Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
6 juillet
11 juillet 2015
À bord de l’Ortélius, juillet 2015
Christian Kempf
Président Fondateur de Grands Espaces
Après une première journée entre Paris et Longyearbyen, nous voilà depuis ce matin dans le vif du sujet ! À notre premier réveil au Spitzberg, nous étions seuls, au milieu de la baie du 14 juillet. Première croisière en zodiac devant une falaise où nichent, entre autres, des macareux moines, magnifiques oiseaux au bec coloré. Plus loin, nous observons des rennes et des bernaches nonnettes broutant dans la toundra : nous débarquons pour tenter de les approcher d’un peu plus près. Délicat… les animaux restent timides ce matin. Nous en profitons pour regarder le monde sous nos pieds d’un peu plus près : cailloux, fleurs, poils de rennes…
Dans l’après-midi, nous repartions à nouveau à bord de nos petites embarcations à la rencontre du fabuleux glacier de Lilliehook et ses 7 kilomètres de front. Après-midi splendide sous un soleil radieux… La canicule nous guetterait-elle aussi ici ? Puis, nous avons longé le front du glacier, naviguant dans le brasch, cette glace presque pilée vêlée par le glacier. Entre deux vêlages bruyants suivis de chutes de glace, nous écoutons le pétillement des glaçons… L’observation de l’après-midi revient tout de même au magnifique phoque barbu bien plus coopératif que les rennes du matin. Se reposant sur son glaçon, il nous a laissé l’approcher tour à tour, l’observer et le photographier sous toutes les coutures. Ouvrant un oeil de temps à autre pour s’assurer que tout le monde savait garder sa place. Nous sommes partis comme nous sommes venus. Le phoque, lui, est resté sur son morceau de glace.
À notre retour, l’équipe de guides est revenue sur certains détails de la journée sous forme d’un « récapitulatif ». Puis, nous avons fêté cette belle journée avec le pot de bienvenue du commandant du navire… Et la journée n’est pas encore terminée, il faut dire que le jour est permanent en ce moment !
Alors que nous sommes encore au petit déjeuner, la voix de Christian retentit dans le microphone du bateau : les veilleurs à la passerelle ont repéré un ours. Nous partons donc en zodiac. Au loin, l’ours dort. À notre approche, il nous regarde, s’étire, se roule et se recouche sur le côté, nous ne sommes pas assez intéressants apparemment pour le seigneur de l’Arctique.
Après une bonne observation, nous le laissons dormir tranquillement. Nous nous scindons en deux groupes de zodiacs. Le premier groupe part en direction d’une cabane de trappeur. Nous débarquons 10 minutes afin de visiter la cabane mais moins de 10 minutes plus tard, la voix de l’électron libre dans les radios n’indique rien qui vaille : « EMBARQUEMENT IMMÉDIAT ». Un deuxième ours a été vu à 200 mètres de notre plage. Il nous regarde, campé sur ses quatre pattes. Nous remontons donc à toute vitesse dans nos zodiac et partons l’observer en toute sécurité… Belle matinée pour nos deux premiers ours !
L’après-midi, nous formons différents groupes : marcheurs, promeneurs, croisièristes sur zodiac… Tous les choix sont permis. Les deux premiers groupes partent à l’assaut d’une moraine pour avoir un superbe point de vue sur un glacier et son lac de fonte. Les premières fleurs pointent leurs pétales dans la toundra. Le paysage est superbe. Les groupes zodiac se focalisent davantage sur les oiseaux : sternes arctiques, eiders à duvet, oies à bec courts, tout le monde était de sortie !
Le soir, nous remontons vers la banquise où nous allons probablement passer les deux prochains jours. Nous passons l’île de Moffen et ses morses vers minuit et le soleil est encore bien haut…
A 7h30 du matin, nous sommes à l’orée de la banquise. La mer gelée s’ouvre devant nous et les veilleurs d’ours blancs sont sur le pont. Dès 9 heures un premier ours est aperçu à la limite du brouillard. Nous faisons route vers lui, doucement, nous avançons dans la glace compacte.
Quelques temps plus tard, un deuxième ours est aperçu alors que notre premier ours est encore en vue. L’ours, mi-curieux, mi-inquiet n’arrive pas à se décider : doit-il venir ou pas voir le bateau ? Il nous contourne, nous regarde.
Nous partons déjeuner alors que nos ours s’éloignent à l’horizon. Nous faisons toujours route à travers glace. A peine le temps prendre notre déjeuner, un nouvel ours est aperçu. Moins d’un quart d’heure après, encore un. Puis un autre qui dort contre une crête de compression de la banquise. Quelle chance !
La météo semble avec nous, le brouillard se lève doucement. Nous continuons notre route. La journée est loin d’être finie. Voilà que nous repérons à nouveau 3 ours, dont 2 qui semblent se chamailler. Toutes les hypothèses sont permises : Frères ? Soeurs ? … Ce qui est sûr c’est que ces deux ours se connaissent de longue date. Nous les observons se mettre à l’eau, sauter l’un sur l’autre, se rouler, se suivre, se faire face à face et continuer leur chemin,…
Nous passons la nuit dans la banquise, arrêtons les moteurs. La lumière est splendide. Journée magique tout en haut de la planète.
Nous nous réveillons dans la banquise, à quelques encablures de l’endroit où nous nous sommes endormis. Oui, la banquise dérive et nous avons dérivé avec elle. Dès le petit-déjeuner, la journée démarre au quart de tour. Un ours ! Puis, nous partons en zodiac afin de débarquer sur la banquise. Nouvelle sensation que de marcher sur l’eau. Ce monde de glace est décidément un monde à part. L’expérience est unique.
Après les explications de nos guides, un bon chocolat chaud, nous remontons à bord. A peine le temps de nous installer à table pour déjeuner, les veilleurs repèrent un nouvel ours. Le repas est bouclé en moins de 25 minutes. Nous ré-enfilons nos vestes, gants, bonnet, sautons sur l’appareil. L’ours passe à l’avant du bateau à environ 60 mètres de nous. Puis chacun reprend sa route. Puis encore un ours ! Puis un second ! Puis un troisième. Ils semblent tous convoiter la même carcasse. Alors que nous étions au premier rang pour l’observation de la scène, voilà que le brouillard tombe subitement comme un rideau de théâtre. C’est ça aussi l’Arctique. La nature est toujours reine et a le dernier mot.
Nous partons écouter une conférence de Nicolas sur la banquise. Puis, notre équipe de guides nous présente un récapitulatif de nos observations. Que va-t-il se passer dans la soirée ? Suite au prochain épisode.
Hier soir, vers 23 heures, après avoir tourné dans le brouillard, nous avons fini par trouver les « tant attendus » morses sur la glace. Ceux qui étaient déjà au lit se sont relevés : Tout le monde sur le pont pour observer ces mastodontes de l’Arctique. Ce matin, nous étions arrivés en Terre du Nord-Est, dans le fjord de Murchinson. Certains débarquent à terre afin de dégourdir leurs jambes. Objectif : observer les roches, les plantes, marcher dans le désert arctique. D’autres préfèrent rester en zodiac et partent en excursion sur l’eau. Ils ont la chance d’observer un groupe de 4 morses à quelques 50 mètres de distance.
Dans l’après-midi nous sommes dans le brouillard total devant la fabuleuse falaise aux guillemots. Nous partons en zodiac, le GPS à la main pour nous orienter. Ambiance féérique : dans le brouillard, la falaise apparait doucement, les guillemots semblent flotter entre air et mer.
Plus tard, le brouillard se dissipe. La falaise apparait alors dans la globalité. Dans la soirée, nous partons dans le fjord de Palander. La lumière rasante illumine les roches. Sur la glace de fjord restante, une femelle ours et ses deux petits sont aperçus au loin. Nous ne pouvons malheureusement pas approcher mais nous les regardons aux jumelles pendant plus d’une heure… Encore une belle journée qui se termine aux teintes du soleil de minuit.
Nous naviguons devant la grande barrière de glace de la Terre du Nord Est, mais le brouillard est malheureusement tout autour de nous. Nous naviguons donc dans la brume une bonne partie de la matinée. Nous sommes dans la glace, un mélange de banquise et de glace du grand glacier Brasvell.
Le brouillard se lève vers midi et dès 14heures nous en profitions pour partir en croisière zodiac. Nous naviguons à travers glaces, prenons le temps pour les photographies. A la radio, le zodiac d’Agnès a repéré un morse sur la banquise ! Nous allons donc tous lui rendre visite. C’est un gros mâle, magnifique. Nous remontons à bord pour quelques dizaines de miles nautiques.
Nous ancrons devant le glacier Marie et surprise ce soir, nous dînons là, sous une lumière splendide, la mer d’un calme absolu, tous dehors. C’est le barbecue Arctique !!! Nous partons après manger direction une colonie de morses repérée sur une plage. Nous sommes restés là plus de 3 heures tellement l’ambiance était au rendez-vous. La nuit va être courte mais les sourires sont sur tous les visages.