Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
29 juillet
9 août 2022
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Vincent Lecomte
Écologie Polaire
Xavier Allard
Arctique
Maxime Barthelme
Photographie Polaire
Frédéric Bouvet
Croisières Polaires au Spitzberg
Alain Desbrosse
Spitzberg
Certaines photos d’illustrations ont été prises lors de précédentes croisières au Spitzberg. Lorsque le voyage sera terminé, nous publierons les photos de la croisière. Le manque de connexion internet nous empêche de recevoir les photos en temps réel.
Une fois arrivés au Spitzberg, nous visitons la vallée de l’Advental en bus puis Longyearbyen où nous profitons de trouver des présents pour notre entourage.
Il est 17h, nous embarquons à bord de l’Ocean Nova, accueillis par nos fabuleux guides. En quittant l’Isfjord, nous avons une présentation de la sécurité à bord suivie par la description de notre par notre légendaire chef d’expédition, Christian Kempf. Un repas bien copieux nous attend par la suite pour finir la journée.
Après un petit déjeuner généreux, un briefing « AECO, zodiac et ours » nous prépare à l’expédition. Il sera suivi par une croisière en zodiac dans le fjord de Smeerenbourg.
En sillonnant dans le brash, au pied d’un glacier, une mouette ivoire, telle une ballerine, exécute ses pas de danse. Pendant ce temps, un phoque annelé et un phoque barbu ont été observés par certains d’entre nous, nageant nonchalamment vers une destination inconnue. En navigant sur la côte Nord du Spitzberg, après le déjeuner, tandis qu’une baleine daigne montrer son souffle puis sa queue, notre guide Vincent signale le premier ours du voyage ! Tout le monde à babord ! Laissons le cétacé près de son iceberg, l’ours est au rendez-vous !
Nous nous préparons rapidement pour sortir le voir ! L’ours se repose lascivement sur la toundra, en économie d’énergie, tout en observant un aggloméra de curieux explorateurs. Le voyant ainsi, nous le laisserons tranquille. Alors que certains d’entre nous sont déjà à bord de l’Océan Nova, Vincent détecte un nouvel ours un peu plus loin que Frédéric, notre guide, confirme par la suite. Malheureusement, la distance de ce second carnivore nous protège soit, mais ne nous permet pas de le distinguer davantage.
De retour à bord, Christian nous présente une introduction du Spitzberg afin de faire de chacun d’entre nous des explorateurs éclairés.Puis, surprise pour tout le monde : nous allons trinquer avec notre capitaine devant une maman ours accompagnée par son petit L’ours se repose tout en le maintenant au chaud. Indiscipliné, cet ourson explore son environnement obligeant la mère à le rejoindre pour le blottir dans son pelage.
Une météo favorable nous invite à sortir après le dessert pour nous permettre de nous rapprocher de la mère avec son petit intrépide. Un dernier vêlage pour la route avant de quitter le Raudfjord. Notre journée est marquée au fer rouge par les 3 grandes espèces arctiques ainsi que 4 ours lors d’une première journée d’expédition. C’est une grande première dans l’Histoire de Grands Espaces !
Nous nous réveillons dans le Sorgfjord sous un beau soleil et une température très douce de 14°C. Nous débarquons sur la plage d’Eolusneset pour visiter un cimetière de baleiniers, observer une croix de 1855 ainsi qu’une hutte de trappeur. Une partie des passagers est partie en randonnée dans la toundra où ils ont pu apercevoir des rennes et observer la flore arctique pendant que la seconde moitié explorait les environs pour y découvrir la dépouille d’un renard polaire, une vertèbre d’ours et des bécasseaux violets.
Nous retournons à bord pour le déjeuner et mettons le cap vers la falaise d’Alkefjellet quand soudain un souffle attire notre attention. Le capitaine ralenti et déroute le bateau. 1 puis 2 baleines bleues sont identifiées par Marie ; plus gros animal q ui n’a jamais existé sur terre avec des individus allant de 100 à 150 tonnes. Elles nous montrent tour à tour leur corps puis dorsale et enfin leur queue.
Après cette magnifique observation, nous remettons le cap sur la falaise à oiseaux d’Alkefjielet pour une croisière en zodiac. Nous commençons par observer le glacier d’Audin au Nord et soudain, Christian Kempf nous annonce un renard polaire à la radio. Nous l’observons en train de chercher de la nourriture au pied des falaises et il nous fait même le plaisir de venir nous voir près des l’eau.
Nous poursuivons ensuite notre croisière en zodiac en admirant les quelques 150,000 couples de guillemots qui nichent sur la falaise. La scène est magique, avec des oiseaux allant et venant de leur reposoir à la mer pour pêcher et ramener de la nourriture à leurs petits.
Nous retournons au bateau pour diner et nous dirigeons vers le Lomfjord où des ours nous ont été signalés par l’Explorer (autre navire de Grands Espaces). Après le repas, nous sortons en zodiac pour admirer 7 ours pendant près de 3h. Lorsque nous arrivons dans cette zone, une femelle accompagnée de deux petits est en train de manger quelques débris d’une carcasse de baleine datant d’au moins un an, nous offrant alors une observation grandiose pour le plus grand bonheur des passagers et de l’équipage. Cette mère et ses petits laissent ensuite place à un gros mâle qui restera plus d’une heure sous nos yeux ébahis. Ce fut le clou du spectacle de cette fabuleuse journée.
Une observation unique qui restera dans la mémoire de chacun d’entre nous !
À l’heure du petit déjeuner la mer est calme, le ciel gris et la température de l’air est de 8°C. Nous arrivons à Torrelneset mais le groupe de morses qui s’y prélasse habituellement est absent. Cependant, un ours blanc est présent. L’équipe d’expédition a été témoin d’une attaque d’ours blanc sur ce groupe il y a seulement 6 jours et il ne faut donc pas s’étonner si les morses ont choisi de se reposer ailleurs. Ce douzième ours aperçu étant loin de la plage, nous décidons de partir à la recherche des morses sur un autre site souvent fréquenté et assez proche : Walhbergoya.
Nous poursuivons notre navigation vers notre objectif, l’observation d’un groupe de morses mais bientôt, nous entrons dans la brume. Malgré le brouillard, nous constatons que les morses sont là, mais nous ne pouvons envisager un débarquement sur la plage en raison du danger d’un ours proche que nous ne pourrions voir.
Donc, dès 9h30, nous embarquons à bord des zodiacs pour nous approcher de la colonie habituellement associée à la banquise, en cette période de l’année, les morses, choisissent les plages de graviers pour s’installer. C’est donc sur une pointe de sable et galets que nous allons les observer. A l’approche des zodiacs, de nature curieux, ils redressent la tête pour nous sentir, nous allons nous positionner sous le vent afin de pas les déranger, nous pouvons alors humer leur odeur.
Nous observons deux groupes d’environ 30 à 40 individus chacun. Les silhouettes massives, avec de petites têtes, de grosses canines et des pustules autour du cou nous indiquent que nous sommes majoritairement face à des mâles. Nous avons pu les observer oisifs, parfois bagarreurs pour certaines, et pour d’autre profitant d’une baignade. C’est actuellement la période de mue, à la sortie de l’eau, leurs poils de type velours sont gris. Au retour, Alain nous a parlé des morses et a répondu aux questions suscitées par cette belle observation.
Le début d’après-midi a été marqué par la dissipation de la brume avec une très bonne visibilité, la présence d’icebergs nous indiquant que nous entrions dans un autre monde, celui de la glace ; nous voici donc en Terre du Nord-Est, pour approcher la grande calotte du nord est, la 3e plus grande au monde, d’une superficie équivalente à la Corse avec un front qui se déroule s ur 160 km et une hauteur de 20 a 40m tout au long duquel nous pouvons admirer de nombreuses cascades.
Notre sortie en zodiac, nous a permis d’approcher ce mur de glace, deux heures durant, nous avons navigué dans un champ d’icebergs, un univers bleuté, onirique ou chacun a pu y voir, arches, formes animales ou sculptures géométriques. Nous y avons également retrouvé des morses, dans ce milieu de glace, deux jeunes, allongés sur un iceberg.
Encore une très belle journée, qui a tenu ses promesses, nous avons pu approcher la grande barrière de glace et ses cascades, observer les icebergs et voir des morses sur la glace.La soirée s’est poursuivie à bord de l’Ocean Nova en longeant la barrière de glace jusqu’a nous retrouver au milieu de gigantesques icebergs tout à fait exceptionnels dans cette région.
Nous sommes arrivés tôt devant la gigantesque masse immaculée de Kvitoya « l’île blanche », terre la plus à l’Est de l’archipel du Spitzberg, perdue aux confins de la mer de Barentz et de l’Océan glacial arctique, à 1100 kilomètres du Pôle nord puisque nous sommes à 80° de latitude nord, 33° de longitude est. Contrairement aux prévisions météorologiques qui nous promettaient du 15 à 20 nœuds de vent d’Est, c’est ce matin le « pot-au-noir » qui règne ici, nous permettant d’organiser une longue croisière en zodiac sur une mer quasi d’huile, devant le site d’Andréeneset, pointe sud-ouest de cette île de 700 km2, emprisonnée sous son dôme de glace, qui ne laisse dépasser que trois langues de terre libérées de cette chape sur tout son pourtour. Une grosse compagnie de femelles morses accompagnées de leurs jeunes se presse sur un minuscule îlot où elles sont à l’abri d’éventuels fauteurs de troubles, pour ne pas les citer, l’ours blanc ! Une dizaine de ces affamés prend son mal en patience sur les étendues caillouteuses au pied de la calotte dont la courbe parfaite vient mourir à un bon kilomètre de la côte.
Nous n’observons pas moins de cinq d’entre eux occupés à rêver à des temps meilleurs en cette période de « phoques maigres » et de banquise bien loin au Nord. Un jeune fluet manifestement récemment sevré est dérangé dans son sommeil par l’approche d’un plantureux mastard respirant la pl eine santé, la croupe parfaitement rebondie, le poil jaune crème magnifique indiquant un grand mâle dans la pleine force de l’âge. Tout au bout de cette langue de terre, un ourson de l’année, mort sur la plage, nous rappelle les dures lois de la nature. Non loin, un gros pépère est étalé sur la grève. Il daigne lascivement dresser sa tête à notre arrivée avant de replonger dans ses songes de phoques dodus et de jeunes morses laissés sans protection par leur mère. Il s’est manifestement frotté un peu fort à d’autres mâles pour la conquête de quelque aguichante femelle, il y a laissé une de ses deux oreilles….
Dans quelque temps, cet aéropage à l’estomac criant famine découvrira le cadavre du morse qui flotte ce matin en bordure de côte, perspective d’un festin d’une délicieuse venaison fermentée qui fera patienter tous ces ours jusqu’au retour de la banquise. Sur le chemin du retour vers notre navire amiral mouillé à six kilomètres au large, nous croisons un énorme iceberg blanc-bleuté sculpté par la houle, reposoir d’une myriade de Mouettes tridactyles, mouchetures argentées sur cet émissaire de la calotte, à la dérive vers d’autres horizons.
Ocean Nova reprend pendant le déjeuner la route en direction de l’Est pour visiter le second site accostable à Kvitoya, Kraemmerpynten. Pendant le trajet, Alain nous compte les péripéties dramatiques de l’expédition d’Andrée, qui eut la malencontreuse idée de tenter la conquête du Pôle en ballon en 1897. Mal lui en pris puisque lui et ses deux compagnons d’infortune furent retrouvés 33 ans après, ici même, sur cette langue de terre désolée que nous venons de quitter et qui fut baptisée en sa mémoire, Andréeneset.
En chemin, nous ralentissons notre marche devant Hornodden, la pointe dédiée au géologue norvégien Gunnar Horn, chef de l’expédition qui, en 1930, en route pour la Terre François -Joseph, découvrit les restes de l’expédition Andrée. Les conditions de mer n’étant pas bonnes, des « pointuchons de vent de nordet » agitant une houle d’un mètre à l’échelle de coupée, rendent l’embarquement dans les zodiacs périlleux. Nous poussons jusqu’à Kraemmerpynten, la dernière langue de terre émergée tout au bout de l’Ile Blanche pour constater que les conditions ne se sont pas améliorées sur ce « bout du monde » ouvert à tous les vents, face à la haute mer, à 44 kilomètres seulement de l’île Victoria, en territoire russe, tout comme le reste de l’archipel de la Terre François-Joseph. Décision est alors prise de continuer sur notre lancée en direction de la banquise qui se trouve, selon la dernière carte des glaces, à 14 heures de navigation vers le Nord, dans les parages du 82ème degré de latitude nord, soit à moins de 1000 kilomètres du pôle.
Cette après-midi de « marée de cabane », selon l’expression miquelonnaise, nous donne l’occasion de proposer de nouvelles causeries au salon panoramique : la biologie de l’ours blanc par Christian, puis Maxime nous dévoile tous les secrets de l’utilisation d’un appareil photo et de la prise de vue en croisière expédition au salon panoramique pendant qu’Adrian abreuve une assistance déshydratée du cocktail du jour –polaire- cela s’entend, dont lui seul a le secret.
Nous voguons désormais par une petite mer, un horizon parfaitement dégagé, sous un ciel en infini camaïeu de gris et de bleu outremer des mers polaires, direction l’Océan glacial arctique et ses blancs moutons glacés.
Notre navire arrive à la banquise à 5h50 mais Christian attend 7h30 pour nous réveiller et nous inviter à nous lever pour l’admirer. La mer est calme, la visibilité parfaite et l’on aperçoit au loin du ciel bleu : une météo idéale pour découvrir ce milieu extraordinaire que peu d’humains ont la chance de parcourir. Nous sommes à 82° 22 Nord et 32° Est, à moins de 900 kilomètres du Pôle Nord. Nous avons parcouru plus de 200 km dans la nuit pour atteindre cette banquise qui se réduit inexorablement année après année.
Dès 7h45 Xavier, notre spotteur d’ours en chef, en repère un couché à quelques centaines de mètres de la bordure nette de la banquise. En effet, le vent d’Est a rassemblé tous les morceaux de glace éparpillés contre la banquise et la transition entre celle-ci et la mer ouverte, se fait en quelques mètres seulement. Non loin de l’ours sont perchés quelques goélands bourgmestres et des mouettes ivoires le survolent : cet ours est-il en quête d’une proie?
L’Ocean Nova reste immobile le temps que tous les passagers prennent leur petit-déjeuner et c’est à 9h que tout doucement, presque centimètre par centimètre, il pénètre dans la banquise pour se rapprocher de l’ours. Nous apercevons bientôt la carcasse d’un petit phoque annelé dont il ne reste plus que quelques côtes au milieu d’une tache rouge, avec quatre ou cinq mouettes ivoires qui arrachent les quelques derniers lambeaux de chair restants. L’ours se laisse admirer longuement puis s’éloigne lentement avant de se recoucher pour poursuivre tranquillement sa digestion. Nous admirons plusieurs qui tournent autour du bateau. C’est un oiseau mythique d’un blanc immaculé avec les pattes noires et le bec gris et ivoire à l’extrémité.
Il fréquente uniquement, y compris en hiver pendant la nuit polaire, les très hautes latitudes englacées, d’où son nom scientifique, Pagophila : qui aime la glace, eburnea : de couleur ivoire. Une partie plus ou moins importante de son régime alimentaire est composé de tous petits morceaux de chair et de viscères glanés sur les phoques tués par les ours sur la banquise. Soudain une jolie mouette de Sabine à la tête entièrement noire apparaît brièvement à côté du bateau. C’est aussi un oiseau de mer des hautes latitudes circumpolaires mais qui lui, hiverne dans les océans de l’hémisphère Sud. Une dizaine de couples seulement nichent au Svalbard ; c’est un oiseau rare que nous n’observons pas chaque année pendant nos croisières-expéditions.
Nous nous retirons de la banquise pour la longer de nouveau avec des petites troupes de phoques du Groenland qui sortent la tête de l’eau pour nous épier subrepticement avec une certaine curiosité, alors que l’équipe d’expédition scrute la banquise à la recherche de nouveaux ours et que Christian anime une séance de « travaux pratiques » sur la glace de mer dans le confort du salon panoramique.
Après le déjeuner, nous entrons dans une banquise moins dense où nous pourrons naviguer en zodiac entre les plaques sans trop de difficulté pour la vivre d’un peu plus près. La température de l’eau est d’environ 2°C, celle de l’air de 5°C : il faut bien se couvrir. Nous observons encore de nombreuses mouettes ivoires très proches pour de belles photos mais aussi quelques phoques annelés plus timides et, plus inhabituels aussi, loin de la côte, un phoque barbu, espèce généralement plus côtière où les fonds sont plus faibles.
Notre chef d’expédition décide que le navire restera dans la banquise dense pour la soirée et toute la nuit et une fois de plus, son instinct fait mouche : très rapidement Xavier repère un, puis deux ours qui perturbent le programme du jour car l’un d’entre eux se montre curieux et se rapproche du bateau, nous offrant de belles observations et opportunités de photos. Les oiseaux sont toujours omniprésents et animent l’espace aérien autour du navire, une mouette de Sabine apparaît : s’agit-il du même individu que ce matin ? On peut le penser, vue la rareté de cette espèce.
Pendant le dîner, c’est Vincent cette fois qui découvre un troisième ours polaire, le vingt et unième de notre croisière et ce sont trois ours qui sont visibles de l’Ocean Nova à ce moment-là. Nous sommes entourés de grandes et belles plaques de banquise, certaines faisant plusieurs centaines de mètres et qui accueillent un nombre inhabituellement élevé de phoques annelés, une petite vingtaine au total, et nous avons la chance d’observer ce dernier ours tenter une approche furtive de l’un de ces phoques. Certes nous sommes loin, à plus d’un kilomètre, mais la manœuvre est limpide et à cette distance, nous ne perturbons pas le comportement des acteurs de cette scène de chasse. Malheureusement pour l’ours, heureusement pour le phoque, cette plaque est homogène, sans beaucoup d’accès vers l’eau en-dessous, le privant ainsi de la possibilité de faire une approche sous-marine et invisible. L’ours est encore à plus de cent mètres lorsque le phoque l’aperçoit et s’enfuit vers les profondeurs par son trou de respiration.
Après cet échec, seulement une tentative sur cinq ou dix aboutit à une prise, l’ours s’intéresse à nous et s’approche lentement avec curiosité et en se dressant sur ses deux pattes-arrières à plusieurs reprises, comme pour mieux nous observer et pour notre plus grand bonheur, chaque posture debout provoquant des « aaah » et des soupirs de joie sur les ponts extérieurs et dans le salon panoramique pour les plus frileux. Quelle merveilleuse conclusion pour cette extraordinaire journée d’observation du seigneur de l’Arctique en son royaume : la banquise.
Il est 7h du matin et nous sommes à 82°21’03.54 N et l’Océan Nova commence à naviguer dans la banquise après une nuit au milieu des glaces à profiter de ces ours curieux. Le petit déjeuner est servi comme toujours à 8h, juste avant cela Christian, notre chef d’expédition, nous annonce le programme de la matinée et les conditions météorologiques.
Nous assistons à partir de 9h30 à un atelier cartographie organisé au salon panoramique et animé par Alain, Fred, Vincent et Jean Robert. Pendant ce temps une autre partie des guides est à la passerelle à la recherche d’une belle plaque de banquise pour organiser un débarquement.
Nous naviguons à travers de grandes étendues de banquise disloquée. Vers 11h, Xavier et Maxime partent en zodiacs pour accoster sur une grande plaque après une inspection de sécurité.
Ils valident, nous allons pouvoir nous équiper pour un débarquement un peu hors du commun. Nous pouvons mettre les pieds sur cette grande plaque de glace sous laquelle il y a plus de 500 m de fond. Nous prenons le temps de déambuler et d’écouter nos guides nous faire des explications sur ce milieu éphémère.
Soudain Mr Bourgeois aperçoit un ours qui vient dans notre direction. Nous rejoignions les embarcations et désertons en moins de 12 minutes les lieux, l’ours curieux arrive à quelques mètres du bateau et de la plaque de banquise où nous étions. Il n’est pas farouche, nous pouvons l’observer de très près. Il nous regarde faire notre ballet artistique avec nos zodiacs avant de partir en direction d’une carcasse de phoque déjà bien rongée. Puis il disparaît à l’horizon.
Quelle matinée riche en émotions ! Il est temps de passer à table pour le déjeuner.
Durant la navigation nos guides ont trouvé une autre plaque à une bonne distance de l’ours de ce matin. Et c’est parti pour une seconde tentative !
Nous partons en direction de cette belle plaque de banquise et à notre arrivée nos guides nous offrent une flûte de champagne pour fêter ce moment unique au milieu des glaces à plus de 82°30 N. Nous faisons le tour de la plaque il y a de belles mares de fonte d’un bleu intense ainsi que de petits hummocks au sommet desquels la vue est magnifique. Durant notre sortie nous avons dérivé de plus de 500m vers le Sud Est grâce au vent et courants marins !
De retour au bateau nous continuons notre navigation au milieu des glaces. En fin d’après-midi, Christian fait une conférence sur les ours observés la veille, puis c’est Xavier qui nous parle de la circulation thermohaline qui nous permet de mieux comprendre l’intérêt des courants marins pour la biodiversité et le climat. Vincent, lui, enchaîne sur les poissons de l’océan arctique et enfin Christian nous retrace l’expédition Nobile qui en 1928 partit en dirigeable vers le pôle Nord avant de s‘écraser sur la banquise.
Il est déjà 19h et le dîner est servi… Durant le dîner un diplôme sera remis à Monsieur Bourgeois qui a repéré l’ours !
La soirée sera animée par la projection de « La tente rouge », film mythique qui retrace le sauvetage de l’expédition de Nobile. Ce soir nous quittons cette page du voyage durant laquelle nous avons découvert ce monde de glace qu’est la banquise, et faisons maintenant route vers le sud et la Terre du Nord Est.
Température extérieure 6°C, Vent 0, Mer calme. Nous nous réveillons ce matin devant le Cap Bruun, au Nord de la Terre du Nord Est. Nous envisageons dès lors une sortie à terre afin de fouler ce sol après avoir vécu dans la banquise près de deux jours. Les rôles des membres de l’équipe d’expédition sont déterminés en vue d’un débarquement sur une plage sauvage et immaculée.
Pendant le petit déjeuner, un zodiac est envoyé avec deux guides en repérage. Et… deux ours en vue. Une mère et son ourson. Les numéros 24 et 25 de notre collection d’observation pour cette croisière. Une fois de plus notre chef d’expédition doit adapter le programme. Pas de débarquement possible. On part en croisière zodiac pour observer les ours (au repos, l’ourson sur le dos de sa mère attentive) et faire le tour du cap dont les falaises sont envahies par des colonies de mouettes et de guillemots.
Les poussins de mouettes grandissent dans leurs nids. Les premiers poussins plongeurs des guillemots sont enfin à l’eau. Ils communiquent bruyamment avec leurs géniteurs qui leur enseignent les rudiments de la natation. Un renard bleu parcourt la côte en tous sens au trot soutenu. Il est photographié en rafale par tous les supports numériques disponibles sur les zodiacs.
Nous poursuivons notre route le long de la côte, nous croisons un phoque barbu, puis cap sur le front de glace du Nilsenbreen. Nous observons longuement les séracs, les phoques annelés et quelques morses. Et…un ours est observé à l’Est du glacier. Le numéro 26. Retour à bord de notre camp de base flottant pour un repas au chaud après une douzaine de milles parcourus en zodiac.
La zone de tranquillité ne l’étant plus par la présence des plantigrades, l’Ocean Nova fait route vers l’île Alpini et le Fjord de Finn Malmgreen, très isolé et peu exploré (il n’y a aucune sonde sur les cartes marines). Une expédition zodiac s’impose. Une véritable mission d’exploration. Nous partons avec ce que nous pouvons récolter de cartes papiers, nos GPS, un zodiac supplémentaire. 4 zodiacs pour la rive Est, 4 zodiacs pour la rive Ouest. Et… nous apercevons le 27e ours, au repos sur une plateforme herbeuse. Après un temps d’observation cap au Sud.
Nous trouvons une presqu’île bordée de plages, parfaites pour un débarquement. A terre des traces de rennes, des vestiges de repas d’ours (morse, phoque), une forêt arctique composée de saules nains sur 25cm² environ.
Nous embarquons à nouveau et, un peu plus au Sud, nous organisons une marche sur l’isthme qui sépare le Fjord de Finn Malmgreen et le Fjord de Pollen. Un paysage à couper le souffle, une vue sur des kilomètres de pierriers parsemés de toundra, les bras de mer.
Il est temps de rentrer pour le dîner, notre flottille, menée par le chef d’expédition, parcourt les 12 miles du retour sans marqué d’arrêt, avec détermination, le spectacle est unique et magnifique.
Nos embarcations filent sur une mer bleu-noir vers un cap pyramidal aux falaises vertigineuses et aux dents acérées coiffées de brume. Quel étrange affleurement. On dirait un fragment de l’Atlantide fraîchement sorti des eaux sombres de l’océan. Dans ces hauteurs, tournoient de nombreux oiseaux de mer, des fulmars boréaux, des mergules nains, des guillemots à miroir, des mouettes tridactyles ou encore des goélands bourgmestres aux regards acérés.
Ce paysage évoque une gravure du XIXe siècle; l’heure des premiers récits d’exploration. Ce n’est pas un simple cap rocheux, c’est un monument naturel, une pyramide antique composée de roches multicolores dont la vision incite au silence : que sommes-nous, frêles passagers d’une planète à protéger, devant ces vénérables roches dont l’âge est tout simplement invraisemblable, plus d’un milliard d’années.
Nous sommes au Kapp Platen, par 80°30 de latitude nord. Ce lieu très rarement visité par les bateaux de croisière, situé sur la côte nord de la mythique terre du nord-est, abrite un morceau d’histoire géologique de la planète Terre. Et pas n’importe quelle histoire : c’est un récit très ancien, qui remonte bien avant l’ère primaire, c’est-à-dire bien avant la conquête du milieu terrestre par des êtres vivants. À cette époque révolue, il n’y avait pas de vie à l’extérieur des océans, et la surface terrestre continentale ressemblait à un immense désert minéral à perte de vue.
Une croisière expédition Grands Espaces au Svalbard est un livre constitué de plusieurs chapitres : le chapitre « ours », le chapitre « banquise », le chapitre « histoire humaine » — et désormais le chapitre géologie.
La géologie au Svalbard est un voyage dans le temps, un livre à ciel ouvert, un grimoire où se lisent plusieurs milliards d’années de l’histoire terrestre, entre roches sédimentaires, roches magmatiques et roches métamorphiques (c’est-à-dire transformés sous l’effet de la chaleur de la pression au cours de mouvements tectoniques) dont la diversité fait venir des géologues du monde entier.
Ce matin, le théâtre de notre expédition en zodiac est un fragment ancien d’un fond marin où se situait le Svalbard il y a entre 600 et 1200 millions d’années, un temps connu des géologues sous le doux nom de méso- et néoprotérozoïque. Pour décor à ce théâtre, ce cap saisissant où s’entrelacent différentes couches géologiques comme autant de nuances étalées sur la palette d’un peintre : le rouge ferrugineux des quartzites, le vert olive des argiles, le gris ardoise des schistes, le blanc pur des grès et le jaune or de sables issus de l’érosion de ces roches.
Nous progressons à la découverte de ces roches multiples dont Vincent nous évoquera l’histoire au cours d’une conférence. Pour les amateurs de belles pierres, cette journée marquée par de jolies photographies de grès et quartzites multicolores aux formes délirantes. Pour les spécialistes ou amateurs passionnés, nous indiquerons qu’il s’agit de métasédiments siliceux du néoprotérozoïque, résultant de l’érosion d’une immense chaîne de montagnes disparue, épisode connu des géologues sous le nom « d’événement de Greenville », dans un contexte de subsidence lié à un rifting océanique au large du Svalbard bien avant l’orogenèse calédonienne (à vos souhaits). Pour faire simple, cet éperon rocheux et un fragment « fossile » d’un fond marin disparu qui a recueilli les vestiges (sables, argiles, … et au très sédiments transportés par les rivières) d’une immense chaîne de montagne formée dans l’hémisphère sud il y a plus d’un milliard d’années : pour un géologue passionné, c’est du pur délire, au sens où rares sont les endroits dans le monde où l’on peut lire avec une telle clarté et une telle facilité des chapitres aussi anciens du grand grimoire de l’Histoire terrestre.
Plus intriguant, ces formations rocheuses étonnantes, avec leurs arches résultant de l’érosion marine et leurs plages fossiles (« ripplemarks »), se sont formées à une époque où, par le jeu de la tectonique des plaques, l’archipel du Svalbard se situait à 40° de latitude sud (oui, SUD !). A cette lointaine époque dont il ne reste que peu de traces sur Terre, d’immenses glaciations ont pratiquement couvert l’intégralité de la planète, un événement connu des géologues sous le nom de « Snow Ball Earth Theory ».
En résumé, la planète terre avait un tout autre visage que celle qu’on lui prête actuellement, et cette histoire étonnante a pris place bien avant les mammifères, bien avant les dinosaures, bien avant les premières forêts et bien avant la conquête du milieu terrestre par les organismes aquatiques : le barde sait offrir au voyageur attentif une véritable scène de science-fiction.
Cette matinée de découverte en zodiac n’est pas cependant limitée à l’observation des roches : nous découvrons par surprise une pullulation extraordinaire de plancton, et pas n’importe quel plancton, des dizaines de milliers de ctnétophores, organisme gélatineux munis de deux tentacules qui leur permettent de pêcher leurs petites proies, et dont le corps peut émettre de la lumière par bioluminescence. Nous observons également de belles méduses orangées dans une eau bleu azur (appartenant au groupe des crinières de lion). Alain, l’un de nos guides, découvrent également une holothurie, c’est-à-dire un « concombre de mer », entièrement translucide.
Qui a dit que nous étions dans un désert ? Ces eaux froides, pures et très oxygénées sont en effet poissonneuses, de par leur richesse en plancton.
Durant l’après-midi, c’est un grand moment de la croisière qui se joue : nous approchons en effet pour la première fois un groupe de phoques barbus qui a été aperçu en train de se reposer sur des plaques de glace, avec pour arrière-plan la falaise bleu fluo du glacier du fjord de Bengtssenbukta. Ces mammifères marins se reposent entre deux séances de pêche, levant parfois la tête pour nous saluer de leurs vibrisses étonnantes qui leur ont valu leur appellation de phoques « barbus ».
Puis, après une navigation de quelques heures sur l’Ocean Nova, c’est une randonnée qui est organisée dans un autre fjord méconnu, le fjord de Bengtssenbukta, dans un paysage typiquement minéral et austère représentatif du « désert froid » : c’est le nom que l’on donne à cet écosystème des très hautes latitudes où la toundra elle-même a fini par disparaître tant les conditions y sont rigoureuses. Peu de formes de vie subsistent sur ces terres du bout du monde, quelques valeureuses plantes en coussinets et des lichens épars. Cette marche nous amène à un point de vue sur les fjords et lagunes des alentours. De superbes roches sont à nouveau découvertes, à savoir des quartzites à grenats (imaginez une belle roche blanc pur ponctuée de taches rouge sang rondes ou polygonales).
Nous n’apercevons pas d’ours aujourd’hui, mais celui-ci est omniprésent : au cours de la promenade sont observés un crâne de bébé phoque fracturé par des canines d’ours, ainsi qu’une trace de patte d’ours, et même, un peu plus loin un cadavre d’ours adulte, probablement mort de faim, dont il reste presque l’intégralité du squelette et des parties du pelage.
Notre guide Vincent pêche des amphipodes pour montrer l’une des nourritures favorites des différents oiseaux de mer de l’archipel, petits animaux crustacés appartenant au groupe du zooplancton. Christian emmène des groupes de passagers vers des fronts de glace toujours aussi majestueux et étincelant dans leurs habits de parure blancs et bleus. Après l’observation de toutes ces merveilles, il nous est difficile de remonter sur le bateau, cependant une belle surprise nous y attend : un barbecue polaire, à savoir un repas pris en extérieur, au pont 5, avec pour salle de restaurant, à perte de vue, l’amphithéâtre extraordinaire des langues glaciaires qui nous entourent. Les gants et bonnets sont de rigueur, ainsi que la bonne humeur.
Nous voguons ce matin dans une atmosphère ouatée par une mer d’huile parfaite noyée dans les nappes de brume qui nous laissent par moments deviner les côtes basses du Woodfjord que l’Ocean Nova a embouqué en fin de nuit. Journée consacrée à l’histoire avec la conférence de Xavier sur les baleiniers suivie d’une sortie sur le site de, littéralement, le «havre des souris ». C’est un des sites équipé d’une hutte principale d’hivernage de trappeur avec toutes ses annexes : réserve pour la nourriture et le combustible, chaffaud pour pendre les phoques chassés pendant l’été et destinés à la nourriture des chiens, à l’abri des tentations des ours affamés,…. Cette cabane fut construite en 1987 par le trappeur Kjell Reidar Hovelsrud qui traqua le renard polaire jusqu’en 1994, date à laquelle il vendit ce magnifique bâtiment fait de rondins de bois flotté au Sysselmann, le gouverneur du Spitzberg. Non loin de là s’élève toujours la hutte d’Hilmar Nois, trappeur du début des années 1900 venu ici chasser renards polaires, rennes, ours et phoques.
A 13h30, affluence record à la bibliothèque pour la participation au concours photo organisé à la fin du voyage. Compte tenu de la richesse des observations réalisées au cours de ce périple, le niveau promet d’être digne d’un grand cru ! Dès le déjeuner terminé, l’Ocean Nova relance ses moteurs pour rejoindre la côte est du Woodfjord, là où s’ouvre vers le Sud, le Liefdefjord, la Baye d’Amour (Bernard, 1715), du nom d’un ancien bateau suédois ayant mouillé dans ces eaux. Les écharpes de brume s’accrochent toujours aux reliefs dans ce très ancien bassin d’effondrement où s’accumulèrent, sur plusieurs kilomètres d’épaisseur, les matériaux teintés de pourpre. Issus de l’érosion de la chaîne calédonienne, le Devonien est une période cruciale dans l’histoire de la vie sur terre puisque c’est à cette époque que nos très lointains ancêtres eurent l’idée, en même temps que les plantes, de sortir des eaux à la conquête des terres émergées.
Nous partons, nous, explorer le spectaculaire amphithéâtre morainique du glacier d’Erik. Le glacier en plein retrait depuis 1850, fin du Petit Age glaciaire, laisse devant lui un lac teinté de rose par la farine glaciaire. Le lac est enfermé derrière l’arc de cercle de la moraine frontale poussée par le glacier lors de son dernier maximum. En chemin, nous admirons les superbes conglomérats multicolores datant de l’érosion de la très vieille chaîne de montagne calédonienne. Du sommet du cordon morainique depuis lequel nous entendons tonner régulièrement le glacier de Monaco, nous redescendons vers un petit lac qui héberge une population de Lépidures arctiques, un crustacé branchiopode antédiluvien, présent sur terre depuis 250 millions d’années, au tout début de l’ère secondaire. Il aura, lui, survécu aux dinosaures mais pour l’instant, pas au Labbe parasite qui picore cette provende protéinée miraculeuse sur le fond vaseux du plan d’eau. D’énormes empreintes d’un gros ours nous rappellent que la bête faramine poilue rôde en permanence sur les côtes de l’archipel, en quête de quelque phoque distrait ou du croisiériste polaire égaré….
Après dîner, le capitaine effectue une navigation panoramique devant le front du glacier de Monaco, gigantesque langue immaculée hérissée de séracs géants de plus de 30 mètres de haut, qui, régulièrement, viennent se disloquer en mer, générant d’énormes icebergs et des quantités astronomiques de glace pilée, le brasch. Certains blocs, de la taille d’une barrique de vin, nommés bourguignons, nous rappellent que cette région française, plus connue pour le jus fermenté de ses chardonnais et pinots, sa moutarde et son pain d’épice, est également à l’origine de l’encombrement des eaux des deux pôles…
Notre dernière journée est marquée par la brume. L’Ocean Nova arrive à Ossian Sarsfjellet, un escarpement de 362 mètres situé sur la côte Nord du fond de la Baie du Roi (le Kongsfjord, nommé en l’honneur de Louis XIV) à 9h40 après une « nuit » de navigation très calme et confortable. Cette falaise abrite une belle colonie nicheuse de Mouettes tridactyles avec quelques Guillemots de Brünnich et les habituels Goélands bourgmestres installés au sein de leur garde-manger. Ossian Sars était un zoologiste norvégien, professeur à l’université d’Oslo et qui dirigé l’Expédition norvégienne de l’Atlantique Nord de 1876 à 1878 et qui visité le Spitzberg en 1878.
Ce matin les bancs de brume se succèdent depuis l’entrée du fjord mais heureusement, la visibilité s’améliore un peu, suffisamment pour nous permettre une petite randonnée vers les sommets sous une petite bruine fine pour les plus motivés. Un deuxième groupe va longer la grève en zodiac à la recherche d’un renard polaire et de l’un ou l’autre Renne; il faut croire que cette météo maussade a découragé les renards de sortir de leur tanière car nous sommes tous rentré bredouille, même les randonneurs n’ont vu qu’un seul Renne en hauteur.
Après le déjeuner, notre ultime croisière zodiac nous emmène vers le front de glace du Glacier du Roi. La glace sous toute ses formes flotte dans une eau teintée de rouge par
les roches du Dévonien réduites à l’état de farine glacière par l’écoulement de l’énorme masse du glacier mais le plafond reste bas et l’air chargé de d’humidité qui limite la visibilité. Un long moment sans bruits mécaniques, ni humains avec pour seuls sons le pétillement des bulles d’air qui s’échappent de la glace et le grondement plus ou moins lointain du glacier qui vêle, s’avère être un adieu émouvant au monde de la glace. Ce silence est rompu par un craquèlement à la radio et un moteur qui approche : c’est Christian qui nous annonce nous ravitaillement spécial et nous demande de nous rassembler. Au milieu de son zodiac, une table avec des bouteilles de vodka et des gobelets rouges qu’il s’empresse de remplir avec Solange notre médecin et nous les faire passer pour trinquer tous ensemble, une autre façon de conclure ce voyage.
De retour à bord, le programme est chargé. Alors que notre navire met le cap vers Longyearbyen, nous commençons à 17h30 avec une séance de questions-réponses du capitaine et du chef-mécanicien de l’Ocean Nova qui nous a si bien accueilli depuis 11 jours et les questions sont nombreuses. Cet échange très intéressant est suivi par le verre de l’au revoir au cours duquel tous les passagers expriment bruyamment leur gratitude au capitaine et son équipage.
Ensuite, Alain nous présente son résumé photographique de la croisière et comme souvent, il nous émeut et nous fait rire. Il est suivi par Maxime qui commence par nous présenter le résultat du concours photo, puis ses propres photos faune et de paysages et enfin le superbe montage des images qu’il a filmé avec son drone qui est copieusement
applaudit.
Cette suite de conclusions à cette croisière réussie, trouve son apothéose après le diner avec l’apparition de plusieurs Rorquals communs et de Petits rorquals. Le Rorqual commun, pas si commun, est la deuxième plus grosse baleine et elle est passé si près du bateau stoppé, que l’on entendait son souffle.
Suivez nos voyages en cours, grâce aux carnets de voyages rédigés par nos guides.
Messages
Bonjour,
Tellement heureux pour vous quand je lis vos journées remplies de si beaux moments, de paysages tellement surprenants et une faune et flore bien plus qu’extraordinaire. Je vous souhaite une bon séjour à vous tous et à l’équipe de l’expédition ainsi qu’à l’équipage. Viendra ainsi mon tour si tout se passe bien. En effet embarquement prévu à bord de l’Océan Nova mardi prochain, le 09 août. S’il vous plaît, demandez aux ours de bien vouloir nous attendre avant qu’ils partent en vacances 😉
Prenez soin de vous, nous vivons sur une planète ahurissante de beauté et de contraste, mais ça vous le savez déjà si vous avez décidé de partir là ou vous êtes.
Amicalement Mitch
Pour équipage. Super merci on continue à vivre de grands moments par l intermédiaire de vos yeux. C est super Amitiés à tous le club des 6 biarrots Jyl
bonjour papy et mamy vous souhaitent un très bon circuit dans les glaces. ici nous avons tous les jours 39 degrés à l’ombre . Lucas et Mégane sont à la mer .
gros bisous à vous trois et merci à l’équipage .
Coucou Micath et Chonchon
J’espère que vous allez bien
En tout cas vous avez l’air de vous amuser comme des fous
Bisous 😘😘 de Thelma
Coucou Micath et Chonchon
Vous avez de la chance d’être la
Amusez-vous bien
Bisous 😘😛de Joe 😍
Ça a l’air fou ! Profitez en un max!
Ici, ce soir, c’est plutôt ambiance bossa nova, plage et mojito depuis Porto Covo (sud de Lisbonne).
Bises
Bonjour Christian, Alain et Frederic
Il y a 14 ans en ce même mois d Aout j’ai eu le privilège de vivre ces fabuleuses journées en votre compagnie et lire ce compte rendu réveilles de merveilleux souvenirs….
En bon commercial, je crois que j’ai vendu à Caroline et Serge Dumont la possibilité de boire un soir une vodka avec des glaçons locaux pour refaire le monde!!;-)
PROFITEZ BIEN
Bon anniversaire Micat’ (Catherine Sauvage) !!!
Tu te souviendras longtemps de celui là. Votre séjour à l’air incroyable.
On trinque à ta santé.
On vous embrasse fort et hâte d’entendre votre récit.
Gros bisous
Cam Alex Axel Edgar et Mahé
Quel voyage magnifique tu fais petite maman! Lucas et Antoine attendent le récit chaque jour avec beaucoup d’impatience!! Profites en bien!
On t’embrasse fort, on t’aime
Potiron
Wouah. Profitez bien Pap’s et Mam’s.
Gros bisous de nous 3.
Fabio, Alvina et Baby
Sommes heureux de partager votre voyage grâce à ce récit passionnant et ces belles photos. Les animaux ont l’air de bien poser pour vous. Bonne continuation, nous nous réjouissons d’entendre vos aventures de vive voix. Amicalement Françoise, Anne et Alain
bisous de nous tous,à partir du 8/08 nous serons à la mer avec le portable . profitez bien de ce beau voyage que nous suivons tous les jours . mamy et papy .
Superbe voyage que vous faites, je suis avec vous tous les jours avec les beaux récits. Que de merveilleux moments vous avez à me raconter ! Les cartes mémoires sont certainement bien pleines.
Profitez bien des dernières journées.
Je vais bien.
Bises à tous les trois
Coucou à tous
Particulièrement à Nicole et Éric
Quel magnifique voyage
On ne se lasse pas des jolis commentaires et des photos
Bonne continuation à tous
Joyeux anniversaire ma cops (Nicole) mois te souhaitons que du bonheur …. Gros bisous 😘
Bravo les Cellier. magnifique fotos et voyage. Bonne rentrée. Le 9 à Genève
Coucou les titis ! Super voyage, quels beaux décors ! Profitez-en bien ! Gros bisous
Merci beaucoup pour ces beaux moments partagés
en lisant et profitant de ces belles photos!!!
Un petit bonjour à vous tous depuis la Suisse.
Merci pour vos messages
Salutation spécial a Mitch
Bonne continuation et bon voyage
Petouil