Marianne Duruel
Coordination et Photographie
22 mars
4 avril 2014
Mars 2014
Marianne Duruel
Coordination et Photographie
Après un excellent vol avec un équipage souriant et agréable, nous atterrissons parfaitement à l’heure à Delhi. Le trajet de l’aéroport à l’hôtel est l’occasion de découvrir qu’ici on se sert plus de son klaxon que de sa boîte de vitesses… Bienvenue en Inde !
Aujourd’hui, c’est le jour des premières. D’abord, notre premier vol intérieur nous emmène au coeur de l’Inde à Jabalpur. Puis, c’est notre premier trajet sur les routes indiennes de campagne et la découverte de cet inextricable brassage entre camions, bus, voitures, vélos, motos, charrettes à bras, piétons, chiens, vaches sacrées… Comme si tout ce « petit monde » s’était donné rendez-vous sur l’étroit ruban qui serpente de collines en collines… Puis, c’est notre premier safari dans le parc national de Kanha. Nos premiers chitals, dont les jeunes sont de véritables « Bambis », côtoient les rarissimes cerfs de Duvaucel, les puissants et musculeux gaurs… Les entelles ou langurs font le bonheur des photographes. Élancés, avec leur longue queue et membres, ils présentent une face toute noire aux yeux pétillants, cerclée de poils beige clair du plus bel effet. Graines d’herbacées, feuilles tendres, jeunes pousses et écorces sont englouties avec des gestes vifs et précis. Certaines femelles portent un bébé et elles se détournent pour soustraire leurs petits à notre vue. Ce dernier fait tout pour pouvoir continuer son étude des « drôle de bestioles »… Mais il est une star que tout le monde attend… Le tigre. Il fait son « entrée », impérial, en plein milieu de la piste, suivi par deux chacals dorés. Notre premier tigre !
Ce matin, la nuit se lève sur le parc de Kanha. Quelques écharpes de brume soulignent encore un peu le paysage. La lumière s’immisce peu à peu dans le feuillage vert tendre des grands sols qui constituent la strate haute de cette belle forêt, associé à de spectaculaires ficus et banyans tandis que la piste « court » parmi les bambous. Les premiers réveillés sont sans conteste les oiseaux. De toutes parts nous parviennent chants et bribes de conversations. Puis, c’est l’heure du petit-déjeuner chez les chitals, les sambars, les gaurs, les langurs, qui s’activent avec vivacité. Notre second tigre traverse la piste… Et continue son chemin, occupé par le sien… De petit déjeuner… Car les cris d’alerte des sambars retentissent dans les fourrés alentours. Il est repéré… La température, d’abord fraîche, monte progressivement et bientôt, les papillons « réchauffés » volettent en tous sens. Un paon tente de séduire une prétendante indifférente avec pourtant une présentation du plus bel effet : avec reflets dans l’eau… La vie du parc a repris son rythme de jour !
Notre safari du soir est l’occasion d’une troisième rencontre, pour certains, avec un beau tigre qui disparaît dans les taillis.
Ce matin, c’est notre dernier safari à Kanha. Il commence dans cette ambiance de premier matin du monde, d’air frais et de lumière rasante qui transforme la forêt en gigantesque » lanterne » verte. Soudain retentit le cri d’alerte des singes langurs. Cela signifie qu’un léopard a certainement été repéré par eux. Nous nous arrêtons, en écoutant avec intensité… L’occasion de se sentir inclus dans cet univers si plein de vie et de vies. Finalement, le calme revient et nous reprenons la piste… Une autre alerte : celle-ci correspond au cri puissant d’un sambar. Ce cerf aux formes charnues est la proie favorite du tigre… Nous scrutons les fourrés, pleins d’impatience. Mais le royal félin sait se faire discret… Aujourd’hui, pas de tigre, mais on ne gagne pas tous les jours… La balade est superbe et, cet après-midi, nous partons pour Bandhavgarh. Notre route nous entraîne dans la campagne indienne profonde. C’est celle des villages d’un autre âge, des parcelles de céréales récoltées à la serpette, des énormes fagots portés sur la tête par les femmes. Venant des points d’eau, elles portent aussi sur leurs têtes le précieux liquide dans les traditionnels cruchons de cuivre. Nous sommes bien au coeur de l’Inde traditionnelle et ô combien pittoresque…
Notre premier safari à Bandhavgarh commence dans une belle forêt de bambous et végétation mixte, étonnamment inhabitée au départ. Puis les habitants se mettent à sortir d’un peu partout. Des petites familles de chitals avec leurs jeunes faons un peu curieux s’arrêtent de manger pour nous regarder puis continuent leur repas. Soudain, c’est tout un groupe de jeunes mâles qui s’élance pour traverser la piste. Certains font des bonds spectaculaires… Puis sambars, sangliers et oiseaux viennent à leur tour animer la forêt… Nous avons tous en tête le tigre, mais il sait fort bien se faire désirer… L’après-midi, après un temps libre pour une sieste réparatrice, un tri de photos ou une petite balade, nous partons vers des cascades liées à une coulée volcanique. Le trajet est fort animé et l’on ne s’en lasse pas… et nous arrivons face à de belles cascades dans un canyon de lave plein de couleurs. En effet, un peu plus en amont, c’est un lieu de lessivage de grandes pièces de tissus aux couleurs éclatantes. Et nous terminons cette journée variée sur le site d’un temple hindouiste dominé par une statue de Ganesh et du singe Hanuman, drapées de soleil couchant. Un sadhu « lumineux » et chaleureux nous accueille dans le petit temple hindouiste. Demain, nous verrons des tigres…
Petit café ou thé, puis les 4×4 partent de nuit vers le parc. Le premier safari au petit matin est le plus propice à l’observation du « grand chat rayé ». Nous sommes pleins d’espoir. La porte du parc franchie à 6 h 30 précises, nous filons vers les lieux de prédilection de la gente féline. Il fait une fraîcheur tonique, les conditions sont favorables aux déplacements de ceux et celles que nous cherchons. Et soudain, elle est là, superbe et concentrée : une tigresse en plein contrôle de ses balises territoriales. Elle étudie avec soin les buissons, marque le sol de ses puissantes griffes et y dépose la sécrétion des glandes de ses pattes. Elle continue son parcours avec soin, marque d’une vaporisation d’urine des buissons et, une fois sa « mission » de marquage territorial terminé, se retire dans la forêt. Qu’elle est belle, cette grande femelle, mère de trois jeunes de deux ans ! Mais la journée n’est pas terminée… Notre deuxième safari dans un autre secteur du parc nous voit à la recherche d’un léopard trop bien caché par son pelage… Et nous nous dirigeons vers un point d’eau dans le lit d’une rivière, pratiquement asséchée à cette saison. C’est une période très favorable car les félins convergent vers ces oasis de fraîcheur pour boire et se baigner. Le lieu relativement calme devient en l’espace de quelques secondes un lieu de fébrilité intense… Un grand mâle arrive pour se désaltérer. Impérial au milieu de toute cette agitation, il descend de sa grande démarche souple et chaloupée pour d’abord boire en nous observant de ses grands yeux dorés. Il émane de lui une puissance digne, qu’il est beau ! Nous le laissons à regret profiter de son bain…
Notre dernier safari à Bandhavgarh, en quête du grand félin rayé, nous voit parcourir les pistes où nous avons maintenant nos repères. Les oiseaux sont en plein concert et les empreintes sont multiples… Mais au fil des pistes, point de tigre… Nous visitons les points d’eau sans succès. Le retour est l’occasion de quelques belles observations ornithologiques, une dernière photo de chital dans le soleil du matin, quelques macaques rhésus en pleine activité… Nous sommes presque arrivés à la sortie quand elle surgit des sous-bois et disparaît dans les herbes hautes. Des alertes retentissent de toutes parts. Chauffeurs et guides écoutent et, soudain, c’est la course, ils ont compris… Surprise, nous sortons du parc et les 4×4 se postent sur la piste d’accès au parc. Nous scrutons les buissons, comme vibrants de cris d’alerte des cervidés. Tout d’un coup, les fourrés semblent exploser : une biche sambar, sa petite queue blanche dressée comme un fanion en signe de danger et toute gorge déployée, s’enfuit en criant, suivie par des chitals et… rien. Nous attendons, le guide fait se positionner plus loin les véhicules et, furtivement, elle sort, coup d’oeil à droite, coup d’oeil à gauche. Elle prend son élan et, en quelques bonds superbes, franchit la piste et disparaît dans les taillis de l’autre côté. C’était Mahaman, femelle de huit ans, mère de trois » petits » de deux ans. Waouhh ! ! !
L’après-midi, nous retrouvons la campagne animée sur la route vers Jabalpur. Puis, après un excellent vol vers Delhi suivi d’un dîner et d’une courte soirée, nous filons au lit, car la nuit sera courte… Demain, vol très matinal vers l’Assam, dépaysement garanti !
L’arrivée en Assam nous baigne dans une ambiance complètement différente. La région respire la prospérité. Les alluvions du Brahmapoutre, le fils de Brahma, y assurent manifestement de belles récoltes. Le trajet est, comme toujours, un spectacle permanent. La traversée de Guwahati nous plonge dans une circulation où le déblocage de situations complexes semble toujours tenir du miracle… Mais Ganesh veille ! Puis, c’est la campagne, une autre campagne. De belles petites vaches rousses ou blanches paissent tranquillement dans les parcelles moissonnées des rizières. Leurs veaux jouent entre eux à côté. Les petites chèvres et leur chevreaux font de même. Et tous partagent l’habitude incongrue de choisir comme lieu de prédilection pour ruminer tranquillement : les routes, chemins et ponts, parfois en plein milieu. Cela donne des scènes hallucinantes d’une belle petite chevrette somnolant au milieu de la route entre un rickshaw lancé à toute allure et un camion bringuebalant de l’autre… « Même pas peur »… L’architecture varie de la brique aux bambous et enduit. Les maisons de briques sont l’apanage des villes et les maisons campagnardes sont constituées d’éléments beaucoup plus naturels. Enfin, l’arrivée à Kaziranga se précise : nous endurons 26 dos d’âne avant l’arrivée… En effet, nous longeons le parc national et des couloirs écologiques ont été établis entre les collines boisées et le coeur du sanctuaire. Alors, le seul moyen de ralentir la circulation en folie est de rendre totalement impossible la vitesse, et ça marche ! Ce safari est très différent des précédents : là, tout est vert. Vert tendre des rizières, plus soutenu pour les étendues d’herbe à éléphants, des jacinthes d’eau, des forêts entrecoupées de plans d’eau, canaux et marais. Nous y croisons biches et cerfs, cerfs-cochons, nos premiers fameux rhinocéros unicornes à l’étrange « armure » digne du temps des dinosaures. Les éléphants domestiques rentrent du travail avec, sur le dos, de grands chargements de fourrage pour la nuit. Puis, nous découvrons une famille d’éléphants sauvages. La matriarche guide les siens entre nos véhicules, c’est l’occasion d’observer le soin apporté à la sécurité des plus jeunes… Nous regagnons notre lodge après le coucher du soleil, sûrs que la balade à dos d’éléphant de demain sera un grand moment.
Départ au petit jour pour notre safari éléphant, l’air est vif et le ciel s’éclaircit peu à peu. Au lieu « d’embarquement », ils sont tous équipés pour nous accueillir sur leur dos. Certaines arrivent avec des éléphanteaux, ils sont âgés de six mois et un an, pour notre plus grand plaisir. La petite femelle de six mois apprécie particulièrement les attentions dont elle fait l’objet de notre part. Puis, elle suit avec application la balade. De leur grande démarche tranquille, par deux, trois ou quatre, ils vont d’abord nous emmener passer au milieu d’un troupeau de cerfs de Duvaucel et de cerfs-cochons qui nous regardent passer calmement. Puis, nous approchons de manière totalement impensable en 4×4 différents rhinocéros, certains avec une ébauche de corne, d’autre à la corne beaucoup plus conséquente. Une mère et son petit se laissent observer de très près, nous regardant de leurs petits yeux, entre deux bouchées d’herbes ou de feuillage. C’est vraiment incroyable de pouvoir côtoyer ces étranges créatures à l’apparence caparaçonnée et préhistorique… Notre balade se termine en beauté avec un mémorable moment passé en compagnie des deux stars du groupe : les deux éléphanteaux qui boivent avec satisfaction, chacun d’un côté de la même femelle… Puis, la toute petite miss réconfortée et joyeuse vient faire un « show » plein d’espièglerie parmi les voyageurs… Le petit-déjeuner d’après safari du petit matin est toujours un régal et celui-là ne déroge pas à la règle. Puis, nous partons en 4×4 explorer un autre secteur du parc. Le biotope et complexe. Lacs, marais, forêt, rive du Brahmapoutre… Dans la zone tampon, rizières, villages traditionnels et pêcheries côtoient la faune sauvage. Une vache ayant fait les frais de cette cohabitation, nous le cherchons en vain… Le tigre…
Dernier safari à Kaziranga, nous associons deux safaris à dos d’éléphant pour aller plus loin. C’est incroyable la concentration de rhinocéros qu’il peut y avoir dans ce parc ! Les grandes herbes à éléphants, les taillis et la forêt du parc sont pleins d’harmonie, avec un côté vraiment magique. Mais il faut bien partir et nous prenons la route vers Guwahati. D’abord, le secteur du parc entrecoupé de rizières à différents stades de culture nous offre de belles scènes de vie paysanne. Dans certaines parcelles pataugent des vaches et leurs propriétaires, en plein labour. Dans d’autres, les femmes, courbées à 90°, repiquent le riz… Bananiers, papayers, bambous poussent dans les jardinets, protégés de palissades qui entourent les maisons. Presque toutes arborent une meule conique de paille de riz dorée. Puis, les plantations de thé, entrecoupées de rizières, développent sur les collines leurs rondeurs toutes en arabesques vertes. Enfin, les hauteurs et vallons font place à de vastes étendues planes. Les fours à briques ressemblent, dans cette région, à des sortes de « minarets », très différents des fours de Madhya Pradesh. La circulation se densifie et les hauteurs annoncent la ville de Guwahati. Le vol vers Delhi est parfait. Nous faisons tout un tour dans New Delhi, et Old Delhi : la porte de l’Inde, l’histoire de la ville… D’abord, relativement ordonnée, la ville prend des allures de folie désordonnée vers Old Delhi. Après un dîner délicieux dans une « oasis » de calme, nous replongeons dans la multitude… Pour prendre notre train vers Ranthambore. Quelle aventure !…
Ranthambore, un nom qui fait rêver et concrétise les rêves. Notre premier safari commence très fort… Dès l’entrée du parc, un superbe tigre est allongé sur une piste. Il nous fait la totale : sa tête superbe tournée vers nous, des expressions qui changent au fil du va et vient des véhicules… Il s’appelle Sultan, et ce jeune mâle de deux ans et demi est bien patient, car ce parc, contrairement aux parcs précédents, intimes et beaucoup moins fréquentés, est un peu victime de son succès… Parti dès l’ouverture du parc, nous sommes bien placés pour profiter de la rencontre et l’immortaliser. Mais, derrière nous, c’est la foire d’empoigne… Finalement, le puissant félin se lève, baille et s’éloigne d’une démarche nonchalante, loin de toute cette agitation… Nous continuons aussi notre chemin entre les falaises et sommets à la végétation mixte. Des racines, comme sorties de cet univers minéral, « cascadent » vers des milieux plus humides. Des banyans gigantesques font parfois des arches au-dessus de la piste. Chitals, sambars, langurs sont nos sentinelles tandis que nous passons de plateaux d’herbe dorée à des plans d’eau de toute beauté, peuplés de multiples échassiers, cormorans, anserelles… Sur les rives se croisent sangliers, crocodiles, quelques antilopes Nilgaut… La forteresse qui domine le parc est tout à fait spectaculaire. Sa visite est l’occasion de croiser de nombreux langurs car il abrite un temple de Ganesh, mais aussi un temple dédié à Hanuman le singe, et ils sont nourris d’offrandes. Le safari du soir est l’occasion pour certains de rencontrer un second tigre qui arrive nonchalamment dans le sous-bois et se laisse tomber à l’ombre près d’un rocher. Bientôt, gêné par les insectes, il se roule sur le dos et, de son énorme patte, tente… D’attraper des… mouches… Nous le quittons à regret, mais il a aussi droit à sa tranquillité. Deux 4×4 ont, quant à eux, eu la chance d’observer une mère et ses deux jeunes ours lippus. De moeurs nocturnes, il est très rare de les croiser de jour, même si leurs empreintes attestent de leur présence. Ranthambore est bien un lieu exceptionnel !
Ce matin, c’est notre dernier safari à Ranthambore. Nous partons, bien décidés à en profiter un maximum. L’écoute silencieuse, en osmose avec notre environnement, est toujours un moment fort. Au début, pas d’alerte. Puis, la forêt qui, dans une ambiance de sérénité, paraît peu peuplée, retentit du cri d’alerte des langurs. En une fraction de seconde, d’autres cris en cascade relaient le message d’alerte. Les « fanions » blancs des queues de chitals et sambars dressés indiquent la direction à suivre quand une folle cavalcade se déclenche. Les fines et nerveuses créatures semblent voler par-dessus les buissons… Et soudain, il est devant nous : un superbe léopard dont le pelage brille dans un rayon de soleil. Manifestement en pleine chasse, ratée, car il était repéré par toutes ses proies potentielles. Il s’immobilise, furieux, battant de la queue. Puis, il s’enfile à toute vitesse dans les buissons. Nous tentons de suivre le déroulement de cette histoire. Le bel animal s’est couché à l’ombre. Il compte bien se faire oublier. Il est assurément bien plus patient que nous et nous reprenons notre chemin… La lumière est très belle et l’avifaune bien présente. Ce matin, le tigre a conservé son intimité… Après un brunch à notre hôtel, nous partons vers la gare, car notre trajet vers Bharatpur se fait en train. Une autre vision du pays, de l’intérieur, car outre le gain de temps par rapport au même trajet routier, le parcours nous plonge au coeur de la campagne en pleine moisson. Arrivés à Bharatpur, nous partons vers la réserve d’avifaune de Keoladeo Ghana. Cette petite réserve d’une trentaine de kilomètres carrés se parcourt et cyclo-pousse et à pied, elle offre de très belles possibilités d’observations ornithologiques. Outre les nombreux échassiers (aigrettes, hérons, tantales, spatules…), nous rencontrons un couple de grues de Sibérie, de nombreuses talèves sultanes aux couleurs flamboyantes, anhingas… Appareils photos et jumelles s’activent, tandis que notre excellent guide, intarissable spécialiste du site, nous repère quelques raretés…
Après une seconde sortie dans l’agréable oasis ornithologique, nous prenons la route pour Agra, la ville du mythique Taj Mahal. Après tous ces jours passés à la recherche de la grande et riche faune indienne, cette journée est pour nous celle du retour vers les villes, la foule… Et le temps de nous plonger dans l’histoire de l’Inde. Ram nous entraîne dans l’univers des royaumes Rajpoutes, de l’invasion des Moghols et de la mise en place de leur empire entre stratégie guerrière, alliances matrimoniales et diplomatie… Nous revisitons l’histoire de la route de la soie pour finir sur l’évocation de l’extraordinaire richesse architecturale et artistique qui découle de tout ce brassage… Très concrètement, le Taj Mahal est bientôt face à nous… Nous en profitons jusqu’à ce que le soleil n’éclaire plus sa façade.
Agra, ville du Taj Mahal… Hier, nous avons parcouru le célèbre site dans une foule un peu pesante après tous ces jours d’intimité avec la belle nature indienne… Ce matin, Ram nous offre la possibilité d’en profiter dans le calme… Il se détache dans la brume du matin, se reflète dans l’eau de la Yamuna… C’est le Taj Mahal tel que nous l’avions imaginé… Puis, nous visitons le mausolée d’itimad-Ud-Daulah, le « coffret à bijoux en marbre ». Cet original tombeau-jardin moghol du XVIIe siècle est considéré comme une réalisation de transition entre les solides constructions de l’époque d’Akbar et le style raffiné du Taj Mahal de celle de Shah Jahan… C’est notamment le premier monument moghol dans lequel on trouve des incrustations de pierres semi-précieuses. Finalement, nous quittons Agra pour Delhi, notre ultime étape avant notre vol international. Le trajet sur une autoroute quasi vide nous change bien de nos habituels spectacles routiers… Mais l’arrivée à Delhi nous rassure : nous sommes bien en Inde ! Certes Delhi est tout à la fois une capitale moderne ouverte sur le monde et profondément indienne… Le contraste y est particulièrement marqué… Nous profitons de notre dernier repas indien, un excellent dîner qui nous évite le repas avion… Une autre gastronomie… Demain nous sommes en France…