24 janvier
2 février 2020
Du 24 Janvier au 02 Février 2020, à bord du Grand Large
Photos d’illustrations, prises lors de précédents circuits. Les photos seront mises à disposition lorsque le voyage sera terminé.
Venus de Paris, Bruxelles ou Genève, nous nous retrouvons tous à Tromsø en fin d’après-midi, par 69°N.
La ville et ses plus de 70 000 habitants s’apprêtent à sortir de trois mois de crépuscule polaire. Officiellement, le soleil perçait à nouveau l’horizon le 15 janvier, mais à cause des montagnes qui encerclent Tromsøya – l’île principale de Tromsø – et d’une météo récemment couverte, les premiers rayons de soleil sont attendus pour les jours à venir. L’excitation de notre chauffeur de taxi est communicative !
Accompagnés par notre guide Anaïd, nous rejoignons le Grand Large qui nous attend à quai près du centre ville. Le Capitaine Esben Engelstad, norvégien qui a fait ses classes à bord de ce bateau lorsque celui-ci était un bateau-école, nous accueille à bord avec un verre de bienvenue. Nous faisons la connaissance de l’équipage, mais aussi de nos cabines et du bateau qui sera notre toit pour les dix prochains jours.
Le dîner est servi sans tarder, concocté par Thomas, cuisinier d’origine danoise, passionné et au petit soin.
Après un briefing sur la sécurité à bord, nous appareillons vers 22h30 pour nous mettre en route vers le fjord de Lyngen, où nous passerons la journée de demain.
Nous nous réveillons ce matin au sud de Reinøya, en place pour une navigation vers la pointe nord des Alpes de Lyngen. Le petit déjeuner est servi à 8h, puis nous levons l’ancre.
Nous traversons d’abord Ullsfjorden sur une mer un bien formée, et apprenons en route que le secteur de Skjervøy et Kvænangen que nous visions est encore plus agité. Nous décidons alors d’explorer le fjord abrité de Lyngen.
Le ciel est a demi voilé mais nous naviguons vers un horizon de plus en plus lumineux. La mer se pare successivement de reflets bleues, violets, argentés, cuivrés… Et l’on s’émerveille des jolis phares et des chalets en bois, posés, minuscules, au pieds des montagnes enneigées.
Puis peu avant l’heure de midi, Anaïd repère une baleine à bosses qui se nourrit sur des bancs de poissons repérables sur l’échosondeur. Le capitaine réalise plusieurs manœuvres pour repositionner le Grand Large et nous parvenons à observer la baleine, puis une deuxième, faire surface et sonder à plusieurs reprises.
Pendant ce temps, le soleil à peine levé reste lové dans des nuages incandescents et commence à se recoucher doucement. Puis un rideau de neige tombe sur notre dernière observation de baleine et nous invite à aller déjeuner. Nous poursuivons la navigation un peu plus profondément dans le fjord avant de refaire cap au nord, vers le village d’Havnnes.
Nous arrivons ainsi à quai vers 17h, où Einar («un vrai prénom viking» nous dit-il) nous accueille. Il ouvre spécialement pour nous les portes d’un musée rustique consacré à l’histoire de ce lieu, la boutique attenante et un hangar où sont conditionnés des poissons séchés. Avec ses 25 habitants durant l’hivers, ce village est pourtant chargé d’histoire : il s’agit du plus septotrional et plus ancient des ports de pêches encore en activité en Norvège. L’entreprise créée en 1895 par Thomas Lyng passe en 1868 aux mains de Johs Gievær et est restée depuis lors dans la famille. La plupart des bâtiments (banque, ferme, boutique…) datent de 1800. Ils ont en effet été épargnés durant la seconde guerre mondiale car reconnus pour leur valeur esthétique et culturelle.
Nous faisons également un crochet par les séchoirs à poissons le long de la côte et par un hangar où est nouvellement entreposé un ancient moteur de bateau de la marque suédoise Boltinder, ce qui ne manque pas de piquer l’intérêt du capitaine et du chef mécanicien.
De retour au bateau, nous dégustons en apéritif quelques morceaux de morue séchée. Certains hésitent, d’autres en reprennent, dans tous les cas il fallait essayer !
Un petit point sur la carte et l’itinéraire, puis nous passons à table. Le plat principal est accueilli spontanément par des applaudissements. Puis Charles nous révèle le secret des meilleurs frites de la terre: les frites belges bien sur.
Le ciel est clair ce soir, la veille aux aurores commence…
La nuit dernière fut calme et reposante, sans le remous des vagues, sans le bruit du moteur, et malheureusement sans aurores… Mais un nouveau jour se lève. Le paysage se révèle doucement et nous redécouvrons les environs à pieds, les séchoirs à poissons et les Alpes de Lyngen sur fond de ciel matinal. Nous observons quelques vols de grands cormorans, puis nous larguons les amarres à 10h.
Cap au nord, vers Skjervøy et le fjord de Kvænangen ou nous espérons rencontrer des baleines. Nous passons les 70°N au cours d’une belle navigation passant par Rotsundet puis Maursundet, un bras de mer assez étroit et sinueux, jalonné de fermes à saumons et de petites maisons colorées.
L’ambiance est excellente à la passerelle, le capitaine et son second se font un plaisir de commenter leurs manœuvres et le fonctionnement des instruments de bord. Nos yeux sont partout.
Anaïd signale la présence d’un élan à flanc de montagne. Sa silhouette lente et massive se distingue parfaitement entre les bouleaux frêles qui émergent de la neige. Puis il s’enfonce et disparaît dans un massif d’épicéas. A cette époque de l’année, les élans se nourrissent de branches, d’écorces et de lichens.
Simultanément, le soleil daigne enfin se montrer, le temps d’un instant. Un instant à saisir.
Nous finissons par quitter l’abri du chenal, le vent et la houle se renforcent mais nous poussons jusqu’à l’embouchure du fjord de Kvænangen où les chances d’observations de cétacés seront meilleures.
Mais nos recherches demeurent infructueuses et nous finissons par perdre la visibilité nécessaire. Nous décidons donc de faire cap au sud-ouest, à destination d’Andenes.
Après une petite sieste bien méritée, nous nous retrouvons au salon à 17h30. Anaïd présente l’itinéraire, les intentions de demain, ainsi qu’une conférence d’introduction à la Norvège du Nord. Elle nous parle entre autres de la nuit polaire, de la géomorphologie des fjords et des activités économiques passées, présentes et futures de la région.
Nous sommes en route pour naviguer jusqu’au matin, la veille d’organise pour les aurores boréales mais le ciel finit par se voiler complètement dès 20h.
Réveil ce matin par le bruit des manoeuvres d’amarrage au port d’Andenes aux côtés de chalutiers dodus et leurs nuages de goélands.
Nous partons après un excellent petit déjeuner, crampons aux pieds, découvrir la ville ainsi que ses rues parfaitements perpendiculaires, son église en bois de style longue datant de 1876 et son phare. Ce phare, fait de briques recouvertes d’écailles de fonte peintes en rouge, est le 4ème plus haut de Norvège. Robin, un guide originaire du coin, nous ouvre les portes de cet édifice hors du temps et nous fait gravir les 140 marches jusqu’au balcon de veille. Le vent y est glacial mais le pamorama est magique. De là haut, nous apercevons la silhouette ondulante d’une petite loutre traversant un brise lame.
En rentrant au port, un radeau d’une centaine d’eiders se déplace paisiblement parmi les goélands frénétiques. Nous faisons également un crochet par un hangar où sont débarqués des containers remplis de flétans. Bien que nous ayons l’habitude d’en trouver sur nos étalages, nous ignorions que ces poissons plats pouvaient atteindre 3 m de long et 300 kg !
Mais parallèlement à l’activité de pêche, Andenes est un au haut lieu de l’observation de cétacés. Même si les bateaux de « whale watching » locaux n’opèrent pas beaucoup de départs ces derniers temps du fait de la fréquence des tempêtes, nous tentons notre chance en longeant Andøya par la côte ouest, au niveau du tombant océanique. C’est une zone de remontée d’eaux profondes et de nutriments, particulièrement productive et attractive pour les cétacés.
Des cachalots sont présents notamment tout au long de l’année bien qu’ils se déplacent du large aux côtes et jusque dans l’intérieur d’Andfjorden. Malheureusement, la visibilité reste limitée par les mouvements de vagues et la chance du premier jour ne nous sourie pas.
Notre navigation se poursuit dans le soleil couchant, en direction des îles Lofoten et du Trollfjord. Anaïd, lors d’un récap’, en profite pour nous introduire quelques règles de sécurité par rapport à la présence de trolls. On n’est jamais trop prudent !
Avant le dîner, elle nous propose également une causerie interactive autour du joik, une pratique de chant traditionnelle des peuples indigènes du nord de la Norvège, les samis. C’est une sorte de nom musical attribué aussi bien à des personnes qu’à des animaux ou des lieux, et que l’on chante pour rendre présent un être cher ou « devenir-animal ». Dépaysement assuré.
Les découvertes culturelles se prolongent durant la soirée. Anaïd nous présente le « Hnefatafl », un jeu germanique dont plusieurs versions ont existées, notamment en scandinavie entre le 5ème et 12ème siècle puis chez les samis au 18ème siècle, et à bien d’autres endroits du nord de l’Europe. C’est une sorte de jeu d’échec avec un seul roi, à capturer ou à sauver selon votre camp, qui s’avère agréablement conciliable avec la veille aux aurores.
Le Grand Large a passé la nuit à l’ancre à l’entrée du Trollfjord. Après le petit déjeuner, nous entrons dans ce fjord particulièrement étroit, entouré de sommets culminant jusqu’à 1000 m. La mer y est si calme que le fond du fjord est gelé en surface, recouvert d’une couche de nilas gris d’à peine 10 cm. Une banquise côtière en formation facile à briser pour le bateau, qui doit être content de retrouver son élément. Cette glace fine et souple ondule avec les vagues et laisse apparaitre par transparence le glissement des morceaux de glaces cassées par le bateau.
Les flancs de montagnes sont si abruptes qu’on imagine mal y rencontrer des grands mammifères, c’est plutôt le domaine des oiseaux, et notamment des pyguargues à queue blanche. On observe ainsi plusieurs de ces aigles pêcheurs, patrouiller autour des sommets, ou postés fièrement ça et là, comme des sentinelles. Un héron gris fait également son apparition. Ces deux espèces aux traits si disctinctifs nous donnent l’impression d’être à la fois chez nous et ailleurs.
Alors que nous restons sur les ponts pendant toute cette navigation pour profiter du spectacle, le capitaine vient nous rejoindre en pointant un morceau de montagne du doigt avec la plus grande assurance: il a trouvé un troll, juste là, pétrifié dans la roche.
Mais une longue navigation nous attend, jusqu’à Reine, dans le sud des Lofoten, ou nous comptons arriver en soirée. Nous croisons à nouveau quelques bateaux de pêcheurs ainsi que des fermes à saumons gardées dans des grands cormorans au garde-à-vous. Ce qui nous donne des idées… Branle-bas de combat, les marins sortent l’attirail de pêche et en quelques minutes quatre lignes sont mises à l’eau.
Armelle, Elisabeth, Dominique et Rudy sont volontaires et déterminés à voir au bout de leurs lignes ce poisson emblématique, cette morue dont on parle encore et encore. Mais La mer est décidément difficile à dompter, plusieurs lignes se coincent sur les fonds couverts d’algues et nous invitent à trouver un autre emplacement. Ce n’est que partie remise.
Arrivés à Reine avant le dîner, nous partons explorer le village de nuit. Nous retrouvons les séchoirs à poissons prêts à accueillir les pêches de la saison ainsi que les rorbu, ces cabanes sur pilotis qui servaient jadis de point de chute aux pêcheurs de morues. La plupart ont aujourd’hui été reconverties en maisons d’hôtes.
De retour au bateau, l’ambiance est à écouter de la musique. Anaïd en profite pour nous faire découvrir de nouvelles sonorités locales, notamment le hardingfele, une variante norvégienne du violon et la kraviklyra, une sorte de lyre en bois de pin datant du 14ème siècle.
Nous restons à quai cette nuit. Une journée ensoleillée s’annonce demain et Reine sera notre point de départ demain pour quelques excursions.
Nous nous réveillons à Reine, à quai, sous un ciel parfaitement clair et une belle lumière matinale. La nuit était reposante pour nous, mais pas pour le Grand Large que la mer n’a pas voulu laisser tranquille. Le grincement plaintif des amarres et des pare-bates donne l’impression que le bateau a envie de reprendre le large au plus vite.
Une belle journée s’annonce, et elle commence par la redécouverte du village de Reine à pieds. Nous nous baladons le long des brise-lames, des séchoirs à morues et des rorbu. Puis à 10h, nous partons en minibus vers le village de Å, situé tout au bout de la route E10 qui traverse et relie les îles Lofoten.
Là-bas, nous sommes accueillis par Monica pour une visite du Norsk Fiskeværsmuseum, un musée à ciel ouvert constitué des anciens bâtiments – habitation, hangar à bateaux, bureau de poste ou encore boulangerie – utilisés entre 1840 et 1960 par une communauté de pêcheurs de morue norvégiens. Nous découvrons les conditions de vie et de travail des marins qui, lorsqu’ils ne travaillaient pas à leur compte, étaient recrutés à Bergen par des capitaines. Pendant que les poissons séchaient, l’huile de foie de morue était extraite et raffinée sur place, puis exportée dans toute l’Europe. La dégustation de cette huile est une découverte pour certains mais rappelle quelques mauvais souvenirs à d’autres…
Déjà l’heure de rentrer au bateau pour le repas de midi. Petite pause photo au cours du trajet qui nous offre encore de nouvelles perspectives sur cette région magnifique.
Le repas est rapidement avalé car nous repartons en zodiac puis à pieds pour prendre un peu de hauteur sur le village de Reine. Nous nous avançons dans une neige fraiche et sous un beau soleil, jusqu’à une crête qui nous offre une vue panoramique sur le port et le Kjerkfjord. Au retour, nous naviguons en zodiac dans une nuée de goélands. Cela nous donne un petit goût d’expédition arctique. Nostalgie pour certains.
Une fois à bord, Thomas nous sert un chocolat chaud aux épices pour accompagner des « lefse med brunost » tout chauds et caramélisés, une petite douceur norvégienne qu’Anaïd voulait nous préparer et faire découvrir.
S’en suit une nouvelle navigation, vers la ville de Svolvær, par une mer encore assez agitée. Nous attendons d’être à quai pour servir le repas, puis nous partons visiter le krigsminnemuseum, une collection personnelle de pièces datant de la seconde guerre mondiale qui a significativement marqué l’histoire de la ville. Son propriétaire, William Hakvaag, est un passionné qui, jusqu’après l’heure de fermeture du musée, n’hésite pas nous raconter les circonstances de l’acquisition de ses trésors les plus précieux. Tout le monde ressort impressionné.
Les milles marins et les kilomètres nous ont bien fatigués, nous nous écroulons dans nos cabines.
Svolvær s’éveille doucement. Ce matin avant de larguer les amarres, c’est séance de rattrapage au musée mémorial de la guerre 1940-45 pour Charles et pour le capitaine, et balade autour de la ville – galerie d’art, monuments et boutiques – pour les autres.
En quittant le port, nous apercevons la statue d’une femme tournée vers la mer et saluant de la main tous les marins, fils et maris, partis en mer. Une image touchante sur fond de ciel ensoleillé, que beaucoup d’entre nous immortalisent.
Environ une heure de navigation nous sépare de Skrova, un archipel situé au sud de Svolvær et surnommé « Hawai des Lofoten » à cause de ses hauts fonds sableux donnant aux eaux côtières des teintes turquoises.
Pour cette traversée, nous avons quasi tous réinvesti la passerelle. Skrova s’annonce à nous avec la présence de son phare, rouge et blanc, puis ses maisons colorées donnant à ces paysages froid un ton incroyablement chaleureux. En rentrant dans le port, le capitaine gère depuis la passerelle les manœuvres d’amarrage, sous nos yeux attentifs. Nous scrutons aux jumelles les quais de ce village et repérons plusieurs hérons cendrés postés le long des bâtiments.
Etant arrivés peu avant l’heure du repas, nous prenons le temps de visiter une exposition de photographies retraçant la vie de cette communauté depuis le début du 20ème siècle. L’originalité de cette exposition: elle est située à ciel ouvert, ou pas tout à fait: dans un tunnel, dans lequel il faut entrer avec un casque de chantier (stalactites de glace obligent).
Certaines scènes font échos à des histoires entendues depuis le début de ce voyage, comme celle des enfants prélevant au couteau les langues de morues qu’ils pourront ensuite vendre. Une manière pour eux de gagner un peu d’argent de poche tout en s’immergeant très tôt dans le métier de pêcheur et en s’intégrant dans la communauté. Nous sommes malheureusement encore trop tôt dans la saison de pêche pour déguster ces trophées pas comme les autres.
Puis nous entamons après le repas une visite approfondie du village. Après avoir croisé un couple de grèbes dans une marre le long du chemin, nous franchissons plusieurs ponts qui nous amènent dans le centre. On y trouve une usine de préparation des saumons. Alors que les séchoirs à morues nous donnent une impression de voyage dans le temps, ces chaines de traitement automatisées nous ramènent inéluctablement au 21ème siècle.
Mais Skrova est également depuis la fin des années 1800 une des principales stations baleinières du pays où sont débarqués encore aujourd’hui environ la moitié des prises. Pas étonnant donc de croiser sur notre chemin un ancien harpon de baleinier, ainsi qu’une deuxième exposition à ciel ouvert qui nous donne un aperçu des pratiques de chasse actuelles.
Vers 15h, nous partons en groupe réduit vers une des plages de sable ayant donné à l’archipel son surnom. Même avec la luminosité décroissante, les eaux apparaissent incroyablement claires et donnent envie de revenir s’y baigner durant l’été.
Nous quittons ce lieu du bout du monde à 16h. Cap à l’est, vers le Tysfjord où nous déroulerons nos activités de demain.
La navigation s’annonçant confortable (le capitaine a dérouté de bateau pour passer autant que possible par des zones abritées), Anaïd propose une conférence sur les aurores boréales. Même si le ciel a souvent été couvert depuis le début de ce voyage, nous ne désespérons pas d’en voir, peut-être ce soir… Entre histoire des premières observations, travaux du norvégien Birkeland, principes physiques, mythes et légendes associés à ce phénomène, il ne manque plus qu’une approche pratique !
Et justement, peu après la fin de la conférence, nos premières aurores boréales s’offrent enfin à nos yeux. Tant attendues, tant espérées, et d’autant plus appréciées ! Le spectacle dure durant plusieurs heures avec de beaux pics d’activités. Le ciel commence à se couvrir vers 22h mais la veille s’organise pour le reste de la soirée.
Malgré la motivation d’observer et capturer en images des aurores jusqu’au bout de la nuit, le spectacle des aurores boréale a fini par s’estomper durant la soirée derrière un rideau nuageux. Mais la magie des observations d’hier soir resurgit à chaque fois que l’on regarde et échange nos photos, et ce matin nous gratifie de nouvelles lumières exceptionnelles.
Nous nous réveillons à l’ancre, dans une ramification du Tysfjord, à proximité du village de Kjøpsvik. La météo de la journée s’annonce prometteuse et nous commençons par une navigation paisible jusqu’au pieds du Stetind, une montagne légendaire aux volumes très distinctifs. Ce pic culminant à 1390 m a longtemps été un repère géographique naturel, avant d’être conquis par plusieurs grimpeurs du pays. Elle a ainsi été élue « montagne nationale de Norvège ».
C’est vrai que nous avons vu et photographié pas mal de fjords depuis le début de ce voyage, mais l’émerveillement du premier jour est intacte. Les conditions sont idéales. Le ciel se sculpte petit à petit de nuages aussi impressionnants que les montagnes elles-mêmes.
Anaïd et le capitaine décident de prolonger le plaisir et de visiter en bateau un petit fjord adjacent: Sildpollen. Surprise à nouveau, le fond du fjord est couvert de la même glace fine observée il y a quelques jours dans le Trollfjord. Le Grand Large s’y glisse avec aisance, pour le plaisir de tous. Le soleil vient alors caresser le sommet des montagnes et leur reflet dans la glace est incroyable. Photo de groupe sur le pont arrière, avant de faire route vers le nord.
Notre repas de midi se déroule pendant que le bateau navigue vers la réserve naturelle d’ Osen/Sandværet. Anaïd repère alors une épave de bateau rouillée, échouée sur une plage de Barøya. Il s’agit après recherche d’un bateau cargo « Evelyn Karin » ayant subit une avarie durant l’automne 1975 et qu’aucun bateau à proximité n’a été en mesure de secourir. L’équipage de 4 marins s’en est sorti seul.
Nous arrivons sur site à 14h, juste le temps de mettre un zodiac à l’eau pour une courte excursion entre les petits îlots et bancs de sables qui font la particularité de ce coin. Même sous un soleil déclinant, les eaux apparaissent turquoises. Nous observons alors jusqu’à six aigles pêcheurs tournoyer très haut au dessus de nos têtes.
De retour à bord, Anaïd nous donne – à la demande générale – une conférence sur les cétacés passant en revue depuis leur histoire évolutive jusqu’aux révolutions culturelles chez les baleines à bosses.
Pendant ce temps, un barbecue est en train de chauffer sur le pont arrière ! Petite surprise de nos deux chefs cuisiniers qui sont obligés de se plier à une petite séance photo. Il fait trop froid pour dîner à l’extérieur mais le charme du barbecue est apprécié même à l’intérieur. La soirée se prolonge avec la veille aux aurores, un peu de musique, de danse, la planification des visites de demain à Tromsø et une petite causerie passionnée de Charles à propos de nos ancêtres hominidés.
Réveil ce matin peu avant le petit déjeuner car la ville de Tromsø est en vue ! Le capitaine et son second ont adapté durant la nuit l’allure du bateau afin d’arriver à l’heure pour ce moment.
Réservant notre après-midi pour visiter ensemble le musée de l’exploration polaire, le matin est consacré à diverses activités libres : visite de l’aquarium polaria ou de la gallerie d’art pour certains, flâneries dans le centre ville pour d’autres, achat de souvenirs…
Puis nous nous mettons en route après le repas pour le musée polaire consacré aux trappeurs, chasseurs et explorateurs du grand nord. La ville de Tromsø a en effet été une porte d’entrée vers la région Arctique. Parmi les grands noms norvégiens figurent évidemment Roald Amundsen, Fridtjof Nansen, mais aussi Henry Rudi ou encore Wanny Woldstad !
Nous nous dirigons ensuite vers le Magic Ice Bar, un bar totalement designé par des artistes scupteurs sur glace. Il y fait -5°C et les murs, les tables, les bancs, même les verres sont en glace ! Nous y dégustons un verre de « Frost », un kir à la caramine noire. Les motifs et sculptures découpés dans la glaces – on retrouve d’ailleurs plusieurs scènes des épopées d’Amundsen – inspirent évidemment les photographes !
Nous repassons dans quelques boutiques, le temps de poster nos cartes postales avant de partir. Mais il se met à neiger avec un vent glacé. Nous rentrons donc nous mettre au chaud et préparer nos bagages.
Nous nous retrouvons à 19h pour un verre d’au revoir avec le capitaine Esben Engelstad toujours ravi de partager ses souvenirs de navigations. Puis nous partageons notre dernier dîner autour de cette longue table si convivale. Thomas et Jerry sont chaleureusement remerciés pour leurs talents culinaires.
Enfin, pour clore cette journée de découverte de la ville de Tromsø, « Paris du nord », nous partons prendre le téléphérique afin de contempler une fois de plus ses belles lumières. Le ciel s’est éclairci et nous guettons aux aurores mais seules les lumières de la ville sont au rendez-vous ce soir.
Nous faisons un petit crochet par la cathédrale Arctique, en particulier pour observer ses vitraux de plus près.
Retour au bateau bien fatigués mais contents de ce beau voyage ! Chacun s’éclipse dans sa cabine.
Départs à 8h et 9h du bateau pour l’aéroport de Tromsø. Bon retour à tous !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
quelle chance d’avoir vu des baleines à bosses et de profiter encore de ces magnifiques paysages. Ca me rappelle tellement de beaux souvenirs.
je te souhaite un beau voyage et de belles aurores boréales. bisous ma douce
maman 🙂
belle croisière à tous !!!
Hello Thomas. Do you remember me ? I’m Honorine. I were with you on the same boat for Nord Est Spitzberg July 2019. … 17 July you have cooked an excellent cake WITHOUT GLUTEN !!! A very good souvenir
My best thoughts ! and perhaps seen you soon on another trip.
Honorine
coucou les aventurières, je vous suis à la trace grâce au compte rendu journalier de G.E. Mais j’attends vos propres commentaires et photos. Le poisson cru séché c’était bon ?? Je vous souhaite très bonne continuation et en attendant les aurores profitez bien des paysages et des baleines.
Bises à vous deux. Honorine