24 octobre
2 novembre 2022
Les photos d’illustrations ont été prises lors de précédents circuits. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos du circuit au Zambèze. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Nous y voilà enfin, Victoria Falls !
Nous arrivons au nord-ouest du Zimbabwe après une étape imprévue d’une nuit à Johannesbourg. La tempête qui a traversé la Manche le jour de notre départ, a paralysé le trafic aérien du nord de l’Europe.
Une fois notre visa collé dans nos passeports nous passons la douane et sortons de l’aéroport qui semble bien grand pour le nombre de passagers l’occupant. Souvenir, notre guide, nous attend à la sortie.
La chaleur nous surprend, 38° à notre arrivée. Nous nous réfugions dans le van et nous rappelons au bonheur de l’air climatisé. En route pour notre lodge.
Le goudron traversent des forêts de mopanes et de tecks. Un environnement très sec puisque nous sommes en fin de saison sèche. Le peu de feuilles qu’il reste aux arbres sont totalement desséchées.
Souvenir nous présente rapidement son pays puis nous apercevons au loin sur la colline Victoria falls. Petite ville de 45 000 habitants entièrement dédiée à l’activité touristique générée par les chutes Victoria.
Nous traversons le centre ville et remontons le long du Zambèze pour atteindre le Azambezi lodge. Souvenir nous explique que nous sommes dans le Parc National des chutes Victoria et que le plus grand danger ici la nuit est de croiser des animaux sauvages dans les rues et les jardins. En effet le lodge est construit sur la berge du fleuve et il n’est pas rare de voir des hippopotames venir tondre la pelouse après le dîner.
Nous passons par nos chambres et retrouvons ensuite nos 2 guides, Eli et Bob, pour notre premier safari du voyage.
Nous grimpons dans les 4×4 ouverts et partons en direction de l’entrée du parc.
Rapidement nous apercevons nos premiers animaux sauvages. Et ce sont des oiseaux ! Évelyne repère un alcyon pie dans un buisson puis un martin-chasseur du Sénégal passe nous saluer de ses ailes bleues ciel.
Nous retrouvons les berges du fleuve et la vie sauvage qu’il attire. Nous devinons un hippopotame à la sieste dans l’eau. Quelques guêpiers qui nichent dans les berges et nous rencontrons nos premiers éléphants. Comme nous ils semblent accablés par la chaleur et s’abritent à l’ombre des arbres en retrait de la piste.
Eli décide de quitter la zone pour s’enfoncer dans les terres, à la recherche de points d’eau attirant potentiellement de la faune. Ce petit parc est particulier puisque nous traversons des quartiers de la ville pour nous repositionner. Et après avoir croisé des écoliers en uniformes nous nous engouffrons sur une nouvelle piste dans le bush. Et Eli avait raison ; nous trouvons une zone un peu plus verte et quelques petits points d’eau.
Nous croisons un premier troupeaux de zèbres avec un jeune qui se cachent de nos regards derrière les rayures de sa mère.
Puis nous tombons sur une hyène tachetée, elle aussi à la sieste dans un petit vallon. Et surprise, elle a un petit avec elle, tout jeune, au pelage très foncé. Il ne semble pas dérangé par la température et fait le spectacle près de l’entrée de la tanière. Cet animal souvent mal-aimé, nous montre ici que ce mépris n’est pas justifié…
Un peu plus loin nos guides se rejoignent sous un grand teck et nous offrent l’apéritif. Le soleil baisse et les couleurs se révèlent. Nous sommes bien arrivés en Afrique, ce sont ces moments qui en font la magie.
Après être passés par nos chambres de nouveau, nous retrouvons Souvenir qui nous emmène le long du Zambèze pour notre premier dîner. Une table et une cuisine ont été installées sous de grands arbres dans la nuit du bush. Nous trinquons à notre première journée et dégustons le repas préparé par le chef.
Sur le retour, nous vivons un autre moment intense : nous tombons nez-à-nez avec deux gros éléphants sur la petite piste que nous longeons. Les phares du van ne semblent pas les déranger et les deux masses, placides, passent tout près de nous avant de disparaître. Une rencontre incroyable. De quoi alimenter nos rêves pour cette nuit de repos bien méritée.
Les discussions au petit-déjeuner de ce matin sont animées. En effet comme nous l’espérions des hippopotames ont été observés durant la soirée par certains membres du groupe !
En safari il est de coutume de suivre le rythme du soleil. De façon à optimiser les chances d’observation intéressante.
Nous nous retrouvons ainsi à 6h du matin pour le petit-déjeuner. Le soleil montre déjà ses premiers rayons et le spectacle se met en place. Ces heures matinales sont les meilleurs moments pour l’observation ornithologique. Des dizaines de tisserins, fraîchement réveillés, s’affairent au tissage de leur nid. Ils viennent près de nous effilocher les feuilles du jardin avant de s’envoler dans l’acacia à l’arrière du restaurant pour continuer leur construction. Dans la plaine, devant le lodge, des bucorves patrouillent. Ces gros oiseaux, sorte de chimère mi-dindon, mi-corbeau, recherchent certainement quelques rongeurs où insectes à se mettre dans le bec.
Puis nous retrouvons Doumi et partons cette fois pour le Parc de Hwange. Les pintades et les francolins que l’on peut comparer aux perdrix de chez nous, ponctuent le parcours de leur comportement toujours aussi burlesque. Une fois dans le parc, les observations se concentrent de nouveau sur les oiseaux. Notamment les rapaces avec de nombreuses espèces : aigle fascié, circaète brun, aigle ravisseur et milan à bec jaune. Nous avons la chance d’observer également des perroquets de Meyer de près, ce qui n’est jamais évident. Pour ce qui est de la grande faune la matinée est assez pauvre. Quelques gnous et zèbres, une ou deux oreilles d’hippopotame et des crocodiles à la sieste.
Pas de problème, c’est le jeu, nous retenterons notre chance cet après-midi !
Comme hier le ciel est menaçant pour notre second départ de la journée.
Mais la chance est cette fois de notre côté. Deux femelles éléphants et leurs jeunes sont repèrées aux abords de la piste. Elles sont occupées à dépouiller quelques arbres de leur écorce dont elles raffolent.
Doumi se replace en anticipant leur passage. Ce qui nous permet une magnifique observation. Une mère et son jeune passent à 5 mètres devant notre véhicule. Instant intense et fascinant.
Mais le plus beau est à venir. Nous atteignons un point d’eau où un affût est installé.
Nous montons nous y installer avec bien évidemment le traditionnel apéritif servi par notre guide. La zone est active. Des hérons garde-boeuf, des vanneaux, des ouettes d’Egypte,un hippopotame, des crocodiles… Et surtout une famille de lions ! Un gros mâle à la crinière noir accompagné de trois lionnes et de 5 jeunes de l’année. Nous sommes chanceux. Les adultes sont couchés, la tête levée, observant aux alentours. Les petits jouent, courent, s’attaquent les uns les autres comme le font des chatons.
Au loin un troupeau d’éléphants arrivent, bien déterminé à venir boire. Ils repèrent les félins et leur foncent dessus. Ces derniers s’écartent de quelques mètres pour laisser la place aux pachydermes.
Quel panorama ! Un concentré d’Afrique avec les espèces les plus emblématiques. Les deux rois de la savane.
Et aujourd’hui les véritables seigneurs des lieux sont bien les éléphants. Sans prévenir ils décident de charger leurs rivaux. La vingtaine d’éléphants, femelles et petits se mettent à chasser les félins qui ne demandent pas leur reste et disparaissent dans le bush au loin.
Un autre élément vient à notre tour nous chasser : la météo. Le vent a forci et un orage nous surprend.
Nous enfilons les capes de Doumi et reprenons la toute du lodge.
L’orage s’intensifie, nous mettons à l’abri nos appareils photos et continuons la route. On ne peut pas dire que cette expérience était prévue mais nous nous en souviendrons. Nous finissons trempés, le sourire aux lèvres et des souvenirs plein la tête. La saison des pluies a donc bien commencé, en avance de quelques semaines. Nous filons prendre une douche chaude et rejoignons ensuite les membres du groupe restés au lodge cet après-midi pour trinquer autour d’un verre et partager nos aventures.
Une fois à table nous sommes une nouvelle fois rejoint par un troupeaux d’éléphants. Ce soir ils semblent préfèrer l’eau de la piscine. Ils sont à 25 mètres.
L’objectif d’aujourd’hui est de rejoindre notre prochain lodge. Le Zambezi Queen sur la rivière Chobe, côté Namibie. Il s’agit d’une journée de transfert. Mais comme notre voyage est exceptionnel dans tous les sens du terme depuis notre décollage à Londres, les choses ne vont pas se dérouler comme prévues.
Le van de Souvenir qui doit venir nous récupérer au goudron est tombé en panne. L’embrayage a rendu l’âme… Notre départ est donc reporté de 2h. Pas de problème pour nous qui sommes maintenant des experts de l’adaptation ! Alexandre, notre accompagnateur, nous propose une balade ornithologique autour de nos chambres. Nous sommes sur la trace de Gobe-mouche du paradis ( aussi appelé Tchitrec d’Afrique), magnifique petit oiseau au plumage fauve, la tête bleue et dont les mâles arborent une superbe traîne. Vif et actif, difficile à prendre en photo. Nous étudions les termitières de plus près et comprenons l’importance de des insectes dans la chaîne trophique locale. Nous observons les petits trous dans le sable créés par les larves des fourmilions pour capturer les fourmis.
Nous étudions de plus près le crottin des éléphants, dont la faible capacité de digestion permet à de nombreuses graines de germer pendant leur séjour à travers le pachyderme. Ce crottin étant un excellent allume-feu par ailleurs !
De retour au lodge pour un petit café, les tisserins à tête rousse, au plumage jaune vif continuent la construction de leur nid. Au milieu de cette cacophonie un individu ce démarque. Il a la tête rouge vif… nous avons du mal à l’identifier mais après avoir comparer les espèces sur notre guide ornithologique nous démasquons le petit oiseau.
Avec sa tête rouge, son bec orange, son ventre blanc et ses reflets jaunes sur les ailes, aucun doute, c’est un tisserin écarlate (ou anaplecte). Un mâle affairé à tisser lui aussi son nid. La femelle est d’ailleurs avec lui, arborant quand à elle une tête jaune. Quelle nature colorée ! Nous remarquons au passage dans le même arbres une dizaine de chauve-souris en plein repos emmitouflées dans leurs ailes.
En quittant le lodge nous repérons un grand-duc de Verraux. Ces « oreilles » l’ont rendu visible à contre jour dans un arbre. Nous remercions notre excellent guide Doumi et retrouvons Souvenir avec un nouveau van. Et retraversons la même zone qu’il y a 2 jours, avec de nouveau son cortège de camions et de charbon.
Mais cette fois nous prenons la direction de l’ouest à l’approche de Victoria Falls. Direction le Botswana.
Après 70 kms de route à travers le bush nous arrivons finalement aux postes aux frontières. Le premier pour sortir du Zimbabwe, le second pour entrer au Botswana. Les formalités sont rapides et nous repartons avec 2 tampons supplémentaires dans nos passeports. Mais le contraste est criant entre ces 2 pays voisins. Le poste du Botswana est flambant neuf. Ce pays grand comme la France, avec ses 2.2 millions d’habitants, fait figure de bon élève au niveau continental. Et ce dans tous les domaines. Économie, IDH, corruption… tout l’inverse du Zimbabwe. Un pays à l’histoire riche, ayant un peuple éduqué et des ressources naturelles en quantité mais dont les quasi 40 ans de dictature de Robert Mugabe ont ravagé le potentiel. Ce qui en fait un des pays les plus pauvres du continent.
Nous restons peu de temps au Botswana puisque une fois arrivés à Kasane nous renouvelons le passage de frontières pour entrer en Namibie. Et cette fois nous utilisons un bateau pour traverser la rivière Chobe et en rejoindre la côte nord. Nous nous souviendrons de ce petit poste au frontière. Les pieds dans le sable, le fil à linge rempli de linge bien évidemment mais aussi de billtong (viande sechée typique de l’Afrique australe) en train de sécher !
Notre nouveau guide, Ovens, nous amène ensuite avec son petit bateau à moteur au Zambezi Queen. Notre maison pour les 3 prochaines nuits.
Nous grimpons au pont 2 où nous rencontrons les membres d ‘équipage. Le cadre est magique. Les îles Sedudu et leur faune tout autour de nous. Les grandes baies vitrées de ce bateau à fond plat permettent une immersion dans cet environnement incroyable.
Au dîner, Derrick, le manager, nous présente l’histoire du navire. Construit à Katima Mulilo en Namibie dans les années 90, il était censé naviguer sur le fleuve Zambèze entre Katima et Kasane. Mais les canaux trop étroits reliant le Zambèze à la Chobe ne permirent pas une exploitation durable. Il fut donc repositionné, malgré son nom, exclusivement sur la Chobe.
Nous apprenons également que certains de ces canaux ont été creusé par les hommes. En effet à l’époque de la colonie allemande du sud-ouest africain, les autorités du reich allemand voulurent relié leurs colonies namibiennes et tanzaniennes (Tanganyika) via ces deux cours d’eau et ainsi relier les océans Atlantique et Indien. Ils ne connaissaient pas encore l’existence des chutes Victoria que les britanniques s’étaient bien gardées de leur révéler.
Nous profitons du soleil rouge de cette fin de journée qui disparaît à l’horizon derrière de grands acacias. Vivement demain que nous partions explorer ces contrées.
Nous nous réveillons aujourd’hui près des Îles Sedudu, sur la rivière Chobe, frontière naturelle entre la Namibie au nord et le Botswana au sud.
Ces 2 pays étaient en litige pour définir à qui elles appartenaient. C’est finalement le tribunal de La Haye qui trancha. Elles font parties du territoire du Botswana. Et ce n’est pas pour nous déplaire. L’état namibien voulait profiter de ces zones humides pour faire de l’agriculture, dans ce pays qui souffre de manque d’eau, son acquisition était stratégique. Les Botswanais, eux ont décidé de l’intégrer au Parc National de Chobe. Ces îles attirent tout au long de l’année des grandes quantités d’animaux sauvages. Cette densité fait de la région un site incontournable de l’Afrique Australe au même titre que les chutes Victoria. Le Zambezi Queen nous permet d’explorer les parties les plus reculées de la zone en évitant les masses de touristes. Et le spectacle est au rendez-vous !
Nous effectuons trois différentes sorties avec une des annexes. Ovens nous emmène au petit matin à la recherche de l’avifaune. Et c’est facile, ils sont partout. De nombreux échassiers en train de pêcher dans les marécages : tantale ibis, grande aigrette, héron mélanocéphale, héron crabier, ibis sacré… certains sont vraiment étranges. La spatule avec son bec en forme de cuillère, le Bec-ouvert et son bec en forme de casse-noix. Un autre oiseau atypique : le Bec-en-ciseaux. Ressemblant à une grosse sterne, sa mandibule inférieure est plus longue que la supérieure. Lui permettant ainsi d’écrémer la surface de l’eau de ces insectes. En parlant de sterne, nous observons également une guifette, cousine des eaux douces. Des canards à bec rouge occupés à gratter les fonds nous montrent leur derrière. Les guêpiers à front blanc et les martin-pêcheurs nous dévoilent leurs couleurs en volant d’un papyrus à un autre.
Notre seconde sortie est plus axée sur les mammifères. Nous approchons des groupes d’hippopotames. Toujours aussi impressionnants certains de ces animaux très territoriaux et grégaires sont en dehors de l’eau en train de brouter les herbes vertes des îles.
En remontant la rivière nous observons de nombreux troupeaux d’éléphants. Ils viennent boire, des familles entières avec des jeunes de toutes les tailles. Puis nous avons le privilège de trouver un groupe entamant la traversée de la rivière pour eux aussi aller profiter des herbes tendres des Sedudu.
Comment se lasser de ce spectacle ? La vingtaine d’éléphants disparaît sous les eaux de la Chobe. Seul les trompes telles des tubas sortent de temps en temps. Nous nous rapprochons et les pachydermes ressortent sur la rive opposée. Mémorable.
Un peu plus loin nous avons des troupeaux d’éléphants, de buffles et d’hippopotames concentrés au même endroit. Une autre image dont nous nous rappellerons longtemps.
Sur notre parcours nous nous arrêtons visiter un village de l’ethnie locale : les Subiya. Une des nombreuses ethnies bantous de la région du Zambèze, présente à la fois en Namibie, au Botswana et en Zambie.
Pas d’artifice dans cette visite qui nous montre l’intérieur du village, les maisons traditionnelles en terre et les jardins de papayes et de mangues. Notre hôte, Albert, nous explique les challenges que représente la vie dans cette région. Les crues annuelles, les animaux sauvages présents sur la route de l’école, la création de toilettes sèches au cœur du village pour les plus anciens ayant du mal à se déplacer. L’activité économique se divise entre la pêche et le tourisme. Notre présence soutient clairement le développement de ces communautés. La visite se termine sous le grand Baobab du village où les villageois nous ont préparé un petit spectacle de chants et de danses. Nous nous rendons compte que nous devons peut-être travailler un peu notre déhanché !
Nous quittons le village après être bien évident passés par la « boutique » pour quelques souvenirs, essentiellement des sculptures en bois.
Après le repas et la sieste obligatoire nous retrouvons Ovens pour une dernière balade sur la Chobe avec cette fois une lumière rasante de fin de journée nous dévoilant un peu plus les beautés de la Chobe.
Le soleil se lève de nouveau sur la rivière Chobe. Le calme et la sérénité de cet environnement en font tout le charme. Encore plus au petit matin. Les premiers pêcheurs s’installent sur les berges côté namibien. Notre petite embarcation glisse sur l’eau à la recherche des oiseaux qui eux aussi apprécient ces heures douces de la journée.
Nous révisons les noms des oiseaux rencontrés hier. Nous nous en sortons pas si mal malgré la quantité d’espèces présentes. En longeant les roseaux nous avons la chance d’observer un sublime martin-pêcheurs huppé (Malachite Kingfisher). Ce tout petit modèle de martin-pêcheur affiche fièrement son plumage composé de violet, de blanc et de orange. Il est perché sur une tige et se balance au grès du vent. Un peu plus loin nous renouvelons l’expérience avec l’alcyon pie. Une autre espèce de martin-pêcheur, plus grand, exclusivement noir et blanc. Son vol stationnaire lui permet de scanner la surface de l’eau avant de plonger subitement sur sa proie.
Au détour d’un bras de rivière nous rencontrons un hippopotame en train de brouter. Notre approche lente et douce nous permet une belle observation. Ces géants de plus d’une tonne sont essentiellement herbivores. Mais ils sont cependant l’espèce qui tue le plus, après le moustique, en Afrique. En effet si ils restent dans l’eau de jour pour protéger leur peau, la nuit ils partent parfois loin des rivières pour trouver de bons pâturages. Et les rencontres avec les villageois ne sont pas rares, entraînant des drames…
Un cri strident vient rompre le calme de la Chobe. Ovens nous montre la cime d’un arbre mort. Un aigle-pêcheur (ou pygargue vocifer), majestueux rapace à la tête blanche, aux ailes noires et au corps marron.
Cet oiseau, un des emblèmes de la Namibie, vit en couple pour la vie. Très territoriaux le second ne devrait pas être loin. Et en effet quelques instants plus tard nous entendons une réponse au loin ! Les deux individus se rejoignent sur une branche basse en bord de rivière. Nous offrant ainsi un beau spectacle. Mais ne nous y trompons pas, chez ces oiseaux le plus gros individu est bien la femelle.
Sur le retour nous apercevons quelques varans patrouillant sur les berges. Ces gros reptiles pouvant dépasser le mètre de long, visitent les nids des guêpiers nichant dans ces mêmes berges. Ils s’attaquent également aux œufs des crocodiles qui sont vraiment en grand nombre dans ces eaux. Régime alimentaire pour le moins risqué, mais quand on aime…
Dans la journée des nuages de fumée s’élèvent au loin dans la plaine. Il s’agit d’écobuage, très pratiqué par les locaux, spécialement en fin de saison sèche comme maintenant. Le but étant de fertiliser un peu les sols avec les cendres et obtenir de nouvelles herbes à offrir ensuite à leur bétail.
En fin de journée, nous repartons pour notre dernière excursion du séjour sur la Chobe. Encore une nouvelle ambiance puisque cette fois la pluie n’est pas loin. Nous restons sec cette fois-ci mais le ciel chargé nous offre des contrastes de couleurs toujours aussi esthétique.
Nous observons des troupeaux d’éléphants venant boire après leur journée de marche dans le bush. Un éléphanteau est tellement petit qu’il peut tenir debout sous le ventre de sa mère ! Il a certainement quelques jours. Des girafes, que nous avons peu vu jusqu’à présent, sont repérées au loin. Leur silhouette caractéristique se détache sur la ligne d’horizon. Des lions ont apparemment été vu dans la zone mais même en scannant bien la zone aux jumelles nous ne repérons aucun félin. Il ont certainement dû se coucher un peu plus loin.
De retour au Zambezi Queen nous nous retrouvons tous ensemble pour un repas africain proposé par la chef du restaurant. Queue de bœuf, épinards, pain frit, poulet sauce arachide… un délice qui se termine par les traditionnelles chants namibiens hérités de leur culture protestante.
Cette journée se termine avec le sourire et le rythme dans la peau.
Une fois n’est pas coutume, ce matin il n’y a pas de réveil. Notre départ du Zambezi Queen est prévu à 9h30 et nous profitons de nos dernières heures à bord de ce navire atypique. Il est par contre devenu une habitude que nos avions et transferts soient en retard… Une fois passés les deux postes aux frontières pour arriver à Kasane au Botswana, nous sommes informés du retard de notre vol pour le Delta de l’Okavango. Nous nous installons pour patienter dans un lodge à la végétation luxuriante le long de la rivière Chobe.
Nous prenons un verre en terrasse et certains partent dévaliser la boutique. Alexandre nous propose de traduire les planches des animaux de la région que nous venons d’acheter. Une bonne façon de revoir les noms de la faune abondante que nous avons observer jusqu’à présent. Une fois arrivés au petit aéroport flambant neuf de Kasane nous découvrons le petit avion qui va nous servir de taxi pour rejoindre le mythique delta de l’Okavango. Il s’agit d’un Cesna Grand Caravan pouvant accueillir 13 passagers et le pilote bien sûr. Notre pilote, un petit irlandais installé ici depuis 8 ans nous invite à grimper dans l’appareil. L’unique autre avion présent en partance pour la capitale Gaborone décolle juste avant nous. Une fois la piste libre notre petit monomoteur s’élance à son tour sur la piste.
Nous prenons de la hauteur et retrouvons la rivière Chobe et ses marais que nous venons de quitter. Puis nous faisons route au sud. La végétation et de plus en plus sèche. Nous discernons les chemins empruntés par les animaux. Elles forment des magnifiques dessins en forme de soleil ou de rosace en direction des points d’eau, les centres de la vie dans ces régions arides.
Le ciel est bas. Notre pilote évite un orage sur sa gauche. Le ciel s’ouvre de nouveau et nous observons une incroyable averse, cette fois sur notre droite. Extrêmement localisée, elle semble très intense. Une chance pour la végétation en dessous. Nous faisons une halte en chemin pour déposer un couple de touristes qui nous a rejoint à l’aéroport. Nous prenons soin d’effectuer un passage de reconnaissance au dessus de la piste. Tout est OK. Seulement 2 girafes en bout de piste.
Une fois déposés nos 2 tourtereaux en partance pour la région de Savuti, nous nous élançons de nouveau sur la piste. Une piste cette fois-ci de terre que les grosses roues de notre avion n’ont aucun mal à dompter.
La végétation verdit en approchant notre zone d’arrivée. En nous rapprochons du sol nous demasquons quelques éléphants à l’ombre de grand arbres. Nous devinons un ou deux lodges sous les poches de verdure. De retour sur le plancher des buffles nous remercions notre pilote qui s’empresse de repartir pour une autre course. De notre côté nous rencontrons nos hôtes. Ils sont quatre : Lake, Zulu, Tee et Djee. Nous prenons place dans leurs deux 4×4 et partons pour notre lodge. Le Radinare Lodge, un peu plus rustique, il est construit autour d’un énorme Marula. Un arbre dont les fruits ressemblant à des petites prunes jaunes, sont utilisés pour fabriquer l’Amarula, alcool typique de l’Afrique Australe se rapprochant du Baileys.
Nos chambres, sur pilotis, se répartissent de parts et d’autres de l’espace commun, lui aussi surélevé pour éviter les rencontres fortuites avec la faune.Une fois nos bagages déposés nous retrouvons nos guides pour un safari de fin de journée.
Au rythme des trous sur les pistes nous avançons dans cette magnifique savane arborée. Encore une autre ambiance. Nous saluons de nombreuses girafes nous observant passés de toute leur hauteur. Au bout d’une branche un guêpier nain, aux couleurs là encore incroyables.
Puis nos guides accélèrent le rythme. Des lions ont été vus ! Nous arrivons juste avant le coucher de soleil à leur rencontre. Ils sont couchés le long d’un bras de la rivière. Nous nous approchons à dix mètres et profitons de ces instants. Ceux pour lesquelles nous avons fait ce grand voyage. Ils sont cinq. Trois femelle et un mâle. Zulu nous explique que ce clan comprend 10 adultes. Cinq femelles et cinq mâles. Les autres sont certainement couchés un peu plus loin. Ils nous observent aussi mais sont clairement en train de digérer encore le gnou qu’ils sont chassés hier.
Nous continuons notre chemin et une fois entrés dans une grande plaine dégagée nous nous installons pour le traditionnel apéritif, face au coucher de soleil. Toujours aussi beau. Sur le retour nous apercevons un chacal à flancs rayés en train de marauder.
Après le dîner nous sommes raccompagnés à notre chambre. Et comme à Hwange au Zimbabwe, cette présence n’est pas exagérée. Une dizaine de buffles est venu s’abriter pour la nuit près des passerelles en bois. De nombreux bruits arrivent du bush. L’obscurité de la nuit amplifie chaque son et réveille en nous, une fois n’est pas coutume, notre instinct de proie.
Le safari débute dès la sortie des chambres ce matin. Nos guides nous portent le café et le thé en guise de réveil. Les buffles quittent leur refuge de la nuit en grognant. Les oiseaux chantent, les écureuils courent sur les passerelles de bois. Les éléphants sont également présents. Certains d’entre nous doivent d’ailleurs faire un détour pour rejoindre le reste de l’équipe. En effet les éléphants ont détruit une partie du chemin… La disposition ne leur convenaient apparemment pas ! Les discussions sont animées au petit-déjeuner, chacun racontant ses aventures de la nuit.
Nous partons ensuite avec nos deux véhicules et nos guides à la découverte du Delta. Nous sommes sur une concession, gérée par une compagnie privée Botswanaise, qui loue la zone à la communauté locale de Sankoyo, le village le plus proche à deux heures de piste. En échange de cette exploitation, les gérants s’engagent à employer les habitants du village. Tous le personnel du lodge est donc de la région. Et cela se sent durant notre safari. Les guides connaissent les moindres pistes. Ils s’arrêtent pour observer les empreintes dans le sable. Nous croisons quelques hyènes, dont une sérieusement blessée à la tête. Le résultat de combat avec ses congénères ou peut-être des lions. Ces derniers ont apparemment été repéré hier. Nous partons à leur recherche. Nous longeons la rivière, où l’on devine quelques hippopotames. Nous rencontrons un superbe bateleur. Rapace noir à la face rouge. Une fois le cliché pris nous nous éloignons de l’eau.
Nous quittons la piste et nous frayons un chemin à travers les mopanes. Des vautours africains nous dominent depuis la cime des arbres. Nous approchons. Et soudain une odeur nauséabonde nous agresse les narines. Une carcasse d’éléphant. Et les lions sont dessus en train de le manger. Deux lionnes et quatre petits. La scène est incroyable. Difficile à dire si c’est le clan qui l’a tué. Mais c’est possible. Le Delta est connu pour abriter des populations de lions spécialisés dans la chasse au pachyderme. Celui-ci n’est pas un adulte mais il était déjà imposant. Une des lionnes s’acharne sur la trompe. Des petits la rejoignent et jouent avec. La carcasse est ouverte au niveau du ventre et du cou, là où la peau est la moins épaisse. Nous reprenons la route après cette observation exceptionnelle, jusqu’à retrouver des membres du lodge. Ils nous attendent le long d’un bras de la rivière Gomoti. Nous embarquons sur des mokoros, embarcations traditionnelles taillées dans des troncs d’arbre à saucisses. Nous nous répartissons avec les guides et, une fois l’équilibre trouvé, nous laissons glisser sur la surface de l’eau. Nous avançons à travers les roseaux et les nénuphars. L’approche est totalement différente du 4×4. Silencieux, nous observons des oiseaux, des grenouilles et même des éléphants au loin dans la plaine. Puis nous rebrousser chemin. Pas question de s’engager plus loin, nous pourrions rencontrer des zones d’eau plus profondes, pouvant abriter des crocodiles et des hippopotames. Nous revenons ainsi aux voitures où nous attend un café bien mérité.
De retour au lodge, l’équipe du restaurant nous attend pour le brunch. Une fois restaurés, nous nous retirons dans nos chambres pour la sieste. La température a bien montée et nous partons nous abriter pour quelques heures.
En fin d’après-midi nous repartons pour un second safari. Nous nous concentrons cette fois sur la zone la plus verte, près de la rivière. La vie est partout. Buffles, éléphants, échassiers, phacochères, zèbres, girafes, lechwe…
Alors que nous observons des impalas, le mâle fixe le bush et émet un grognement. Un cri d’alarme. Le troupeau disparaît en un instant. Un lion mâle apparaît, sortant de la zone pointée par l’impala. Il se met à rugir à plusieurs reprises devant nous. Ils semblent appeler son clan. Toujours aussi impressionnant, ce rugissement nous prend au plus profond de nous. On comprend maintenant pourquoi toute la faune se figé à l’écoute du roi de la savane.
Après l’avoir observé boire nous nous écartons de la zone pour à notre tour boire un verre. Nos guides s’arrêtent le long de la rivière. Le soleil est déjà couché mais les lumières à l’horizon sont superbes. Rouge, jaune et violet se réfléchissant dans l’eau. Un hippopotame choisit ce moment pour sortir de l’eau sur la rive opposée. Il avance et se met à brouter. Les martin-pêcheurs rentrent au nid. Pas mal pour notre dernier coucher de soleil africain.
Sur le chemin du retour nous ne traînons pas car l’orage gronde. Le ciel est chargé et les éclairs sont partout autour de nous. Malgré tout nous réussissons cette fois à éviter la pluie et retrouvons avec joie notre lodge pour notre dernier dîner tous ensemble.
L’orage a grondé jusqu’au petit matin mais cela n’empêche pas nos guides de venir nous porter le café et le thé aux aurores. La pluie s’est arrêtée et le ciel s’éclaircit. Le jour se lève. Comme un rituel, les éléphants et les buffles écrasent quelques arbres et branches en se rendant dans la plaine qui fait face à nos chambres. Nous sommes six irréductibles à répondre présent à l’appel pour ce dernier safari du voyage. On ne se le dit pas mais nous avons en tête l’idée de réussir à trouver les guépards dont nous avions croisés les empreintes à plusieurs reprises hier. Les autres profitent des derniers instants de tranquillité du lodge avant le grand départ pour l’Europe.
Mais en attendant nous repassons voir la carcasse d’éléphant. Le clan de lions est toujours là. Les mêmes qu’hier. Les petits sont occupés à manger la trompe qui a diminuée de moitié depuis hier. Pas de trace du mâle. Nous avons pourtant vu ses traces fraîches dans le sable mouillé. Il a dû partir marquer les bordures de son territoire.
Les pluies de la nuit ont l’avantage de révéler le passage récent des animaux. Nous retrouvons ainsi les traces des guépards. Ils sont actifs, leurs empreintes disparaissent dans le bush. Les véhicules du lodge se dispersent pour ratisser une plus large zone. L’excitation monte. Mais après une heure de recherche sur les pistes abîmées et en hors piste nous commençons à nous résigner. On ne gagne pas à tous les coups. Les léopards et encore plus les guépards (rares dans l’Okavango) sont vraiment le bonus de tout safari. La cerise sur le gâteau. Un des véhicule finit par croiser la route de quatre guépards. Incroyable ! Ils sont en mouvement et ne semblent pas ravis de nous voir. Nous les suivons quelques instants. Ils nous regardent de toute leur élégance. Nous avons devant nous le mammifère le plus rapide du monde, flashé à plus de 112 km/h. Une machine conçue pour la vitesse. Une petite tête, un gros museau pour un bon afflux en oxygène, une grosse cage thoracique, des griffes non retractiles pour une meilleure adhérence et une grosse et longue queue servant de balancier lors des changements brutaux de direction. Les quatre frères se couchent à plusieurs reprises à l’ombre d’arbres mais repartent à chaque fois. Nous observons encore quelques instants avant de laisser ces sublimes félins en paix.
Cet ultime réveil matinal valait clairement la peine. C’est le charme du safari. On ne sait jamais ce que la nature nous réserve et aujourd’hui elle a été généreuse avec nous.
Nous rentrons au lodge où nous retrouvons les dormeurs. Nous passons par notre chambre pour une bonne douche, boucler les bagages et observer une dernière fois ce cadre hors du temps.
Nous remercions les membres charmants du lodge et retrouvons nos guides qui nous conduisent à la piste pour prendre notre avion taxi. Nous nous installons à l’ombre d’un acacia pour grignoter notre pique-nique. Il y a du monde aujourd’hui puisque trois appareils atterrissent devant nous. Le dernier est le notre. Et on croit halluciner lorsque un troupeau d’impalas s’engage à l’entrée de la piste. Aucun problème pour le pilote qui décale de quelques mètres son opération.
Nous voilà de nouveau en altitude. Mais plus bas. Le vol ne dure que 20 minutes mais quel spectacle. Nous survolons cette fois une partie très verte du Delta, sa limite sud. Lacs, bras d’eau, forêts, marécages… s’alternent et donnent des formes douces et abstraites. Les variations de vert et les limites de pousse des arbres nous montrent les zones inondées en saison des pluies.
Toutes ces eaux arrivent depuis les montagnes Angolaises au nord-ouest. Elles sont complètées par les pluies locales comme celles de la nuit dernière. Un endroit mythique. Unique au monde, puisque ces eaux viennent mourir ici, dans la cuvette du Kalahari. Elles ne trouvent jamais aucune mer ou océan formant ainsi le Delta intérieur de l’Okavango.
Nous arrivons à Maun, point névralgique de l’activité touristique dans le Delta. Nous enregistrons nos bagages pour nos destinations respectives. Il semblerait bien que nous arrivons à la fin de notre périple.
Un voyage intense qui aura réserver son lot d’imprévus et de surprises à travers quatre pays de l’Afrique Australe. Nous décollons des images plein la tête et certainement quelques heures de tri de photos !
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Messages
Merci pour vos résumés , c’ est très agréable et vivant de vous lire.
Est il possible d avoir des clichés de votre groupe ?
Belle suite à tous croisieristes et équipage
….quant à moi , je vous suis !
Valerie Lerouge-Monnot