Cécile Manet
5 août
15 août 2021
Cécile Manet
Photos d’illustrations, prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Ce matin, après un bon petit déjeuner à l’hôtel Radisson Blu à Oslo, nous nous envolons en direction de Longyearbyen, via Tromso. De l’avion, nous apercevons déjà le panorama des montagnes enneigées du Spitzberg (montagne pointue en Norvégien) sous un grand ciel bleu. A l’arrivée, nous nous rendons directement au Polaris où le capitaine et son équipage nous attendent. Nous y déposons nos bagages, puis nous nous dirigeons vers le centre-ville de Longyearbyen (nom donné par M. Longyear qui fonda la ville en 1906), pour y faire quelques achats et s’imprégner de l’ambiance de cette ville minière si particulière.
Après l’embarquement, nous nous retrouvons tous sur le pont extérieur pour profiter du départ, accompagnés par les fulmars boréaux. Notre commandant, Fred, et notre chef d’expédition, Christophe, nous font les briefings de sécurité autour d’un verre de bienvenue en insistant sur la chance que nous avons de nous retrouver à moins de 1 000 km du pôle nord, en petit comité, en route vers la glace et la faune emblématique du Grand Nord. Nous sommes tous sur le qui-vive, car nous avons pénétré le royaume de l’ours, et il peut être partout.
Après un repas copieux, certains d’entre nous, insatiables, se postent à l’avant du navire avec leurs appareils photos et jumelles, tandis que d’autres rejoignent leurs cabines et les bras de Morphée, pour être en pleine forme demain, pour la première journée d’expédition, Cap au Nord.
Ce matin, le Spitzberg nous fait les honneurs de nous réveiller avec de grands rayons de soleil. Après le petit déjeuner et avoir enfilé nos combinaisons thermiques, nous embarquons à bord des zodiacs. Une échouerie composée d’une vingtaine de morses se trouve sur la plage, et depuis les zodiacs, nous pouvons les observer à distance respectueuse, tandis que certains d’entre eux, plus jeunes et plus curieux, s’approchent si près de nous que nous pouvons voir les détails de leurs vibrisses. Soudain, trois d’entre eux surgissent juste devant nous ! Spectacle furtif mais inoubliable qui se reproduira à plusieurs reprises avant que nous ne décidions de poursuivre notre route vers le glacier de Gullyhamna.
Celui- ci nous dévoile son camaïeu de bleus et se montre assez actif en cette belle journée, ce qui nous vaut de voir plusieurs vêlages, faisant s’envoler les mergules et guillemots à miroir qui se trouvent à proximité. Le bruit résonne dans la baie comme un coup de tonnerre, et même les morses sont surpris, ils lèvent tous la tête, ce qui nous permet de bien voir leurs défenses, plus ou moins longues selon leurs âges.
Le moment du déjeuner nous permet de nous repositionner en faisant une belle navigation qui nous amène devant le glacier Svidtjordbreen, un peu plus large et tout aussi beau que le précédent, avec un grand ciel bleu en arrière-plan. Quelques phoques et morses saluent notre passage, jusqu’à notre arrivée à Sallyhamna, lieu d’hivernage des trappeurs Waldemar & Sally Kraemer, qui y ont séjourné entre 1937 et 1941. Nous débarquons pour une balade le long de la plage, d’où nous observons le ballet des sternes arctiques qui plongent en piqué pour se nourrir. Des bécasseaux violets se promènent en groupe dans les rochers, et nous voyons également quelques eiders à duvet avec leurs petits et des oies de bernache nonette, mais nous gardons nos distances pour ne pas les perturber.
En soirée, nous nous positionnons pour la nuit dans la Baie d’Hamilton, où nous jetons l’ancre pour profiter de la plénitude de la nature environnante. En effet, nous sommes situés sous une falaise où quelques névés apparaissent rosés par la présence des algues des neiges (chlamidomona nivalis) et au sommet, nichent des milliers de mouettes tridactyles qui nous bercent de leurs cris lointains.
Après un sommeil paisible dans une nuit silencieuse, les moteurs du Polaris redémarrent et l’odeur du pain grillé annonce l’heure du réveil. Le grand soleil de la veille a laissé place à un ciel brumeux, ce qui rend l’ambiance encore plus mystérieuse, et la couleur bleue du glacier ressort d’autant plus. Une sortie en zodiac nous permet de faire de très belles rencontres au détour de la baie d’Hamilton. Nous naviguons tout doucement, seuls au monde, et apercevons dans les hauteurs deux renards polaires se faufilant entre les rochers, sous une falaise où nichent des milliers de mouettes tridactyles, les mêmes qui ont bercé notre sommeil la nuit dernière.
Ils sont furtifs mais nos guides, Christophe et Cécile, sont en mesure de nous indiquer qu’il s’agit du morphe bleu, celui qui ne change pas de pelage en hiver. Nous nous dirigeons ensuite vers les petits îlots qui composent la baie, et nous nous installons au calme en coupant les moteurs, pour observer plusieurs espèces d’oiseaux marins dont les grands labbes et une femelle eider à duvet qui se repose en mode camouflage sous un rocher. Des sternes arctiques nichent probablement sur ces îlots car elles sont assez sonores et tournoient au dessus de nous. Avant de rentrer, nous choisissons de retourner sous la falaise, vérifier le comportement de nos renards et avons la chance que l’un d’entre eux se montre particulièrement curieux et descende jusqu’à la plage, nous offrant un spectacle unique où l’on peut se demander lequel des deux observe l’autre. Il se met à l’aise en jouant avec un morceau de bois flotté avant de disparaître.
L’heure du déjeuner nous rassemble dans le salon du Polaris puis, nous partons découvrir une île dont la pointe porte le nom d’Hirondelle (Hirondellepynten), en l’honneur des bateaux de recherche océanographique du Prince Albert Ier de Monaco, qui a dirigé puis financé bien des campagnes au Spitzberg. La balade nous permet de découvrir la timide flore arctique avec quelques-unes des fleurs les plus emblématiques de l’archipel, comme la silène acaule qui offre des fleurs d’un violet intense, le pavot arctique, emblème du Spitzberg, et la céraiste arctique avec ses jolies pétales blanches. On observe également sur notre passage de nombreux gelifracts et sols polygonaux. De retour à bord, Christophe en profite pour nous faire une présentation sur le Spitzberg et pour nous donner les intentions des prochains jours.
Des vents forts sont annoncés et nous anticipons, pour avoir les meilleures conditions, en partant vers l’Est. A l’heure de l’apéritif, les guides reviennent sur les moments forts de la journée lors du récap, puis, au cours du dîner, c’est l’île de Moffen qui se trouve face à nous, et les morses sont au rendez-vous, ils y sont d’ailleurs protégés depuis 1989 et une distance de 300 mètres doit être respectée. Nous les observons tranquillement depuis le Polaris avant de reprendre notre route vers le Nord-Est. En début de soirée, nous atteignons la latitude de 80° Nord, et le Polaris naviguera toute la nuit jusqu’à atteindre les Sept Iles, à la recherche du Grand Marcheur sur la banquise…
Ce matin, après une nuit houleuse, nous nous réveillons au sud des Sept Iles, dans un spectacle grandiose… Un soleil éblouissant illumine la banquise qui entoure le navire à la dérive au milieu de nombreuses plaques qui s’entrechoquent dans l’immensité arctique. Le petit déjeuner est l’occasion de profiter du silence et du calme environnants. De nombreux oiseaux marins tournoient au dessus du Polaris et nous avons même l’occasion d’observer une mouette ivoire, complètement blanche et totalement dépendante de la banquise. Instant furtif mais toujours apprécié.
La matinée est consacrée à une navigation sur le pont d’observation avant, alors que le Polaris se fraie un chemin au milieu de plaques de banquise immenses, de crêtes de compression et de brash (morceaux de glace éparse). Tous les passagers sont émerveillés par ce spectacle unique, auquel nous avons la chance d’assister sous une météo plus que clémente.
Notre capitaine Frédéric, et notre chef d’expédition Christophe, sont à la recherche de la plaque de banquise la plus appropriée pour nous permettre de poser les pieds « sur l’eau ». Nicolas, l’élève du navire, se dévoue pour aller planter des « griffes à glace » pour amarrer les aussières. Tout est prêt pour le grand moment, et en quelques instants, tout le monde se retrouve à boire un chocolat chaud sur une plaque de banquise dérivante en pleine Mer de Barents.
Au retour, la table est dressée sur le sundeck pour nous permettre de manger tout en continuant à profiter du spectacle. Nous prenons un bain de soleil arctique et ce moment unique est très apprécié par tous. Dans l’après-midi, nous partons pour une croisière en zodiac autour de Chermsideøya, à la recherche de faune dans la banquise alentours. Nous croisons le chemin d’une femelle morse et de son petit sur une minuscule plaque, puis celle d’un phoque barbu très timide, et d’une mouette ivoire, oiseau rare s’il en est, particulièrement patiente, qui attendait son dîner.
Le dîner est suivi par une promenade digestive sur la plage de Graffiti Beach, qui abrite les vestiges de passages de plusieurs expéditions. Celle du Krasin, à la recherche de l’expédition perdue d’Umberto Nobile en 1928, celle de nazis, ayant laissé une croix gammée en 1939, mais aussi une inscription plus énigmatique, datant de 1898, laissée par une expédition géodésique suédoise. Il est l’heure de retourner à bord et de rejoindre nos cabines sous le soleil de minuit…
Le Polaris fait route pendant la nuit vers la Baie de Murchison et ce matin, à notre arrivée, deux zodiacs partent en reconnaissance pour tenter de détecter la présence du grand marcheur de l’Arctique, l’emblématique ours polaire. Cependant il ne semble pas encore décidé à se montrer. Qu’à cela ne tienne, après le petit-déjeuner, nous partons découvrir les vestiges de la station de Kinnvika. C’est ici qu’une expédition Finno-Suédoise est venue hiverner lors de l’Année Géophysique Internationale de 1957-58. Les bâtiments, de facture plutôt robuste, ont resservi lors de l’Année Polaire Internationale de 2007-09, et sont depuis accessibles au public, pour peu que l’on en prenne soin.
Alors que nous visitons la partie dortoir, l’appel du rassemblement se fait entendre : Christophe a vu un ours se déplacer sur une plage voisine ! Nous reprenons immédiatement les zodiacs pour nous rapprocher de lui. Il semble que ce soit une jeune femelle car son pelage ne montre pas de signe de blessure, et que son cou n’est pas très « fort ». Elle nous regarde, nous renifle, puis se désintéresse de nous. Ce qui est une bénédiction car nous pouvons l’observer des zodiacs à distance respectueuse, sans la déranger et sans danger. Elle se déplace lentement sur la plage puis se dresse de toute sa hauteur sur ses pattes arrière, nous laissant admirer son gabarit élancé. Cet instant est d’autant plus appréciable, qu’il n’est pas courant de voir ce comportement, qui plus est d’aussi près. Elle continue sa route jusqu’à la pointe où elle décide de se remettre à l’eau, moment où nous préférons la laisser poursuivre sa route. Nous retournons à terre terminer notre visite du site en admirant la timide flore des déserts froids, typique de ce lieu, puis revenons pour le déjeuner.
Quelques instants plus tard, à bord du Polaris, nous retrouvons notre jeune ourse qui a bien avancé, démontrant les capacités hors normes de ce prédateur aussi à l’aise sur terre que dans l’eau. Elle a atteint l’île de Nordre Russøya, où elle se promène allègrement et où nous pouvons l’observer se détacher de la crête avec un ciel bleu profond en arrière- plan. De nouveau, elle décide de se mettre à l’eau. Nous partons alors en direction d’une plaque de banquise où se repose un jeune morse.
A la taille et à la forme de ses défenses, on dirait une jeune femelle, très calme, qui nous laisse nous approcher en s’étirant placidement. Après cette très belle observation, nous retrouvons pour la 3ème fois notre ourse, qui grimpe sur les rochers d’une nouvelle île, Visingøya, avant de sauter sur une plaque de banquise, nous laissant finalement réaliser que son pelage est bien jaunâtre comparé au blanc immaculé de la glace. Elle se roule sur la glace, avant de plonger une dernière fois. En fin d’après-midi, nous ressortons les zodiacs pour aller nous promener dans la lagune de Heimbukta pour rejoindre la cascade du fond de la baie. Au retour, nous observons quelques plongeons catmarins en vol, ainsi que nos éternelles sternes arctiques au milieu de ce paysage typique de Nordaustlandet, communément appelé un désert froid.. Ce soir, lors du récap, c’est aussi le moment de célébrer notre observation exceptionnelle, et pour l’occasion, nous sabrons le champagne alors que Christophe revient en détails sur le comportement de l’ourse que nous avons si bien pu observer tout au long de la journée.
Après dîner, alors que nous avons tous rejoint nos cabines, la sonnerie « ours » retentit dans le Polaris : notre Chef d’expédition Christophe a repéré un ours sur la banquise disloquée. Les passagers se ruent sur le pont extérieur et ont le bonheur d’observer le roi de la banquise dans son habitat naturel. Il déambule de plaque en plaque en testant leur solidité avant de s’y aventurer. Nous sommes quasiment à l’arrêt quand il décide de s’approcher à quelques dizaines de mètres seulement de la coque. Le soleil rasant nous offre une observation inoubliable dont nous profitons pendant plus d’une heure. Alors qu’il s’allonge sur une plaque face à nous, le Polaris stoppe les moteurs pour passer la nuit à ses côtés…
Après une nuit calme au mouillage dans la baie de Vaksevågen, dans le Lomfjord, le petit déjeuner est pris sous un ciel toujours aussi clément. Nous débarquons aux environs de 9h pour une balade qui nous amène au sommet d’une colline d’où il y a un panorama imprenable à 360° sur la baie. Nous croisons le chemin de bécasseaux violets et d’un grand gravelot sur la berge lors du trajet retour. Cette escale nous permet de photographier les jolies dryades octopétales.
Après le déjeuner, nous reprenons les zodiacs, pour une sortie inoubliable, au pied des falaises de dolérite d’Alkefjellet, connues pour leur colonie de guillemots de Brünnich sonores, odorantes et visuellement impressionnantes. Alors que nous approchons, nous passons devant plusieurs cascades, puis rapidement, nous remarquons des nuées d’oiseaux tournoyant dans le ciel, et bien d’autres, posés sur l’eau aux abords des zodiacs. Ils semblent tous être collés les uns aux autres sur de fragiles promontoires rocheux. Ils sont des centaines, des milliers, au total plusieurs dizaines de milliers de couples nicheurs. Nous les voyons décoller les pattes écartées, et faire des atterrissages périlleux sur la surface de l’eau, ce qui contraste totalement avec l’apparence très élégante de ces alcidés, et fait bien sourire tous les passagers. Quelques mouettes tridactyles nichent aussi sur place, et nous pouvons apercevoir les poussins, encore en phase de nourrissage.
Un goéland bourgmestre se délecte d’un petit guillemot en en faisant son goûter sous nos yeux puis, alors que nous arrivons vers la fin de la falaise, Christophe aperçoit un premier renard polaire. Il est en hauteur et se faufile entre les falaises et les rochers, à la recherche de son prochain repas. Plus loin, Cécile en voit un autre, encore en pelage d’été, juste au niveau de la plage, à quelques mètres seulement des zodiacs.
De retour à bord, Cécile propose une conférence sur l’expédition de Salomon Auguste Andrée et sa tentative, malheureusement infructueuse, d’atteindre le pôle nord en ballon. Alors que la présentation se termine, la sonnerie retentit, annonçant une observation à ne pas manquer. Mariette, notre accompagnatrice, a en effet repéré un souffle au loin. Le Polaris s’approche, et l’on peut confirmer qu’il s’agit d’un grand rorqual, la 2ème plus grande baleine au monde, après le rorqual bleu.
Cet individu mesure probablement une vingtaine de mètres et remonte plusieurs fois à la surface tout proche du navire. Nous pouvons entendre son souffle et voir la tâche blanchâtre sur le côté droit de sa mâchoire inférieure, ce qui est un signe distinctif de l’espèce. Après cette observation, le « récap » clôt cette journée riche en découvertes.
Ce matin, le ciel bleu a laissé place à une brume qui donne à l’escale de Mushamna un côté mystique. La priorité de Grands Espaces étant la sécurité, nous adaptons notre programme en remplaçant la balade à terre par une balade en zodiac. Lors de la sortie, nous avons le plaisir d’apercevoir un renne sur un névé, on distingue de très grands bois, ce qui confirme qu’il s’agit d’un mâle.
Le navire du gouverneur du Svalbard, Polarsyssel, est stationné devant les cabanes de trappeurs ; il nous contacte pour nous informer qu’il va procéder à une opération de nettoyage de la plage par hélicoptère. De manière à ne pas les déranger, nous nous dirigeons vers les falaises dans lesquels nichent des mouettes tridactyles (on retrouve des mouettes adultes et des poussins plus ou moins jeunes) Après notre observation et pendant le repositionnement du Polaris de la lagune jusqu’à nous, nous pouvons assister aux allers et venus de l’hélicoptère qui ramasse d’énormes sacs de détritus rassemblés sur la plage. Les mouettes ne semblent pas être dérangées et continuent leur train de vie comme si de rien était.
De retour à bord, nous nous délectons d’un déjeuner composé d’ombles chevaliers, ce qui fait le bonheur de nos papilles… La navigation nous amène au fond du Liefdefjorden jusqu’au glacier de Monaco, nommé en hommage au Prince Albert de Monaco et à ses expéditions au Spitzberg. Un paysage pur se trouve face à nous : glaciers, icebergs bleus, brash, avec comme arrière plan un somptueux ciel blanc faisant ressortir quelques rayons de soleil. Les glaciers reflètent dans l’eau et sur les morceaux de glace, ce qui donne un effet de miroir brisé.
Cette belle navigation nous emmène jusqu’à la rencontre d’un phoque barbu, couché sur une plaque de glace. Il nous regarde mais ne semble pas être perturbé par notre présence, puis se replonge dans sa sieste. Par la suite, nous avons la chance d’assister à un impressionnant vêlage sous-marin du glacier de Monaco.
Notre chef d’expédition, Christophe, nous propose par la suite une conférence « La Glace dans tous ses états » évoquant les différents types de glaces, leur caractéristique et leur importance dans l’équilibre climatique. Puis, dans la soirée, le reportage « Planète Blanche » est diffusé dans le salon du Polaris.
Vers 23h00, les passagers sont réveillés pour partir en croisière en zodiacs suite à une observation faite par Christophe, d’un ours sur l’île d’Albertoya. Il est en hauteur et semble se réveiller mais assez rapidement il descend vers nous du côté de la plage. Il marche tranquillement le long de la côte, puis s’assoit et nous regarde longuement. Il reprend ensuite son chemin, et se dirige dans les rochers nous montrant qu’il est aussi agile sur ces collines rocheuses que dans l’eau où il finit par retourner.
Il réjouit tous les passagers de sa présence durant plus d’une heure. Cette superbe observation se termine alors que le soleil ne s’est toujours pas couché, il est pourtant 1h du matin… Tout le monde peut maintenant se rendormir avec Nanook plein la tête…
Jeudi 12 Août
Ce matin, après avoir tous rêvé de notre bel ours de la veille au soir, nous nous éveillons au mouillage, ancrés juste devant l’île de Danskøya et prenons notre petit déjeuner avec vue sur le site de Virgohamna. Ce site est particulier car il abrite tellement de reliques de périodes différentes, que son accès est protégé et réglementé. Seules les petites unités comme le Polaris peuvent s’y rendre, car on ne peut dépasser 12 passagers à terre à la fois. Sur place, nous pouvons voir les restes de fours à graisse de l’époque des baleiniers hollandais à côté des fondations de la maison de l’anglais Arnold Pike qui décida d’hiverner sur place en 1888.
Plus loin, les tombes des baleiniers côtoient les restes du hangar du ballon du suédois Salomon Andrée qui disparut dans la banquise au nord du Spitzberg. Enfin, à l’opposé de la plage on découvre le « Camp Wellmann » ou Walter Welllman vint à plusieurs reprises entre 1906 et 1909, tenter d’atteindre le pôle avec son dirigeable « America ». Nous reprenons les zodiacs pour traverser jusqu’à l’île d’Amstedamøya, où se trouvait la mythique station baleinière de Smeerenburg (traduction littérale = la ville de la graisse), pour longer la côte jusqu’à une échouerie de morses, qui nous accueille avec ses effluves inévitables. Une fois bien réchauffés par notre délicieuse soupe, nous enfilons nos combinaisons et repartons à bord de nos zodiacs pour partir à la découverte du fond du fjord de Smeerenburg et admirer son magnifique glacier et son silence environnant, seuls les morceaux de glace qui pétillent résonnent autour de nous.
Les sternes et goélands sont également au rendez-vous, on les distingue gracieusement posés sur les différents sarrazins (morceau de glace ne dépassant pas un mètre au dessus de la surface) Nous avons la chance d’assister a un spectaculaire vêlage du glacier, tout en respectant les distances préconisées. A ce moment précis, une nuée d’oiseaux se précipitent pour trouver la nourriture qui remonte à la surface dans le maelström environnant. Notre balade se poursuit le long de la côte où nous pouvons observer des roches moutonnées, sur lesquelles est posé un couple de sternes avec son poussin. Nous avons pu ainsi assister à une rare scène de nourrissage. De retour à bord, notre guide Cécile nous fait une présentation sur l’explorateur Fridtjof Nansen et son parcours atypique de scientifique à prix Nobel de la paix en passant par ses expéditions polaires. Notre navigation se poursuit avec le récap de la journée et nos intentions pour la suite, jusqu’à ce que nous arrivions dans la baie du 14 Juillet, dans laquelle nous jetons l’ancre avec une journée bien remplie.
Nous nous éveillons face à la très photogénique Fjortende Julibukta (Baie du 14 Juillet) avec un beau ciel bleu en arrière plan. Pendant le petit- déjeuner, nous nous mettons aux jumelles derrière les vitres du Polaris pour chercher les éventuels rennes et renards arctiques sous la falaise où nichent de nombreuses espèces d’oiseaux. Dès notre départ en zodiac, nous sommes à l’affut et voyons un premier renard arctique sous la falaise qui abrite quelques macareux moines. Ces derniers sont rares au Spitzberg mais nous pouvons observer ici quelques spécimens dont le bec commence à perdre des couleurs en ce début de fin de saison. Ils volent en rase mottes au dessus des zodiacs puis retournent se percher sur leurs promontoires avec vue sur le glacier voisin.
Nous avançons doucement sous les falaises où se font entendre de plus en plus fort les mouettes tridactyles qui nichent plus haut que les macareux. C’est en hauteur que nous distinguons les silhouettes d’une mère et son petit ainsi que de beaux mâles aux bois impressionnants.
Nous continuons notre sortie en débarquant sur la plage devant la moraine latérale du glacier. On y retrouve de nombreux blocs de glace échoués sur la plage, ce qui amusent les passagers qui en profitent pour faire quelques clichés rigolos. Après le déjeuner, nous reprenons les zodiacs pour débarquer sur une langue de terre qui se trouve dans le Forlandsundet, qui sépare l’île du Spitzberg et celle du Prince Karl, où seuls les navires à faible tirant d’eau comme le Polaris peuvent naviguer. Ici, à Sarstangen, une échouerie de morses s’y reforme depuis quelques années, et en respectant les réglementations en vigueur, nous débarquons à 300 mètres puis avançons vers eux jusqu’à pouvoir les observer à une trentaine de mètres.
Ils sont environ une vingtaine et ne remarquent même pas notre présence en restant allongés les uns sur les autres. De cet amas de chairs, nous voyons dépasser leurs défenses de tailles différentes. De retour à bord, nous reprenons la navigation vers le sud alors que nos guides nous proposent un récap de notre journée en revenant sur les différentes espèces observées. Après le dîner, nous jetons l’ancre à Farmhamna et en profitons pour faire une promenade digestive. Le soleil rasant nous accompagne durant toute notre balade, ce qui nous offre de magnifiques lumières et un panorama sublime sur la baie.
Après une nuit au calme, passée au mouillage dans la baie de Farmhamna, nous avons le plaisir de nous réveiller avec un ciel bleu et un soleil éblouissant. La matinée sera consacrée à une croisière en zodiac d’exploration et de découverte autour des petits ilots et de la lagune qui jouxtent la cabane de trappeur de la baie. Nous découvrons de manière contemplative ces majestueux paysages arctiques avec ce mélange si caractéristique de glaciers, sommets enneigés et toundra. Les plongeons catmarins se font entendre, ainsi que les sternes et les mouettes.
Nous apercevons un renard arctique et quelques rennes avant de nous diriger de l’autre côté de la baie pour fouler des pieds la moraine frontale du galcier d’Eidembreen qui s’étend devant nous.
La croisière se poursuit ensuite vers un groupe d’ilots aux formes suggestives, on peut y voir un dragon ou une cache au trésor, selon les imaginations. De retour sur le Polaris pour le déjeuner, le chef nous régale avant que Christophe ne nous prévienne que des souffles ont été vus devant le navire et que nous allons nous diriger vers eux. Un premier grand rorqual est identifié, puis 2 autres, puis encore 5 autres souffles au loin, à la surface de l’eau quasi aveuglante avec ce si grand soleil. Ces rorquals ne sondent généralement que quelques minutes et nous décidons donc de prendre le temps de les observer. Des radeaux d’oiseaux pélagiques nous laissent d’ailleurs à penser qu’ils ne sont pas loin. L’un d’entre eux fait surface à quelques dizaines de mètres seulement devant nous puis disparait en quête de nourriture.
Nous faisons alors route vers le groupe le plus grand et avons le plaisir de voir deux d’entre eux respirer avant de sonder à quelques mètres également, moment où l’on distingue bien la couleur blanchâtre sur la mâchoire droite de l’animal. Après cette observation, nous reprenons notre route vers Trygghamna, où nous débarquons sur une plage de laquelle nous faisons seulement quelques pas avant de voir plusieurs groupes de rennes brouter ou se reposer tranquillement dans la toundra, au pied de la célèbre falaise à oiseaux de Alkhornet. Il doit y en avoir plusieurs dizaines autour de nous, tous des individus femelles ou jeunes, à la taille de leur bois. Ils sont calmes et se laissent observer paisiblement, ce qui permet des clichés superbes avec une météo plus que favorable.
Notre chemin retour passe par un promontoire rocheux d’où l’observation des fulmars boréaux est excellente, au vu du nombre qui virevoltent autour de nous. Nous avons même la chance d’observer un renard arctique très curieux au pelage tirant vers le blanc.
De retour au navire, c’est l’heure du « récap final » avec apéritif devant une rétrospective photo de notre voyage, agencée par Mariette. Nous revenons sur les observations, rencontres, explorations, balades et échanges de la croisière avant d’être de nouveau régalés par le chef cuisinier. Alors que nous arrivons à quai à Longyearbyen, le chef mécanicien propose une visite des machines pour que tout le monde puisse connaître le Polaris dans les moindres détails et pour en profiter jusqu’aux derniers instants…
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Faites de belles photos. Déjà vu l’ours ? À très bientôt bisous
Bonjour l’équipage
Bonne croisière et faites de belles rencontres …plutot de loin avec les ours !
Que Cécile se rassure nous suivons le voyage par ce moyen bien pratique et encore merci de nous avoir donné cet acces
Bonne soirée !
Bonne croisière et belles observations à tous, en particulier à Jos et Christine. Roger
après la nuit houleuse …!vous avez eu une journée extraordinaire !
Jamais chocolat n’a du etre aussi bon!!!Profitez !
Coucou,
Nous sommes bien rentrés d’Italie et tout le monde se porte très bien.
Profitez bien de votre voyage et à bientôt, bisous.
Pour Françoise, heureuse de lire que sa Majesté était présente.
Merci aux équipes de partager ce beau voyage. Bonne continuation à tous. Danielle