Chaque année, au printemps, la direction de Grands Espaces envoie deux personnes au Spitzberg pour préparer la saison estivale des croisières expéditions.
Elisabeth Coelho, du bureau de Grands Espaces, s’est rendue à Longyearbyen en compagnie de Serge, son époux, du 29 mai au 2 juin.
« Nous avons été vraiment heureux et émerveillés de pouvoir admirer les paysages de l’Isfjord enneigés, décor que nous n’avons jamais eu la chance de découvrir lors des croisières estivales au Spitzberg.
Un soleil magnifique et un ciel bleu presque immaculé a accompagné notre séjour.
Tout autour de la ville, nous avons observé quantité de bernaches, d’eiders, des macareux, et de nombreux rennes du Svalbard au pelage clair, cherchant, entre deux plaques de neige, quelques herbes à brouter…
La saison touristique débute de plus en plus tôt, nous a confirmé Ronny Brunvoll, responsable de Visit Svalbard – Bureau du Tourisme – (que nous avons revu avec plaisir, l’ayant rencontré au cours du week-end « polaire » organisé par Grands Espaces en Bourgogne en mars dernier).
Plusieurs bateaux de croisières expédition croisent actuellement dans l’archipel.
Les gros navires de croisière sont également au rendez-vous en ce printemps.
Le temps d’une journée d’escale, un paquebot de la compagnie Aida, le « Aida Luna » a déversé dans la ville son flot de touristes allemands (3 000) et membres d’équipage (1 200), pour le plus grand bonheur des musées et boutiques.
De nombreuses excursions sont organisées pour occuper ces visiteurs d’un jour…
Et pour les plus sportifs, Visit Svalbard vient de mettre à la disposition des touristes, pour la saison estivale, des « velib » version nordique. Un service gratuit (il suffit de demander un code à l’office du tourisme) et casque et gilet de sécurité obligatoires !
Notre travail a consisté à la préparation du matériel nécessaire aux équipes, à bord de chacun des bateaux affrétés par Grands Espaces pendant l’été.
Nous avons également, durant notre séjour, approvisionné les boutiques en livres et cartes de Christian Kempf dont les visiteurs sont particulièrement friands.
Les contacts avec la population locale, véritable « melting pot » de nationalités (voir l’encadré) ont été plus qu’enrichissants.
Une fois notre mission remplie, nous avons pu profiter d’une journée d’excursion jusqu’à la ville minière russe de Barentsburg, que l’on rejoint uniquement en bateau l’été (et en motoneige l’hiver).
Nous y avions fait escale, il y a quelques années, avec un groupe de Grands Espaces à bord du M/S Expedition. Nous avons trouvé la ville bien changée !
Elle offre aujourd’hui aux visiteurs un nouveau visage. Si la statue de Lenine trône toujours sur la place, la plupart des bâtiments ont été rénovés et arborent des couleurs chatoyantes.
Les responsables du tourisme de Barentsburg multiplient les efforts pour attirer un plus grand nombre de touristes russes mais aussi étrangers.
Des guides ont été formés en langue anglaise et accueillent les visiteurs à la descente des bateaux.
Une fois gravies les 260 marches depuis le quai, on arrive près de la boutique de souvenirs où mugs, magnets et autres gadgets côtoient les articles joliment faits main par les résidentes ukrainiennes.
Le musée Pomore, nouvellement installé dans le joli bâtiment de l’ancien consulat, vaut une visite.
A l’intérieur de l’hôtel, récemment re-décoré, se trouve la petite poste qui expédie le courrier avec de jolis timbres et cachets à l’effigie de l’ours polaire.
Barentsburg possède même sa propre brasserie. Jusqu’à une date récente, il était interdit de produire de l’alcool au Svalbard ; à présent que la prohibition est levée, la ville brasse sa bière, titrant 2,5 % d’alcool et que l’on peut goûter sur place ou au bar de l’hôtel.
Lorsqu’un bateau fait escale à Barentsburg, la troupe folklorique locale, composée d’artistes amateurs, propose un spectacle de très belle qualité. Entraînés par d’anciens professionnels de célèbres théâtres de Russie et d’Ukraine, danseurs aux costumes chatoyants, chanteurs aux voix chaudes entonnant les mélodies russes traditionnelles… sont au programme de ce show haut en couleurs.
(Groupe Folklorique Barentsburg)
Nous sommes réellement impatients de rejoindre le Spitzberg cet été, sous d’autres températures, d’autres lumières…. et d’autres découvertes. »
QUELQUES MOTS SUR BARENTSBURG…
D’après le Traité signé à Paris en 1920, qui établit un régime international non-discriminatoire sur cet archipel de souveraineté norvégienne, toutes les parties signataires peuvent y posséder certaines exploitations. Ainsi, en 1930, l’Union soviétique racheta aux Hollandais leur concession de Barentsburg et aux Suédois celle de Piramiden; elle y développa deux villes minières.
Durant la guerre froide, la population soviétique, dans les deux villes, s’élevait à 3 000 personnes, alors qu’à la même date, seuls 400 Norvégiens peuplaient la ville minière de Longyearbyen.
Ayant hérité de ces concessions coûteuses, la Russie des années 1990 décida de les abandonner financièrement. De nombreux expatriés soviétiques de Barentsburg et Piramiden sont donc rentrés chez eux ou se sont installés dans la capitale administrative du Svalbard, Longyearbyen, ou sur le continent norvégien.
Aujourd’hui, la ville de Barentsburg ne compte pas plus de 400 habitants (parmi eux, une vingtaine d’enfants), dont les trois quarts sont en réalité de citoyenneté ukrainienne (les autres sont Russes et Moldaves).
La ville est entièrement gérée par la compagnie minière russe Arktikugol ; elle est soumise aux lois norvégiennes et abrite un consulat russe.
Hormis le bar de l’hôtel et le magasin de souvenirs qui sont exclusivement destinés aux touristes, il n’y a pas de commerce à Barentsburg. Tous les repas sont pris en commun à la «cantine».
Pour ce qui est du logement, les expatriés venus travailler pour Arktikugol payeront un modeste loyer à leur retour au pays, lorsqu’ils toucheront leur paie. En effet, les personnes qui travaillent à Barentsburg ne perçoivent leur salaire qu’à la fin de leur contrat.
Le nombre d’habitants recensés dernièrement résidant à l’année à Longyearbyen est de 2 122 personnes, de 48 nationalités différentes
– 1467 Norvégiens
– 135 Suédois
– 117 Thaïlandais
– 50 Russes
– 44 Allemands
– 41 Philippins et 41 Danois
– 25 Polonais
– 22 Britanniques
– 21 Ukrainiens
– 17 Américains
– 13 Finlandais et 13 Islandais
– 12 Croates
– 11 Chiliens
– 6 Italiens et 6 Tchèques
– 7 Hollandais, 7 Indiens et 7 Exxx
– 5 Brésiliens, 5 Chinois et 5 Canadiens
– 4 Suisses, 4 Autrichiens et 4 Lituaniens
– 3 Français, 3 Japonais et 3 Roumains
– 2 Portugais, 2 Australiens, 2 Colombiens, 2 Iraniens et 2 Irlandais
– 1 Espagnol, 1 Argentin, 1 Belge, 1 Bosniaque,1 Bulgare, 1 Tunisien, 1 Hongrois, 1 Indonésien, 1 Irakien, 1 Slovaque, 1 Uruguayen, 1 Letton, 1 Malais et 1 Syrien
Elisabeth a navigué pendant plus de 30 ans sur toutes les mers du monde, à bord de paquebots de croisières, du Mermoz, ou elle a fait ses premières armes, jusqu’aux navires de la nouvelle génération. D’abord responsable des excursions, puis directrice de croisières, elle a dirigé pendant de nombreuses années le service technique d’une agence spécialisée dans l’organisation de croisières pour une clientèle francophone, avant de se retirer à Toulon, sa ville natale où elle vit désormais.
Si ses années de navigation l’ont conduite à faire escale dans le monde entier, c’est incontestablement aux pays nordiques que va sa préférence.
C’est la raison pour laquelle elle accompagne, depuis 15 ans, les voyages polaires de Grands Espaces, dont elle assure la coordination avec les services hôteliers du bord. Depuis janvier 2016, elle a rejoint l’équipe du bureau de Grands Espaces où elle est en charge de diverses taches techniques, logistiques et commerciales ainsi que du recrutement et de la formation des guides.