur nous informe que l’animal détecté est parti de l’autre côté de la colline. Nous rebroussons chemin et sur celui-ci, nous voyons pierres, insectes, plantes : des pieds d’éléphants du désert pour commencer et des moringa ovalifolia !
Nous croisons aussi le chemin du traquet montagnard et de quelques outardes de Ruppell (surnommées grenouilles du désert) : les seules que l’on peut trouver dans la région. Nous nous arrêtons quelques kilomètres plus loin, pour découvrir la silhouette de notre rhinocéros tant recherché. Nous reproduisons la file précédente, silencieux dans l’espoir de l’approcher sans le faire fuir. C’est un succès, l’attente en valait vraiment la peine. D’une couleur grise profonde tendant sur le noir, il s’était collé à un buisson pour se faire le plus discret possible mais, à ce jeu, nous avions gagné.
C’est ainsi que nous partons pique-niquer dans ce désert aux pierres jumelles et rougeâtres, sous les ombres que les arbres nous prêtaient. C’est l’heure de quitter notre pisteur et de reprendre la piste en direction de notre lodge, situé dans le désert à environ 100 kilomètres de l’océan. Le vent se fait de plus en plus présent, le temps se rafraîchit. La vue de nos cases est incroyable, une étendue à perte de vue sans clôtures autour de la réserve, ici gibiers et prédateurs vivent en totale liberté dans un espace ouvert et sauvage.
Pendant que certains font le choix de profiter du lieu, d’autres assoiffés de découvertes décident
de partir à la recherche des éléphants du désert. Le résultat ne s’est pas fait attendre, nous pouvons observer une dizaine de babouins, un éléphant et ses deux jeunes qui se sont approchés de la jeep pour nous signifier leur présence.
Les paysages sont stupéfiants, des autruches au loin ont fait leur entrée dans ce décor aux horizons infinis, nous sommes seuls au monde. L’immensité, la grandeur, seuls, pour nous introduire dans ce lieu magique. Le lit de la rivière Huab dans laquelle nous sommes passés est le résultat de la confluence de quatre cours d’eau. Puis nous retournons sur nos pas pour se préparer au délicieux repas qui nous sera servi sur le toit du lodge, ambiance chaleureuse avec un feu non loin de notre table. La soupe en entrée, ainsi que la couverture et la bouillotte étaient les bienvenues pour profiter de la soirée après que le soleil se soit couché. Nos accompagnatrices nous ont donné les informations nécessaires pour la bonne préparation de la journée du lendemain ;
Elle s’annonce riche en découvertes de l’Histoire de ce fabuleux pays. C’est avec de nouvelles palettes de paysages dans l’esprit que nous allons nous coucher, ravis.
Ce matin, nous sommes réveillés par le hurlement du chacal… Café, jus de goyave, d’orange et pancakes faits maison finis, nous prenons la route. Nous disons au revoir à notre beau lodge du désert et ses cases. Certains parmi les plus courageux ont dormi à la belle étoile !
Nous pénétrons dans l’autre zone du désert, après le lit de la rivière Huab. Direction les gravures rupestres, démonstration archéologique de Twyfelfonfein, que l’on a datées de plus de 3000 ans. Vaste cirque montagneux dominé par un chaos de rocs lisses et rouges comme tombés du ciel. Un festival rougeoyant et doré, d’anciennes représentations de lions, de rhinocéros, de girafes, oryx et parmi elles, un homme qui attrape une autruche par le cou.
La présence d’une otarie laisse à penser qu’un des bushmen a été en contact avec la côte. C’est une véritable galerie du plus ancien art, en plein air. Nous sommes tous ébahis de s’imaginer que d’autres hommes sont arrivés en ces lieux et nous ont partagé leur temps par ces représentations. La dolérite comme tableau, une sorte de burin comme pinceau, la nature comme seul témoin de leur création. Nous, chanceux d’être là pour partager ensemble cette fusion temporelle.
Notre prochaine observation est la montagne brûlée, lieu de rendez-vous connu mondialement par tous les géologues. Puis, non loin de là, nous retrouvons les orgues basaltiques dont nous avions tant entendu parler; nous parcourons le site en se perdant quelques instants dans des dédales de basalte.
Il est temps de déjeuner au plus vite car une longue route nous attend en direction de Cape Cross. Sur la route nous apercevons le plus haut sommet de la Namibie, 2585 mètres d’altitude : le Brandberg, gigantesque bloc de granit situé au milieu du désert de Namib.
Nous passons par la côte des squelettes où la navigation est rendue très dangereuse par de hauts fonds, les gros bateaux ne s’aventurent plus par ici de car de nombreux naufrages ont malheureusement existé au cours de l’Histoire. Squelettes humains, épaves mais aussi des squelettes échoués de baleines.
Direction Cape Cross dont l’origine a été inspirée par Diego Cao, qui, en passant au large en 1486 a aperçu une masse noire et pu constater qu’il s’agissait d’otaries. Il a ainsi planté une croix à cette place. C’est alors que nous découvrons une famille d’otaries à fourrures, ces dernières se battent, crient, tètent pour les plus jeunes d’entre elles et se jettent aussi dans l’océan Atlantique.
Nous en trouvons de tous les côtés, la passerelle empruntée nous permet de les observer sous tous les angles. Une observation captivante et olfactive. Leurs yeux très expressifs nous invitent à nous arrêter. Mais un autre animal attire notre attention, plusieurs spécimens pour être précis: des baleines à bosses en train de chasser, suivies par des oiseaux. Nous voyons leurs souffles, leurs dos, leurs bouches et aussi la pointe de leurs queues. Philippe notre guide nous le confirme, nous sommes chanceux puisqu’il est rare compte tenu de la situation de Cape Cross d’avoir un ciel aussi dégagé.
Le soleil commence à se coucher, c’est l’occasion de se diriger vers Swakopmund : tantôt balayée par les vents de sable, tantôt baignée dans le brouillard côtier. Cette ville apparaît comme un véritable mirage. Elle se développe et cela en fait la seconde ville de destination pour les voyageurs explorateurs en Namibie. Nous arrivons donc à notre hôtel pour dîner ensemble et s’endormir avant la journée du lendemain, qui sera forte encore en émotions.
Aujourd’hui, nous nous réveillons doucement et pouvons profiter d’un petit déjeuner local avant d’entamer une journée qui s’avérera riche en émotions et en observations. Il est l’heure de mettre le pied sur notre catamaran pour la matinée. A l’aide de couvertures pour se protéger du vent, nous amorçons une navigation pour les nombreux lagons et les plages gigantesques de Walvis Bay (principal port de la Namibie cerné par les dunes du Namib, à 25 minutes de Swakopmund), restées le paradis des oiseaux tels que les cormorans, pélicans, mouettes, sternes et bécasseaux. Ces derniers colorent la surface lisse des eaux piégées par les sables, une perle de la Namibie.
Au fur et à mesure de notre croisière nous pouvons y apercevoir des familles d’otaries, plusieurs dauphins qui fréquentent ses eaux, font la course avec nous et nous font l’honneur de nous montrer leurs becs pour ravir les photographes du groupe. Nous sommes accompagnés de pélicans nourris aux poissons par l’équipage et d’une otarie qui profite de ce goûter et finit par plonger dans les flots de l’océan Atlantique.
Entre dunes et océans, nous sommes tous heureux de nous retrouver à bord et de déguster des huîtres crues et cuites assaisonnées aux goûts du pays. Au cours de cette navigation, nous avons l’incroyable chance de rencontrer des baleines à bosse au large dont le souffle guide notre traversée dont les vagues sont nourries des rayons du soleil.
Nous ne pouvions pas espérer meilleure observation car le temps est avec nous. Du soleil pour nous réchauffer, une brise fraîche pour nous vivifier et des couleurs argentées qui donnent le ton de cette matinée enchanteresse.
Après s’être restaurés à bord, il est temps de se séparer pour deux activités : une sera à terre, l’autre dans les airs. La première consistera à découvrir les dunes du Namib chevauchant nos jeeps pour une rencontre sablée et océanique. Du sable à perte de vue, des oryx, springbocks et chacals du désert dont un specimen se délecte d’un reste d’otarie. C’est aussi cela un voyage d’exploration: observer des animaux en plein paysage sauvage dans tout ce qui fait leur quotidien.
Nous voyons l’océan et ses vagues mordre les plages et former une écume digne des meilleurs dessins de Myazaki. C’est un rêve qui prend forme et nous en sommes les premiers spectateurs. Cette course se finira par un goûter improvisé dans les dunes agrémenté d’huîtres, douceurs sucrées namibiennes et d’un sauvignon gouleyant. Quant aux autres, rendez-vous directement à l’aéroport de Swakopmund pour une envolée de 2h spectaculaire. Nous avons rencontré pléthore de paysages tantôt sablés, lunaires, rocheux tantôt arborés. Un labyrinthe de paysages qui se rencontrent et nous en sommes stupéfaits. À l’instar de certains aviateurs, nous voyons la terre par le ciel et nous rendons compte de la variété et de la beauté de ce pays.
Chacun rentrant de son activité, nous nous préparons pour se rendre dans un magnifique restaurant nommé « The Wreck restaurant » signifiant épave , dont l’architecture prend la forme d’un bateau avec une vue panoramique sur l’océan. Des spécialités locales, de la mer, de la terre ravissent nos papilles et animent de nombreuses conversations. C’est une nouvelle famille unie par la découverte qui se retrouve et échange sur ce que chacun a vécu et perçu de sa journée. Après quelques heures, il est l’heure de retourner à notre hôtel en vue d’une longue journée qui s’annonce pour découvrir de nouveaux paysages et se nourrir de nouvelles aventures. Demain, nous partons à l’assaut du désert et de tout ce qu’il recèle de merveilles.
Dernier matin à Swakopmund, après un bon petit-déjeuner c’est avec enthousiasme que nous prenons la route en direction du gigantesque parc national du Namib, appelé Naukluft de plus de 130 000 kms carré et 2000 kilomètres de long sur tout le littoral.
Première étape de cette journée, la vallée de la Lune. Phénomène d’érosion du passage de la rivière Swakop dans les plaines du Namib. Le spectacle est fabuleux, nous sommes sur une autre planète et cela nous paraît comme le premier jour du Monde.
Des cratères se dessinent et la lumière joue avec eux. Notre deuxième étape servira à découvrir les millénaires Welwitschia mirabilis, plantes curieuses et endémiques à la partie nord du Namib. Ces extraordinaires plantes s’étalent au ras du sol en plein désert, la plus vieille y célèbre ses 1600 ans.
Nos guides nous donnent toutes les informations dont ils disposent pour que nous devenions incollables sur cette merveille de la nature. Patience et résilience sont donc les maîtres mots pour survivre et évoluer dans cet environnement désertique. Nous passons devant le massif de Langer Heinrich et nous rendons vers le canyon de la rivière Kuiseb, très importante en Namibie car elle arrête la progression des dunes vers le nord.
Un déjeuner plus tard, nous nous préparons à reprendre la longue route qui nous attend avant d’arriver à notre lodge. Nous croisons oryx, springbocks, outarde de Ludwig et outarde de Ruppel. Des autruches et des moinelets à dos gris au détour de nombreuses collines de basalte et des champs dorés où l’on y retrouve quelques arbustes. Nous passons le célèbre Tropique du Capricorne : il représente le tropique de l’hémisphère sud et Philippe nous dispense toutes les explications de mise, c’est l’un des deux cercles imaginaires parallèles à l’équateur, se situant de part et d’autre de celui-ci, à la latitude de 23°26′ 11.618″.
Nous nous dirigeons vers la vallée de la Gaub faite principalement d’un plateau de calcaire, haut lieu d’intérêt pour les géologues du monde entier. Nous nous arrêtons un instant pour photographier un oryx très photogénique dans un paysage ardent et arboré.
Du sable rouge (composé d’oxyde de fer) l’entoure et ourle cet animal emblématique. Mais cette fois-ci, la chance n’est pas de notre côté car nous découvrons ce qu’est une crevaison dans le désert, comme dans les films avec la forte chaleur qui accompagne tous les meilleurs scénarios. Nous reprenons la route pour la direction de notre lodge, en plein désert le Kulala désert lodge à la vue panoramique sur le désert dont nous profiterons tous ensemble pour le coucher de soleil avec un apéritif.
Aujourd’hui, réveil très matinal pour un départ avant l’aurore pour découvrir les dunes de Sossuvlei. Ces dunes sculptées par le vent sont non seulement l’un des plus beaux phénomènes de Namibie, mais sont également réputées être parmi les plus hautes au Monde (jusqu’à 350 mètres de haut). Elles s’élèvent vers le ciel et avec leurs formes et tailles changeantes, elles créent une fascination constante. Notre guide Redemptus entame une explication sur la formation de celles-ci illustrées par un schéma qu’il réalise dans le sable. Nous sommes captivés, il nous parle aussi de quelques insectes et spécifiquement de la dame blanche, une araignée dont il trouve l’habitat dans le sable. Que de vie dans ce désert !
Nous observons le soleil se lever et teinter les dunes de couleurs chaudes telles que le rouge, l’ocre et le rose. C’est une splendeur et nous ne pouvons notre contenir notre joie et notre impatience de découvrir la fameuse Deadvlei. Cachée par quelques dunes, nous décidons de constituer deux groupes : l’un pour se hisser au sommet d’une dune, l’autre pour découvrir directement le bassin par un chemin balisé. Deadvlei, ce paysage casi mystique prisé des photographes du monde entier composé d’arbres morts figés dans une cuvette blanche, au milieu de dunes rouges et oranges. Nous y retrouvons des souches d’arbres morts depuis plus de 2000 ans. Une impression de désolation absolument grandiose que nous offre cet ancien lac asséché au fil du temps.
Nous passons près de 2 heures sur ce site, le spectacle est à couper le souffle. Nous rebroussons ensuite chemin vers les dunes de Sessuvlei avant de nous restaurer à l’entrée de ce parc.
L’après-midi sera dédié à la découverte d’un fascinant canyon créé par la Tsauchab. Celui-ci offre une structure géologique des plus intéressantes, ses agglomérats rocheux témoignent d’une formation datant de plus de 15 millions d’années. Nous descendons dans les dédales de ce canyon à plus de 30 mètres de profondeur pour une petite balade ombragée sous cette chaleur.
Philippe commence à nous narrer la formation de ce canyon dans lequel nous pouvons rencontrer des scarabées, quelques traces de colonies de pigeons des rochers. Quelques acacias jalonnent également notre chemin et il est alors temps pour nous de retourner au lodge. Pour certains, ce sera la dernière soirée avec l’ensemble du groupe. Nous allons donc profiter de ces derniers instants au lodge tous ensemble pour partager une dernière fois cette vue époustouflante.
Notre séjour touche déjà à sa fin et ce matin, avant que l’aube n’apparaisse, certains d’entre nous sont attendus pour une excursion en montgolfière pour survoler le désert de Namib. Cela se mérite : réveil à 4h30 du matin. Un patchwork de différents paysages que nous avons foulé, maintenant à survoler.
C’est enchanteur, par petits groupes nous montons dans les airs et découvrons ces grands espaces. Nous ne pouvions pas rêver meilleur lieu pour vivre ces instants magiques. Quant aux autres, nous nous réveillons au son des chacals et aux lueurs pastel du jour. Le ciel se pare de rose, de violet, une auréole bleue vient délimiter l’horizon et des oryx passent devant nos yeux avertis.
Le petit déjeuner passé nous voici repartis dans nos deux jeeps, nous écoutons les explications de Redemptus et Philippe sur les babouins que nous croisons, les prosopis que nous observons. Nous voici partis de Sessusvlei en direction de la ville de Mariental à quelques heures de notre départ. Ce sera la première fois de ce voyage que nous voyons un groupe de gnous noirs, ces derniers sont rares à observer. Et pour la première fois de ce séjour de jeunes oryx se trouvent à quelques mètres de nous. Les appareils photos sont de sortie ! Une chance, que de belles observations s’offrent à notre groupe.
Quelques impalas et outardes de Kori sont également sur notre chemin. Nous sommes désormais des experts concernant la faune et la flore Namibienne !
Notre magnifique lodge nous ouvre ses portes, un safari est organisé pour nous en fin d’après-midi, pour le moment il est temps de profiter de cet endroit hors du temps, isolé et paradisiaque.
Nos explorateurs bien matinaux sont bien heureux d’avoir quelques instants pour se reposer et faire le point sur les merveilles vues du matin. Notre dernier safari approche, encore de belles rencontres, des rendez-vous donnés par le hasard : des springbocks ouvrent la marche, ou plutôt la course devrait-on dire car ils gambadent à côté de notre jeep et pour quelques uns, nous coupent même la route ! Suivis de près par des oryx, des phacochères avec leurs petits, des girafes à la démarche toujours si élégante.
Nous nous arrêtons pour boire un verre et profiter du coucher de soleil sur les dunes du Kalahari. Que de couleurs se partagent l’horizon, tous les couchers de soleil sont plus beaux les uns que les autres.
De retour au lodge, il fait déjà nuit quand nous nous mettons à table et nous apprêtons à dîner. Nous savons que le séjour ne tient plus qu’à quelques heures alors nous passons cette dernière merveilleuse soirée tous ensemble. À discuter, rire, se remémorer les bons moments en sachant que nous en aurons encore bien d’autres à l’avenir. Chacun prend le chemin de sa case, le réveil sonnera tôt et de la route nous attend demain.
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