Jonathan Zaccaria
Antarctique et Arctique
20 avril
3 mai 2019
Du 20 avril au 3 mai 2019
Jonathan Zaccaria
Antarctique et Arctique
Notre petit groupe de 12 se réunit sans encombre à l’aéroport de Madrid pour notre connexion vers San Jose, la capitale du Costa Rica, après un vol calme. Une chaleur agréable et une atmosphère chargée d’humidité nous accueillent à la sortie de l’avion. Nous rejoignons notre guide local Keyler pour une introduction du voyage à notre hôtel dans lequel nous nous reposons afin de nous remettre du décalage horaire de 8h.
Après le petit déjeuner au goût de banane plantain et ananas frais, nous nous promenons en ville sous un ciel bleu avec Keyler pour découvrir les principaux attraits de la capitale. Les rues sont désertes, car les Costariciens célèbrent les vacances de Pâques à la page.
Tout d’abord, le nom du pays a été nommé par Christophe Colomb lorsqu’il arriva aux Amériques. Il débarqua sur la côte caraïbe du pays en 1502 et la nomma côte riche (Costa Rica) en raison des nombreuses parures d’or que les indigènes revêtaient. Le Costa Rica devint indépendant en même temps que les quatre autres pays de l’Amérique Centrale le 15 septembre 1832. Ceci a été permis grâce au baron du café, qui était la principale richesse et la source d’indépendance du pays. Nous passons devant le théâtre national dont l’intérieur est similaire à l’opéra de Paris. Nous déambulons dans les rues autour des sculptures de Jimenez Deredia qui reprend toujours comme thématique une femme aux grosse fesses rondes tenant des sphères. Le Costa Rica est à l’embranchement de 3 plaques tectoniques (Cocos, Caraïbes et Nazca), ce qui explique pourquoi une quinzaine de volcans sont présents dans le pays et dont la moitié sont en activité. Il y a 3 à 4 tremblements de terre par jour dont 1 tous les 5 ans est destructeur. Nous visitons plusieurs parcs et temples qui nous font comprendre l’histoire du pays à travers plusieurs présents qui ont œuvré pour le développement et la pacification des 51 000 km2 de territoire. C’est ainsi qu’en 1948, le président Figueres a supprimé l’armée et investit le budget correspondant dans l’éducation, la sécurité sociale et la protection de la nature.
Aujourd’hui, il existe encore quelques tribus natives, qui représentent 2% de la population, réparties en sept tribus. Nous visitons le musée de Jade, dont les objets ont été importés par les Amérindiens du Mexique en échange des pièces d’or des Amérindiens Costariciens.
Nous nous dirigeons ensuite vers l’ancienne capitale, Cartago, et découvrons la plus belle basilique de tout le pays. Elle est l’hôte de la légende de Juana Pereira, la Virjen de Los Angeles, qui réunit chaque 2 août 1 million de personnes.
C’est après 2h sur une route tortueuse, en passant notamment sur la panaméricaine, que nous atteignons la forêt tropicale ombrophile où se trouve notre lodge du soir, un vrai coin de paradis terrestre perdu dans la brume du soir.
Nous nous réveillons à 5h du matin pour partir à la « chasse aux oiseaux ». Nous nous trouvons à 2500m d’altitude et nous sommes entourés par une forêt primaire équatoriale nuageuse. Ici, pas de moustiques, pas de fourmis, pas de scorpions. La brume fraîche du matin nous oblige à nous couvrir plus que d’habitude. Le nom du lodge vient de ces petits oiseaux au bec court et à la queue longue : les trongons. Parmi eux figure une espèce emblématique qui lui a valu d’être l’oiseau national du Guatemala, et qui donne le nom à sa monnaie nationale : le Quetzal. C’est tout juste la fin de la période de reproduction. Le mâle dispose de 3 plumes au niveau de la queue qui peuvent mesurer jusqu’à 3m de long, ce qui lui a valu son nom de la langue indigène : « grande plume verte ». Cet oiseau était sacré par les Amérindiens pour ses plumes, raison pour laquelle il est en voie d’extinction. La position du lodge aujourd’hui est le meilleur site au monde pour observer ces oiseaux. Armé de patience, nous passons plusieurs heures pour que finalement, de retour bredouille à notre petit déjeuner, le miracle apparaisse. Une alerte est donnée pour pouvoir apercevoir, tel une flèche traversant le ciel, un éclair vert. Nous avons apprécié également l’observation d’autres oiseaux comme les pics, les colibris, un ptilogon à longue queue et même un toucan émeraude.
Après le petit déjeuner, nous nous délections d’une marche en forêt pour tenter notre dernière chance d’observer l’oiseau vert, en vain. Nous nous redirigeons vers Dota. Puis après un arrêt dans un soda (kiosque familial où on peut se restaurer), nous rejoignons une plantation et exploitation de café. Si les barons du café ont permis l’indépendance du Costa Rica en 1821, aujourd’hui la collection des cerises (nom donné au fruit du caféier) est payée de l’ordre de 1 dollar US la corbeille, drainant ainsi des immigrants des pays limitrophes. Les producteurs amènent le café à la coopérative, qui est alors payé en fonctions de la quantité. La première étape consiste à ne garder que les graines exploitables (mûres, rouges et intactes) du reste en les jetant dans une piscine : les graines mûres coulent tandis que les graines vertes et endommagées flottent. Suite à ceci, les graines sont mécaniquement séparées de leur enveloppe puis la gélatine recouvrant les grains de café est enlevée par un processus de macération. Les graines sont ensuite séchées ; pour le café gourmet au Soleil ; pour les cafés standards grâce à un four rotatif. Puis, chaque grain est trié en fonction de sa couleur, son poids et sa taille. Le dernier processus consiste à torréfier chaque grain pendant plus ou moins longtemps selon le souhaite du pays importateur (15 % de la production locale à Dota). Le reste est envoyé, vert, aux États-Unis essentiellement, mais également en Europe et en Asie, où le pays importateur doit lui-même assurer le processus de torréfaction.
Pour terminer la journée, nous perdons 3000m d’altitude, destination côté pacifique du Cota Rica, où nous sommes accueillis pour notre prochaine nuit par quelques milliers de fourmis Ata et par des grenouilles vertes.
Nous nous réveillons dans le merveilleux hôtel Riomar, dont les lodges sont implantés à même la forêt tropicale de transition (de sèche à humide). Après un petit déjeuner où nous essayons de la grenadille et du jus de corossol, nous apercevons, déjà en route vers le bus, un toucan Swainson, le plus gros du Costa Rica, après avoir vu hier son plus petit représentant du pays : le toucan émeraude. C’est très vite que nous rejoignons la réserve privée Hacienda Baru.
Dès la sortie du bus, nous observons déjà des singes capucins, qui sont parmi les plus intelligents du coin. Ils sont très dynamiques et joueurs. Ils dévorent quelques mangues devant nous. Nous commençons à déambuler le long du sentier. La Hacienda Baru est une forêt secondaire d’une cinquantaine d’années, car la zone avait été défrichée pour l’agriculture. Nous découvrons l’arbre produisant le fruit noni, dénommé également le fruit miraculeux pour ses propriétés bénéfiques sur la circulation du sang et la mémoire. Ce fruit qui, une fois mûr, a l’odeur du fromage pourri, est dégusté surtout en boisson. Nous voyons partout des ficus étrangleurs… Nous découvrons également un cacaoyer sauvage, dont le fruit était dénommé par les Indiens Theobroma et dont la concoction était surnommée « eau de merde » par les colons espagnols à cause de sa couleur et de son goût très amer. C’est donc plus tard que la plante fut transportée en Afrique où aujourd’hui la Côte d’Ivoire exporte 45 % du cacao mondial.
Nous nous arrêtons pour tenter de distinguer parmi la végétation dense les animaux qui peuplent cette réserve. Nous découvrons un agouti, un tyran quiquivi, un paresseux, les mâles manakins à col orange (qui dansent devant nous en faisant claquer leurs ailes pour attirer leur femelle), des millions de fourmis atta (transportant des feuilles sur leur dos), de jeunes iguanes verts, quelques cténosaures et un oiseau aussi rare à observer que son apparence est loufoque : un ibijau.
Nous nous arrêtons également devant plusieurs guanacaste (oreille d’homme), dénommés ainsi à cause de la coque de ses fruits en forme d’oreille. Son écorce tellement particulière se distingue facilement parmi tous les arbres et son diamètre atteint 2m. C’est l’arbre national.
Nous profitons de l’après-midi pour nous promener vers la plage, qui se situe à environ 1km. Durant cette balade, nous apercevons des pêcheurs dans un estuaire jetant des filets. Nous avons eu la chance de voir 3 basilics verts courir sur l’eau, un phénomène étonnant qui leur vaut leur surnom de Jesus Chris. En effet, grâce à la vitesse à laquelle ils courent, ils arrivent à aquaplaner ! En arrivant à la plage, la température du Pacifique étonne chacun d’entre nous. L’eau est a environ à 27°C ! les vagues déferlent les unes après les autres et nous nous amusons dans l’eau tels de petits enfants. Que c’est revigorant !
Avant le dîner, nous nous réunissons tous ensemble pour parler des animaux qui peuplent le Costa Rica. On apprend comment distinguer les familles d’êtres vivants : les gros félins et petits félins, les singes du Nouveau Monde et de l’Ancien Monde, etc. Avec ses 910 espèces d’oiseaux, le Costa Rica rassemble presque 10 % de la biodiversité avifaunistique mondiale. Ce pays regorge de surprise pour nous !
Nous faisons route deux heures durant le long de la côte pacifique, la costa negra, pour rejoindre le parc national de Carara (= cité des crocodiles en amérindien). Avant même de débuter la marche en forêt, nous nous arrêtons pour observer un couple d’aras rouges. Ils restent ensemble pour la vie, si bien que, s’il l’un meurt, son partenaire mourra d’amour… Il ne s’accouplera pas avec un autre oiseau. Pour ce manque de flexibilité (et donc trop d’amour), cette espèce est plus sensible et menacée d’extinction. Même protégée, il existe cependant un fort braconnage pour obtenir cet oiseau en captivité. Il existe également deux autres espèces d’Ara, la verte et la bleue. Ils se nourrissent principalement de noix : amandes, noix de cajou, noyaux de mangue, etc. Son bec très puissant peut infliger des morsures qui sont parmi les 10 plus puissantes par rapport à sa taille. Le long du chemin, nous nous arrêtons chaque fois que l’observation d’un nouvel animal le permet. Beaucoup d’oiseaux bien sûr : batara rayé, trogon violacé, batara capucin, trogon à lunettes jaunes, jaseur d’Amérique, Piaye écureuil, Motmot à sourcil bleu, caracara, pic oventou. Nous voyons aussi des atèles (ou singes-araignées) qui, dépourvus de pouces, sont néanmoins très habiles grâce à leur queue préhensile caractéristique des singes du Nouveau Monde. Nous les observons longuement avant de reprendre notre chemin. Sur le retour, nous voyons également de très près des singes capucins ainsi que de nombreux cténosaures dont deux espèces sont fréquentes ici.
Ensuite, nous nous dirigeons à l’entrée de l’estuaire du fleuve Tarcoles (= crocodile en amérindien), pour un déjeuner suivi d’une promenade sur l’eau de deux heures. Au programme : l’observation des crocodiles américains ! Ils mesurent environ 5 mètres. Ils vivent dans les eaux saumâtres de l’estuaire, contrairement aux caïmans qui préfèrent l’eau douce. On ne voit que le museau des crocodiles qui dépassent de l’eau. Ils sont paisibles, et ressemblent plus à des bouts de bois flottant. Seuls leurs yeux et écailles à fleurs d’eau les trompent. Ils patientent près de la rive, où ils espèrent trouver leur proie. L’un d’entre eux, sous nos yeux, attrape un énorme poisson. Nous voyons aussi une mère, ouvrant grand sa gueule hors de l’eau, comme signe de défense de son nid au bord du rivage. D’autres reptiles, bien plus petits, les basilics verts, bordent les rives boueuses. Bien sûr, notre guide local Keyler s’amuse à nous faire découvrir les nombreux oiseaux de Tarcoles : 36 espèces ont été observées durant seulement deux heures ! Parmi elles :grande aigrette, ibis blanc, tyran quiquivi, aigrette neigeuse, anhinga d’Amérique, quiscale à longue queue, héron garde bœuf, motmot à sourcils bleus, aigrette tricolore, huburu à tête rouge, huburu noir, onoré du Mexique, martin-pêcheur d’Amazonie, jacana du Mexique, talève violacée, courlis courlieu, spatule rose, pélican brun, geai brun, savacou huppé…
Puis, nous rejoignons très vite en bus un magnifique point de vue qui surplombe l’estuaire et la forêt, pour admirer le coucher de Soleil tout en dégustant un cocktail, quelle vue ! Bonne soirée !
Pas mal de route nous attend pour rejoindre la partie Nord Ouest du pays, direction le Volcan Rincon de la Vieja (qui sera notre terrain de jeu pour demain) et la ville de Punta Arenas. C’est le deuxième port maritime le plus important du pays. Côté pacifique, on reçoit ici surtout les voitures japonaises. Côté caraïbe, le port le plus important, Limon, sert de lieu d’exportation (ananas, café, etc.). Nous continuons notre voyage sur la costa nera et ensuite la panaméricaine.
Keyler profite de ce temps pour nous détailler le fonctionnement de la politique du pays, de religion et même du Tamal qui était une recette typique pour Noël ici. Nous faisons un arrêt technique à Iberia, capitale de la province de Guanacaste, où nous observons par hasard quelques Aras.
Durant le reste du trajet, nous apprenons que le Costa Rica est le cinquième pays du monde où l’énergie est devenue 100 % renouvelable : 80 % d’hydroélectricité, 10 % d’éolien, 8 % de géothermie, et 2 % de solaire !
Nous arrivons à l’hôtel où nous sommes accueillis avec du guaro (la première distillation de la canne) et par un joueur de Marimba (xylophone en bois). Après le déjeuner, certains d’entre nous décident de prendre un bain d’argile dans les eaux thermales du volcan, tandis que d’autres se dirigent vers une petite cascade pour un bain dans une eau bien fraîche. En chemin nous sommes suffisamment chanceux pour apercevoir d’autres animaux : ara, écureuil blanc…
Enfin, nous apprécions les alentours du parc avec quelques vivariums à papillons et reptiles. C’est tranquillement que la journée se termine avant un autre réveil matinal demain matin pour la traite des vaches de cette hacienda !
Nous passons la matinée au parc nommé d’après le volcan qui s’y trouve : Rincon de la Vieja. C’est dès le début de notre promenade que nous nous arrêtons pour observer un habitant du lieu : le manakin fastueux. Ce petit oiseau, dont le mâle est sombre et doté de taches bleu clair sur les ailes et muni de deux plumes plus longues au niveau de sa queue, a la particularité de danser avec d’autres concurrents pour sa parade nuptiale. Sa femelle, de couleur verte, qui observe la scène, choisira le mâle dominant, le meilleur danseur bien sûr !
Par-ci par-là, nous croisons le chemin de quelques agoutis, et apprenons aussi à observer les mécanismes que certains arbres développent pour leur survie : « Ura crepitens » et « Pachira » font pousser des épines sur leur écorce pour empêcher que des animaux ne viennent les endommager. Les ficus étrangleurs encerclent leur arbre-hôte jusqu’à parfois les étouffer et empêcher leur croissance. L’indien nu « pèle » constamment son écorce (raison pour laquelle il est appelé arbre à touriste), qui empêche donc les plantes épiphytes d’y séjourner !
Nous observons très vite un toucan avant son envol tandis que le cri des singes hurleurs se fait entendre (jusqu’à un kilomètre de distance !).
Nous admirons chacune des marmites de boue en ébullition, un lac acide dont le ph est de 2, des geysers, fumerolles… Cela sent le soufre, et les minéraux autour de ces sources d’eau chaude sont principalement jaune (souffre) et orange (fer).
Nous commençons à sortir de la forêt de transition, verte, accumulant l’humidité en provenance des Caraïbes, et entrons dans la forêt sèche côté ouest de la crête de la colline. Nous ne sommes plus abrités par la végétation et le Soleil à notre verticale tape cruellement sur nos épaules. Une savane sèche et jaunâtre nous entoure. Ici, il ne pleut pas pendant en été durant trois mois consécutifs…
Nous faisons une courte pause déjeuner à côté d’une église catholique originale sous une chaleur citadine étouffante, dans le village de Iberia, capitale de la région de Guanacaste.
L’après-midi, Christian notre chauffeur nous conduit vers notre prochaine destination : la région du volcan Arenal.
Nous nous réveillons avec une magnifique vue sur le volcan Arenal, dont le cratère principal explosa la dernière fois de manière majeure en 1968. Les pyroclastes ont alors détruit deux villages côté Ouest. Côté Est, le village de Fortuna fut par chance épargné (de cet évènement, le village tire son nom, Fortuna=chance).
Nous nous en allons pas loin pour la visite du jardin botanique de Danaus. Celui-ci, minuscule, est surprenant par sa diversité ! Nous commençons à observer un tangara à croupion rouge, suivi du merle fauve, emblème du Costa Rica. Un petit agouti apparaît furtivement… Nous nous arrêtons devant une grenouille minuscule, venimeuse, la grenouille frais eou « blue-jean ». Nous voyons aussi très vite quelques colibris virevoltants… Nous apprenons à distinguer la famille des orchidées, trois sépales deux pétales et une labelle. Dont les couleurs vivent attirent pollinisateurs comme les papillons et colibris. Nous restons tous émerveillés devant un tableau de chenille en métamorphose… nous voyons clairement toutes les étapes ! Chenille qui se replie, formation de la chrysalide, ouverture, séchage et…. Envol du papillon ! Des papillons monarque sont de la partie ! Si beaucoup de papillons vivent bien plus longtemps à l’état de chenille ou dans leur chrysalide (5 jours pour chaque phase pour 1 ou 2 jours à l’état de papillon), les monarques eux vivent 3 mois à l’état de papillon ! D’où leur migration célèbre du Canada jusqu’au Mexique. Nous apprenons que le Costa Rica comprend plus d’espèces de papillons que tout le continent africain ! C’est sans doute pourquoi le Costa Rica est l’un des premiers exportateurs de chrysalides au monde !
Nous nous arrêtons pour voir à la jumelle de Keyler un toucan toucan araçari à collier bien caché dans les arbres. Nous voyons aussi d’autres oiseaux, comme le momot roux, le momot à bec large, un jacamar à queue rousse et un arbre avec une dizaine de savacoux huppés ! Un pic grimpe à un tronc d’arbre. Dans une mare, certains ont eux la chance d’apercevoir rapidement un caïman tout près d’une tortue… Un basilic vert femelle pose pour les photographes, imperturbables…
L’après-midi est chargée d’émotion puisque nous marchons sur des ponts suspendus dans la canopée ! Les passerelles tanguent au milieu de la cime des arbres au fur et à mesure de notre avancée… Nous voyons les arbres depuis… en haut ! C’est le point de vue des oiseaux. Nous apprécions les différents étages que nous offre cette forêt pluvieuse primaire. Une espèce d’arbre pour une certaine hauteur. Les palmiers marcheurs développent la technique de faire pousser des racines supplémentaires à environ un mètre au-dessus du sol, et qui leur permettront en une semaine de rejoindre la terre ferme pour conserver leur verticalité !
En plus de quelques oiseaux, nous voyons des coatis, cousin du raton laveur, des chauves-souris, dont une se repose sous sa « tente » créée sous une feuille de palmier, et même une vipère de schlegel !
Après avoir traversé 6 ponts suspendus à près de 50 mètres de hauteur, nous avons la chance de voir fugacement un singe hurleur, repéré par son cri déjà depuis longtemps. La nuit tombe, et nous rejoignons notre hôtel pour profiter d’un bain avant de revoir, tous ensemble, des images d’animaux des derniers jours que Jonathan nous a préparées.
Enfin, pour clôturer la soirée en toute beauté après le dîner, un tatou à neuf bandes apparaît juste à côté du restaurant, en direction du bar ! Nous l’observons tous bouche bée comme des enfants…
Nous longeons des champs de manioc pendant notre route vers une finca (maraîchage de fruits et légumes) locale tenue par Don Rodolfo. Don Rodolfo, qui était pauvre, a bénéficié d’un crédit de l’état pour acheter une propriété de 9 hectares, à rembourser sur 25 ans. Il eut 8 filles qui l’aidèrent pour exploiter son champ agricole durant 20 ans. Suite à ceci, il décida d’arrêter l’agriculture conventionnelle et s’orienta vers la production de produits naturels, moins rentables, inadaptés à l’exportation (produits non calibrés, grosse perte à cause des oiseaux, rongeurs et autres qui mangent les cultures, champignons qui tuent certaines plantes, etc.). Rodolfo ne fait pas d’agriculture biologique, en effet, il n’utilise absolument aucun produit, ni engrais, ni pesticide, ni fongicide, et il n’arrose pas sur cette terre de forêt pluvieuse recevant de 7 à 8 mètres de précipitation annuelle. Il nous raconte que ces dernières 8 années ont été les meilleures de sa vie. Il a rencontré beaucoup d’étrangers qui lui rendent visite, collabore avec des Ticos (Costariciens)… 80 % de leur consommation provient de leur propre agriculture : vanille, cacao, curcuma, poivre, banane, gingembre, naranjillo, canne, etc., et le produit dont il tire sa réputation aujourd’hui : l’ananas. Nous commençons tout d’abord à presser nos propres sandwichs de canne à sucre au gingembre et nous dégustons le doux breuvage, relevé au guaro (la première fermentation du jus de canne). Nous découvrons ensuite un agrume, appelé le citron doux. Les fruits sont gros comme des oranges, mais de couleur verte et absolument pas acidulés. Les ticos s’en délectent comme boisson en clamant ses bienfaits pour les reins. Afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques pour l’agriculture, il utilise son propre compost comme engrais, le guano de ses poules et évite la monoculture en mélangeant plusieurs espèces d’arbres et de plantes dans une même parcelle, formant ainsi une barrière naturelle. Nous essayons ensuite de la canne aigre, encore bonne pour le système des reins. Nous passons une plantation de bananes plantain, puis de bananes classiques. Nous sentons les feuilles du giroflier et enfin, nous récoltons nos propres ananas. S’il faut 6 mois pour que l’agriculture conventionnelle produise 1 ananas, Don Rodolfo nécessitera 14 mois pour que la broméliacée produise son fruit unique. C’est ainsi que 40 % des ananas seront perdus, dévorés par les animaux diurnes et nocturnes. Muni de sa machette, il nous dissèque le fruit jaune, réputé pour être le meilleur ananas du monde, ce que tout le monde acquiesce avec délectation. Jamais plus nous ne pourrons manger d’autres ananas.
Puis, nous nous dirigeons vers une orchidée dont la fleur s’ouvre de 6h à 10h du matin, 1 seule fois et que Don pollinisera lui même. En effet, l’insecte pollinisateur n’est pas présent sur sa propriété pour les 500 fleurs du vanillier.
Nous continuons notre chemin et découvrons la fleur d’un arbre dénommé Ylang Ylang, à l’odeur très agréable, et réputé pour être dans les cosmétiques, notamment le Chanel n°5. Nous passons un champ de manioc et découvrons sur un arbre des coléoptères gigantesques dénommés Hercules localement (scarabée rhinocéros).
Après avoir senti de la citronnelle, nous nous dirigeons vers l’arbre à cannelle, dont nous utilisons la sous-écorce pour produire les fameux bâtons aromatisants. Nous nous amusons à nous teindre les lèvres en rouge grâce aux fruits rouges du roucou, sans goût et à la tinte vive magenta, 100 fois plus riche en bêta-carotène que les carottes, et utilisé comme colorant alimentaire, dans les cosmétiques…
Nous découvrons le « pis de la vache » appelé aussi « pomme-téton », Pichichio au Costa Rica, la morelle mammée est un fruit toxique qui, selon une recette adéquate, permet de guérir la sinusite en inhalation. Un arbre de corossol plus loin, nous découvrons la « petite orange » (naranjilla), qui ressemble à une tomate, mais qui en réalité est un agrume.
En retournant au restaurant de Don Adolfo, un repas délicieux nous attend, préparé par trois de ses filles. C’est un festival de produits locaux : Tilapia, manioc frit, banane plantain en chips épaisses, et jus de naranjilla. Quel délice ! Jamais nous n’avons mangé aussi bien durant le voyage. Il y a même du chutney de mangue pour accompagner tout ça ! C’est avec une embrassade et un pincement au cœur que nous quittons ce coin de paradis.
Nous passons l’après-midi à la finca Tirimbina pour visiter une plantation de cacaoyers. Cet arbre de 25 m de haut est taillé afin que des cabosses puissent être récoltées à la main beaucoup plus près du sol. Les fruits ne tombent pas et à cause de leur poids, ils poussent directement sur le tronc ou les grosses branches. L’arbre fera 2000 fleurs par an tout au long de l’année, sans être saisonnier. Seulement 1 % des fleurs seront pollinisées par les insectes. Ce qui veut dire 100 ou 200 fruits par an par arbres. En d’autres termes, il faudra 5 cabosses pour produire 100 grammes de chocolat. Cet arbre a besoin d’humidité et d’ombre et atteint l’âge adulte à 4 ans. Il se déroulera 6 mois entre la pollinisation et l’apparition des cabosses. La cabosse mûre a un aspect très jaune, tacheté de noir. Utilisés par les amérindiens, ils ramassaient la cabosse en la coupant ou en la tournant pour l’arracher de l’arbre. Dénommé Theobroma par les scientifiques (nourriture de Dieu) la boisson préparée par les Amérindiens fut nommée cacawa et xocoatl par les Aztèques.
Découverts au départ par les Amérindiens près de la rivière Orinoco au nord du Brésil, ils suçaient la fève entourée d’une chair blanche et sucrée avant de la recracher, tous comme le faisaient les singes. C’est ainsi que les Amérindiens ont participé à la dissémination du cacaoyer jusqu’au Mexique. Même aujourd’hui, aucun produit chimique n’est utilisé sur les cacaoyers puisque les mouches et les fourmis sont les principaux pollinisateurs. Les Amérindiens ouvraient la cabosse en la percutant avec le front tandis que les singes la jetaient par terre. La première étape consiste à faire fermenter les graines sucrées avec des bactéries contenues dans la salive. Après 7 jours de fermentation artisanale, la couleur, mauve à l’origine, disparaît. S’en suit l’étape de séchage et de torréfaction. Il devient alors aisé d’ôter la peau de la fève qui est alors concassée. On appelle cela « nips ». Puis, ce nips est mouliné (à la main grâce à un mortier à un moulin que les Espagnols amenèrent par la suite). La pâte obtenue est alors appelée liqueur de cacao. Suite à un rituel en l’honneur des dieux, on mélange la pâte obtenue avec de l’eau chaude pour déguster la boisson des dieux. C’est avec du sucre et des épices, comme la vanille, le piment, la muscade, le poivre que nous dégustons ce breuvage dénommé originellement eau de merde (cacawa). C’est Van Houten lui-même qui inventa le procédé de séparation de l’huile du solide en pressant la liqueur de cacao. Le beurre de cacao est ainsi né (utilisé en pharmacie pour les cosmétiques, dans les confiseries…). Appelé « chocolat blanc », le beurre n’est pas le meilleur ingrédient pour la santé !… Le solide, moulu finement, est dénommé cacao en poudre, utilisé pour gâteaux, etc. En y ajoutant une huile tierce bon marché, on recrée après conchage la consistance du chocolat que nous connaissons. Pour cette raison, un chocolat de qualité contient sa propre matière grasse, son propre beurre de cacao !
C’est M. Lindt qui s’est rendu compte, par erreur, en laissant tourner ses machines à concher (= tourner, malaxer et mélanger ladite liqueur de cacao) que 72h était une période parfaite pour obtenir la bonne consistance. Si vous ajoutez 30 % de sucre et faite cuire ceci au bain-marie, vous obtenez la consistance d’une pâte lisse et molle au goût…. de chocolat ! C’est pendant la période de conchage que les raisins, cacahuètes, noix, sont ajoutés…. Le chocolat au lait est simplement fait en ajoutant de la poudre de lait…
Les plus grands consommateurs de chocolat au monde sont les femmes, car plus soumises au stress dans un monde dominé par les hommes… En effet, la théobromine (substance contenue dans le chocolat) fait que le corps humain dégage de la sérotonine, une hormone de la bonne humeur !
Ensuite, si vous faites refroidir dans un moule ce que vous avez obtenu au bain-marie, vous obtenez des petits chocolats de toutes sortes… Le chocolat fond au-dessus de 32°C. Son amertume dépend surtout de la variété de la plante de cacao utilisée… créole, forastero ou comme ici : trinitaire.
Le soir, nous rejoignons notre lodge dans la forêt pluviale où nous observons de multiples grenouilles, comme celle dénommée « blue jean » qui se camoufle complètement la journée sur sa feuille lorsqu’elle recroqueville ses pattes le long du corps !
Nous avons 2 heures de route, dont une et demi sur une route de piste, pour rejoindre l’embarcadère ou nous prendrons le bateau pour aller à Tortuguero.
Nous écoutons l’histoire de Keyler nous contant les aventures d’un entrepreneur américain qui fonda une voie de chemin de fer grâce à de la main-d’œuvre de Jamaïque, du Nicaragua, d’Afrique, pour rejoindre la côte caraïbe et connecter ce qui est devenu le port principal de Limon pour exporter les produits du pays. En échange, il négocia l’obtention de « terre pourrie » car trop de précipitations selon les Ticos (Costariciens). En réalité, il avait une bonne idée derrière la tête et planta par la suite des bananiers. C’est ainsi qu’aujourd’hui le Costa Rica est le premier pays exportateur de bananes (devant la Guadeloupe et la Martinique).
Nous embarquons sous une pluie de saison sèche (heureusement!!!) la navette fluviale qui nous conduira à Tortuguero. Encore une heure et demie de trajet au milieu de la forêt. Quelle vue spectaculaire depuis l’eau ! Nous croisons même le trajet d’un singe hurleur à la nage ! Quelques averses par-ci par-là…
À Tortuguero, nous sommes impressionnés par les aras verts, en voie d’extinction à cause du braconnage pour l’avoir comme animal de compagnie, et par les parades rocambolesques des cassiques de Montezuma dont la forme du nid est troublante !
Nous visitons la plage où se reproduisent, durant la belle saison, des milliers de tortues vertes et parrainons ensemble l’une d’entre elles, et baptisons cette femelle du nom de Keylera, d’après notre guide !
Notre petit village se compose ici de 2000 personnes, toutes travaillant de manière à supporter l’unique source économique : le tourisme.
Si les locaux, conducteurs de navettes, barmans, etc. travaillant au lodge local collectaient autrefois des milliers des œufs de tortues pour les revendre à la capitale de San Jose, car considérés comme aphrodisiaques, aujourd’hui ces mêmes personnes travaillent dans le tourisme qui permet non seulement de faire plus d’argent, mais aussi de protéger les tortues en les observant plutôt qu’en pillant leurs œufs.
Tout comme le gorille d’Afrique de l’Ouest, le seigneur de l’Arctique l’ours blanc, on voit bien une fois de plus que grâce au tourisme, un animal vivant vaut bien plus qu’un animal mort… pour le plus grand émerveillement des petits et des grands !
De retour au lodge qui donne d’un côté sur la mer des caraïbes, de l’autre sur la rivière, nous profitons d’un moment de paix en face des iguanes paisibles… À l’heure du dîner, alerte ! Un raton laveur aurait été aperçu !
Bonne nuit tropicale…
Nous nous en allons gaiement pour une petite ballade en barquette le long des canaux de Tortuguero. La chance est de notre côté puisque d’une, il ne pleut pas, et de deux, il fait nuageux, ce qui est bon pour nous sans quoi les animaux se cacheraient pour trouver de l’ombre s’il faisait ciel bleu…
Nous nous arrêtons bien sûr pour l’observation des oiseaux, et c’est d’abord par un « arbre à toucan » que nous commençons notre aventure matinale ! Une vingtaine de toucans à carènes et de Swainson en haut des premiers arbres affichent leurs couleurs multicolores !
Puis, notre pilote excelle dans l’art de trouver des animaux en repérant un basilic vert sur une feuille verte le long du rivage… même très proche, il nous est difficile de le voir tant il est bien camouflé.
Nous voyons aussi quelques paresseux à trois doigts et plus tard un à deux doigts cachés dans les feuilles…
Un canal plus loin, nous voyons un singe atèle, puis un singe hurleur dormant face à nous. Autour, les urubus noirs, jacanas du Mexique, hérons verts, onorés du Mexique, anhinga ahninga et grandes aigrettes bordent la rivière…
La dextérité du pilote à manier sa barcasse longue dans ces canaux étroits est surprenante… Certains d’entre nous ont même entrevu une tortue d’eau douce…
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons devant un groupe de sternes pour ensuite rejoindre le restaurant.
L’après-midi, nous retournons sur l’eau, mais cette fois-ci nous empruntons des petits canaux étroits. Nous retournons voir notre paresseux de la matinée pour nous apercevoir qu’il s’agit en réalité d’une mère avec son jeune !
Après cette très belle observation, nous voyons les trois espèces de singes : les atèles virevoltent dans les arbres pour cueillir des fruits, tandis qu’une famille de capucins passe au ras de l’eau juste à côté de nous. Finalement, nous voyons un mâle hurleur harceler une femelle jusqu’à ce que celle-ci lui cède ! Scène étonnante de voir ceci dans la nature… quelques oiseaux plus tard, nous avons l’opportunité de voir un couple de trogons aurores, deux autres tortues noires des rivières et enfin, celui tant recherché, grâce à l’oeil expert de notre capitaine : un caïman ! Il faisait un mètre et était très bien caché au bord de l’eau.
Après la découverte du pachira aquatique et de sa fleur emprisonnée dans une coque en forme de banane qui donnera plus tard un fruit à la forme d’une noix de coco. Nous poursuivons notre cheminement dans les canaux étroits du parc, les feuilles du palmier le plus grand du monde nous entourent : le rafia.
Nous profitons enfin d’une heure de calme au lodge avant le dîner sous le champ des cassiques…
Un fait curieux : c’est le premier mai aujourd’hui et tout comme en France, c’est la fête du Travail au Costa Rica ! C’est le jour de note retour à la capitale. Une longue journée de transport nous attend. Nous commençons par prendre la navette fluviale qui empruntera un autre chemin qu’à notre aller. En effet, la saison des pluies approche et le niveau d’eau, plus haut, permet d’accéder à un autre embarcadère, nous faisant ainsi économiser 2 heures de route terrestre ! Nous avons même pu voir rapidement un bébé crocodile le long d’une berge !…
C’est donc par de multiples chemins tortueux d’eau peu profonde que nous rejoignons notre chauffeur de car, Christian. Cela faisait 5 mois que cette route fluviale n’avait pas été empruntée !
Nous longeons des plantations de bananes destinées à l’exportation. On observe les sacs plastiques bleus entourant les régimes pour les protéger des insectes et faire mûrir les fruits plus vite.
Keyler nous présente la fleur de banane, où sous chaque pétale se trouvent les étamines qui donneront plus tard la « main de banane ». Une fois un régime de bananes (comprenant donc plusieurs « mains ») est mûr, on coupe toute la plante, ramasse le régime de banane, on l’accroche à un câble et on transporte ensuite les régimes, jusqu’à 25 d’un coup, à la fabrique. Les ouvriers sont payés très peu avec un salaire fixe plus un bonus par nombre de bananes apportées… Ils sont soumis à des conditions dures : serpents, fourmis, pluie, Soleil… et gagnent 800USD par mois… Avec le reste du bananier, du papier est produit.
Les bananes sont plongées ensuite dans une piscine pour les débarrasser des quelques insectes. Puis on procède au calibrage pour l’exportation vers les USA ou l’Europe. Par exemple : pour les USA pas plus de 10 bananes par main !
Ensuite, on les dispose dans une petite chambre où un produit y est appliqué pour ralentir leur maturation. Les bananes sont ensuite exportées par navire et au port de destination elles recevront un traitement gazeux pour réactiver leur maturation…
Tout comme l’huile de palme, les bananeraies au Costa Rica ne peuvent pas s’agrandir pour des raisons environnementales, mais l’exploitation qui a lieu depuis 2 siècles perdure pour pouvoir subvenir au besoin des familles qui en dépendent. Pour répondre au besoin du marché bio, des « bananes biologiques » sont également produites, mais sont bien plus onéreuses.
Nous faisons une halte dans un joli restaurant ouvert sur un jardin bordant une rivière. Dix minutes de bus après le repas, nous rejoignons une fruiterie pour le dessert. Il s’agit simplement d’un kiosque à fruit le long de la route, moyen utile pour les habitants de faire leur marché. Nous apprenons tout d’abord que s’il y a des insectes qui tournent autour des fruits, c’est bon signe ! Cela signifie d’une part que les fruits sont mûrs, d’autre part qu’il n’y a pas d’insecticide qui a été utilisé.
Nous découvrons les fruits locaux : les bananes, petites et mûres produites naturellement, les plus grandes destinées à l’exportation, la variété plantain dégustée vert comme un légume et mûre comme un dessert, la papaye (bon pour la digestion), préparée aussi en picadillo (petits morceaux de fruits verts et/ou légumes assaisonnés et accompagnant typiquement des galettes de maïs).
Le palmier pêche, dont la plante est coupée après 7 mois et qui donnera le coeur de palmier (qui, frais, devient rance en 48 heures). La plante repoussera de suite ! Si on attend 5 ans, le palmier produira des fruits deux fois par an dont le goût ressemble à celui de l’artichaut et la texture assez farineuse. Le fruit contient autant de carbohydrate que dans un steak de 300 grammes !
Des ananas bien sûr, vendus à 4 pour 1 USD. Ceux du marché sont ceux classés « non conformes » pour l’exportation : couronne de travers, forme « non standard », etc. La mangue, mangée verte (avec sel, citron, piment) ou mûr comme fruit, avec la peau pleine de vitamine !
Nous découvrons la sapotille, nous goûtons à la carambole très acidulée, le fruit du goyavier du Costa Rica aigre et âpre, différentes variétés d’avocats (dont il existe une soixantaine au Mexique et Guatemala !), le citron orange qui ne s’exporte pas (utilisé pour le ceviche), la granadille, le manioc (racine que l’on sort de terre après 7 mois), l’orange douce, le taro (racine plus grosse que le manioc), la mandarine, le mamei, la goyave. Enfin nous dégustons tout ceci avec bien sûr de la cajeta (sorte de touron local) et des fèves de cacao caramélisées !
De retour au bus, nous passons de l’autre côté du col, versant sud pour rejoindre la capitale et notre hôtel du premier jour. Nous apprécions tous ensemble une dernière boisson et un dernier plat local dans un bar du coin !
Pour notre dernier jour au Costa Rica, nous nous dirigeons vers le Volcan Irazu. Nous empruntons la route qui nous mène au plus haut point en altitude joignable par véhicule. Nous sommes à 3400 mètres de hauteur. Après une petite marche sur les cendres volcaniques à travers la brume, nous avons la chance de voir une nouvelle espèce d’oiseau en chemin le merle des montagnes. Enfin, arrivés devant le cratère principal, de 300m de fond et 1 km de diamètre, avec un lac acide avec un pH de 1, une éclaircie apparait !
Cela sera notre adieu au Costa Rica ! C’est maintenant la direction de l’aéroport que nous prenons. Nous avons découvert au Costa Rica un pays très moderne, très accueillant et sûr. Beaucoup de choses positives, grâce à l’innovation de certains de leurs présidents, ont permis à cette petite nation d’être exemplaire sur plusieurs points : protection de la nature très poussée, 100 % de l’énergie utilisée et renouvelable, toutes les rues et chemins sont propres, etc.
Cependant, le Costa Rica doit faire face à de nouveaux enjeux : une natalité très faible (1,6%), une modernité où les locaux ne veulent plus effectuer le travail dur dans les champs de café et bananes, une immigration massive illégale en provenance du Nicaragua pour des raisons politiques, l’écart des couches sociales qui se creuse…
Nous espérons que les merveilles de ce pays soient conservées par les gouvernements actuels et à venir, comme témoignage de ce qui est originel sur notre Terre.
« Une rencontre, c’est à la fois le désir et la curiosité, c’est être vivant »
Gérard Depardieu
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encore une région que nous aurions plaisir à découvrir avec Grands Espaces, merci pour vos carnets de bords toujours très interessants.