Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
21 août
1 septembre 2021
Christophe Bassous
Arctique et Antarctique
Nathanaël Vetter
Arctique et Antarctique
Photos d’illustrations, prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Arrivés à Lyongyearbyen hier en compagnie de notre guide Nathanaël, nous avons pris le temps de nous familiariser aujourd’hui avec cette cité on ne peut plus boréale… Rendez-vous nous est donné dans l’après-midi pour embarquer sur notre navire, le Grand Large. Cela nous laisse le temps de visiter le musée, les galeries et se rendre compte de ce que peut être la vie quotidienne à 1300 km du Pôle Nord !
A notre arrivée sur le bateau, l’équipage nous accueille et nous nous installons au salon pendant que Christophe, avec qui nous faisons connaissance nous donne des informations sur la vie à bord. Il sera notre Chef d’Expédition sur ce voyage au pays de l’ours et est bientôt rejoint par le Second qui nous explique les principales règles de sécurité. Mais après toutes ces explications, nous sommes déjà loin de Longyearbyen et profitons avant le repas d’un peu d’air frais, sur le pont du Grand Large, qui vogue plein Ouest pour quitter l’Isfjord et bientôt faire cap au… Nord ! Après un sympathique repas, nous sortons à nouveau car nous approchons d’une carcasse de cétacé près de laquelle il pourrait y avoir des grosses bêtes blanches et poilues que nous rêvons de voir… nous scrutons les environs, mais bien qu’il reste encore largement de quoi se nourrir, seuls deux goélands profitent de la manne. Nous prenons notre direction finale entre l’Île du Prince Charles et celle du Spitzberg. Le soleil en cette fin août commence à jouer avec l’horizon et la mer est d’huile… ce sont des conditions parfaites pour observer des baleines. A force de les chercher, nous avons fini par voir plusieurs petits rorquals qui viennent brièvement à la surface. Un des cétacés fait même surface tout près de notre bateau, l’occasion d’une belle observation. Mais la fatigue nous gagne un à un et nous finissons par rejoindre nos cabines pour un repos bien mérité. Quelle chance d’être ici, tout près de nos rêves.
Après avoir vogué toute la nuit par une mer très calme, nous avons le plaisir de nous réveiller ce matin dans un véritable amphithéâtre de glace ! Nous partons rapidement explorer les abords de l’immense front de glace du Lilliehookbreen. Le temps est calme, il ne fait pas tellement froid, nous profitons de ces belles conditions pour nous enfoncer dans le « brash » qui s’étend devant nous. Il est issu des chutes de glace de ces derniers jours et a été déplacé par le vent et les courants. Nous avons la chance d’assister à quelques vêlages dont un au-dessus d’une grotte liée à un courant d’eau sous-glaciaire.
Un peu plus loin nous apercevons une silhouette allongée sur un petit iceberg. C’est un phoque. Nous approchons prudemment afin de ne pas le déranger et pouvoir l’observer de plus près. Il s’agit d’un phoque annelé, la nourriture de prédilection de l’ours blanc. De retour au Grand Large, nous ne tardons pas à appareiller car nous avons une longue navigation devant nous… Après un bon repas, certains restent quelques temps en passerelle chercher les baleines qui sont parfois observées dans cette zone. Nous croisons le chemin d’un petit rorqual et poursuivons notre route… vers le Nord !
Dans l’après-midi, et dans la continuité de la sortie de ce matin, Nathanaël nous donne une conférence sur les glaciers et leurs liens avec le climat. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur les interrogations qui ont émergées suite à la sortie en zodiac de ce matin. En fin d’après-midi, nous arrivons dans la baie de la Madeleine, puis le fjord de Smeerenburg, pour enfin aller dans le Fugleford, jusqu’au glacier Svitjordbreen pour finir cette journée en beauté ! Nous continuons ensuite notre route vers la Terre du Nord-Est, où nous serons demain matin.
En cette matinée quelque peu frisquette (2 degrés), nous nous réveillons dans le fjord de Murchison, en Terre du Nord-Est. Notre navire est à l’ancre devant l’ancienne station scientifique de Kinnvika, mais le vent s’est levé. Nos guides partent en reconnaissance et reviennent nous confirmer que le débarquement n’est pas possible. Nous partons donc en exploration dans le dédale d’îles qui jonchent ce fjord de 15km de long, à la recherche de l’ours blanc ! Le paysage est magnifique et les couleurs de la Terre du Nord-Est illuminent le paysage. Après deux heures de recherche acharnée, nous sommes récompensés : nous observons longuement deux baleines.
Il s’agit vraisemblablement de rorquals communs, une mère et son jeune. C’est après déjeuner que nous partons en exploration au pied des immenses falaises d’Alkefjellet. Après quelques minutes certains croient apercevoir la tête d’un renard polaire… MAIS il s’agit d’un jeune ours blanc ! Il est couché derrière un grand pilier de Dolérite et presque invisible. Nous l’observons un long moment, mais la sieste de l’ours est la plus importante. Nous l’abandonnons à ses rêves de phoques avec pour projet, celui de revenir l’admirer. La colonie de guillemots de Brünnich qui se reproduisent sur les falaises est encore en effervescence. Des dizaines de milliers d’individus vont et viennent en piaillant. Cela fait un raffut d’enfer ! Ce lieu est magique, c’est une véritable ruche ! Bien que nous soyons en fin de saison, l’activité est intense…
Le paysage est époustouflant et nous apprenons un peu mieux à connaître les oiseaux marins qui se reproduisent dans ces contrées froides. Nous finissons par revenir vers « notre » ours, et la chance est avec nous. Il est maintenant actif sur le rivage. Nous nous approchons doucement et l’observons longuement. Il, ou plutôt elle car nous pensons que c’est une jeune femelle, grignote quelques reste d’oiseaux issus de l’immense colonie. Cette observation nous touche, nous sommes venus notamment pour observer cette espèce et maintenant, nous y sommes ! Mais ici, nous pouvons l’observer de tout près. C’est une expérience magique que la rencontre de son premier ours. Et dans un cadre aussi majestueux que les falaises d’Alkefjellet, c’est tout simplement inoubliable ! De retour au Grand Large un bon repas nous attend, avec les explications de notre chef d’expédition sur la suite de notre itinéraire… demain nous allons vers la banquise !
Il est 4 heures du matin. Tout le monde dort. Soudain, on entend frapper à toutes les portes… ! Nos guides nous sortent de notre sommeil par des mots mêlés, comme « très nombreuses » , « debout ! », « passerelle » , « spectacle », « baleines »…
Quelques minutes après, plus ou moins bien habillés, nous déboulons à la passerelle pour vraiment comprendre ce qu’il se passe. Une trentaine de baleines à bosses sont en train de festoyer autour d’un banc de krill. Souffles à babord, souffles à tribord, souflles devant, de tout côté, c’est un véritable ballet. Malgré les yeux encore un peu ensommeillés, nous assistons à un spectacle absolument fantastique ! Ces mastodontes se nourrissent sous nos yeux en rassemblant leurs proies par des filets de bulles qui les encerclent, puis ouvrent leur gueule énorme pour engloutir cette manne. Nous observons les cétacés pendant plus d’une heure, avant que le Grand Large reprenne sa route.
En fin de matinée, alors que nous voguons dans la banquise depuis quelques heures, notre chef d’expédition nous propose une sortie en zodiac, au plus près de la glace. Quelques minutes et nous sommes prêts pour aller explorer les abords du bateau et se frayer un chemin entre les plaques. Quelle est notre surprise, lorsque nos guides se rapprochent d’une grosse plaque et foncent littéralement dessus ! Nos venons d’aborder la banquise. Nous prenons pied avec émotion et une petite appréhension sur la mer gelée. Il est temps de célébrer cette expérience inoubliable un verre pétillant à la main !
Dans l’après-midi Christophe nous donne une conférence sur les enjeux géopolitiques des milieux polaires. Nathanaël vient ensuite nous informer que le brouillard qui entourait tout à l’heure notre navire s’est dissipé et que nous voyons au loin la grande calotte glaciaire de la Terre du Nord-Est. Notre route vers l’Île Blanche se poursuit, au gré de nouvelles baleines rencontrées, rorquals communs, baleines à bosses et d’un splendide iceberg tabulaire qui sert de refuge à des centaines d’oiseaux marins.
Après le repas, tout le monde est en passerelle pour voir si le brouillard qui est à nouveau bien présent va se lever. Le suspense est intenable, notre capitaine avance extrêmement lentement dans des zones non cartographiées, les yeux rivés sur le sondeur. Nous irons jusqu’à notre niveau de sécurité maximal, prêt à poser notre ancre, mais nous devons renoncer ; Nous sommes tout de même arrivés jusqu’à cette île mythique et c’est sous les applaudissements de tous les passagers que notre capitaine et notre chef d’expédition décidons de continuer notre voyage vers d’autres lieux du Svalbard.
Hier soir notre équipe d’expédition nous a informés que dès 6h du matin nous serons à proximité de la banquise et certainement en vue de la grande barrière de glaces de la Terre du Nord-Est. Certains en profitent pour rejoindre nos guides qui sont les yeux rivés dans les jumelles. Notre capitaine nous amène au plus proche de la banquise et aux pieds des icebergs multicolores qui sont rejetés en mer par l’immense front de glace. Notre navigation se poursuit dans la matinée, à la recherche des animaux inféodés à la mer gelée et nous aurons ainsi de belles observations de morses, phoques et quelques mouettes ivoires.
En fin de matinée, Nathanaël nous propose un long atelier sur la photographie en milieu polaire. Nous voyons comment composer une image et chercher différents éléments intéressants à intégrer dans une image. Ce midi notre chef cuisinier nous a préparé un repas philippin très apprécié par l’assemblée. Dans l’après-midi Christophe nous propose une conférence sur le plancton, sans qui, nous ne pourrions vivre sur terre, puisqu’il produit plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons, et qui est la base des cycles de vie marine.
L’épais brouillard qui nous entourait depuis hier, daigne enfin se lever un peu pour nous permettre d’approcher une dernière fois de l’immense front de glace du Brasvellbreen et de ses cascades d’eau. Ce spectacle est véritablement impressionnant ! La verticalité de l’immense mur de glace bleu et blanc se détache du fond d’un ciel gris. Il s’en détache par endroit, d’énormes écailles de glace qui produisent des icebergs aux formes et tailles très variés. Notre imagination nous entraine dans des rêves fantastiques…
Nous quittons bientôt ce paysage magnifique pour nous enfoncer dans le détroit d’Hinlopen qui sépare l’Île du Spitzberg à la Terre du Nord-Est. Pendant le repas, nos guides partent en passerelle suite à un appel radio… ils reviennent quelques instants après pour nous proposer un « trou normand baleines à bosses ». En effet les cétacés sont juste devant le bateau et nous allons les observer en attendant que le dessert soit servi. Quelle chance une fois de plus de voir ces animaux majestueux se nourrir devant nous. De retour à table, les baleines nous font même la surprise de sortir à tribord, juste en face des fenêtres de la salle à manger. Quelle chance !
Nos guides nous informent que ce soir une sortie va être organisée après le repas. Nous allons débarquer sur l’île de Whalberg pour y observer d’autres mammifères marins superstars de l’arctique : les morses !
Nous voilà donc partis en zodiac pour aborder cette île. Quelques morses sont déjà observés depuis le zodiac. Le vent nous porte les effluves inoubliables de ces placides pinnipèdes, puis nous accostons. De là, nous progressons doucement vers la colonie de 60 à 70 animaux. La douce lumière du soir donne une ambiance particulière à cette observation et aux images réalisées. Mais le temps passe vite et il est bientôt l’heure de rentrer au Grand Large pour de nouvelles aventures…
On vous a quitté avec les morses… Aujourd’hui, Fjord de Lomfjord, pas très loin du détroit de Hinlopen. 7h00, on frappe à nos portes, l’ours nous attend sur la berge. Enfilage de bottes en vitesse, on « saute » dans les zodiacs. Le temps est exceptionnel, le soleil fait scintiller la mer dans un décor pastel composé du blanc des glaciers et de l’ocre des falaises. Après une approche toute en finesse, I’ours n’est plus qu’à quelques mètres. Il est là… à dépiauter les restes d’une carcasse de baleine (pour les initiés, un beluga). Subjugués, nous savourons notre plaisir avant qu’il nous tourne le dos. Après un bon petit déjeuner, on enchaîne avec une pause sous le soleil nordique à l’arrière du bateau, ambiance transat « Juan les Pins » mais avec les plaids.
On nous annonce alors un retour en zodiac vers la plage pour une nouvelle observation, un deuxième ours a pris la place du premier, désormais observateur lointain.
Nous contemplons la scène. L’ours, indifférent à notre présence, est concentré sur son festin. Et soudain… il abandonne sa carcasse, court, bondit dans l’eau sous nos yeux stupéfaits, et pour certains affolés : il n’est qu’à quelques mètres du zodiac… Puis, il opère un demi-tour direction la plage vers l’Est. Notre regard se tourne du coté opposé. Se découpe alors sur la grève, la silhouette d’une maman ours au pas majestueux et assuré, suivi de ses deux petits. Magique, exceptionnel, on les suit du regard alors qu’ils avancent à leur tour vers la carcasse. Pour notre plus grand plaisir, le festin continue sous l’œil attentif de maman ours. C’est sur ces belles images que nous retournons au bateau.
Pour l’après-midi, une randonnée vers le fond du glacier du Lomfjord est programmée pour profiter d’un temps sublime et de la beauté des lieux. Nos guides repèrent les alentours, et fusils en bandoulière, nous conduisent à la découverte des monts du Spitzberg et des calottes glacières. Le bateau reprend ensuite sa route sous les souffles de quelques baleines qui ne sont jamais très loins, après avoir longé la falaise aux oiseaux.
Une journée exceptionnelle. A suivre…
Nous sommes arrivés dans la nuit à notre mouillage bien abrité des vents du Nord-Ouest. Ce matin nous découvrons ce nouveau paysage en zodiac : nous partons du Sud de Chermsideøya vers l’Ekstremfjord. Ce fjord est à l’abri des vents et de la houle qui s’est formée hier et nous offre de belles opportunités de découverte. Ainsi, sans vraiment nous en rendre compte, nous aurons fait au moins 25 kilomètres en longeant la côte, puis jusque vers le petit glacier qui est au fond du fjord.
Devant celui-ci, il y a une petite lagune dans laquelle nous approchons à pas de loup. Et là, nous découvrons que de nombreux oiseaux habitent cette petite oasis : mouettes tridactyles, sternes acrtiques, eiders à duvet, bécasseaux violets et le minuscule bruant des neiges. Le plancton est particulièrement abondant, ce qui n’est pas sans rapport avec la richesse de la faune.
Après un bon repas, nous repartons cet après-midi pour une marche à la découverte de l’histoire et des paysages de Chermsideøya. A peine débarqués, nous découvrons diverses inscriptions sur le sol de l’île. Elles sont faites par des pierres disposées au sol qui forment des lettres, puis des mots… ainsi ces quelques roches témoignent du passage de l’expédition suédoise « Arc-de-Méridian » en 1898, puis du Krassin, qui s’arrêta là lors de l’opération de sauvetage de Nobile en 1928, ou encore une Swastika, l’emblème du 3ème Reich que de jeunes sous-mariniers allemands ont fièrement disposé là en 1939.
Nous prenons ensuite un peu de hauteur et gagnons les premiers plateaux de l’île. Le panorama est superbe, le calme est revenu, et le soleil est même de la partie. Nous voyons à quelques kilomètres les Castrénøyane et plus au loin à plus de 50km le Kapp Platen, un des derniers caps que forme la Terre du Nord-Est vers le Pôle Nord.
En descendant Nathanaël s’arrête d’un coup, et fixe aux jumelles quelque-chose en contrebas des rochers. Il nous explique quelques secondes après qu’un ours est tout près, mais qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir car il est bel et bien mort. Nous nous approchons prudemment afin d’observer de plus près le seigneur de l’arctique dans sa dernière demeure. Il est visiblement mort d’épuisement et cela nous rappelle à quel point la vie de ces grands prédateurs est difficile. Christophe prélève les deux marqueurs que le pauvre ours portait aux oreilles. Il les remettra à ses collègues de l’université du Svalbard, pour en savoir plus sur la courte histoire de l’infortuné.
Nous regagnons le grand large, où un chocolat chaud nous attend et chacun vaque à ses occupations, entre lectures et tri de photos. Nous sommes sur une terre d’histoire, et c’est naturellement que le repas du soir est suivi par la projection du film relatant le sauvetage de l’expédition ratée de Nobile pour la conquête du Pole Nord. Une projection avec popcorn s’il vous plait…
4h48, on toque à notre porte… cela commence à devenir une habitude ! C’est un peu tôt, mais nous savons que cela signifie qu’il y a quelque chose d’extraordinaire à observer. Nous arrivons les yeux mi-clos en passerelle et attendons quelques instants, fébriles. Ce sont des baleines bleues ! Trois de ces géants des mers viennent à la surface respirer. Nous avions déjà vu plusieurs espèces de cétacés sur ce voyage, mais là, on touche des sommets : nous avons devant nous le plus grand représentant du règne animal. Ces trois baleines bleues sont observées pendant près d’une heure ! Elles sont parfois à quelques mètres de notre bateau et nous entendons leur souffle vibrer dans l’air. Un individu va même passer sous la coque du grand large. Quelle observation et quel réveil !!!
Il est maintenant près de 6 heures du matin, nous repartons à notre torpeur alors qu’un de nos guides reste à chercher d’éventuels ours ou baleines. Alors que nous avons à peine fini le petit déjeuner, on toque de nouveau à notre porte…! Nathanaël a repéré un ours à plus de 3 km sur la côte. Il est pour le moment avachi (pas Nathanaël…) dans la toundra. Nous en profitons pour jeter l’ancre et sortir en zodiac pour l’approcher. La chance nous sourit une fois de plus ; à peine montés dans nos embarcations, l’ours se lève et descend vers le littoral. Nous sommes, comme à CHAQUE observation d’ours depuis le début de ce voyage, tout près de cet ours. C’est, d’après nos guides, un jeune mâle adulte ; il nous sent, il nous scrute, il nous sonde. Nous sommes en sécurité dans nos zodiacs, cependant vigilants et prêts à partir au moindre mouvement suspect. Un petit renard blanc se balade aussi dans les environs de l’ursidé ; on ne sait jamais, quelques restes de nourriture délaissés par l’ours pourraient être fort intéressants.
L’ours finit par quitter la plage ; nous le laissons à son vagabondage et partons explorer le front de glaces du fameux glacier de Monaco. Nous traçons notre route entre les barrières de « brash » et au milieu d’icebergs aux formes d’une diversité infinie… En longeant ce front de glaces de plusieurs kilomètres, nous arrivons dans une zone qui semble très active. Au bout de quelques minutes nous assistons à un énorme vêlage, qui créé une vague impressionnante. Nos guides sont à la manœuvre, les zodiacs à distance raisonnable, et nous regardons les icebergs chanceler au gré de cette houle soudaine. Des centaines d’oiseaux profitent de cette opportunité pour se nourrir de divers organismes marins que ces mouvements de masses d’eau ont ramenés à la surface. Nous croisons deux phoques barbus au milieu des glaçons, ainsi que deux mouettes ivoires. Une dernière observation d’icebergs toujours aussi merveilleux, et nous rentrons sur le Grand Large.
Cet après-midi nous explorons les alentours de « Texas bar » ; cette cabane de trappeurs est très bien conservée et c’est pour nos guides l’occasion de nous expliquer leur quotidien exceptionnel. Nous prenons ensuite un peu de hauteur et profitons d’un magnifique paysage jonché de blocs erratiques et marqué de stries glaciaires que nous savons désormais détecter. Christophe nous propose une conférence, bienvenue, sur notre ami l’ours polaire, Ursus maritimus.
Nous prenons le temps, avant de diner, de parler des autres voyages proposés par Grands Espaces. Pendant ce temps, le Grand Large poursuit sa route vers de nouvelles aventures sur une mer d’huile… peut-être d’autres observations de cétacés ! Quelle journée inoubliable !
C’est dans la baie du Roi que nous ouvrons les yeux en cette matinée plutôt chaude (pour cette partie du monde…) : il fait 8 degrés ! Nous passons devant la base scientifique de Ny-Alesund, un endroit plein d’histoire qui est devenu un lieu de sciences international avec pas moins de 15 nationalités différentes. Nous mouillons enfin devant Ny-London. Cet ancien campement avait été monté par Ernest Mansfield dans les années 1910-13 pour y extraire du marbre. Après avoir mis en place d’importantes infrastructures matérielles, ils se sont rendus compte que le marbre finissait par se déliter et n’avait aucune valeur… Il ne reste aujourd’hui que deux cabanes en très bon état utilisées par les « Svalbardiens » pour leur villégiature et quelques grosses machines rouillées mais encore belles. Nous sommes survolés par un groupe de bernaches nonettes en formation, prêts pour la migration et un couple de plongeons catmarins extrêmement sonores. Nous déjeunons entourés d’icebergs avec vue imprenable sur les glaciers Conway et Kongs. Ils sont encore très impressionnants malgré un retrait marqué depuis quelques années.
Notre destination pour cet après-midi : la réserve d’Ossian Sarsfjellet. La visite démarre fort avec 3 renards polaires ; ils sont complètement blancs, ce qui est plutôt exceptionnel en cette saison. Ce sont des jeunes renards qui font les fous sur la plage, se courent après, se chamaillent et remontent à toute vitesse dans les vires herbacées. Juste au-dessus, c’est une belle colonie de mouettes tridactyles encore présentes, et surtout très bruyantes. Les renards ont un garde-manger à leur disposition encore un moment, jusqu’à ce que les mouettes partent vers le Sud.
Une partie du groupe part à l’ascension de la falaise en passant à coté des rennes qui continuent à brouter la toundra sans se préoccuper le moindre du monde de nous. Un autre groupe part en zodiac en direction du glacier du roi, avec cette observation formidable : ce ne sont pas moins d’une vingtaine de lagopèdes qui sont coursés par un renard. Evidemment, celui-ci n’arrivera pas à les rattraper ! Un jeune labbe parasite très curieux vient à notre rencontre et reste suspendu au-dessus du zodiac (toujours à pleine vitesse) pendant plusieurs kilomètres. Tout simplement incroyable !
En rentrant, Nathanael nous raconte avec passion, l’histoire fascinante de l’expédition du Fram et de son chef, Fridjof Nansen, qui bloqués dans les glaces, ont dérivé pendant 3 hivers. Nous finirons cette superbe journée avec un barbecue sur le pont, illuminé par un soleil lointain mais ô combien magnifique !
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
A l’attention de christophe BASSOUS!
on te suit dans tes periples et devines a quoi je pense ?
LIMOGES et son entrecote !!
on pense a toi !
elisabeth et andre